Un des arguments des sceptiques sur les effets du CO2 est qu’historiquement l’augmentation de la température précède de 800 ans celle du CO2.
N’est-ce pas plutôt l’élévation des températures qui fait monter le taux atmosphérique de CO2 ?
- Ça ne concerne que les 800 000 dernière années, caractérisées par des cycles d’oscillation rapides entre glaciation et réchauffement (la corrélation entre CO2 et températures est valable sur 50 millions d’années)
- Alors que ce cycle en est à la phase la plus profonde de glaciation, une variation de l’orbite de la terre et de son axe déclenche un léger réchauffement, et élévation des températures
- Ceci fait fondre une partie des calottes glaciaires émettant du CO2
- Mais ensuite c’est l’augmentation du taux de CO2 qui prend le relai pour continuer à augmenter la température et faire fondre une plus grande partie des calottes glaciaires, libérant encore plus de CO2
- On a alors un effet d’entraînement qui conduit à une accélération du réchauffement
- C’est bien la variation de l’orbite (cycle de Milankovitch) qui déclenche le réchauffement, et non le CO2
- Mais seule cette variation ne pourrait pas avoir un effet aussi extrême, et il faut l’effet planétaire du CO2 pour qu’un variation légère de l’orbite ait un effet aussi énorme
- Pour fixer les choses : les cycle de Milankovitch sont sur 23 et 41 000 ans. Les cycles de glaciation sont sur 100 000 ans en moyennes. Si le réchauffement était uniquement l’effet des cycles de Milankovitch, il n’y aucun moyen par lequel cela pourrait donner des cycles de 100 000 ans.
http://www.ipsl.fr/fr/Pour-tous/Foire-aux-questions-sur-le-climat/Les-gaz-a-effet-de-serre-6
le forçage astronomique n'explique en rien pourquoi les grandes glaciations surviennent tous les 100 000 ans et se terminent assez brutalement par une déglaciation majeure... ce qui représente tout de même le phénomène principal observé durant les cycles glaciaires du dernier million d'années. De même, le forçage astronomique n'explique pas du tout l'évolution des températures en Antarctique. Il est donc nécessaire de trouver des phénomènes amplificateurs, qui permettent de rendre compte des grands cycles climatiques à 100 000 ans, qui expliquent l'amplitude des températures dans l'hémisphère Nord, mais aussi dans l'hémisphère Sud loin des grandes calottes canadienne ou européenne. Ce phénomène amplificateur est maintenant bien identifié : c'est le changement de la concentration atmosphérique en CO2. Il s'agit donc à la fois d'une cause et d'une conséquence des cycles glaciaire-interglaciaire, qui seraient de nature très différente sans ces changements de CO2.
La situation actuelle est très différente car le carbone additionnel dans notre atmosphère est issu du sous-sol par l'utilisation des combustibles fossiles. Il s'agit donc de carbone en plus, qui s'ajoute aux stocks naturels déjà présents. Contrairement aux périodes glaciaires où le stock total de carbone était inchangé, mais redistribué de façon différente entre l'atmosphère, l'océan et la biosphère, aujourd'hui le stock total augmente, et cette augmentation concerne les 3 réservoirs (atmosphère, océan, biosphère). Durant le réchauffement associé à la déglaciation, l'océan a perdu une partie de son carbone au profit de l'atmosphère, transfert favorisé par l'augmentation des températures. Lors du réchauffement actuel, c'est l'inverse qui se déroule, avec une partie du carbone d'origine anthropique qui est en ce moment absorbé par l'océan, ce qui permet d'atténuer l'augmentation de CO2 atmosphérique. Il se pourrait que le réchauffement ralentisse à l'avenir ce transfert de carbone de l'atmosphère vers l'océan et induise une augmentation encore plus rapide du CO2 atmosphérique.