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 Vie des Saints

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moussa abd al nour
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moussa abd al nour

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MessageSujet: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty4/12/2008, 19:22

Rappel du premier message :

4 décembre. Saint Pierre Chrysologue archevêque de Ravenne, docteur de l'Eglise. 450.
- Saint Pierre Chrysologue, archevêque de Ravenne, docteur de l'Eglise. 450.

" Ce bienheureux est véritablement un oiseleur apostolique : il
prend au vol les âmes des jeunes gens, dans les filets de la divine
parole."

Saint Adelphe de Metz. Eloge du saint.

Vie des Saints - Page 2 205_bi10
Saint Pierre Chrysologue. Mosaïque du VIe.
Basilique Saint-Vitale de Ravenne. Emilie-Romagne.

La
même Providence divine qui n'a pas permis que l'Eglise, au saint temps
de l'Avent, fût privée de la consolation de fêter quelques-uns des
Apôtres qui ont annoncé la venue du Verbe aux Gentils, a voulu aussi
qu'à la même époque, les saints Docteurs qui ont défendu la vraie Foi
contre les hérétiques, fussent pareillement représentés dans cette
importante fraction du Cycle catholique.

Deux d'entre eux, saint Ambroise et saint Pierre Chrysologue,
resplendissent au ciel de la sainte Eglise, en cette saison, comme deux
astres éclatants. Il est digne de remarque que tous deux ont été les
vengeurs du Fils de Dieu que nous attendons. Le premier a vaillamment
combattu les Ariens, dont le dogme impie voudrait faire du Christ,
objet de nos espérances, une créature et non un Dieu ; le second s'est
opposé à Eutychés, dont le système sacrilège détruit toute la gloire de
l'Incarnation du Fils de Dieu, osant enseigner que, dans ce mystère, la
nature humaine a été absorbée par la divinité.
Vie des Saints - Page 2 7_30_p10
Imagerie populaire. D'après une enluminure italienne du XIIIe.
C'est
ce second Docteur, le pieux Pontife de Ravenne, que nous honorons
aujourd'hui. Son éloquence pastorale lui acquit une haute réputation,
et il nous est resté un grand nombre de ses Sermons. On y recueille une
foule de traits de la plus exquise beauté, bien qu'on y sente
quelquefois la décadence de la littérature au Ve siècle.

Le mystère de l'Incarnation y est souvent traité, et toujours avec une
précision et un enthousiasme qui révèlent la science et la piété du
saint évêque. Son admiration et son amour envers Marie
Mère de Dieu qui avait, en ce siècle, triomphé de ses ennemis par le
décret du concile d'Éphèse, lui inspirent les plus beaux mouvements et
les plus heureuses pensées. Nous citerons quelques lignes sur
l'Annonciation :
Vie des Saints - Page 2 Gregor10
Illustration dans un manuscrit du XIIe.
" A la Vierge
Dieu envoie un messager ailé. C'est lui qui sera le porteur de la grâce
; il présentera les arrhes et en recevra le retour. C'est a lui qui
rapportera la foi donnée, et qui, après avoir conféré la récompense à
une si haute vertu, remontera en hâte porteur de la promesse virginale.
L'ardent messager s'élance d'un vol rapide vers la Vierge ; il vient
suspendre les droits de l'union humaine ; sans enlever la Vierge à
Joseph, il la restitue au Christ à qui elle fut fiancée dès l'instant
même où elle était créée. C'est donc son épouse que le Christ reprend,
et non celle d'un autre ; ce n'est pas une séparation qu'il opère,
c'est lui qui se donne à sa créature en s'incarnant en elle."


[On voit que saint Pierre Chrysologue proclame ici le mystère de la
Conception immaculée. Si Marie était engagée au Fils de Dieu dès le
moment même de sa création, comment le péché originel eût-il eu action
sur elle ?]

Mais écoutons ce que le récit nous raconte de l'Ange. Etant entré près d'elle, il lui dit : " Salut, Ô pleine de grâce ! Le Seigneur
est avec vous. De telles paroles annoncent déjà le don céleste ; elles
n'expriment pas un salut ordinaire. Salut ! C'est-à-dire : recevez la
grâce, ne tremblez pas, ne songez pas à la nature. Pleine de grâce,
c'est-à-dire : en d'autres réside la grâce, mais en vous résidera la
plénitude de la grâce. Le Seigneur est avec vous : qu'est-ce à dire ?
Sinon que le Seigneur n'entend pas seulement vous visiter, mais qu'il
descend en vous, pour naître de vous par un mystère tout nouveau "
. L'Ange ajoute : " Vous êtes bénie entre toutes les femmes "
: pourquoi ? parce que celles dont Eve la maudite déchirait les
entrailles, ont maintenant Marie la bénie qui se réjouit en elles, qui
les honore, qui devient leur type. Eve, par la nature, n'était plus que
la mère des mourants ; Marie devient, par la grâce, la mère des vivants
(Sermon CXI.).

Dans le discours suivant, le saint Docteur nous enseigne "
avec quelle profonde vénération nous devons contempler Marie en ces
jours où Dieu réside encore en elle. Quand il s'agit, dit-il, de
l'appartement intime du roi, de quel mystère, de quelle révérence, de
quels profonds égards ce lieu n'est-il pas entouré ? L'accès en est
interdit à tout étranger, à tout immonde, à tout infidèle. Les usages
des cours disent assez combien doivent être dignes et fidèles les
services que l'on y rend ; l'homme vil, l'homme indigne seraient-ils
soufferts à se rencontrer seulement aux portes du palais ? Lors donc
qu'il s'agit du sanctuaire secret de l'Epoux divin,
qui pourrait être admis, s'il n'est intime, si sa conscience n'est
pure, si sa renommée n'est honorable, si sa vie n'est vertueuse ? Dans
cet asile sacré, où un Dieu possède la Vierge, la virginité sans tache
a seule le droit de pénétrer. Vois donc, Ô homme, ce que tu as, ce que
tu peux valoir, et demande-toi si tu pourrais sonder le mystère de
l'Incarnation du Seigneur, si tu as mérité d'approcher de l'auguste
asile où repose encore en ce moment la majesté tout entière du Roi
suprême, de la Divinité en personne "
.

Pierre, surnommé Chrysologue, pour l'or de son éloquence, naquit à
Forum Cornelii, dans l'Emilie, de parents honnêtes. Dès l'enfance,
tournant son esprit vers la religion,il
s'attacha à l'Evêque de cette ville,Cornelius, romain, qui le forma
rapidement à la science et à la sainteté de la vie, et l'ordonna
Diacre. Peu après, l'Archevêque de Ravenne étant mort, comme les
habitants de cette ville envoyèrent, selon l'usage, à Rome, le
successeur qu'ils avaient élu solliciter du saint Pape Sixte III la confirmation de cette élection, Cornélius se joignit aux députés de Ravenne, et emmena avec lui son diacre.
Vie des Saints - Page 2 San-vi10
Basilique Saint-Vitale, IVe au VIe. Ravenne, Emilie-Romagne.
Cependant
l'Apôtre saint Pierre et le Martyr saint Apollinaire apparurent en
songe au Pontife romain, ayant au milieu d'eux un jeune lévite, et lui
ordonnant de ne pas placer un autre que lui sur le siège archiépiscopal
de Ravenne.

Le Pontife n'eut pas plus tôt vu Pierre, qu'il reconnut en lui l'élu du
Seigneur. Rejetant donc celui qu'on lui présentait, il promut, l'an de
Jésus-Christ 433, le jeune lévite au gouvernement de cette Eglise
métropolitaine. Les députés de Ravenne, offensés d'abord, ayant appris
la vision, se soumirent sans peine à la volonté divine et acceptèrent
avec le plus grand respect le nouvel archevêque.

Ainsi consacré Archevêque contre son gré, Pierre fut conduit à Ravenne.
où l'empereur Valentinien, Galla Placidia sa mère, et tout le peuple,
l'accueillirent avec les plus grandes réjouissances. Pour lui, il
déclara qu'ayant consenti à porter un si lourd fardeau pour leur salut,
il n'exigeait d'eux, en compensation, qu'une seule chose, qui était de
les voir obéir à ses avis avec zèle, et ne pas résister aux préceptes
du Seigneur.
Il ensevelit, après les avoir embaumés des parfums les plus excellents,
les corps de deux saints morts en cette ville, le prêtre Barbatien, et
aussi Germain, évêque d'Auxerre, dont il retint comme héritage la
cuculle et le cilice. Il ordonna Evoques Projectus et Marcellin. Il fit
creuser à Classe une fontaine d'une merveilleuse grandeur, et il bâtit
quelques églises magnifiques au bienheureux Apôtre André et à d'autres
saints.
Vie des Saints - Page 2 Ceilin10
Mosaïque de la basilique Saint-Vitale. Ravenne. Emilie-Romagne.
On
célébrait, aux calendes de janvier, des jeux, accompagna de
représentations théâtrales et de danses ; il les abolit par la force de
ses exhortations. Il dit alors entre autres choses remarquables :
" Qui veut rire avec le diable, ne se réjouira pas avec le Christ."
Par l'ordre de saint Léon le Grand, il écrivit au Concile de
Chalcédoine contre l'hérésie d'Eutychès, et adressa à l'hérésiarque
lui-même une autre lettre qu'on a jointe aux Actes du Concile dans les
dernières éditions, et qui est consignée dans les Annales
Ecclésiastiques.

Dans ses homélies à son peuple, son éloquence était si véhémente, que
parfois la parole lui manquait dans l'ardeur de sa prédication, comme
il arriva à son sermon sur l'Hémorrhoïsse ; et il y eut dans
l'assemblée émue tant de larmes, d'acclamations et de ferventes
prières, que, depuis, le Saint rendait grâces à Dieu de ce que
l'interruption de son discours eût tourné au profit de la charité.

Il gouvernait très saintement cette Eglise, depuis environ dix-huit
ans, lorsqu'ayant connu, par une lumière divine, que la fin de ses
travaux approchait, il passa dans sa ville natale, se rendit à l'église
de Saint-Cassien, et déposa sur le grand autel, en offrande, un grand
diadème d'or enrichi de pierres précieuses, une coupe également d'or,
et une patène d'argent qui donne à l'eau qu'on y répand, comme on l'a
souvent éprouvé, la vertu de guérir les morsures de la rage et de
calmer la fièvre.
Vie des Saints - Page 2 San-vi11
Mosaïque de la basilique Saint-Vitale. Au centre, l'empereur Justinien. Ravenne. Emilie-Romagne.
Cependant
il renvoya à Ravenne ceux qui l'avaient suivi, en leur recommandant de
veiller attentivement au choix d'un excellent pasteur. Puis, adressant
d'humbles prières à Dieu, priant saint Cassien, son protecteur, de
recevoir avec bonté son âme, il trépassa doucement, vers l'an 450, le
trois des nones de décembre. Son corps, qui fut enseveli avec pompe, au
milieu des larmes et des prières de toute la ville, auprès de celui du
même saint Cassien, y est encore de nos jours religieusement vénéré.

L'un de ses bras, enchâssé dans l'or et les pierreries, a été transporté à Ravenne, où on l'honore dans la basilique Ursicane.

PRIERE

" Saint Pontife, dont la bouche d'or s'est ouverte dans l'assemblée
des fidèles, pour faire connaître Jésus-Christ, daignez considérer d'un
œil paternel le peuple chrétien qui veille dans l'attente de cet
Homme-Dieu dont vous avez si hautement confessé la double nature.

Vie des Saints - Page 2 Ravenn10
Basilique Saint-Apolinaire in Classe. Ravenne. Emilie-Romagne.
Obtenez-nous
la grâce de le recevoir avec le souverain respect dû à un Dieu qui
descend vers sa créature, et avec la tendre confiance que l'on doit à
un frère qui vient s'offrir en sacrifice pour ses frères indignes.
Fortifiez notre foi, Ô très saint Docteur ! Car l'amour qu'il nous faut
procède de la foi.


Détruisez les hérésies qui dévastent le champ du Père de famille ;
confondez surtout l'odieux Panthéisme, dont l'erreur d'Eutychès est une
des plus funestes semences. Eteignez-le enfin dans ces nombreuses
chrétientés d'Orient qui ne connaissent l'ineffable mystère de
l'Incarnation que pour le blasphémer, et poursuivez aussi parmi nous ce
système monstrueux qui, sous une forme plus repoussante encore, menace
de tout dévorer. Inspirez aux fidèles enfants de l'Eglise cette
parfaite obéissance aux jugements du Siège Apostolique, dont vous
donniez à l'hérésiarque Eutychès, dans votre immortelle Epître, une si
belle et si utile leçon, quand vous lui disiez :

" Sur toutes choses, nous vous exhortons, honorable frère, de
recevoir avec obéissance les choses qui ont été écrites par le
bienheureux Pape de la ville de Rome ; car saint Pierre, qui vit et
préside toujours sur son propre Siège, y manifeste la vérité de la foi
à tous ceux qui la lui demandent."


Rq : On lira avec fruits un certain nombre de textes de saint Pierre Chrysologue : http://www.jesusmarie.com/pierre_chrysologue.html
http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/12/03/4-decembre-saint-pierre-chrysologue-archeveque-de-ravenne-do.html
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moussa abd al nour




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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty5/12/2008, 13:45

5 décembre. Saint Sabas de Mutalasque, abbé en Palestine. 531.





- Saint Sabas de Mutalasque, abbé en Palestine. 531.

" Discite a me quia mitis sum et humilis corde."
" Apprenez de Moi que je suis doux et humble de coeur."
Matth., XI, 29.
Vie des Saints - Page 2 Saint_17
Saint Sabas. Horologium du XVe siècle.

L’Eglise
Romaine se borne aujourd'hui à l'Office de la Férié ; mais elle y joint
la commémoration de saint Sabbas, Abbé de la fameuse laure de
Palestine, qui subsiste encore aujourd'hui sous son nom. Ce Saint, qui
mourut en 533, est le seul personnage de l'Ordre monastique dont
l'Eglise fasse mention en ses Offices dans tout le cours de l'Avent ;
on pourrait même dire que parmi les simples Confesseurs, saint Sabbas
est le seul dont on lise le nom au Calendrier liturgique en cette
partie de l'année, puisque le glorieux titre d'Apôtre des Indes semble
mettre saint François-Xavier dans une classe à part. Nous devons voir
en ceci l'intention de la divine Providence qui, pour produire une plus
salutaire impression sur le peuple chrétien, s'est appliquée à choisir,
d'une manière caractéristique, les Saints qui devaient être proposés à
notre imitation dans ces jours de préparation à la venue du Sauveur.

Nous y trouvons des Apôtres, des Pontifes, des Docteurs, des Vierges,
glorieux cortège du Christ Dieu, Roi et Epoux ; la simple Confession
n'y est représentée que par un seul homme, par l'Anachorète et Cénobite
Sabbas, personnage qui, du moins, par sa profession monastique, se
rattache à Elie et aux autres solitaires de l'ancienne Alliance, dont
la chaîne mystique vient aboutir à Jean le Précurseur.

Saint
Sabas, né près de Césarée, en Cappadoce, de parents nobles et pieux,
fut mis, à l'âge de cinq ans, sous la tutelle d'un oncle fort méchant ;
il s'enfuit et se réfugia dans un couvent. C'était la Providence qui
avait conduit ses pas ; il embrassa généreusement toutes les saintes
rigueurs de la vie monastique. Dix ans plus tard, le désir de visiter
les Lieux sanctifiés par la vie mortelle du Sauveur le conduisit à
Jérusalem. Ayant fait son pèlerinage, il résolut de se fixer au milieu
des célèbres anachorètes de la Palestine et vécut jusqu'à l'âge de
trente ans sous la direction du saint solitaire Théoctiste. Mais il lui
semblait que Dieu demandait de lui davantage, et, croyant n'avoir
encore rien fait, il s'enfonça dans la solitude voisine pour y vivre
avec Dieu seul.

Renfermé dans une petite grotte, il y passait
cinq jours de la semaine sans prendre aucune nourriture, uniquement
appliqué à la prière, au chant des psaumes et au travail manuel. Chaque
samedi, il apportait au monastère qu'il avait habité tous les paniers
qu'il avait tressés, passait le dimanche avec ses frères et revenait à
son ermitage. Plus tard, il se retira sur les bords du Jourdain, où le
démon le tourmenta par des spectres horribles, des hurlements affreux,
des menaces, des coups, et surtout des apparitions séduisantes. Le
Saint, armé de la prière, remporta autant de victoires qu'il eut à
livrer de combats, jusqu'à décourager son redoutable ennemi.

Sabas, toujours poussé par le désir d'une solitude de plus en plus
profonde, se retira sur des rochers abrupts ; il y établit, pour monter
et pour descendre, un gros câble à noeuds qui lui servait de rampe. Il
lui fallait aller chercher de l'eau à deux lieues de là et la monter
sur ses épaules. Sa nourriture consistait uniquement en racines
sauvages; mais, en revanche Dieu nourrissait son âme de l'abondance de
Ses consolations.

Sabas fut découvert par la vue de la corde
qui pendait du rocher, et dès lors sa solitude se changea en affluence
énorme de pèlerins qui venaient lui demander communication des biens
célestes dont il était rempli. Beaucoup demeuraient ses disciples, et
il groupa dans la vallée un grand nombre de petites cellules pour les
recevoir. De grands Saints, attirés par la renommée de ses vertus,
vinrent eux-mêmes le visiter. Il s'arrachait parfois à sa solitude,
quand la gloire de Dieu le demandait, et plusieurs fois la cour de
Constantinople fut édifiée de ses vertus.
Vie des Saints - Page 2 Laure_10
Laure de Saint-Sabas ou monastère Mar Saba,
fondé par notre saint au VIe siècle. Palestine.

