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- Marieden who never minds que ça soit possible a écrit:
wouah !!! ils font travailler les enfants ? mais ils n'ont pas de syndicats là bas ?
voyez comme les enfants ont l'air malheureux
on a un sacré boulot !............. en France, on aurait tous les parents sur le dos "comment, vous faites travailler mon gamin, il n'a même plus le temps de jouer avec son Nevermind"
Bon d'accord ils se dégèlent les microbes des mains avé du désinfectant, mais comment est-il toléré
qu'ils ne portent pas de gants chirurgicaux ?!
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Histoire vécue :Les remerciements et la bouffe issue de l'auto-production à part, tout ce processus me rappelle mes
classes à l'armée quand nous allions au réfectoire midi et soir pour reprendre des forces. Nous étions
même en avance sur le nourriture protéinée du futur car nous mangions au milieu des blattes dont
certaines faisaient du plongeon de haut vol depuis le plafond pour atterrir dans les plats et les assiettes.
Encore un bleu, mais déjà débrouillard, je me proposais systématiquement pour aller chercher les plats de
mon attablée à la cuisine car ainsi je pouvais faire un prélèvement sur le repas avant de le déposer sur la
table. Je faisais partie du réfectoire des engagés et les cuisines étaient tenues par le contingent.
Un jour en cherchant les plats du déjeuner, c'était le jour des frites, je vis que les cuistots P4 appelés
rigolards avaient suspendu un rat sanguinolent qu'ils venaient de tuer au-dessus du bac à frites et que
son raisiné gouttait sur la nourriture. Je me suis subrepticement servi des frites non polluées avant de me
saisir du plateau que le gars préposé au service garnissait des frites relevées au ketchup de muridé.
Ce fut pour moi un formidable moment de leçon de la méchante khônnerie humaine.
Quand le repas était terminé - c'était chronométré - il fallait rapporter table par table les assiettes,
couverts, verres, cruches et plats vers la "laverie" à côté des cuisines. Tous les impedimenta,
sommairement débarrassés des reliefs du repas dans de grands fûts qui avaient servis au stockage de
carburants étaient immergés pêle mêle dans des éviers constitués de grands bacs en béton dans lesquels de
l'eau froide s'écoulait perpétuellement. Une fois pré-rincée de la sorte la vaisselle devait être estraite des
bacs et les assiettes déposées sur le sol les unes à côté des autres.
Un appelé préposé aux grandes eaux passait au tuyau d'arrosage un jet puissant sur les assiettes en
verre pyrex très costaud qui se mettaient à danser bruyamment sous les effets de la pression de l'eau.
Au passage, le simili Hercule chargé du nettoyage des cuisine de l'ami Bidasse en profitait pour bien
éclabousser les camarades autour de lui sachant qu'ainsi les gars trempés devaient se dépatouiller pour
se présenter impeccables au rassemblement de 13 heures.
Puis après la séance d'arrosage un type avé un balai pont et une serpillière passait très vite un coup
sur les assiettes à même le sol et les gens chargés de la corvée de midi les ramassaient en leur passant
un coup de chiffon douteux dessus supposé les sécher, avant de les empiler sur les racks.
Les couverts estraits des bac, triés étaient lavés au jet dans de grands paniers en acier inoxydable dans
lesquels ils restaient à sécher tout seuls.
Je ne me souviens plus du sort des verres et des plats, mais ils devaient probablement subir le même
traitement hautement aseptisant.
Pendant le temps de cette plonge digne de Germinal, une autre équipe était occupée à faire le nettoyage
du réfectoire à grands coups de grésil, un truc qui dégageait une fragrance qui avait le don de rendre
encore moins ragoûtante la nourriture baclée qui nous était servie, mais que nous mangions quand même
parce que nous avions très faim.
Une fois libérés de la corvée nous nous dépêchions en bordel couvrez jusqu'aux chambres pour y faire le
lit que nous avions découvert de ses draps et couvertures le matin au lever et nous en profitions pour
sortir de nos armoires les cochonneries chocolatés et les gâteaux que nous avions achetés au foyer la
veille au soir, car nos jeunes corps étrillés par l'école du lapin agile à laquelle ils étaient soumis par le drill
perpétuel avaient besoin d'énergie en surabondance. Puis nous passions aux lavabos pour le lavage des
mains, des dents pour les moins rustauds et une coup dérisoire de peigne sur notre boule à zéro, avant
de filer au rapport
Le dimanche j'étais toujours volontaire pour l'évacuation des fûts métalliques remplis des restes de repas
de la semaine. Nous devions les disputer aux cohortes de guêpes qui les assiégeaient et qui raffolaient
de cette pitance de récupération. Chargés sur des camions, les fûts étaient destinés à une porcherie
industrielle dans laquelle les hôtes à queue en tire-bouchon s'engraissaient la couenne avé ce que les
bidasses affamés n'avaient pas becqueté.
Au retour, en passant en ville, le chauffeur s'arrêtait dans l'arrière cour d'un estaminet et nous
descendions de la caisse pour aller picoler un verre et reluquer les filles qui ne daignaient même pas jeter
un regard sur les semis-clodos en treillis que nous étions. Le chauffeur, un appelé natif du coin, avait plus
de chance que nous les estrangers, il connaissait des filles et il devait probablement mettre son carnet de
bal à jour.
Mais être hors les murs de la caserne et voir des gens me procurait un immense plaisir. C'est pour cela
que je me portais volontaire à ce boulot de ripeur car un bout de liberté y était accroché.
Les écoliers japonais sont vraiment des petits joueurs à côté de ce que étions alors à l'armée.