En hébreu biblique, un même terme (שפה) désigne les lèvres et la langue, comme si cette dernière faisait partie des lèvres. Mais s'il est vrai que la zone érogène majeure de l'homme est continue du gland jusqu'à l'extérieur du prépuce, il en va différemment pour les lèvres et la langue ; cette dernière a une fonction totalement différente et ne peut pas être assimilée aux lèvres (l'enveloppe de la langue n'est pas les lèvres, mais la bouche).
Nous somme en présence du plus formidable symptôme de l'histoire de la psychanalyse : un défaut, un manque étonnant dans la langue hébraïque. Que cette dernière ne distingue pas deux organes aussi différents dans leur forme et leur fonction résulte d'un déplacement émotiono-intellectuel pathologique, typiquement freudien, par le biais d'une métaphore qui témoigne, dans la zone buccale, de la réalité massacrée par la circoncision. La comparaison implicite entre lèvres et langue d'une part, gland et prépuce de l'autre, montre que ce symptôme résulte du traumatisme subi à l'extrémité du pénis. On peut dire que le symptôme dénonce le crime. Cette métaphore se redouble d'une métonymie : le contenu : la langue, se trouve assimilé au contenant : les lèvres. C'est justement cette métonymie incongrue qui est dénonciatrice. L'hébreu moderne tourne la difficulté de façon révélatrice ; il conserve le radical en le mettant au féminin pour les lèvres et au masculin pour la langue. Mais comme ce qui est vrai pour le gland ne l'est pas pour la langue, il n'a pas supprimé le symptôme mais en a fait un symptôme névrotique. Cependant, pour une minorité hyperactive et contagieuse, la psychose est toujours là.
Il ne faut pas s'étonner qu'une aussi monstrueuse criminalité de masse sur les enfants aboutisse à un pareil dérèglement. Si "le mot est le meurtre de la chose" (Lacan), l'inverse se vérifie dans cet exemple. La folie de la mutilation rituelle et le traumatisme qu'elle engendre auront ainsi provoqué un vide du discours, et la prétendue supériorité une faiblesse évidente. L'absence au niveau de la bouche de ce que Lacan appellerait un "signifiant" constitue un retranchement d'un terme qui manque dans la langue de tout un peuple, soit un extraordinaire symptôme de psychose collective. Le refoulé ou retranché du réel du sexe fait retour dans le réel de la langue. Nous avons ainsi établi la nature psychotique du traumatisme collectif engendré par la circoncision à la naissance. Cette dernière est dangereuse, elle peut rendre fou, collectivement fou (cf. le génocide de Jéricho), ce sur quoi nous avons mis l'accent en établissant la forte corrélation existant entre violence et circoncision :
"Génocides, guerres, peine mort, excision, viol, et circoncision"
http://circabolition.multiply.com/journal/item/360/360
Mettons un terme à cette abomination !