ORAISON

Honorons donc ce grand Abbé, pour lequel l'Eglise grecque professe une
vénération filiale, et sous l'invocation duquel Rome a placé une de ses
Eglises ; et appuyons-nous de son suffrage auprès de Dieu, en disant
avec la sainte Liturgie :

" Que l'intercession, Seigneur,
du bienheureux Sabbas nous recommande, s'il vous plaît, auprès de vous
; afin que nous obtenions, par son patronage, ce que nous ne pouvons
prétendre par nos mérites. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen."


"
Glorieux Sabbas, nomme de désirs, qui, dans l'attente de Celui qui a
dit à ses serviteurs de veiller jusqu'à sa venue, vous êtes retiré au
désert, de peur que les bruits du monde ne vinssent vous distraire de
vos espérances, ayez pitié de nous qui, au milieu du siècle et livrés à
toutes ses préoccupations, avons cependant reçu, comme vous,
l'avertissement de nous tenir prêts pour l'arrivée de Celui que vous
aimiez comme Sauveur, et que vous craigniez comme Juge. Priez, afin que
soyons dignes d'aller au-devant de lui, quand il va paraître.
Souvenez-vous aussi de l'Etat monastique, dont vous êtes l'un des
principaux ornements ; relevez ses ruines au milieu de nous suscitez
des hommes de prière et de foi comme aux anciens jours ; que votre
esprit se repose sur eux, et qu'ainsi l'Eglise, veuve d'une partie de
sa gloire, la recouvre par votre intercession."


Considérons encore la Prophétie du Patriarche Jacob, qui n'annonce pas
seulement que le Messie doit être l’attente des nations, mais exprime
aussi que le sceptre sera ôté de Juda, à l'époque où paraîtra le
Libérateur promis. L'oracle est maintenant accompli. Les étendards de
César Auguste flottent sur les remparts de Jérusalem ; et si le Temple
a été réservé jusqu'à ce jour, si l'abomination de la désolation n'a
pas encore été établie dans le lieu saint, si le sacrifice n'a pas
encore été interrompu, c'est que le véritable Temple de Dieu, le Verbe
incarné, n'a pas non plus été inauguré ; la Synagogue n'a pas renié
Celui qu'elle attendait ; l'Hostie qui doit remplacer toutes les autres
n'a pas encore été immolée. Mais Juda n'a plus de chef de sa race, la
monnaie de César circule dans toute la Palestine ; et le jour est
proche où les chefs du peuple juif confesseront, devant un gouverneur
romain, qu'il ne leur est pas permis de faire mourir qui que ce soit.
Il n'y a donc plus de Roi sur le trône de David et de Salomon, sur ce
trône qui devait durer à jamais.
Vie des Saints - Page 2 Saint_18
Saint Sabas. Manuscrit palestinien du XIe.

"
Ô Christ ! Fils de David, Roi Pacifique, il est temps que vous
paraissiez et veniez prendre ce sceptre arraché par la victoire aux
mains de Juda, et déposé pour quelques jours en celles d'un Empereur.
Venez ; car vous être Roi, et le Psalmiste, votre aïeul, a chanté de
vous :

" Ceignez votre épée sur votre cuisse, Ô très
vaillant ! Montrez votre beauté et votre gloire ; avancez-vous, et
régnez ; car la vérité, la douceur, la justice sont en vous, et la
puissance de votre bras vous produira. Lancées par ce bras vainqueur,
vos flèches perceront le cœur des ennemis de votre Royauté, et feront
tomber à vos pieds tous les peuples. Votre trône sera éternel ; le
sceptre de votre Empire sera un sceptre d'équité ; Dieu vous a sacré.
Dieu vous-même, d'une huile de joie qui coule plus abondamment sur
vous, Ô Christ ! Qui en tirez votre nom, que sur tous ceux qui jamais
s'honorèrent du nom de Roi."
(Psalm. XLIV.).

Ô Messie ! Quand vous serez venu, les hommes ne seront plus errants
comme des brebis sans pasteur ; il n'y aura qu'un seul bercail où vous
régnerez par l'amour et la justice ; car toute puissance vous sera
donnée au ciel et sur la terre ; et quand, aux jours de votre Passion,
vos ennemis vous demanderont : Es-tu Ro i? Vous répondrez suivant la
vérité :
" Oui, je suis Roi."

Ô
Roi ! Venez régner sur nos cœurs ; venez régner sur ce monde qui est à
vous parce que vous l'avez fait, et qui bientôt sera une fois de plus à
vous, parce que vous l'aurez racheté. Ô ! Régnez donc sur ce monde, et
n'attendez pas, pour y déployer voire royauté, le jour dont il est
écrit :
" Vous brisera contre la terre la tête des Rois."
(Psalm. CIX.).
Régnez dès à présent, et faites que tous les peuples soient à vos pieds dans un hommage universel d'amour et de soumission."


SÉQUENCE POUR LE TEMPS DE L’AVENT

Composée au XIe siècle, et tirée des anciens Missels Romains-Français :

" Vous qui seul, dans la force de votre bras, régnez sur tous les sceptres,
Réveillez votre puissance et faites-la éclater sous les yeux de votre peuple ;
Accordez-lui les dons du salut.

Celui qu'ont annoncé les oracles prophétiques,

Envoyez-le du radieux palais d'en haut ;
Seigneur, envoyez Jésus sur notre Terre.

Amen."


http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/12/05/5-decembre-saint-sabas-de-mutalasque-abbe-en-palestine-531.html
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MessageSujet: 25 -   Vie des Saints - Page 2 Empty5/12/2008, 13:55

Vie des Saints - Page 2 990828
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moussa abd al nour

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MessageSujet: Saint Nicolas de Patare, archevêque de Myre   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 00:46

6 décembre. Saint Nicolas de Patare, archevêque de Myre, en Lycie, patron des écoliers. 324.





- Saint Nicolas de Patare, archevêque de Myre, en Lycie, patron des écoliers. 324.

" Au moment du danger, invoquons avec confiance le grand saint Nicolas."
Saint Bernard, Sermons.
Vie des Saints - Page 2 Saint_19
Saint Nicolas. Icône roumaine.

Pour
faire honneur au Messie Pontife, la souveraine Sagesse a multiplié les
Pontifes sur la route qui conduit à lui. Deux Papes, saint Melchiade et
saint Damase ; deux Docteurs, saint Pierre Chrysologue et saint
Ambroise ; deux Evêques, l'amour de leur troupeau, saint Nicolas et
saint Eusèbe : tels sont les glorieux Pontifes qui ont reçu la charge
de préparer, par leurs suffrages, la voie du peuple fidèle vers Celui
qui est le souverain Prêtre selon l'ordre de Melchisédech. Nous
développerons successivement leurs titres à faire partie de cette noble
cour.

Aujourd'hui, l'Eglise célèbre avec joie la mémoire de
l'insigne thaumaturge Nicolas, aussi fameux dans l'Orient que le grand
saint Martin l'est dans l'Occident, et honoré depuis près de mille ans
par l'Eglise latine. Rendons hommage au souverain pouvoir que Dieu lui
avait donné sur la nature ; mais félicitons-le sur tout d'avoir été du
nombre des trois cent dix-huit Evoques qui proclamèrent, à Nicée, le
Verbe consubstantiel au Père. Il ne fut point scandalisé des
abaissements du Fils de Dieu ; ni la bassesse de la chair que le
souverain Seigneur de toutes choses revêtit au sein de la Vierge, ni
l'humilité de la crèche, ne l'empêchèrent de proclamer Fils de Dieu,
égal à Dieu, le fils de Marie ; c'est pourquoi il a été élevé en gloire
et a reçu la charge d'obtenir, chaque année, pour le peuple chrétien,
la grâce d'aller au-devant du Verbe de vie, avec une foi simple et un
ardent amour.
Vie des Saints - Page 2 Roman_10
Patras, ville natale de saint Nicolas.
Le siège de l'évêché de Myre en Lycie.

Nicolas vient de nikos, qui signifie victoire et de laos, qui veut dire peuple.
Nicolas, c'est victoire du peuple, c'est-à-dire, des vices qui sont
populaires et vils. Ou bien simplement victoire, parce qu'il a appris
aux peuples, par sa vie et son enseignement, à vaincre les vices et les
péchés. Nicolas peut venir encore de nikos, victoire et de laus, louange, comme si on disait louange victorieuse. Ou bien encore de nitor, blancheur et de laos, peuple,
blancheur du peuple. Il eut en effet, dans sa personne, ce qui
constitue la blancheur et la pureté ; selon saint Ambroise, la parole
divine purifie, la bonne confession purifie, une bonne pensée purifie,
une bonne action purifie. Les docteurs d'Argos ont écrit sa légende.
D'après Isidore, Argos est une ville de la Grèce, d'où est veau aux
Grecs le nom d'Argolides. On trouve ailleurs que le patriarche Méthode
l’a écrite en grec. Jean la traduisit en latin et y fit des
augmentations.
Vie des Saints - Page 2 Naissa10
Naissance de saint Nicolas. Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.

Nicolas,
citoyen de Patras, dut le jour à de riches et saints parents. Son père
Epiphane et sa mère Jeanne l’engendrèrent en la première fleur de leur
âge et passèrent le reste de leur vie dans la continence. Le jour de sa
naissance, il se tint debout dans le bain ; de plus (Honorius d'Autan)
il prenait le sein une fois seulement la quatrième (mercredi) et la
sixième férie (vendredi). Devenu grand, il évitait les divertissements,
et préférait fréquenter les églises ; il retenait dans sa mémoire tout
ce qu'il y pouvait apprendre de l’Écriture sainte.
Vie des Saints - Page 2 Naissa11
Naissance de saint Nicolas. Legenda aurea. Bx J. de Voragine. XVe.

Après
la mort de ses parents, il commença à penser quel emploi il ferait de
ses grandes richesses, pour procurer la gloire de Dieu, sans avoir en
vue la louange qu'il en retirerait de la part des hommes. Un de ses
voisins avait trois filles vierges, et que son indigence, malgré sa
noblesse, força à prostituer, afin que ce commerce infâme lui procurât
de quoi vivre. Dès que le saint eut découvert ce crime, il l’eut en
horreur, mit dans un linge une somme d'or qu'il jeta, en cachette, la
nuit par une fenêtre dans la maison du voisin et se retira. Cet homme à
son lever trouva cet or, remercia Dieu et maria son aînée. Quelque
temps après, ce serviteur de Dieu en fit encore autant. Le voisin, qui
trouvait toujours de l’or, était extasié du fait ; alors il prit le
parti de veiller pour découvrir quel était celui qui venait ainsi à son
aide. Peu de jours après, Nicolas doubla la somme d'or et la jeta chez
son voisin. Le bruit fait lever celui-ci, et poursuivre Nicolas qui
s'enfuyait ; alors il lui cria :
" Arrêtez, ne vous dérobez pas à mes regards."
Et en courant le plus vite possible, il reconnut Nicolas ; de suite il
se jette à terre, veut embrasser ses pieds. Nicolas l’en empêche et
exige de lui qu'il taira son action tant qu'il vivrait.

L'évêque de Myre vint à mourir sur ces entrefaites ; les évêques
s'assemblèrent pour pourvoir à cette église. Parmi eux se trouvait un
évêque de grande autorité, et l’élection dépendait de lui. Les ayant
avertis tous de se livrer au jeûne et à la prière, cette nuit-là même
il entendit une voix qui lui disait de rester le matin en observation à
la porte; celui qu'il verrait entrer le premier, dans l’église, et qui
s'appellerait Nicolas, serait l’évêque qu'il devait sacrer. Il
communiqua cette révélation à ses autres collègues, et leur recommanda
de prier, tandis que lui veillerait à la porte. Ô prodige ! A l’heure
de matines, comme s'il était conduit par la main de Dieu, le premier
qui se présente à l’église, c'est Nicolas.
L'évêque l’arrêtant :
" Comment t'appelles-tu, lui dit-il ?"
Et lui ; qui avait la simplicité d'une colombe, le salue et lui dit :
" Nicolas, le serviteur de votre sainteté."
On le conduit dans l’église, et malgré toutes ses résistances, on le
place sur le siège épiscopal. Pour lui, il pratique, comme auparavant,
l’humilité et la gravité de moeurs en toutes ses oeuvres ; il passait
ses veilles dans la prière, mortifiait sa chair, fuyait la compagnie
des femmes; il accueillait tout le monde avec bonté ; sa parole avait
de la force, ses exhortations étaient animées, et ses réprimandes
sévères. On dit aussi, sur la foi d'une chronique, que Nicolas assista
au concile de Nicée.
Vie des Saints - Page 2 Saint_20
Saint Nicolas et le prieur sévère. Speculum historiale.
V. de Beauvais. XVe.

Un jour que des matelots étaient en péril, et, que, les yeux pleins de larmes, ils disaient :
" Nicolas, serviteur de Dieu, si ce que nous avons appris de vous est vrai, faites que nous en ressentions l’effet."
Aussitôt, leur apparut quelqu'un qui ressemblait au saint :
" Me voici, dit-il ; car vous m’avez appelé."
Et il se mit à les aider dans la manoeuvre du bâtiment, soit aux
antennes, soit aux cordages, et la tempête cessa aussitôt. Les matelots
vinrent à l’église de Nicolas, où, sans qu'on le leur indiquât, ils le
reconnurent, quoique jamais ils ne l’eussent vu. Alors ils rendirent
grâces à Dieu et à lui de leur délivrance : mais le saint l’attribua à
la divine miséricorde et à leur foi, et non à ses mérites.

Toute la province où habitait saint Nicolas eut à subir une si cruelle
famine, que personne ne pouvait se procurer aucun aliment. Or l’homme
de Dieu apprit que des navires chargés de froment étaient mouillés dans
le port. Il y va tout aussitôt prier les matelots de venir au secours
du peuple qui mourait de faim, en donnant, pour le moins, cent muids de
blé par chaque vaisseau.
" Nous n'oserions, père,
répondirent-ils, car il a été mesuré à Alexandrie, et nous avons ordre
de le transporter dans les greniers de l’empereur."

Le saint reprit :
"
Faites pourtant ce que je vous dis, et je vous promets que, par la
puissance de Dieu, vous n'aurez aucun déchet devant le commissaire du
roi."


Ils le firent et la quantité qu'ils avaient reçue à
Alexandrie, ils la rendirent aux employés de l’empereur; alors ils
publièrent le miracle, et ils louèrent Dieu qui' avait été glorifié
ainsi dans son serviteur. Quant au froment, l’homme de Dieu le
distribua selon les besoins de chacun, de telle sorte que, par l’effet
d'un miracle, il y en eut assez pendant deux ans, non seulement pour la
nourriture, mais encore pour les semailles. Or, ce pays était idolâtre,
et honorait particulièrement l’image de l’infâme Diane : jusqu'au temps
de l’homme de Dieu, quelques hommes grossiers suivaient des pratiques
exécrables et accomplissaient certains rites païens sous 'un arbre
consacré à la Déesse ; mais Nicolas abolit ces pratiques dans tout le
pays et fit couper l’arbre lui-même.
Vie des Saints - Page 2 Antiph10
Antiphonaire à l'usage de Santa Annunziata d'Orbatello de Florence.
XIVe.

L'antique
ennemi, irrité pour cela contre lui, composa une huile dont la
propriété contre nature était de brûler dans l’eau et sur les pierres ;
le démon, prenant la figure d'une religieuse, se présenta à des
pèlerins qui voyageaient par eau pour aller trouver saint Nicolas et
leur dit :
" J'aurais préféré aller avec vous chez le saint de
Dieu, mais je ne le puis. Aussi vous priai-je d'offrir cette huile à
son église, et, en mémoire de moi, d'en oindre toutes les murailles de
sa demeure."

Aussitôt il disparut. Et voici que les pèlerins
aperçoivent une mitre nacelle chargée de personnes respectables, au
milieu desquelles se trouvait un homme tout à fait ressemblant à saint
Nicolas, qui leur dit :
" Hélas ! que vous a dit cette femme, et qu'a-t-elle apporté ?"
On lui raconta tout de point en point.
" C'est l’impudique Diane, leur dit-il ; et pour vous prouver la vérité de mes paroles, jetez cette huile dans la mer."
A peine l’eurent-ils jetée, qu'un grand feu s'alluma sur l’eau, et,
contre nature, ils le virent longtemps brûler. Quand ils furent arrivés
auprès du serviteur de Dieu, ils lui dirent :
" C'est vraiment vous qui nous avez apparu sur la mer, et qui nous avez délivrés des embûches du diable."

Dans le même temps, une nation se révolta contre l’empire romain ;
l’empereur envoya contre elle trois princes, Népotien, Ursus et
Apilion. Un vent défavorable les fit aborder au port adriatique, et le
bienheureux Nicolas les invita à sa table, voulant par là préserver son
pays des rapines qu'ils exerçaient dans les marchés.
Or un jour,
pendant l’absence du saint évêque, le consul corrompu par argent avait
condamné trois soldats innocents à être décapités. Dès que l’homme de
Dieu en fut informé, il pria ces princes de se rendre en toute hâte
avec lui sur le lieu de l’exécution: à leur arrivée, ils trouvèrent les
condamnés le genou fléchi, la figure couverte d'un voile et le bourreau
brandissant déjà son épée sur leurs têtes.
Vie des Saints - Page 2 Heures10
Heures de Marguerite d'Orléans. Anonyme. XVe.

