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| Iran : la victoire des « défavorisés » | |
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Re01
Nombre de messages : 921 Age : 71 Localisation : Mataró - España Date d'inscription : 09/12/2008
| Sujet: Iran : la victoire des « défavorisés » 24/6/2009, 11:58 | |
| Iran : la victoire des « défavorisés »lundi 22 juin 2009 - par Mahmoud Senadjdi Iran
Ce mois de juin a été marqué par deux discours et deux rendez-vous électoraux des plus importants dont les conséquences sont en mesure de dessiner l’orientation sur le devenir du monde concernant le problème central de notre époque : dialogue ou conflit des civilisations ? Le lieu géographique de l’ensemble de ces évènements est l’Orient, et au cœur de ces évènements le rapport Islam-Occident dont le conflit israélo-palestinien est la traduction la plus parlante.
Le premier événement a été le discours-programme d’Obama au Caire, lieu symbolique, berceau des civilisations, du brassage religieux et de la symbiose entre tradition et modernité. S’adressant aux musulmans, le président américain a évoqué la portée spirituelle, le message de paix de l’Islam et l’apport de cette civilisation à la culture mondiale, en signalant que les musulmans d’aujourd’hui se sont écartés de l’esprit de ce message. L’aspect culturel de son discours visait une finalité politique dont l’idée centrale est la réconciliation des musulmans avec l’Islam, réconciliation ayant pour modèle politique les pays modérés, en l’occurrence l’Egypte, et la non-violence comme philosophie de lutte, jalons d’une refondation de la relation de l’Amérique avec les pays musulmans.
Cette philosophie réduit le conflit israélo-palestinien à un conflit de droits civiques et fait l’impasse sur sa nature coloniale. Ce conflit, d’essence coloniale, dépasse ses seuls protagonistes (Israéliens et Palestiniens) pour jeter la lumière sur le rapport qui l’englobe : Occident-Islam. La portée programmatique du discours d’Obama au Caire visait avant tout à infléchir l’orientation des élections au Liban et en Iran, une orientation qui s’avérerait en conformité avec la stratégie américaine dans la région. Le discours d’Obama dirigé essentiellement aux musulmans, à une semaine près des élections libanaise et iranienne voulait peser de tout son poids pour faire chuter l’opposition libanaise, avec le Hizbollah à sa tête et le triomphe des réformistes en Iran.
Avec l’aide des pays arabes « modérés », l’argent de l’Arabie Saoudite, un mode électoral archaïque et une pression internationale sans précédent, le but a été atteint au Liban. Par sa configuration ethnique et sa constitution historique, le Liban est sensible au souffle de l’Occident. Le Hizbollah, par la voix de son leader Hassan Nassrallah, acceptant la voie de la légalité, en se soumettant à la volonté populaire incarnée par les urnes prouve que l’esprit démocratique et l’esprit politique du Hizbollah ont pour seul axiome qu’aucune volonté ne peut prévaloir sur celle du choix du peuple. Beaucoup d’encre a coulé sur la force militaire du Hizbollah et sur sa capacité à imposer un ordre politique au Liban. La réalité a prouvé que celui-ci est profondément ancré dans le tissu socio-politique de ce pays et que cette force victorieuse contre Israël accepte sa juste place d’opposant dans l’échiquier politique interne.
Les mouvements islamistes réputés d’essence dictatoriale ont accepté la légalité des urnes en reconnaissant leur défaite et en gardant toute leur confiance dans l’administration de leur pays qu’ils projetaient de gouverner. Le scénario libanais ne s’est pas produit en Iran. Et cela était déjà prévisible. Ahmadinejad était le candidat favori, et tout le destinait à un deuxième mandat. L’important était de transformer sa victoire certaine en un véritable procès du régime. Bien avant les élections, l’idée d’une victoire probable d’Ahmadinejad ne pouvait être que le produit d’un bourrage des urnes. Une campagne médiatique soigneusement orchestrée donnait l’impression que Téhéran était plus proche de l’Occident qu’elle ne l’était de sa révolution et de ses dirigeants.
