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 Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore !

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Ungern

Ungern


Masculin Nombre de messages : 17713
Date d'inscription : 18/05/2009

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MessageSujet: Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore !   Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore ! Empty3/8/2012, 17:51

Citation :
L’étudiante et la bague en or ....



J’ai assisté à une scène assez étrange lors de mon dernier séjour à Paris : cela remonte à quelques jours, fin juillet, en pleine saison touristique. Fatiguée d’avoir trop marché, je décide de faire une halte au niveau du pont Alexandre III. Je m’accoude à la rambarde pour me reposer et admirer ce chef-d’œuvre architectural et la vue sur les Invalides.

Mon esprit vogue au gré des bateaux-mouches de passage, lorsqu’un « Madame » vient interrompre mon activité méditative. En tournant la tête, je m’aperçois que ça ne m’est pas adressé, mais destiné à une femme occupée à prendre des photos à quelques pas de moi.

La personne qui a lancé le « Madame » est une jeune fille d’environ 25 ans. Son allure est rassurante, son look simple et discret... peut-être une étudiante, pensé-je.

« C’est sûrement de l’or »

L’étudiante pointe un objet brillant par terre, le ramasse et se dirige vers la femme aux photos. S’ensuit alors un échange troublant :

L’étudiante : « Vous avez perdu ça ?

La femme : – Non, ce n’est pas à moi.

L’étudiante : – Vous avez vu ça, c’est du vrai, vous pensez-pas ? »

La femme saisit l’objet que l’étudiante agite sous son nez : un gros anneau doré, style jonc en or, l’examine quelques secondes, puis déclare : « Effectivement, elle est poinçonnée, c’est sûrement de l’or »

L’étudiante reprend la bague et revient à la charge :

« Et vous avez vu la grosseur ?

La femme : – Oui c’est massif, elle doit avoir beaucoup de valeur. Vous avez de la chance de l’avoir vue en premier.

L’étudiante, en souriant : Ah ! ça, c’est la vie ! »

Cette dernière parle un français correct, mais avec un petit accent que mon oreille n’arrive pas à identifier.

« 200 euros et je vous la laisse »

Toujours en souriant, l’étudiante met la bague trouvée à son annulaire puis, l’air déçu, déclare : « C’est dommage, elle est beaucoup trop grande pour moi. » Elle l’ôte, la glisse prestement au doigt de la femme et dit avec enthousiasme : « Regardez, elle est à votre taille, quelle chance ! »

La femme tend la main devant elle pour voir l’effet. L’air satisfait, elle admet que la bague lui va très bien. L’étudiante ne lui laisse pas le temps de souffler et enchaîne :

« Ecoutez, elle ne me va pas à moi et elle vous va bien à vous, je suis en galère en ce moment, donnez-moi 200 euros et je vous la laisse. »

La femme répond vivement qu’elle ne les a pas, l’étudiante prend une voix très douce : « Vous faites comme vous voulez... Elle vous plaît, c’est dommage de rater cette affaire. Combien vous avez ? »

La femme sort son porte-monnaie et en tire deux billets bleus, l’étudiante dit que ça ira, s’empare rapidement des 40 euros, salue la femme, et les deux partent dans des directions différentes.

Cet échange s’est déroulé très vite ; le temps qui sépare la rencontre de la prise de congé n’excède pas les trois minutes.

Soit l’étudiante a une chance inouïe, soit...

Après un moment, je décide de reprendre ma marche. Je me dirige vers les Champs-Elysées, en repensant à la scène dont je viens d’être le témoin ; je me dis que cette étudiante est naïve ou pas très maligne, car au prix de l’or, n’importe quelle centrale de rachat d’or (comme on en voit un peu partout) lui en aurait offert plus que 40 euros...

Je constate aussi qu’à aucun moment, la femme et l’étudiante n’ont évoqué la possibilité de remettre la bague à la police.

Arrivée au niveau du Petit Palais, quelle n’est pas ma surprise de voir la même étudiante montrer une autre bague à une autre femme. Je reste interdite devant la scène déjà vue une demi-heure plus tôt : soit l’étudiante a une chance inouïe et un altruisme surhumain, soit...

geek Je viens de comprendre geek qu’il s’agit d’une arnaque et que l’étudiante est un escroc. Cette fois-ci en revanche, elle a moins de chance : la femme abordée a l’air de ne pas parler français et semble méfiante. Elle hoche la tête frénétiquement en s’écartant de l’étudiante.