Mais
Nicolas, enflammé de zèle, se jeta avec audace sur le licteur, fit
sauter au loin son épée de ses mains, délia ces innocents et les emmena
avec lui sains et saufs ; de là, il court au prétoire du consul et en
brise les portes fermées. Bientôt le consul arrive et le salue. Le
saint n'en tient compte et lui dit :
" Ennemi de Dieu,
prévaricateur de la loi, quelle est ta présomption d'oser lever les
yeux sur nous, alors que tu es coupable d'un si grand crime."
Quand
il l’eut repris durement, à la prière des chefs, il l’admit cependant a
la pénitence. Après donc avoir reçu sa bénédiction, les envoyés de
l’empereur continuent leur route et soumettent les révoltés sans
répandre de sang.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 00:47

A leur retour, ils furent reçus par
l’empereur avec magnificence. Or quelques-uns, jaloux de leurs succès,
suggérèrent par prière, et par argent, au préfet de l’empereur, de les
accuser auprès de lui du crime de lèse-majesté. L'empereur circonvenu,
et enflammé de colère, les fit emprisonner et sans aucun
interrogatoire, il ordonna qu'on les tuât cette nuit-là même. Informés
de leur condamnation par le geôlier, ils déchirèrent leurs vêtements et
se mirent à gémir avec amertume. Alors l’un deux, c'était Népotien, se
rappelant que le bienheureux Nicolas avait délivré trois innocents,
exhorta les autres à réclamer sa protection.
Par la vertu de ces prières, saint Nicolas apparut cette nuit-là à l’empereur Constantin et lui dit :
"
Pourquoi avoir fait saisir ces princes si injustement et avoir condamné
à mort des innocents ? Levez-vous de suite, et faites-les relâcher tout
aussitôt ; ou bien je prie Dieu qu'il vous suscite une guerre dans
laquelle vous succomberez et deviendrez la pâture des bêtes.

- Qui es-tu, s'écria l’empereur, pour pénétrer la nuit dans mon palais et m’oser parler ainsi ?
- Je suis, répliqua-t-il, Nicolas, évêque de la ville de Myre."
Il effraya aussi de la même manière le préfet dans une vision.
"
Insensé, lui dit-il, pourquoi as-tu consenti à la mort de ces innocents
? Va vite et tâche de les délivrer, sinon ton corps fourmillera de vers
et ta maison va être détruite.

- Qui es-tu, répondit-il, pour nous menacer de si grands malheurs ?
- Sache, lui répondit-il, que je suis Nicolas, évêque de Myre."
Et ils s'éveillent l’un et l’autre, se racontent mutuellement leur
songe, et envoient de suite vers les prisonniers. L'empereur leur dit
donc :
" Quels arts magiques connaissez-vous, pour nous avoir soumis à de pareilles illusions en songes ?"
Ils répondirent qu'ils n'étaient pas magiciens, et qu'ils n'avaient pas mérité d'être condamnés à mort.
" Connaissez-vous, leur dit l’empereur, un homme qui s'appelle Nicolas ?"
En entendant ce nom, ils levèrent les mains au ciel, en priant Dieu de
les délivrer, par les mérites de saint Nicolas, du péril qui les
menaçait. Et après que l’empereur leur eut entendu raconter toute sa
vie et ses miracles :
" Allez, dit-il, et remerciez Dieu qui
vous a délivrés par ses prières ; mais portez-lui quelques-uns de nos
joyaux, de notre part, eu le conjurant de ne plus m’adresser de
menaces, mais de prier le Seigneur' pour moi et pour mon royaume."

Peu de jours après, ces hommes se prosternèrent aux pieds du serviteur de Dieu, et lui dirent : " Vraiment vous êtes le serviteur, le véritable adorateur et l’ami du Christ ".
Quand ils lui eurent raconté en détail ce qui venait de se passer, il
leva les yeux au ciel, rendit de très grandes actions de grâces à Dieu.
Or après avoir bien instruit ces princes, il les renvoya en leur pays.
Vie des Saints - Page 2 Miracl10
Miracle des trois enfants. Grandes heures d'Anne de Bretagne.
Jean Bourdichon. XVIe.

Quand
le Seigneur voulut enlever le saint de dessus la terre, Nicolas le pria
de lui envoyer, des anges; et en inclinant la tète, il eu vit venir
vers lui : et après avoir dit le Psaume In te, Domine, speravi, jusqu'à ces mots : In manus tuas,
etc., il rendit l’esprit, l’an de Notre Seigneur Jésus-Christ 343. Au
même moment, on entendit la mélodie des esprits célestes. On
l’ensevelit dans' un tombeau de marbré ; de son chef jaillit une
fontaine d'huile et de ses pieds une source d'eau ; et
jusqu'aujourd'hui, de tous ses membres, il sort une huile sainte qui
guérit beaucoup de personnes.

Il eut pour successeur un homme
de bien qui cependant fut chassé de son siège par des envieux. Pendant
son exil, l’huile cessa de couler; mais quand il fut rappelé elle
reprit son cours. Longtemps après les Turcs détruisirent la ville de
Myre ; or, quarante-sept soldats de Bari y étant venus, et quatre
moines leur ayant montré le tombeau de saint Nicolas, ils l’ouvrirent,
et trouvèrent ses os qui nageaient dans l’huile ; ils les emportèrent
avec respect dans la ville de Bari, l’an du Seigneur 1087.

Un
homme avait emprunté à un juif une somme d'argent, et avait juré sur
l’autel de saint Nicolas, car il ne pouvait avoir d'autre caution,
qu'il rendrait cet argent le plus tôt qu'il pourrait. Comme il le
gardait longtemps, le juif le lui réclama, mais le débiteur prétendit
lui avoir payé sa dette. Le juif le cita en justice et lui déféra le
serment. Cet homme avait un bâton creux qu'il avait rempli d'or en
petites pièces, il l’apporta avec lui comme s'il en eût besoin pour
s'appuyer. Alors qu'il voulut prêter serment, il donna au juif son
bâton à tenir, et jura avoir rendu davantage qu'il ne lui avait été
prêté. Après le serment, il réclama son bâton et le juif, qui ne se
doutait pas de la ruse, le lui rendit : or, en revenant chez lui, le
coupable, oppressé par le sommeil, s'endormit dans un carrefour, et un
char qui venait avec grande vitesse le tua, brisa le bâton et l’or dont
il était plein se répandit sur là terre. Le juif averti accourut et vit
la ruse : et comme on lui suggérait de reprendre son or, il s'y refusa
absolument, à moins que le mort ne fût rendu à la vie par les mérites
de saint Nicolas, ajoutant que, s'il en arrivait ainsi, il recevrait le
baptême et se ferait chrétien. Aussitôt le mort ressuscite, et le juif
est baptisé au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Un juif, témoin
de la merveilleuse puissance du bienheureux Nicolas à opérer des
miracles, se fit sculpter une image du saint qu'il plaça dans ; sa
maison, et quand il entreprenait un long voyage, il lui confiait la
garde de ses biens en disant ces paroles ou d'autres à peu près
pareilles :
" Nicolas, voici tous mes biens que je vous confie,
si vous n'en faites bonne garde, j'en tirerai vengeance, par des coups
de fouet."

Or, un jour qu'il était absent, des voleurs viennent
ravir tout et ne laissent que l’image. A son retour, le juif se voyant
dépouillé s'adresse à l’image et lui dit à peu près ces paroles :
"
Seigneur Nicolas, ne vous avais-je pas placé dans ma maison pour
soigner mes biens contre les voleurs ? Pourquoi avez-vous négligé de le
faire, et n'avoir point empêché les voleurs ? Eh bien ! Vous en serez
cruellement puni et vous paierez pour les larrons. Aussi vais-je
compenser le dommage que j'éprouve en vous faisant souffrir, et je
calmerai ma fureur en vous assommant de coups de fouet."

Alors
le juif prit l’image, la frappa et la flagella avec une atroce cruauté.
Chose merveilleuse et épouvantable ! Au moment où les voleurs se
partageaient leu butin, le saint leur apparut, comme s'il eût reçu les
coups sur lui, et leur dit :
" Pourquoi-ai-je été flagellé par
rapport à vous ? Pourquoi ai-j e été frappé si inhumainement ? Pourquoi
ai-je enduré tant de tourments ? Voyez comme mon corps est livide.
Voyez comme il est couvert de sang. Allez au plus tôt restituer tout ce
que vous avez pris, sinon la colère de Dieu s'appesantira sur vous ;
votre crime sera rendu public et chacun de vous sera pendu."

Et ils lui dirent :
" Qui es-tu, toi qui nous parles de cette façon ?
-
Je suis Nicolas, reprit-il, serviteur de Notre Seigneur Jésus-Christ,
c'est moi que le juif a si cruellement traité pour le vol dont vous
êtes coupables."

Pleins d'effroi, ils viennent trouver le juif,
lui racontent le miracle, en apprennent ce qu'il a fait à l’image et
lui rendent tout ; après quoi ils rentrent dans la voie de la droiture
et le juif embrasse la foi du Sauveur.
Vie des Saints - Page 2 Saint_21
Saint Nicolas et le juif abusé. Speculum historiale.
V. de Beauvais. XVe.

Par
amour pour son fils qui étudiait les belles-lettres, un homme célébrait
tous les ans avec solennité la fête de saint Nicolas. Une fois le père
de l’enfant prépara un repas auquel il invita grand nombre de clercs.
Or le diable vint à la porte, en habit de mendiant, demander l’aumône.
Le père commande aussitôt à son fils de donner au pèlerin. L'enfant se
hâte, mais ne trouvant pas le pauvre, il court après lui. Parvenu à un
carrefour, le diable saisit l’enfant et l’étrangle. A cette nouvelle,
le père se lamenta beaucoup, prit le corps, le plaça sur un lit et se
mit à exhaler sa douleur en proférant ces cris :
" Ô très cher
fils ! comment es-tu ? Saint Nicolas ! Est-ce la récompense de
l’honneur dont je vous ai donné si longtemps des preuves ?"

Et comme il parlait ainsi, tout à coup l’enfant ouvrit les yeux, comme s'il sortait d'un profond sommeil, et ressuscita.

Un noble pria le bienheureux Nicolas de lui obtenir un fils, lui
promettant de conduire son enfant à son église où il offrirait une
coupe d'or. Un fils lui naquit et quand celui-ci fut parvenu à un
certain âge, il commanda une coupe. Elle se trouva fort de son goût, et
il l’employa à son usage, mais il en fit ciseler une autre d'égale
valeur. Et comme ils allaient par mer à l’église de saint Nicolas, le
père dit à son fils d'aller lui puiser de l’eau dans la coupe qu'il
avait commandée en premier lieu.
L'enfant, en. voulant puiser de
l’eau avec la coupe, tomba dans là mer et disparut aussitôt. Le père
cependant, tout baigné de larmes, accomplit son vceu. Etant donc venu à
l’autel de saint Nicolas, comme il offrait la seconde coupe, voici
qu'elle tomba de l’autel comme si elle en eût été repoussée. L'ayant
reprise et replacée une seconde fois sur l’autel, elle en fut rejetée
encore plus loin. Tout le monde était saisi d'admiration devant un
pareil prodige, lorsque voici l’enfant sain et sauf qui arrive portant
dans les mains la première coupe ; il raconte, en présence des
assistants, qu'au moment où il tomba dans la mer, parut aussitôt saint
Nicolas qui le garantit. Le père rendu à la joie offrit les deux coupes
au saint.

Un homme riche dut aux mérites de saint Nicolas
d'avoir un fils qu'il nomma Adéodat. Il éleva, dans sa maison, une
chapelle en l’honneur du saint dont il célébra, chaque année, la fête
avec solennité. Or le pays était situé près de la terre des Agaréniens.
Un jour Adéodat est pris par eux, et placé comme esclave chez leur roi.
L'année suivante, tandis que le père célébrait dévotieusement la fête
de saint Nicolas, l’enfant, qui tenait devant le monarque une coupe
précieuse, se rappelle la manière dont il a été pris, la douleur et la
joie de ses parents à pareil jour dans leur maison, et se met à
soupirer tout haut. A force de menaces, le roi obtint de connaître la
cause de ces soupirs, et ajouta :
" Quoi que fasse ton Nicolas, tu resteras ici avec nous."
Vie des Saints - Page 2 Miracl11
Miracle de saint Nicolas apaisant la tempête. Speculum historiale.
V. de Beauvais. XVe.

Tout
à coup s'élève un vent violent qui renverse la maison et transporte
l’enfant avec sa coupe devant les portes de l’église où ses parents
célébraient la fête ; ce fut pour tous un grand sujet de joie. On lit
pourtant ailleurs que cet enfant était de la Normandie, et qu'allant
outre-mer, il fut pris par le Soudan qui le faisait fouetter souvent en
sa présence. Or un jour de Saint-Nicolas, qu'il avait été fouetté et
que, renfermé dans sa prison, il pleurait en pensant à sa délivrance et
à la joie ordinaire de ses parents à pareil jour, tout à coup il
s'endormit et, en se réveillant, il se trouva dans la chapelle de son
père.

On lit à la fin d'un sermon attribué à saint Bonaventure :
"
Deux écoliers de famille noble et riche portaient une grosse somme
d'argent, se rendant à Athènes pour y étudier la philosophie. Or, comme
ils voulaient auparavant voir saint Nicolas pour se recommander à ses
prières, ils passèrent par la ville de Alyre. L'hôte, s'apercevant de
leur richesse, se laissa entraîner aux suggestions de l’esprit malin,
et les tua. Après quoi, les mettant en pièces comme viande de porc, il
sala leur chair dans un vase (saloir). Instruit de ce méfait par un
ange, saint Nicolas se rendit promptement à l’hôtellerie, dit à l’hôte
tout ce qui s'était passé, et le réprimanda sévèrement ; après quoi il
rendit la vie aux jeunes gens par la vertu de ses prières."


Presque tous les Bréviaires de l'Eglise Latine, jusqu'au XVIIe siècle,
sont très abondants sur les vertus et les œuvres merveilleuses de saint
Nicolas, et contiennent le bel Office du saint Evêque tel qu'il fut
composé vers le XVIIe siècle. Nous avons parlé ailleurs de cet Office
sous le rapport musical ; ici, nous nous bornerons à dire qu'il est
tout entier puisé dans les Actes de saint Nicolas, et plus explicite
sur certains faits que la Légende du Bréviaire romain. Les pièces qui
vont suivre insistent sur un fait dont cette Légende ne dit rien : nous
voulons parler de l'huile miraculeuse qui, depuis près de huit siècles,
découle sans cesse du tombeau du saint Evêque, et au moyen de laquelle
Dieu a souvent opéré des prodiges. Le Répons et l'Antienne que nous
donnons tout d'abord, célèbrent le miracle de cette huile ; et ces deux
pièces étaient autrefois si populaires, qu'au XIIIe siècle on en
emprunta la mélodie, pour l'appliquer au Répons Unus panis et à
l'Antienne O quam suavis est, dans l'Office du Saint-Sacrement.
Vie des Saints - Page 2 Saint_22
Saint Nicolas dotant trois jeunes filles.
Psautier à l'usage d'Arras. XIIIe.

RÉPONS

R/. "
De son tombeau de marbre, découle une huile sacrée qui guérit les
aveugles dont les yeux en sont oints, Rend l'ouïe aux sourds,et remet
en santé tous ceux qui sont débiles. V/. Les peuples courent en foule,
empressés de voir les merveilles qui se font par l'entremise de
Nicolas. Cette huile rend l'ouïe aux sourds, et remet en santé tous
ceux qui sont débiles."


ANTIENNE

"
Ô bonté du Christ, digne d'être relevée par toutes sortes de louanges !
C'est elle qui manifeste au loin les mérites de Nicolas son serviteur ;
car de la tombe de ce Saint découle une huile, et elle guérit tous ceux
qui sont dans la langueur."


Vie des Saints - Page 2 Saint_26
Saint Nicolas. Image d'Epinal.

SÉQUENCE

Adam de Saint-Victor ne pouvait faire défaut à saint Nicolas : les Eglises du moyen âge lui durent la belle Séquence qui suit :

" Réjouissons-nous et tressaillons, unis de bouche et de cœur, à cette solennelle fête du bienheureux Nicolas.
Encore enfant au berceau, il observe les jeûnes ;
Encore enfant à la mamelle, déjà il mérite les joies suprêmes.
Adolescent, il embrasse l'étude des lettres,
Sans pécher, sans connaître la licence de son âge.
Bienheureux Confesseur, une voix venue du ciel l'appelle aux dignités.
Promu par elle, il monte au faîte le plus élevé de la Prélature.
Il avait dans le cœur une tendre miséricorde, et il prodiguait ses bienfaits aux opprimés.

