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 Vie des Saints

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moussa abd al nour
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moussa abd al nour

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MessageSujet: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty4/12/2008, 19:22

Rappel du premier message :

4 décembre. Saint Pierre Chrysologue archevêque de Ravenne, docteur de l'Eglise. 450.
- Saint Pierre Chrysologue, archevêque de Ravenne, docteur de l'Eglise. 450.

" Ce bienheureux est véritablement un oiseleur apostolique : il
prend au vol les âmes des jeunes gens, dans les filets de la divine
parole."

Saint Adelphe de Metz. Eloge du saint.

Vie des Saints - Page 4 205_bi10
Saint Pierre Chrysologue. Mosaïque du VIe.
Basilique Saint-Vitale de Ravenne. Emilie-Romagne.

La
même Providence divine qui n'a pas permis que l'Eglise, au saint temps
de l'Avent, fût privée de la consolation de fêter quelques-uns des
Apôtres qui ont annoncé la venue du Verbe aux Gentils, a voulu aussi
qu'à la même époque, les saints Docteurs qui ont défendu la vraie Foi
contre les hérétiques, fussent pareillement représentés dans cette
importante fraction du Cycle catholique.

Deux d'entre eux, saint Ambroise et saint Pierre Chrysologue,
resplendissent au ciel de la sainte Eglise, en cette saison, comme deux
astres éclatants. Il est digne de remarque que tous deux ont été les
vengeurs du Fils de Dieu que nous attendons. Le premier a vaillamment
combattu les Ariens, dont le dogme impie voudrait faire du Christ,
objet de nos espérances, une créature et non un Dieu ; le second s'est
opposé à Eutychés, dont le système sacrilège détruit toute la gloire de
l'Incarnation du Fils de Dieu, osant enseigner que, dans ce mystère, la
nature humaine a été absorbée par la divinité.
Vie des Saints - Page 4 7_30_p10
Imagerie populaire. D'après une enluminure italienne du XIIIe.
C'est
ce second Docteur, le pieux Pontife de Ravenne, que nous honorons
aujourd'hui. Son éloquence pastorale lui acquit une haute réputation,
et il nous est resté un grand nombre de ses Sermons. On y recueille une
foule de traits de la plus exquise beauté, bien qu'on y sente
quelquefois la décadence de la littérature au Ve siècle.

Le mystère de l'Incarnation y est souvent traité, et toujours avec une
précision et un enthousiasme qui révèlent la science et la piété du
saint évêque. Son admiration et son amour envers Marie
Mère de Dieu qui avait, en ce siècle, triomphé de ses ennemis par le
décret du concile d'Éphèse, lui inspirent les plus beaux mouvements et
les plus heureuses pensées. Nous citerons quelques lignes sur
l'Annonciation :
Vie des Saints - Page 4 Gregor10
Illustration dans un manuscrit du XIIe.
" A la Vierge
Dieu envoie un messager ailé. C'est lui qui sera le porteur de la grâce
; il présentera les arrhes et en recevra le retour. C'est a lui qui
rapportera la foi donnée, et qui, après avoir conféré la récompense à
une si haute vertu, remontera en hâte porteur de la promesse virginale.
L'ardent messager s'élance d'un vol rapide vers la Vierge ; il vient
suspendre les droits de l'union humaine ; sans enlever la Vierge à
Joseph, il la restitue au Christ à qui elle fut fiancée dès l'instant
même où elle était créée. C'est donc son épouse que le Christ reprend,
et non celle d'un autre ; ce n'est pas une séparation qu'il opère,
c'est lui qui se donne à sa créature en s'incarnant en elle."


[On voit que saint Pierre Chrysologue proclame ici le mystère de la
Conception immaculée. Si Marie était engagée au Fils de Dieu dès le
moment même de sa création, comment le péché originel eût-il eu action
sur elle ?]

Mais écoutons ce que le récit nous raconte de l'Ange. Etant entré près d'elle, il lui dit : " Salut, Ô pleine de grâce ! Le Seigneur
est avec vous. De telles paroles annoncent déjà le don céleste ; elles
n'expriment pas un salut ordinaire. Salut ! C'est-à-dire : recevez la
grâce, ne tremblez pas, ne songez pas à la nature. Pleine de grâce,
c'est-à-dire : en d'autres réside la grâce, mais en vous résidera la
plénitude de la grâce. Le Seigneur est avec vous : qu'est-ce à dire ?
Sinon que le Seigneur n'entend pas seulement vous visiter, mais qu'il
descend en vous, pour naître de vous par un mystère tout nouveau "
. L'Ange ajoute : " Vous êtes bénie entre toutes les femmes "
: pourquoi ? parce que celles dont Eve la maudite déchirait les
entrailles, ont maintenant Marie la bénie qui se réjouit en elles, qui
les honore, qui devient leur type. Eve, par la nature, n'était plus que
la mère des mourants ; Marie devient, par la grâce, la mère des vivants
(Sermon CXI.).

Dans le discours suivant, le saint Docteur nous enseigne "
avec quelle profonde vénération nous devons contempler Marie en ces
jours où Dieu réside encore en elle. Quand il s'agit, dit-il, de
l'appartement intime du roi, de quel mystère, de quelle révérence, de
quels profonds égards ce lieu n'est-il pas entouré ? L'accès en est
interdit à tout étranger, à tout immonde, à tout infidèle. Les usages
des cours disent assez combien doivent être dignes et fidèles les
services que l'on y rend ; l'homme vil, l'homme indigne seraient-ils
soufferts à se rencontrer seulement aux portes du palais ? Lors donc
qu'il s'agit du sanctuaire secret de l'Epoux divin,
qui pourrait être admis, s'il n'est intime, si sa conscience n'est
pure, si sa renommée n'est honorable, si sa vie n'est vertueuse ? Dans
cet asile sacré, où un Dieu possède la Vierge, la virginité sans tache
a seule le droit de pénétrer. Vois donc, Ô homme, ce que tu as, ce que
tu peux valoir, et demande-toi si tu pourrais sonder le mystère de
l'Incarnation du Seigneur, si tu as mérité d'approcher de l'auguste
asile où repose encore en ce moment la majesté tout entière du Roi
suprême, de la Divinité en personne "
.

Pierre, surnommé Chrysologue, pour l'or de son éloquence, naquit à
Forum Cornelii, dans l'Emilie, de parents honnêtes. Dès l'enfance,
tournant son esprit vers la religion,il
s'attacha à l'Evêque de cette ville,Cornelius, romain, qui le forma
rapidement à la science et à la sainteté de la vie, et l'ordonna
Diacre. Peu après, l'Archevêque de Ravenne étant mort, comme les
habitants de cette ville envoyèrent, selon l'usage, à Rome, le
successeur qu'ils avaient élu solliciter du saint Pape Sixte III la confirmation de cette élection, Cornélius se joignit aux députés de Ravenne, et emmena avec lui son diacre.
Vie des Saints - Page 4 San-vi10
Basilique Saint-Vitale, IVe au VIe. Ravenne, Emilie-Romagne.
Cependant
l'Apôtre saint Pierre et le Martyr saint Apollinaire apparurent en
songe au Pontife romain, ayant au milieu d'eux un jeune lévite, et lui
ordonnant de ne pas placer un autre que lui sur le siège archiépiscopal
de Ravenne.

Le Pontife n'eut pas plus tôt vu Pierre, qu'il reconnut en lui l'élu du
Seigneur. Rejetant donc celui qu'on lui présentait, il promut, l'an de
Jésus-Christ 433, le jeune lévite au gouvernement de cette Eglise
métropolitaine. Les députés de Ravenne, offensés d'abord, ayant appris
la vision, se soumirent sans peine à la volonté divine et acceptèrent
avec le plus grand respect le nouvel archevêque.

Ainsi consacré Archevêque contre son gré, Pierre fut conduit à Ravenne.
où l'empereur Valentinien, Galla Placidia sa mère, et tout le peuple,
l'accueillirent avec les plus grandes réjouissances. Pour lui, il
déclara qu'ayant consenti à porter un si lourd fardeau pour leur salut,
il n'exigeait d'eux, en compensation, qu'une seule chose, qui était de
les voir obéir à ses avis avec zèle, et ne pas résister aux préceptes
du Seigneur.
Il ensevelit, après les avoir embaumés des parfums les plus excellents,
les corps de deux saints morts en cette ville, le prêtre Barbatien, et
aussi Germain, évêque d'Auxerre, dont il retint comme héritage la
cuculle et le cilice. Il ordonna Evoques Projectus et Marcellin. Il fit
creuser à Classe une fontaine d'une merveilleuse grandeur, et il bâtit
quelques églises magnifiques au bienheureux Apôtre André et à d'autres
saints.
Vie des Saints - Page 4 Ceilin10
Mosaïque de la basilique Saint-Vitale. Ravenne. Emilie-Romagne.
On
célébrait, aux calendes de janvier, des jeux, accompagna de
représentations théâtrales et de danses ; il les abolit par la force de
ses exhortations. Il dit alors entre autres choses remarquables :
" Qui veut rire avec le diable, ne se réjouira pas avec le Christ."
Par l'ordre de saint Léon le Grand, il écrivit au Concile de
Chalcédoine contre l'hérésie d'Eutychès, et adressa à l'hérésiarque
lui-même une autre lettre qu'on a jointe aux Actes du Concile dans les
dernières éditions, et qui est consignée dans les Annales
Ecclésiastiques.

Dans ses homélies à son peuple, son éloquence était si véhémente, que
parfois la parole lui manquait dans l'ardeur de sa prédication, comme
il arriva à son sermon sur l'Hémorrhoïsse ; et il y eut dans
l'assemblée émue tant de larmes, d'acclamations et de ferventes
prières, que, depuis, le Saint rendait grâces à Dieu de ce que
l'interruption de son discours eût tourné au profit de la charité.

Il gouvernait très saintement cette Eglise, depuis environ dix-huit
ans, lorsqu'ayant connu, par une lumière divine, que la fin de ses
travaux approchait, il passa dans sa ville natale, se rendit à l'église
de Saint-Cassien, et déposa sur le grand autel, en offrande, un grand
diadème d'or enrichi de pierres précieuses, une coupe également d'or,
et une patène d'argent qui donne à l'eau qu'on y répand, comme on l'a
souvent éprouvé, la vertu de guérir les morsures de la rage et de
calmer la fièvre.
Vie des Saints - Page 4 San-vi11
Mosaïque de la basilique Saint-Vitale. Au centre, l'empereur Justinien. Ravenne. Emilie-Romagne.
Cependant
il renvoya à Ravenne ceux qui l'avaient suivi, en leur recommandant de
veiller attentivement au choix d'un excellent pasteur. Puis, adressant
d'humbles prières à Dieu, priant saint Cassien, son protecteur, de
recevoir avec bonté son âme, il trépassa doucement, vers l'an 450, le
trois des nones de décembre. Son corps, qui fut enseveli avec pompe, au
milieu des larmes et des prières de toute la ville, auprès de celui du
même saint Cassien, y est encore de nos jours religieusement vénéré.

L'un de ses bras, enchâssé dans l'or et les pierreries, a été transporté à Ravenne, où on l'honore dans la basilique Ursicane.

PRIERE

" Saint Pontife, dont la bouche d'or s'est ouverte dans l'assemblée
des fidèles, pour faire connaître Jésus-Christ, daignez considérer d'un
œil paternel le peuple chrétien qui veille dans l'attente de cet
Homme-Dieu dont vous avez si hautement confessé la double nature.

Vie des Saints - Page 4 Ravenn10
Basilique Saint-Apolinaire in Classe. Ravenne. Emilie-Romagne.
Obtenez-nous
la grâce de le recevoir avec le souverain respect dû à un Dieu qui
descend vers sa créature, et avec la tendre confiance que l'on doit à
un frère qui vient s'offrir en sacrifice pour ses frères indignes.
Fortifiez notre foi, Ô très saint Docteur ! Car l'amour qu'il nous faut
procède de la foi.


Détruisez les hérésies qui dévastent le champ du Père de famille ;
confondez surtout l'odieux Panthéisme, dont l'erreur d'Eutychès est une
des plus funestes semences. Eteignez-le enfin dans ces nombreuses
chrétientés d'Orient qui ne connaissent l'ineffable mystère de
l'Incarnation que pour le blasphémer, et poursuivez aussi parmi nous ce
système monstrueux qui, sous une forme plus repoussante encore, menace
de tout dévorer. Inspirez aux fidèles enfants de l'Eglise cette
parfaite obéissance aux jugements du Siège Apostolique, dont vous
donniez à l'hérésiarque Eutychès, dans votre immortelle Epître, une si
belle et si utile leçon, quand vous lui disiez :

" Sur toutes choses, nous vous exhortons, honorable frère, de
recevoir avec obéissance les choses qui ont été écrites par le
bienheureux Pape de la ville de Rome ; car saint Pierre, qui vit et
préside toujours sur son propre Siège, y manifeste la vérité de la foi
à tous ceux qui la lui demandent."


Rq : On lira avec fruits un certain nombre de textes de saint Pierre Chrysologue : http://www.jesusmarie.com/pierre_chrysologue.html
http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/12/03/4-decembre-saint-pierre-chrysologue-archeveque-de-ravenne-do.html
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moussa abd al nour




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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty20/12/2008, 13:56

20 décembre. Saint Pierre Canisius de Nimègue, docteur de l'Eglise, apôtre de l'Allemagne. 1597.





- Saint Pierre Canisius de Nimègue, docteur de l'Eglise, apôtre de l'Allemagne. 1597.
" Renoncez-vous à vous-même, pour ne pas être renoncer par le Christ ; reniez-vous, pour être reçu par le Christ."
Salvien.

Vie des Saints - Page 4 Saint_10
Saint Pierre Canisius. Gravure du XVIe.

Humilité et soumission, ces deux mots résument toute l'oeuvre de saint
Ignace, dont saint Pierre Canisius fut l'un des premiers et des plus
grands disciples. On a souvent tourné en dérision cette sublimité de
l'obéissance recommandée aux religieux de la Compagnie de Jésus. On
s'est moqué du fameux perinde ac cadaver. Mais a-t-on réfléchi que ce grand précepte de la soumission est la condition sine qua non
de toute autorité divine ou humaine ? Conçoit-on une royauté,
comprend-on une armée, imagine-t-on une traversée maritime sans
l'obéissance au chef du pouvoir, de l'expédition ou du vaisseau ? La
soumission est la garantie de toute puissance.

Et l'humilité,
cette vertu qu'il n'est donné à l'homme de comprendre que se lève les
yeux en haut, n'a-t-elle pas été de tous temps le cartère distinctif de
la vraie grandeur ? L'orgueil qui lui est opposé, comme l'indépendance
à la soumission, ne sont-ils pas les deux vices fondamentaux qui ont
amené la ruine du protestantisme ?

Luther et saint Ignace
naissent en même temps : l'un prêche la révolte à l'autorité, et ses
premiers disciples appliquant rigoureusement les principes de leur
maître, arrivent à l'impuissance et à l'alarchie ; l'autre recommande à
ses enfants la soumission à l'autorité, et trois siècles ne font
qu'assurer à son oeuvre une plus longue durée.

Maginifique et
vivant enseignement que cette lutte perpétuelle de la vérité contre
l'erreur ! Chaque ère qui se lève sur le monde l'atteste, mais chaque
ère aussi vient proclamer plus haut le triomphe de cette vérité
immuable comme son principe, qui est le bien et le vrai éternel, sur
l'erreur qui, malgré ses formes chaque jour différentes, n'est que
ruine et poussière ; car elle ne s'appuie que sur le faux et sur le mal.

Vie des Saints - Page 4 07_lut10
Martin Luther. Lucas Cranach. XVIe.

Notre saint du jour n'est plus " populaire ". Et pour cause ! Il fut un
combattant jamais vaincu des droits de l'Eglise contre les désordres de
l'anarchie, un champion de la vérité contre les sectateurs des ténèbres
du mensonges. Nos temps qui s'enfoncent chaque jour un peu plus sous
l'empire du prince de ce monde combattent ardemment - jusque dans leur
commémoraison - des figures comme celle de saint Pierre Canisius. Ce
champion du concile de Trente ne saurait guère plus plaire à la secte
usurpatrice du si beau nom catholique qui plastronne à Rome et coule
lentement dans un syncrétisme satanique.

N'importe ! Honorons
en ce 20 décembre, le grand saint Pierre Canisius, infatigable apôtre
de la vérité, de Notre Seigneur Jésus-Christ et de son Eglise, et de
Notre Dame pour laquelle il avait - avec saint Michel archange - une
particulière et tendre dévotion.

La famille de Pierre Canisius
était l'une des plus distinguées de la Hollande ; son père, d'abord
conseiller du duc Charles de Lorraine, fut ensuite bailli de Verdun. Né
en 1521, c'est sous le toit paternel que Pierre passa, dans
l'innocence, ses premières années. Puis, il fut envoyé à Cologne, pour
y apprendre les belles-lettres. En peu de temps, il eut achevé son
cours d'humanités et reçut le grade de docteur en droit civil. Il vint
alors à Louvain pour s'initier au droit canonique.

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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty20/12/2008, 13:57

On était
alors aux plus mauvais jours du XVIe siècle. Luther s'était levé du
sein de l'Eglise, impétueux, opiniâtre, orgueilleux à l'excès. Poussé
par l'esprit du mal et de la révolte, cet homme avait dépouillé sa robe
de moine et, l'anathème à la bouche, avait voué au catholicisme la plus
implacable des haines ; il avait juré la ruine de la Papauté. Canisius
naissait à Nimègue pendant que le moine brûlait, à Wittemberg, les
bulles de Léon X.

Vie des Saints - Page 4 Leo_x10
Le Pape Léon X.

Rien désormais ne devait arrêter l'hérésiarque. Il jeta du même coup le
gant au Pape et à l'empereur Charles Quint. Le Pape, assisté de
Jésus-Christ, résiste et triomphe ; mais l'empereur, d'abord fidèle, se
trouble bientôt à la vue de la guerre qui le menace et, au prix de
concessions malheureuses, achète la soumission momentanée de ses sujets
révoltés. Quand Luther meurt, dans une agonie ignoble et digne de celui
qui l'inspira depuis qu'il avait quitter l'Eglise, son oeuvre est
achevée, la prétendue Réformation a jeté dans l'Europe entière ses
racines profondes.

