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| Le revenu universel | |
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Auteur | Message |
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Charly
Nombre de messages : 23689 Localisation : belgique Date d'inscription : 30/11/2008
| Sujet: Le revenu universel 6/2/2016, 12:16 | |
| Rappel du premier message :Le revenu universel, qu'est-ce que c'est?En juin prochain, les Suisses seront appelés à s'exprimer sur le bien-fondé de l'instauration d'un "revenu de base inconditionnel", une allocation universelle de 2.300 euros versée chaque mois à chaque citoyen, sans contrepartie. Cette idée révolutionnaire ne date pas d'hier. En quoi consiste-elle? Est-elle applicable en Belgique? Explications. La Suisse organisera le 5 juin prochain un référendum sur le sujet. La démarche résulte d'une initiative populaire qui a récolté les 100.000 signatures nécessaires au débat national. Au sein de l'Union européenne, dès 2017, la Finlande versera 1.000 euros par mois à chaque citoyen et deviendra ainsi le premier État membre à tenter l'expérience. Plus localement, la ville néerlandaise d'Utrecht expérimente déjà le concept sur un échantillon de 300 allocataires sociaux. Outre-Atlantique, l'idée fait son chemin: le Québec envisage un versement annuel de 12.600 dollars canadiens (8.191 euros), soit 680 euros par mois environ, et, depuis deux ans, l'État américain de l'Alaska redistribue à la collectivité les bénéfices de ses revenus pétroliers (environ 2.000 euros par an par habitant). Le revenu universel, qu'est-ce que c'est? Le revenu de base inconditionnel, aussi appelé "revenu/allocation universel(le)", ou "revenu d'existence", diffère de toutes les autres sources de revenu. Il n'exige rien en retour et est accordé à tout le monde, à titre individuel. L'organisation internationale "Basic Income Earth Network", fondée en 1986 fait figure de porte-parole du concept qu'elle définit comme suit: "Le Revenu de Base est un revenu accordé à toutes et tous, tout au long de la vie; versé périodiquement à titre individuel; accordé sans conditions, sans prendre en compte l'existence d'autres revenus, ni contrepartie de l'exécution d'un travail ou de la disposition à en accepter un. Ce revenu de base vise à permettre à chacun et chacune de mener une vie digne et de participer à la vie en société sous toutes ses formes." Belgique Quelques fervents militants défendent le projet en Belgique, dont Phippe Defeyt, économiste et président du CPAS de Namur, invité à s'exprimer sur les ondes de La Première: "C'est la partie inconditionnelle qui nous réunit tous. L'allocation serait versée, peu importe vos choix de vie. Il n'y aura plus de contrôle à domicile: on ne viendra plus voir demain s'il y a plusieurs brosses à dent dans votre salle de bain. L'autre inconditionnalité, c'est que ce socle de revenu vous est garanti peu importe le nombre d'heures que vous travaillez". Quel montant? Selon Philippe Van Parijs, professeur à l'UCL et militant de la première heure, le financement de l'allocation universelle demeure possible en Belgique. Dans les années 1990, ses calculs lui avaient d'ailleurs permis d'évaluer le montant potentiel à 500 euros mensuels. Paul De Grauwe, son confrère flamand de la KUL, n'est cependant pas du même avis. Ce montant n'est plus applicable aujourd'hui et il faut donc envisager le double pour espérer un impact positif sur la société. Or, si l'on actualise ce montant à 1.000 euros, "cela représente une dépense de 100 milliards par an", un budget ingérable pour l'État belge selon lui. Quel financement? Selon Philippe Defeyt, le système belge possède déjà toutes les ressources nécessaires. Il évoque notamment le montant des allocations du chef de ménage, un supplément inutile si l'universalité s'applique. Une adaptation de la fiscalité viendrait consolider les fondations: "Vous avez dans notre système fiscal une partie de vos revenus qui sont exonérés d'impôts. Avec une allocation universelle, il n'y a plus besoin d'exonération fiscale. On a donc dans notre système aujourd'hui l'essentiel de ce qu'il faut pour financer cette allocation", précise-t-il. D'autres pistes intègrent la taxation des transactions financières à l'échelle européenne (taxe Tobin), l'imposition sur les hauts revenus, une taxe sur les articles de luxe et les produits polluants et... la suppression de nombreuses allocations déjà existantes et remplacées par cette version universelle. Quid de la Sécurité sociale? La principale source d'inquiétude des détracteurs réside d'ailleurs dans la diminution voire la suppression de toutes les autres formes d'aides sociales, notamment en matière de soins de santé. Les frais hospitaliers pourraient en effet rapidement s'avérer inabordables. Quant à la pension, aux indemnités d'invalidité, aux allocations de chômage, aux allocations familiales et au revenu d'intégration sociale (CPAS), ils n'existeraient plus... mais n'auraient plus de raison d'être si chaque citoyen (la question du revenu