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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 00:47

Par ses trésors, des vierges sont sauvées de l'opprobre ; et la pauvreté de leur père est soulagée.
Des matelots en mer luttaient contre la furie des flots, sur une nef à demi brisée.
Déjà désespérant de la vie, en ce danger si pressant, ils crient et disent tous d'une voix :
" Ô bienheureux Nicolas ! Ramenez-nous à un port de mer ; sauvez-nous de ce péril de mort.
Ramenez-nous à un port de mer, vous dont la compassion généreuse est tant de fois venue en aide."
Pendant qu'ils criaient, et non sans fruit, voici quelqu'un qui leur dit : " J'arrive à votre secours ".
Soudain souffle un vent favorable, et la tempête est apaisée, et les mers sont en repos.
De sa tombe découle une huile abondante,
Qui guérit tous les malades par l'intercession du Saint.
Nous que voici en ce monde, naufragés déjà plus d'une fois dans l'abîme du vice,
Glorieux Nicolas, menez-nous au port du salut où sont paix et gloire.
Obtenez-nous du Seigneur, par vos secourables prières, l’onction qui sanctifie ;
Cette onction qui a guéri les blessures d'innombrables iniquités dans Marie la pécheresse.
Qu'à jamais soient dans la joie ceux qui célèbrent cette fête ;
Et qu'après cette course de la vie, le Christ les couronne.
Amen."

Vie des Saints - Page 2 Saint_23
Saint Nicolas et les trois enfants tués par le charcutier.
Psautier cistercien. XIIIe.

SÉQUENCE

La plus populaire de toutes les Séquences de saint Nicolas est
néanmoins celle qui suit. On la trouve dans un grand nombre de
Processionnaux jusqu'au XVIIe siècle, et elle a servi de type à
quantité d'autres qui, bien que consacrées à la louange de divers
Patrons, gardent non seulement la mesure et la mélodie de la Séquence
de saint Nicolas, mais retiennent encore, par un tour de force
ingénieux, le fond même des expressions.

" Les malades sont rendus à la santé par l'huile miraculeuse.
Au milieu du naufrage, Nicolas est d'un puissant secours.
Il ressuscite du tombeau un mort étendu sur le chemin.
Un juif aperçoit de l'or, et demande le Baptême.
Nicolas retire de l'eau le vase et l'enfant qu'il rend à son père !
Oh ! qu'il parut bien le Saint de Dieu , quand il multiplia la farine dans la disette !
Qu'ainsi les louanges de Nicolas soient chantées en cette assemblée ;
Car quiconque le prie de cœur, met le vice en fuite, et s'en retourne guéri.
Ainsi soit-il."

HYMNE DE SAINT NICOLAS

Aucune Eglise n'a marqué autant d'enthousiasme pour saint Nicolas, que
l'Eglise grecque dans ses Menées. On voit que l'illustre Thaumaturge
était une des plus fermes espérances de l'Empire Byzantin ; et cette
confiance en saint Nicolas, Constantinople l'a transmise à la Russie
qui la garde encore aujourd'hui. Nous allons, selon notre usage,
extraire quelques strophes de la masse de ces chants sacrés que
Sainte-Sophie répétait autrefois en langue grecque, et que les coupoles
dorées des Sobors de Moscou entendent retentir encore chaque année dans
l'idiome Slavon.

Vie des Saints - Page 2 Saint_24
Saint Nicolas sauvant trois soldats. Speculum historiale.
V. de Beauvais. XVe.

Tirée des Menées des Grecs :

"
Tu as vraiment habité à Myre, exhalant un parfum précieux; parfumé
toi-même d'un baume spirituel, Ô bienheureux Nicolas, grand Hiérarque
du Christ ; et tu parfumes la face de ceux qui, avec foi et amour,
honorent ton illustre mémoire, les délivrant de toutes nécessités et
tribulations, Ô Père saint, par tes prières auprès du Seigneur.


Ton
nom propre est véritablement : Victoire du peuple, bienheureux Nicolas,
souverain prêtre du Christ ; car, invoqué en tous lieux, tu préviens
aussitôt ceux qui avec amour requièrent ta protection ; apparaissant
nuit et jour à ceux qui t'invoquent avec foi, tu les délivres des
nécessités et des tentations.


Tu apparus à l'Empereur
Constantin et à Ablavius, et leur inspiras une terrible frayeur par ces
mots, afin de les engager à la clémence : " Les innocents que vous
retenez dans les fers ne méritent point un injuste supplice ; et si tu
méprises mes paroles, Ô Prince ! j'en porterai contre toi ma plainte au
Seigneur ".


Ton œil intrépide a pu fixer les sublimes
hauteurs de la Gnose, et tu as sondé le profond abîme de la Sagesse,
toi qui as enrichi le monde de tes enseignements, Ô Père saint ! prie
pour nous le Christ, Ô grand Pontife Nicolas !


Le
Christ t'a fait voir à ton troupeau, comme la règle de la foi et
l'image de la douceur, ô grand Hiérarque Nicolas ! Car tu répands à
Myre un précieux parfum, tout y resplendit de la gloire de tes œuvres,
ô protecteur des veuves et des orphelins ! prie sans cesse le Seigneur
de sauver nos âmes.


Réjouis-toi, Ô très sainte âme,
demeure très pure de la Trinité, colonne de l'Eglise, soutien des
fidèles, appui de ceux qui sont fatigués, astre rayonnant qui, par
l'éclat de tes agréables prières, dissipes en tous lieux les ténèbres
des tentations ; saint Pontife Nicolas, port tranquille où trouve un
abri quiconque dans la fureur de la tempête réclame ton secours, prie
le Christ qu'il daigne accorder à nos âmes une grande miséricorde.


Réjouis-toi,
homme rempli d'un divin zèle, qui, par un terrible avertissement et par
l'éclat de ta voix menaçante dans un songe, as délivré ceux que le
glaive allait immoler. Fontaine abondante, tu répands dans Myre la
richesse de tes parfums ; tu verses dans les âmes une douce rosée, tu
écartes les ordures des passions mauvaises, tu coupes avec le glaive
l'ivraie de l'erreur ; prends le van de ton zèle, dissipe les futiles
enseignements d'Arius, et prie le Christ d'accorder à nos âmes une
grande miséricorde.


Roi très haut de tous les rois,
vous dont la puissance est infinie, à la prière c notre saint Pasteur,
rendez paisible, Ô Verbe, non en conjurons, la vie de tous les
Chrétiens. Donnez contre les barbares à notre pieux Empereur la force
et la victoire ; afin que tous, et toujours, nous chantions votre
puissance, et l'exaltions dans les siècles des siècles."


Vie des Saints - Page 2 Saint_25
Saint Nicolas faisant l'aumône. Livre d'images de Madame Marie.
Hainaut. XIIIe.

Saint
Pontife Nicolas, que votre gloire est grande dans l'Eglise de Dieu !
Vous avez confessé Jésus-Christ devant les Proconsuls, et endure la
persécution pour son Nom ; vous avez ensuite été témoin des merveilles
du Seigneur, quand il rendit la paix à son Eglise ; et peu après, votre
bouche s'ouvrait dans l'Assemblée des trois cent dix-huit Pères, pour
confesser, avec une autorité irréfragable, la divinité du Sauveur
Jésus-Christ, pour lequel tant de millions de Martyrs avaient répandu
leur sang. Recevez les félicitations du peuple chrétien qui, par toute
la terre, tressaille de joie à votre doux souvenir ; et soyez-nous
propice, en ces jours où nous attendons la venue de Celui que vous avez
proclamé Consubstantiel au Père.


Vie des Saints - Page 2 Proces10
Procession des reliques de saint Nicolas. Statuts de la confrérie
de Saint-Nicolas de Valenciennes. XVe.

Daignez
aider notre foi et seconder notre amour. Vous le voyez maintenant face
à face, ce Verbe par qui toutes choses ont été faites et réparées ;
demandez-lui qu'il daigne se laisser approcher par notre indignité.
Soyez notre médiateur entre lui et nous. Vous l'avez fait connaître à
notre intelligence, comme le Dieu souverain et éternel ; révélez-le à
notre cœur, comme le suprême bienfaiteur des fils d'Adam. C'est en lui,
Ô Pontife charitable, que vous aviez puisé cette compassion tendre pour
toutes les misères, qui fait que tous vos miracles sont autant de
bienfaits : continuez, du haut du ciel, de secourir le peuple chrétien.

Ranimez et augmentez la foi des nations dans le Sauveur que Dieu leur a
envoyé. Que, par l'effet de vos prières, le Verbe divin cesse d'être
méconnu et oublié dans ce monde qu'il a racheté de son sang. Demandez,
pour les Pasteurs de l'Eglise, l'esprit de charité qui brilla si
excellemment en vous, cet esprit qui les rend imitateurs de
Jésus-Christ, et leur gagne le cœur du troupeau.


Vie des Saints - Page 2 Coupol10
Coupole de l'église Saint-Nicolas de Véroce. France.

Souvenez-vous
aussi, saint Pontife, de cette Eglise d'Orient qui vous garde encore
une si vive tendresse. Votre pouvoir sur la terre s'étendait jusqu'à
ressusciter les morts ; priez, afin que la véritable vie, celle qui est
dans la Foi et l'Unité, revienne animer cet immense cadavre. Par vos
instances auprès de Dieu, obtenez que le Sacrifice Je l'Agneau que nous
attendons soit de nouveau et bientôt célébré sous les Dômes de
Sainte-Sophie. Restituez à l'unité les Sanctuaires de Kiow et de
Moscou, et après avoir soumis à la Croix l'orgueil du Croissant,
abaissez devant les Clefs de saint Pierre la majesté des Tzars, afin
qu'il n'y ait plus ni Scythe, ni Barbare, mais un seul pasteur.


Considérons
encore l'état du monde dans les jours qui précèdent l'arrivée du
Messie. Tout atteste que les prophéties qui l'annonçaient ont reçu leur
accomplissement. Non seulement le sceptre a été ôté de Juda, mais les
Semaines de Daniel tirent à leur fin. Les autres prédictions de
l'Ecriture, sur l'avenir du monde, se sont successivement vérifiées.
Tour à tour sont tombés les Empires des Assyriens, des Mèdes, des
Perses et des Grecs ; celui des Romains est parvenu à l'apogée de sa
force : il est temps qu'il cède la place à l'Empire éternel du Messie.
Cette progression a été prédite, et maintenant l'heure sonne où le
dernier coup va être frappé.

Le Seigneur aussi a dit, par un de ses Prophètes :

" Encore un peu de temps, et je remuerai le ciel et la terre, et
j'ébranlerai toutes les nations ; puis viendra le Désiré de tous les
peuples " (Aggée, II, 7.). Ainsi donc, ô Verbe éternel,
descendez. Tout est consommé. Les misères du monde sont parvenues à
leur comble ; les crimes de l'humanité sont montés jusqu'au ciel ; le
genre humain a été remué jusque dans ses fondements ; haletant, il n'a
plus de ressource qu'en vous, qu'il appelle sans vous connaître. Venez
donc: toutes les prédictions qui devaient retracer aux hommes les
caractères du Rédempteur, sont émises et promulguées. Il n'y a plus de
prophète dans Israël ; les oracles de la Gentilité se taisent. Venez
accomplir toutes choses : car la plénitude des temps est arrivée.


Vie des Saints - Page 2 Statue10
Statue de saint Nicolas. Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption.
Guadalajara. Espagne.

PRIÈRE POUR LE TEMPS DE L’AVENT

Bréviaire Mozarabe, Ier Dimanche de l'Avent, Capitule :

"
Ne dédaignez pas nos prières, Seigneur ! regardez et exaucez dans votre
clémence. La voix de notre ennemi nous jette dans le trouble ;
consolez-nous par l'Avènement sacré de votre Fils unique ; que la foi
nous donne des ailes, et semblables à la colombe, nous nous élèverons
en haut. Seigneur, éloignez-nous d'un siècle pervers, et gardez-nous
des filets de l'ennemi ; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen."

http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/12/05/6-decembre-saint-nicolas-de-patare-archeveque-de-myre-en-lyc.html
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MessageSujet: SAINT NICOLAS....   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 01:11

1. Saint Nicolas encor' moutard
Montrait ce qu'il ferait plus tard
Encor' dans l' ventre de sa mère
Il suçait la pin' de son père,

Zut! Merd'! Crénom de nom!
Saint Nicolas est un cochon.

2. Saint Nicolas dans son berceau
Bandais déjà comme un taureau;
Pour satisfair' tous ses caprices
Il enculait sa vieill' nourrice,

3. Saint Nicolas, à la cuisine,
Battait les oeufs avec sa pine;
Nom de Dieu! dit la cuisinière
Fous-la moi dans l' derrière,

4. Saint Nicolas à bicyclette
Ne faisait guèr' de kilomètres
Car sa longue pine qui traîne
Se prenait toujours dans la chaîne,

5. Saint Nicolas monte en ballon
Mais il avait l' systèm' trop long
Il était dans la stratosphère
Ses couill's pendaient toujours par terre,

6. Saint Nicolas monte en bateau
Et laiss' ses couill's flotter dans l'eau;
Il y avait plus d' dix mill' grenouilles
Qui lui suçaient la peau des couilles,

7. Saint Nicolas en chemin d' fer
Avait un b'soin à satisfaire
Il fout sa bite à la portière
Et il éborgne un' gard'-barrière,

8. Saint Nicolas à l'opéra
Avait grand envie d' fair' caca
Sans s' départir d'un' certain' morgue,
Il pétait pendant les points d'orgue,

9. Saint Nicolas du haut d'un toit,
S' foutait des touch's à tour de bras;
La servant' qui était sur le seuil(e)
Reçut tout' la décharg' dans l'oeil(e),

10. Saint Nicolas devant Carthage
Aux Romains donna l'avantage,
Posant sa bit' sur un trépied
Il s'en servait comm' d'un bélier,

11. Saint Nicolas à Sainte Gudule
Se conduisait comme un' crapule,
Malgré les efforts d' la police
Il y enculait le vieux Suisse

12. À la bataille de Zamora
Saint Nicolas n'y était pas
On le trouva dans le déser(e)t
Qui enculait les dromadaires

13. Saint Nicolas à l'Alcazar
Voulut montrer tout son bazar;
Mais soudain survint la patrouille
Qui lui fit rentrer ses gross's couilles

14. Saint Nicolas dans son cercueil
Bandait encore avec orgueil;
Avec sa bite en arc de cercle
Il en soul'vait mêm' le couvercle

15. Trois quarts de siècle après sa mort
Saint Nicolas bandait encore
Il n'avait plus que son squelette
Mais il avait toujours sa quette.




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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 11:11

Le temps de l'avant, c'est le temps avant l'érection du pénis de belzébuth (la sainte religion catholique)

La seule chose de sainte dans cette religion débile, c'est quand elle disparait. C'est comme les coups de marteau sur la tête, ça fait du bien quand on arrète.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 12:11

¥_zed_¥ a écrit:
Le temps de l'avant, c'est le temps avant l'érection du pénis de belzébuth (la sainte religion catholique)

La seule chose de sainte dans cette religion débile, c'est quand elle disparait. C'est comme les coups de marteau sur la tête, ça fait du bien quand on arrète.

continue zed, tu es très intelligent, et puis étant Chrétien tu sais que tu ne risques pas la décapitation avec moi.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 15:54

moussa abd al nour a écrit:
¥_zed_¥ a écrit:
Le temps de l'avant, c'est le temps avant l'érection du pénis de belzébuth (la sainte religion catholique)

La seule chose de sainte dans cette religion débile, c'est quand elle disparait. C'est comme les coups de marteau sur la tête, ça fait du bien quand on arrète.

continue zed, tu es très intelligent, et puis étant Chrétien tu sais que tu ne risques pas la décapitation avec moi.

TRÈS CHER MOÏSE,
Alias "Moussaraser"

Dans la rubrique "LA VIE DES SEINS" cette missive est la nº 33 (mort de qui vous savez).

Si d'aventure tu ne maîtrisais pas les chiffres arabes, il te resterait la possibilité d'afficher ce nombre différemment ce qui donnerait :


Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956 Vie des Saints - Page 2 806956

soit 33 soupapes !!!! Vie des Saints - Page 2 806956
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 16:09

Lawrence a écrit:
moussa abd al nour a écrit:
¥_zed_¥ a écrit:
Le temps de l'avant, c'est le temps avant l'érection du pénis de belzébuth (la sainte religion catholique)

La seule chose de sainte dans cette religion débile, c'est quand elle disparait. C'est comme les coups de marteau sur la tête, ça fait du bien quand on arrète.

continue zed, tu es très intelligent, et puis étant Chrétien tu sais que tu ne risques pas la décapitation avec moi.

TRÈS CHER MOÏSE,
Alias "Moussaraser"

Dans la rubrique "LA VIE DES SEINS" cette missive est la nº 33 (mort de qui vous savez).

Si d'aventure tu ne maîtrisais pas les chiffres arabes, il te resterait la possibilité d'afficher ce nombre différemment ce qui donnerait :


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soit 33 soupapes !!!! Vie des Saints - Page 2 806956


regardez quel monde vos semblables ont fabriqués.

du temps de la France Catholique on pouvait laisser les portes et les fenetres de sa maison ouvertes.
de meme pour sa voiture, on pouvait laisser son vélo dehors sans aucun risque qu'il soit volé,les femmes pouvaient se ballader tranquillement, meme la nuit.

on respectait les anciens.

et aujourd'hui c'est quoi la France?

c'est quoi ce pays qui s'est renié?

si t'as un cerveau, tu comprendras.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 17:43

du temps de la France Catholique on pouvait laisser les portes et les fenetres de sa maison ouvertes


[b]Meme les protestants?????
jocolor
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 18:18

36 -


http://www.abbaye-keur-moussa.org/


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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty6/12/2008, 21:20

BRANMAKMORN06 a écrit:
du temps de la France Catholique on pouvait laisser les portes et les fenetres de sa maison ouvertes


[b]Meme les protestants?????
jocolor

là encore tu repetes betement.

