La presse s'émeut ce lundi de la "banalisation" du FN, gratifié de plus de 46% des suffrages malgré la victoire de l'UMP Jean-Louis Costes.
La majorité des éditorialistes de la presse régionale et un seul de la presse nationale cherchent lundi 24 juin à tirer les leçons de l'élection de Villeneuve-sur-Lot, présentée comme un "triomphe" pour le Front national, "une débâcle" socialiste et une "victoire en trompe l'oeil" de l'UMP.
Ce scrutin organisé dans la foulée de l'affaire Cahuzac a vu l'élimination du PS au premier tour et l'élection (53,76%) dimanche de l'UMP Jean-Louis Costes contre un jeune candidat FN, Etienne Bousquet-Cassagne ayant recueilli 46,24% des suffrages.
Il va demeurer pour le pouvoir socialiste, "le synonyme d'une débâcle, comme Sedan ou Waterloo dans l'histoire de France", écrit Jean-Paul Piérot dans l'"Humanité". "Lorsque s'ajoute aux fautes inexcusables d'un homme (Cahuzac), le sentiment que la politique qui est conduite depuis un an n'est pas en rupture avec celle qu'ils ont rejetée en sortant Nicolas Sarkozy de l'Elysée, une bonne partie des électeurs de gauche font le constat d'avoir été trompés deux fois", avance l'éditorialiste du quotidien communiste.
"Le FN s'est imposé dans le débat et dans les têtes. D'élection en élection, il mène le jeu", souligne Jean-Louis Hervois ("La Charente Libre"). Alors que le front républicain "frôle la mort clinique", le FN "s'installe dans la cour des grands", conclut Patrice Chabanet. "A l'évidence, les cartes de la politique française sont rebattues".
Bravo Etienne !