des enfants diffère d'une thèorie à l'autre), bénéficiait de ce revenu de base inconditionnel dès la naissance. En outre, selon les principaux analystes, son entrée en vigueur n'entraînerait pas la disparition de l'assurance-maladie, mais plutôt une refonte globale de l'État providence, une assistance unique synthétisée en un seul revenu. Impact positif et effets indésirables Cette utopie de plus en plus concrète comporte évidemment son lot d'arguments: ceux des défenseurs contre ceux des détracteurs. Pour les premiers, l'idée aurait un impact positif sur le marché de l'emploi car, contrairement aux allocations de chômage, elles encourageraient les inactifs à travailler plus pour gagner plus. Pour les seconds, ce revenu risque de générer une "armée de fainéants": un pessimisme facilement rejeté par le réseau belge qui rappelle que le revenu ne constitue pas une ressource suffisante mais permet seulement de "couvrir les besoins les plus essentiels". En complément d'un salaire, il peut par contre faire la différence, financer les activités parallèles et faciliter la vie de famille en réduisant le temps de travail. Une absence bénéfique sur le marché de l'emploi dont pourraient alors profiter d'autres candidats. En outre, le revenu universel pourrait s'avérer d'une aide non négligeable pour soutenir financièrement le travailleur en quête de reconversion (formation professionnelle non remunérée, voire études complémentaires). Danger Mais le débat est loin d'être fini et la principale clé du problème réside en réalité dans l'établissement du montant de cette allocation, afin de savoir si elle constitue une réelle alternative à l'aide sociale sous sa forme actuelle... ou seulement un coup de pouce providentiel pour les petits salaires. Un constat qui, le cas échéant, aggraverait finalement la situation des plus démunis. | |
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Auteur | Message |
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Biloulou
Nombre de messages : 54566 Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Re: Le revenu universel 9/1/2017, 16:00 | |
| - kalawasa a écrit:
- Il me semble que Agnès Verdier-Molinié, présidente de l'iFRAP (Fondation pour la recherche sur les Administrations et les Politiques publiques) a cité le chiffre faramineux de 102 organismes qui distribuent aides et allocations diverses et variées !
Remplacer cette montagne de complexité par un système simple semble évidemment une bonne initiative , Mais que faire du million de fonctionnaires planqués à vie dans des bureaux bien douillets ?.... Rêvons, et supposons que ce changement puisse se faire en une semaine....Changer une loi peut effectivement se faire très rapidement , mais ce changement induirait quoi ? : un changement de mentalité, càd une soporifique et anesthésiante sensation d'une belle vie sans travail, sans effort , d'une prise en charge totale par la collectivité... Changer une loi peut se faire en 24h, mais changer une mentalité (par ex. revenir à la notion de travail) nécessite une génération ! Très juste. "...une soporifique et anesthésiante sensation d'une belle vie sans travail, sans effort , d'une prise en charge totale par la collectivité..."C'est précisément de cela que "notre" projet tenait compte en visant le "ne vous contentez pas de ce minimum, gagnez plus en travaillant... plus. Vivez, que diable !"
Et en aucune façon une prise en charge, totale ou partielle, par la collectivié. | |
| | | Younes bis
Nombre de messages : 2362 Date d'inscription : 18/12/2015
| Sujet: Re: Le revenu universel 9/1/2017, 21:14 | |
| - Biloulou a écrit:
- Je devrais m'en réjouir, mais ce mouvement me met mal à l'aise.
Il vous met mal à l'aise? Voilà plutôt un gage rassurant! Ceci dit je n'ai toujours pas d'avis tranché sur la question! | |
| | | Younes bis
Nombre de messages : 2362 Date d'inscription : 18/12/2015
| Sujet: Re: Le revenu universel 6/3/2017, 22:19 | |
| - "Jacques Généreux, "LE PLEIN EMPLOI EST A NOTRE PORTEE":
"Supprimer le chômage conjoncturel par la relance de l'investissement, c'est déjà bien, et c'est facile. Mais ce n'est qu'une partie du chemin vers le plein-emploi ; nous pouvons descendre bien en dessous des 7,5%. C'est un peu plus compliqué, parce qu'il ne s'agit plus seulement de relancer la croissance et de maintenir une demande stable ; il faut que, pour un taux de croissance donné, le besoin en main-d'oeuvre soit plus important. Il faut "enrichir la croissance en emplois" disent les économistes. Or l'évolution technologique (numérique, robotisation, informatisation) tend plutôt à rendre la croissance plus économe en main d'oeuvre : on peut produire toujours plus avec moins de personnel. Cette perspective conduit certains, à gauche comme à droite, à considérer le plein-emploi comme une chimère : si, à l"avenir, nous avons besoin de mois en moins de travail, alors le revenu ne peut plus être principalement lié à l'emploi. C'est ce qui nourrit l'idée de verser un revenu de base, voire un revenu universel inconditionnel.
