L'Union Europeenne - Nouvelles

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Magazine

La bibliothèque numérique européenne Europeana, un "rêve devenu réalité", sera lancée jeudi, a indiqué lundi Viviane Reding, commmissaire européen en charge de la société de l'information et des médias, lors du Forum d'Avignon sur la culture et l'économie.

A partir du 20 novembre, plus de deux millions d'objets culturels numérisés seront accessibles gratuitement pour les internautes qui iront sur le portail www.europeana.eu., a-t-elle précisé. Le service sera disponible en 21 langues. "L'objectif est d'atteindre voire de dépasser 10 millions d'objets culturels d'ici 2010", a souligné Mme Reding.

Cette "alliance inédite" entre les nouvelles technologies et le monde de la culture est le fruit d'une "collaboration sans précédent" entre plusieurs centaines d'institutions culturelles de l'Union européenne, a-t-elle indiqué.

La France est le principal contributeur (52% des oeuvres mises à disposition), a souligné Viviane Reding.

Pour le moment seul 1% du contenu des bibliothèques nationales en Europe est numérisé. Ce chiffre devrait passer à 4% d'ici 2012.

"C'est le début d'une fabuleuse aventure", a considéré Mme Reding, en soulignant qu'"Europeana offrira un visage à la culture européenne sur internet". Elle permettra par exemple d'avoir accès à des ouvrages de la littérature française (manuscrits de Zola, Balzac), à la reproduction numérique d'un autoportrait de Rembrandt authentifiée par le Rjiksmuseum à Amsterdam, à des cartes détenues par la bibliothèque slovène ou encore à des partitions musicales hongroises.

ESPAGNE • Super-Garzón mis en échec

Le juge espagnol a renoncé le 18 novembre à son enquête controversée sur les "crimes contre l'humanité" commis par le régime franquiste.
Le juge Baltasar Garzón vient d'échouer dans sa tentative de ridiculiser trente ans de démocratie en faisant retentir les trompettes du Jugement dernier pour la dictature franquiste [il avait ouvert la première instruction judiciaire en Espagne sur les disparus du franquisme, bravant ainsi la loi d'amnistie votée en 1977, voir CI n° 933, du 18 septembre 2008]. La pompeuse "causa general" [référence à la Causa general instruida por el Ministerio fiscal sobre la dominación roja en España, longue enquête ouverte par le régime franquiste censée instruire les crimes commis sous la "domination rouge", autrement dit à partir de la IIde République, en 1931 et jusqu'à la fin de la guerre civile] engagée contre le régime militaire nationaliste et catholique avait un objectif clair : présenter les artisans de la transition démocratique et ceux qui leur ont succédé comme des lâches incapables de demander des comptes à la tyrannie. Sans grande prise de risque, puisque aucun des auteurs matériels du coup d'Etat du 18 juillet 1936 n'est encore en vie, il s'agissait de mettre en opposition deux catégories, deux statures morales : l'audace d'un juge sans frontière contre la nécessaire imperfection de tout compromis historique. L'éternelle et obsessionnelle quête espagnole de l'absolu contre la contingence de la politique démocratique.

Telle est la clé du nouveau justicialisme : le rabaissement de la politique au profit d'une nouvelle alliance entre la magistrature et l'opinion publique. Une sorte de refondation médiatique de l'antique figure romaine du tribun de la plèbe. Le juge italien Antonio Di Pietro fut le premier de ces nouveaux tribuns : il avait mis en échec la République italienne au début des années 1990 (alors que l'Ouest était à peine libéré des risques et des tensions de la guerre froide contre l'URSS) et les conséquences de son exploit sont encore parfaitement descriptibles aujourd'hui. Conjugué à un moralisme exacerbé, le justicialisme jouit d'une grande capacité de perforation sociale. Reste que l'histoire de l'Espagne est dense, tragique, complexe et contradictoire, elle est encore dure à attaquer. Sa simplification n'a rien d'aisé. La politique imparfaite a triomphé cette fois-ci, et c'est une bonne nouvelle étant donné les temps difficiles qui se préparent.

La politique saura-t-elle élaborer de nouveaux pactes, capables de mieux refermer, sans exception, toutes les blessures de la mémoire ? Ce n'est pas une tâche facile. Pour l'heure, les opportunismes parlementaires se querellent autour d'une plaque à installer ou non au Congrès des députés en l'honneur de sainte María Maravillas de Jesús.

(Enric Juliana - La Vanguardia)

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Peut-être que si le juge Garzón n'avait pas eu la justice sélective et avait voulu enquêter sur tous les horribles excès commis pendant la Révolution espagnole et pas uniquement sur ceux attribués aux nationalistes, aurait-il eu plus de succès dans sa démarche?

Citation :

Telle est la clé du nouveau justicialisme : le rabaissement de la politique au profit d'une nouvelle alliance entre la magistrature et l'opinion publique

Avec un scandale judiciaire à la "Outreau" l'opinion publique espagnole sera plutôt encline à exiger que la politique mette bon ordre dans la magistrature. Ces alliances conjoncturelles sans tendance de fond ne portent pas les fruits pour lesquels les arbres de la Discorde sont plantés. Dans le monde entier on n'aime sa Justice que si l'on a rien de fâcheux à craindre d'elle...