Elles se développe rapidement. L'Allemagne
qui les reçoit avec le plus de faveur doit en être la première victime
; avec la foi catholique la constitution impériale est menacée ; les
princes, qui ne sont plus obéis, se révoltent à leur tour contre
Charles Quint ; le sang coule à flots de tous côtés.

L'Eglise
se reccueille un instant : puis assistée de l'Esprit Saint, elle se
lève tout entière à la voix de son chef, et s'affirme plus vivante et
plus forte que jamais. A la ligue formée à Smalkalde par les
protestants, elle oppose le concile de Trente... C'est saint Pierre
Canisius qui doit nous introduire dans l'assemblée des Pères de
l'Eglise.

C'est là que se forma le jeune religieux ; aussi ses
progrès dans la voie de la perfection furent si rapides que son
noviciat à peine achevé à Cologne sous la direction du Père Pierre
Lefèvre, il fut jugé digne de la prêtrise et tout aussitôt appelé à
succéder à ce même Pierre Lefèvre, dans la charge de supérieur. Nous le
retrouvons expliquant aux théologiens de l'Université les épîtres de
saint Paul, et les Evangiles aux élèves du collège du Mont, et
préparant en même temps une édition des oeuvre du mystique Jean Tauler
et une nouvelle édition des oeuvres de saint Cyrille d'Alexandrie et de
saint Léon le Grand. Mais tout à coup il est convié à de plus grandes
destinées. De ce moment commence sa lutte contre la Révolution ou
prétendue Réforme.

Vie des Saints - Page 4 Charle10
Charles Quint. Tiziano Vecellio. XVIe.

Un grand scandale est venu fondre sur l'Eglise d'Allemagne :
l'archevêque de Cologne, Hermann de Weda, s'est laissé séduire et
entraîné dans l'hérésie. A la vue de la trahison de son pasteur, la
cité s'indigne ; le clergé, l'Université, les magistrats, jaloux de
conserver intact le trésor de leur foi, se décident à demander la
déposition du coupale. Toutefois, nul n'osait se rendre près de Charles
Quint et de Georges d'Autriche, prince-évêque de Liège, pour présenter
une aussi grave requête. On jette les yeux sur notre saint : c'est lui
qui sera, près de l'empereur et du cardinal, l'interprète chargé de
réclamer contre l'indignité du coupable. Délicate mission qui témoigne
de l'estime qu'on avait déjà pour le jeune jésuite !
Dieu seconde alors l'envoyé des habitants de Cologne ; le Pape excommunie Hermann et le remplace par un saint prêtre.

Pendant son voyage, le saint s'était rencontré à Ulm avec le cardinal
Othon Truchess, évêque d'Augsbourg. Le prélat, frappé de son rare
mérite, résolut de l'envoyer au concile de Trente comme son théologien.
Saint Ignace de Loyola, consulté, répondit au cardinal que son choix ne
pouvait mieux tomber. Ce fut en vain qu'au retour de son négociateur,
Cologne fit valoir ses droits sur lui ; Canisius avait sa place marquée
au sein des Pères du concile.

La réunion des Pères de l'Eglise
à cette époque semblait impossible. L'empereur Charles-Quint pris entre
les Catholiques et les Protestants, ne voulait rien faire qui semblât
favoriser les uns ou les autres ; le roi de France ne souhaitait pas
une assemblée où le Pape serait le maître : enfin le Pape lui-même
pouvait craindre quelque entreprise contre son autorité : et cependant,
au milieu de tant de difficultés et d'entraves, l'oeuvre de Dieu
s'accomplit, et la foi fut sauvée. Eternel enseignement que de tout
temps Dieu se plaît à donner aux audacieux qui voudrait résister à son
Christ et à son Eglise.

Vie des Saints - Page 4 Stigna10
Saint Ignace de Loyola.

Parmi la foule nombreuse de prélats et de théologiens appelés au
concile par la voix du Pontife romain, Canisius, dès le début des
sessions, fut placé au premier rang. Au moment où, les préliminaires
terminés, le concile allait commencer ses séances dogmatiques, des
fièvres se déclarèrent à Trente et le siège de l'assemblée fut
transféré à Cologne. Assisté du savant jésuite Jacques Laynez,
théologien du Pape, Canisius fut chargé de faire le relevé exact des
erreurs avancées au sujet des sacrements par les hérétiques et de
reccueillir dasn les monuments de la tradition les bases des règles
définitives. L'attente de saint Ignace et du cardinal Othon Truchess ne
fut pas trompée : chaque fois que le jeune jésuite élevait la voix au
sein de l'assemblée, les Pères du concile admiraient en lui l'homme de
Dieu, venant avec sa noble et touchante éloquence remuer les coeurs et
convaincre les esprits.

Mais voici qu'après les troubles qui
suivirent le meurtre du duc de Plaisance l'assemblée est dissoute :
notre saint Pierre Canisius est appelé à Rome par saint Ignace. Nous le
retrouverons bientôt à la prochaine session du concile.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty20/12/2008, 13:59

Saint
Ignace et saint Pierre Canisius avaient, il semble, hâte de se mieux
connaître... Qui dira les épanchements de ces deux âmes ! Saint Ignace
initiait saint Pierre Canisius aux secrets desseins du Seigneur sur son
oeuvre naissante, et, qui sait ? dans sa sublime bonté, le Très-Haut
déchirant les voiles de l'avenir, leur montraiet peut-être cette
compagnie de Jésus embrassant l'univers entier de flammes de l'amour
divin et tout à la fois régénérant l'ancien monde et convertissant le
nouveau.

Vie des Saints - Page 4 Can-re10
Saint Pierre Canisius conférant avec le cardinal Othon Truchess et un légat apostolique.


Tout, au temps de saint Ignace, était à fonder : il fallait des maîtres
capables d'éclipser leurs rivaux hérétiques. On sait que Luther dut une
partie de sa puissance à son éloquence ardente, à sa facilité
prodigieuse pour traiter les matières philosophiques et religieuses
dans sa langue maternelle ; les disciples qui devaient le remplacer
dans son enseignement l'imitaient et acquéraient très vite ce prestige
qui éblouit les esprits faibles. Saint Ignace forma des maîtres qui
surpassèrent bien vite les prétendus réformateurs.

Saint
Pierre Canisius, après cinq mois passés dans la prière et l'étude près
de son supérieur, partit pour Messine ; et lui qui peu de temps
auparavant siégeait parmi les Pères du concile, eut à enseigner la
réthorique. Pendant un an, il s'acquitta de cette mission avec ce
dévouement, cet amour du devoir qui lui faisait trouver du charme au
moindre des emplois. Il devait reparaître bientôt sur une plus vaste
scène.

Il est subitement rappelé par Rome pour y prononcer ses
voeux solennels : c'était, pour ainsi parler, l'achèvement de l'homme
de Dieu. Pierre se consacre solennellement et irrévocablement à
l'oeuvre de la Providence ; Ignace peut mourir en paix, il compte un
vaillant lutteur de plus dans son armée d'élite.

C'est à l'Allemagne qu'appartient désormais le religieux profès ; nous allons voir ce vrai réformateur à l'oeuvre.

Vie des Saints - Page 4 Le_duc10
Le duc Guillaume de Bavière. Peter Gartner. XVIe.


Le duc Guillaume a fait demander de saints maîtres pour relever
l'instruction publique en Bavière. Canisius, Le Jay, Salmeron, trois
disciples prédestinés du général de la Compagnie de Jésus, reçoivent
l'ordre de se rendre à Ingolstadt pour y fonder un collège. Ils int
pour tout bagage le crucifix, les Exercices spirituels et le Ration studiorum
ou " plan d'études ". Avec ces deux petits livres, les Jésuites ont
remué le monde ; dans le premier, ils puisent cette force surhumaine
qui les guide au-delà des mers vers les peuples infidèles ; le second
leur sert de règle infaillible dans l'oeuvre d'éducation de la jeunesse.

Le duc Guillaume n'eut qu'à se louer des Jésuites ; le succès le plus
éclatant vint couronner leurs efforts. L'Université nomme Canisius son
recteur ; il se défend de cet honneur, mais Ignace ordonne, et le
religieux se soumet. De ce jour tout prospère, les livres entachés
d'hérésie sont enlevés aux étudiants, les discussions entre maîtres et
élèves s'apaisent, la parole du saint ranime au coeur de la jeunesse le
respect et l'amour du travail. Aussi, l'Université veut perpétuer la
mémoire de son recteur et inscrit son éloge dans ses annales.

Quand les six mois de son rectorat furent achevés, l'apôtre
d'Ingolstadt put rendre grâces à Celui qui se plaisait à répandre tant
de faveurs par ses mains.

Le bruit de ses merveilles se
répandait rapidement dans l'Allemagne ; de tous côtés, des lettres et
des prières étaient adressées aux supérieurs de Canisius ; on le
voulait partout. Ferdinand, roi des Romains, appuyé par le souverain
Pontife, obtint sa présence à Vienne.

Vie des Saints - Page 4 Ferdin10
Ferdinand, roi des Romains.


L'Autriche, à son arrivée, présentait un spectacle navrant. Le clergé
séculier, les Ordres religieux, les écoles, étaient infectés de la
lèpre hideuse dont Luther avait partout déposé le germe. Les villes
n'avaient plus de pasteurs, les sacrements n'étaient plus administrés,
les cérémonies religieuses n'étaient plus célébrées. Saint Pierre
Canisius est d'abord effrayé de l'immensité du mal, mais bientôt il se
prosterne devant Dieuet obtient de lui que l'Autriche soit régénérée.

Notre saint se multiplie ; il prêche à la cour, il prêche au peuple, il
catéchise les enfants. Soudain, terrible châtiment de Dieu ! La peste
éclate dans la ville ; c'est encore notre saint qu'on retrouve au
chevet des mourants, soignant les corps et régénérant les coeurs des
malheureux Viennois. Enfin, il obtient du Saint-Père un jubilé, c'est
lui qui en est le prédicateur ; et au milieu d'un concours immense, il
venge l'honneur méconnu des indulgences.

En même temps, la
générosité de nobles familles aidant, il ouvre un pensionnat ; les fils
des plus nobles habitants y accourent. Bientôt l'angélique Stanislas
Kotska, guidé par la Vierge Marie, viendra se former là aux saintes
vertus qui doivent charmer le monde. Vienne renaissait à la foi ; le
roi des Romains voulut récompenser le zèle de l'apôtre, en lui offrant
le siège épiscopal de ce diocèse, qu'il venait de transformer si
heureusement. Notre saint accepta pendant quelques temps le devoir
d'une charge si lourde mais il en refusa les honneurs.

Nous
l'avons dit : à l'apostaolat de la parole, saint Pierre Canisius sut
joindre l'apostolat de la plume. Faisons halte, pour ainsi dire, au
milieu de sa vie, pour parler de celui de ses ouvrages qui est rester
le plus célèbre et le plus populaire ; son catéchisme.


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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty20/12/2008, 14:00

Ferdinand, ce prnce que nous voyions tout à l'heure si plein
d'admiration pour le saint, avait réclamé de saint Ignace un exposé
court et solide de la doctrine chrétienne. C'est à Canisius, comme au
plus capable, que fut confié une oeuvre aussi importante. Cet abrégé de
la doctrine chrétienne, Summa doctrinae christianae,
restera, avec le catéchisme du concile de Trente, comme un éternel
monument du triomphe de l'Eglise sur l'erreur au temps de Luther.




Vie des Saints - Page 4 Canisi10
Saint Pierre Canisius. Gravure du XVIe.

A peine le livre eut-il paru, que Ferdinand, par un rescrit solennel,
le répandit dans tout l'empire. Philippe II d'Espagne imita bientôt son
oncle, et le fit imprimer dans les Etats de l'ancien et du nouveau
monde ? Il fut traduit dans toutes les langues de l'Europe : la Russie,
la Pologne, la Suède, le Danemark, l'Angleterre, l'Irlande, la Hollande
et la Suisse, connurent à peine, pendant bien longtemps, d'autre
exposition élémentaire de la foi catholique.

" En 1686,
nous dit le révérend Père Alet, quand le catéchisme de Canisius fut
publié à Paris par l'autorité de Mgr de Harlay, on était au moins, la
préface le constate, à la quatre centième édition."


La
raison de ce succès et en même temps son plus grand éloge sont tombés
des lèvres augustes de Pie IX, dans le bref de la béatification de
saint Pierre Canisius :
" Ayant remarqué que l'hérésie se
propageait partout au moyen de petits livres, Canisius pensa qu'il n'y
avait pas de meilleur remède contre le mal qu'un bon abrégé de la
Doctrine chrétienne. Il composa donc le sien, mais avec tant
d'exactitude, de clarté et de précisions qu'il n'en existe pas de plus
propre à instruire et à confirmer les peuples dans la foi catholique."


Dominé par les sentiments de cette extrême humilité qui le
caractérisait, saint Pierre Canisius avait résolu de ne pas se faire
connaître comme l'auteur du catéchisme, mais le secret, peut-être mal
gardé, fut bientôt divulgué, et la renommée de notre saint s'en accrut
immensément. Ce ne fut plus l'Allemagne seulement qui réclama sa
présence ; la Transylvanie, la Hongrie, la Silésie, la Pologne se le
disputèrent bientôt.

Vie des Saints - Page 4 Mmcate10
La Summa doctrinae christianae.

Nommé sur ces entrefaites provincial d'Allemagne par saint Ignace, le
saint s'occupa d'abord d'assurer l'existence complète des collèges de
Prague, d'Ingolstadt et de Munich ; puis au moment où il allait se
rendre en Bavière, il fut appelé au colloque de Worms.

Les
Protestants avaient demandé aux seigneurs d'Allemagne, présents à la
diète de Ratisbonne, qu'un certain nombre d'hommes choisis dans les
deux camps vinssent se réunir en conféérence dans la ville de Worms?
Cette proposition plus à Ferdinand : il voulait ménager les
susceptibilités des princes luthériens, dont il allait avoir besoin
pour faire la guerre aux Musulmans. Saint Pierre Canisius, malgré une
certaine répugnance, se rendit au colloque sur le désir de ses
supérieurs : il y trouva déjà réunis le vieux Philippe Mélanchton,
l'âme damnée de Luther, Erasme Scneff, Henri Buttinger et Flach
Francowitz, tous prédicants acharnés du " pur Evangile ". Il y eut
d'abord, il faut le dire, et le triomphe n'en fut que plus éclatant, il
y eut peu d'enthousiasme du côté des catholiques, les discussions
chaque jour renouvelées n'amenaient point de vrais résultats. Saint
Pierre Canisius eut alors recours à son grand moyen ; il pria, et une
inspiration du ciel le secourut aussitôt.

Vie des Saints - Page 4 08_mel10
Philippe Mélanchton. Lucas Cranach. XVIe.

Il était facile de voir que les théologiens de l'hérésie ne
s'entendaient pas entre eux, même sur les articles les plus essentiels.
Or, le colloque n'avait été accordé qu'aux seuls partisans de la
Confession d'AUgsbourg. Il insinua donc que, pour éviter la confusion,
il serait utile d'écarter les docteurs qui n'admettraient pas cette
règle de foi. On ne saurait dire combien cette proposition inattendue
déconcerta les dissidents. Les voilà qui commencent à s'attaquer les
uns les autres. Les Sacramentaires condamnent les Anabaptistes, les
Anabaptistes les Sacramentaires et ainsi des différentes sectes.
Mélanchton, malgré son grand âge, a le chagrin de se voir insulté par
ses disciples. Bientôt on en vient aux injures, aux outrages les plus
violents, et l'on pu craindre un moment qu'il n'y eut une véritable
mêlée. Enfin, les plus emportés ont le dessus, et cinq, qui avaient
montré plus de modération, sont réduits à quitter la place. Ils
s'éloignent, en laissant entre les mains du président une protestation
contre l'indigne conduite de leurs collègues.

Le colloque ne
pouvait plus se prolonger dans des conditions si nouvelles. Le roi des
Romains décida que l'assemblée était dissoute et l'on se sépara, à la
grande désolation des hérétiques, qui s'en prirent à saint Pierre
Canisius de leur échec. En effet, amis et ennemis s'accordaient à
reconnaître que c'était à lui que revenait l'honneur d'un résultat si
heureux pour la cause catholique.

Les Luthériens vaincus
essayèrent alors leurs armes les plus honteuses contre celui qu'on
appelait déjà le " marteau des hérétiques " : ils inventèrent contre
lui des fables ridicules, répandirent partout les plus infâmes
calomnies. L'homme de Dieu redoubla de patience et méprisa ces attaques
et s'ingénia sans s'émouvoir à multiplier contre ses adversaires les
actes de la plus ardentes charité. On l'appelait dans l'Alsace
supérieure, il en traversa toutes les villes en faisant le bien et en
guérissant les tristes blessures que la prétendue Réforme infligeait à
l'Eglise.

Vie des Saints - Page 4 Buste_10
Buste de saint Pierre Canisius. Munich. XVIIe.

Mais le mal s'aggravait toujours et il venait d'atteindre la Pologne?
Le Pape aussitôt y envoie un nonce apostolique ; deux théologiens
l'accompagnent ; l'un est notre saint. A son arrivée, il trouva la
religion dans le plus grand des périls.

Ce malheureux pays
était alors gouverné par l'indolent Sigismond. Ce prince, à la vue des
ravages déjà causés par la prétendue Réforme, réunit une diète à
Piotrkow. Mais l'élan et l'enthousiasme manquèrent d'abord à cette
assemblée ; saint Pierre Canisius essaya à plusieurs reprise de remuer
la foi dans les coeurs indifférents, ses efforts furent à la fin
récompensés. Sigismond, stimulé par lui, déclara solennellement qu'il
n'entendait point qu'on touchât aux droits de l'Eglise.


