N'IMPORTE QUOI.......Martine Aubry appelle au rassemblement des partis de gauche.Le premier secrétaire du Parti socialiste appelle à une "nouvelle démarche de rassemblement", un mois après son score décevant aux élections européennes (16,48%). Le PS détient actuellement 20 régions sur 22.
Ces élections "sont un enjeu majeur pour la gauche", rappelle Martine Aubry dans cette lettre publiée vendredi, quelques jours après un séminaire à Marcoussis (Essonne) où les socialistes ont tenté de tirer les leçons des européennes.
"Le Parti socialiste est prêt à travailler dans chaque région avec l'ensemble des partis de gauche et les écologistes, sur un projet commun et une réflexion commune sur notre stratégie électorale", explique Martine Aubry.
"Nous devons accorder à ce dialogue tout le sérieux nécessaire en nous donnant le temps qu'il faut, mais sans en perdre : pour nous, notre rassemblement doit s'engager dès les élections régionales", ajoute-t-elle.
La lettre de deux pages a été adressée à Marie-George Buffet (Parti communiste), Jean-Michel Baylet (Parti radical de gauche), Jean-Pierre Chevènement (Mouvement des citoyens), Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit (Verts) et Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche).
Le Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot, qui a toujours refusé toute alliance avec le PS, ne fait pas partie des récipiendaires.
"MAISON COMMUNE"
"Pour gagner, nous devons surmonter les divisions de nos mouvements et ou de nos partis. Nous devons changer", écrit Martine Aubry aux responsables de gauche.
"Nous devons, d'une seule voix, convaincre les Français que nous incarnons, ensemble, une alternative solide et durable pour bâtir un autre modèle de développement, un nouveau modèle de société, un nouveau monde", ajoute la maire de Lille.
Pour Martine Aubry, les habitants de ce qu'elle appelle la "maison commune" de la gauche doivent garder en ligne de mire la prochaine élection présidentielle dans trois ans.
"Notre objectif est de participer à l'élaboration d'un projet commun de la gauche en 2012, mais aussi de mettre en oeuvre une stratégie politique électorale commune pour l'emporter. Nous pensons que la 'maison commune' doit accueillir tous les citoyens qui se reconnaissent dans cette démarche de changement", écrit-elle.
Cet appel sera-t-il entendu ?
Europe-Ecologie, arrivé juste derrière le PS aux élections européennes avec 16,28% des voix, a déjà dit n'avoir pas l'intention de s'allier avec les socialistes au premier tour, comme l'a notamment suggéré le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault.
"Que le PS arrête de nous casser les pieds (...) Qu'il arrête avec ce paternalisme d'un autre temps", lance Daniel Cohn-Bendit dans un entretien paru vendredi dans Le Figaro.
Le leader écologiste pose les règles du jeu pour les régionales : "Si nous arrivons en tête dans certaines régions, même si ce sera très difficile, il est évident que l'accord de second tour se fera en fonction du résultat du premier tour".
Alors qu'Europe-Ecologie a devancé le Parti socialiste dans huit régions le 7 juin, Daniel Cohn-Bendit dit vouloir garder la tête froide.
"Les voix des européennes ne nous appartiennent pas. Pour les régionales, nous devons repartir à zéro", dit-il.
Autre allié potentiel sollicité par Martine Aubry, Jean-Luc Mélenchon a quitté le PS pour fonder le Parti de gauche et a privilégié une alliance avec le PCF aux européennes, où il a remporté 6,05% des voix. Le Parti de gauche projette une alliance avec le NPA qui a recueilli 4,88% aux européennes.