Dr. Yan Trokel, 39
Chirurgien esthétique, Manhattan
À la différence de nombreux chirurgiens esthétiques, le Dr. Yan Trokel - inventeur de la technique « Y Lift » n'est pas touché par la crise. Alors que les liftings traditionnels mettent en jeu de trois à cinq heures de chirurgie qui crée des sutures et des hématomes, le Y Lift prend de 30 à 45 minutes, avec un délai de cicatrisation proche de zéro.
Après avoir appliqué une épaisse couche de pommade anesthésiante, Trokel pratique plusieurs petits trous à des endroits stratégiques. Il insère ensuite dans ces trous un mince tube en titane rempli d'une substance gélatineuse. Le tube soulève les tissus et crée un espace pour la substance. Une fois sèche, cette substance devient la nouvelle fondation du visage et peut être massée comme de l'argile pour accentuer les pommettes et la ligne de la mâchoire ou même lisser les rides du cou et du contour de l'œil. Cette procédure a tellement de succès que son emploi du temps est complet pour les six prochains mois.
Ce carnet de commande n'est peut-être pas totalement insensible à la crise, mais Trokel se débrouille bien mieux que ses concurrents de la vieille école. Les Américains ont dépensé 11,8 milliards de dollars sur la chirurgie esthétique l'an dernier, soit 9 % de moins qu'en 2007, selon l'American Society of Plastic Surgeons. Depuis 2000, le nombre d'interventions de chirurgie cosmétique effractives comme les implants de pommettes, les remodelages du menton et les liftings du front, a diminué de 3 % alors que le nombre de procédures non effractives ou minimalement effractives (les traitements à l'acide hyaluronique (pour les rides), la stimulation cutanée et l'épilation au laser) ont augmenté de 81 %.
Une augmentation de productivité du type que l'on rencontre dans l'industrie n'est pas un bon modèle dans cette activité. « C'est ma marque et c'est mon nom » affirme Trokel. Mais il envisage une expansion lente, qui respecterait les limites du contrôle qualité : des stages de formation d'autres chirurgiens souhaitant apprendre cette procédure, en échange bien entendu de frais de licence coquets.
Même une entreprise saine a parfois besoin d'un lifting.
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Quelque chose me dit que Bertrand tente sournoisement de faire le lit à l'introduction de cette technique de chirurgie esthétique chez nous...