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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty20/12/2008, 14:00

Cependant les sessions du concile de Trente, un instant suspendues,
allaient reprendre leur cours. Pie V, l'empereur Ferdinand et les
légats apostoliques jugèrent d'un commun accord que la présence de
Canisius était nécessaire ; ils n'avaient pas oublié cette éloquence si
douce à la fois et si ferme qui les avaient aussi de quel poids était
l'autorité de Canisius, de quelle valeur serait une décision motivée
par lui.

Vie des Saints - Page 4 Canipe10
Edition du catéchisme de saint Pierre Canisius.

Arrivé à Trente le 14 mai 1562, il trouva le saint cardinal Osius, son
ami, tout près de mourir. Mais la joie que ressentit le prélat à
embrasser celui qu'il désirait voir si ardemment lui rendit soudain la
santé.

A la reprise des travaux de l'assemblée, Canisius fut
chargé de présider une commission qui dut revoir l'Index ou Catalogue
des livres condamnés. Plusieurs fois le saint apôtre eut à traîter
devant les Pères le grand sujet de l'Eucharistie. C'est alors que son
coeur débordait vraiment sur ses lèvres. La foi l'inspirait et les
théologiens assemblés rendaient grâces à Dieu qui leur parlait par une
bouche si éloquente. Quant à l'orateur, il écrivait à ce propos :
"
Il m'a été commandé de parler au Concile, c'est à d'autres que le
succès était recommandé. Le Seigneur m'a aidé en vue des prières de
notre Compagnie. A Lui seul toute la gloire."


Le Concile
se sépara définitivement en 1563. Restait maintenant à faire accueillir
ses décisions par les princes de l'Allemagne.

Le souverain
Pontife, dans son anxiété, ne savait qui charger d'une aussi délicate
mission, quand il jeta les yeux sur Canisius ; il le nomma aussitôt
nonce apostolique et l'envoya en Allemagne. La tâche fut remplie
au-delà de toute espérance, et bientôt l'on vit les seigneurs
promulguer les décrets du Concile apportés par le nonce. Cette mission
touchait à sa fin quand le Pape Pie V ordonna à Canisius de se rendre à
la diète d'Augsbourg qui s'ouvrait le 24 mars 1566.

Vie des Saints - Page 4 Canisi11
Eglise Saint-Pierre-Canisius de Vienne. Autriche.

Un nouveau péril menaçait l'Eglise. L'Islamisme était prêt à fondre sur
la Chrétienté. Pour détourner ce fléau, il fallait une armée puissante.
Les Protestants refusaient de souscrire aux subsides nécessaires pour
lever des troupes. A la diète, ce fut encore Canisius qui par sa
fermeté triompha de toutes ces résistances, et on le vit provoquer de
la part des Catholiques une adhésion solennelle aux décrets du Concile
de Trente.

Après tant de labeurs, le repos semblait permis ;
mais pour le saint le repos était dans la lutte même. Le souverain
Pontife apprend un jour que les principautés hérétiques de Magdebourg
on t composé et publié les annales ecclésiastiques intitulées : Centuries de Magdebourg.
C'était un odieux pamphlet, rempli des calomnies les plus perfides
contre l'Eglise catholique. Le saint Pape, ému d'une telle nouvelle,
ordonne à Canisius de réfuter cette mordante satire, et le bienheureux
donne au monde le livre des Altérations de la parole divine, chef-d'oeuvre de controverse en même temps que brillante apologie de la Religion.

Vie des Saints - Page 4 Gregor10
Le pape Grégoire XIII.

A peine la réfutation a-t-elle paru que Grégoire XIII envoie Canisius
en députation auprès des princes de l'Allemagne, pour les engager à
consolider l'établissement du collège germanique en fondant dans leur
pays d'autres collèges et des séminaires en faveur de la jeunesse
allemande.

D'Allemagne, saint Pierre Canisius revient à Rome
pour régler les affaires de la fondation du collège germanique, puis il
repart pour le colloque de Nuremberg, accompagnant l'évêque de Brescia.
Le colloque est différé, et tandis que le saint se croit un instant
libre, voici qu'il lui reste à accomplir une dernière et magnifique
mission.

Une supplique des évêques de Bâle, de Constance et de
Lausanne était venue signaler à Grégoire XIII le danger que la foi
courait dans la Suisse catholique. L'évêque de Verceil, chargé par le
Pape de rendre compte de l'état du pays, écrivit à Rome que le seul
moyen de sauver la religion était d'y établir un collèges dirigé par
les Pères de la Compagnie de Jésus. Ce projet fut approuvé, mais
lorsqu'on apprit en Suisse que les Jésuites étaient sur le point
d'arriver, Protestants et Catholiques s'unirent dans les plus
menaçantes déclamations. Les calomnies répandues à dessein sur la
compagnie de Jésus portaient leurs fruits. Un seul homme, pensa-t-on à
Rome, est capable de triompher de ces résistances. C'était nommer
Canisius. La présence seule du saint apôtre changea l'aspect de ce pays.

Vie des Saints - Page 4 Saint_11
Saint Pierre Canisius prêchant. Suisse. XVIIe.

A peine arrivé à Fribourg, le saint fut l'objet de la vénération de
tous : un collège y fit fondé et Canisius se plut à le diriger
lui-même. Quoique recteur de la maison qui veanit de s'ouvrir, notre
saint trouvait encore le temps de prêcher, de visiter les malades et de
convertir les dissidents.

Les Fribourgeois s'attachaient de
plus en plus à leur apôtre. Un jour, les Luthériens de Genève, de
Lausanne, de Bâle, envoient à Fribourg de honteux libelles contre la
Compagnie de Jésus. Le canton de Fribourg répond à ces calomnies en
s'engageant par un serment solennel à maintenir toujours intacte la foi
catholique.

Le 5 août 1596, les bâtiments du collège venaient
d'être terminés : on en fit la solennelle inauguration. A la fin de la
cérémonie, le saint vieillard appuyé sur son bâton voulut remercier les
Fribourgeois de leurs généreux sacrifices et de leurs fidélité : il les
supplia de ne jamais trahir leur sainte foi et leur promit le
dévouement impérissable de la Compagnie de Jésus.

Vie des Saints - Page 4 Fribou10
Cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg. Suisse.

Ce fut son Nunc dimittis.
Ne désirant plus rien que le ciel, le saint vieillard se renferma tout
entier en Dieu. Bientôt, pour que rien ne manquât à ses mérites déjà si
nombreux, il fut atteint d'une hydrophisie qui lui fit souffrir un
véritable martyre. Le 20 décembre 1597, après quatre mois de
souffrances aigües, il déclara que sa vie sur la terre était enfin
terminée et le lendemain, vers trois heures de l'après-midi, en
présence de ses frères, il rendit à Dieu sa belle âme. Il était âgé de
78 ans ; il en avait passé 54 dans la Compagnie de Jésus.

A
peine la nouvelle se fut-elle répandue, qu'on eut dit qu'une calamité
publique avait soudain fondue sur la cité. On se pressait en foule aux
portes du collège, on attendait avec anxiété que les restes du saint
fussent exposés à la vénération publique. Enfin, une chapelle ardente
fut disposée, et les Fribourgeois purent venir en foule s'agenouiller
près du corps du bienfaiteur. Les uns restaient là immobiles et comme
attendant que ses lèvres vinssent se ranimer pour leur adresser de
saintes paroles ; d'autres se prosternaient pour baiser avec respect
les mains et les pieds du serviteur de Dieu ; quelques uns, voulant à
tout prix satisfaire leur dévotion, lui coupaient en cachette une mèche
de cheveux ; on alla jusqu'à mettre en lambeaux ses vêtements sacrés.

Le surlendemain, le clergé, le sénat, la magistrature firent élever le
corps et lui rendirent les honneurs funèbres, aux frais du trésor
public, dans la cathédrale Saint-Nicolas, où il fut inhumé, avec la
réserve que la précieuse dépouille serait rendue aux Jésuites dès
qu'ils disposeraient d'une église pour la recevoir.

Vie des Saints - Page 4 Eglise10
Eglise Saint-Michel de Fribourg. Le corps de notre saint
y repose toujours dans une magnifique châsse. Suisse.

L'oraison funèbre du vénérable défunt fut prononcée par le prévôt du
Chapitre. Les Fribourgeois, jalous de perpétuer à jamais la mémoire de
saint Pierre Casinius, firent graver sur sa tombe une inscription qui
retraçait en termes magnifiques les services que le saint apôtre avait
rendu à la cause de la Religion.

Le 20 novembre 1864, Rome
était en fête. Pie IX ordonnait qu'aux yeux de la ville et du monde le
titre et les honneurs de Bienheureux fussent décernés au vénérable
Pierre Canisius.
Canonisé, il a été proclamé Docteur de l'Eglise en 1925.

On représente saint Pierre Canisius ayant près de lui un chien qui aboie contre l'hérésie. En effet, son nom hollandais, De Hond,
signifie chien. C'est aussi la raison pour laquelle les Luthériens,
furieux de leurs défaites systématiques contre lui et mécontents de ses
oeuvres, l'appellent encore aujourd'hui le chien de Nimègue.

Vie des Saints - Page 4 Petrus10
Statue de saint Pierre Canisius dans sa ville natale, Nimègue.

On peut trouver sa châsse dans la chapelle du Collège Saint-Michel de Fribourg autrefois tenu par les Jésuites.

Rq : On téléchargera le trésor qu'est le Catéchisme de saint Pierre Canisius sur ce lien : http://liberius.net/auteur.php?id_auth=10
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty20/12/2008, 16:18

Désolé, c'est bien ici la vie des seins? Je voudrais faire un cadeau a ma blonde. Laughing
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jam

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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty21/12/2008, 01:37

¥_zed_¥ a écrit:
Désolé, c'est bien ici la vie des seins? Je voudrais faire un cadeau a ma blonde. Laughing
achète lui un saint-nectaire fermier
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty21/12/2008, 05:33

jam a écrit:
¥_zed_¥ a écrit:
Désolé, c'est bien ici la vie des seins? Je voudrais faire un cadeau a ma blonde. Laughing
achète lui un saint-nectaire fermier


Je ne crois pas que nous ayons de ce fameux fromage ici Crying or Very sad
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty21/12/2008, 19:45

21 décembre. Saint Thomas de Galilée, Apôtre, martyr à Méliapour, dans les Indes. Ier siècle.






- Saint Thomas de Galilée, Apôtre, martyr à Méliapour, dans les Indes. Ier siècle.

"
L'infidélité de saint Thomas en a fait un témoin irréprochable de la
résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ ; la foi de saint Thomas,
devenue plus vive et plus courageuse après son infidélité, en a fait un
prédicateur zélé et un glorieux martyr de la résurrection."

Du Jarry, Essai de panégyriques.
Vie des Saints - Page 4 Saint_12
Saint Thomas. Georges de La Tour. XVIe.

Voici
la dernière Fête que va célébrer l'Eglise avant celle de la Nativité de
son Seigneur et Epoux. Elle interrompt les Féries majeures pour honorer
Thomas, Apôtre du Christ, et dont le glorieux martyre, consacrant à
jamais ce jour, procura au peuple chrétien un puissant introducteur
auprès du divin Messie. Il appartenait à ce grand Apôtre de paraître
sur le Cycle dans les jours où nous sommes, afin que sa protection
aidât les fidèles à croire et à espérer en ce Dieu qu'ils ne voient pas
encore, et qui vient à eux sans bruit et sans éclat, afin d'exercer
leur Foi.
Vie des Saints - Page 4 L_infi12
L'infidélité de saint Thomas. Cima da Conegliano. XVe.

Saint
Thomas douta un jour, et ne comprit le besoin de la Foi qu'après avoir
passé parles ombres de l'incrédulité : il est juste qu'il vienne
maintenant en aide aux enfants de l'Eglise, et qu'il les fortifie
contre les tentations qui pourraient leur survenir de la part d'une
raison orgueilleuse. Adressons-nous donc à lui avec confiance ; et du
sein de la lumière où son repentir et son amour l'ont placé, il
demandera pour nous la docilité d'esprit et de cœur qui nous est
nécessaire pour voir et pour reconnaître Celui qui fait l'attente des
nations, et qui, destiné à régner sur elles, n'annoncera son arrivée
que par les faibles vagissements d'un enfant, e. non par la voix
tonnante d'un maître. Mais lisons d'abord le récit des Actes de notre
saint Apôtre. L'Eglise a jugé à propos de nous le présenter sous la
forme la plus abrégée, dans la crainte de mêler quelques détails
fabuleux aux faits incontestables que les sources authentiques nous
fournissent.
Vie des Saints - Page 4 Saint_13
Saint Thomas et saint Mathieu. Robert Malnoury.
Cathédrale Saint-Gatien. Tours. XVIIe.

Thomas signifie abyme, ou jumeau, en grec Dydime : ou bien il vient de thomos qui veut dire division, partage.
Il signifie abyme, parce qu'il mérita de sonder les profondeurs de la
divinité, quand, à sa question, Notre Seigneur Jésus-Christ répondit :
" Je suis la voie, la vérité et la vie."
On l’appelle Dydime pour avoir connu de deux manières la résurrection
de Notre Seigneur Jésus-Christ. Les autres en effet, connurent le
Sauveur en le voyant, et lui, en le voyant et en le touchant. Il
signifie division, soit parce qu'il sépara son âme de l’amour des
choses du monde, soit parce qu'il se sépara des autres dans la croyance
à la résurrection.
On pourrait dire encore qu'il porte le nom de Thomas, parce qu'il se laissa inonder tout entier par l’amour de Dieu.
Il posséda ces trois qualités qui distinguent ceux qui ont cet amour et
que demande Prosper au livre de la vie contemplative : Aimer Dieu,
qu'est-ce ? Si ce n'est concevoir au fond du coeur un vif désir de voir
Dieu, la haine du péché et le mépris du monde. Thomas pourrait encore
venir de Theos, Dieu, et meus, mien, c'est-à-dire, mon Dieu, par rapport à ces paroles qu'il prononça lorsqu'il fut convaincu, et eut la foi :
" Mon Seigneur et mon Dieu."
Vie des Saints - Page 4 L_infi11
L'infidélité de saint Thomas. Andrea del Verrocchio. XVe.

L'apôtre Thomas était à Césarée quand le Seigneur lui apparut et lui dit :
"
Le roi des Indes Gondoforus a envoyé son ministre Abanès à la recherche
d'un habile architecte. Viens et je t'adresserai à lui."
(On a des médailles de Gondoforus).
" Seigneur, répondit Thomas, partout où vous voudrez, envoyez-moi, excepté aux Indes."
Dieu lui dit :
"
Va sans aucune appréhension, car je serai ton gardien. Quand tu auras
converti les Indiens, tu viendras à moi avec la palme du martyre."

Et Thomas lui répondit :
" Vous êtes mon maître, Seigneur, et moi votre serviteur : que votre volonté soit faite."
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty21/12/2008, 19:47

Comme le prévôt ou l’intendant se promenait sur la place, le, Seigneur lui dit :
" Que vous faut-il, jeune homme ?
-
Mon maître, dit celui-ci, m’a envoyé pour lui ramener des ouvriers
habiles en architecture, qui lui construisent un palais à la romaine."

Alors le Seigneur lui offrit Thomas comme un homme très capable en cet art.
Vie des Saints - Page 4 Saint_14
Saint Thomas, architecte. Nicolaes Maes. XVIIe.


Ils
s'embarquèrent, et arrivèrent à une ville où le roi célébrait le
mariage de sa fille. Il avait fait annoncer que tous prissent part à la
noce, sous peine d'encourir sa colère. Abanès et l’apôtre s'y
rendirent. Or, une jeune fille juif, qui tenait une flûte à la main,
adressait quelques paroles flatteuses à chacun. Quand elle vit
l’apôtre, elle reconnut qu'il était juif parce qu'il ne mangeait point
et qu'il tenait les yeux fixés vers le ciel. Alors elle se mit à
chanter en hébreu devant lui :
" C'est le Dieu des Hébreux qui seul
a créé l’univers, et creusé les mers." Et l’apôtre voulait lui faire
répéter ces mêmes paroles.

L'échanson remarquant qu'il ne
mangeait ni ne buvait, mais tenait constamment les yeux vers le ciel,
donna un soufflet à l’apôtre de Dieu.
" Mieux vaudrait pour toi
d'être épargné plus tard, lui dit l’apôtre, et d'être puni ici-bas d'un
châtiment passager. Je ne me lèverai point que la main qui m’a frappé
n'ait été ici même apportée par les chiens."

Or, l’échanson
étant allé puiser de l’eau à ta, fontaine, un lion l’étrangla et but
son sang. Les chiens déchirèrent son cadavre, et l’un d'eux, qui était
noir, en apporta la main droite au milieu du festin. A cette vue toute
la foule fut saisie, et la pucelle se rappelant ses paroles, jeta sa
flûte et vint se prosterner aux pieds de l’apôtre.
Vie des Saints - Page 4 Saint_15
Saint Thomas au repas de noce.
Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.


Cette
vengeance est blâmée par saint Augustin dans son livre contre Fauste où
il déclare qu'elle a été intercalée ici par un faussaire ; aussi cette
légende est tenue pour suspecte en bien des points. On pourrait dire
néanmoins, que ce ne fut pas une vengeance mais une prédiction. En
examinant au reste avec soin les paroles de saint Augustin, cette
action ne paraît pas improuvée tout à fait. Or voici ce qu'il dit dans
le même livre :
" Les Manichéens se servent de livres
apocryphes, écrits sous le nom des apôtres, je ne sais par quels
compilateurs de fables. Au temps de leurs auteurs, il auraient joui de
quelque autorité dans l’Église, si de saints docteurs qui vivaient
alors et qui pouvaient les examiner en eussent reconnu l’authenticité.
Ils racontent donc que l’apôtre Thomas se trouvant à un repas de noces
comme pèlerin inconnu, il avait été frappé de la main d'un serviteur
contre lequel il aurait exprimé aussitôt le souhait d'une cruelle
vengeance. Car cet homme, étant sorti afin d'aller puiser de l’eau à
une fontaine pour les convives, aurait été tué par un lion qui se
serait jeté sur lui ; et la main qui avait frappé légèrement la figure
de l’apôtre, arrachée du corps d'après son voeu et ses imprécations,
aurait été apportée par un chien sur la table où l’apôtre était placé.
Peut-on voir quelque chose de plus cruel ?