Nous ne faisons nullement l’impasse sur la dynamique sociale de la société iranienne dont une partie, principalement la jeunesse des villes, aspire à un changement, et elle n’est pas des moindres car elle a représenté 33% des suffrages exprimés. Mais cette dynamique ne peut faire l’économie d’une autre vérité : l’Iran ne se réduit pas à une partie de la jeunesse de Téhéran. Les élections iraniennes, contrairement à ce qui se dit ici et là, principalement sur l’échec et la condamnation de la république islamique, s’inscrivent dans l’esprit de la révolution de 1979, car elles signent la victoire définitive des « pieds-nus ».
Ceux qui ont voté pour Ahmadinejad n’ont pas accès à Internet, ne se projettent pas dans la vie des stars, n’ont pas des portables multifonctions, ne portent pas de brassards, ne souffrent pas d’un manque de liberté, mais d’un manque de justice sociale. Ils n’ont pas l’esprit tourné vers l’Occident, mais vers ce fils du peuple et cette révolution qui a fait d’un fils de forgeron le serviteur d’un peuple, un peuple déterminé à transformer l’histoire du monde.
La réélection d’Ahmadinejad s’inscrit donc dans la fidélité de la révolution islamique de 1979. Les fils des « pieds-nus » de 1979 veulent poursuivre les idéaux de leurs pères. Ce qui manquait aux iraniens et au monde au temps du Chah, ce n’était pas l’idée de liberté, mais celle de la justice. Au nom des Lumières et de la philosophie libérale, l’Occident a fait sombrer le monde durant plus de 3 siècles (l’esclavage et la colonisation) dans un océan d’injustice. La victoire d’Ahmadinejad est la victoire du peuple. Le triomphe définitive de la Révolution islamique. De la souveraineté populaire. De l’idée de la justice.
A l’instar d’une grande partie du monde musulman, particulièrement celle du monde arabe, la jeunesse de Téhéran vit selon l’expression de Marc Côte, dans un espace retourné vers l’Occident (1). Contrairement donc à l’univers arabe, le modèle pour le peuple iranien ne résidait pas dans sa jeunesse huppée et ses aspirations à la modernité, mais dans l’Iran profond et sa culture musulmane. Ce qui est reproché à Ahmadinejad se situe plus dans sa condition sociale et ce qu’elle porte comme promesse de lutte contre la corruption, que dans ses choix politiques.
C’est sous le règne de Khatami, le promoteur de l’idée du dialogue des civilisations, que l’Iran a été étiqueté comme étant le centre de l’axe du mal. C’est la détermination d’Ahmadinejad dans sa confrontation avec l’ordre injuste du monde qui a accru sa popularité en donnant aux Iraniens le sentiment qu’ils doivent traduire leur puissance en mission pour un monde plus juste.
Ahmadinejad était presque un inconnu en 2005. En tant que tel, il a gagné les élections présidentielles contre Khatami. Rafsandjani repoussé aux élections législatives et présidentielles ne lui restait que ses intérêts à défendre. Comment expliquer alors l’alliance de l’ensemble des candidats à la présidentielle et du camp réformiste contre la personne d’Ahmadinajad ? L’Iran nous a habitué depuis 1979 à des élections honnêtes, l’administration a fait preuve tout au long des élections qu’a connu l’Iran qu’elle n’était jamais au service du gouvernement mais au service du peuple.
Ahmadinajad a toujours exercé ses fonctions politiques en jouissant de la légitimité populaire. Peut-on admettre qu’un homme, face aux défis qui attendent l’Iran, puisse continuer à se considérer comme le serviteur du peuple en sachant qu’il lui a volé sa victoire ? Peut-on réduire l’administration iranienne à une administration d’un pays arabe proche (l’Egypte) ou lointain (l’Algérie), qui lui, sans l’ombre d’un doute, a toujours fait et défait des élections pour le plaisir du Prince avec la bénédiction des capitales occidentales ?
