Younes bis
Nombre de messages : 2362 Date d'inscription : 18/12/2015
| Sujet: Obamacare !? 12/3/2017, 16:50 | |
| Rappel du premier message :Bonjour Sylvette Je vous "doit" une discussion sur l'Obamacare...je ne vous ait pas relancé car je n'ai pas eu le temps approfondir ce sujet que je connais très peu...Par contre il vous concerne de prés il me semble et que vous êtes très remonté ... Je suis tombé sur cet article un peu long mais assez complet qui a réveillé mes velléités à débattre avec vous de ce sujet. Sans doute cet article est-il caricatural et orienté...Raison de plus de faire appel à vous pour le commenter. Aux Etats-Unis, la destruction de l'Obamacare au menu du Congrès11 mars 2017 Arrivée devant le Congrès le 6 mars, la réforme de l'Obamacare, qui permet à plus de 20 millions d’Américains de se soigner sans risquer la faillite personnelle, s'annonce douloureuse. Les organisations de santé sont opposées à son abrogation. Les Républicains eux-mêmes sont divisés, certains craignant que leurs électeurs supportent mal la réduction de leurs droitsew York (États-Unis), de notre correspondant.- « Wonderful !, se réjouissait le président des États-Unis. Notre nouvelle et merveilleuse loi sur la santé est prête pour l’examen et les négociations. » « Wonderful », donc. Donald Trump, ce 7 mars, tweetait une nouvelle fois d’un univers parallèle et enchanté, un paradis où, à l’entendre, une liesse nationale accueillerait sa première et plus importante mesure sociale : l’abrogation et le remplacement de l’assurance santé lancée en 2010 par Barack Obama, qui malgré ses insuffisances et ses manquements, permet depuis six ans à plus de 20 millions d’Américains de se soigner sans risquer la faillite personnelle ni avoir à recourir aux organisations caritatives ou aux services d’urgences des hôpitaux. Depuis le 6 mars, pourtant, date du lancement du projet phare de sa campagne par le Congrès républicain, la réalité, dans toute son insolente précision, semble démentir 18 mois de harangues de tribune et promettre de nouveaux psychodrames pour la Maison Blanche de Trump. Pour commencer, la nouvelle loi a réussi à rassembler contre elle toutes les organisations américaines de professionnels de la santé. L’American Medical Association, pourtant critiquée pour son conservatisme, s'inquiète ( https://www.ama-assn.org/ama-letter-congressional-leaders-reform-health-care-system) d’un projet qui déstabiliserait la médecine nationale et mettrait en danger la couverture sociale de millions d’individus. La même lettre de protestation inclut plus de 120 signataires, dont l’Association des hôpitaux américains, des pédiatres, des généralistes, des obstétriciens, effarés par l’empressement du Congrès et de l'exécutif à faire passer des mesures sans les consulter ni en évaluer l’impact. Au Sénat, dont les membres, même républicains, doivent répondre devant les électeurs d’États entiers, la panique commence à monter. À la Chambre, dont la majorité républicaine a été reconduite par la vague populiste du 8 novembre, les élus affichent leurs divisions, et pour beaucoup leurs états d'âmes, alors que les protestations se multiplient dans leurs réunions publiques de circonscription. Une part d’entre eux, les plus conservateurs, juge que la loi ne fait qu’édulcorer l’Obamacare sans procéder à sa destruction véritable. D’autres, élus de districts ruraux et conservateurs, craignent de payer la désillusion des électeurs de Trump les plus défavorisés lors des élections parlementaires de 2018. L’heure de vérité sonne depuis peu, l’occasion de ramener, douloureusement, un peu d’ordre dans les esprits. Selon un sondage de l’institut Morning Consult publié début février, 35 % des Américains ignoraient (https://www.nytimes.com/2017/02/07/upshot/one-third-dont-know-obamacare-and-affordable-care-act-are-the-same.html?_r=1)jusqu’à présent que l'Obamacare, voué aux gémonies par les Républicains, et l’Affordable Care Act, la loi votée en 2010, désignent la même assurance médicale. 