Madrid exclut de revenir sur le "pacte de l'oubli"


Il y a trente-trois ans, le Caudillo rendait son dernier souffle. "La majorité des Espagnols ne se souviennent même plus que le 20 novembre correspond au jour de sa mort", a déclaré José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement socialiste. Pour lui, "c'est une bonne chose que tout cela soit enterré dans l'oubli le plus profond de la mémoire collective".

De fait, moins d'une centaine de nostalgiques ont assisté, jeudi, à la messe donnée dans la basilique où repose l'ancien dictateur, au côté du fondateur de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera, lui aussi mort un 20 novembre. Ils devaient être un peu plus nombreux, samedi 22 novembre, dans ce même immense mausolée, creusé dans la montagne par des milliers de prisonniers républicains à 50 kilomètres au nord-est de Madrid.

La Fondation nationale Francisco Franco (FNFF), présidée par Carmen Franco, la fille du dictateur, a affrété quelques autocars au départ de Madrid (17 euros l'aller-retour) pour la messe annuelle à la mémoire des deux hommes. La fondation peine à renouveler ses adhérents, dont la moyenne d'âge est très élevée.

N'ayant plus reçu de subsides publics depuis les 150 000 euros alloués par le gouvernement Aznar de 2000 à 2003 pour financer la numérisation des 27 000 documents de ses archives, elle serait en grave difficulté financière.

Même la marche et la manifestation organisées samedi soir par la Phalange, un mouvement d'extrême droite où dominent les jeunes crânes rasés, devaient se dérouler dans une relative indifférence.

Toutefois, les vertus de l'oubli prônées par M. Zapatero ne sont pas du goût de tous depuis que le juge Baltasar Garzon s'est résigné, mardi 18 novembre, à renoncer à enquêter sur les "crimes contre l'humanité" du franquisme. En ouvrant une instruction globale contre ce qu'il appelle "un plan systématique d'extermination", le magistrat s'est heurté à une loi d'amnistie - rebaptisée "pacte de l'oubli" - votée en 1977, deux ans après la mort de Franco.

Les 114 000 disparus de la guerre civile et de la dictature n'ont pas été victimes d'un génocide, comme le juge Garzon en avait fait le postulat, mais de crimes politiques qui, eux, sont amnistiés depuis trente ans au nom de la réconciliation nationale.

Loll, je m'amuse

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Aie!

Que veut faire la Tchéquie de l’Europe ?

ANALYSE • L’Union européenne survivra à la présidence tchèque

A partir du 1er janvier, la République tchèque assure la présidence tournante de l’UE. Mais cette eurosceptique saura-t-elle diriger une Union en pleine crise institutionnelle et économique ? La tâche s’annonce ardue, car Prague devra faire face non seulementà des divisions politiques internes, mais aussi à des défis internationaux de grande ampleur.

Nicolas Sarkozy n’a peut-être pas répondu à toutes les attentes, mais le pire reste à venir pour l’Union. Au cours du premier semestre 2009, elle va confier son pouvoir de coordination et son inspiration à un pays qui ne pourra pas en faire grand-chose. Le président tchèque Václav Klaus considère l’UE comme un grand malheur, une sorte d’URSS moderne face à laquelle il faut défendre la souveraineté et l’identité tchèques. La rebuffade que lui a infligée la Cour constitutionnelle sur le traité de Lisbonne à ce sujet ne le dissuade en rien. Tout comme son homologue Lech Kaczynski en Pologne, il voit dans l’UE un instrument par lequel les Allemands cherchent à asseoir leur domination sur l’Europe.

Isolé dans son château de Prague, lui qui croit tout savoir mieux que tout le monde ne comprend pas que l’idée fondamentale de l’intégration européenne est précisément fondée sur l’idée inverse. Autrement dit, elle vise à contenir l’influence allemande. Le ministre des Affaires étrangères de son pays, Karel Schwarzenberg, reconnaît ouvertement que le président n’est pas en phase avec l’époque, mais, contrairement à ce qui se passe en Pologne, le gouvernement ne représente pas un véritable contrepoids face à un chef de l’Etat destructeur. Au Parlement, le Premier ministre, Mirek Topolanek, ne peut s’assurer la majorité qu’en s’appuyant sur deux transfuges, et son parti a cherché – avec le soutien actif du président, mais sans succès – à se débarrasser de lui. Avec tout cela, personne sur les rives de la Vltava ne se préoccupe de la présidence du Conseil européen.

