Rappel du premier message :4 décembre. Saint Pierre Chrysologue archevêque de Ravenne, docteur de l'Eglise. 450.
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Saint Pierre Chrysologue, archevêque de Ravenne, docteur de l'Eglise. 450.
" Ce bienheureux est véritablement un oiseleur apostolique : il
prend au vol les âmes des jeunes gens, dans les filets de la divine
parole."Saint Adelphe de Metz. Eloge du saint.Saint Pierre Chrysologue. Mosaïque du VIe.Basilique Saint-Vitale de Ravenne. Emilie-Romagne.La
même Providence divine qui n'a pas permis que l'Eglise, au saint temps
de l'Avent, fût privée de la consolation de fêter quelques-uns des
Apôtres qui ont annoncé la venue du Verbe aux Gentils, a voulu aussi
qu'à la même époque, les saints Docteurs qui ont défendu la vraie Foi
contre les hérétiques, fussent pareillement représentés dans cette
importante fraction du Cycle catholique.
Deux d'entre eux, saint Ambroise et saint Pierre Chrysologue,
resplendissent au ciel de la sainte Eglise, en cette saison, comme deux
astres éclatants. Il est digne de remarque que tous deux ont été les
vengeurs du Fils de Dieu que nous attendons. Le premier a vaillamment
combattu les Ariens, dont le dogme impie voudrait faire du Christ,
objet de nos espérances, une créature et non un Dieu ; le second s'est
opposé à Eutychés, dont le système sacrilège détruit toute la gloire de
l'Incarnation du Fils de Dieu, osant enseigner que, dans ce mystère, la
nature humaine a été absorbée par la divinité.
Imagerie populaire. D'après une enluminure italienne du XIIIe.C'est
ce second Docteur, le pieux Pontife de Ravenne, que nous honorons
aujourd'hui. Son éloquence pastorale lui acquit une haute réputation,
et il nous est resté un grand nombre de ses Sermons. On y recueille une
foule de traits de la plus exquise beauté, bien qu'on y sente
quelquefois la décadence de la littérature au Ve siècle.
Le mystère de l'Incarnation y est souvent traité, et toujours avec une
précision et un enthousiasme qui révèlent la science et la piété du
saint évêque. Son admiration et son amour envers Marie
Mère de Dieu qui avait, en ce siècle, triomphé de ses ennemis par le
décret du concile d'Éphèse, lui inspirent les plus beaux mouvements et
les plus heureuses pensées. Nous citerons quelques lignes sur
l'Annonciation :
Illustration dans un manuscrit du XIIe." A la Vierge
Dieu envoie un messager ailé. C'est lui qui sera le porteur de la grâce
; il présentera les arrhes et en recevra le retour. C'est a lui qui
rapportera la foi donnée, et qui, après avoir conféré la récompense à
une si haute vertu, remontera en hâte porteur de la promesse virginale.
L'ardent messager s'élance d'un vol rapide vers la Vierge ; il vient
suspendre les droits de l'union humaine ; sans enlever la Vierge à
Joseph, il la restitue au Christ à qui elle fut fiancée dès l'instant
même où elle était créée. C'est donc son épouse que le Christ reprend,
et non celle d'un autre ; ce n'est pas une séparation qu'il opère,
c'est lui qui se donne à sa créature en s'incarnant en elle."[On voit que saint Pierre Chrysologue proclame ici le mystère de la
Conception immaculée. Si Marie était engagée au Fils de Dieu dès le
moment même de sa création, comment le péché originel eût-il eu action
sur elle ?]
Mais écoutons ce que le récit nous raconte de l'Ange. Etant entré près d'elle, il lui dit :
" Salut, Ô pleine de grâce ! Le Seigneur
est avec vous. De telles paroles annoncent déjà le don céleste ; elles
n'expriment pas un salut ordinaire. Salut ! C'est-à-dire : recevez la
grâce, ne tremblez pas, ne songez pas à la nature. Pleine de grâce,
c'est-à-dire : en d'autres réside la grâce, mais en vous résidera la
plénitude de la grâce. Le Seigneur est avec vous : qu'est-ce à dire ?