45 % ignoraient aussi, malgré la véhémence de la campagne de Trump, que cette protection sociale risquait d'être abrogée. À l’ignorance s’ajoutaient aussi les illusions. La plupart des électeurs de Trump assurés par le biais de l'Obamacare n’applaudissaient l’abrogation de la loi que parce qu’ils étaient persuadés que leur candidat la remplacerait par des mesures meilleures encore. Le choc promet d’être rude. Paul Ryan( http://www.realclearpolitics.com/video/2017/03/09/paul_ryan_powerpoint_presentation_this_is_the_closest_we_will_ever_get_to_obamacare_repeal.html),président de la Chambre républicaine, assure que ce projet « offre l’occasion d’une vie » pour sa majorité. Pourtant, si les Républicains ont affiché dès 2009 leur hostilité farouche au projet d’assurance santé de Barack Obama et procédé depuis sept ans à 62 votes d’abrogation symbolique à la Chambre des Représentants, tous repoussés par la majorité démocrate de l’époque au Sénat, les détracteurs se sont bien gardés de proposer, jusqu’à aujourd’hui, la moindre alternative. Et pour cause. Ils n’en avaient aucune. Quoi qu’aient pu laisser entendre les diatribes conservatrices, l'Obamacare était dès le départ le produit d’un compromis, puisqu’il était dans ses grandes lignes inspiré d’une assurance santé déjà mise en place avec succès dans l’État du Massachusetts par le gouverneur… républicain Mitt Romney, avant sa candidature à la présidentielle de 2012. Obama avait tiré les leçons de l’échec du projet de Hillary Clinton, proposé en 1993 quand son époux Bill occupait le bureau ovale. Au lieu d’imposer un système unique à toute la population américaine, comme entendaient le faire les Clinton, le président s’était contenté d’une mesure complémentaire offrant une protection à la minorité d’Américains dénués de couverture médicale, une pièce de plus dans le patchwork complexe de l’assurance santé américaine. La moitié des ménages, soit 155 millions de citoyens et résidents, sont assurés par leurs employeurs. 20 % environ sont couverts par l’assurance publique réservée aux plus pauvres, le Medicaid, et 14 %, des personnes âgées ou handicapées, par le Medicare, lui aussi proche d’une sécu européenne. Restaient en 2008 près de 15 % de non-assurés. Des étudiants en quête de leur premier emploi, des personnes non assurables car affligées du malus terrible d’une maladie préexistante, des salariés de petites entreprises incapables de payer une assurance à leurs employés, des travailleurs indépendants à la fois trop « riches » pour profiter des assurances publiques et trop pauvres pour payer les milliers de dollars d’une couverture privée. Pour ces derniers, Obama et les Démocrates ont mis en place plusieurs mesures. Les assureurs se sont vus contraints d’assurer les personnes déjà malades, et les enfants de leurs assurés jusqu’à l'âge de 26 ans. Ensuite, le plafond de revenus limitant l'accès au Medicaid des plus démunis a été relevé à des niveaux divers dans les États pour accueillir un plus grand nombre d’assurés. Pour les autres, un système complexe a été mis en place, qui consistait à créer de toutes pièces un marché de l’assurance privée. Sous peine de pénalités fiscales, toute personne non couverte devait choisir une assurance parmi celles proposées par un site Internet spécial ( https://www.healthcare.gov/ )dans son État et pouvait bénéficier d’une subvention publique, si le prix des cotisations était disproportionné par rapport à ses moyens. Des aides financées par un surcroît d'impôt de 0,9 % sur le revenu et de 3,5 % sur les investissements financiers des ménages gagnant plus de 250 000 dollars par an, assorti de taxes ciblées, entre autres, sur les revenus mirifiques des dirigeants d'hôpitaux ou sur les dépenses somptuaires en matériel médical. - suite: « Quoi que vous entendiez dans la presse, le projet sur la santé avance bien »:
'Obamacare amorçait un système qui constitue déjà le fondement des assurances publiques européennes : les Américains jeunes et bien portants, contraints de s’assurer, contribuent au financement de la prise en charge des malades et des plus âgés.
