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| Les beautés de notre culture.. | |
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Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 18/11/2008, 18:21 | |
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Dernière édition par JACKLELOUP le 15/9/2010, 08:07, édité 2 fois |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 18/11/2008, 18:25 | |
| Coin de jardin Comme des nuages dans le ciel je sens mes rêves passer. Aucun d'eux ne m'appartient Et je les ai pourtant rêvés. como nuvens pelo céu Passam os sonhos por mim. Nenhum dos sonhos é meu Embora eu os sonhe assim. Fernando Pessoa |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 18/11/2008, 19:47 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 18/11/2008, 20:00 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN I Le doigt de la femme Dieu prit sa plus molle argile Et son plus pur kaolin, Et fit un bijou fragile, Mystérieux et câlin. Il fit le doigt de la femme, Chef-d'oeuvre auguste et charmant, Ce doigt fait pour toucher l'âme Et montrer le firmament. Il mit dans ce doigt le reste De la lueur qu'il venait D'employer au front céleste De l'heure où l'aurore naît. Il y mit l'ombre du voile, Le tremblement du berceau, Quelque chose de l'étoile, Quelque chose de l'oiseau. Le Père qui nous engendre Fit ce doigt mêlé d'azur, Très fort pour qu'il restât tendre, Très blanc pour qu'il restât pur, Et très doux, afin qu'en somme Jamais le mal n'en sortît, Et qu'il pût sembler à l'homme Le doigt de Dieu, plus petit. Il en orna la main d'Ève, Cette frêle et chaste main Qui se pose comme un rêve Sur le front du genre humain. Cette humble main ignorante, Guide de l'homme incertain, Qu'on voit trembler, transparente, Sur la lampe du destin. Oh ! dans ton apothéose, Femme, ange aux regards baissés, La beauté, c'est peu de chose, La grâce n'est pas assez ; Il faut aimer. Tout soupire, L'oncle, la fleur, l'alcyon ; La grâce n'est qu'un sourire, La beauté n'est qu'un rayon ; Dieu, qui veut qu'Ève se dresse Sur notre rude chemin Fit pour l'amour la caresse, Pour la caresse la main. Dieu, lorsque ce doigt qu'on aime Sur l'argile fut conquis, S'applaudit, car le suprême Est fier de créer l'exquis. Ayant fait ce doigt sublime, Dieu dit aux anges : Voilà ! Puis s'endormit dans l'abîme ; Le diable alors s'éveilla. Dans l'ombre où Dieu se repose, Il vint, noir sur l'orient, Et tout au bout du doigt rose Mit un ongle en souriant.
II Fuite en Sologne Au poète Mérante I Ami, viens me rejoindre. Les bois sont innocents. Il est bon de voir poindre L'aube des paysans. Paris, morne et farouche, Pousse des hurlements Et se tord sous la douche Des noirs événements. Il revient, loi sinistre, Étrange état normal ! À l'ennui par le cuistre Et par le monstre au mal. |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 19/11/2008, 08:33 | |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 19/11/2008, 08:34 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN II J'ai fui ; viens. C'est dans l'ombre Que nous nous réchauffons. J'habite un pays sombre Plein de rêves profonds. Les récits de grand-mère Et les signes de croix Ont mis une chimère Charmante dans les bois. Ici, sous chaque porte, S'assied le fabliau, Nain du foyer qui porte Perruque in-folio. L'elfe dans les nymphées Fait tourner ses fuseaux ; Ici l'on a des fées Comme ailleurs des oiseaux. Le conte, aimé des chaumes, Trouve au bord des chemins, Parfois, un nid de gnomes Qu'il prend dans ses deux mains. Les follets sont des drôles Pétris d'ombre et d'azur Qui font au creux des saules Un flamboiement obscur. Le faune aux doigts d'écorce Rapproche par moments Sous la table au pied torse Les genoux des amants. Le soir un lutin cogne Aux plafonds des manoirs ; Les étangs de Sologne Sont de pâles miroirs. Les nénuphars des berges Me regardent la nuit ; Les fleurs semblent des vierges ; L'âme des choses luit. |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 20/11/2008, 07:35 | |
| Les fenêtres de Lisbonne Les encadrements de pierre donnent,même aux plus humbles,une allure seigneuriale. Elles ne semblent jamais closes: Le Tage s'y reflète. On étend le linge en scrutant le ciel.Et Lisbonne toute entière se voile dans la lumière. Lisbonne respire au rythme de ses fenêtres. Christian Auscher(Libonne, la nostalgie du futur) Posté par christina |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 20/11/2008, 07:37 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN III Cette bruyère est douce ; Ici le ciel est bleu, L'homme vit, le blé pousse Dans la bonté de Dieu. J'habite sous les chênes Frémissants et calmants ; L'air est tiède, et les plaines Sont des rayonnements. Je me suis fait un gîte D'arbres, sourds à nos pas ; Ce que le vent agite, L'homme ne l'émeut pas. Le matin, je sommeille Confusément encor. L'aube arrive vermeille Dans une gloire d'or. - Ami, dit la ramée, Il fait jour maintenant. - Une mouche enfermée M'éveille en bourdonnant. |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 21/11/2008, 09:10 | |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 21/11/2008, 09:22 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo
VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN IV Viens, loin des catastrophes, Mêler sous nos berceaux Le frisson de tes strophes Au tremblement des eaux.