Sinon que le Seigneur n'entend pas seulement vous visiter, mais qu'il
descend en vous, pour naître de vous par un mystère tout nouveau ". L'Ange ajoute :
" Vous êtes bénie entre toutes les femmes ": pourquoi ? parce que celles dont Eve la maudite déchirait les
entrailles, ont maintenant Marie la bénie qui se réjouit en elles, qui
les honore, qui devient leur type. Eve, par la nature, n'était plus que
la mère des mourants ; Marie devient, par la grâce, la mère des vivants
(
Sermon CXI.).
Dans le discours suivant, le saint Docteur nous enseigne
"
avec quelle profonde vénération nous devons contempler Marie en ces
jours où Dieu réside encore en elle. Quand il s'agit, dit-il, de
l'appartement intime du roi, de quel mystère, de quelle révérence, de
quels profonds égards ce lieu n'est-il pas entouré ? L'accès en est
interdit à tout étranger, à tout immonde, à tout infidèle. Les usages
des cours disent assez combien doivent être dignes et fidèles les
services que l'on y rend ; l'homme vil, l'homme indigne seraient-ils
soufferts à se rencontrer seulement aux portes du palais ? Lors donc
qu'il s'agit du sanctuaire secret de l'Epoux divin,
qui pourrait être admis, s'il n'est intime, si sa conscience n'est
pure, si sa renommée n'est honorable, si sa vie n'est vertueuse ? Dans
cet asile sacré, où un Dieu possède la Vierge, la virginité sans tache
a seule le droit de pénétrer. Vois donc, Ô homme, ce que tu as, ce que
tu peux valoir, et demande-toi si tu pourrais sonder le mystère de
l'Incarnation du Seigneur, si tu as mérité d'approcher de l'auguste
asile où repose encore en ce moment la majesté tout entière du Roi
suprême, de la Divinité en personne ".
Pierre, surnommé Chrysologue, pour l'or de son éloquence, naquit à
Forum Cornelii, dans l'Emilie, de parents honnêtes. Dès l'enfance,
tournant son esprit vers la religion,il
s'attacha à l'Evêque de cette ville,Cornelius, romain, qui le forma
rapidement à la science et à la sainteté de la vie, et l'ordonna
Diacre. Peu après, l'Archevêque de Ravenne étant mort, comme les
habitants de cette ville envoyèrent, selon l'usage, à Rome, le
successeur qu'ils avaient élu solliciter du saint Pape Sixte III la confirmation de cette élection, Cornélius se joignit aux députés de Ravenne, et emmena avec lui son diacre.
Basilique Saint-Vitale, IVe au VIe. Ravenne, Emilie-Romagne.Cependant
l'Apôtre saint Pierre et le Martyr saint Apollinaire apparurent en
songe au Pontife romain, ayant au milieu d'eux un jeune lévite, et lui
ordonnant de ne pas placer un autre que lui sur le siège archiépiscopal
de Ravenne.
Le Pontife n'eut pas plus tôt vu Pierre, qu'il reconnut en lui l'élu du
Seigneur. Rejetant donc celui qu'on lui présentait, il promut, l'an de
Jésus-Christ 433, le jeune lévite au gouvernement de cette Eglise
métropolitaine. Les députés de Ravenne, offensés d'abord, ayant appris
la vision, se soumirent sans peine à la volonté divine et acceptèrent
avec le plus grand respect le nouvel archevêque.
Ainsi consacré Archevêque contre son gré, Pierre fut conduit à Ravenne.
où l'empereur Valentinien, Galla Placidia sa mère, et tout le peuple,
l'accueillirent avec les plus grandes réjouissances. Pour lui, il
déclara qu'ayant consenti à porter un si lourd fardeau pour leur salut,
il n'exigeait d'eux, en compensation, qu'une seule chose, qui était de
les voir obéir à ses avis avec zèle, et ne pas résister aux préceptes
du Seigneur.
Il ensevelit, après les avoir embaumés des parfums les plus excellents,
les corps de deux saints morts en cette ville, le prêtre Barbatien, et
aussi Germain, évêque d'Auxerre, dont il retint comme héritage la
cuculle et le cilice. Il ordonna Evoques Projectus et Marcellin. Il fit
creuser à Classe une fontaine d'une merveilleuse grandeur, et il bâtit
quelques églises magnifiques au bienheureux Apôtre André et à d'autres
saints.