Protestantisme:

http://www.christ-roi.net/index.php/Protestantisme

LA TOLERANCE PROTESTANTE

http://www.christ-roi.net/index.php/L%27Eglise_catholique_est_intol%C3%A9rante_alors_que_la_%22r%C3%A9forme%22_protestante_a_apport%C3%A9_au_monde_un_bien_inappr%C3%A9ciable:_la_tol%C3%A9rance_religieuse...
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty7/12/2008, 20:01

7 décembre. Saint Ambroise, archevêque de Milan, docteur de l'Eglise. 397.






- Saint Ambroise, archevêque de Milan, docteur de l'Eglise. 397. " Ecce examen apum in ore leonis erat, ac favus mellis."
"
On eût dit un lion redoutable, mais généreux, dont la bouche éloquente
distillait le miel le plus exquis, tout en confondant d'une voix
foufroyante l'impiété des méchants."

Judic., XIV, 8.

Vie des Saints - Page 2 Maitre10
Maître de Burgo de Osma. XVe.

Cet illustre Pontife figure dignement sur le Cycle catholique, à côté
du grand Evoque de Myre. Celui-ci a confessé, à Nicée, la divinité du
Rédempteur des hommes ; celui-là, dans Milan, a été en butte à toute la
fureur des Ariens, et par son courage invincible, il a triomphé des
ennemis du Christ. Qu'il unisse donc sa voix de Docteur à celle de
saint Pierre Chrysologue, et qu'il nous annonce les grandeurs et les
abaissements du Messie. Mais telle est en particulier la gloire
d'Ambroise, comme Docteur, que si. entre les brillantes lumières de
l'Eglise latine, quatre illustres Maîtres de la Doctrine marchent en
tête du cortège des divins interprètes de la Foi, le glorieux Pontife
de Milan complète, avec Grégoire, Augustin et Jérôme, ce nombre
mystique.

Ambroise doit l'honneur d'occuper sur le Cycle une
si noble place en ces jours, à l'antique coutume de l'Eglise qui, aux
premiers siècles, excluait du Carême les fêtes des Saints. Le jour de
sa sortie de ce monde et de son entrée au ciel fut le quatre Avril ;
or, l'anniversaire de cet heureux trépas se rencontre, la plupart du
temps, dans le cours de la sainte Quarantaine : on fut donc contraint
de faire choix d'un autre jour dans l'année, et le sept Décembre,
anniversaire de l'Ordination épiscopale d'Ambroise, se recommandait de
lui-même pour recevoir la fête annuelle du saint Docteur.

Au
reste, le souvenir d'Ambroise est un des plus doux parfums dont pût
être embaumée la route qui conduit à Bethléhem. Quelle plus glorieuse,
ci en même temps quelle plus charmante mémoire que celle de ce saint et
aimable Evêque, en qui la force du lion s'unit à la douceur de la
colombe ? En vain les siècles ont passé sur cette mémoire : ils n'ont
fait que la rendre plus vive et plus chère.

Vie des Saints - Page 2 Brevia10
Bréviaire à l'usage de Besançon. XVe.

Comment pourrait-on oublier ce jeune gouverneur de la Ligurie et de
l'Emilie, si sage, si lettré, qui fait son entrée à Milan, encore
simple catéchumène, et se voit tout à coup élevé, aux acclamations du
peuple fidèle, sur le trône épiscopal de celte grande ville ? Et ces
beaux présages de son éloquence enchanteresse, dans l'essaim d'abeilles
qui, lorsqu'il dormait un jour, encore enfant, sur les gazons du jardin
paternel, l'entoura et pénétra jusque dans sa bouche, comme pour
annoncer la douceur de sa parole ! et cette gravité prophétique avec
laquelle l'aimable adolescent présentait sa main à baiser à sa mère et
à sa sœur, parce que, disait-il, cette main serait un jour celle d'un
Evêque !

Mais quels combats attendaient le néophyte de Milan,
sitôt régénéré dans l'eau baptismale, sitôt consacré prêtre et pontife
! Il lui fallait se livrer sans retard à l'étude assidue des saintes
lettres, pour accourir docteur à la défense de l'Eglise attaquée dans
son dogme fondamental par la fausse science des Ariens ; et telle fut
en peu de temps la plénitude et la sûreté de sa doctrine que, non
seulement elle opposa un mur d'airain aux progrès de l'erreur
contemporaine, mais encore que les livres écrits par Ambroise
mériteront d'être signalés par l'Eglise, jusqu'à la fin des siècles,
comme l'un des arsenaux de la vérité.

Mais l'arène de la
controverse n'était pas la seule où dût descendre le nouveau docteur ;
sa vie devait être menacée plus d'une fois par les sectateurs de
l'hérésie qu'il avait confondue. Quel sublime spectacle que celui de
cet Evêque bloqua dans son église par les troupes de l'impératrice
Justine, et gardé au dedans, nuit et jour, par son peuple ! Quel
pasteur ! Quel troupeau ! Une vie dépensée tout entière pour la cité et
la province avait valu à Ambroise cette fidélité et cette confiance de
la part de son peuple. Par son zèle, son dévouement, son constant oubli
de lui-même, il était l'image du Christ qu'il annonçait.

Vie des Saints - Page 2 Hexaem10
Hexaemeron. Ardennes. XIIe.

Au milieu des périls qui l'environnent, sa grande âme demeure calme et
tranquille. C'est ce moment même qu'il choisit pour instituer, dans
l'Eglise de Milan, le chant alternatif des Psaumes. Jusqu'alors la voix
seule du lecteur faisait entendre du haut d'un ambon le divin Cantique
; il n'a fallu qu'un moment pour organiser en deux chœurs l'assistance,
ravie de pouvoir désormais prêter sa voix aux chants inspirés du royal
Prophète. Née ainsi au fort de la tempête, au milieu d'un siège
héroïque, la psalmodie alternative est désormais acquise aux peuples
fidèles de l'Occident.

Rome adoptera l'institution d'Ambroise,
et cette institution accompagnera l'Eglise jusqu'à la fin des siècles.
Durant ces heures de lutte, le grand Evêque a encore un don à faire à
ces fidèles catholiques qui lui ont fait un rempart de leurs corps. Il
est poète, et souvent il a chanté dans des vers pleins de douceur et de
majesté les grandeurs du Dieu des chrétiens et les mystères du salut de
l'homme. Il livre à son peuple dévoué ces nobles hymnes qui n'étaient
pas destinées à un usage public, et bientôt les basiliques de Milan
retentissent de leur mélodie. Elles s'étendront plus tard à l'Eglise
latine tout entière ; à l'honneur du saint Evêque qui ouvrit ainsi une
des plus riches sources de la sainte Liturgie, on appellera longtemps
un Ambrosien ce que, dans la suite, on a désigné sous le nom d'Hymne,
et l'Eglise romaine acceptera dans ses Offices ce nouveau mode de
varier la louange divine, et de fournir à l'Epouse du Christ un moyen
de plus d'épancher les sentiments qui l'animent.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty7/12/2008, 20:02

Ainsi donc,
notre chant alternatif des Psaumes, nos Hymnes elles-mêmes sont autant
de trophées de la victoire d'Ambroise. Il avait été suscité de Dieu,
non seulement pour son temps, mais pour les âges futurs. C'est ainsi
que l'Esprit-Saint lui donna le sentiment du droit chrétien avec la
mission de le soutenir, dès cette époque où le paganisme abattu
respirait encore, où le césarisme en décadence conservait encore trop
d'instincts de son passé.
Ambroise veillait appuyé sur l'Evangile.
Il n'entendait pas que l'autorité impériale pût à volonté livrer aux
Ariens, pour le bien de la paix, une basilique où s'étaient réunis les
catholiques. Pour défendre l'héritage de l'Eglise, il était prêt à
verser son sang. Des courtisans osèrent l'accuser de tyrannie auprès du
prince. Il répondit :
" Non ; les évêques ne sont pas des tyrans, mais c'est de la part des tyrans qu'ils ont eu souvent à souffrir."
L'eunuque Calligone, chambellan de Valentinien II, osa dire à Ambroise :
" Comment, moi vivant, tu oses mépriser Valentinien ! Je te trancherai la tête.
-
Que Dieu te le permette ! répondit Ambroise : je souffrirai alors ce
que souffrent les évêques ; et toi tu auras a fait ce que savent faire
les eunuques."


Vie des Saints - Page 2 Saint_28
Saint Augustin, saint Grégoire, saint Jérôme et saint Ambroise. Pier Francesco Sacchi. XVIe.

Cette noble constance dans la défense des droits de l'Eglise avait paru
avec plus d'éclat encore, lorsque le Sénat romain, ou plutôt la
minorité du Sénat restée païenne, tenta, à l'instigation du Préfet de
Rome Symmaque, d'obtenir le rétablissement de l'autel de la Victoire au
Capitole, sous le vain prétexte d'opposer un remède aux désastres de
l'empire. Ambroise qui disait : " Je déteste la religion des Nérons ",
s'opposa comme un lion à cette prétention du polythéisme aux abois.
Dans d'éloquents mémoires à Valentinien, il protesta contre une
tentative qui avait pour but d'amener un prince chrétien à reconnaître
des droits à l'erreur, et de faire reculer les conquêtes du Christ,
seul maître des peuples. Valentinien se rendit aux vigoureuses
remontrances de l'Evêque qui lui avait appris " qu'un empereur chrétien ne devait savoir respecter que l'autel du Christ ",
et ce prince répondit aux sénateurs païens qu'il aimait Rome comme sa
mère, mais qu'il devait obéir à Dieu comme à l'auteur de son salut.

On peut croire que si les décrets divins n'eussent irrévocablement
condamné l'empire à périr, des influences comme celles d'Ambroise,
exercées sur des princes d'un cœur droit, l'auraient préservé de la
ruine. Sa maxime était ferme ; mais elle ne devait être appliquée que
dans les sociétés nouvelles qui surgirent après la chute de l'empire,
et que le Christianisme constitua à son gré. Il disait donc :
"
Il n'est pas de titre plus honorable pour un Empereur que celui de Fils
de l'Eglise. L'Empereur est dans l'Eglise ; il n'est pas au-dessus
d'elle."


Quoi de plus touchant que le patronage exercé
avec tant de sollicitude par Ambroise sur le jeune Empereur Gratien,
dont le trépas lui fit répandre tant de larmes ! Et Théodose, cette
sublime ébauche du prince chrétien, Théodose, en faveur duquel Dieu
retarda la chute de l'Empire, accordant constamment la victoire à ses
armes, avec quelle tendresse ne fut-il pas aimé de l'évêque de Milan ?
Un jour, il est vrai, le César païen sembla reparaître dans ce fils de
l'Eglise ; mais Ambroise, par une sévérité aussi inflexible qu'était
profond son attachement pour le coupable, rendit son Théodose à
lui-même et à Dieu.
" Oui, dit le saint Evêque, dans l'éloge
funèbre d'un si grand prince, j’ai aimé cet homme qui préféra à ses
flatteurs celui qui le réprimandait. Il jeta à terre tous les insignes
de la dignité impériale, il pleura publiquement dans l'Eglise le péché
dans lequel on l'avait perfidement entraîné, il en implora le pardon
avec larmes et gémissements. De simples particuliers se laissent
détourner par la honte, et un Empereur n'a pas rougi d'accomplir la
pénitence publique ; et désormais, pas un seul jour ne s'écoula pour
lui sans qu'il eût déploré sa faute."

Qu'ils sont beaux dans le
même amour de la justice, ce César et cet Evêque ! le César soutient
l'Empire prêt à crouler, et l'Evêque soutient le César.

Vie des Saints - Page 2 Les_ab10
Les abeilles se penchent sur saint Ambroise nouveau né.
Legenda aura. Bx J. de Voragine. Richard de Montbaston. XIVe.

Mais que l'on ne croie pas qu'Ambroise n'aspire qu'aux choses élevées
et retentissantes. Il sait être le pasteur attentif aux moindres
besoins des brebis de son troupeau. Nous avons sa vie intime écrite par
son diacre Paulin. Ce témoin nous révèle qu'Ambroise, lorsqu'il
recevait la confession des pécheurs, versait tant de larmes qu'il
entraînait à pleurer avec lui celui qui était venu découvrir sa faute. " Il semblait, dit le biographe, qu'il fût tombé lui-même avec celui qui avait failli."
On sait avec quel touchant et paternel intérêt il accueillit Augustin
captif encore dans les liens de l'erreur et des passions ; et qui
voudra connaître Ambroise, peut lire dans les Confessions de l'évêque
d'Hippone les épanchements de son admiration et de sa reconnaissance.
Déjà Ambroise avait accueilli Monique, la mère affligée d'Augustin ; il
l'avait consolée et fortifiée par l'espérance du retour de son fils. Le
jour si ardemment désiré arriva; et ce fut la main d'Ambroise qui
plongea dans les eaux purifiantes du baptême celui qui devait être le
prince des Docteurs.

Un cœur aussi fidèle à ses affections ne
pouvait manquer de se répandre sur ceux que les liens du sang lui
avaient attachés. On sait l'amitié qui unit Ambroise à son frère
Satyre, dont il a raconté les vertus avec l'accent d'une si émouvante
tendresse dans le double éloge funèbre qu'il lui consacra. Marcelline
sa sœur ne fut pas moins chère à Ambroise. Dès sa première jeunesse, la
noble patricienne avait dédaigné le monde et ses pompes. Sous le voile
de la virginité qu'elle avait reçu da mains du pape Libère, elle
habitait Rome au sein de la famille.

Vie des Saints - Page 2 Eccles10
Ecclésiastiques dont saint Ambroise s'opposant à des hérésiarques.
Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.

Mais l'affection d'Ambroise ne connaissait pas de distances ; ses
lettres allaient chercher la servante de Dieu dans son mystérieux
asile. Il n'ignorait pas quel zèle elle nourrissait pour l'Eglise, avec
quelle ardeur elle s'associait à toute les œuvres de son frère, et
plusieurs des lettre qu'il lui adressait nous ont été conservées. On es
ému en lisant seulement la suscription de ces épîtres : " Le frère à la sœur ", ou encore : " A Marcelline ma sœur, plus chère à moi que mes yeux et ma vie ".
Le texte de la lettre vient ensuite, rapide, animé, comme les luttes
qu'il retrace. Il en est une qui fut écrite dans les heures même où
grondait l'orage, pendant que le courageux pontife était assiégé dans
sa basilique par les troupes de Justine. Ses discours au peuple de
Milan, ses succès comme ses épreuves, les sentiments héroïques de son
âme épiscopale, tout se peint dans ces fraternelles dépêches, tout y
révèle la force et la sainteté du lien qui unit Ambroise et Marcelline.
La basilique Ambrosienne garde encore le tombeau du frère et celui de
la sœur ; sur l'un et l'autre chaque jour le divin Sacrifice est offert.


Tel fut Ambroise, dont Théodose disait un jour : " Il n'y a qu'un évêque au monde ".
Glorifions l'Esprit-Saint qui a daigné produire un type aussi sublime
dans l'Eglise, et demandons au saint Pontife qu'il daigne nous obtenir
une part à cette foi vive, à cet amour si ardent qu'il témoigne dans
ses suaves et éloquents écrits envers le mystère de la divine
Incarnation. En ces jours qui doivent aboutir à celui où le Verbe fait
chair va paraître, Ambroise est l'un de nos plus puissants
intercesseurs.

Vie des Saints - Page 2 Les_do10
Les docteurs de l'Eglise dont saint Ambroise.

Illustration de présentation de La Cité de Dieu de saint Augustin. XVe.



Sa
piété envers Marie nous apprend aussi quelle admiration et quel amour
nous devons avoir pour la Vierge bénie. Avec saint Ephrem, l'évêque de
Milan est celui des Pères du siècle qui a le plus vivement exprimé les
grandeurs du ministère et de la personne de Marie. II a tout connu,
tout ressenti, tout témoigné. Marie exempte par grâce de toute tache de
péché, Marie au pied de la Croix s'unissant à son fils pour le salut du
genre humain, Jésus ressuscité apparaissant d'abord à sa mère, et tant
d'autres points sur lesquels Ambroise est l'écho de la croyance
antérieure, lui donnent un des premiers rangs parmi les témoins de la
tradition sur les mystères de la Mère de Dieu.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty7/12/2008, 20:03

Cette tendre
prédilection pour Marie explique l'enthousiasme dont Ambroise est
rempli pour la virginité chrétienne, dont il mérite d'être considéré
comme le Docteur spécial. Aucun des Pères ne l'a égalé dans le charme
et l'éloquence avec lesquels il a proclamé la dignité et la félicité
des vierges. Quatre de ses écrits sont consacrés à glorifier cet état
sublime, dont le paganisme expirant essayait encore une dernière
contrefaçon dans ses vestales, recrutées au nombre de sept, comblées
d'honneurs et de richesses, et déclarées libres après un temps.
Ambroise leur oppose l'innombrable essaim des vierges chrétiennes,
remplissant le monde entier du parfum de leur humilité, de leur
constance et de leur désintéressement. Mais sur un tel sujet sa parole
était plus attrayante encore que sa plume, et l'on sait, par les récits
contemporains, que, dans les villes qu'il visitait et où sa voix devait
se faire entendre, les mères retenaient leurs filles à la maison, dans
la crainte que les discours d'un si saint et si irrésistible séducteur
ne leur eussent persuadé de n'aspirer plus qu'aux noces éternelles.