Viens, l'étang solitaire Est un poème aussi. Les lacs ont le mystère, Nos coeurs ont le souci.
Tout comme l'hirondelle, La stance quelquefois Aime à mouiller son aile Dans la mare des bois.
C'est, la tête inondée Des pleurs de la forêt, Que souvent le spondée À Virgile apparaît.
C'est des sources, des îles, Du hêtre et du glaïeul Que sort ce tas d'idylles Dont Tityre est l'aïeul.
Segrais, chez Pan son hôte, Fit un livre serein Où la grenouille saute Du sonnet au quatrain.
Pendant qu'en sa nacelle Racan chantait Babet, Du bec de la sarcelle Une rime tombait.
Moi, ce serait ma joie D'errer dans la fraîcheur D'une églogue où l'on voie Fuir le martin-pêcheur.
L'ode même, superbe, Jamais ne renia Toute cette grande herbe Où rit Titania.
Ami, l'étang révèle Et mêle, brin à brin, Une flore nouvelle Au vieil alexandrin.
Le style se retrempe Lorsque nous le plongeons Dans cette eau sombre où rampe Un esprit sous les joncs.
Viens, pour peu que tu veuilles Voir croître ton vers La sphaigne aux larges feuilles Et les grands roseaux verts. |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 22/11/2008, 09:47 | |
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 22/11/2008, 09:53 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN III Gare ! On a peur, tant elle est belle ! Fût-on don Juan ou Caton. On la redoute rebelle ; Tendre, que deviendrait-on ? Elle est joyeuse et céleste ! Elle vient de ce Brésil Si doré qu'il fait du reste De l'univers un exil. À quatorze ans épousée, Et veuve au bout de dix mois. Elle a toute la rosée De l'aurore au fond des bois. Elle est vierge ; à peine née. Son mari fut un vieillard ; Dieu brisa cet hyménée De Trop tôt avec Trop tard. Apprenez qu'elle se nomme Doña Rosita Rosa ; Dieu, la destinant à l'homme, Aux anges la refusa. Elle est ignorante et libre, Et sa candeur la défend. Elle a tout, accent qui vibre, Chanson triste et rire enfant, Tout, le caquet, le silence, Ces petits pieds familiers Créés pour l'invraisemblance Des romans et des souliers, Et cet air des jeunes Èves Qu'on nommait jadis fripon, Et le tourbillon des rêves Dans les plis de son jupon. Cet être qui nous attire, Agnès cousine d'Hébé, Enivrerait un satyre, Et griserait un abbé. Devant tant de beautés pures, Devant tant de frais rayons, La chair fait des conjectures Et l'âme des visions. Au temps présent l'eau saline, La blanche écume des mers S'appelle la mousseline ; On voit Vénus à travers. Le réel fait notre extase ; Et nous serions plus épris De voir Ninon sous la gaze Que sous la vague Cypris. Nous préférons la dentelle Au flot diaphane et frais ; Vénus n'est qu'une immortelle ; Une femme, c'est plus près. Celle-ci, vers nous conduite Comme un ange retrouvé, Semble à tous les coeurs la suite De leur songe inachevé. L'âme admire, enchantée Par tout ce qu'a de charmant La rêverie ajoutée Au vague éblouissement. Quel danger ! on la devine. Un nimbe à ce front vermeil ! Belle, on la rêve divine, Fleur, on la rêve soleil. Elle est lumière, elle est onde, On la contemple. On la croit Reine et fée, et mer profonde Pour les perles qu'on y voit. Gare, Arthur ! gare, Clitandre ! Malheur à qui se mettait À regarder d'un air tendre Ce mystérieux attrait ! L'amour, où glissent les âmes, Est un précipice ; on a Le vertige au bord des femmes Comme au penchant de l'Etna. On rit d'abord. Quel doux rire ! Un jour, dans ce jeu charmant, On s'aperçoit qu'on respire Un peu moins facilement. Ces feux-là troublent la tête. L'imprudent qui s'y chauffait S'éveille à moitié poète Et stupide tout à fait. Plus de joie. On est la chose Des tourments et des amours. Quoique le tyran soit rose, L'esclavage est noir toujours. On est jaloux ; travail rude ! On n'est plus libre et vivant, Et l'on a l'inquiétude D'une feuille dans le vent. On la suit, pauvre jeune homme ! Sous prétexte qu'il faut bien Qu'un astre ait un astronome Et qu'une femme ait un chien. On se pose en loup fidèle ; On est bête, on s'en aigrit, Tandis qu'un autre, auprès d'elle, Aimant moins, a plus d'esprit. Même aux bals et dans les fêtes, On souffre, fût-on vainqueur ; Et voilà comment sont faites Les aventures du coeur. Cette adolescente est sombre À cause de ses quinze ans Et de tout ce qu'on voit d'ombre Dans ses beaux yeux innocents. On donnerait un empire Pour tous ces chastes appas ; Elle est terrible ; et le pire, C'est qu'elle n'y pense pas. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 23/11/2008, 08:24 | |