La vieille garde, la noblesse du régime en quelque sorte refuse, d’admettre qu’un fils de forgeron, le peuple tout court, les pieds-nus, les représente. Le peuple a besoin d’être représenté et n’accède à la conscience de lui-même que sous l’égide d’une élite éclairée. Pour ce courant de pensée et son relais en Occident, avec Ahmadinejad et le guide de la révolution islamique, l’Iran est condamné à l’échec.
Dans cette opposition, se dessine également l’orientation philosophique assignée à la Révolution. Les réformistes, en créant l’illusion d’une victoire des élections, puisqu’ils l’ont gagné sur le plan médiatique en jetant ensuite le discrédit sur le régime (le résultat n’étant pas en leur faveur), veulent se réapproprier la Révolution, l’embourgeoiser et la confiner dans le cadre de l’Etat-nation. Iraniser la Révolution islamique et faire de l’Iran l’alpha et l’oméga de l’action politique.
Cette tentative d’embourgeoiser la Révolution a comme toile de fond l’esprit de la Révolution française. Cette tendance était présente au sein du mouvement révolutionnaire, mais reléguée à l’arrière-plan par la stature de Khomeiny et le souffle de la spiritualité politique de la Révolution. Cette occidentalisation contre laquelle s’est soulevé le peuple iranien en 1979 a fini par gagner une frange de sa population par le biais de la globalisation.
L’occidentalisation du monde durant les deux derniers siècles allait de paire avec la modernité. La modernité dans le monde musulman a donné naissance à une domination de l’Etat contre la société se transformant ainsi en obstacle majeur à l’émancipation du peuple et à l’avènement de la démocratie. La modernité politique dans le monde musulman s’est avérée antipopulaire dans sa pratique. Traité comme un serf, il ne reste au peuple qu’à choisir entre résignation, servitude, l’exil, le suicide ou la folie meurtrière.
C’est cette équation occidentalisation-modernité que l’Iran rejette et refuse. La victoire d’Ahmadinajd signe la victoire définitive de l’avènement de la spiritualité politique(2) comme facteur déterminant de la globalisation. Elle constitue ainsi l’accomplissement de la Révolution islamique de 1979. C’est contre la modernité politique que s’insurge l’islam politique. Si « l’islam politique est incapable de répondre au défi de la modernité politique (3) » c’est parce qu’il en est la négation. La modernité politique comprise comme sécularisation du politique et la séparation des sphères engendre inéluctablement l’exclusion du peuple comme acteur politique en érigeant une minorité occidentalisée, dominatrice et arrogante, en avant-garde prédatrice des richesses de la nation.
La globalisation est un coup de marteau asséné au couple occidentalisation-modernité. La victoire des « pieds-nus »aux élections iraniennes a pour tâche philosophique de libérer le monde de l’emprise idéologique de la modernité politique. La globalisation, par l’élection d’Ahmadinajad, est une sortie définitive de la théorie philosophique de l’histoire comprise comme le devenir monde de l’Occident.
Le monde, aujourd’hui plus que jamais, souffre d’un manque criant de justice. Le monde a besoin de l’Iran. L’Iran d’Ahmadinajad. Il apporte aux déshérités du monde la voix qui leur manque. Sa réélection marque le basculement du monde et son déplacement vers un horizon social où la justice est le bien suprême. La liberté telle qu’elle s’est déployée dans la philosophie occidentale a fini par l’ensauvagement du monde. Le dernier évènement en date est le discours de Netanyahou. C’est la mise à nu du visage occidental : plein de suffisance, dominateur et arrogant.
Il a pu réconcilier les deux camps politiques adverses dans le monde arabe. L’Occident n’a émis aucune critique à l’endroit de son discours. La réaction de l’Occident et du monde arabe au discours de Netanyahou déplace le conflit israélo-palestinien de conflit régional, politique, vers sa vraie nature : Occident-Orient. A l’image de la Grèce antique, deux vérités se font face. Le conflit ne fait place à aucune relève philosophique. La scène est tragique.