Or, si je ne
me trompe, cela veut dire qu'en obtenant son pardon pour la vie future,
il y eut une certaine compensation par un plus grand service qu'il lui
rendait. L'apôtre, chéri et honoré de Dieu, était, par ce moyen, rendu
recommandable et à ceux qui ne le connaissaient pas et à celui en
faveur duquel il obtenait la vie éternelle à la place d'une vie qui
devait finir. Il m’importe peu si ce récit est vrai ou faux : ce qu'il
y a de certain, c'est que les Manichéens, qui reçoivent comme vraies et
sincères ces écritures que le canon de l’Église rejette, sont du moins
forcés d'avouer que la vertu de patience enseignée par le Seigneur
lorsqu'il dit que " si quelqu'un vous frappe sur la joue droite,
présentez-lui la gauche ", peut exister réellement au fond du coeur,
quand bien même on n'en ferait pas montre par ses gestes et ses
paroles, puisque l’apôtre, qui avait été souffleté, pria le Seigneur
d'épargner l’insolent dans la vie future, en ne laissant pas sa faute
impunie ici-bas, plutôt que de lui présenter l’autre joue ou de
l’avertir de le frapper une seconde fois. Il avait l’amour de la
charité intérieurement, et extérieurement il réclamait une correction
qui servit d'exemple.
Vie des Saints - Page 4 Saint_16
Saint Thomas au repas de noce.
Legenda aurea. Bx J. de Voragine. J. de Besançon. XVe.


Que
ceci soit vrai ou que ce ne soit qu'une fable, pourquoi
refuseraient-ils de louer dans l’apôtre ce qu'ils approuvent dans le
serviteur de Dieu Moïse qui égorgea les fabricateurs et les adorateurs
d'une idole.
Si nous comparons les châtiments, être tué par le
glaive ou être déchiré sous la dent des bêtes féroces, c'est chose
semblable, puisque les juges, d'après les lois publiques, condamnent
îles grands coupables à périr ou sous la dent des bête, ou bien par
l’épée."

Voilà ce que dit saint Augustin.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty21/12/2008, 19:48

Alors l’apôtre, sur la demande du roi, bénit l’époux et l’épouse en disant :
"
Accordez, Seigneur, la bénédiction de votre droite à ces jeunes gens,
et semez au fond de leurs coeurs les germes féconds de la vie."

Quand l’apôtre se retira, l’époux se trouva tenir une branche chargée
de dattes. Les époux après avoir mangé de ces fruits s'endormirent tous
deux et eurent le même songe. Il leur semblait qu'un roi couvert de
pierreries les embrassait en disant :
" Mon apôtre vous a bénis pour que vous ayez part à la vie éternelle."
S'étant éveillés ils se racontaient l’un à l’autre leur songe, quand l’apôtre se présenta, il leur dit :
"
Mon roi vient de vous apparaître, il m’a introduit ici les portes
fermées, pour que ma bénédiction vous profitât. Gardez la pureté du
corps, c'est la reine de toutes lesvertus et le salut éternel en est le
fruit. La virginité est la sueur des Anges, comble de biens, elle donne
la victoire sur les passions mauvaises, c'est le trophée de la foi, la
fuite des démons et le gage des joies éternelles. La luxure engendre la
corruption, de la corruption naît la souillure, de la souillure vient
la culpabilité, et la culpabilité produit la confusion."

Pendant qu'il exposait ces maximes, apparurent deux anges qui leur dirent :
"
Nous sommes envoyés pour être vos anges gardiens : si vous mettez en
pratique les avis de l’apôtre avec fidélité, nous offrirons tous vos
souhaits à Dieu."

Alors Thomas les baptisa et leur enseigna
chacune des vérités de la foi. Longtemps après, l’épouse, nommée
Pélage, se consacra à Dieu en prenant le voile, et l’époux, qui
s'appelait Denys, fut ordonné évêque de cette ville.
Vie des Saints - Page 4 L_infi10
L'infidélité de saint Thomas.
Le Caravage (Michelangelo Merisi). XVIe.


Après
cela, Thomas et Abanès allèrent chez le roi des Indes. L'apôtre traça
le plan d'un palais magnifique : le roi, après lui avoir remis de
considérables trésors, partit pour une autre province. L'apôtre
distribua aux pauvres le trésor tout entier. Pendant les deux ans que
dura l’absence du roi, Thomas se livra avec ardeur à la prédication et
convertit à la foi un monde innombrable. A son retour, le roi s'étant
informé de ce qu'avait fait Thomas, l’enferma avec Abanès au fond d'un
cachot, en attendant qu'on les fit écorcher et livrer aux flammes.

Sur ces entrefaites, Gab, frère du roi, meurt. On se préparait à lui
élever un tombeau magnifique, quand le quatrième jour, le mort
ressuscita ; tout le monde effrayé fuyait sur ses pas ; alors il dit à
son frère :
" Cet homme, mon frère, que tu te disposais à faire
écorcher et brûler, c'est un ami de Dieu et tous les anges lui
obéissent. Ceux qui me conduisaient en paradis me montrèrent un palais
admirable bâti d'or, d'argent et, de pierres précieuses ; j'en admirais
la beauté, quand ils me dirent :

" C'est le palais que Thomas avait construit pour ton frère."
Et comme je disais :
" Que n'en suis-je le portier !"
Ils ajoutèrent alors :
"
Ton frère s'en est rendu indigne ; si donc tu veux y demeurer, nous
prierons le Seigneur de vouloir bien te ressusciter afin que tu puisses
l’acheter à ton frère en lui remboursant l’argent qu'il pense avoir
perdu."
Vie des Saints - Page 4 L_infi13
L'infidélité de saint Thomas. Ivoire. XIIe.


En
parlant ainsi, il courut à la prison de l’apôtre, le priant d'avoir de
l’indulgence pour son frère. Il délia ses chaînes et le pria de
recevoir un vêtement précieux.
" Ignores-tu, lui répondit
l’apôtre, que rien de charnel, rien de terrestre n'est estimé de ceux
qui désirent avoir puissance en choses célestes ?"

Il sortait de la prison quand le roi, qui venait au-devant de lui, se jeta à ses pieds en lui demandant pardon.
Alors l’apôtre dit :
"
Dieu t'a accordé une grande faveur que de te révéler ses secrets. Crois
en Notre Seigneur Jésus-Christ et reçois le baptême pour participer au
royaume éternel."

Le frère du roi lui dit :
" J'ai vu le palais que tu avais bâti pour mon frère et il me ferait plaisir de l’acheter." L'apôtre repartit : « Cela est au pouvoir de ton frère. » Et le roi lui dit :
" Je le garde pour moi : que l’apôtre t'en bâtisse un autre, ou bien s'il ne le peut, nous le posséderons en commun."
L'apôtre répondit :
"
Ils sont innombrables dans le ciel, les palais préparés aux élus depuis
le commencement du monde ; on les achète par les prières et au prix de
la foi et des aumônes. Vos richesses peuvent vous y précéder, mais
elles ne sauraient vous y suivre."


Un mois après, l’apôtre
ordonna de rassembler tous les pauvres de cette province, et quand ils
furent réunis, il en sépara les malades et les infirmes, fit une prière
sur eux. Et après que ceux qui avaient été instruits eurent répondu "
Amen ", un éclair parti du ciel éblouit aussi bien l’apôtre que les
assistants pendant une demi-heure, au point que tous se croyaient tués
par la foudre ; mais Thomas se leva et dit :
" Levez-vous, car mon Seigneur est venu comme la foudre et vous a guéris."
Vie des Saints - Page 4 Saint_17
Saint Thomas prêchant. Livre des merveilles. Paris. XVe.
[justify]
Tous se levèrent alors guéris et rendirent gloire à Dieu et à l’apôtre.
Thomas s'empressa de les instruire et leur démontra les douze degrés
des vertus :
- Le 1er, c'est de croire en Dieu, qui est un en
essence et triple en personnes ; il leur donna trois exemples sensibles
pour prouver que dans une essence, il y a trois personnes. Le 1er est
que dans l’homme il y a une sagesse et d'elle seule et unique procèdent
intelligence, mémoire et génie. Par ce génie, dit-il, vous découvrez ce
que vous n'avez pas appris ; par la mémoire, vous retenez ce que vous
avez appris et avec l’intelligence vous comprenez ce qui peut être
démontré et enseigné.

Le 2e est que dans une vigne il se
trouve trois parties : le bois, les feuilles et le fruit et ces trois
ensemble font une seule et même vigne.

Le 3e est qu'une tête
contient quatre sens, savoir : la vue, le goût, l’ouïe et l’odorat ; ce
qui est multiple et ne fait cependant qu'une tête.

- Le 2e degré est de recevoir le baptême.
- Le 3e est de s'abstenir de la fornication.
- Le 4e c'est de fuir l’avarice.
- Le 5e de se préserver de la gourmandise.
- Le 6e de vivre dans la pénitence.
- Le 7e de persévérer dans ces bonnes Oeuvres.
- Le 8e d'aimer à pratiquer l’hospitalité.
- Le 9e de chercher et de faire la volonté de Dieu dans ses actions.
- Le 10e de rechercher ce que la volonté de Dieu défend et de l’éviter.
- Le 11e de pratiquer la charité envers ses amis comme envers ses ennemis.
- Le 12e d'apporter un soin vigilant à garder ces degrés.

Après cette prédication furent baptisés neuf mille hommes, sans compter
les enfants et les femmes. De là Thomas alla dans l’Inde supérieure, où
il se rendit célèbre par un grand nombre de miracles. L'apôtre donna la
lumière de la foi à Sintice, qui était amie de Migdomie, épouse de
Carisius, cousin du roi et Migdomie dit à Sintice :
" Penses-tu que je le puisse voir ?"
Alors Migdomie, de l’avis de Sintice, changea de vêtement et vint se
joindre aux pauvres femmes dans le lieu où l’apôtre prêchait.
Or le
saint se mit à déplorer la misère de la vie et dit entre autres choses
que cette vie est misérable, qu'elle est fugitive et sujette aux
disgrâces ! Quand on croit la tenir, elle s'échappe et se disloque, et
il commença à exhorter par quatre raisons à écouter volontiers la
parole de Dieu, qu'il compara à quatre sortes de choses, savoir :
- à un collyre, parce qu'elle éclaire l’œil de notre intelligence ;
- à une potion, parce qu'elle purge et purifie notre affection de tout amour charnel ;
- à un emplâtre, en ce qu'elle guérit les blessures de nos péchés ;
- à la nourriture, parce qu'elle nous fortifie dans l’amour des choses célestes.



"
Or de même, ajouta-t-il, que ces objets ne font de bien à un malade
qu'autant qu'il les prend, de même la parole de Dieu ne profite pas à
une âme languissante si elle ne l’écoute avec dévotion."



Vie des Saints - Page 4 L_infi14
L'infidélité de saint Thomas.
Livre d'images de Madame Marie. Hainaut. XIIIe.


Or tandis que l’apôtre prêchait, Migdomie crut et dès lors elle eut
horreur de partager la couche de son mari. Mais Carisius demanda au roi
et obtint que l’apôtre fût mis en prison. Migdomie l’y vint trouver et
le pria de lui pardonner d’avoir été emprisonné par rapport à elle. Il
la consola avec bonté et l’assura qu'il souffrait tout de bon coeur. Or
Carisius demanda au roi d'envoyer la reine, soeur de sa femme, pour
qu'elle tâchât de la ramener, s'il était possible. La reine fut envoyée
et convertie par celle qu'elle voulait pervertir ; après avoir vu tant
de prodiges opérés par l’apôtre :
" Ils sont maudits de Dieu, dit-elle, ceux qui ne croient pas à de si grands miracles et à de pareilles oeuvres."
Alors l’apôtre instruisit brièvement tous les auditeurs sur trois
points, savoir : d'aimer l’Église, d'honorer les prêtres et de se
réunir assidûment pour écouter la parole de Dieu.
La reine étant revenue, le roi lui dit :
" Pourquoi être restée si longtemps ?"
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty21/12/2008, 19:49

Elle répondit :
"
Je croyais Migdomie folle et elle est très sage ; en me conduisant à
l’apôtre de Dieu, elle m’a fait connaître la voie de la vérité et
ceux-là sont bien insensés qui ne croient pas en Jésus-Christ."


Or la reine refusa d'avoir désormais commerce avec le roi. Celui-ci, stupéfait, dit à son parent :
"
En voulant recouvrer ta femme, j'ai perdu la mienne qui se comporte
envers moi de pire façon que ne fait la tienne à ton égard."

Alors le roi ordonna de lier les mains de l’apôtre, le fit amener en sa
présence et lui enjoignit de ramener leurs femmes à leurs maris. Mais
l’apôtre lui démontra par trois exemples qu'elles ne le devaient pas
faire, tant qu'ils persisteraient dans l’erreur, savoir par l’exemple
du roi, l’exemple de la tour et l’exemple de la fontaine :
"
D'où vient, dit-il, que vous, qui êtes roi, vous ne voudriez pas que
votre service se fit d'une manière sale et que vous exigez la propreté
dans vos serviteurs et dans vos servantes ? Combien plus devez-vous
croire que Dieu exige un service très chaste et très propre ? Pourquoi
me faire un crime de prêcher aux serviteurs de Dieu de l’aimer, quand
vous désirez la même chose dans les vôtres ?
J'ai élevé une tour très haute et vous me dites, à moi qui l’ai bâtie, de la détruire ?
J'ai creusé profondément la terre et fait jaillir une, fontaine de l’abîme et vous me dites de la combler ?"


Vie des Saints - Page 4 Martyr10
Martyre de saint Thomas. Bernaert van Orley. XVe.


Le roi, en colère, fit apporter des lames de fer brûlantes et placer
l’apôtre nu-pieds sur elles ; mais aussitôt, par l’ordre de Dieu, une
fontaine surgit en cet endroit-là même et les refroidit.
Alors le
roi, d'après le conseil de son parent, fit jeter Thomas dans une
fournaise ardente, qui s'éteignit, de telle sorte que le lendemain il
en sortit sain et frais.
Carisius dit au roi :
" Fais-lui offrir un sacrifice au soleil, afin qu'il encoure la colère de son Dieu qui le préserve."
Comme on pressait l’apôtre de le faire, il dit au roi :
"
Tu vaux mieux que ce que tu fais exécuter, puisque tu négliges le vrai
Dieu pour honorer une image. Tu penses, comme te l’a dit Carisius, que
Dieu s'irritera contre moi quand j'aurai adoré ton dieu ; il sera bien
plus irrité contre ton idole, car il la brisera : adore-le donc. Que si
en adorant ton Dieu, le mien ne le renverse pas, je sacrifie à l’idole
; mais s'il en arrive ainsi que je le dis, tu croiras à mon Dieu."

Le roi lui dit :
" Tu me parles comme à un égal."
Alors l’apôtre commanda en langue hébraïque au démon renfermé dans
l’idole, qu'aussitôt qu'il aurait fléchi le genou devant lui, à
l’instant il brisât l’idole. Or l’apôtre, en fléchissant le genou, dit :
"
Voici que j'adore, mais ce n'est pas l’idole ; voici que j'adore, mais
ce n'est pas le métal ; voici que j'adore, mais ce n'est pas un
simulacre, car Celui que j'adore, c'est mon Seigneur Jésus-Christ, au
nom duquel je te commande, démon, qui te caches dans cette image, de la
briser."

Et aussitôt elle disparut comme une cire qui se fond.

Vie des Saints - Page 4 Saint_18
Saint Thomas devant l'idole.
Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.


Tous les prêtres poussèrent des hurlements et le pontife du temple saisit un glaive avec lequel il perça l’apôtre en disant :
" C'est moi qui tirerai vengeance de l’affront fait à mon Dieu."
Pour le roi et Carisius, ils s'enfuirent en voyant le peuple
s'apprêtant à venger l’apôtre et à brûler vif le pontife. Les chrétiens
emportèrent le corps du saint et l’ensevelirent honorablement.
Longtemps après, c'est-à-dire environ l’an 230, il fut transporté en la
ville d'Edesse, qui s'appelait autrefois Ragès des Mèdes. Ce fut
l’empereur Alexandre qui le fit à la prière des Syriens. Or, en cette
ville, aucun hérétique, aucun juif, aucun Païen n'y peut vivre, pas
plus qu'aucun tyran ne saurait y faire de mal, depuis que Abgare, roi
de cette cité, eut l’honneur de recevoir une lettre écrite de la main
du Sauveur (Eusèbe rapporte au Ier livre de son Histoire
ecclésiastique et la lettre d'Abgare et la réponse de Notre Seigneur
Jésus-Christ. (chap. XIII). Il a pris, dit-il, ces deux pièces dans les
archives d'Edesse)
.

Car aussitôt que l’ennemi vient
attaquer cette ville, un enfant baptisé, debout sur la porte, lit cette
lettre et le jour même, tant par l’écrit du Sauveur, que par les
mérites de l’apôtre Thomas, les ennemis sont mis en fuite ou font la
paix. Voici ce que dit de cet apôtre Isidore, dans son livre de la vie
et de la mort des saints :
" Thomas, disciple et imitateur de
Notre Seigneur Jésus-Christ, fut incrédule en entendant et fidèle en
voyant. Il prêcha l’Évangile aux Parthes, aux Mèdès, aux Perses, aux
Hircaniens et aux Bactriens : en entrant dans l’Orient et en pénétrant
dans l’intérieur du pays, il prêcha jusqu'à l’heure de son martyre. Il
fut percé à coups de lances."