Poussée par ma curiosité et sans réfléchir, je m’approche de l’étudiante, la salue et sort un Ticket Resto de mon sac, je lui propose de l’échanger contre sa bague. Elle fait mine d’hésiter, je finis par lui avouer que je l’ai vue tout à l’heure, sur le pont Alexandre III. Elle prend le Ticket Resto, me jette la bague et s’enfuit à toute vitesse.

Une boîte à chaussures pleine de bagues

Je ramasse la bague et l’examine minutieusement. Elle est effectivement massive et pèse assez lourd. Deux poinçons sont gravés à l’intérieur : « 750 » et « 18K ». A priori, rien ne les distingue des poinçons authentiques. Pour en avoir le cœur net, je me mets aussitôt en quête d’un bijoutier. Je traverse les Champs-Elysées, je passe l’Arc de triomphe et finis par en trouver un dans le XVIe arrondissement.

Je lui montre la bague et lui demande si c’est de l’or. Une seconde lui suffit pour m’affirmer de façon catégorique que c’est du toc. J’insiste pour savoir comment il peut en être aussi sûr si vite. Le bijoutier montre des signes d’agacement :

« Tenez, regardez ça si vous mettez ma parole en doute ! »

Il me tend une boîte à chaussure pleine à craquer de bagues identiques à celle « trouvée » par l’étudiante, si ce n’est qu’elles sont oxydées et que leur couleur vire au gris vert.

J’expose au bijoutier les circonstances de mon acquisition et ma véritable motivation (la rédaction de cet article), il me répond :

« Je sais juste que les gens qui viennent avec cette bague sont victimes d’une arnaque bien rodée et très efficace : on vous aborde pour vous rendre une bague en or que vous auriez soi-disant perdue, la personne prétend ensuite que sa religion lui interdit de porter des bijoux ou qu’elle n’est pas à sa taille et vous la cède contre de l’argent, sauf que la bague est en cuivre et qu’elle n’a aucune valeur. »

Selon le bijoutier, cette escroquerie est apparue il y a quatre ou cinq ans, mais les cas se multiplient depuis 2010.

Décryptage d’une manipulation

Si l’étudiante avait abordé ces femmes en leur proposant simplement de leur vendre des bagues en or, aurait-elle eu autant de succès ? Probablement que non, car elle paraîtrait immédiatement louche, et la réceptivité des victimes au discours en serait drastiquement réduite.

Tandis qu’en mettant en place un scénario stratégique impliquant des procédés de manipulation, il est plus aisé pour l’étudiante-escroc d’arriver à ses fins, tout en faisant croire à ses victimes que la décision de donner de l’argent émane de leur propre volonté. Là réside l’art de la manipulation – dont l’étymologie ne signifie rien d’autre que « conduire par la main ».

Dans « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens », rédigé par deux chercheurs en psychologie sociale, Vincent Joules et Jean-Léon Beauvois, on apprend que lorsqu’une requête est formulée directement, elle a peu de chances d’aboutir. Mais si une question anodine précède la demande, les probabilités de réussite sont multipliées par quatre.

La manipulation en question repose sur trois principes.

Ouvrir le dialogue
Effectivement, dans cette affaire, tout s’est joué lors de la phrase initiale. Le « Vous avez perdu ça ? » permet d’ouvrir le dialogue, d’attirer l’attention et d’imprimer dans l’esprit de la victime la notion d’honnêteté : puisque la personne restitue l’objet, elle est forcément vertueuse, donc crédible.

Obtenir l’adhésion
L’étudiante focalise l’attention sur la valeur de la bague, tout en cherchant à obtenir l’adhésion de l’interlocutrice par des questions récurrentes et des « Vous pensez-pas ? ». Aussi lorsque la victime confirme que la bague est probablement en or et qu’elle doit valoir beaucoup, elle a déjà mordu à l’hameçon, le leurre a bien fonctionné.

La victime a de la chance
En outre, la sollicitation par la forme interrogative prépare la victime à une requête ultérieure plus importante, c’est la technique du « pied dans la porte ». Lorsque, plus tard, l’étudiante s’exclame « Quelle chance ! », elle inverse la situation et place la chance du côté de la victime. La transaction devient imminente. Elle commence par faire une proposition exorbitante (200 euros) pour finalement accepter ce que la femme a sur elle (40 euros). L’étudiante a utilisé la stratégie de la « porte au nez ».

Dans cette arnaque, en plus de faire appel à ce sentiment humain qu’est la cupidité, le principe de réciprocité est également fortement utilisé ; si on offre un objet de valeur, il est normal d’attendre une compensation en retour.

