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- OmbreBlanche a écrit:
- Najat Vallaud-Belkacem a dénoncé "un système qui brasse dans le monde 40 milliards de dollars chaque année", et "n'existerait pas si à l'autre bout de la chaîne il n'y avait pas quelqu'un pour payer". Le délit de racolage sera abrogé via cette loi, conformément à l'engagement de François Hollande, a-t-elle rappelé. La ministre a rejeté une "loi cachée du monde" selon laquelle les femmes s'achèteraient, comme une "perpétuation du droit de cuissage".
Il est compréhensible qu'une sujette du Commandeur des croyants ne soit pas au fait de l'exactitude
historique des vieilles coutumes françaises et se sente à l'aise de lire un discours concocté par un
obscur nègre littéraire idéologisé prêt à user d'un poncif pour accentuer la charge émotionnelle du texte.
Maintenant si l'esperte en droit riffin entend nous déculturer, sur LP elle tombera sur un bec.
Le ci-dessus dénommé "droit de cuissage" n'a jamais été un droit au sens juridique du terme, sauf à dire
que son éventuelle pratique constituerait "un abus de droit" de la part de ceux qui l'exciperaient pour
justifier une pratique prohibée. D'ailleurs c'est bien plus tard sous la Renaissance que les intellos de
l'époque -déjà eux - ont construit une universalité à travers toute une littérature proche du canular
évoquant en tant que droit absolu et discrétionnaire une pratique qui n'était qu'un
banal rituel du quotidien de certaines sociétés relativement restreintes du Moyen-Âge.
Dans le droit féodal, les serfs étaient attachés au fief et le seigneur qui le possédait était leur tuteur légal
(rappelons que les serfs étaient des personnes de droit, les esclaves étaient des biens meubles). Pour
pouvoir se marier les serfs avaient besoin de l'autorisation du seigneur, tout comme aujourd'hui les
mineurs ont besoin de l'autorisation de leurs parents ou de leur tuteur légal pour se marier.
Pour marquer symboliquement le fait qu'il accordait aux futurs époux le droit de se marier en ces
époques très imprégnées de droit chrétien qui exigeait que la
copula carnalis scelle l'union bénie par dieu,
le seigneur posait sa jambe repliée sur le lit conjugal - ou un lit de substitution - pour témoigner
publiquement qu'il transférait la disposition du corps de la femme à son mari (c'était un droit coutumier
qui n'était pas pratiqué dans toutes les contrées de la féodalité chrétienne). Ainsi par extension
pouvait-on dire que le serf en se mariant entrait en possession du droit de "cuisser" sa femme.
La teneur juridique de cette coutume faiblement entretenue se trouvait dans le
jus primae noctisou droit de noce.
A noter, que dans les terres faisant partie des possessions de l'Eglise, c'était un prélat qui officiait
pour le poser de cuisse. Il y aura même de véritables rituels religieux autour du lit dans lequel les mariés
se glissaient sous les draps entourés d'une ribambelle de ecclésiastiques de tout rang autour, avé encensoir
et chants liturgiques à la clef. Pratiqué également lors des unions nobiliaires, ce rituel avait pour vocation
d'appeler la protection des voies divines au vu d'assurer la fécondité du couple.
Bien que je ne doute aucunement des abus que les seigneurs peu vertueux pouvaient retirer de cette
coutume il n'a jamais été question de faire du poser de la cuisse seigneuriale un droit pour les mâles
dominateurs d'imposer une relation sexuelle à une femme.
La novation de cette coutume du poser de jambe sur le lit nuptial selon le
jus primae noctisa été l'instillation dans l'imaginaire populaire de la fameuse tradition fantasmée
de la nuit de noce.
Certains attribuent la tradition de la jarretière de la mariée à une coutume fondée sur la même veine.
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Je note une nouvelle fois, alors que les préoccupations majeures de notre population sont à des milliards
d'années lumière des gesticulations parlementaires destinées à mettre le focus ailleurs que là où il
devrait être dirigé, que nos faux-culs d'intellos auto-proclamés défenseurs de la morale publique écrite
selon les Évangiles de Saint -Soi-même s'imaginent que quelques centaines d'entre eux arriveront à
imposer d'autorité leurs conceptions aux 8 milliards de congénères qui les entourent.
La puissance publique dispose de l'arsenal juridique nécessaire pour porter un coup efficace et très dur
au proxénétisme, mais elle n'a jamais voulu mener les actions policières et judiciaires suffisamment
énergiques pour mettre cette délinquance en très grande difficulté voire à la rendre marginale dans
notre pays.
Attaquer le client est d'une lâche facilité car celui-ci, une fois pris, devient ponctionnable à souhait dès
lors qu'il s'agit d'une personne qui a une adresse connue et quelques biens qu'en cas de besoin le fisc
pourra saisir.
De là imaginer un seul instant qu'une loi française pourra éradiquer une pratique immémoriale
il est sérieusement permis d'en douter.
Evidemment, soumis à la politique du chiffre, la répression du client consommateur sera pour les policiers
une aubaine pour remplir les objectifs sans effort et sans danger, alors que serrer les maquereaux serbes,
kosovars et autres pèlerins venus des horizons dévoyés lointains est loin d'être une promenade de santé.
Domy à Rikers Island.