Ainsi parle Isidore (Isidore raconte des faits conformes à cette légende).
Et saint Jean Chrysostome dit, de son côté, que quand Thomas fut arrivé
au pays des Mages qui étaient venus adorer Notre Seigneur Jésus-Christ,
il les baptisa, puis ils devinrent ses coadjuteurs dans l’établissement
de la foi chrétienne.

GRANDE ANTIENNE DE SAINT THOMAS

"
Ô Thomas Didyme ! vous qui avez mérité de voir le Christ, nous faisons
monter vers vous nos prières à haute voix ; secourez-nous dans notre
misère ; afin que nous ne soyons pas condamnés avec les impies, en
l'Avènement du Juge."


Vie des Saints - Page 4 Infide10
Infidélité de saint Thomas. Sermons. Maurice de Sully. Italie. XIVe.


HYMNE DE SAINT THOMAS

Tirée des Menées des Grecs :

"
Quand ta main toucha le côté du Seigneur, tu trouvas le comble de tous
les biens ; car ainsi qu'une éponge mystique, tu en exprimas de
célestes liqueurs, tu y puisas la vie éternelle, bannissant toute
ignorance dans les âmes, et faisant couler comme de source les dogmes
divins de la connaissance de Dieu.


Par ton incrédulité
et par ta foi tu as rendu stables ceux qui étaient dans la tentation ,
en proclamant le Dieu et Seigneur de toute créature, incarné pour nous
sur cette terre, crucifié, soumis à la mort, percé de clous, et dont le
côté fut ouvert par une lance, afin que nous y puisions la vie.


Tu
as fais resplendir la terre des Indiens d'un vif éclat, Ô très saint
Apôtre, contemplateur de la divinité ! Après avoir illuminé ces peuples
et les avoir rendus enfants de la lumière et du jour, tu renversas les
temples de leurs idoles par la vertu de l'Esprit-Saint, et tu les fis
s'élever, Ô très prudent, jusqu'à la charité de Dieu, pour la louange
et la gloire de l'Eglise, Ô bienheureux intercesseur de nos âmes !


Ô
contemplateur des choses divines, tu fus la coupe mystique de la
Sagesse du Christ ! Ô Thomas Apôtre, en qui se réjouissent les âmes des
fidèles ! Tu retiras les peuples de l'abime de l'ignorance avec les
filets du divin Esprit : c'est pourquoi, tu as coulé, semblable à un
fleuve de charité, répandant sur toute créature comme une source d'eau
vive les enseignements divins. Percé aussi de la lance en ton propre
côté, tu as imité la Passion du Christ, et tu as revêtu l'immortalité :
supplie-le d'avoir pitié de nos âmes."


Vie des Saints - Page 4 Durer_10
Saint Thomas. Albrecht Dürer. XVIe.


PRIERE

"
Glorieux Apôtre Thomas, vous qui avez amené au Christ un si grand
nombre de nations infidèles, c'est à vous maintenant que s'adressent
les âmes fidèles, pour que vous les introduisiez auprès de ce même
Christ qui, dans cinq jours, se sera déjà manifesté à son Eglise. Pour
mériter de paraître en sa divine présence, nous avons besoin, avant
toutes choses, d'une lumière qui nous conduise jusqu'à lui. Cette
lumière est la Foi : demandez pour nous la Foi.

Un jour, le
Seigneur daigna condescendre à votre faiblesse, et vous rassurer dans
le doute que vous éprouviez sur la vérité de sa Résurrection ; priez,
afin qu'il daigne aussi soutenir notre faiblesse, et se faire sentir à
notre cœur. Toutefois, Ô saint Apôtre, ce n'est pas une claire vision
que nous demandons, mais la Foi simple et docile ; car Celui qui vient
aussi pour nous vous a dit en se montrant à vous :

" Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui cependant ont cru !"

Nous
voulons être du nombre de ceux-là. Obtenez-nous donc cette Foi qui est
du cœur et de la volonté, afin qu'en présence du divin Enfant enveloppé
de langes et couché dans la crèche, nous puissions nous écrier aussi :
Mon Seigneur et mon Dieu ! Priez, Ô saint Apôtre, pour ces nations que
vous avez évangélisées, et qui sont retombées dans les ombres de la
mort. Que le jour vienne bientôt où le Soleil de justice luira une
seconde fois pour elles. Bénissez les efforts des hommes apostoliques
qui consacrent leurs sueurs et leur sang à l'œuvre des Missions ;
obtenez que les jours de ténèbres soient abrégés, et que les régions
arrosées de votre sang voient enfin commencer le règne du Dieu que vous
leur avez annoncé et que nous attendons."
[/justify]
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty21/12/2008, 19:55

Les seules ombres de la mort que je vois, sont ceux de ta race, de ta pseudo religion qui n'est au final qu'un abruptissement de l'intelligence humaine. Cesse donc de parler de Jésus, tu ne le connais point.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty22/12/2008, 11:41

22 décembre. Bienheureuse Marie Mancini, de Pise, de l'ordre de Saint-Dominique. 1431.






- Bienheureuse Marie Mancini, de Pise, de l'ordre de Saint-Dominique. 1431.

" Placez vos richesses dans le ciel, et le poids de votre veuvage deviendra tolérable."
Saint Jean Chrysostome.
Vie des Saints - Page 4 Bienhe10
Bienheureuse Marie Mancini. Imagerie populaire.
D'après un anonyme italien du XVIIe.

La
bienheureuse Marie, que le monde appelait Catherine, naquit à Pise vers
la fin du XIVe siècle. Son père, nommé Barthélémy, était de la noble
famille des Mancini, fameuse alors en Toscane. Humble et pure, ses
premières années s'écoulèrent dans la paix et les soins pieux de la
famille. Encore au berceau, elle reçut de son ange un avertissement qui
préserva ses jours. Plus tard, ce même ange lui apparut dans une autre
vision, et dès lors entre elle et lui s'établit un mystérieux échange
de prières, de grâces et de pieux avis.

Bien jeune encore,
notre bienheureuse - qui était d'une grande beauté - fut mariée, et de
cette union eut deux filles qui, après quelques jours de vie,
s'envolèrent au ciel. Son mari lui-même passa bientôt de ce monde à
l'autre. La bienheureuse avait pris un époux non par choix mais par
obéissance ; l'obéïssance lui fit accepter un second mariage. Elle en
eut cinq fille et un fils.

Marie sut joindre à ses travaux de
mère, à ses devoirs d'épouse, la contemplation la plus haute, la plus
large, et la plus tendre charité. Les pauvres étrangers et les malades
trouvaient dans la maison de cette pieuse dame les secours les plus
empressés et les soins les plus affectueux : elle aimait à remplir
envers les membres souffrants de Notre Seigneur Jésus-Christ tous les
devoirs de la charité.
Vie des Saints - Page 4 Primat10
Primatiale Notre-Dame-de-l'Assomption. Pise.

Veuve
une seconde fois, et ayant vu mourir tous ses enfants, elle refusa
désormais les alliances terrestres et résolut de mener une vie plus
austère. Aussi fit-elle voeu de jeûner quatre fois la semaine, de
flageller son corps par des disciplines quotidiennes, de ne s'accorder
que le sommeil nécessaire sur un lit de bois, et de s'adonner nuit et
jour à l'oraison. Elle ajoutait à ces pieux exercice le travail manuel
qui lui procurait les aliments nécessaires, et souvent elle les
donnait, pleine de joie, aux malades et aux indigents. Elle demandaient
sans cesse à Dieu de se conformer en tout à sa sainte volonté.

Vers ce temp-là, sainte Catherine de Sienne vint à Pise : Marie eut
avec elle des rapports très intimes et en reçut de salutaires avis. A
son exhortation, elle prit l'habit des soeurs de l'ordre de
Saint-Dominique, que l'on nommait alors soeurs de la Pénitence, et peu
après elle résolut d'entrer dans une maison d'observance. Car, comme
toutes les religieuses vivaient de leurs propres revenus, Marie mena
une vie commune avec six compagnes qui étaient à sa charge, et qu'elle
dirigeait avec prudence. Son amour pour la perfection lui fit quitter
ce couvent pour passer, avec la bienheureuse Claire, dans celui de
Saint-Dominique que venait de fonder Pierre Gambacorti, père de
celle-ci.
Vie des Saints - Page 4 Bienhe11
Bienheureuse Claire Gambacorti. Imagerie populaire. D'après un anonyme italien du XVIIe.

Alors,
de concert avec quelques compagnes embrasées de la même ardeur, elle
fit tous ses efforts pour mettre en vigueur la stricte observance de la
règle, et tel fut son zèle qu'à la moirt de la bienheureuse Claire, les
religieuses l'urent prieure.

On raconte mille choses
merveilleuses dont fut remplie la vie cloîtrée de notre bienheureuse
Marie Mancini : visions célestes, étranges et terribles assauts de
l'enfer, excès héroïques de pénitence, immense charité, tendre et
généreuse compassion pour les pauvres âmes du purgatoire.

Enfin, avancée en âge, elle s'envola au ciel en l'année 1431.

Son corps, tiré du tombeau quelques années après sa mort, fut placé sur
les autels et devint l'objet d'un culte perpétuel. La souverain pontife
Pie IX, après avoir consulté la sacrée Congrégation des Rites,
l'approuva canoniquement le 2 août 1855, et accorda à tout l'ordre des
Frères Prêcheurs, ainsi qu'au diocèse de Pise, le privilège d'une messe
et d'un office en l'honneur de la bienheureuse Marie Mancini. Cette
fête a été fixée le 30 janvier.
Elle est considérée comme une des saintes patronnes des familles et des religieuses.
Rq : On
veillera à éviter l'outrage de confondre notre prodigieuse bienheureuse
avec son homonyme, nièce de Mazarin, maîtresse du Bourbon Louis XIV,
roi de France...
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty22/12/2008, 11:45

22 décembre. " O Rex gentium ".






- " O Rex gentium ".

" O Rex gentium, et desideratus earum,
Lapisque angularis, qui facis utraque unum :
Veni, et salva hominem quem de limo formasti."

" Ô Roi des nations, objet de leurs désirs !
Pierre angulaire qui réunissez en vous les deux peuples !
Venez et sauvez l'homme que vous avez formé du limon."
Vie des Saints - Page 4 Cristo10

"
Ô Roi des nations ! Vous approchez toujours plus de cette Bethléhem où
vous devez naître. Le voyage tire à son terme, et votre auguste Mère,
qu'un si doux fardeau console et fortifie, va sans cesse conversant
avec vous par le chemin. Elle adore votre divine majesté, elle remercie
votre miséricorde ; elle se réjouit d'avoir été choisie pour le sublime
ministère de servir de Mère à un Dieu. Elle désire et elle appréhende
tout à la fois le moment où enfin ses yeux vous contempleront. Comment
pourra-t-elle vous rendre les services dignes de votre souveraine
grandeur, elle qui s'estime la dernière des créatures ? Comment
osera-t-elle vous élever dans ses bras, vous presser contre son cœur,
vous allaiter à son sein mortel ? Et pourtant, quand elle vient à
songer que l'heure approche où, sans cesser d'être son fils, vous
sortirez d'elle et réclamerez tous les soins de sa tendresse, son cœur
défaille et l'amour maternel se confondant avec l'amour qu'elle a pour
son Dieu, elle est au moment d'expirer dans cette lutte trop inégale de
la faible nature humaine contre les plus fortes et les plus puissantes
de toutes les affections réunies dans un même cœur.


Mais
vous la soutenez, Ô Désiré des nations ! Car vous voulez qu'elle arrive
à ce terme bienheureux qui doit donner à la terre son Sauveur, et aux
hommes la Pierre angulaire qui les réunira dans une seule famille.
Soyez béni dans les merveilles de votre puissance et de votre bonté, Ô
divin Roi ! Venez bientôt nous sauver, vous souvenant que l'homme vous
est cher, puisque vous l'avez pétri de vos mains. Oh ! Venez, car votre
œuvre est dégénérée ; elle est tombée dans la perdition ; la mort l’a
envahie : reprenez-la dans vos mains puissantes, refaites-la ;
sauvez-la; car vous l'aimez toujours, et vous ne rougissez pas de votre
ouvrage."
Vie des Saints - Page 4 Duccio10
Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi, devant Pilate. Duccio di Buoninsegna. XIVe.

GRANDE ANTIENNE EN L’HONNEUR DU CHRIST

"
Ô Roi Pacifique ! Vous qui êtes né avant les siècles, hâtez-vous de
sortir par la porte d'or : visitez ceux que vous devez racheter, et
faites-les remonter au lieu d'où le péché les a précipités."
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty23/12/2008, 12:19

23 décembre. Sainte Victoire de Rome ou de Tivoli, vierge et martyre. 253.






- Sainte Victoire de Rome ou de Tivoli, vierge et martyre. 253.

" Il est plus beau d'imiter dans sa chair la vie des anges que d'augmenter de sa chair le nombre des mortels."
Saint Augustin.
Vie des Saints - Page 4 Sainte32
Sainte Victoire. Eglise Sainte-Victoire. Ficcule. Italie. XIVe.

Sainte
Victoire était de Tivoli, ville proche de Rome. Elle naquit de parents
illustres selon le monde et encore plus par la religion chrétienne dont
ils faisaient profession. Lorsqu'elle fut nubile, ils la promirent en
mariage, de son consentement, à un gentilhomme nommé Eugène, qui avait
de très bonnes qualités, mais était encore engagé dans les
superstitions de l'idolâtrie ; car alors, la différence du culte
n'était pas un empêchement au mariage. Une autre fillen nommée
Anatolie, que quelques auteurs font sa soeur selon la chair, et
d'autres seulement selon l'esprit, fut en même temps accordée à Tite
Aurèle, seigneur romain, mais païen. Celle-ci avait fait voeu de
virginité et ne voulait aucunement consentir à cette alliance qui, en
la ravissant à Notre Seigneur Jésus-Christ, devaitla faire épouse d'un
profane, d'un sacrilège et d'un esclave du démon.

Le seigneur
Aurèle, qui avait une extrême passion pour elle, employa divers moyens
pour la résoudre ; mais voyant qu'il n'en pouvait venir à bout, il pria
Victoire, comme accordée à son ami Eugène, d'entreprendre cette affaire
et de persuader à Anatolie de ne point différer davantage ses noces.
Victoire ne put lui refuser ce service ; elle alla voir Anatolie et lui
tint ce discours :
" Vous savez, ma soeur, que je suis
chrétienne comme vous, et qu'en cette qualité je suis bien éloignée de
vouloir vous donner uin mauvais conseil ; cependant, si vous voulez me
croire, vous consentirez au plus tôt à votre mariage. Dieu n'a point
condamné les noces ; nous voyons au contraire dans l'Ecriture que les
Patriarches et les Prophètes, ses amis et fidèles serviteurs, ont eu
des femmes et que Dieu a béni leur postérité? D'ailleurs, celui que vos
parents vous ont destiné est un homme d'honneur, il ne vous accusera
point comme chrétienne, il n'empêchera point que vous fassiez tous les
exercices de votre religion ; il y a même espérance que, par l'amour
conjugal qu'il aura pour vous, il embrassera le culte du vrai Dieu dont
vous faites profession."
Vie des Saints - Page 4 Sainte33

Sainte Victoire. Imagerie populaire. Lemercier & Basset. XIXe.

Anatolie écouta patiemment ce discours, mais Victoire s'étant tue, elle repit la parole et dit :
"
Ô ma chère Victoire, triomphez de la malice du démon et soyez Victoire
d'effet comme vous l'êtes de nom ! Quand il fallut peupler le monde,
Dieu dit aux hommes : " Croissez, multipliez-vous et remplissez la
terre " ; mais maintenant que l'univers ne manque point d'habitants, le
Fils de Dieu, descendu du ciel sur la terre pour nous donner une
doctrine céleste, ne cesse point de crier : " Croissez dans la foi,
augmentez dans la charité et remplissez le ciel, car le royaume des
cieux approche ".

Elle lui dit encore d'autres choses très pressantes, et, pour la persuader davantage, elle ajouta :
"
Ma chère soeur, le jour que je distribuai aux pauvres le prix de mes
joyaux, j'eus une vision dans laquelle un jeune homme m'apparut avec un
diadème d'or sur la tête, vêtu de pourpre et couvert de pierres
précieuses, et me dit d'un air agréable et d'un visage plein de gaieté :

" Ô virginité qui êtes toujours dans la lumière et jamais dans les ténèbres !"
A
ces paroles, je m'éveillai fort triste de n'avoir pas entendu le reste
et je me jetai à terre, les larmes aux yeux, priant Notre Seigneur
Jésus-Christ que celui qui m'avait dit ce peu de mot continuât de
m'instruire. Comme j'étais ainsi prosternée, le même jeune homme ajouta
:

" La virginité est une pourpre royale qui relève celles
qui en sont revêtues au-dessus de toutes les autres. La virginité est
une pierre d'un prix inestimable ; la virginité est le trésor immense
du Roi des rois. Les voleurs tâchent de la ravir à qui la possèdent ;
conservez-là avec toute la diligence possible, et soyez d'autant plus
sur vos gardes pour la conserver, que vous la possédez dans un degré
plus éminent."
Vie des Saints - Page 4 Mosaaq10
Fresque-osaïque des saintes vierges et martyres, dont sainte Victoire
et sainte Anatolie. Basilique Saint-Apollinaire-la-Neuve. Ravenne. VIe.

Un
discours si puissant et si pathétique toucha vivement sainte Victoire ;
elle fut heureusement vaincue par celle qu'elle avait entrepris de
vaincre, et, ayant pris la résolution de demeurer vierge, elle vendit,
comme Anatolie, ce qu'elle avait de bagues et d'autres vains ornements
et en donna tout l'argent aux pauvres.

Dès que les seigneurs
Eugène et Aurèle surent la résolution de ces deux généreuses filles,
ils n'épargnèrent rien pour les obliger à en venir au mariage? Ils
s'adressèrent pour cela à l'empereur même : ils obtinrent la permission
de les enlever et de les mener dans leur maison de campagne, pour
tâcher de les gagner, ou par la douceur, ou par les menaces et même par
les mauvais traitements.