Nous ne partageons pas cette vision. Personne en réalité ne sait ce que seront les effets nets des nouvelles technologies dans dix ou vingt ans. Et peu importe, d'ailleurs, car il faut sortir de cette double illusion économique selon laquelle l'emploi serait strictement déterminé par la croissance du PIB et par l'évolution technologique. La croissance et la technologie ne déterminent l'emploi (le nombre de personnes qui travaillent) ; elles fixent seulement le nombre total d'heures de travail dont une économie a besoin pour fournir divers types de produits et un certain niveau de production. A partir de là, et à travers nos choix collectifs, c'est à nous de décider de l'emploi, de ce que nous voulons produire, et la manière de le produire.
1)-L'OPTION MARCHEISTE consiste a dire :
1.1)- que la loi de l'offre et de la demande décide de la nature et des modalités de la production ;
1.2)- que l'emploi d'une personne est justifié uniquement s'il n'existe pas un moyen alternatif de produire plus d'argent. On connait l'effet de cette logique déjà à l’œuvre depuis trente ans :
a)- la production épuise la terre et les hommes.
B)-De plus en plus de personnes ne sont pas assez rentables pour être durablement employés, et la fraction encore rentable de la population doit travailler toujours plus et toujours plus intensivement. Encore 30 ans de ce régime et, en effet, on aura vraisemblablement une fraction de plus en plus large de la population qui sera "non rentable" et devra survivre avec un revenu de base finance par les "rentables".
2)-L'OPTION DU PROGRES HUMAIN consiste à décider :
2.1)- que la société ne vise pas la croissance de la production rentable, mais seulement le niveau et les modes de production compatibles avec le progrès humain ;
2.2)- Que la participation au travail collectif qui engendre la production est un droit fondamental de la personne humaine. Cette option fonde les 3 axes que nous privilégions pour restaurer le plein emploi.
- Citation :
De plus en plus de personnes ne sont pas assez rentables pour être durablement employés, et la fraction encore rentable de la population doit travailler toujours plus et toujours plus intensivement. Encore 30 ans de ce régime et, en effet, on aura vraisemblablement une fraction de plus en plus large de la population qui sera "non rentable" et devra survivre avec un revenu de base financé par les "rentables" C'est le constat que j'ai fait depuis un certain temps: Je travail sur des chantiers du bâtiment depuis plus de 20 ans...De moins en moins de mains d’œuvre peu qualifié pour faire de la manutention ...Les boulots de "manar" disparaissent . Là où 10 gars faisaient une tranchée à la pelle et à la pioche , un gars et sa nini-pelle mécanique le font en moins de temps ! Encore faut-il savoir conduire une mini-pelle! Moi l'intello de service pas costaud , il y a 20 ans on me regardait de haut , 20 ans après je suis au top et les autres et bien il sont plus dans coup. Par contre le rythme est fou! Alors j’entends des mec critiquer sur les chantier , ceux qui ne travaillent pas , et restent à la maison "payé à ne rien faire" et que du travail il y en a pour celui qui veut travailler ...etc Ce n'est pas vrai , çà va trop vite et il faut beaucoup de qualités ...physiques , intellectuelles , psychologique. Je peux faire travailler des gars "limité" mais c'est un autre job : "éducateur spécialisé" . Dans le réel cela ne se passe pas comme çà, j'aimerai le contraire , mais cela ne se passe pas comme çà ...Je dois souvent me séparer d'un intérim pris à un moment pour faire une tache simple et répétitive ( mettre de l'isolant sur des murs par exemple ) puis quand c'est fini , je ne sais plus quoi lui faire faire faire , c'est trop technique , je n'ai pas le temps de former , d'expliqué , surtout que le chantier suivant est à 100 km et qu'il ne me suivra pas ... Donc je fais 45 heures intensives par semaines : j’appartiens à la catégorie de la population qui doit travailler toujours plus. Je suis secondé par intermittence par des précaires: portion de la population qui viens ajuster au mieux les espaces libres... Et il y a la masse des sans emplois qui reste à la maison , mais qui n'ont pas leur place sur mon chantier : la masse des non rentables. Cette situation ne me satisfait pas , non parce que en tant que rentable je ne veux pas payer pour les non rentables mais parce que : la participation au travail collectif qui engendre la production est un droit fondamental de la personne humaine.Voilà pourquoi je suis contre le revenu de base ! Il y a 30 ans j'ai fais un camp de vacance en tant qu'animateur pour handicapés mentaux léger , des prolo qui travaillaient toute l'année en C.A.T. Un animateur Marocain m' a fait cette réflexion: dans mon village ces gens là on ne les met pas à part , ils gardent les moutons...
Notre société moderne fabrique de l'exclusion. Le revenu de base c'est une solution pour gérer l'exclusion, pas pour résoudre le probléme de l'exclusion. | |
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