Extraits de la Légende dorée du Bx Jacques de Voragine, d'après la vie de saint Ambroise par Paulin, son secrétaire :

Ambroise vient de ambre,
qui est une substance odoriférante et précieuse. Or, saint Ambroise fut
précieux à l’Eglise et il répandit une bonne odeur par ses paroles et
ses actions. Ou bien Ambroise vient de ambre et de sios, qui veut dire Dieu,
comme l’ambre de Dieu ; car Dieu par Ambroise répand partout une odeur
semblable à celle de l’ambre. Il fut et il est la bonne odeur de Notre
Seigneur Jésus-Christ en tout lieu. Ambroise peut venir encore de ambor, qui signifie père des lumières et de sior, qui veut dire petit
; parce qu'il fut le père de beaucoup de fils par la génération
spirituelle, parce qu'il fut lumineux dans l’exposition de la sainte
Ecriture, et parce qu'il fut petit dans ses habitudes humbles.
Le glossaire dit : ambrosius
signifie odeur ou saveur de Notre Seigneur Jésus-Christ ; ambroisie
céleste, nourriture des anges ; ambroise, rayon céleste de miel. Car
saint Ambroise fut une odeur céleste par une réputation odoriférante;
une saveur, par la contemplation intérieure ; il fut un rayon céleste
de miel par son agréable interprétation des Ecritures; et une
nourriture angélique, parce qu'il mérita de jouir de la gloire. Sa vie
fut écrite à saint Augustin par saint Paulin, évêque de Nole.

Vie des Saints - Page 2 L_empe10
L'empereur Théodose reçoit son pardon de saint Ambroise.


Pierre Subleyras. XVIIIe.




Ambroise
était fils d'Ambroise, préfet de Rome. Il avait été mis en son berceau
dans la salle du prétoire ; il y dormait, quand un essaim d'abeilles
survint tout a coup et couvrit de telle sorte sa figure et sa bouche
qu'il semblait entrer dans sa ruche et en sortir. Les abeilles prirent
ensuite leur vol et s'élevèrent en l’air à une telle hauteur que oeil
humain n'était capable de les distinguer.
Son père fut frappé de ce fait et dit :
" Si ce petit enfant vit, ce sera quelque chose de grand."

Parvenu à l’adolescence, en voyant sa mère et sa soeur, qui avait
consacré à Dieu leur virginité, embrasser la main des prêtres, il
offrit en se jouant sa droite à sa soeur en l’assurant qu'elle devait
en faire autant. Mais elle le lui refusa comme à un enfant et à
quelqu'un qui ne sait ce qu'il dit.
Après avoir appris les belles
lettres à Rome, il plaida avec éclat des causes devant le tribunal, et
fut envoyé par l’empereur Valentinien pour prendre le gouvernement des
provinces de la Ligurie et de l’Emilie. Il vint à Milan alors que le
siège épiscopal était vacant ; le peuple s'assembla pour choisir un
évêque : mais une grande sédition s'éleva entre les ariens et les
catholiques sur le choix du candidat ; Ambroise y vint pour apaiser la
sédition, quand tout à coup se fit entendre la voix d'un enfant qui
s'écria :
" Ambroise évêque !"
Alors à l’unanimité ;
tous s'accordèrent à acclamer Ambroise évêque. Quand il eut vu cela,
afin de détourner l’assemblée de ce choix qu'elle avait fait de lui, il
sortit de l’église, monta sur son tribunal et, contre sa coutume, il
condamna à des tourments ceux qui étaient accusés. En le voyant agir
ainsi, le peuple criait néanmoins :
" Que ton péché retombe sur nous !"
Alors il fut bouleversé et rentra chez lui. Il voulut faire profession
de philosophe : mais afin qu'il ne réussît pas on le fit révoquer. Il
fit entrer chez lui publiquement des femmes de mauvaise vie, afin qu'en
les voyant le peuple revînt sur son élection ; mais considérant qu'il
ne venait pas à ses fins, et que le peuple criait toujours : " Que ton péché retombe sur nous !",
il conçut la pensée de prendre la fuite au milieu de la nuit. Et au
moment où il se croyait sur le bord du Tésin, il se trouva, le matin, à
une porte de Milan, appelée la porte de Rome.
Quand on l’eut
rencontré, il fut gardé à vue par le peuple. On adressa un rapport au
très clément empereur Valentinien, qui apprit avec la plus grande joie
qu'on choisissait pour remplir les fonctions du sacerdoce ceux qu'il
avait envoyés pour être juges.

Vie des Saints - Page 2 Mort_d10
Mort de Rufin prévôt de l'empereur Théodose.


Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.




Le
préfet Probus était dans l’allégresse de voir accomplir en saint
Ambroise la parole qu'il lui avait dite alors qu'il lui donnait ses
pouvoirs lors de son départ :
" Allez, agissez comme un évêque plutôt que comme un juge."
Le rapport était encore chez l’empereur, quand Ambroise se cacha
derechef, mais on le trouva. Comme il n'était que catéchumène, il fut
baptisé et huit jours après il fut installé sur la chaire épiscopale.
Quatre ans après, il alla à Rome, et comme sa soeur, qui était
religieuse, lui baisait la main, il lui dit en souriant :
" Voilà ce que je te disais ; tu baises la main du prêtre."

Etant allé dans une ville pour ordonner un évêque, à l’élection duquel
l’impératrice Justine et d'autres hérétiques s'opposaient, en voulant
que quelqu'un de leur secte fût promu, une vierge du parti des Ariens,
plus insolente que les autres, monta au tribunal et saisit saint
Ambroise par son vêtement, dans l’intention de l’entraîner du côté où
étaient les femmes, afin que, saisi par elles, il fût chassé de
l’église honteusement.
Ambroise lui dit :
" Encore que je
sois indigne d'être revêtu de la dignité sacerdotale, il ne vous
appartient cependant point de porter les mains sur tel prêtre que ce
soit. Et, vous devez craindre le jugement de Dieu de peur :qu'il né
vous en arrive malheur."

Ce mot se trouva vérifié, car, le jour
suivant, cette fille mourut. Saint Ambroise accompagna son corps
jusqu'au lieu de la sépulture, rendant ainsi un bienfait pour un
affront. Cet événement jeta l’épouvante partout.

Vie des Saints - Page 2 Saint_29
Saint Augustin sacré par saint Ambroise.


Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.




Après
cela, il revint à Milan oit l’impératrice Justine lui tendit une foule
d'embûches, en excitant le peuple contre le saint par ses largesses et
par les honneurs qu'elle accordait. On cherchait tous les moyens de
l’envoyer en exil, au point qu'un homme plus malheureux que les autres
s'était laissé emporter à un degré de fureur telle qu'il avait loué une
maison auprès de l’église et y tenait un char tout prêt pour, sur
l’ordre de Justine, le traîner plus rapidement en exil.

Mais,
par un jugement de Dieu, le jour même qu'il pensait se saisir de lui,
il fut emmené de la même maison lui-même en exil avec le même char. Ce
qui n'empêcha pas saint Ambroise de lui fournir tout ce qui était
nécessaire à sa subsistance, rendant ainsi le bien pour le mal. Il
composa le chant et l’office de l’église de Milan. En ce temps-là il y
avait à Milan un grand nombre de personnes obsédées par le démon,
criant à haute voix qu'elles, étaient tourmentées par saint Ambroise.
Justine et bon nombre d'Ariens qui vivaient ensemble disaient
qu'Ambroise se procurait des hommes à prix d'argent pour dire
faussement qu'ils étaient maltraités par des esprits immondes, et
qu'ils étaient tourmentés par Ambroise.
Alors tout à coup, un arien qui se trouvait là fut saisi par le démon et se jeta au milieu de l’assemblée en criant :
" Puissent-ils être tourmentés comme je le suis, ceux qui ne croient pas à Ambroise."
Mais les ariens confus tuèrent cet homme en le noyant dans une piscine.
Un hérétique, homme très subtil dans la dispute, dur, et qu'on ne
pouvait convertir à la foi, entendant prêcher saint Ambroise, vit un
ange qui disait à l’oreille du saint les paroles qu'il adressait au
peuple. A cette vue, il se mit à défendre la foi qu'il persécutait.

Vie des Saints - Page 2 Saint_30
Saint Ambroise devant Justine.


Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.




Un
aruspice conjurait les démons et les envoyait pour nuire à saint
Ambroise ; mais les démons revenaient en disant qu'ils ne pouvaient
approcher de sa personne, ni même avancer auprès des portes de sa
maison, parce qu'un feu infranchissable entourait l’édifice entier en
sorte qu'ils étaient brûlés quoiqu'ils se plaçassent au loin. Il arriva
que ce même devin étant condamné aux tourments par le juge pour divers
maléfices, criait qu'il était tourmenté davantage encore par Ambroise.
Le démon sortit d'un démoniaque qui entrait dans Milan, mais il rentra
en lui quand il quitta la ville. On en demanda la cause au démon : il
répondit qu'il craignait Ambroise.
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty7/12/2008, 20:05

Un autre, entra une nuit
dans la chambre du saint pour le tuer avec une épée : c'était Justine
qui l’y avait poussé par ses prières et par son argent ; mais au moment
qu'il levait l’épée pour le frapper, sa main se sécha. Les habitants de
Thessalonique avaient insulté l’empereur Théodose, celui-ci leur
pardonna à la prière de saint Ambroise ; mais la malignité des
courtisans s'emparant de l’affaire, beaucoup de personnes furent tuées
par l’ordre du prince, à l’insu du saint.
Aussitôt qu'Ambroise en
eut eu connaissance, il refusa à Théodose l’entrée de l’église. Comme
celui-ci lui disait que David avait commis un adultère et un homicide,
le saint répondit :
" Vous l’avez imité dans ses. fautes, imitez-le dans son repentir."
Ces paroles furent reçues de si bonne grâce par le très clément
empereur qu'il ne refusa pas de se soumettre à une sincère pénitence.

Un démoniaque se mit à crier qu'il était tourmenté par Ambroise. Le saint lui dit :
"
Tais-toi, diable, car ce n'est pas Ambroise qui te tourmente, c'est ton
envie, tu vois des hommes monter d'où tu as été précipité honteusement
mais Ambroise ne sait point prendre d'orgueil."

Et le possédé se tut à l’instant.

Vie des Saints - Page 2 L_inve10


L'invention des reliques de saint Protais et saint Gervais par


saint Ambroise après qu'ils lui soit apparu en songe.


Philippe de Champaigne. XVIIe.






Une
fois que saint Ambroise allait par la ville, quelqu'un tomba et resta
étendu par terre ; un homme qui le vit se mit à rire. Ambroise lui dit :
" Vous qui êtes debout, prenez garde de tomber aussi."
A ces mots cet homme fit une chute et regretta bien de s'être moqué de l’autre.
Une fois, saint Ambroise vint intercéder en faveur de quelqu'un,
Macédonius, maître des offices ; mais ayant trouvé fermées les portes
de son palais et ne pouvant entrer, il dit :
" Tu viendras à ton
tour à l’église et tu ne pourras y entrer, quoique les portes n'en
soient pas fermées, et qu'elles soient toutes grandes ouvertes."
Après un certain laps de temps, Macédonius, par crainte de ses ennemis,
s'enfuit à l’église, mais il ne put en trouver l’entrée, quoique les
portes fussent ouvertes.

L'abstinence du saint évêque était si
rigoureuse qu'il jeûnait tous les jours, excepté le samedi, le dimanche
et les principales fêtes. Il faisait de si abondantes largesses qu'il
donnait tout ce qu'il pouvait avoir aux églises et aux pauvres, et ne
gardait rien pour lui. Il était rempli d'une telle compassion que si
quelqu'un venait lui confesser ses péchés, il pleurait avec une
amertume telle, que le pécheur était forcé lui-même de pleurer.

Son humilité et son amour du travail allaient au point de lui faire
écrire lui-même de sa propre main les livres qu'il composait, à moins
qu'il n'eût été malade gravement. Sa piété et sa douceur étaient si
grandes que quand on lui annonçait la mort d'un saint prêtre ou d'un
évêque, il versait des larmes tellement amères qu'il était presque
inconsolable. Or, comme on lui demandait pourquoi il pleurait ainsi les
saints personnages qui allaient au ciel, il disait :
" Ne croyez
pas que je pleure de les voir partir, mais de les voir me prévenir : en
outre, il est difficile de trouver quelqu'un digne de remplir de
pareilles fonctions."


Vie des Saints - Page 2 Appari10
Apparition de saint Ambroise à la bataille de Milan.
Maître de La Pala Sforzesca. XVe.

Sa constance et sa force d'âme étaient telles qu'il ne flattait ni
l’empereur, ni les princes, dans leurs désordres, mais qu'il les
reprenait hautement et sans relâche. Un homme avait commis un crime
énorme et avait, été amené à saint Ambroise qui dit :
" Il faut le livrer à Satan pour mortifier sa chair, de peur qu'il n'ait l’audace de, commettre encore de pareils crimes."
Au même moment, comme il avait encore ces mots à la bouche l’esprit immonde le déchira.

On rapporte qu'une fois saint Ambroise allant à Rome reçut
l’hospitalité dans une maison de campagne en Toscane, chez un homme
excessivement riche, auprès duquel il s'informa avec intérêt de sa
position.
" Ma position, lui répondit cet homme, a toujours été
accompagnée de bonheur et de gloire. Voyez en effet, je regorge de
richesses, j'ai des esclaves et des domestiques en grand nombre, je
possède une nombreuse famille de fils et de neveux, tout m’a toujours
réussi à souhait ; jamais d'adversité, jamais de tristesse."

En entendant cela Ambroise fut saisi de stupeur et dit à ceux qui l’accompagnaient :
"
Levons-nous, fuyons d'ici au plus vite ; car e Seigneur n'est pas dans
cette maison. Hâtez-vous, mes enfants, hâtez-vous ; n'apportez aucun
retard dans votre fuite ; de crainte que la vengeance divine ne nous
saisisse ici et qu'elle ne nous enveloppe tous dans leurs péchés."

Ils sortirent et ils n'étaient pas encore éloignés que la terre
s'entr'ouvrit subitement, et engloutit cet homme avec tout ce qui lui
appartenait, jusqu'à n'en laisser autan vestige. A cette vue saint
Ambroise dit :
" Voyez, mes frères, comme Dieu traite avec
miséricorde quand il donne ici-bas des adversités, et comme il est
sévère et menaçant quand il accorde une suite ininterrompue de
prospérités."

On raconte qu'en ce même lieu, il reste une fosse très profonde existant encore aujourd'hui comme témoignage de ce fait.

Saint Ambroise voyant l’avarice, qui est la racine de tous les maux,
s'accroître de plus en plus dans les hommes et surtout dans ceux qui
étaient constitués en dignité, chez lesquels tout était vénal, comme
aussi dans ceux qui exerçaient les fonctions du saint ministère, il
pleura beaucoup et pria avec les plus grandes instances d'être délivré
des embarras du siècle.
Dans la joie,qu'il ressentit d'avoir obtenu
ce qu'il demandait, il révéla à ses frères qu'il serait avec eux
jusqu'au dimanche de la Résurrection. Peu de jours avant d'être forcé à
garder le lit, comme il dictait à son secrétaire l’explication du
Psaume XLIIIe, tout à coup à la vue de ce secrétaire, une manière de
feu léger couvrit sa tête et peu à peu entra dans sa bouche comme un
propriétaire entre dans sa maison.
Alors sa figure devint blanche
comme la neige ; mais bientôt après elle reprit son teint accoutumé. Ce
jour-là même il cessa d'écrire et de dicter, en sorte qu'il ne put
terminer le Psaume.

Vie des Saints - Page 2 La_mor10
La mort de saint Ambroise. Boullogne l'Aîné. XVIIe.

Or, peu de jours après, sa faiblesse augmenta ; alors le comte
d'Italie, qui se trouvait à Milan, convoqua tous les nobles en disant
qu'après la mort d'un si grand homme, il y avait lieu de craindre que
l’Italie ne vînt à déchoir, et il pria l’assemblée de se transporter
auprès du saint pour le conjurer d'obtenir du Seigneur de vivre encore
l’espace d'une année.
Quand saint Ambroise les eut entendus, il leur répondit :
"
Je n'ai point vécu parmi vous de telle sorte que j'aie honte de vivre,
ni ne crains point de mourir, car nous avons un bon maître."

Dans le même temps quatre de ses diacres, qui s'étaient réunis
ensemble, se demandaient l’un à l’autre quel serait celui qui
mériterait d'être évêque après sa mort: ils se trouvaient assez loin du
lit ou le saint était couché, et ils avaient prononcé tout bas le nom
de Simplicien ; c'était à peine s'ils pouvaient s'entendre eux-mêmes.
Ambroise tout éloigné qu'il fût cria par trois fois :
" Il est vieux, mais il est bon."