Sainte Anatolie se distingua par sa constance et subit le martyre, comme nous le voyons au 9 juillet.
Vie des Saints - Page 4 Sainte34
Sainte Victoire. Imagerie populaire. Picard. XIXe.

Pour
sainte Victoire, elle fut à l'épreuve de toutes les sollicitations et
de tous les outrages d'Eugène. Il la garda quelques années dans son
château, pendant lesquelles il ne lui faisait donner pour nourriture
qu'un morceau de pain bis le soir. Il lui fit aussi endurer beaucoup
d'autres mauvais traitements indignes de sa naissance et de sa vertu,
pour la réduire à l'épouser ou à adorer les idoles, mais inutilement.
Sainte Victoire demeura invincible au milieu de tant de supplices. Elle
eut même l'adresse, dans le peu de liberté qu'elle avait, de gagner
plusieurs épouses à Notre Seigneur Jésus-Christ, en persuadant à de
jeunes demoiselles qui venaient la voir de lui consacrer leur pureté
virginale.

Adelme, évêque des Saxons occidentaux, qui a
composé son histoire en vers héroïques, rapportés par Surirus en ce
jour, dit qu'elle en assembla jusqu'à 60 qui menaient une vie angélique
et qui chantaient jours et nuits des hymnes et des psaumes à l'honneur
du vrai Dieu. Il ajoute qu'elle fit plusieurs miracles, et que, entre
autres, elle chassa un horrible dragon qui infectait tout ce pays,
après avoir fait promettre au peuple qu'il embrasserait la religion
chrétienne.
Vie des Saints - Page 4 Martyr19
Martyre de sainte Victoire. Anonyme. Collegiale Sainte-Victoire. Santa-Vittoria-in-Matenano. Acoli. Italie. XVIIIe.

Enfin,
Eugène, lassé de sa persévérance, obtint de Julien, pontife du Capitole
et comte des temples, un bourreau nommé Tiliarque pour la faire mourir.
Celui-ci donna un coup d'épée dans le coeur de sainte Victoire, et en
fit une glorieuse martyre de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce fut sous
la persécution de Dèce, le 23 décembre 253.
Le malheureux qui lui
avait donné le coup de la mort devint aussitôt lépreux, et au bout de
six jours, il mourut rongé par les vers.

Le corps de sainte
Victoire fut enterré où elle avait été exécutée. Sa mémoire est marquée
dans les quatre martyrologes, et principalement dans celui d'Adon. Des
reliques de notre Sainte sont conservées dans une magnifique châsse
dans l'église Notre-Dame-des-Victoires de Rome.
Vie des Saints - Page 4 Reliqu11
Châsse et reliquaire de sainte Victoire. Basilique Notre-Dame-des-Victoires. Rome.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty23/12/2008, 12:24

23 décembre. " O Emmanuel ".






- " O Emmanuel ". " Ecce completa sunt omnia quae dicta sunt per Angelum, de Virgine Maria."
" Voici que sont accomplies toutes les choses que l'Ange avait dites, au sujet de la Vierge Marie."
Antienne de l'office des Laudes de ce jour.

Vie des Saints - Page 4 Giovan11
L'Annonciation. Giovanni di Paolo di Grazia. XVe.

VIIe ANTIENNE
" O Emmanuel, Rex et Legifer noster, exspectatio gentium, et salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine Deus noster.

"
Ô Emmanuel ! Notre Roi et notre Législateur ! L'attente des nations et
leur sauveur ! Venez nous sauver, Seigneur notre Dieu !"


PRIERE

"
Ô Emmanuel ! Roi de Paix ! Vous entrez aujourd'hui dans Jérusalem, la
ville de votre choix ; car c'est là que vous avez votre Temple. Bientôt
vous y aurez votre Croix et votre Sépulcre ; et le jour viendra où vous
établirez auprès d'elle votre redoutable tribunal. Maintenant, vous
pénétrez sans bruit et sans éclat dans cette ville de David et de
Salomon. Elle n'est que le lieu de votre passage, pour vous rendre à
Bethléhem. Toutefois, Marie votre mère, et Joseph son époux, ne la
traversent pas sans monter au Temple, pour y rendre au Seigneur leurs
vœux et leurs hommages : et alors s'accomplit, pour la première fois,
l'oracle du Prophète Aggée qui avait annoncé que la gloire du second
Temple serait plus grande que celle du premier. Ce Temple, en effet, se
trouve en ce moment posséder une Arche d'Alliance bien autrement
précieuse que celle de Moïse, mais surtout incomparable à tout autre
sanctuaire qu'au ciel même, parla dignité de Celui qu'elle contient.


C'est
le Législateur lui-même qui est ici, et non plus simplement la table de
pierre sur laquelle la Loi est gravée. Mais bientôt l'Arche vivante du
Seigneur descend les degrés du Temple, et se dispose à partir pour
Bethléhem, où l'appellent d'autres oracles. Nous adorons, Ô Emmanuel !
Tous vos pas à travers ce monde, et nous admirons avec quelle fidélité
vous observez ce qui a été écrit de vous, afin que rien ne manque aux
caractères dont vous devez être doué, Ô Messie, pour être reconnu par
votre peuple. Mais souvenez-vous que l'heure est près de sonner, que
toutes choses se préparent pour votre Nativité, et venez nous sauver ;
venez, afin d'être appelé non plus seulement Emmanuel, mais Jésus,
c'est-à-dire Sauveur."


Vie des Saints - Page 4 Jugeme11
Jugement dernier. Ivoire du XIIIe.

GRANDE ANTIENNE A JÉRUSALEM "
O Jérusalem ! Ville du grand Dieu, lève les yeux autour de toi, et
regarde ton Seigneur ; car il va bientôt venir te délivrer de tes
liens."
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MessageSujet: PARDON BILOULOU, LA VIE DES SEINS......   Vie des Saints - Page 4 Empty23/12/2008, 18:02

93-

91-

Joyeux Noël Moussa...



Vie des Saints - Page 4 Noel-s11


Vie des Saints - Page 4 151686 Vie des Saints - Page 4 151686 Vie des Saints - Page 4 151686


Dernière édition par Lawrence le 23/12/2008, 21:40, édité 1 fois
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MessageSujet: 92- ?   Vie des Saints - Page 4 Empty23/12/2008, 18:10

Lawrence, ton calendrier a combien de pages ? Vie des Saints - Page 4 707951
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty24/12/2008, 12:32

24 décembre. La Vigile de Noël.





- La Vigile de Noël.
Vie des Saints - Page 4 Tiepol10
Le Sacrifice de Melchisédech. Tiepolo. XVIe.

"
Enfin, dit saint Pierre Damien dans son Sermon pour ce jour, nous voici
arrivés de la haute mer dans le port, de la promesse à la récompense,
du désespoir à l'espérance, du travail au repos, de la voie à la
patrie. Les courriers de la divine promesse s'étaient succédé ; mais
ils n'apportaient rien avec eux, si ce n'est le renouvellement de cette
même promesse. C'est pourquoi notre Psalmiste s'était laissé aller au
sommeil, et les derniers accents de sa harpe semblaient accuser les
retards du Seigneur. Vous nous avez repoussés, disait-il, vous nous
avez dédaignés ; et vous avez différé l'arrivée de votre Christ. (Psaume LXXXVIII.)


Puis,
passant de la plainte à l'audace, il s'était écrié d'une voix
impérative : " Manifestez-vous donc, Ô vous qui êtes assis sur les
Chérubins ! (Psaume LXXIX.) En repos sur le trône de votre
puissance, entouré des bataillons volants de vos Anges, ne
daignerez-vous pas abaisser vos regards sur les enfants des hommes,
victimes d'un péché commis par Adam, il est vrai, mais permis par
vous-même ? Souvenez-vous de ce qu'est notre nature ; c'est à votre
ressemblance que vous l'avez créée ; et si tout homme vivant est
vanité, ce n'est pas du moins en ce qu'il a été fait à votre image.
Abaissez donc vos cieux et descendez ; abaissez les cieux de votre
miséricorde sur les misérables qui vous supplient, et du moins ne nous
oubliez pas éternellement. Isaïe à son tour, dans la violence de ses
désirs, disait :

" A cause de Sion, je ne me tairai pas ; à
cause de Jérusalem, je ne me reposerai pas, jusqu'à ce que le Juste
quelle attend se lève enfin dans son éclat. Forcez donc les deux et
descendez !"


Enfin , tous les Prophètes, fatigués d'une
trop longue attente, n'ont cessé de faire entendre tour à tour les
supplications, les plaintes, et souvent même les cris de l'impatience.
Quant à nous, nous les avons assez écoutés ; assez longtemps nous avons
répété leurs paroles : qu'ils se retirent maintenant ; il n'est plus
pour nous de joie, ni de consolation, jusqu'à ce que le Sauveur, nous
honorant du baiser de sa bouche, nous dise lui-même : Vous êtes exaucés.


Mais
que venons-nous d'entendre ? Sanctifiez-vous, enfants d'Israël, et
soyez prêts : car demain descendra le Seigneur. Le reste de ce jour, et
à peine la moitié de la nuit qui va venir nous séparent de cette
entrevue glorieuse, nous cachent encore l'Enfant-Dieu et son admirable
Naissance. Courez, heures légères ; achevez rapidement votre cours,
pour que nous puissions bientôt voir le Fils de Dieu dans son berceau
et rendre nos hommages à cette Nativité qui sauve le monde. Je pense,
mes Frères, que vous êtes de vrais enfants d'Israël, purifiés de toutes
les souillures de la chair et de l'esprit, tout prêts pour les mystères
de demain, pleins d'empressement à témoigner de votre dévotion.


C'est
du moins ce que je puis juger, d'après la manière dont vous avez passé
les jours consacrés à attendre l'Avènement du Fils de Dieu. Mais si
pourtant quelques gouttes du fleuve de la mortalité avaient touché
votre cœur, hâtez-vous aujourd'hui de les essuyer et de les couvrir du
blanc linceul de la Confession. Je puis vous le promettre de la
miséricorde de l'Enfant qui va naître : celui qui confessera son péché
avec repentir, la Lumière du monde naîtra en lui ; les ténèbres
trompeuses s'évanouiront, et la splendeur véritable lui sera donnée.
Car comment la miséricorde serait-elle refusée aux malheureux, en cette
nuit même où prend naissance le Seigneur miséricordieux ? Chassez donc
l'orgueil de vos regards, la témérité de votre langue, la cruauté de
vos mains, la volupté de vos reins ; retirez vos pieds du chemin
tortueux, et puis venez et jugez le Seigneur, si, cette nuit, il ne
force pas les Cieux, s'il ne descend pas jusqu'à vous, s'il ne jette
pas au fond de la mer tous vos péchés."
Vie des Saints - Page 4 Saintm10
Saint Michel archange, prince de la milice céleste.

Ce
saint jour est, en effet, un jour de grâce et d'espérance, et nous
devons le passer dans une pieuse allégresse. L'Eglise, dérogeant à tous
ses usages habituels, veut que si la Vigile de Noël vient à tomber au
Dimanche, le jeûne seul soit anticipé au samedi ; mais dans ce cas
l'Office et la Messe de la Vigile l'emportent sur l'Office et la Messe
du quatrième Dimanche de l'Avent : tant ces dernières heures qui
précèdent immédiatement la Nativité lui semblent solennelles !

Dans les autres Fêtes, si importantes qu'elles soient, la solennité ne
commence qu'aux premières Vêpres ; jusque-là l'Eglise se tient dans le
silence, et célèbre les divins Offices et le Sacrifice suivant le rite
quadragésimal. Aujourd'hui, au contraire, dès le point du jour, à
l'Office des Laudes, la grande Fête semble déjà commencer. L'intonation
solennelle de cet Office matutinal annonce le rite Double ; et les
Antiennes sont chantées avec pompe avant et après chaque Psaume ou
Cantique. A la Messe, si l'on retient encore la couleur violette, du
moins on ne fléchit plus les genoux comme dans les autres Fériés de
l'Avent ; et il n'y a plus qu'une seule Collecte, au lieu des trois qui
caractérisent une Messe moins solennelle.

Entrons dans
l'esprit de la sainte Eglise, et préparons-nous, dans toute la joie de
nos cœurs, à aller au-devant du Sauveur qui vient à nous. Accomplissons
fidèlement le jeûne qui doit alléger nos corps et faciliter notre
marche ; et, dès le matin, songeons que nous ne nous étendrons plus sur
notre couche que nous n'ayons vu naître, à l'heure sacrée, Celui qui
vient illuminer toute créature ; car c'est un devoir, pour tout fidèle
enfant de l'Eglise Catholique, de célébrer avec elle cette Nuit
heureuse durant laquelle, malgré le refroidissement de la piété,
l'univers entier veille encore à l'arrivée de son Sauveur : dernier
vestige de la piété des anciens jours, qui ne s'effacerait qu'au grand
malheur de la terre.

Parcourons en esprit de prière les
principales parties de l'Office de cette Vigile. D'abord, la sainte
Eglise éclate par un cri d'avertissement qui sert d'Invitatoire à
Matines, d'Introït et de Graduel à la Messe. C'est la parole de Moïse
annonçant au peuple la Manne céleste que Dieu enverra le lendemain.
Nous aussi, nous attendons notre Manne, Jésus-Christ, Pain de vie, qui
va naître dans Bethléhem, la Maison du Pain.

A l'Office de
Prime, dans les Chapitres et les Monastères, on fait en ce jour
l'annonce solennelle de la fête de Noël, avec une pompe extraordinaire.
Le Lecteur, qui est souvent une des dignités du Chœur, chante sur un
ton plein de magnificence la Leçon suivante du Martyrologe, que les
assistants écoutent debout, jusqu'à l'endroit où la voix du Lecteur
fait retentir le nom de Bethléhem. A ce nom, tout le monde se
prosterne, jusqu'à ce que la grande nouvelle ait été totalement
annoncée.
Vie des Saints - Page 4 Karoli10
Manuscrit commandé par saint Charlemagne. Illustration représentant les quatre Evangélistes. IXe.

LE HUIT DES CALENDES DE JANVIER

L'an de la création du monde, quand Dieu au commencement créa le ciel
et la terre, cinq mille cent quatre-vingt-dix-neuf : du déluge, l'an
deux mille neuf cent cinquante-sept : de la naissance d'Abraham, l'an
deux mille quinze : de Moïse et de la sortie du peuple d'Israël de
l'Egypte, l'an mille cinq cent dix : de l'onction du roi David, l'an
mille trente-deux : en la soixante-cinquième Semaine, selon la
prophétie de Daniel : en la cent quatre-vingt-quatorzième Olympiade :
de la fondation de Rome, l'an sept cent cinquante-deux : d'Octavien
Auguste, l'an quarante-deuxième : tout l'univers étant en paix : au
sixième âge du monde : Jésus-Christ, Dieu éternel et Fils du Père
éternel, voulant consacrer ce monde par son très miséricordieux
Avènement, ayant été conçu du Saint-Esprit, et neuf mois s'étant
écoulés depuis la conception, naît, fait homme, de la Vierge Marie, en
Bethléhem de Judée : LA NATIVITE DE NOTRE SEIGNEUR JESUS-CHRIST SELON LA CHAIR !
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty24/12/2008, 12:33

Ainsi toutes les générations ont comparu successivement devant nous.
L'Eglise, en ce seul jour et en cette seule circonstance, adopte la
Chronologie des Septante, qui place la naissance du Sauveur après l'an
cinq mille, tandis que la version Vulgate ne donne que quatre mille ans
jusqu'à ce grand événement ; en quoi elle est d'accord avec le texte
hébreu. Ce n'est point ici le lieu d'expliquer cette divergence de
chronologie ; il suffit de reconnaître le fait comme une preuve de la
liberté qui nous est laissée par l'Eglise sur cette matière.
Interrogées si elles auraient vu passer Celui que nous attendons, elles
se sont tues, jusqu'à ce que le nom de Marie s'étant d'abord fait
entendre, la Nativité de Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme, a été
proclamée. " Une voix d'allégresse a retenti sur notre terre ", dit à ce sujet saint Bernard dans son premier Sermon sur la Vigile de Noël ; " une voix de triomphe et de salut sous les tentes des pécheurs ".
Nous venons d'entendre une parole bonne, une parole de consolation, un
discours plein de charmes, digne d'être recueilli avec le plus grand
empressement. Montagnes, faites retentir la louange ; battez des mains,
arbres des forêts, devant la face du Seigneur ; car le voici qui vient.

PRIERE

"
Cieux, écoutez ; terre, prête l'oreille ; créatures, soyez dans
l'étonnement et la louange ; mais toi surtout, Ô homme ! Jésus-Christ,
Fils de Dieu, naît en Bethléhem de Judée ! Quel cœur, fût-il de pierre,
quelle âme ne se fond pas à cette parole ? Quelle plus douce nouvelle ?
Quel plus délectable avertissement ? Qu'entendit-on jamais de semblable
? Quel don pareil le monde a-t-il jamais reçu ? Jésus Christ, Fils de
Dieu, naît en Bethléhem de Judée ! Ô parole brève qui nous annonce le
Verbe dans son abaissement ! Mais de quelle suavité n'est-elle pas
remplie ! Le charme d'une si mielleuse douceur nous porte à chercher
des développements à cette parole ; mais les termes manquent. Telle
est, en effet, la grâce de ce discours, que si j'essaie d'en changer un
iota, j'en affaiblis la saveur :
" Jésus-Christ, Fils de Dieu, naît en Bethléhem de Judée !"
A LA MESSE

Vie des Saints - Page 4 Epipha10
Manuscrit copte du XIIIe.

PRIONS

Dans la Collecte, l'Eglise semble encore préoccupée de la venue du
Christ comme Juge ; mais c'est la dernière fois qu'elle fera allusion à
ce dernier Avènement. Désormais, elle sera toute à ce Roi pacifique, à
cet Epoux qui vient à elle ; et ses enfants doivent imiter sa confiance.