De plus, les Tchèques prennent la barre à un moment critique. Les élections européennes sont prévues pour le mois de juin. Puis il faudra nommer une nouvelle Commission européenne. Les institutions doivent être opérationnelles. Cela se fera-t-il sur la base du traité de Lisbonne, qui aurait dû entrer en vigueur dès janvier 2009, ou devra-t-on continuer à se dé­brouil­ler avec un traité de Nice, dans une version peut-être modifiée ? C’est au premier semestre 2009 que la décision sera prise. A cela s’ajoutent la crise financière, la situation confuse au Kosovo, les négociations hésitantes avec la Russie et, ce qui n’est pas la moindre des tâches, le réajustement de la politique vis-à-vis des Etats-Unis. Tout cela nécessite des personnalités attachées à l’idée européenne et ayant foi dans l’intégration européenne. Cette description ne convient guère à Václav Klaus ni à Mirek Topolanek. Mais on peut aussi voir les choses sous un angle positif. Si l’UE survit sans dommage aux six prochains mois, elle aura fait la preuve de sa force.

(Frankfurter Rundschau - par Eckart D. Stratenschulte, Directeur de l’Académie européenne, Berlin)

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Biloulou a écrit:

Que veut faire la Tchéquie de l’Europe ?

ANALYSE • L’Union européenne survivra à la présidence tchèque

A partir du 1er janvier, la République tchèque assure la présidence tournante de l’UE. Mais cette eurosceptique saura-t-elle diriger une Union en pleine crise institutionnelle et économique ? La tâche s’annonce ardue, car Prague devra faire face non seulementà des divisions politiques internes, mais aussi à des défis internationaux de grande ampleur.

Nicolas Sarkozy n’a peut-être pas répondu à toutes les attentes, mais le pire reste à venir pour l’Union. Au cours du premier semestre 2009, elle va confier son pouvoir de coordination et son inspiration à un pays qui ne pourra pas en faire grand-chose. Le président tchèque Václav Klaus considère l’UE comme un grand malheur, une sorte d’URSS moderne face à laquelle il faut défendre la souveraineté et l’identité tchèques. La rebuffade que lui a infligée la Cour constitutionnelle sur le traité de Lisbonne à ce sujet ne le dissuade en rien. Tout comme son homologue Lech Kaczynski en Pologne, il voit dans l’UE un instrument par lequel les Allemands cherchent à asseoir leur domination sur l’Europe.

Isolé dans son château de Prague, lui qui croit tout savoir mieux que tout le monde ne comprend pas que l’idée fondamentale de l’intégration européenne est précisément fondée sur l’idée inverse. Autrement dit, elle vise à contenir l’influence allemande. Le ministre des Affaires étrangères de son pays, Karel Schwarzenberg, reconnaît ouvertement que le président n’est pas en phase avec l’époque, mais, contrairement à ce qui se passe en Pologne, le gouvernement ne représente pas un véritable contrepoids face à un chef de l’Etat destructeur. Au Parlement, le Premier ministre, Mirek Topolanek, ne peut s’assurer la majorité qu’en s’appuyant sur deux transfuges, et son parti a cherché – avec le soutien actif du président, mais sans succès – à se débarrasser de lui. Avec tout cela, personne sur les rives de la Vltava ne se préoccupe de la présidence du Conseil européen.

De plus, les Tchèques prennent la barre à un moment critique. Les élections européennes sont prévues pour le mois de juin. Puis il faudra nommer une nouvelle Commission européenne. Les institutions doivent être opérationnelles. Cela se fera-t-il sur la base du traité de Lisbonne, qui aurait dû entrer en vigueur dès janvier 2009, ou devra-t-on continuer à se dé­brouil­ler avec un traité de Nice, dans une version peut-être modifiée ? C’est au premier semestre 2009 que la décision sera prise. A cela s’ajoutent la crise financière, la situation confuse au Kosovo, les négociations hésitantes avec la Russie et, ce qui n’est pas la moindre des tâches, le réajustement de la politique vis-à-vis des Etats-Unis. Tout cela nécessite des personnalités attachées à l’idée européenne et ayant foi dans l’intégration européenne. Cette description ne convient guère à Václav Klaus ni à Mirek Topolanek. Mais on peut aussi voir les choses sous un angle positif. Si l’UE survit sans dommage aux six prochains mois, elle aura fait la preuve de sa force.

(Frankfurter Rundschau - par Eckart D. Stratenschulte, Directeur de l’Académie européenne, Berlin)

Avec Václav Klaus nous avons droit au purgatoire pendant 6 mois...
A quand une présidence à long terme, à ce rythme, l'Europe prendra forme au XXII ème siècle !
ou probablement jamais.................

En 2007, Václav Klaus a publié "Une planète bleue, pas verte", en réponse au film d'Al Gore (Une vérité qui dérange), dans lequel il accuse les « environnementalistes » de propager une idéologie « aussi dangereuse que le communisme », qui « menace la liberté, la démocratie, et la prospérité ». Il pointe en particulier les risques que représente selon lui l'environnementalisme pour la liberté de l'homme.

Ainsi, invité à l'ONU pour la conférence internationale sur le changement climatique, il prononça le 4 mars 2008 un discours intitulé L'alarmisme écologiste est une menace pour la liberté.

Voici le texte de son discours : "LE" discours