En entendant cela les diacres effrayés prirent la fuite, et après la
mort d'Ambroise ils n'en choisirent pas d'autre que Simplicien. Il vit,
auprès du lieu où il était couché, Notre Seigneur Jésus-Christ venir à
lui et lui sourire d'un regard agréable. Honoré, évêque de Verceil, qui
s'attendait à la mort de saint Ambroise, entendit, pendant son sommeil,
une voix lui criant par trois fois :
" Lève-toi, car il va trépasser."
Il se leva aussitôt, vint à Milan et administra à saint Ambroise le
sacrement du corps de Notre-Seigneur ; un instant après, le saint
étendit, les bras en formé de croix et rendit le dernier soupir : il
proférait encore une prière. Il mourut l’an du Seigneur 399.

Vie des Saints - Page 2 Mathia10
Mathias Stomer. XVIIe.

Ce fut dans la nuit de Pâques que son corps fut porté à l’église et
beaucoup d'enfants qui venaient d'être baptisés le virent les uns dans
la chaire, les autres le montraient du doigt à leurs parents, montant
dans la chaire ; quelques autres enfin racontaient qu'ils voyaient une
étoile sur son corps.
Un prêtre, qui assistait à un repas avec
beaucoup de convives, se mit à parler mal de saint Ambroise ; il fut à
l’instant frappé d'une maladie mortelle, et il passa de la table à son
lit pour y mourir bientôt après. En la ville de Carthage, trois évêques
étaient atablé et l’un d'eux ayant dit du mal de saint Ambroise, on lui
rapporta ce qui était arrivé au prêtre qui l’avait calomnié ; cet
évêque se moqua de cela ; mais aussitôt il fut frappé à mort et expira
à l’instant.

Saint Ambroise fut recommandable en bien des points :

1. Dans sa libéralité, car tout ce qu'il avait appartenait aux pauvres
; aussi rapporte-t-il en parlant de soi-même que l’empereur lui
demandant une basilique il lui répondit ainsi (cette réponse se trouve dans le Décret Convenior, XXIII question 8) :
"
S'il me demandait quelque chose qui fût à moi, comme mes biens-fonds,
mon argent, et choses semblables qui sont ma propriété, je ne ferais
pas de résistance, quoique tout ce qui est à moi appartienne aux
pauvres."


2. Dans la pureté et l’innocence de sa vie, car il fut vierge. Et saint Jérôme rapporté qu'il disait :
" Non seulement nous louons la virginité, mais aussi nous la conservons."


3. Dans la fermeté de sa foi, qui lui titi dire, alors que l’empereur
lui demandait une basilique (ces mots se trouvent au chapitre cité plus
haut) :
" Il m’arrachera plutôt l’âme que la foi."

Vie des Saints - Page 2 Ambroi10
Saint Ambroise, Anonyme suisse XVe.


4. Par son désir du martyre. On lit à ce propos, dans sa lettre, De basilica non tradenda, que le ministre de l’empereur Valentinien lui fit dire :
" Tu méprises Valentinien, je te coupe la tête."
Ambroise lui répondit :
"
Que Dieu vous laisse faire ce dont vous me menacez, et plaise encore à
Dieu qu'il daigne détourner les fléaux dont l’Eglise est menacée afin
que ses ennemis tournent tous leurs traits contre moi et qu'ils
étanchent leur soif dans mon sang."


5. Par ses prières
assidues. On lit sur ce point au XIe livre de l’Histoire ecclésiastique
: Ambroise, dans ses démêlés avec une reine furieuse, ne se défendait
ni avec la main ; ni avec des armes, mais avec des jeûnes, des veilles
continuelles, à l’abri sous l’autel, par ses obsécrations, il se
donnait Dieu pour défenseur de sa cause à lui et de son Eglise.

6. Par ses larmes abondantes : il en eut pour trois causes :

a) il eut des larmes de compassion pour les fautes des autres, et saint
Pantin rapporte de lui, dans sa légende, que quand quelqu'un venait lui
confesser sa faute, il pleurait si amèrement qu'il faisait pleurer son
pénitent ;
b) il eut des larmes de dévotion dans la vue des biens
éternels. On a vu plus haut qu'il dit à saint Paulin quand celui-ci lui
demandait pourquoi il pleurait de la sorte la mort des saints :
" Je ne pleure pas, répondit-il, parce qu'ils sont décédés; mais parce qu'ils m’ont précédé à la gloire."
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty7/12/2008, 20:06

c) Il eut des larmes de compassion pour les injures qu'il recevait
d'autrui. Voici comme il s'exprime en parlant de lui-même, et ces
paroles sont encore rapportées dans le décret mentionné plus haut :
"
Mes armes contre les soldats goths, ce sont mes larmes. C'est le seul
rempart derrière lequel peuvent s'abriter des prêtres, je ne puis ni ne
dois résister autrement."


Vie des Saints - Page 2 Saint_31
Saint Ambroise en prière. De bono mortis. Fécamp. XIe.




7. Il fut recommandable pour sa constance à toute épreuve. Cette vertu brille eu lui :





a)
Dans la défense de la vérité catholique. On lit à ce sujet, dans le
Livre XIe de l’Histoire ecclésiastique que Justine, mère de l’empereur
Valentinien, disciple des Ariens, entreprit de jeter le trouble dans
l’Église, menaçant les prêtres de les chasser en exil, s'ils ne
voulaient consentir à révoquer les décrets du concile de Rimini ; par
ce moyen elle se débarrassait d'Ambroise qui était le mur, et la tour
de l’Église. Voici les paroles que l’on chante dans la Préface de la
messe de ce saint :
" Vous avez (le Seigneur) affermi Ambroise
dans une si grande vertu, vous l’avez orné du haut du ciel d'une si
admirable constance, que par lui les démons étaient tourmentés et
chassés, que l’impiété arienne était confondue, et que la tête des
princes séculiers s'abaissait humblement pour porter votre joug."






b)
Dans la défense de la liberté de l’Église. L'empereur voulant s'emparer
d'une basilique, Ambroise résista à l’empereur, ainsi qu'il l’atteste
lui-même, et ses paroles sont rapportées dans le Décret XXIII, quest. 6
:
" Je suis, dit-il, circonvenu par les comtes, afin de faire un
abandon libre de la basilique ; ils me disaient que c'était l’ordre de
l’empereur, et que je devais la livrer, car il v avait droit. J'ai
répondu : " Si c'est mon patrimoine qu'il demande, emparez-vous-en ; si
c'est mon corps, j'irai le lui offrir. Me voulez-vous dans les chaînes
? Qu'on m’y mette. Voulez-vous ma mort ? Je le veux encore. Je ne me
ferai pas un rempart de la multitude, je n'irai pas me réfugier à
l’autel, ni le tenir de mes mains pour demander la vie, mais je me
laisserai immoler de bon coeur pour les autels. On m’envoie l’ordre de
livrer la basilique. D'un côté, ce sont des ordres royaux qui nous
pressent, mais d'un autre côté, nous avons pour défense les paroles de
l’Écriture qui nous disent : " Vous avez parlé comme une insensée ".
Empereur, ne vous avantagez pas d'avoir, ainsi que vous le pensez,
aucun droit sur les choses divines ; à l’empereur les palais, aux
prêtres les églises. Saint Naboth défendit sa vigne de son sang ; et
s'il ne céda pas sa vigne, comment nous, céderons-nous l’église de
Notre Seigneur Jésus-Christ ? Le tribut appartient à César : qu'on ne
le lui refuse pas ; l’église appartient à Dieu, par la même raison
qu'elle ne soit pas livrée à César. Si on me forçait ; si on me
demandait, soit terres, soit maison, soit or, ou argent, enfin quelque
chose qui m’appartînt, volontiers je l’offrirais, je ne puis rien
détacher, rien ôter du temple de Dieu ; puisque je l’ai reçu pour le
conserver, et non pour le dilapider."






c)
Il fit preuve de constance en reprenant le vice et toute espèce
d'iniquité. En effet on lit cette chronique dans l’Histoire tripartite (Liv. IX, ch. XXX.) :
Une sédition s'étant élevée à Thessalonique, quelques-uns des juges
avaient été lapidés par le peuple. L'empereur Théodose indigné fit tuer
tout le monde, sans distinguer les coupables des innocents. Le nombre
des victimes s'éleva à cinq mille. Or, l’empereur vint à Milan et
voulut entrer dans l’église, mais Ambroise alla à sa rencontre jusqu'à
la porte, et lui en refusa l’entrée en disant :
" Pourquoi,
empereur, après un pareil acte de fureur, ne pas comprendre l’énormité
de votre présomption ? Peut-être que la puissance impériale vous
empêche de reconnaître vos fautes. Il est de votre dignité due la
raison l’emporte sur la puissance. Vous êtes prince, Ô empereur, mais
vous commandez à des hommes comme vous. De quel oeil donc
regarderez-vous le temple de notre commun maître ? Avec quels pieds
foulerez-vous son sanctuaire ? Comment laverez-vous des mains teintes
encore d'un sang injustement répandu ? Oseriez-vous recevoir son sang
adorable en cette bouche qui, dans l’excès de votre colère, a commandé
tant de meurtres ? Relevez-vous donc, retirez-vous, et n'ajoutez pas un
nouveau crime à celui que vous avez déjà commis. Recevez le joug que le
Seigneur vous impose aujourd'hui est la guérison assurée et le salut
pour vous."

L'empereur obéit et retourna à son palais en
gémissant et en pleurant. Or, après avoir longtemps versé des larmes,
Rufin, l’un de ses généraux, lui demanda le motif d'une si profonde
tristesse. L'empereur lui dit :
" Pour toi, tu ne sens pas mon
mal ; aux esclaves et aux mendiants les temples sont ouverts mais à moi
l’entrée en est interdite."

En parlant ainsi chacun de ses mots était entrecoupé par des sanglots.
" Je cours, lui dit Rufin, si vous le voulez, auprès d'Ambroise, afin qu'il vous délie des liens dans lesquels il vous a enlacé.
-
Tu ne pourras persuader Ambroise, repartit Théodose, car la puissance
impériale ne saurait l’effrayer au point de lui faire violer la loi
divine."

Mais Rufin lui promettant de fléchir l’évêque,
l’empereur lui donna l’ordre d'aller le trouver, et quelques instants
après il le suivit.
Ambroise n'eut pas plutôt aperçu Rufin, qu'il lui dit :
"
Tu imites les chiens dans leur impudence, Rufin, toi, l’exécuteur d'un
pareil carnage ; il ne te. reste donc aucune honte, et tu ne rougis pas
d'aboyer contre la majesté divine."

Comme Rufin suppliait, pour l’empereur et disait que celui-ci allait venir lui-même, Ambroise enflammé d'un zèle surhumain :
"
Je te déclare, lui dit-il, que je l’empêcherai d'entrer dans les saints
parvis ; s'il vent employer la force et agir en tyran, je suis prêt à
souffrir la mort."

Rufin ayant rapporté ces paroles à l’empereur :
" J'irai, lui dit celui-ci, j'irai le trouver, pour recevoir moi-même les reproches que je mérite."
Arrivé près d'Ambroise, Théodose lui demanda d'être délié de son
interdit, alors Ambroise alla à sa rencontre, et lui refusa l’entrée de
l’église en disant :
" Quelle pénitence avez-vous faite après avoir commis de si grandes iniquités ?"
Il répondit :
" C'est à vous à me l’imposer et à moi à me soumettre."
Alors comme l’empereur alléguait que David aussi avait commis un adultère et un homicide, Ambroise lui dit :
" Vous l’avez imité dans sa faute, imitez-le dans son repentir."
L'empereur reçut ces avis avec une telle gratitude qu'il ne se refusa
pas à faire une pénitence publique. Quand il fut réconcilié, il vint à
l’église et resta debout au chancel ; Ambroise lui demanda ce qu'il
attendait là : l’empereur lui ayant répondu qu'il attendait pour
participer aux, saints mystères, Ambroise lui dit :
" Empereur,
l’intérieur de l’église est réservé aux prêtres seulement; sortez donc,
et attendez les mystères avec les autres; la pourpre vous fait empereur
et non pas prêtre."

A l’instant Théodose lui obéit. Revenu à
Constantinople, il se tenait hors du chancel, l’évêque alors lui
commanda d'entrer, et Théodose répondit :
" J'ai été longtemps à
savoir la différence qu'il y a entre un empereur et un évêque; c'est à
peine si j'ai trouvé un maître qui m’ait enseigné la vérité, je ne
connais au monde de véritable évêque qu'Ambroise."




Vie des Saints - Page 2 Baptem10
Baptême de saint Augustin. Louis Boullogne le Jeune. XVIIe.



8. Il fut recommandable par sa saine doctrine qui atteint à une grande
profondeur. Saint Jérôme dans son livre sur les Douze Docteurs dit :
"
Ambroise plane au-dessus des profondeurs comme un oiseau qui s'élance
dans les airs ; c'est dans le ciel qu'il cueille ses fruits."

En parlant de sa fermeté, il ajouta :
" Toutes ses sentences sont des colonnes sur lesquelles s'appuient la foi, l’Eglise et toutes les vertus."
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moussa abd al nour

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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty7/12/2008, 20:06

Saint Augustin dit en parlant de la beauté de son style, en son livre des Noces et des Contrats :
"
L'hérésiarque Pélage donne ces éloges à saint Ambroise : le saint
évêque Ambroise, dont les livres contiennent la doctrine romaine,
brilla comme une fleur au milieu des écrivains latins."

Saint Augustin ajoute :
" Sa foi et ses explications très exactes de l’Ecriture n'ont même pas été attaquées par un seul ennemi."
Sa doctrine jouit d'une grande autorité, puisque les écrivains anciens,
comme saint Augustin, tenaient grand cas de ses paroles.
A ce
propos saint Augustin rapporte à Janvier que sa mère s'étonnait de ce
qu'on ne jeunât pas le samedi à Milan, saint Augustin en demanda la
raison à saint Ambroise qui lui répondit :
" Quand je vais à
Rome, je jeûne le samedi. Eh bien ! quand vous vous trouvez dans une
église, suivez ses pratiques, si vous ne voulez scandaliser, ni être
scandalisé."

Saint Augustin dit à ce propos :
" Plus je réfléchis sur cet avis, plus je trouve que c'est pour moi comme un oracle du ciel."




HYMNE A SAINT AMBROISE

Tirées des Menées des Grecs.

"
Toi, qui par une double vertu fut l'honneur du trône sur lequel tu
siégeais en Préfet, l'inspiration divine te plaça bientôt, fidèle
ministre, sur le trône de la Hiérarchie ; c'est pourquoi, intègre
administrateur de la puissance, tu as mérité dans ces deux, emplois une
double couronne.


Tu as purifié ton corps et ton âme par
la continence , les travaux, les veilles et les prières continuelles ;
Ô très prudent Pontife, vase d'élection de notre Dieu, semblable aux
Apôtres, tu as reçu comme eux les dons de l'Esprit-Saint.


Comme
Nathan reprit autrefois David, tu repris le pieux Empereur après son
péché ; tu le soumis avec sagesse à l'excommunication ; et l'ayant
exhorté à une pénitence digne de Dieu, tu le rappelas parmi ton
troupeau.


Ô Père très saint, ô divin Ambroise, lyre
résonnante, mélodie salutaire des vrais enseignements, tu attires au
Seigneur les âmes des Fidèles. Harpe harmonieuse du divin Paraclet,
grand instrument de Dieu, trompette célèbre de l'Eglise, source très
limpide, fleuve qui purifie nos âmes de toute passion ; prie, supplie
le Christ de donner à l'Eglise une paix unanime et une grande
miséricorde.


Imitant le prophète Elie et Jean-Baptiste,
tu as repris avec courage les Princes qui se livraient à l'iniquité ;
tu as orné le trône hiérarchique auquel tu fus divinement appelé, et tu
as enrichi le monde de la multitude de tes miracles ; tu as corroboré
les fidèles, et converti les infidèles par l'aliment des saintes
Ecritures. Ambroise ! Ô saint Pontife ! Prie Dieu de nous accorder la
rémission de nos péchés, à nous qui fêtons avec amour ta sainte mémoire.


Tu
as préservé ton troupeau de tout dommage de la part des ennemis, Ô
Bienheureux ! Et tu as dissipé l'erreur d'Arius parla splendeur de tes
paroles.


L'assemblée des Pontifes se réjouit en ta
douce mémoire ; les chœurs des Fidèles, mêlés aux Esprits célestes,
tressaillent d'allégresse ; et l'Eglise se nourrit spirituellement en
ce jour de ta parole, Ô Ambroise, auguste Père !


Tu es
le laboureur habile, qui traces les sillons dans le champ ouvert à tous
de la foi et de la doctrine ; tu y sèmes, Ô très sage, tes divines
leçons ; et l'épi s'étant multiplié par tes soins, tu distribues à
l'Eglise le céleste pain de l'Esprit-Saint.


Rome
célèbre tes glorieuses œuvres ; car, ainsi qu'un astre radieux, tu
répands partout les clartés de tes prodiges, Ô grand Pontife, vraiment
admirable !


T'approchant du Christ dès l'aurore, tu
sortais d'auprès de lui richement irradié de ses splendeurs ; c'est
pourquoi ayant puisé à la source de la divine lumière, tu illumines
ceux qui avec foi t'honorent en tous lieux.


Tu as
consacré à Dieu ton corps et ton âme; et ton cœur, Ô Père, capable des
célestes dons, tu l'as attaché au doux amour, t'y fixant avec ardeur.