"
Ô Dieu ! Qui nous comblez de joie tous les ans, par l'attente de notre
Rédemption ; faites que, comme nous recevons avec allégresse votre Fils
unique notre Seigneur Jésus-Christ, lorsqu'il vient nous racheter, nous
puissions pareillement le contempler avec assurance lorsqu'il viendra
nous juger : Lui qui vit et règne avec vous dans les siècles des
siècles. Amen."


EPITRE

Dans l'Epître, l'Apôtre saint Paul, s'adressant aux Romains, leur
annonce la dignité et la sainteté de l’Evangile, c'est-à-dire de cette
bonne Nouvelle que les Anges vont faire retentir dans la nuit qui
s'approche. Or, le sujet de cet Evangile, c'est le Fils qui est né à
Dieu de la race de David selon la chair, et qui vient pour être dans
l'Eglise le principe de la grâce et de l'Apostolat, par lesquels il
fait qu'après tant de siècles, nous sommes encore associés aux joies
d'un si grand Mystère.

Vie des Saints - Page 4 Saint-11
Saint Paul prêchant aux Romains.

Lecture de l'Epître de saint Paul aux Romains. Chap. I.

"
Paul, serviteur de Jésus-Christ, Apôtre par la vocation divine, choisi
pour prêcher l'Evangile de Dieu (que Dieu avait promis longtemps
auparavant par ses prophètes, dans les Ecritures saintes), au sujet du
Fils qui lui est né, de la race de David selon la chair ; lequel a été
prédestiné Fils de Dieu dans la puissance, selon l'Esprit de sainteté,
par sa résurrection d'entre les morts ; au sujet, dis-je, de
Jésus-Christ notre Seigneur, par qui nous avons reçu la Grâce et
l'Apostolat, pour rendre obéissantes à la foi, parla vertu de son Nom,
toutes les nations, au nombre desquelles vous aussi avez été appelés
par Jésus-Christ notre Seigneur."


EVANGILE

L'Evangile de cette Messe est le passage dans lequel saint Matthieu
raconte les inquiétudes de saint Joseph et la vision de l'Ange. Il
convenait que cette histoire, l'un des préludes de la Naissance du
Sauveur, ne fût pas omise dans la Liturgie ; et jusqu'ici le lieu de la
placer ne s'était pas présenté encore. D'autre part, cette lecture
convient à la Vigile de Noël, à raison des paroles de l'Ange, qui
indique le nom de Jésus comme devant être donné à l'Enfant de la
Vierge, et qui annonce que cet enfant merveilleux sauvera son peuple du
péché.

Vie des Saints - Page 4 Couron10
Couronnement de la Vierge Marie - Retable de la chartreuse de Villeneuve-les-Avignon - Enguerrand Quarton.

La suite du saint Evangile selon saint Matthieu. Chap. I.

"
Marie, mère de Jésus, ayant épousé Joseph, se trouva enceinte par
l'opération du Saint-Esprit, avant qu'ils eussent été ensemble. Joseph,
son époux, qui était juste, ne voulant pas la diffamer, résolut de la
quitter secrètement. Mais lorsqu'il était dans cette pensée, l'Ange du
Seigneur lui apparut en songe et lui dit :

" Joseph, fils de
David, ne crains point de prendre avec toi Marie ton épouse ; car ce
qui est né en elle vient du Saint-Esprit ; et elle enfantera un fils à
qui tu donneras le nom de Jésus : car ce sera lui qui sauvera son
peuple, en le délivrant de ses péchés."


HYMNE POUR LA VIGILE DE NOËL

Les Liturgies Ambrosienne et Mozarabe ont peu de choses saillantes dans
l'Office et la Messe de la Vigile de Noël : nous ne leur emprunterons
donc rien, et nous nous bornerons à puiser dans l’Anthologie des Grecs
quelques strophes du chant qu'ils ont intitulé : l commencement des
Heures de la Nativité ; Tierce, Sexte et None.

Vie des Saints - Page 4 Le_roi10
Le roi David en prière. Heures à l'usage de Paris. Jean Colombe. XVe.

Tirée de l'Anthologie des Grecs :

"
On inscrivit un jour à Bethléhem avec le vieillard Joseph, comme issue
de la race de David, Marie qui portait en son sein virginal un fruit
divin. Le temps d'enfanter était arrivé; et il n'y avait plus de place
en l'hôtellerie une grotte restait pour auguste palais à la vierge
Reine.


Voici venir tout à l'heure l'accomplissement de
la mystique promesse du Prophète : " Et toi, Bethléhem, terre de Juda,
tu n'es pas la moindre entre les principautés, toi qui la première
ornes la divine grotte : de toi me viendra le chef des Nations, né
selon la chair d'une tendre Vierge, le Christ Dieu qui régira son
nouveau peuple d'Israël ". Donnons-lui nos louanges.


Celui-ci
est notre Dieu, né d'une Vierge et conversant parmi les hommes ; nous
n'en connaîtrons point d'autre ; le Fils unique gisant dans une pauvre
étable apparaît sous la forme d'un mortel, et le Seigneur de gloire est
enveloppé de langes : l'Etoile invite les Mages à le venir adorer ; et
nous, disons en nos chants: Ô Trinité sainte ! Sauvez nos âmes.


Venez,
Fidèles, livrons-nous à de divins transports ; venez voir un Dieu
descendre vers nous du haut du ciel en Bethléhem : élevons nos âmes en
haut ; pour la myrrhe apportons les vertus de notre vie ; ornons-en
d'avance son entrée en ce monde, et disons : Gloire au plus haut des
cieux, à Dieu qui est un en trois personnes, lequel daigne manifester
aux hommes sa grande miséricorde ! car, Ô Christ ! Vous avez racheté
Adam et relevé l'œuvre de vos mains, Ô ami des hommes !


Ecoutez,
Ô cieux ! Terre, prête l'oreille ; que l'univers s'ébranle jusque dans
ses fondements, et que tout ce qu'il renferme soit saisi de frayeur. Le
Dieu auteur de la chair prend lui-même une forme, et Celui qui de sa
main créatrice corrobora toute créature, par une miséricordieuse
compassion, parait revêtu d'un corps. Ô abîme des richesses de la
sagesse et science de Dieu ! Combien ses jugements sont
incompréhensibles, combien ses voies impénétrables !


Venez,
peuples chrétiens, voyons le prodige qui dépasse toute pensée, qui
frappe d'étonnement toute imagination ; et pieusement prosternés,
chantons avec foi des hymnes de louange. Aujourd'hui la Vierge vient à
Béthléhem mettre au monde le Seigneur ; les chœurs des Anges la
précèdent ; Joseph son époux la voit et s'écrie : " Quel prodige
aperçois-je en toi, Ô Vierge ! Comment pourras-tu enfanter, tendre
génisse qui ne connus point le joug ?"


Aujourd'hui naît
d'une Vierge Celui dont la main contient toute créature ; Celui qui par
essence est insaisissable, devenu semblable à un mortel, est enveloppé
de langes ; il gît dans une crèche, Celui qui au commencement posa les
cieux sur leurs fondements ; Celui qui au désert faisait pleuvoir la
manne pour son peuple, est nourri du lait de la mamelle ; l'Epoux de
l'Eglise invite les Mages, et le Fils de la Vierge accepte leurs
présents. Nous adorons votre Nativité, Ô Christ ! Favorisez-nous de vos
divines manifestations."


" Considérons la très pure
Marie, toujours accompagnée de son fidèle époux Joseph, sortant de
Jérusalem et se dirigeant vers Béthléhem. Ils y arrivent après quelques
heures de marche, et, pour obéira la volonté céleste, ils se rendent au
lieu où ils devaient être enregistrés, selon l'édit de l'Empereur. On
inscrit sur le registre public un artisan nommé Joseph, charpentier à
Nazareth de Galilée ; sans doute on ajoute le nom de son épouse Marie
qui l'a accompagné dans le voyage ; peut-être même est-elle qualifiée
de femme enceinte, dans son neuvième mois : c'est là tout. Ô Verbe
incarné ! Aux yeux des hommes, vous n'êtes donc pas encore un homme ?
Vous visitez cette terre, et vous y êtes inconnu ; et pourtant, tout ce
mouvement, toute l'agitation qu'entraîne le dénombrement de l'Empire,
n'ont d'autre but que d'amener Marie, votre auguste Mère, à Bethléhem,
afin qu'elle vous y mette au monde.


Ô Mystère ineffable
! Que de grandeur dans cette bassesse apparente ! Que de puissance dans
cette faiblesse ! Toutefois, le souverain Seigneur n'est pas encore
descendu assez. Il a parcouru les demeures des hommes, et les hommes ne
Font pas reçu. Il va maintenant chercher un berceau dans l’étable des
animaux sans raison : c'est là qu'en attendant les cantiques des Anges,
les hommages des Bergers, les adorations des Mages, il trouvera le bœuf
qui connaît son Maître, et l'âne qui s'attache à la crèche de son
Seigneur. Ô Sauveur des hommes, Emmanuel, Jésus, nous allons nous
rendre aussi à l'étable ; nous ne laisserons pas s'accomplir solitaire
et délaissée la nouvelle Naissance que vous allez prendre en cette nuit
qui s'approche. A cette heure, vous allez frappant aux portes de
Bethléhem, sans que les hommes consentent à vous ouvrir ; vous dites
aux âmes, par la voix du divin Cantique :

" Ouvre-moi, ma sœur, mon amie ! car ma tête est pleine de rosée, et mes cheveux imbibés des gouttes de la nuit."

Nous
ne voulons pas que vous franchissiez notre demeure : nous vous
supplions d'entrer ; nous nous tenons vigilants à notre porte.


" Venez donc, Ô Seigneur Jésus ! Venez !"
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty25/12/2008, 13:17

25 décembre. La Nativité : le Saint Jour de Noël.





- La Nativité : le Saint Jour de Noël.
Vie des Saints - Page 4 Anonym10
Anonyme. Flandres. XVe.

L'heureuse
journée de la Vigile de Noël avance vers son terme. Déjà la sainte
Eglise a clos les divins Offices de l'Attente du Sauveur par la
célébration du grand Sacrifice. Dans son indulgence maternelle, elle a
permis à ses enfants de rompre, dès le milieu du jour, le jeûne de la
préparation ; les fidèles se sont assis à la table frugale, avec une
joie spirituelle qui leur fait pressentir celle dont leurs cœurs seront
inondés en cette nuit qui va leur donner l'Emmanuel.

Mais une
aussi grande solennité que celle de demain doit, selon l'usage de
l'Eglise dans ses fêtes, anticiper sur le jour qui la précède. En peu
d'instants, l'Office des Premières Vêpres, dans lequel s'offre à Dieu
l'encens du soir, va convier les Chrétiens à l'Eglise ; et la splendeur
des cérémonies, la magnificence des chants, ouvriront tous les cœurs
aux émotions d'amour et de reconnaissance qui les doivent disposer à
recevoir les grâces du moment suprême.

En attendant le signal
sacré qui va nous convoquer à la maison de Dieu, employons les instants
qui nous restent à bien pénétrer le mystère d'un si grand jour, les
sentiments de la sainte Eglise dans cette solennité, les traditions
catholiques à l'aide desquelles nos aïeux l'ont si dignement célébrée.
Vie des Saints - Page 4 Antoni10
Antonio di Benedetto Aquilio. XVe.

Et
d'abord écoutons la voix des saints Pères qui retentit avec une emphase
et un éclat capables de réveiller toute âme vivante. Voici saint Grégoire le Théologien, l'Evêque de Nazianze,
qui débute dans son discours trente-huitième, consacré à la Théophanie,
ou Naissance du Sauveur : qui pourrait l'entendre et rester froid
devant sa parole ?

" Le Christ naît ; rendez gloire. Le
Christ descend des cieux ; marchez au-devant de lui. Le Christ est sur
la terre ; hommes, élevez-vous. Toute la terre, chantez au Seigneur !
et pour réunir tout dans une seule parole : Que les cieux se
réjouissent, et que la terre tressaille, pour Celui qui est, tout à la
fois, du ciel et de la terre. Le Christ revêt notre chair, soyez émus
de crainte et d'allégresse : de crainte, à cause du péché ;
d'allégresse, à cause de l'espérance. Le Christ naît d'une Vierge :
femmes, honorez la virginité, afin de devenir mères du Christ.


Qui
n'adorerait Celui qui était dès le commencement ? Qui ne louerait et ne
célébrerait Celui qui vient de naître ? Voici que les ténèbres se
dissipent ; la lumière est créée ; l'Egypte demeure sous les ombres, et
Israël est éclairé par la colonne lumineuse. Le peuple, qui était assis
dans les ténèbres de l'ignorance, aperçoit la lueur d'une science
profonde. Les choses anciennes ont fini ; tout est devenu nouveau. La
lettre fuit, l'esprit triomphe ; les ombres sont passées, la vérité
fait son entrée. La nature voit violer ses lois : le moment est venu de
peupler le monde céleste : le Christ commande ; gardons-nous de
résister.


Toutes les nations, battez des mains : car un
petit Enfant nous est né, un Fils nous a été donné. La marque de sa
principauté est sur son épaule : car la croix sera le moyen de son
élévation ; son nom est l'Ange du grand conseil, c'est-à-dire du
conseil paternel.


Que Jean s'écrie :
" Préparez la voie du Seigneur !"
Pour
moi, je veux faire retentir aussi la puissance d'un si grand jour :
Celui qui est sans chair s'incarne ; le Verbe prend un corps ;
l'Invisible se montre aux yeux, l'Impalpable se laisse toucher ; Celui
qui ne connaît pas le temps prend un commencement ; le Fils de Dieu est
fait fils de l'homme. Jésus-Christ était hier ; il est aujourd'hui ; il
sera à jamais. Que le juif s'en offense ; que le Grec s'en moque ; que
la langue de l'hérétique s'agite dans sa bouche impure. Ils croiront
quand ils le verront, ce Fils de Dieu, monter au ciel ; et si encore à
ce moment ils s'y refusent, ils croiront bien, alors qu'il en
descendra, et paraîtra sur son tribunal de juge."
Vie des Saints - Page 4 Bernar10
Bernardino Luini. XVIe.

Ecoutons maintenant, dans l'Eglise Latine, le dévot saint Bernard, qui épanche une douce allégresse dans ces mélodieuses paroles, au sermon VIe pour la Vigile de Noël :

"
Voici que nous venons d'entendre une nouvelle pleine de grâce, et faite
pour être acceptée avec transport : Jésus-Christ, Fils de Dieu, naît en
Bethléhem de Judée. Mon âme s'est fondue à cette parole ; mon esprit
bouillonne en moi, pressé que je suis de vous annoncer un tel bonheur.
Jésus veut dire Sauveur. Quoi de plus nécessaire qu'un Sauveur à ceux
qui étaient perdus, de plus désirable à des infortunés, de plus
avantageux à ceux que le désespoir accablait ? Où était le salut, où
était même l'espérance du salut, si légère qu'elle fût, sous cette loi
de péché, dans ce corps de mort, au milieu de cette perversité, dans ce
séjour d'affliction, si ce salut n'était né tout à coup, et contre
toute espérance ?
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty25/12/2008, 13:18

Ô homme, tu désires, il est vrai, ta
guérison ; mais, ayant la conscience de ta faiblesse et de ton
infirmité, tu redoutes la rigueur du traitement. Ne crains pas : le
Christ est suave et doux ; sa miséricorde est immense ; comme Christ,
il a reçu l'huile en partage, mais c'est pour la répandre sur tes
plaies. Et si je te dis qu'il est doux, ne va pas craindre que ton
Sauveur manque de puissance ; car on ajoute qu'il est Fils de Dieu.
Tressaillons donc, ruminant en nous-mêmes, et faisant éclater au dehors
cette douce sentence, cette suave parole : Jésus-Christ, Fils de Dieu,
naît en Bethléhem de Judée !"
Vie des Saints - Page 4 Giovan10
Giovanni Di Pietro. XVIe.

C'est
donc véritablement un grand jour que celui de la Naissance du Sauveur :
jour attendu par le genre humain durant des milliers d'années ; attendu
par l'Eglise durant ces quatre semaines de l'Avent qui nous laissent de
si chers souvenirs ; attendu par la nature entière qui revoit chaque
année, sous ses auspices, le triomphe du soleil matériel sur les
ténèbres toujours croissantes. Le grand Docteur de l'Eglise Syrienne, saint Ephrem,
célèbre avec enthousiasme le charme et la fécondité de ce jour
mystérieux ; empruntons quelques traits à sa divine poésie, et disons
avec lui :

" Daignez, Seigneur, nous permettre de célébrer
aujourd'hui le propre jour de votre naissance, que la solennité
présente nous rappelle. Ce jour est semblable à vous ; il est ami des
hommes. A travers les âges, il revient chaque année ; il vieillit avec
les vieillards, et il se renouvelle avec l'enfant qui vient de naître.
Chaque année, il nous visite et passe ; puis il revient plein de
charmes. Il sait que la nature humaine e ne saurait se passer de lui ;
comme vous, il vient au secours de notre race en péril. Le monde
entier, Seigneur, a soif du jour de votre naissance ; cet heureux jour
contient en lui-même les siècles à venir ; il est un, et il se
multiplie. Qu'il soit donc, cette année encore, semblable à vous,
amenant la paix entre le ciel et la terre. Si tous les jours sont
marqués par votre sainte libéralité, combien est-il juste qu'elle
déborde en celui-ci ?


" Les autres jours de Tannée
empruntent leur beauté de celui-ci, et les solennités qui suivront lui
doivent la dignité et l'éclat dont elles brillent. Le jour de votre
naissance est un trésor, Seigneur, un trésor destiné à acquitter la
dette commune. Béni soit le jour qui nous a rendu le soleil, à nous
errants dans la nuit obscure ; qui nous a apporté la divine gerbe par
laquelle a été répandue l'abondance ; qui nous a donné la branche de
vigne où est contenue la liqueur du salut qu'elle doit nous fournir en
son temps. Au sein de l'hiver qui prive les arbres de leurs fruits, la
vigne s'est parée d'une végétation divine ; sous la saison glaciale, le
rejeton a poussé de la souche de Jessé. C'est en décembre, en ce mois
qui retient encore dans les entrailles de la terre la semence qui lui
fut confiée, que l'épi de notre salut s'élève du sein de la Vierge où
il était descendu dans les jours du printemps, lorsque les agneaux
bondissent dans les prairies."
Vie des Saints - Page 4 Nativi10
Nativité. Benedetto Buglioni & Santi Buglioni. XVIe.