La modernité politique a sévi pendant des siècles en donnant crédo à la citation de Pascal : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » Un des représentants de cette doxa, en l’occurrence Alexandre Adler, dans la présentation de son livre Le monde est un enfant qui joue, le mercredi 17 juin à la librairie Kleber à Strasbourg, a interrompu mon intervention en me refusant de poursuivre mon idée. Après l’avoir écouté pendant une heure trente minutes, il n’a pas daigné m’accorder deux minutes. Il a suffi qu’il entende que les élections iraniennes représentaient la victoire des « pieds-nus » pour que la sentence tombe : je n’avais plus le droit à la parole.
La modernité politique là où elle s’est manifestée n’a jamais admis que le règne de sa vérité. Hier Gaza, aujourd’hui l’Iran : le même scénario se répète. L’univers orwelien étale son emprise sur la scène médiatique. Ayant pour objet d’étude la réalité occidentale, 1984 d’Orwell s’applique sur la conception de la vérité dans la pensée occidentale. Soit dans sa forme marxiste, soit dans sa forme libérale, le totalitarisme est consubstantiel à la vérité occidentale. Les partisans de la modernité politique se sont toujours opposés, soit par des putschs, soit par des élections fabriquées, soit par l’arrêt du processus électoral, à la souveraineté populaire. L’Iran n’est ni à l’image de l’Ukraine, ni à celle d’un pays arabe et ni à celle de l’Iran de 1953.
Le temps est venu pour l’Occident d’apprendre à considérer sa vérité comme étant le produit de son histoire. Et l’histoire de l’Occident n’est pas celle du monde. La victoire d’Ahmadinejad a pour visée philosophique l’avènement d’une autre vérité sur la scène du monde. Ce qu’Alexandre Adler ne m’a permis de dire à Strasbourg, Oumma me permet de l’écrire. | |
| | | Re01
Nombre de messages : 921 Age : 71 Localisation : Mataró - España Date d'inscription : 09/12/2008
| Sujet: Re: Iran : la victoire des « défavorisés » 24/6/2009, 11:59 | |
| El triunfo de los desheredados [td][url=http://www.rebelion.org/mostrar.php?tipo=5&id=Mahmud Senadji&inicio=0] Mahmud Senadji[/url][/td] Oumma Traducido para Rebelión por Caty R. |
Este mes de junio ha estado marcado por dos discursos y dos convocatorias electorales principales cuyas consecuencias pueden dibujar la orientación del futuro mundial con respecto al problema central de nuestra época: ¿Diálogo o guerra de civilizaciones? El lugar geográfico del conjunto de esos acontecimientos es Oriente, y en el corazón de dichos acontecimientos la relación del Islam y Occidente, de la cual el conflicto entre Israel y Palestina es el símbolo más elocuente. El primer acontecimiento fue el discurso programático de Obama en El Cairo, lugar simbólico, cuna de las civilizaciones, del cruce de religiones y de la simbiosis entre la tradición y la modernidad. En su alocución dirigida a los musulmanes, el presidente estadounidense recordó el alcance espiritual, el mensaje pacifista del Islam y la aportación de esa civilización a la cultura mundial, señalando que los musulmanes de hoy se han alejado del espíritu de ese mensaje. El aspecto cultural de su discurso tenía una finalidad política cuya idea central es la reconciliación de los musulmanes con el Islam, una reconciliación que tenga como modelo político a los países moderados, como el caso de Egipto, y la no violencia como filosofía de combate, puntos de referencia para una refundación de la relación de Estados Unidos con los países musulmanes. Esta filosofía reduce el conflicto israelí-palestino a un conflicto de derechos cívicos y pasa por alto su naturaleza colonial. Dicho conflicto, de esencial colonial, sobrepasa a sus únicos protagonistas (israelíes y palestinos) para poner en evidencia la relación en la que se engloba: Occidente-Islam. El alcance programático del discurso de Obama en El Cairo se dirigía sobre todo a influir en la orientación de las elecciones en Líbano e Irán, una orientación que se comprueba conforme con la estrategia estadounidense en la región. El discurso de Obama dirigido esencialmente a