| Neige La neige s'entasse doucement aux flancs des fenêtres. il est de tradition de ne pas ouvrir. pour peu,on croirait qu'il s'agit du néant,ce mal-aimé du monde! François jacqmin. Posté par christina |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 23/11/2008, 08:25 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN IV À Doña Rosita Rosa I Ce petit bonhomme bleu Qu'un souffle apporte et remporte, Qui, dès que tu dors un peu, Gratte de l'ongle à ta porte, C'est mon rêve. Plein d'effroi, Jusqu'à ton seuil il se glisse. Il voudrait entrer chez toi En qualité de caprice. Si tu désires avoir Un caprice aimable, leste, Et prenant un air céleste Sous les étoiles du soir, Mon rêve, ô belle des belles, Te convient ; arrangeons-nous. Il a ton nom sur ses ailes. Et mon nom sur ses genoux. Il est doux, gai, point morose, Tendre, frais, d'azur baigné. Quant à son ongle, il est rose, Et j'en suis égratigné. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 24/11/2008, 06:16 | |
| Bruxelles Bruxelles se prépare pour les fêtes... Posté par christina |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 24/11/2008, 06:18 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN IV À Doña Rosita Rosa II Prends-le donc à ton service. C'est un pauvre rêve fou ; Mais pauvreté n'est pas vice. Nul coeur ne ferme au verrou ; Ton coeur, pas plus que mon âme, N'est clos et barricadé. Ouvre donc, ouvrez, madame, À mon doux songe évadé. Les heures pour moi sont lentes, Car je souffre éperdument ; Il vient sur ton front charmant Poser ses ailes tremblantes. T'obéir sera son voeu ; Il dorlotera ton âme ; Il fera chez toi du feu, Et, s'il le peut, de la flamme. Il fera ce qui te plaît ; Prompt à voir tes désirs naître ; Belle, il sera ton valet, Jusqu'à ce qu'il soit ton maître. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 25/11/2008, 08:46 | |
| Pierrot a la fontaine Pauvre Pierrot La lune l'a trahi A six heures ce matin Elle a fui Emportant Colombine Et la chanson si douce Au solfège de mousse Elle a fui Elle a trahi La lune Malgré ses belles dunes Elle a fui Emportant sous sa plume Les mots les rêves que la nuit Plie,replie et déplie Comme corde et guitare Elles ont fui la lune, Colombine Et demain Elles ont trahi Et le soleil aveugle Brûle En plein matin Des grains et des poissons de lune A la fontaine,sur la place Pierrot s'endort Mouillé de larmes. Anne-Marie carlier Posté par christina |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 25/11/2008, 08:51 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo
VI. L'ÉTERNEL PETIT RO
V À Rosita
Tu ne veux pas aimer, méchante ? Le printemps est triste, vois ; Entends-tu ce que l'oiseau chante Dans la sombre douceur des bois ?
Sans l'amour rien ne reste d'Ève ; L'amour, c'est la seule beauté ; Le ciel, bleu quand l'astre s'y lève, Est tout noir, le soleil ôté.
Tu deviendras laide toi-même Si tu n'as pas plus de raison. L'oiseau chante qu'il faut qu'on aime, Et ne sait pas d'autre chanson. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 26/11/2008, 09:28 | |
| Bruxelles Et Bruxelles ne se lasse pas de séduire les touristes! Posté par christina |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 26/11/2008, 09:34 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo
VI. L'ÉTERNEL PETIT RO
VI C'est parce qu'elle se taisait
Son silence fut mon vainqueur ; C'est ce qui m'a fait épris d'elle. D'abord je n'avais dans le coeur Rien qu'un obscur battement d'aile.