Pour toutes ces raisons, cette escroquerie aux abords simplistes se révèle être d’une efficacité redoutable. Si vous flânez dans cette superbe ville, ouvrez l’œil

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MessageSujet: Re: Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore !   Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore ! Empty3/8/2012, 18:46

Franchement, il ne faut pas seulement etre cupide... Il faut etre quon.


Mab -qui n'est pourtant pas une lumiere-
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MessageSujet: Re: Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore !   Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore ! Empty3/8/2012, 18:58

Mara-des-bois a écrit:
Franchement, il ne faut pas seulement etre cupide... Il faut etre quon.


Mab -qui n'est pourtant pas une lumiere-

Amusant parce qu'on me l'a faite il n'y a pas 10 jours...
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Biloulou

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MessageSujet: Re: Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore !   Une arnaque vieille comme le monde qui marche encore ! Empty3/8/2012, 19:05

Version vécue en février 1983 à Copacabana, avenida Atlântica

Le vol se déroulait dans le sens du soleil, ou plutôt de la nuit, tant et si bien que nous sommes arrivés à Rio au petit matin, frais et dispos, après avoir dormi comme des souches toute la durée du vol.

Le temps de déposer nos bagages à l'hôtel - on avait déjà pris un somptueux petit dféjeuner dans l'avion - on est allés se promener sur les larges trottoirs de l'avenida Atlântica où se trouvait l'hôtel et qui longe la plage de Copacabana.

Rio était à peine réveillé, déjà des gens sur le sable, mais très peu sur les trottoirs eux-mêmes à part nous. Si, quand même, impossible de l'ignorer : un métis venait dans l'autre sens, pantalon à carreaux, casquette sur la tête, sifflotant et se dandinant. De temps en temps il esquissait un pas de danse.
Il avait l'air pressé, comptait et vérifiait des liasses de billets de lotterie. Il devait alait rendre la recette de la vente, c'est du moins ce que nous avons pensé.

Il nous a croisé sans un regard. L'instant d'après nous avons entendu un petit bruit métallique de quelque chose qui était tombé sur les pavés. C'était une liasse de billets de loterie tenus par une trombone.

On l'a ramassée et hélé le drôle de bonhomme. Il s'est retourné, nous a regardé, surpris... et puis son regard s'est posé sur les billets que nous tenions en main. Il a compris de suite ce qui s'était passé, s'est précipité vers nous avec des yeux pleins de reconnaissance, a repris ses billets, a vaguement raconté que sans nous il aurait dû les rembourser et adieu ses gains de la journée, il a appelé sur nous toutes les bénédictions du Christ, de la Vierge Marie et de tous les saints du paradis. Et il a repris son chemin en dandinant et en sifflotant, non sans se retourner de temps en temps pour nous remercier encore, courbettes et pas de danse à l'appui.

Soudain il se ravisa et est revenu sur ses pas en courant vers nous.

- C'est un signe du Ciel, c'est sur que ces billets sont gagnants, vous devez les prendre, ils vous étaient destinés, si, si !

La situation était aussi cocasse que le bonhomme, nous n'avions jamais acheté un seul billet de loterie... mais pourquoi pas ? Et c'était pas très cher. Et on les a achetés.
Et chacun a repris son chemin, nous en nous promenant, lui en se dandinant et sifflotant.
C'était des billets de la loterie de l'État de Rio, tirage vendredi, c'est à dire presque une semaine après.

Entre-temps il y avait la nuit du défilé de Carnaval, des tas de choses à voir à Rio... puis on pris l'avion pour commencer notre tour du Brésil... et on a complètement oublié les billets de loterie.

Deux semaines plus tard nous étions de nouveau à Rio, à l'aéroport, prêts à prendre notre avion de retour en Europe. On passait le temps en nous baladant, en allant de boutique en boutique... et soudain devant nous le shop de la loterie !

Nos billets de loterie, qu'on s'est écriés ! Et on les a présentés au préposé, encore pliés et attachés avec la trombone. Il les a pris et nous a demandé en souriant si c'est nous qui avions mis la trombone, tout en vérifiant les numéros. Non c'était pas nous. Et ils étaient tombés par terre, n'est-ce pas ? Combien vous les avez payés? On le lui a dit.

Sur ces entrefaites il avait terminé la vérification :

- Non, vous n'avez rien gagné, c'est le vendeur qui a gagné le gros lot avec vous, vous les avez payés vingt fois leur prix. La trombone c'était pour que les entendiez tomber et pour éviter qu'ils s'envolent avec le vent. C'est archiconnu comme attrape-nigaud !

Ce fut pour nous un excellent souvenir du Brésil, tellement ce fut bien fait, avec art, élégance... il avait bien mérité son argent et finalement c'était pas bien méchant ! Laughing
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