los musulmanes una semana antes de las elecciones libanesas e iraníes, pretendía influir con toda su fuerza para conseguir el fracaso de la oposición en Líbano, con Hezbolá a la cabeza, y el triunfo de los reformistas en Irán. Con la ayuda de los países árabes «moderados», el dinero de Arabia Saudí, un sistema electoral arcaico y una presión internacional sin precedentes, en Líbano se consiguió el objetivo. Por su configuración étnica y su constitución histórica, Líbano es receptivo a los aires de Occidente. Hezbolá, por medio de su líder Hassan Nasralá, aceptó la vía de la legalidad y se sometió a la voluntad popular expresada por las urnas, demostrando que el espíritu democrático y político de Hezbolá tiene como único axioma que ninguna voluntad puede prevalecer sobre la elección del pueblo. Se ha escrito mucho sobre la fuerza militar de Hezbolá y su capacidad de imponer un orden político en Líbano, pero la realidad demuestra que la organización está profundamente anclada en el tejido sociopolítico del país y que la fuerza victoriosa que derrotó a Israel acepta su justo lugar de oposición en el tablero político interno. Los movimientos islamistas, que se considera que poseen una esencia dictatorial, aceptan legalidad de las urnas, reconocen su derrota y mantienen toda su confianza en la administración del país que proyectaban gobernar. El guión libanés no se ha reproducido en Irán. Lo que era previsible. Ahmadinejad era el candidato favorito y todo le destinaba a un segundo mandato. Lo importante era transformar su victoria cierta en un auténtico proceso del régimen. Mucho antes de las elecciones ya se lanzó la idea de que una probable victoria de Ahmadinejad sólo podía ser producto de un «rellenado de las urnas». Una campaña mediática orquestada con esmero daba la impresión de que Teherán estaba más cerca de Occidente que de la Revolución y sus dirigentes. No ignoramos la dinámica social de la sociedad iraní, de la que una parte, principalmente la juventud de las ciudades, aspira a un cambio; y no es una parte pequeña, ya que representa el 33% de los sufragios emitidos. Pero esa dinámica no puede prescindir de otra verdad: Irán no se reduce a una parte de la juventud de Teherán. Las elecciones iraníes, al contrario de lo que se dice aquí y allá, principalmente sobre el fracaso y la condena de la República Islámica, se inscriben en el espíritu de la Revolución de 1979, porque marcan la victoria definitiva de los desheredados. Las personas que votaron a Ahmadinejad no tienen acceso a Internet, no se miran en la vida de las estrellas, no poseen móviles multifunción, no lucen brazaletes y no padecen la falta de libertad, sino la falta de justicia social. No tienen el espíritu vuelto hacia Occidente, sino hacia ese hijo del pueblo y esa Revolución que ha convertido al hijo de un herrero en el servidor de un pueblo, un pueblo determinado a transformar la historia del mundo. Por lo tanto, la reelección de Ahmadinejad se inscribe en la fidelidad a la Revolución Islámica de 1979. Los hijos de los desheredados de 1979 quieren seguir los ideales de sus padres. Lo que les faltaba a los iraníes, y al mundo, en la época del sha no era la idea de libertad, sino la de justicia. En nombre de la Ilustración y la filosofía liberal, occidente ha hundido al mundo durante más de tres siglos (la esclavitud y la colonización) en un mar de injusticia. La victoria de Ahmadinejad es la victoria del pueblo. El triunfo definitivo de la Revolución Islámica. De la soberanía popular. De la idea de la justicia. Como en una gran parte del mundo musulmán, particularmente en el mundo árabe, la juventud de Teherán vive, según la expresión de Marc Côte, en un espacio que mira hacia Occidente (1). Así, al contrario que en el universo árabe, el modelo del pueblo iraní no está en la refinada juventud con sus aspiraciones a la modernidad, sino en el Irán profundo y su cultura musulmana. Lo que se critica de Ahmadinejad se sitúa más en su condición social y en su promesa de luchar contra la corrupción, que en sus elecciones políticas. Fue