Hertz demande à ses cadres en France de réduire leur salaire
(Reuters - jeudi 14 mai 2009 13h37)
PARIS, 14 mai (Reuters) - La branche française de la société américaine de location de voitures Hertz (HTZ.N: Cotation) a demandé à ses cadres de réduire volontairement leur salaire de 5% ou 7,5% pour une période de trois mois.
Cette démarche figure dans un courrier envoyé le 18 mars aux cadres et publié par le journal Libération jeudi.
Il y est évoqué "la demande d'un effort de solidarité pour tous les managers afin de préserver au maximum les emplois et de permettre à l'entreprise de se positionner le plus favorablement possible en attendant une reprise".
La lettre indique que cette réduction de salaire se ferait entre le 1er avril et le 30 juin sur "la base du volontariat".
Les cadres sont invités à renvoyer un coupon où ils disent refuser ou consentir, s'ils sont directeurs, à une baisse de 7,5% sur le salaire brut mensuel, et de 5% s'ils sont "managers". En cas de non renvoi d'un courrier, la direction précise qu'elle considère qu'il s'agit d'un accord.
Une porte-parole de l'entreprise a dit que "Hertz n'a pas de commentaires à apporter à l'article et à la politique salariale du groupe".
Dans l'article de Libération, le directeur des ressources humaines, Bernard Duigou, estime que l'affaire "n'a rien de dramatique" et souligne que la société n'a licencié personne dans ses agences pour l'instant alors que son activité est en chute libre.
Le syndicat CGT de Hertz-France a déclaré à Libération que 67% des personnes sollicitées avaient accepté en France, mais la direction assure que le chiffre est moindre.
Les baisses de salaire en contexte de crise, relativement courantes dans d'autres pays, sont strictement encadrées en France où elles ne peuvent être imposées sans accord écrit et individuel de chaque salarié.
L'affaire Hertz semble en théorie conforme à la loi française, sous réserve que la référence à la situation économique dans le courrier ne soit pas interprétée comme un chantage au licenciement.
Une information préalable des instances collectives représentant le personnel semble aussi légalement obligatoire.
Au niveau mondial, le groupe Hertz Global Holdings a annoncé en janvier dernier son intention de supprimer plus de 4.000 emplois dans le cadre d'un plan de restructuration.
Après ce plan, Hertz aura réduit ses effectifs de 32% par rapport à leur niveau d'août 2006.
Le P-DG, Marck Frissora, a annoncé pour donner l'exemple une réduction de son salaire de 25%.
(Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse)