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| Les beautés de notre culture.. | |
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+10* Lili * EddieCochran quantat Charly Gaïa jam OmbreBlanche Armelle Biloulou Zed 14 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 18/11/2008, 18:21 | |
| Rappel du premier message :[img][/img]
Dernière édition par JACKLELOUP le 15/9/2010, 08:07, édité 2 fois |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 4/12/2008, 06:51 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo
VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN
XIV Rosa fâchée
Une querelle. Pourquoi ? Mon Dieu ! parce qu'on s'adore. À peine s'est-on dit Toi Que Vous se hâte d'éclore.
Le coeur tire sur son noeud ; L'azur fuit ; l'âme est diverse. L'amour est un ciel, qui pleut Sur les amoureux à verse.
De même, quand, sans effroi, Dans la forêt que juin dore, On va rôder, sur la foi Des promesses de l'aurore,
On peut être pris le soir, Car le beau temps souvent triche, Par un gros nuage noir Qui n'était pas sur l'affiche. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 5/12/2008, 08:01 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 5/12/2008, 08:06 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo
VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN
XV Dans les ruines d'une abbaye
Seuls, tous deux, ravis, chantants ! Comme on s'aime ! Comme on cueille le printemps Que Dieu sème !
Quels rires étincelants Dans ces ombres, Pleines jadis de fronts blancs, De coeurs sombres !
On est tout frais mariés. On s'envoie Les charmants cris variés De la joie.
Purs ébats mêlés au vent Qui frissonne ! Gaietés que le noir couvent Assaisonne !
On effeuille des jasmins Sur la pierre Où l'abbesse joint les mains En prière.
Les tombeaux, de croix marqués, Font partie De ces jeux, un peu piqués Par l'ortie.
On se cherche, on se poursuit, On sent croître Ton aube, amour, dans la nuit Du vieux cloître.
On s'en va se becquetant, On s'adore, On s'embrasse à chaque instant, Puis encore,
Sous les piliers, les arceaux, Et les marbres. C'est l'histoire des oiseaux
Dans les arbres. |
| | | Invité Invité
| Sujet: 53 - 5/12/2008, 13:48 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 6/12/2008, 08:53 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 6/12/2008, 08:54 | |
| Les Chansons des rues et des bois Victor Hugo VI. L'ÉTERNEL PETIT ROMAN XVI Les trop heureux Quand avec celle qu'on enlève, Joyeux, on s'est enfui si loin, Si haut, qu'au-dessus de son rêve On n'a plus que Dieu, doux témoin ; Quand, sous un dais de fleurs sans nombre, On a fait tomber sa beauté Dans quelque précipice d'ombre, De silence et de volupté ; Quand, au fond du hallier farouche, Dans une nuit pleine de jour, Une bouche sur une bouche Baise ce mot divin : amour ! Quand l'homme contemple la femme, Quand l'amante adore l'amant, Quand, vaincus, ils n'ont plus dans l'âme Qu'un muet éblouissement, Ce profond bonheur solitaire, C'est le ciel que nous essayons. Il irrite presque la terre Résistante à trop de rayons. Ce bonheur rend les fleurs jalouses Et les grands chênes envieux, Et fait qu'au milieu des pelouses Le lys trouve le rosier vieux ; Ce bonheur est si beau qu'il semble Trop grand, même aux êtres ailés ; Et la libellule qui tremble, La graine aux pistils étoilés, Et l'étamine, âme inconnue Qui de la plante monte au ciel, Le vent errant de nue en nue, L'abeille errant de miel en miel, L'oiseau, que les hivers désolent, Le frais papillon rajeuni, Toutes les choses qui s'envolent, En murmurant dans l'infini. |
| | | Invité Invité
| | | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 7/12/2008, 05:02 | |
| Victor Hugo - Les Chansons des rues et des bois
XVII À un visiteur parisien
Domremy, 182...
Moi, que je sois royaliste ! C'est à peu près comme si Le ciel devait rester triste Quand l'aube a dit : Me voici !
Un roi, c'est un homme équestre, Personnage à numéro, En marge duquel de Maistre Écrit : Roi, lisez : Bourreau.
Je n'y crois plus. Est-ce un crime Que d'avoir, par ma cloison, Vu ce point du jour sublime, Le lever de la raison !
J'étais jadis à l'école Chez ce pédant, le Passé ; J'ai rompu cette bricole ; J'épelle un autre A B C.
Mon livre, ô fils de Lutèce, C'est la nature, alphabet Où le lys n'est point altesse, Où l'arbre n'est point gibet.
Maintenant, je te l'avoue, Je ne crois qu'au droit divin Du coeur, de l'enfant qui joue, Du franc rire et du bon vin.
Puisque tu me fais visite Sous mon chaume, à Domremy, À toi le Grec, moi le Scythe, J'ouvre mon âme à demi...
Pas tout à fait. - La feuillée Doit voiler le carrefour,
Et la porte entrebâillée Convient au timide amour.
J'aime, en ces bois que j'habite, L'aurore ; et j'ai dans mon trou Pour pareil, lé cénobite, Pour contraire, le hibou.
Une femme me fascine ; Comme Properce, j'entends Une flûte tibicine Dans les branches du printemps.
J'ai pour jeu la poésie ; J'ai pour torture un minois, Vieux style, et la jalousie, Ce casse-tête chinois.
Je suis fou d'une charmeuse, De Paris venue ici, Dont les saules de la Meuse Sont tous amoureux aussi.
Je l'ai suivie en Sologne, Je la suis à Vaucouleurs. Mon coeur rit, ma raison grogne, Et me voilà dans les fleurs.
Je l'ai nommée Euryanthe. J'en perds l'âme et l'appétit. Circonstance atténuante : Elle a le pied très petit.
Plains-moi. Telle est ma blessure. Cela dit, amusons-nous. Oublions tout, la censure, Rome, et l'abbé Frayssinous.
Cours les bals, danse aux kermesses. Les filles ont de la foi ; Fais-toi tenir les promesses Qu'elles m'ont faites à moi.
Ris, savoure, aime, déguste, Et, libres, narguons un peu Le roi, ce faux nez auguste
Que le prêtre met à Dieu. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 8/12/2008, 08:40 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 8/12/2008, 08:41 | |
| Victor Hugo - Les Chansons des rues et des bois
XVIII Dénonciation de l'esprit des bois
J'ai vu ton ami, j'ai vu ton amie ; Mérante et Rosa ; vous n'étiez point trois. Fils, ils ont produit une épidémie De baisers parmi les nids de mon bois.
Ils étaient contents, le diable m'emporte ! Tu n'étais point là. Je les regardais. Jadis on trompait Jupin de la sorte ; Car parfois un dieu peut être un dadais.
Moi je suis très laid, j'ai l'épaule haute, Mais, bah ! Quand je peux, je ris de bon coeur. Chacun a sa part ; on plane, je saute ; Vous êtes les beaux, je suis le moqueur.
Quand le ciel charmant se mire à la source, Quand les autres ont l'âme et le baiser, Faire la grimace est une ressource. N'étant pas heureux, il faut s'amuser.
Je dois t'avertir qu'un bois souvent couvre Des détails, piquant pour Brantôme et Grimm, Que les yeux sont faits pour qu'on les entrouvre, Fils, et qu'une absence est un intérim.
Un coeur parfois trompe et se désabonne. Qui veille a raison. Dieu, ce grand Bréguet, Fit la confiance, et, la trouvant bonne, L'améliora par un peu de guet.
Tu serais marmotte ou l'un des Quarante Que tu ne pourrais dormir mieux que ça Pendant que Rosa sourit à Mérante, Pendant que Mérante embrasse Rosa. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 9/12/2008, 08:09 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 9/12/2008, 08:10 | |
| Victor Hugo - Les Chansons des rues et des bois
XIX Réponse à l'esprit des bois
Nain qui me railles, Gnome aperçu Dans les broussailles,
Ailé, bossu ;
Face moisie, Sur toi, boudeur, La poésie Tourne en laideur.
Magot de l'Inde, Dieu d'Abydos, Ce mont, le Pinde, Est sur ton dos.
Ton nom est Fable. Ton boniment Quelquefois hâble Et toujours ment.
Ta verve est faite De ton limon, Et le poète Sort du démon.
Monstre apocryphe, Trouble-raisons, On sent ta griffe Dans ces buissons.
Tu me dénonces Un rendez-vous, Ô fils des ronces, Frère des houx,
Et ta voix grêle Vient accuser D'un sourire, elle, Lui, d'un baiser.
Quel vilain rôle ! Je n'en crois rien, Vieux petit drôle Aérien.
Reprends ta danse, Spectre badin ; Reçois quittance De mon dédain.
Où j'enveloppe Tous tes aïeux Depuis Ésope Jusqu'à Mayeux. |
| | | Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
| Sujet: Re: Les beautés de notre culture.. 9/12/2008, 13:29 | |
| «Il y a toujours dans le bonheur, même des meilleures gens, un peu d'insolence aimable qui défie les autres d'en faire autant.» Victor Hugo | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les beautés de notre culture.. 10/12/2008, 09:08 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 10/12/2008, 09:08 | |
| Victor Hugo - Les Chansons des rues et des bois
XX Lettre
J'ai mal dormi. C'est votre faute. J'ai rêvé que, sur des sommets, Nous nous promenions côte à côte, Et vous chantiez, et tu m'aimais.
Mes dix-neuf ans étaient la fête Qu'en frissonnant je vous offrais ; Vous étiez belle et j'étais bête Au fond des bois sombres et frais.
Je m'abandonnais aux ivresse ; Au-dessus de mon front vivant Je voyais fuir les molles tresses De l'aube, du rêve et du vent.
J'étais ébloui, beau, superbe ; Je voyais des jardins de feu, Des nids dans l'air, des fleurs dans l'herbe, Et dans un immense éclair, Dieu.
Mon sang murmurait dans mes tempes Une chanson que j'entendais ; Les planètes étaient mes lampes ; J'étais archange sous un dais.
Car la jeunesse est admirable, La joie emplit nos seins hardis ; Et la femme est le divin diable Qui taquine ce paradis.
Elle tient un fruit qu'elle achève Et qu'elle mord, ange et tyran ; Ce qu'on nomme la pomme d'Ève, Tristes cieux ! c'est le coeur d'Adam.
J'ai toute la nuit eu la fièvre. Je vous adorais en dormant ;
Le mot amour sur votre lèvre Faisait un vague flamboiement.
Pareille à la vague où l'oeil plonge, Votre gorge m'apparaissait Dans une nudité de songe, Avec une étoile au corset.
Je voyais vos jupes de soie, Votre beauté, votre blancheur ; J'ai jusqu'à l'aube été la proie De ce rêve mauvais coucheur.
Vous aviez cet air qui m'enchante ; Vous me quittiez, vous me preniez ; Vous changiez d'amours, plus méchante Que les tigres calomniés.
Nos âmes se sont dénouées, Et moi, de souffrir j'étais las ; Je me mourais dans des nuées Où je t'entendais rire, hélas !
Je me réveille, et ma ressource C'est de ne plus penser à vous, Madame, et de fermer la source Des songes sinistres et doux.
Maintenant, calmé, je regarde, Pour oublier d'être jaloux, Un tableau qui dans ma mansarde Suspend Venise à quatre clous.
C'est un cadre ancien qu'illumine, Sous de grands arbres, jadis verts, Un soleil d'assez bonne mine Quoique un peu mangé par les vers.
Le paysage est plein d'amantes, Et du vieux sourire effacé De toutes les femmes charmantes Et cruelles du temps passé.
Sans les éteindre, les années Ont couvert de molles pâleurs Les robes vaguement traînées
Dans de la lumière et des fleurs.
Un bateau passe. Il porte un groupe Où chante un prélat violet ; L'ombre des branches se découpe Sur le plafond du tendelet.
À terre, un pâtre, aimé des muses, Qui n'a que la peau sur les os, Regarde des choses confuses Dans le profond ciel, plein d'oiseaux. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 11/12/2008, 07:21 | |
| Portugal "Cette mer,qui m'appelle de si loin, dans son ressac que contient-elle d'autre que mes navires?..." "Este mar,que de tâo longe me chama, que levou na ressaca,alèm dos meus navios?" Eugénio De Andrade Posté par christina |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 11/12/2008, 07:23 | |
| Victor Hugo - Les Chansons des rues et des bois
XXI L'oubli
Autrefois inséparables, Et maintenant séparés. Gaie, elle court dans les prés, La belle aux chants adorables ;
La belle aux chants adorés, Elle court dans la prairie ; Les bois pleins de rêverie De ses yeux sont éclairés.
Apparition exquise ! Elle marche en soupirant, Avec cet air conquérant Qu'on a quand on est conquise.
La Toilette, cet esprit, Cette déesse grisette, Qu'adore en chantant Lisette, À qui Minerve sourit,
Pour la faire encore plus belle Que ne l'avait faite Dieu, Pour que le vague oiseau bleu Sur son front batte de l'aile,
A sur cet ange câlin Épuisé toute sa flore, Les lys, les roses, l'aurore, Et la maison Gagelin.
Soubrette divine et leste,
La Toilette au doigt tremblant A mis un frais chapeau blanc Sur ce flamboiement céleste.
Regardez-la maintenant. Que cette belle est superbe ! Le coeur humain comme l'herbe Autour d'elle est frissonnant.
Oh ! la fière conquérante ! Le grand oeil mystérieux ! Prévost craint pour Desgrieux, Molière a peur pour Dorante.
Elle a l'air, dans la clarté Dont elle est toute trempée, D'une étincelle échappée À l'idéale beauté.
Ô grâce surnaturelle ! Il suffit, pour qu'on soit fou, Qu'elle ait un ruban au cou, Qu'elle ait un chiffon sur elle.
Ce chiffon charmant soudain Aux rayons du jour ressemble, Et ce ruban sacré semble Avoir fleuri dans l'Éden.
Elle serait bien fâchée Qu'on ne vît pas dans ses yeux Que de la coupe des cieux Sa lèvre s'est approchée,
Qu'elle veut vaincre et charmer, Et que c'est là sa manière, Et qu'elle est la prisonnière Du doux caprice d'aimer.
Elle sourit, et, joyeuse, Parle à son nouvel amant Avec le chuchotement D'une abeille dans l'yeuse.
- Prends mon âme et mes vingt ans. Je n'aime que toi ! dit-elle. -
Ô fille d'Ève éternelle, Ô femme aux cheveux flottants,
Ton roman sans fin s'allonge ; Pendant qu'aux plaisirs tu cours, Et que, te croyant toujours Au commencement du songe,
Tu dis en baissant la voix : - Pour la première fois, j'aime ! - L'amour, ce moqueur suprême, Rit, et compte sur ses doigts.
Et, sans troubler l'aventure De la belle aux cheveux d'or, Sur ce coeur, si neuf encor, L'amour fait une rature.
Et l'ancien amant ? Pâli, Brisé, sans doute à cette heure Il se désespère et pleure... - Écoutez cet hallali.
Passez les monts et les plaines ; La curée est dans les bois ; Les chiens mêlent leurs abois, Les fleurs mêlent leurs haleines ;
Les voyez-vous ? Le voilà. Il est le centre. Il flamboie. Il luit. Jamais plus de joie Dans plus d'orgueil ne brilla.
Il brille au milieu des femmes, Tous les yeux lui disant oui, Comme un astre épanoui Dans un triomphe de flammes.
Il cherche en face de lui Un sourire peu sévère, Il chante, il lève son verre, Éblouissant, ébloui.
Tandis que ces gaietés franches Tourbillonnent à sa voix, Elle, celle d'autrefois,
Là-bas, bien loin, sous les branches,
Dans les taillis hasardeux, Aime, adore, se recueille, Et, près de l'autre, elle effeuille Une marguerite à deux.
Fatal coeur, comme tu changes ! Lui sans elle, elle sans lui ! Et sur leurs fronts sans ennui Ils ont la clarté des anges.
Le séraphin à l'oeil pur Les verrait avec envie, Tant à leur âme ravie Se mêle un profond azur !
Sur ces deux bouches il semble Que le ciel met son frisson ; Sur l'une erre la chanson, Sur l'autre le baiser tremble.
Ces êtres s'aimaient jadis ; Mais qui viendrait le leur dire Ferait éclater de rire Ces bouches du paradis.
Les baisers de l'autre année, Où sont-ils ? Quoi ! nul remord ! Non ! Tout cet avril est mort, Toute cette aube est fanée.
Bah ! le baiser, le serment, Rien de tout cela n'existe. Le myosotis, tout triste, Y perdrait son allemand.
Elle ! à travers ses longs voiles, Que son regard est charmant ! Lui ! comme il jette gaiement Sa chanson dans les étoiles !
Qu'elle est belle ! Qu'il est beau ! - Le morne oubli prend dans l'ombre, Par degrés, l'épaisseur sombre De la pierre du tombeau. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 12/12/2008, 06:05 | |
| Passager de la pluie Un instant qui surgit Une ombre qui s'évapore Un moment qui s'enfuit Qui te saisit si fort Une larme qui jaillit Un frisson quand tu pleures Une vie qui finit Une autre commence ailleurs Passager de la pluie Tu voyages vers le soleil Quand prend fin la nuit Tu revis,tu revis La pluie qui est tombée Lentement s'évapore Dans un nuage de fumée La rosée s'éparpille au dehors Le jour vient se coucher Tirant son drap de brume En un brouillard léger Pour caresser la dune Passager de la pluie Quand s'évapore ton corps Dans le jour qui s'enfuit Pour revenir encore Larme d'un sentiment blessé Vient caresser ton regard Où dans tes yeux brisés Reflète comme un miroir Enlacer l'innocence pour traverser les secrets De l'enfant qui danse Sur la rivière étoilée Passager de la pluie aux couleurs de diamants Transparence infinie Par la lumière du temps. Philippe Ropraz . Fleurs du soleil (EditionsElzévir) Posté par christina |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 12/12/2008, 06:06 | |
| Victor Hugo - Les Chansons des rues et des bois
XXI L'oubli
Autrefois inséparables, Et maintenant séparés. Gaie, elle court dans les prés, La belle aux chants adorables ;
La belle aux chants adorés, Elle court dans la prairie ; Les bois pleins de rêverie De ses yeux sont éclairés.
Apparition exquise ! Elle marche en soupirant, Avec cet air conquérant Qu'on a quand on est conquise.
La Toilette, cet esprit, Cette déesse grisette, Qu'adore en chantant Lisette, À qui Minerve sourit,
Pour la faire encore plus belle Que ne l'avait faite Dieu, Pour que le vague oiseau bleu Sur son front batte de l'aile,
A sur cet ange câlin Épuisé toute sa flore, Les lys, les roses, l'aurore, Et la maison Gagelin.
Soubrette divine et leste,
La Toilette au doigt tremblant A mis un frais chapeau blanc Sur ce flamboiement céleste.
Regardez-la maintenant. Que cette belle est superbe ! Le coeur humain comme l'herbe Autour d'elle est frissonnant.
Oh ! la fière conquérante ! Le grand oeil mystérieux ! Prévost craint pour Desgrieux, Molière a peur pour Dorante.
Elle a l'air, dans la clarté Dont elle est toute trempée, D'une étincelle échappée À l'idéale beauté.
Ô grâce surnaturelle ! Il suffit, pour qu'on soit fou, Qu'elle ait un ruban au cou, Qu'elle ait un chiffon sur elle.
Ce chiffon charmant soudain Aux rayons du jour ressemble, Et ce ruban sacré semble Avoir fleuri dans l'Éden.
Elle serait bien fâchée Qu'on ne vît pas dans ses yeux Que de la coupe des cieux Sa lèvre s'est approchée,
Qu'elle veut vaincre et charmer, Et que c'est là sa manière, Et qu'elle est la prisonnière Du doux caprice d'aimer.
Elle sourit, et, joyeuse, Parle à son nouvel amant Avec le chuchotement D'une abeille dans l'yeuse.
- Prends mon âme et mes vingt ans. Je n'aime que toi ! dit-elle. -
Ô fille d'Ève éternelle, Ô femme aux cheveux flottants,
Ton roman sans fin s'allonge ; Pendant qu'aux plaisirs tu cours, Et que, te croyant toujours Au commencement du songe,
Tu dis en baissant la voix : - Pour la première fois, j'aime ! - L'amour, ce moqueur suprême, Rit, et compte sur ses doigts.
Et, sans troubler l'aventure De la belle aux cheveux d'or, Sur ce coeur, si neuf encor, L'amour fait une rature.
Et l'ancien amant ? Pâli, Brisé, sans doute à cette heure Il se désespère et pleure... - Écoutez cet hallali.
Passez les monts et les plaines ; La curée est dans les bois ; Les chiens mêlent leurs abois, Les fleurs mêlent leurs haleines ;
Les voyez-vous ? Le voilà. Il est le centre. Il flamboie. Il luit. Jamais plus de joie Dans plus d'orgueil ne brilla.
Il brille au milieu des femmes, Tous les yeux lui disant oui, Comme un astre épanoui Dans un triomphe de flammes.
Il cherche en face de lui Un sourire peu sévère, Il chante, il lève son verre, Éblouissant, ébloui.
Tandis que ces gaietés franches Tourbillonnent à sa voix, Elle, celle d'autrefois,
Là-bas, bien loin, sous les branches,
Dans les taillis hasardeux, Aime, adore, se recueille, Et, près de l'autre, elle effeuille Une marguerite à deux.
Fatal coeur, comme tu changes ! Lui sans elle, elle sans lui ! Et sur leurs fronts sans ennui Ils ont la clarté des anges.
Le séraphin à l'oeil pur Les verrait avec envie, Tant à leur âme ravie Se mêle un profond azur !
Sur ces deux bouches il semble Que le ciel met son frisson ; Sur l'une erre la chanson, Sur l'autre le baiser tremble.
Ces êtres s'aimaient jadis ; Mais qui viendrait le leur dire Ferait éclater de rire Ces bouches du paradis.
Les baisers de l'autre année, Où sont-ils ? Quoi ! nul remord ! Non ! Tout cet avril est mort, Toute cette aube est fanée.
Bah ! le baiser, le serment, Rien de tout cela n'existe. Le myosotis, tout triste, Y perdrait son allemand.
Elle ! à travers ses longs voiles, Que son regard est charmant ! Lui ! comme il jette gaiement Sa chanson dans les étoiles !
Qu'elle est belle ! Qu'il est beau ! - Le morne oubli prend dans l'ombre, Par degrés, l'épaisseur sombre De la pierre du tombeau. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 13/12/2008, 10:37 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Les beautés de notre culture.. 13/12/2008, 10:38 | |
| Victor Hugo - Les Chansons des rues et des bois
I. AMA, CREDE I De la femme au ciel
L'âme a des étapes profondes. On se laisse d'abord charmer, Puis convaincre. Ce sont deux mondes. Comprendre est au-delà d'aimer.
Aimer, comprendre : c'est le faîte. Le Coeur, cet oiseau du vallon, Sur le premier degré s'arrête ; L'Esprit vole à l'autre échelon.
À l'amant succède l'archange ; Le baiser, puis le firmament ; Le point d'obscurité se change En un point de rayonnement.
Mets de l'amour sur cette terre Dans les vains brins d'herbe flottants. Cette herbe devient, ô mystère ! Le nid sombre au fond du printemps.
Ajoute, en écartant son voile, De la lumière au nid béni. Et le nid deviendra l'étoile Dans la forêt de l'infini. |
| | | OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Reims - le Palais du Tau - 13/12/2008, 10:58 | |
| Le Palais du Tau est un palais archiépiscopal, construit à Reims entre 1498 et 1509, puis reconstruit en partie en 1675 et après l'incendie du 19 septembre 1914. Il doit son nom à son plan qui était, au Moyen Âge, en forme de lettre T (tau en grec). C'était le lieu de résidence des rois de France à l'occasion de leur couronnement. La salle du Tau, où se tenait le banquet royal, héberge une immense cheminée datant du XVe. Aujourd'hui, le bâtiment est un musée national qui, depuis 1972, abrite la statuaire déposée de la cathédrale, les tapisseries qui y étaient exposées et, dans deux chambres fortes, le Trésor, qui comporte notamment des reliquaires et de nombreux objets utilisés à l'occasion des sacres. Parmi ces reliquaires, on peut citer le talisman de Charlemagne, cadeau du calife Haroun ar-Rachid. Ce bijou en or, émeraude, perles et saphirs contenant une épine de la vraie Croix, a été trouvé au cou de l'empereur quand il a été exhumé, en 1166. Le Palais du Tau est classé au patrimoine mondial par l'UNESCO. | |
| | | Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
| Sujet: Re: Les beautés de notre culture.. 13/12/2008, 19:09 | |
| contenant une épine de la vraie Croix (OB)
Non mais comment peuvent-ils en être si sur, et puis, il y a t-il une fausse croix? | |
| | | OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Les beautés de notre culture.. 13/12/2008, 19:18 | |
| Peu importe, c'est le symbole que cela représente qui est important.
Et cela fait partie de notre patrimoine et notre culture. Et cela c'est à respecter. Point final. | |
| | | Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
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| Sujet: Les beautés de notre culture.. 13/12/2008, 19:53 | |
| Le Lombard a pignon sur gare 13 décembre 2008 Vendredi dernier, le Lombard était à la fête à quelques pas de ses bureaux bruxellois. Une fresque murale dessinée par Johan De Moor fait à présent face à la Gare du Midi, terminal des trains à grande vitesse Thalys en Belgique qui voit transiter des millions de voyageurs européens. En 1958, Raymond Leblanc avait fait poser une enseigne tournante à l’effigie de Tintin et Milou sur le toit de son « Building Tintin », proche de la Gare du Midi. Les visages du reporter et de son chien devaient être imposants. Il fallait que cela soit la première chose que les navetteurs et autres voyageurs étrangers remarquent en arrivant à Bruxelles. Un formidable coup marketing comme Raymond Leblanc en avait le talent et le secret. L’enseigne est toujours là, même si elle ne tourne plus. Mais désormais, les voyageurs découvriront un autre hommage à la bande dessinée en sortant de la gare : une fresque représentant de nombreux héros édités au Lombard. Cette fresque a été inaugurée ce vendredi 12 décembre, marquant ainsi une première participation de la commune de Saint-Gilles et de la Région Bruxelles-Capitale à l’Année de la BD 2009. L’année prochaine, en effet, de nombreux évènements et expositions égaieront ou étonneront les habitants et les visiteurs de la capitale belge. Cette fresque sur bâche de 20 mètres de hauteur et de 13 mètres de largeur a été dessinée par le plus belge des auteurs du Lombard : Le Bruxellois Johan De Moor, né en Flandre et maîtrisant la langue de Molière d’une manière impeccable. Ceux qui ont déjà conversé avec lui retiennent le fait qu’il pratique d’une manière amusée les expressions typiquement belges. Son dessin, drôle et subtil, présente une multitude de personnages, sortant de l’ouvrage « Le Secret de L’Espadon » d’Edgar Pierre Jacobs. Cet album de Blake et Mortimer fut le premier édité par les éditions du Lombard en 1950. Le TGV conduit par l’élève Ducobu renvoie à la gare, située à trente mètres de là, Eurostar étant d’ailleurs partenaire de l’opération. Johan De Moor Lors de l’inauguration, le facétieux Johan prenait complaisamment la pose devant sa création. Celle-ci sera visible sur la Place Victor Horta pendant deux ans. À cette date, un projet immobilier devrait transformer le pignon sur lequel l’illustration est posée. Il n’est pas exclu qu’on ne lui trouve pas ensuite une autre destination. De nombreux auteurs avaient fait le déplacement pour célébrer l’évènement : Tibet, André-Paul Duchâteau, Dany, Bob De Groot, Dino Attanasio, Youri Jigounov, Magda, Marvano, Chantal De Spiegeleer, Nix, Sidney, Yves Sente, Bernard Swysen, Wozniak, Francis Carin, Jean-Luc Cornette, et Philippe Xavier. Avec l’enseigne « Tintin et Milou », la fresque de Tintin située à l’intérieur de la gare et à présent ce mur consacré aux héros de papier des éditions du Lombard, la bande dessinée n’aura jamais autant été mise en avant dans un quartier éminemment tourné vers l’Europe et dédié au voyage ! En médaillon : Johan De Moor devant la fresque Photographies (c) Nicolas Anspach (par Nicolas Anspach) |
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