bajo el reinado de Khatami, el promotor de la idea del diálogo de las civilizaciones, cuando se clasificó a Irán en el centro del eje del mal. Y es la determinación de Ahmadinejad en su enfrentamiento con el orden injusto del mundo la que ha aumentado su popularidad y ha inculcado en los iraníes el sentimiento de que deben traducir su fuerza en una misión para un mundo más justo. Ahmadinejad era casi un desconocido en 2005. Como tal ganó las elecciones presidenciales contra Khatami. Rafsandjani, repudiado por las elecciones legislativas y presidenciales, sólo pretendía defender sus intereses. Entonces, ¿cómo se explica la alianza del conjunto de los candidatos presidenciales y del campo reformista contra Ahmadinejad? Desde 1979, Irán nos tiene acostumbrados a elecciones limpias y la administración ha demostrado, a lo largo de todas las elecciones que se han celebrado en Irán, que nunca ha estado al servicio del gobierno, sino al servicio del pueblo. Ahmadinejad siempre ha ejercido sus funciones políticas desde la legitimidad popular. ¿Podemos admitir que una persona, frente a los desafíos que esperan a Irán, se pueda seguir considerando servidora del pueblo a sabiendas de que ha robado su victoria? ¿Podemos comparar a la administración iraní con la de un país árabe cercano (Egipto) o lejano (Argelia), que sin ninguna duda han hecho y deshecho las elecciones al gusto de los príncipes y con la bendición de las capitales occidentales? La vieja guardia, la nobleza del régimen, de alguna forma se niega a admitir que el hijo de un herrero, el pueblo sin más, los desheredados, la representen. El pueblo necesita su representación y sólo llega a la conciencia de sí mismo bajo la égida de una élite ilustrada. Según esa corriente de pensamiento y su vinculación con Occidente, con Ahmadinejad y el guía de la Revolución Islámica, Irán está condenado al fracaso. En esa oposición también se diseña la orientación filosófica asignada a la Revolución. Los reformistas, al crear la ilusión de una victoria en las elecciones, puesto que ya las habían ganado en el terreno mediático después de lanzar el descrédito sobre el régimen (sin que el resultado estuviese a su favor), quieren reapropiarse de la Revolución, aburguesarla y confinarla en el marco del Estado-nación. «Iranizar» la Revolución Islámica y convertir a Irán en el alfa y omega de la acción política. La pretensión de aburguesar la Revolución tiene como telón de fondo el espíritu de la Revolución Francesa. La tendencia estaba presente en el movimiento revolucionario, pero relegada a un segundo plano por la grandeza de Jomeini y el aliento de espiritualidad política de la Revolución. La occidentalización contra la que se sublevó el pueblo iraní en 1979 ha acabado ganándose a una franja de la población por medio de la globalización. La occidentalización del mundo durante los dos últimos siglos se asocia con la modernidad. La modernidad en el mundo musulmán ha dado lugar a una dominación del Estado contra la sociedad y de esa forma se ha convertido en un obstáculo mayor para la emancipación del pueblo y la llegada de la democracia. La modernidad política en el mundo musulmán se ha revelado antipopular en la práctica. Tratado como un siervo, el pueblo sólo puede optar por la resignación, el servilismo, el exilio, el suicidio o la cólera asesina. Esta ecuación occidentalización-modernidad es la que Irán desdeña y rechaza. El triunfo de Ahmadinejad marca la victoria definitiva de la llegada de la espiritualidad política (2) como factor determinante de la globalización. Así, constituye el cumplimiento de la Revolución Islámica de 1979. Contra la modernidad política surge el Islam político. Si «el Islam político es incapaz de responder al desafío de la modernidad política (3)» es porque en él está la negación. La modernidad política entendida como secularización de la política y separación de las esferas engendra inevitablemente la exclusión del pueblo como actor político y aúpa a una minoría occidentalizada, dominadora y arrogante, a la vanguardia depredadora de las