Ayant
reçu, Ô très prudent, le talent de la parole, ainsi qu'un serviteur
fidèle, tu l'as fait valoir et multiplié ; et tu l'as apporté avec
l'intérêt à ton Seigneur, Ô divin Ambroise !


Tu as
illustré la tunique sacrée par tes grands travaux, et tu fus, ô très
prudent, le pasteur d'un troupeau raisonnable, que tu guidais devant
toi aux pâturages de la doctrine."


Vie des Saints - Page 2 Recuei10
Recueil patristique. Avranches. XIe.

"
Nous vous louerons aussi, tout indignes que nous en sommes, immortel
Ambroise ! Nous exalterons les dons magnifiques que le Seigneur a
placés en vous. Vous êtes la Lumière de l'Eglise, le Sel de la terre,
par votre doctrine céleste ; vous êtes le Pasteur vigilant, le Père
tendre, le Pontife invincible : mais combien votre cœur aima le
Seigneur Jésus que nous attendons ! Avec quel indomptable courage vous
sûtes, au péril de vos jours, vous opposer à ceux qui blasphémaient ce
Verbe divin ! Par là, vous avez mérité d'être choisi pour initier,
chaque année, le peuple fidèle à la connaissance de Celui qui est son
Sauveur et son Chef. Faites donc pénétrer jusqu'à notre œil le rayon de
la vérité qui vous éclairait ici-bas ; faites goûter à notre bouche la
saveur emmiellée de votre parole ; touchez notre cœur d'un véritable
amour pour Jésus qui s'approche d'heure en heure. Obtenez qu'à votre
exemple, nous prenions avec force sa cause en main, contre les ennemis
de la foi, contre les esprits de ténèbres, contre nous-mêmes. Que tout
cède, que tout s'anéantisse, que tout genou ploie, que tout cœur
s'avoue vaincu, en présence de Jésus-Christ, Verbe éternel du Père,
Fils de Dieu et fils de Marie, notre Rédempteur, notre Juge, notre
souverain bien.

Glorieux Ambroise, abaissez-nous comme vous
avez abaissé Théodose ; relevez-nous contrits et changés, comme vous le
relevâtes dans votre pastorale charité. Priez aussi pour le Sacerdoce
catholique, dont vous serez à jamais l'une des plus nobles gloires.
Demandez à Dieu, pour les Prêtres et les Pontifes de l'Eglise, cette
humble et inflexible vigueur avec laquelle ils doivent résister aux
Puissances du siècle, quand elles abusent de l'autorité que Dieu a
déposée entre leurs mains. Que leur front, suivant la parole du
Seigneur, soit dur comme le diamant ; qu'ils sachent s'opposer comme un
mur pour la maison d'Israël ; qu'ils estiment comme un souverain
honneur, comme le plus heureux sort, de pouvoir exposer leurs biens,
leur repos, leur vie, pour la liberté de l'Epouse du Christ.

Vaillant champion de la vérité, armez-vous de ce fouet vengeur que
l'Eglise vous a donné pour attribut ; et chassez loin du troupeau de
Jésus-Christ ces restes impurs de l'Arianisme qui, sous divers noms, se
montrent encore jusqu'en nos temps. Que nos oreilles ne soient plus
attristées par les blasphèmes de ces hommes vains qui osent mesurer à
leur taille, juger, absoudre et condamner comme leur semblable le Dieu
redoutable qui les a créés, et qui, par un pur motif de dévouement à sa
créature, a daigné descendre et se rapprocher de l'homme, au risque
d'en être méconnu.

Bannissez de nos esprits, Ô Ambroise, ces
timides et imprudentes théories qui font oublier à des chrétiens que
Jésus est le Roi de ce monde, et les entraînent à penser qu'une loi
humaine qui reconnaît des droits égaux à l'erreur et à la vérité,
pourrait bien être le plus haut perfectionnement des sociétés. Obtenez
qu'ils comprennent, à votre exemple, que si les droits du Fils de Dieu
et de son Eglise peuvent être foulés aux pieds, ils n'en existent pas
moins ; que la promiscuité de toutes les religions sous une protection
égale est le plus sanglant outrage envers Celui " à qui toute puissance
a été donnée au ciel et sur la terre "
; que les désastres
périodiques de la société sont la réponse qu'il fait du haut du ciel
aux contempteurs du Droit chrétien, de ce Droit qu'il a acquis en
mourant sur la Croix pour les hommes ; qu'enfin, s'il ne dépend pas de
nous de relever ce Droit sacré chez les nations qui ont eu le malheur
de l'abjurer, notre devoir est de le confesser courageusement, sous
peine d'être complices de ceux qui n'ont plus voulu que Jésus régnât
sur eux.

Enfin, au milieu de ces ombres qui s'appesantissent
sur le monde, consolez, Ô Ambroise, la sainte Eglise qui n'est plus
qu'une étrangère, une pèlerine à travers les nations dont elle fut la
mère et qui l'ont reniée ; qu'elle cueille encore sur sa route, parmi
ses fidèles, les fleurs de la virginité ; qu'elle soit l'aimant des
âmes élevées qui comprennent la dignité d'Epouse du Christ. S'il en fut
ainsi aux glorieux temps des persécutions qui signalèrent le
commencement de son ministère, à notre époque d'humiliations et de
défections, qu'il lui soit donné encore de consacrer à son Epoux une
élite nombreuse de cœurs purs et généreux, afin que sa fécondité la
venge de ceux qui l'ont repoussée comme une mère stérile, et qui
sentiront un jour cruellement son absence.

Considérons le
dernier préparatif sensible à la venue du Messie sur la terre : la paix
universelle. Au bruit des armes le silence a tout à coup succédé, et le
monde se recueille dans l'attente.

" Or, nous dit saint
Bonaventure dans un de ses Sermons pour l'Avent, nous devons compter
trois silences : le premier, au temps de Noé, après que tous les
pécheurs furent submergés ; le second, au temps de César Auguste, quand
toutes les nations furent soumises ; enfin le troisième qui aura lieu à
la mort de l'Antéchrist, quand les Juifs se seront convertis."

Ô Jésus ! Roi pacifique, vous voulez que le monde soit en paix, quand
vous allez descendre. Vous l'avez annoncé par le Psalmiste, votre aïeul
selon la chair, lorsqu'il a dit en parlant de vous : " Il fera cesser
la guerre dans tout l'univers ; il brisera l'arc, il rompra les armes,
il jettera au feu les boucliers "
(Psaume XLV, 10.). Qu'est-ce à dire tout ceci, Ô Jésus ? C'est que vous aimez à trouver silencieux et attentifs les cœurs que vous visitez.

C'est qu'avant de venir vous-même dans une âme, vous l'agitez dans
votre miséricorde, comme fut agité le monde avant cette paix
universelle, et bientôt vous l'établissez dans le calme, et vous venez
ensuite en prendre possession. Oh ! Venez promptement soumettre nos
puissances rebelles, abattre les hauteurs de notre esprit, crucifier
notre chair, réveiller la mollesse de notre volonté : afin que votre
entrée en nous soit solennelle comme celle d'un conquérant dans une
place forte qu'il a réduite après un long siège. Ô Jésus, Prince de la
Paix, donnez-nous la paix ; établissez-vous en nos cœurs d'une manière
durable, comme vous vous êtes établi dans votre création, au sein de
laquelle votre règne n'aura plus de fin."
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MessageSujet: LA VIE DES SEINS   Vie des Saints - Page 2 Empty7/12/2008, 20:09

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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty8/12/2008, 00:53

JACKLELOUP a écrit:
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Petit Coquin Jack.......


Wink
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Zed

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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty8/12/2008, 01:32

C'est qu'il a plus de mains que nous en avons, le vilain coquain.
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Zed

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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty8/12/2008, 01:35

Moi je connais un sein qui ne parlait pas a l'autre, saint Bouddha le Boudeur. Twisted Evil
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MessageSujet: Re: Vie des Saints   Vie des Saints - Page 2 Empty9/12/2008, 14:52

9 décembre. Saint Budoc, évêque de Dol-de-Bretagne, confesseur. VIe/VIIe.





- Saint Budoc, évêque de Dol-de-Bretagne, confesseur. VIe/VIIe.
"
Le Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, s'est sacrifié pour
nous ; et nous devons, à Son exemple, nous sacrifier pour ses membres."

Saint Budoc conseillant à saint Magloire de ne point abandonner sa charge d'évêque de Dol.

Vie des Saints - Page 2 Saint_34
Saint Budoc. Gourin. Bretagne.

Judual,
prince de Bretagne, qui dut à saint Samson de recouvrer l'héritage de
ses pères, et qui régna ensuite dans ce pays sous le nom d'Alain Ier,
eut de son mariage avec Azénor, fille du comte de Léon, six fils, dont
le quatrième se nommait Budoc (ou Deroch, ou encore Beuzec). Celui-ci
fut confié dès son enfance au saint évêque de Dol, afin qu'il l'élevât
dans osn monastère et qu'il prît soin de son éducation. Sous cet
excellent maître, Budoc fit des progrès remarquables dans la science et
dans la piété. S'étant décidé à renoncer au monde et à se consacré à
Dieu, il fut admis dans le clergé et devint par la suite abbé du
monastère de Dol.


Vie des Saints - Page 2 Saint_35
Saint Budoc. Reproduction de la statue de saint Budoc du
cimetière de Trégarvan. Gourin. Diocèse de Cornouailles. Bretagne.

Son
mérite n'échappa pas à saint Magloire, qui, voulant se décharger du
fardeau de l'épiscopat, le désigna pour son successeur et le sacra
évêque. On vit bientôt le disciple animé du même esprit que les saints
maîtres qui l'avaient dirigé dans les voies de la perfection, et l'on
reconnu qu'il possédait toutes les vertus d'un véritable pasteur. La
réponse pleine de prudence et de piété qu'il fit à saint Magloire (cf.
supra), lorsque ce vénérable vieillard lui communiqua le dessein qu'il
avait conçu de s'éloigner de ce pays de Dol pour jouir plus librement
des douceurs de la solitude, est une preuve éclatante de sa sagesse, et
montre non seulement son zèle pour son troupeau, que son saint
prédécesseur édifiait par sa vie et ses discours, mais aussi son
éloignement pour ces sentiments de jalousie, qui surprennent
quelquefois les personnes vertueuses occupées de la même bonne oeuvre.



Ce
fut néanmoins saint Budoc qui, plus tard, devint le deuxième successeur
de saint Samson et celui de saint Magloire sur le siège épiscopal de
Dol.


Vie des Saints - Page 2 Sacre_10
Sacre de saint Budoc. Bas-relief en bois doré. Chapelle Saint-Samson. Posporder. Léon. Bretagne.

L'histoire
ne nous a pas conservée le détail des actions de saint Budoc pendant
son épiscopat. On sait seulement qu'il entreprit un voyage à Jérusalem
et qu'il s'y fit tellement estimé qu'on lui donna un grand nombre de
reliques, qui furent dans la suite portées à Orléans et déposées dans
l'église de Saint-Samson. Malgré
le silence des historiens à son égard, on ne peut douter qu'il n'ait
été un saint prélat, et son culte est depuis longtemps établi dans
l'église de Dol. On ignore absolument le temps de sa mort ; le
martyrologe parisien, qui fait mention de lui au 19 novembre, la fixe
en 580. Le père Le Large croit qu'elle arriva en 588, l'abbé Déric
l'indique à l'an 600 environ, et dom Lobineau (qui a débarrassé notre
Saint de légendes ridicules et qui semble le plus fiable) la place dans
le VIIe siècle. Le jour de son bienheureux trépas est mieux connu ;
c'est le 8 décembre, mais sa fête est depuis longtemps transféré au
lendemain, à cause de celle de l'Immaculée Conception. Dans le diocèse
de Léon, il était autrefois honoré le 18 novembre, avec office de neuf
leçons.


Vie des Saints - Page 2 Fontai10
Fontaine Saint-Budoc. Chapelle Saint-Conogan. Beuzec-Cap Sizun. Cornouailles. Bretagne.

Les
reliques de saint Budoc étaient conservées à Dol, à l'époque du procès
entre cette église et celle de Tours, ainsi que l'atteste une pièce qui
servit à cette cause et que dom Morice apubliée dans ses Mémoires. Il
paraît qu'elles furent détruites ou perdues, lorsque Jean-sans-Terre,
roi d'Angleterre, vint, au commencement du XIIIe siècle, faire le siège
de Dol et en brûla la cathédrale. On assure que la paroisse de Plourin,
dans le diocèse de Léon, en possède encore une partie. HYMNE

Tropaire de saint Budoc (tiré de son office à neuf leçons).


" Tu fus miraculeusement préservé de la furie de l'océan
Puis étant nourri par la main de Dieu,
Tu te dévouas entièrement à Son service, Ô saint évêque Budoc.
Étant couvert d'honneurs aussi bien temporels que spirituels à Armagh et Dol,
Tu œuvras pour gagner les âmes au Christ,
C'est pourquoi nous implorons ton aide,
Supplie le Christ notre Dieu afin qu'Il nous sauve."
Vie des Saints - Page 2 Saint-10
Statue de saint Budoc. Cimetière de Trévagan. Léon. Bretagne.

Rq : Reproduites
par ignorance ou par malveillance sur l'Internet, les légendes
nombreuses autour de saint Budoc, celles touchant à sa jeunesse en
particulier, sont rien moins que fantaisistes. Dom Lobineau, le grand
hagiographe des Saints de Bretagne, mais aussi, avec plus de prudence,
le dominicain breton Albert Le Grand, ont rejeté la quasi-totalité de
ce que l'on peut trouver de fantastique. Il est tellement hasardeux de
démêler ce qu'il peut y avoir de vrai dans ces récits que l'on
s'abstiendra d'y ajouter foi.



http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/12/09/9-decembre-saint-budoc-eveque-de-dol-de-bretagne-confesseur.html
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MessageSujet: St-Feuillien:   Vie des Saints - Page 2 Empty9/12/2008, 15:03

la St Feuillien

Vie des Saints - Page 2 Dyn00712

Les bières de St-Feuillien sont des bières d'abbaye. Elles sont fabriquées à la brasserie Friart à Le Roeulx (Hainaut).

Au 7ème siècle, un moine irlandais qui se nommait Feuillien arriva dans nos contrées pour prêcher l'Evangile. En 655, Feuillien fut attaqué par des bandits sur le territoire de l'actuelle commune de Le Roeulx. Feuillien fut martyrisé et décapité. Plus tard, à cet endroit, les disciples de Feuillien construirent une chapelle en son souvenir. Cette chapelle devint en 1125 une abbaye de Prémontrés qui s'appela ensuite l'Abbaye Saint-Feuillien du Roeulx.

Pendant très longtemps et jusqu'à la Révolution Française, les moines y ont brassé. La famille Friart reprit le flambeau en 1873

La St-Feuillien est brassée avec de l'eau dont la source se situe sous la brasserie.

Il existe 4 sortes de St-Feuillien: la Blonde, la Brune, la Triple et la Cuvée de Noël.

Vie des Saints - Page 2 Dyn00711

La St-Feuillien Blonde possède une mousse onctueuse et un bouquet houblonné et sec. Alc: 7,5% vol.

La St-Feuillien Brune a une couleur rouge foncée et un corps plus doux. Alc: 8% vol.

La St-Feuillien Triple a une couleur ambre claire, un arôme de houblon, fruité, un goût puissant. Alc: 8,5% vol.


La Cuvée de Noël a une couleur brune. Elle a un goût puissant. Elle est sèche en fin de bouche. Son volume d'alcool est de 9% et elle est refermentée en bouteille.
Vie des Saints - Page 2 Dyn00710
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MessageSujet: QUI DIT MIEUX, LA MECQUE OU LOURDES !!!   Vie des Saints - Page 2 Empty9/12/2008, 19:02

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Quelque neuf millions de pèlerins se sont rendus aux Sanctuaires de Lourdes à l'occasion de l'année jubilaire commémorant "le 150e anniversaire des apparitions" à Bernadette Soubirous, a annoncé lundi Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et de Lourdes.
Les Sanctuaires de Lourdes n'avaient jamais connu une telle affluence, a dit l'évêque lors d'une conférence de presse au dernier jour de l'année jubilaire, marqué dans la matinée par une messe internationale où l'homélie a été lue par le cardinal Severino Poletto, archevêque de Turin (Italie), en présence de 20.000 pèlerins.

Le chemin du Jubilé, itinéraire spirituel sur les pas de Bernadette Soubirous dans les rues de Lourdes, a été suivi par 1,6 million de pèlerins, dont le pape Benoît XVI, lors de sa visite à Lourdes, à la mi-septembre, a ajouté Mgr Perrier.

Interrogé sur le bilan financier de l'année jubilaire, Mgr Perrier a affirmé qu'il serait "équilibré". "L'année n'est pas déficitaire, elle est même plutôt bonne pour les Sanctuaires", a-t-il dit, se refusant à "isoler" le bilan financier du voyage du pape à Lourdes de celui de l'année jubilaire.

"L'important, c'est que le budget global de l'année soit en équilibre. Il ne faut pas focaliser uniquement sur ce moment" de la visite papale, a-t-il souligné.

Selon le service de communication des Sanctuaires, 800.000 euros de recettes ont été totalisés pour la visite de Benoît XVI, sur un budget total de 1,8 million d'euros, la différence ayant été comblée grâce au budget général des Sanctuaires, alimenté notamment par les dons des pèlerins.

LE VRAI MIRACLE $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$


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