Nous allions en voiture au bois, Seuls tous les soirs, et loin du monde ; Je lui parlais, et d'autres voix Chantaient dans la forêt profonde.
Son oeil était mystérieux. Il contient, cet oeil de colombe, Le même infini que les cieux, La même aurore que la tombe.
Elle ne disait rien du tout, Pensive au fond de la calèche. Un jour je sentis tout à coup Trembler dans mon âme une flèche.
L'Amour, c'est le je ne sais quoi. Une femme habile à se taire Est la caverne où se tient coi Ce méchant petit sagittaire. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 27/11/2008, 09:27 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 27/11/2008, 09:31 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo
VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN
VII À la belle impérieuse
L'amour, panique De la raison, Se communique Par le frisson. Laissez-moi dire, N'accordez rien. Si je soupire, Chantez, c'est bien.
Si je demeure, Triste, à vos pieds, Et si je pleure, C'est bien, riez.
Un homme semble Souvent trompeur. Mais si je tremble, Belle, ayez peur. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 28/11/2008, 09:39 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 28/11/2008, 09:41 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo
VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN
VIII Sommation irrespectueuse
Rire étant si jolie, C'est mal. Ô trahison D'inspirer la folie, En gardant la raison !
Rire étant si charmante ! C'est coupable, à côté Des rêves qu'on augmente Par son trop de beauté.
Une chose peut-être Qui va vous étonner, C'est qu'à votre fenêtre Le vent vient frissonner,
Qu'avril commence à luire, Que la mer s'aplanit, Et que cela veut dire : Fauvette, fais ton nid.
Belle aux chansons naïves, J'admets peu qu'on ait droit Aux prunelles très vives, Ayant le coeur très froid.
Quand on est si bien faite, On devrait se cacher.
Un amant qu'on rejette, À quoi bon l'ébaucher ?
On se lasse, ô coquette, D'être toujours tremblant, Vous êtes la raquette, Et je suis le volant.
Le coq battant de l'aile, Maître en son pachalick, Nous prévient qu'une belle Est un danger public.
Il a raison. J'estime Qu'en leur gloire isolés, Deux beaux yeux sont un crime, Allumez, mais brûlez.
Pourquoi ce vain manège ? L'eau qu'échauffe le jour, La fleur perçant la neige, Le loup hurlant d'amour,
L'astre que nos yeux guettent, Sont l'eau, la fleur, le loup, Et l'étoile, et n'y mettent Pas de façons du tout.
Aimer est si facile Que, sans coeur, tout est dit, L'homme est un imbécile, La femme est un bandit.
L'oeillade est une dette. L'insolvabilité, Volontaire, complète Ce monstre, la beauté.
Craindre ceux qu'on captive ! Nous fuir et nous lier ! Être la sensitive Et le mancenillier !
C'est trop. Aimez, madame. Quoi donc ! quoi ! mon souhait Où j'ai tout mis, mon âme
Et mes rêves, me hait !
L'amour nous vise. Certe, Notre effroi peut crier, Mais rien ne déconcerte Cet arbalétrier.
Sachez donc, ô rebelle, Que souvent, trop vainqueur, Le regard d'une belle Ricoche sur son coeur.
Vous pouvez être sûre Qu'un jour vous vous ferez Vous-même une blessure Que vous adorerez.
Vous comprendrez l'extase Voisine du péché, Et que l'âme est un vase Toujours un peu penché.
Vous saurez, attendrie, Le charme de l'instant Terrible, où l'on s'écrie : Ah ! vous m'en direz tant !
Vous saurez, vous qu'on gâte, Le destin tel qu'il est, Les pleurs, l'ombre, et la hâte De cacher un billet.
Oui, - pourquoi tant remettre ? - Vous sentirez, qui sait ? La douceur d'une lettre Que tiédit le corset.
Vous riez ! Votre joie À Tout préfère Rien. En vain l'aube rougeoie, En vain l'air chante. Eh bien,
Je ris aussi ! Tout passe. Ô muse, allons-nous-en. J'aperçois l'humble grâce D'un toit de paysan ;
L'arbre, libre volière, Est plein d'heureuses voix ; Dans les pousses du lierre Le chevreau fait son choix ;
Et, jouant sous les treilles, Un petit villageois A pour pendant d'oreilles Deux cerises des bois. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les beautés de notre culture.. 28/11/2008, 09:41 | |
| Très belles photos Jack |
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| Sujet: Re: Les beautés de notre culture.. | |
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