Malgré ses bonnes intentions, l’assurance santé de Obama n’a jamais reçu des ovations délirantes. Son lancement, en janvier 2012, a été cruellement gâché par les failles du système informatique d’inscription en ligne, provoquant l'exaspération générale. Ensuite, dans un pays fondé sur les libertés individuelles, l’obligation d’acheter une assurance a été perçue comme un diktat inique, en particulier par les Américains jeunes et bien portants, peu enclins à la solidarité intergénérationnelle. Beaucoup d’entre eux ont préféré payer une pénalité par le biais des impôts fédéraux plutôt que de s’engager à souscrire une couverture d’un prix toujours élevé, réduisant ainsi de fait l’efficacité du marché de la couverture santé.
Pour des raisons politiques, le gouvernement avait limité le montant des pénalités, ouvrant une échappatoire permanente au système. De plus, l’offre d’assurance était souvent peu attractive, en particulier pour un public novice. Des cotisations atteignant plus de 1 000 dollars par mois pour une famille, assorties le plus souvent de franchises importantes ou de couvertures limitées aux cas « catastrophiques » d’hospitalisation, n’arrangeaient pas l’image de l'Obamacare.
Lorsque, en mai 2016, en pleine campagne électorale, le ministère de la santé a estimé les augmentations prévisibles de cotisations à quelque 25 % pour l’année suivante, Donald Trump a eu beau jeu de qualifier de « désastre » un système qui, en dépit de ses défauts, évitait le cauchemar à plus de 20 millions d’individus et ne pouvait que s’améliorer par des réformes successives.
L’alternative républicaine est-elle pour autant salutaire ? Alors même que l'Obamacare s’inspire d’un projet républicain, les conservateurs ont toujours pensé que la réforme démocrate n’était qu’une étape vers un système de couverture universelle à l’européenne, une socialisation de la santé qu’ils devaient tuer dans l’œuf avant qu’elle ne soit perçue, à l’usage, comme un avantage social évident par les Américains. Nantis aujourd’hui, à leur grande surprise, d’une majorité dans les deux chambres du Congrès et poussés par un président déterminé à tenir au plus vite ses promesses de campagne, ceux-ci doivent contenir pour la forme leur frénésie idéologique, car l’abrogation immédiate de l'Obamacare impliquerait un véritable cataclysme social qui risquerait d’avoir des conséquences lors des prochaines élections parlementaires de 2018.
La tactique choisie est celle de la destruction progressive. En premier lieu, les Républicains suppriment l’obligation de s’assurer et autorisent en plus les compagnies d’assurance à imposer une pénalité de 30 % sur les cotisations aux personnes qui auraient renoncé à une couverture et souhaiteraient réintégrer le système. C’en est fini du principe de la redistribution, essentiel à l’équilibre financier des prestations. Quant aux subventions fiscales nécessaires à la souscription d’assurances, elles sont remodelées non plus seulement en fonction des revenus des participants, mais aussi de leur âge. Et même l’avantage apparent donné aux plus âgés se révèle un leurre. Car dans le même temps, les compagnies d’assurance sont autorisées à quintupler leurs tarifs pour les assurés proches de la soixantaine qui ne sont pas encore couverts par le Medicare.
En prime, le Congrès prévoit la suppression des impôts et taxes qui finançaient l’Obamacare. Un manque à gagner pour le Trésor public déjà estimé à près de 640 milliards de dollars sur les dix prochaines années et essentiellement profitable aux contribuables les plus aisés.
Enfin, pour dissiper tous les doutes sur les intentions et l’idéologie des détracteurs de l’Obamacare, focalisés sur le désengagement de l’État fédéral de l’assurance santé, il suffit d’observer d’ores et déjà leur attaque frontale contre l’assurance publique Medicaid. Le plafond de revenus, dont le relèvement permettait depuis sept ans à près de dix millions de personnes de bénéficier d’une couverture sociale, sera progressivement abaissé jusqu’à 2020, date de la réélection possible de Donald Trump et de l’ensemble du Congrès, et soumis à des réductions sévères des dotations fédérales. Un massacre, qui selon des estimations de Loren Adler, expert de la Brookings Institution, un think tank reconnu, devrait amener 15 millions d’assurés à perdre leur couverture médicale dans les dix ans à venir.
