Les honneurs de la cour permettaient d'être admis aux bals de la Reine, aux cercles, aux chasses du Roi.
Pour y être reçu, il fallait être issu d'une famille chevaleresque, c'est-à-dire qui n'a jamais été anoblie, et en prouver la filiation suivie jusqu'à l'an 1400, date antérieure à tout anoblissement. Cependant on n'appliquait pas ce règlement aux descendants des grands officiers de la Couronne, des ministres, des secrétaires d'Etat, des maréchaux de France, des chevaliers du Saint-Esprit ou des ambassadeurs. Ils jouissaient souvent des honneurs de la cour sans être tenus de faire des preuves.
Quelques autres exceptions avaient encore lieu, c'est ce que l'on appelait être
par ordre ou
par grâce.
N'avoir aucune origine connue doit être la première condition de toute noblesse; c'est ce qu'on appelle remonter à la nuit des temps. Tous ceux qui pouvaient faire remonter leur filiation jusque avant 1400 étaient considérés comme tels. On pouvait alors monter dans les carrosses du Roi.
Attention à ne pas confondre les honneurs de a cour avec les honneurs
tout court ou les
honneurs du Louvre.
Les honneurs du Louvre n'appartenaient aux femmes titrées, c'est-à-dire aux duchesses, aux femmes de grands d'Espagne, et ce qu'on appelait les cousins du Roi ou enfin à quelques autres femmes qualifiées d'un titre quelconque, et dont la famille possédait les honneurs héréditaires du Louvre. Ces dames avaient droit
au tabouret, elles portaient sur leurs carrosses une impériale en velours rouge avec une galerie dorée, elles avaient chez elles le dais et la salle de dais, elles entraient à quatre chevaux dans les cours des châteaux royaux; enfin, lorsque le Roi
drapait, elles avaient le droit de draper aussi.