La Fleur en Papier Doré
Rue des Alexiens 55
1000 Bruxelles
Il était un fois un petit estaminet, un peu magique, dans une rue pentue, à l'écart des lieux prestigieux
de Bruxelles. Il a vu passer sur ses carrelages disjoints tout un cortège
de grands artistes. Des surréalistes, tant et plus.
Les dadaïstes y avaient leurs habitudes et le manifeste
de CoBrA y a été rédigé. Christian Dotremont était un habitué. C'est là qu'Hugo Claus a fêté son premier mariage. Le dernier tabouret du comptoir était la place préférée d'Hergé et Pierre Alechinsky s’en souvient encore aujourd'hui
de son passage en ces murs. Ce n'est qu'un survol rapide. Cet endroit qui est en lui-même une œuvre d'art a été construit, tableau après curiosité par un petit bonhomme tout rond qui, à défaut d'être un grand commerçant, souvent fauché, a connu et mis en contact tout le monde artistique
de l'après-guerre. Michel
de Ghelderode et Paul Klee, Klimt et bien d'autres. Il s'appelait Gérard van Bruaene (décédé en 1964). Ses photos sont encore un peu partout sur
les murs. Et son esprit est toujours là, à La Fleur en Papier Doré.
En entrant dans la première des 3 pièces classées (3 juillet 1997)
de l'estaminet, on se trouve face à ce vénérable poêle que
les plus anciens clients ont connu rouge comme le diable
les jours d'hiver. On ne l'allume plus et dans l'antre des surréalistes il est doublé, au creux
de la cheminée, d'un discret radiateur.
Rouge comme le diable, dites-vous ? Il n'est besoin
de croire ni à dieu ni à diable pour être ravis d'apprendre que ce monument a réchauffé, bien avant l'ouverture
de La Fleur en Papier Doré (1947) des générations d'étudiants
de l'ULB. Il trônait jusqu'à la fermeture en 1928 au cabaret "Le Diable(*) au Corps" 12, rue aux Choux. La construction
de l'ULB au Solbosch ayant fait remonter
les students loin du centre-ville, leur caberdouch préféré a fermé ses portes et l'Innovation, rue Neuve, a démoli
les lieux pour s'agrandir, malgré
les protestations des carabins
de tous poils, et
de bien d'autres Bruxellois. En janvier 1929, ce magnifique poêle a été vendu aux enchères pour le prix considérable à l'époque,
de 1.000 francs. Qu'est-ce que
les amoureux
de la Fleur en Papier Doré aimeraient savoir quels chemins détournés l'ont amené jusqu'ici...
(*) tiens, lui encore !
Texte : Monique Vrins
Des Suisses à Bruxelles
La clientèle se sent tout
de suite chez elle. Voici deux Suisses venus manger un spaghetti et qui ont eu envie
de rester calmement jouer aux cartes. Déjà, plusieurs clients s'étaient arrêtés pour leur recommander une bière spécialement à leur goût ou s'informer
de leur jeu qu'ils ne connaissaient pas. Ici, on devient vite un habitué et l'on rencontre toujours une tête connue. Tout naturellement, on se parle et on boit ensemble une
de ces Kriek ou
de ces Gueuzes artisanales dont la maison s’enorgueillit .
Texte : Monique Vrins
Boîte à bébés
Des Frères Alexiens il ne reste à Bruxelles que le nom
de la rue. Au 14e siècle, leur couvent occupait le triangle formé par la rue qui porte leur nom, la rue du Poinçon jusqu'à la rue des Ursulines. A cette époque, c'était une association
de pieux laïcs qui s'appelaient Frère menant une vie austère, mais ne prononçaient pas
de vœux. Ils se chargeaient d'ensevelir
les pauvres gens et
les pestiférés, soignaient
les malades et
les indigents. Ils se dévouaient particulièrement aux soins "
de jeunes souffrant
de désordres mentaux" dit un texte ancien. En 1459, ils se sont organisés en une Congrégation, prononçant des vœux solennels et menant une vie communautaire, en célibataires, suivant la règle
de Saint Augustin, tout en poursuivant leur action sociale comme avant.
En 1529, l'abolition temporaire du culte catholique
les a dispersés comme ce fut le cas pour d'autres congrégations, mais ils n'ont pas disparu pour autant. En 1807, encore, une douzaine
de vieillards
de l'hospice St Christophe sont transférés aux Alexiens. Pourtant, comme le montre la plaque en métal appuyée à la cheminée
de l'estaminet, en 1843,
les Sœurs
de la Charité étaient installées en ces lieux qui ne couvraient déjà plus – loin s'en faut – l'étendue du couvent des Alexiens. Elles aussi, ont la vocation
de soigner
les malades des environs. On
les reconnaissait à leurs immenses cornettes en coton blanc lourdement empesé.
Les Bruxellois plus âgés s'en souviendront bien. Elles étaient un peu
les infirmières à domicile
de l'époque et jusque largement dans
les années 1950, mais plus à la rue des Alexiens.
Cette plaque était apposée sur la petite maison où fleurit aujourd'hui l'estaminet. La tradition orale veut que la façade fût percée d'un guichet permettant à une femme s'estimant dans l'incapacité
de prendre en charge un nouveau-né
de le déposer dans le plus grand anonymat aux mains des Sœurs qui s'en occupaient. Il n'a cependant pas été possible à ce jour,
de retrouver
de document officiel confirmant l'existence
de ce guichet. Il apparaîtra peut-être un jour ou alors, la légende restera ce qu'elle est ou se perdra.
Texte : Monique Vrins
Stameneigast "habitué du café"
Druuge tich "saucisse sêche"
Si le “Goudblommeke in Papier” (bien bruxellois, on y vit dans
les deux langues) a une longue histoire, il a aussi une histoire récente. Déclaré en faillite en 2006, il a été repris par quelques fous, amoureux
de Bruxelles, qui se sont constitués en coopérative pour le faire revivre.
Les trois pièces du rez-
de-chaussée étant classées et l’immeuble menaçant ruine, la restauration fut très importante mais a conservé l’apparence des lieux. Un travail
de 14 mois, pied à pied quotidien avec l’administration des Monuments et Sites. En octobre 2007, ce fut la réouverture en fanfare. Et en 2008, La Fleur en Papier Doré et sa petite centaine
de coopérateurs ont reçu le Prix des Caïus du mécénat culturel en même temps, précisément que le Musée Magritte
de la place Royale.
Texte : Monique Vrins
Het Goudblommeke in Papier "La Fleur en Papier Doré.
Une ambiance un peu magique
Une nouvelle scène ouverte en plein coeur
de Bruxelles
pour
les conteurs
et ... peut-être pour
les autres
La conteuse Bel-Gazou et l’asbl Racontance
ont le plaisir
de vous inviter à découvrir
Les Zapéro-contes
une scène ouverte mensuelle destinée aux conteurs expérimentés et débutants et à un public amoureux du conte dans un lieu mythique bruxellois
La Fleur en Papier Doré
Rue des Alexiens, 55
B-1000 Bruxelles
Situé un peu plus haut que la clinique César
de Paepe, entre la rue du Midi et la rue Blaes, à deux pas
de la place du Sablon, cet estaminet, à vocation artistique, fut le repère des surréalistes belges, peintres et écrivains et aussi des libres-penseurs et syndicalistes. Son décor et son ambiance sont exceptionnels.
Particulièrement central, son accès est facile, surtout en transports en commun : métro Anneessens ou bus 48 jusqu'à la place
de la Chapelle. En voiture, on trouve généralement
de la place près
de l'Eglise
de la Chapelle.
La première séance se déroulera
le vendredi 12 février 2010 à partir
de 20 heures…
jusqu’à plus soif.
Si proche
de la Saint-Valentin, le thème ne pouvait qu’être :
« Contes d’amour, amour
de contes »
Le principe du déroulement
de la soirée est simple : premiers arrivés, premiers inscrits. Des contes courts pour permettre à un maximum
de conteurs
de pouvoir s’exprimer. Pas
de programmation établie.
De la spontanéité.
Les musiciens sont également
les bienvenus à condition que leur prestation ne nécessite pas trop
de matériel ou
de mise en place. Et bien sûr… le bar est ouvert !
Si cette formule vous séduit, n’hésitez pas à bloquer d’ores et déjà
les prochaines dates dans votre agenda :
- Le mercredi 10 mars 2010 à 20 heures
- Le vendredi 23 avril 2010 à 20 heures
- Le vendredi 14 mai 2010 à 20 heures
- Le vendredi 11 juin 2010 à 20 heures
Contacts : racontance@hotmail.com
0474/94.90.69 - 0496/67.72.87