riquezas de la nación. La globalización es un mazazo al dúo occidentalización-modernidad. La victoria de los desheredados en las elecciones iraníes tiene la tarea filosófica de liberar al mundo de las garras ideológicas de la modernidad política. La globalización, por la elección de Ahmadinejad, es una salida definitiva de la teoría filosófica de la historia entendida como el futuro mundo de Occidente. El mundo, ahora más que nunca, padece una escandalosa falta de justicia. El mundo necesita a Irán. Al Irán de Ahmadinejad, que otorga a los desheredados del mundo la voz de la que carecen. La reelección de Ahmadinejad marca el cambio mundial y el desplazamiento hacia un horizonte social donde la justicia es el bien supremo. La libertad, tal como se despliega en la filosofía occidental, ha terminado convirtiendo el mundo en una selva. El último de los acontecimientos señalados es el discurso de Netanyahu, que muestra descarnadamente el rostro de Occidente rebosante de suficiencia, dominador y arrogante. Dicho discurso podría haber reconciliado a los dos campos políticos contrarios en el mundo árabe. Occidente no ha expresado ninguna crítica al citado discurso. La reacción de Occidente y el mundo árabe a las palabras de Netanyahu desplaza el asunto israelí-palestino de un conflicto político regional hacia su verdadera naturaleza: Oriente-Occidente. A la imagen de la antigua Grecia, se enfrentan dos verdades. El conflicto no da lugar a ninguna revelación filosófica. La escena es trágica. La modernidad política ha causado estragos durante siglos al considerar como un credo la cita de Pascal: «Verdad a este lado de los Pirineos, error al otro lado». Un representante de ese dogma, Alexandre Adler, en la presentación de su libro Le monde est un enfant qui joue, el miércoles 17 de junio en la librería Kleber de Estrasburgo, interrumpió mi intervención y me impidió exponer mi pensamiento. Después de escucharle durante hora y media, no se dignó concederme dos minutos. Bastó con que entendiera que las elecciones iraníes representan el triunfo de los desheredados para dictar sentencia: yo no tenía derecho a la palabra. La modernidad política, donde quiera que se manifieste, nunca admite más reinado que el de su verdad. Ayer Gaza, hoy Irán: se repite el mismo guión. El universo orwelliano extiende su dominio sobre la escena mediática. Con el objetivo de estudiar la realidad occidental, el libro 1984 de Orwell se aplica sobre la concepción de la verdad en el pensamiento occidental. Tanto en la forma marxista como en la liberal, el totalitarismo es consustancial a la verdad occidental. Los partidarios de la modernidad política siempre se oponen, bien con golpes, elecciones amañadas o detención de los procesos electorales, a la soberanía popular. Irán no es Ucrania, ni un país árabe ni el Irán de 1953. Ya es hora de que Occidente aprenda a considerar sus verdades como productos de su historia. Y la historia de Occidente no es la historia del mundo. La victoria de Ahmadinejad tiene como objetivo filosófico el advenimiento de otra verdad en el escenario mundial. La que Alexandre Adler no me permitió decir en Estrasburgo y Oumma me permite escribir. | |
| | | emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
| Sujet: Re: Iran : la victoire des « défavorisés » 5/2/2010, 16:15 | |
| «J’ai le devoir de parler des viols» Brisant un tabou, l’Iranien Ibrahim Mehtari raconte sa détention, en août, les violences et humiliations subies pour avoir défié le régime. http://www.liberation.fr/monde/0101617331-j-ai-le-devoir-de-parler-des-viols C’est l’un des tout premiers récits sur ce qui demeure un tabou absolu en Iran : le viol de manifestants et d’opposants dans les centres de détention. Ce que Mehdi Karoubi, l’un des trois principaux chefs de file de l’opposition, avait brusquement révélé fin juillet, s’attirant des menaces de mort, des insultes et des poursuites judiciaires de la part du régime islamique, un jeune journaliste de 27 ans vient de le confirmer. Battu pendant cinq jours, Ibrahim Mehtari a aussi été violé par