Aussi brutale que soit la réforme de Trump pour les Américains les plus vulnérables, elle est encore considérée comme trop laxiste par la droite du Congrès. À la Chambre, les membres du « Freedom Caucus », regroupant la frange libertarienne et ultraconservatrice du parti républicain, brocardent la nouvelle loi comme un Obamacare 0.2 ou un Obamacare Lite, car son calendrier trop lent ne fait à leurs yeux que proroger l’emprise de l’État sur la société américaine. Trump, plutôt que de prendre en compte les inquiétudes des Républicains modérés du Congrès, s’est contenté de proférer des menaces à l'adresse des possibles dissidents lors d’une réunion dans le Bureau ovale, en leur rappelant que « ses électeurs n’apprécieraient pas qu’ils fassent ainsi le jeu du camps d’en face ». Il préfère pour l’instant transiger avec la droite, comme le jeudi 9 mars lors d’une soirée pizza et bowling à la Maison Blanche où se pressait le gratin libertarien et ultraconservateur. Rand Paul, sénateur du Kentucky connu pour avoir assuré que « la loi était déjà déclarée morte » s’est dit touché par l’offensive de charme du président, comme son collègue de la Chambre Jason Chaffetz, représentant républicain de l’Utah, qui a cru bon de rappeler à la télévision que les Américains devraient bientôt savoir faire des choix, préférer « s’offrir une couverture santé plutôt que le dernier smartphone à la mode ».
De tels propos ne peuvent qu’intensifier les protestations qui depuis février gâchent les réunions publiques des élus républicains. Tom Cotton, sénateur de l’Arkansas, a dû affronter une foule hostile le 23 février ; Chris Smith, représentant du New Jersey, a été pris à partie brutalement le 10 février, lors d’une réunion avec des familles de malades d'Alzheimer. De la Virginie à la Californie, des électeurs en majorité démocrates ou indépendants perturbent les visites de leurs élus dans leurs circonscriptions. À quand le retournement des supporteurs de Trump ?
Une enquête de la Kaiser Family Foundation, fort respectée en matière de gestion de la santé, révèle que les mesures du nouveau gouvernement pénaliseront particulièrement les milieux modestes, dotés de revenus annuels inférieurs à 50 000 dollars, plutôt ruraux et âgés. Les plus favorables au candidat populiste lors des dernières élections. Les mineurs des petites compagnies de Virginie Occidentale, les salariés des PME industrielles du Michigan ou du Wisconsin, dont le vote a été décisif dans ces États le 8 novembre, voyaient avant tout dans le mot d’ordre d’abrogation de l'Obamacare la promesse d’un système plus efficace et protecteur. Trump, pour l’instant, ne leur a pas fourni de précisions. « Quoi que vous entendiez dans la presse, le projet sur la santé avance bien, tweetait-il le 9 mars. Nous parlons à divers groupes et tout cela s'achèvera par une belle image (“a beautiful picture”). »
https://www.brookings.edu/blog/up-front/2017/03/09/expect-the-cbo-to-estimate-large-coverage-losses-from-the-gop-health-care-plan/ https://twitter.com/LorenAdler http://edition.cnn.com/videos/politics/2017/03/07/jason-chaffetz-invest-in-healthcare-instead-of-phones-sot-newday.cnn https://www.theatlantic.com/politics/archive/2017/02/republican-town-hall-protests-cotton-cassidy-grassley-trump/517608/ http://edition.cnn.com/2017/02/22/opinions/town-hall-protests-no-flash-in-pan-louis/ http://kff.org/ http://kff.org/health-reform/press-release/in-focus-listening-to-enrollees-with-affordable-care-act-coverage-who-voted-for-trump/
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