Mosaïque de la basilique Saint-Vitale. Ravenne. Emilie-Romagne.On
célébrait, aux calendes de janvier, des jeux, accompagna de
représentations théâtrales et de danses ; il les abolit par la force de
ses exhortations. Il dit alors entre autres choses remarquables :
" Qui veut rire avec le diable, ne se réjouira pas avec le Christ."Par l'ordre de saint Léon le Grand, il écrivit au Concile de
Chalcédoine contre l'hérésie d'Eutychès, et adressa à l'hérésiarque
lui-même une autre lettre qu'on a jointe aux Actes du Concile dans les
dernières éditions, et qui est consignée dans les Annales
Ecclésiastiques.
Dans ses homélies à son peuple, son éloquence était si véhémente, que
parfois la parole lui manquait dans l'ardeur de sa prédication, comme
il arriva à son sermon sur l'Hémorrhoïsse ; et il y eut dans
l'assemblée émue tant de larmes, d'acclamations et de ferventes
prières, que, depuis, le Saint rendait grâces à Dieu de ce que
l'interruption de son discours eût tourné au profit de la charité.
Il gouvernait très saintement cette Eglise, depuis environ dix-huit
ans, lorsqu'ayant connu, par une lumière divine, que la fin de ses
travaux approchait, il passa dans sa ville natale, se rendit à l'église
de Saint-Cassien, et déposa sur le grand autel, en offrande, un grand
diadème d'or enrichi de pierres précieuses, une coupe également d'or,
et une patène d'argent qui donne à l'eau qu'on y répand, comme on l'a
souvent éprouvé, la vertu de guérir les morsures de la rage et de
calmer la fièvre.
Mosaïque de la basilique Saint-Vitale. Au centre, l'empereur Justinien. Ravenne. Emilie-Romagne.Cependant
il renvoya à Ravenne ceux qui l'avaient suivi, en leur recommandant de
veiller attentivement au choix d'un excellent pasteur. Puis, adressant
d'humbles prières à Dieu, priant saint Cassien, son protecteur, de
recevoir avec bonté son âme, il trépassa doucement, vers l'an 450, le
trois des nones de décembre. Son corps, qui fut enseveli avec pompe, au
milieu des larmes et des prières de toute la ville, auprès de celui du
même saint Cassien, y est encore de nos jours religieusement vénéré.
L'un de ses bras, enchâssé dans l'or et les pierreries, a été transporté à Ravenne, où on l'honore dans la basilique Ursicane.
PRIERE" Saint Pontife, dont la bouche d'or s'est ouverte dans l'assemblée
des fidèles, pour faire connaître Jésus-Christ, daignez considérer d'un
œil paternel le peuple chrétien qui veille dans l'attente de cet
Homme-Dieu dont vous avez si hautement confessé la double nature.Basilique Saint-Apolinaire in Classe. Ravenne. Emilie-Romagne.Obtenez-nous
la grâce de le recevoir avec le souverain respect dû à un Dieu qui
descend vers sa créature, et avec la tendre confiance que l'on doit à
un frère qui vient s'offrir en sacrifice pour ses frères indignes.
Fortifiez notre foi, Ô très saint Docteur ! Car l'amour qu'il nous faut
procède de la foi.Détruisez les hérésies qui dévastent le champ du Père de famille ;
confondez surtout l'odieux Panthéisme, dont l'erreur d'Eutychès est une
des plus funestes semences. Eteignez-le enfin dans ces nombreuses
chrétientés d'Orient qui ne connaissent l'ineffable mystère de
l'Incarnation que pour le blasphémer, et poursuivez aussi parmi nous ce
système monstrueux qui, sous une forme plus repoussante encore, menace
de tout dévorer. Inspirez aux fidèles enfants de l'Eglise cette
parfaite obéissance aux jugements du Siège Apostolique, dont vous
donniez à l'hérésiarque Eutychès, dans votre immortelle Epître, une si
belle et si utile leçon, quand vous lui disiez :" Sur toutes choses, nous vous exhortons, honorable frère, de
recevoir avec obéissance les choses qui ont été écrites par le
bienheureux Pape de la ville de Rome ; car saint Pierre, qui vit et
préside toujours sur son propre Siège, y manifeste la vérité de la foi
à tous ceux qui la lui demandent."Rq : On lira avec fruits un certain nombre de textes de saint Pierre Chrysologue : http://www.jesusmarie.com/pierre_chrysologue.html http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/12/03/4-decembre-saint-pierre-chrysologue-archeveque-de-ravenne-do.html