l’un de ses tortionnaires qui, précise-t-il, s’est servi d’un bâton. Il a montré des photos qui témoignent des coups reçus, y compris les violences sexuelles. "Il ne faut pas avoir honte. Bien sûr, j’ai reçu des pressions, y compris de ma famille qui pense que c’est honteux. C’est ce régime, qui croit obéir à des valeurs sacrées, qui devrait avoir honte de violer ceux qu’il fait arrêter. Pas moi. C’est un devoir d’en parler." C’est le 20 août qu’Ibrahim Mehtari, qui écrivait alors sur un blog collectif qu’il préfère ne pas nommer, est kidnappé dans une rue de Téhéran par des inconnus. Il reconnaît en eux des agents des services de sécurité des Pasdaran (les Gardiens de la révolution). Fin juillet, il avait déjà été arrêté et détenu pendant neuf jours dans une caserne militaire. «Les interrogatoires étaient intenses mais pas brutaux», dit-il. Cette fois, ce sera très différent. D’abord, on lui bande les yeux et on le conduit en voiture dans un centre de détention secret. Les tortures sont essentiellement des coups de câble et de bâton électrique, des brûlures de cigarettes sur le dos, les bras, le crâne. «Ils épargnaient mon visage», précise-t-il. Ce que les kidnappeurs veulent avant tout lui faire avouer, c’est qu’il est membre de l’Organisation des moudjahidin de la révolution islamique, un des partis «réformateurs» (après avoir été l’un des plus radicaux à l’époque de l’imam Khomeiny). Ceux qui le frappent, Ibrahim Mehtari les décrit comme «des robots qui ne pensent pas à ce qu’ils font» :«Une fois que l’un d’eux me battait, son portable s’est mis à sonner. C’était sa femme qui l’appelait ; et tout en continuant ses coups, il discutait avec elle de ce qu’ils allaient manger. Ces gens-là tuent mais sans penser faire du mal.» Une autre fois, le sang du journaliste gicle et éclabousse la chemise de son geôlier peu avant la prière. «Ce qui l’offensait, c’est d’aller prier avec un vêtement taché et non pas de me torturer juste avant», remarque encore Ibrahim Mehtari. La question des viols avait été pour la première fois soulevée, le 29 juillet, par Mehdi Karoubi dans une lettre à l’ancien président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, qui dirige deux institutions clés du régime. «Un certain nombre de personnes arrêtées ont affirmé que des jeunes femmes et de jeunes hommes avaient été sauvagement violés», avait-il accusé. Quelques jours auparavant, il avait dénoncé, dans une autre lettre, l’arbitraire des services secrets - les qualifiant d’«outil le plus opaque et terrifiant qui soit» - et «les centres de détentions illégaux». La mouvance radicale l’avait aussitôt accusé d’être un menteur, exigeant qu’il soit arrêté et puni de 80 coups de fouet. | |
| | | OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Iran : la victoire des « défavorisés » 11/2/2010, 10:04 | |
| RÉVOLUTION ISLAMIQUE - Anniversaire sous haute tension en IranC'est sous haute tension que l'Iran s'apprête à fêter jeudi le 31e anniversaire de la Révolution islamique de 1979. A cette occasion, le président Mahmoud Ahmadinejad doit s'adresser à des dizaines de milliers de personnes massées sur la place Azadi de Téhéran pour un "glorieux rassemblement".http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2010-02-11/manifestations-revolution-islamique-anniversaire-sous-haute-tension-en-iran/924/0/422831 L'opposition ne s'essouffle pas "Il ne faut pas s'inquiéter" pour le bon déroulement des cérémonies officielles, a assuré Esmail Ahmadi-Moghaddam, le chef de la police. "Nous sommes tout à fait prêts, nous sommes en mesure d'assurer la sécurité de la tenue du glorieux rassemblement" de la place Azadi." "Nous surveillons de près les activités du mouvement séditieux et plusieurs personnes qui se préparaient à troubler les rassemblements du 11 février ont été arrêtées", a-t-il dit. La police, les gardiens de la Révolution et les miliciens bassidjis sont "prêts à répondre à tout incident le 11 février et ils ne laisseront personne créer l'insécurité", a-t-il ajouté. | |
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