Il
n'est donc pas étonnant que ce jour qui importe à Dieu même ait été
privilégié dans l'économie des temps ; et l'on aime à voir les nations
païennes pressentir dans leurs calendriers la gloire que Dieu lui
réservait dans la suite des âges. Nous avons vu d'ailleurs que les
Gentils n'ont pas été seuls à prévoir mystérieusement les relations du
divin Soleil de justice avec l'astre mortel qui éclaire et échauffe le
monde ; les saints Docteurs et la Liturgie tout entière ne tarissent
pas sur cette ineffable harmonie. Ajoutons que, selon la tradition
vénérable de l'antiquité qui place au Vendredi (25 mars) l'Incarnation
du Fils de Dieu, la Naissance du Sauveur qui s'est appelé la Lumière du
monde a dû avoir lieu un Dimanche (25 décembre) : ce qui donne à la
fête de Noël quelque chose de plus sacré encore dans les années où elle
se rencontre au Dimanche : jour déjà sanctifié par la création de la
lumière à l'origine des choses, et plus tard parla Résurrection de ce
Sauveur qui se lève aujourd'hui sur le monde. Saint Sophrone de
Jérusalem a magnifiquement traité ce mystère dans sa première Homélie
pour la fête de Noël.
Vie des Saints - Page 4 La_bap10
La Baptême de Clovis.
Parvis de la basilique Saint-Remi. Reims.

Afin
de graver plus profondément l'importance d'un jour si sacré dans la
mémoire des peuples chrétiens de l'Europe, races préférées dans les
conseils de la divine miséricorde, le Souverain Maître des événements a voulu que le royaume des Francs naquît le jour de Noël,
lorsque dans le Baptistère de Reims, au milieu des pompes de cette
solennité, Clovis, le fier Sicambre, devenu doux comme l'agneau, fut
plongé par saint Rémi dans la fontaine du salut, de laquelle il sortit
pour inaugurer la première monarchie catholique parmi les monarchies
nouvelles, ce royaume de France, le plus beau, a-t-on dit, après celui
du ciel.
Vie des Saints - Page 4 Baptem10
Baptême de Clovis. Maître de Saint-Gilles. XVe.

Un
siècle plus tard, c'était le tour de la race anglo-saxonne. L'Apôtre de
l'île des Bretons, le moine saint Augustin, après avoir converti au
vrai Dieu le roi Ethelred, s'avançait à la conquête des âmes. S'étant
dirigé vers York, il y fait entendre la parole de vie, et un peuple
entier s'unit pour demander le Baptême. Le jour de Noël est fixé pour
la régénération de ces nouveaux disciples du Christ ; et le fleuve qui
coule sous les murs de la cité est choisi pour servir de fontaine
baptismale à cette armée de catéchumènes. Dix mille hommes, non compris
les femmes et les enfants, descendent dans les eaux dont le courant
doit emporter la souillure de leurs âmes. La rigueur de la saison
n'arrête pas ces nouveaux et fervents disciples de l'Enfant de
Bethléhem, qui, peu de jours auparavant, ignoraient jusqu'à son nom. Du
sein des ondes glacées, sort pleine de joie et éclatante d'innocence,
toute une armée de néophytes ; et au jour de sa naissance, le Christ
compte une nation de plus sous son empire.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty25/12/2008, 13:18

Mais ce n'était pas assez encore pour le Seigneur qui tient à honorer le jour de la naissance de son Fils.
Vie des Saints - Page 4 Couron10
Sacre de saint Charlemagne par le Pape Léon III (détail).
Ecole de Raphaël. Basilique Saint-Pierre. Rome. XVIe.

Une
autre naissance illustre devait encore embellir cet heureux an ni versa
ire. A Rome, dans la basilique de Saint-Pierre, en la solennité de Noël
de l'an 800, naissait le Saint-Empire-Romain auquel était réservée la
mission de propager le règne du Christ dans les régions barbares du
Nord, et de maintenir l'unité européenne, sous la direction du Pontife
Romain. En ce jour, saint Léon III plaçait la couronne impériale sur la tête de saint Charlemagne
; et la terre étonnée revoyait un César, un Auguste, non plus
successeur des Césars et des Augustes de la Rome païenne, mais investi
de ces titres glorieux par le Vicaire de Celui qui s'appelle, dans les
saints Oracles, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs.
Vie des Saints - Page 4 Sacre_10
Sacre de saint Charlemagne le jour de Noël 800.
Grandes Chroniques de France. Jean Fouquet. XVe.


Ainsi
Dieu a fait luire aux yeux des hommes la gloire du royal Enfant qui
naît aujourd'hui ; ainsi a-t-il préparé, de distance en distance, à
travers les siècles, de riches anniversaires de cette Nativité qui
donne gloire à Dieu et paix aux hommes. La suite des temps apprendra au
monde en quelle manière le Très-Haut se réserve encore de glorifier, en
ce jour, lui-même et son Emmanuel.

En attendant, les nations
de l'Occident, émues de la dignité d'une telle fête, et la considérant
avec raison comme le principe de toutes choses dans l'ère de la
régénération du monde, comptèrent longtemps leurs années à partir de
Noël, comme on le voit sur d'antiques Calendriers, sur les Martyrologes
d'Usuard et d'Adon, et sur un si grand nombre de Bulles, de Chartes et
de Diplômes. Un concile de Cologne, en 1310, nous montre cette coutume
encore subsistante à cette époque. Plusieurs peuples de l'Europe
catholique, les Italiens principalement, ont gardé jusqu'aujourd'hui
l'usage de fêter le nouvel an à la Nativité du Sauveur. On souhaite le
bon Noël, comme, chez nous, au premier janvier, la bonne année. On fait
échange de compliments et de cadeaux ; on écrit aux amis absents :
précieux restes des anciennes mœurs, dont la foi était le principe et
l'invincible rempart.

Mais telle est aux yeux de la sainte
Eglise la joie qui doit remplir les fidèles dans la Naissance du
Sauveur, que, s'associant par une insigne indulgence à une si légitime
allégresse, elle relâche pour la journée de demain le précepte de
l'abstinence de la chair, si Noël tombe le vendredi ou le samedi. Cette
dispense remonte au Pape Honorius III, qui siégeait en 1216 ; mais
déjà, dès le IXe siècle, saint Nicolas Ier, dans sa réponse aux
consultations des Bulgares, avait montre une semblable condescendance,
afin d'encourager la joie des fidèles dans la célébration non seulement
de la solennité de Noël, mais encore des fêtes de saint Etienne, de
saint Jean l'Evangéliste, de l'Epiphanie, de l'Assomption de
Notre-Dame, de saint Jean-Baptiste, et de saint Pierre et saint Paul.
Mais cette indulgence ne fut point universelle, et la relaxation ne
s'est maintenue que pour la fête de Noël dont elle augmente
l'allégresse populaire.

Vie des Saints - Page 4 Foppa_10
Vincenzo Foppa. XVe.

Dans le désir de témoigner à sa manière l'importance qu'elle attachait
à une fête si chère à toute la chrétienté, la législation civile du
moyen âge accordait aux débiteurs la faculté de suspendre le paiement
de leurs créanciers durant toute la semaine de Noël, qui pour cela
était appelée semaine de rémission, comme celles de Pâques et de la
Pentecôte.

Mais suspendons un moment ces renseignements
familiers que nous nous plaisons à réunir sur la glorieuse solennité
dont l'approche émeut si doucement nos cœurs ; il est temps de diriger
nos pas vers la maison de Dieu, où nous appelle l'Office solennel des
premières Vêpres. Durant le trajet, portons notre pensée vers
Bethléhem, où Joseph et Marie sont déjà arrivés. Le soleil matériel
s'abaisse rapidement au couchant ; et le divin Soleil de justice
demeure caché pour quelques instants encore sous le nuage, au sein de
la plus pure des vierges. La nuit approche ; Joseph et Marie parcourent
les rues de la Cité de David, cherchant un asile pour s'y mettre à
l'abri. Que les cœurs fidèles soient donc attentifs, et s'unis sent aux
deux incomparables pèlerins. Mais l'heure est venue où le chant de
gloire et de reconnaissance doit s'échapper de toute bouche humaine.
Acceptons avec empressement pour notre organe la voix de la sainte
Eglise : elle n'est pas au-dessous d'une si noble tâche.

Vie des Saints - Page 4 Foppa_11
Vincenzo Foppa. XVe.

A LA MESSE DE MINUIT

Il est temps, maintenant, d'offrir le grand Sacrifice, et d'appeler
l'Emmanuel : lui seul peut acquitter dignement envers son Père la dette
de reconnaissance du genre humain. Sur notre autel, comme au sein de la
crèche, il intercédera pour nous; nous l'approcherons avec amour, et il
se donnera à nous.

Mais telle est la grandeur du Mystère de ce
jour, que l'Eglise ne se bornera pas à offrir un seul Sacrifice.
L'arrivée d'un don si précieux et si longtemps attendu mérite d'être
reconnue par des hommages nouveaux. Dieu le Père donne son Fils à la
terre ; l'Esprit d'amour opère cette merveille : il convient que la
terre renvoie à la glorieuse Trinité l'hommage d'un triple Sacrifice.

De plus, Celui qui naît aujourd'hui n'est-il pas manifesté dans trois
Naissances ? Il naît, cette nuit, de la Vierge bénie ; il va naître,
par sa grâce, dans les cœurs des bergers qui sont les prémices de toute
la chrétienté ; il naît éternellement du sein de son Père, dans les
splendeurs des Saints : cette triple naissance doit être honorée par un
triple hommage.

La première Messe honore la Naissance selon la
chair. Les trois Naissances sont autant d'effusions de la divine
lumière ; or, voici l'heure où le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu une grande lumière, et où le jour s'est levé sur ceux qui
habitaient la région des ombres de la mort. En dehors du temple saint
qui nous réunit, la nuit est profonde: nuit matérielle, par l'absence
du soleil ; nuit spirituelle, à cause des péchés des hommes qui dorment
dans l'oubli de Dieu, ou veillent pour le crime. A Bethléhem, autour de
l'étable, dans la cité, il fait sombre ; et les hommes qui n'ont pas
trouvé de place pour l'Hôte divin, reposent dans une paix grossière ;
mais ils ne seront point réveillés par le concert des Anges.

Cependant, à l'heure de minuit, la Vierge a senti que le moment suprême
est arrivé. Son cœur maternel est tout à coup inondé de délices
inconnues ; il se fond dans l'extase de l'amour. Soudain, franchissant
par sa toute-puissance les barrières du sein maternel, comme il
pénétrera un jour la pierre du sépulcre, le Fils de Dieu, Fils de
Marie, apparaît étendu sur le sol, sous les yeux de sa mère, vers
laquelle il tend ses bras. Le rayon du soleil ne franchit pas avec plus
de vitesse le pur cristal qui ne saurait l'arrêter.

La
Vierge-Mère adore cet enfant divin qui lui sourit ; elle ose le presser
contre son cœur ; elle l'enveloppe des langes qu'elle lui a préparés ;
elle le couche dans la crèche. Le fidèle Joseph adore avec elle; les
saints Anges, selon la prophétie de David, rendent leurs profonds
hommages à leur Créateur, dans ce moment de son entrée sur cette terre.
Le ciel est ouvert au-dessus de l'étable, et les premiers vœux du Dieu
nouveau-né montent vers le Père des siècles ; ses premiers cris, ses
doux vagissements arrivent à l'oreille du Dieu offensé, et préparent
déjà le salut du monde.

EPITRE

Lecture de l'Epître de saint Paul à Tite. Chap. II.

Vie des Saints - Page 4 Fresqu10
Fresque. Giotto di Bondone. Chapelle d’Arena. Padoue. XIVe.

"
Très cher fils, la grâce de Dieu notre Sauveur a apparu à tous les
hommes, pour nous apprendre à renoncer à l'impiété et aux désirs du
siècle, et à vivre, en ce monde, avec tempérance, justice et piété;
dans l'attente delà béatitude que nous espérons, et de l'avènement
glorieux du grand Dieu notre Sauveur Jésus-Christ, qui s'est livré
lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, de nous
purifier, et de faire de nous un peuple agréable à ses yeux, et
appliqué aux bonnes œuvres. Prêchez ces vérités, et exhortez au nom de
Jésus-Christ notre Seigneur."


Il a donc enfin apparu, dans
sa grâce et sa miséricorde, ce Dieu Sauveur qui seul pouvait nous
arracher aux œuvres de la mort, et nous rendre la vie. Il se montre à
tous les hommes, en ce moment même, dans l'étroit réduit de la crèche,
et sous les langes de l'enfance. La voilà, cette béatitude que nous
attendions de la visite d'un Dieu sur la terre ; purifions nos cœurs,
rendons-nous agréables à ses yeux : car s'il est enfant, l'Apôtre vient
de nous dire qu'il est aussi le grand Dieu, le Seigneur dont la
naissance éternelle est avant tous les temps.

EVANGILE

La suite du saint Evangile selon saint Luc. Chap. II.

Vie des Saints - Page 4 Heures10
Heures à l'usage de Rouen. XIVe.

"
En ce temps-là, on publia un édit de César-Auguste pour faire le
dénombrement de toute la terre. Ce fut le premier dénombrement qui fut
fait par Cyrinus, gouverneur de la Syrie ; et tous allaient pour se
faire enregistrer, chacun dans sa ville. Joseph passa donc aussi de la
cité de Nazareth de Galilée, en Judée, dans la cité de David, qui est
appelée Bethléhem, car il était de la maison et de la famille de David,
pour être enregistré avec Marie son épouse, qui était enceinte. Or, il
advint, pendant qu'ils étaient en ce lieu, que le temps de ses couches
arriva. Et elle enfanta son fils premier-né, et elle l'enveloppa de
langes, et le coucha dans une crèche ; car il n'y avait pas de place
pour eux dans l'hôtellerie ! Et il y avait dans cette même contrée des
bergers qui veillaient la nuit tour à tour pour la garde de leurs
troupeaux.

Et voici que l'Ange du Seigneur se présenta
devant eux, et une clarté divine les environna, et ils furent saisis
d'une grande crainte. Et l'Ange leur dit :

" Ne craignez
point ; car voici que je vous annonce une heureuse nouvelle, qui sera
pour tout le peuple le sujet d'une grande joie. Il vous est né
aujourd'hui un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la cité de
David. Et voici le signe auquel vous le reconnaîtrez : vous trouverez
un enfant, enveloppé de langes, et couché dans une crèche."

Et tout à coup, une troupe nombreuse de l'armée céleste se joignit à l'Ange, louant Dieu et disant :
" Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté !"



Vie des Saints - Page 4 Heures13
Heures à l'usage de Langres. XVe.

PRIERE



"
Et nous aussi, Ô divin Enfant, nous joignons nos voix à celles des
Anges, et nous chantons : Gloire à Dieu ! Paix aux hommes ! Cet
ineffable récit de votre naissance attendrit nos cœurs, et fait couler
nos larmes. Nous vous avons accompagné dans le voyage de Nazareth à
Bethléhem, nous avons suivi tous les pas de Marie et de Joseph, dans le
cours de cette longue route ; nous avons veillé, durant cette sainte
nuit, attendant l'heureux moment qui vous montre à nos regards. Soyez
loué, Ô Jésus, pour tant de miséricorde : soyez aimé, pour tant
d'amour. Nos yeux ne peuvent se détacher de cette heureuse crèche qui
contient notre salut. Nous vous y reconnaissons tel que vous ont
dépeint à nos espérances les saints Prophètes, dont votre Eglise nous a
remis, cette nuit même, les divins oracles sous les yeux. Vous êtes le
grand Dieu, le Roi pacifique, l'Epoux céleste de nos âmes ; vous êtes
notre Paix, notre Sauveur, notre Pain de vie.

Que vous
offrirons-nous, à cette heure, sinon cette bonne volonté que nous
recommandent vos saints Anges ? Formez-la en nous ; nourrissez-la, afin
que nous méritions de devenir vos frères par la grâce, comme nous le
sommes désormais par la nature humaine. Mais vous faites plus encore
dans ce mystère, Ô Verbe incarné ! Vous nous y rendez, comme parle
votre Apôtre, participants de cette nature divine que vos abaissements
ne vous ont point fait perdre. Dans l'ordre de la création, vous nous
avez placés au-dessous des Anges ; dans votre incarnation, vous nous
faites héritiers de Dieu, et vos propres cohéritiers. Que nos péchés et
nos faiblesses ne nous fassent donc pas descendre de ces hauteurs
auxquelles vous nous élevez aujourd'hui."
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty25/12/2008, 19:56

Après avoir lu la question, choisissez Vrai ou Faux !

Le saindou appelé aussi axonge est une matière grasse Vrai
Faux

Le saindou est obtenue à chaud par la fonte du gras de porc (panne) ou le lard Vrai
Faux

Le saindou est substance lisse, blanche, d'un brillant soyeux Vrai
Faux

La teneur en eau du saindou ne doit pas dépasser 0,3% Vrai
Faux

Le point de fusion du saindou est élevé : entre 36 et 40°C et la température critique est de 210°C Vrai
Faux

Autrefois le saindoux était très utilisé Vrai
Faux

Nous utilisons le saindou pour la pâte brisée, la pâte à pâtés, les pies, les longues cuissons, les fritures, certaines pâtisseries. Vrai
Faux

Le saindou s'associe au chou,à l'oignon, au porc. Vrai
Faux

On peut trouver du saindou sur les rilettes Vrai
Faux

Le saindou est très calorique Vrai
Faux
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moussa abd al nour

moussa abd al nour


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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 4 Empty26/12/2008, 17:01

http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/12/26/26-decembre-saint-etienne-ier-diacre-et-ier-martyr-35.html
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