CHASSE AUX SORCIÈRES

Rappel du premier message :

Pourquoi je défends Frédéric Mitterrand.
Par Ivan Rioufol.

Beaucoup de commentaires, ici même ce week-end, me reprochant de ne pas m'associer aux accusations contre Frédéric Mitterrand. Certains me soupçonnent, au mieux de me plier à des consignes, au pire de cautionner la pédophilie, le tourisme sexuel et que sais-je. La vérité est plus simple: j'exècre la chasse à l'homme, l'esprit de meute, la force aveugle du nombre. Bref, cette "âme des foules" dont Gustave Le Bon, dès 1895, avait décrit les effets destructeurs dans "La psychologie des foules". De lui, j'avais noté ceci : "Ce ne sont pas les rois qui firent ni la Saint-Barthélemy ni les Guerres de religion, pas plus que Robespierre, Danton ou Saint Just ne firent la Terreur. Derrière de pareils événements se retrouve toujours l'âme des foules". Ce lynchage contre Mitterrand m'est insupportable, comme me le furent ceux contre Renaud Camus, Alain Finkielkraut, Dominique Baudis, Christian Vanneste, etc.

Ceux qui reprochent à la politique, avec raison, de se perdre dans la pipolisation et l'anecdote ne peuvent la réduire ici à un procès sans juges. Je n'ai pas de complaisance pour la pédophilie ni le tourisme sexuel, mais j'observe que le ministre de la Culture a condamné l'un et l'autre, même s'il a pu pratiquer le second. Or, je me refuse à condamner un écrivain ayant eu, il y a quatre ans, la franchise d'avouer sa "mauvaise vie" passée. Les jeteurs de pierres sont-ils si sûrs d'être exemplaires? Je combats assez le politiquement correct, l'écologiquement correct, le moralement correct, pour ne pas me ranger au sexuellement correct. Que le moralisme fasse les choux gras du Front national et d'une partie du Parti socialiste, j'en prends acte. Mais cette dérive intégriste me semble dangereuse. D'ailleurs, ce lundi, deux-tiers des Français disent ne pas souhaiter la démission de Mitterrand.

Un homme politique doit être exemplaire dans l'exercice de ses fonctions, et rien ne permet de dire que Mitterrand ne l'est pas aujourd'hui. Au contraire : je trouve qu'il a bien passé les épreuves, et l'opinion versatile pourrait bien l'absoudre. Mais un politique doit surtout être jugé sur ses actes. De ce point de vue, en revanche, je ne suis pas convaincu. Pour avoir écouté à plusieurs reprises le ministre de la Culture, j'en ai retenu cette impression qu'il ne semblait pas toujours bien maîtriser ses sujets et qu'il se réfugiait un peu vite dans les clichés impensés, quand il déclare par exemple :"Je veux prendre en compte le caractère résolument multiculturel de la société française" (propos entendus lors du dernier dîner de la Revue des Deux mondes). Pour ma part, c'est sur ce terrain politique que je veux me placer. Les chasses à courre, y compris contre Roman Polanski, se feront sans moi.

JACKLELOUP a écrit:

Bonjour Quantat parle nous de la grèce antique , des 300 spartiates , ou d'Alexandre.

Salut Jack

Je ne peux pas, St Pierre ne verrait pas d'un bon oeil que le site figure en bonne place sur les listes proposées par les moteurs de recherche dont usent les policiers du web pour traquer les copains de Cohn Bendit

[quote="EddieCochran"]48 -
quantat
Sujet: Re: CHASSE AUX SORCIÈRES Ven 16 Oct 2009 à 9:41

Citation :

Pas seulement avant, mais aussi pendant la seconde Grande Guilante, très cher Eddie... n'était-ce pas le cas des valeureux Sans Abris... me vient toutefois un doute sur la date de la grande partouze dite des "longs couteaux" (dire qu'on ose affirmer que les germains d'alors étaient austères)[/quote]

Très Cher Quantat vous me donnez l'impression d'avoir visionné le film grandiose de Luchino Visconti Les Damnés (1969).

Les Damnés, film de Luchino Visconti (un des producteurs peu rancunnier s'appelle Albert Lévy, musique de Maurice Jarre - sa bru Charlotte Rampling tient un rôle dans le film aux côtés de l'hallucinant Helmut Berger une sorte de O'Toole schleuh) sur le crépuscule shakespearien de la haute société allemande fricotant avec le nazisme.

http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=95688.html?stars=4

Le volet historique :
http://www.axishistory.com/index.php?id=4558

Night of the Long Knifes, site donnant le nom des tués et des SA arrêtés lors de cette fameuse nuit dont on voit des images démentielles dans le film de Visconti.
Pour le fun j'ai relevé ceci qui apporte une présomption de plus sur la gaité du Kamarad Röhm chef des Sexes Amicaux :

Leonhardt graf Du Moulin Eckart (Born Jan. 11, 1900, doctor at law, SA, homosexual associate of Röhm, chief of the Nazi Party's information service in the Brown House in 1932. Hid during Blood Purge, arrested afterwards and confined at Dachau. Indicted for procuring and for unnatural sexual intercourse on Oct. 21, 1934, having provided his apartment to Röhm for homosexual activities; acquitted)

Ce fut l'ultime fois où il niqua son amant Röhm si l'on peut dire.

.

ça me dit quelque chose "les damnés" ... mais mes souvenirs sont confus.. me revient en mémoire ce film où Charlotte Rampling retrouve son ancien tortionnaire nazi.. mais ce n'est pas celui là...

(Germains austères : de ceux gazouillant dont on parle disons plutôt germains aux stères : lorsqu'il y a deux zomos dans une forêt on compte deux arbres de plus, car tandis que l'un fait le boulotpeu plié) l'autre est un

Fais attention tu vas finir psychanalyste

aie aie aie aie aie aie aie!

Bonjour quand meme, Quantat

Le "quand meme" etait pour plaisanter, je ne doute une seconde pas que vous l'ayez compris, mais juste au cas ou...

Bonjour (tout court!)

52 -
quantat
Sujet: Re: CHASSE AUX SORCIÈRES Ven 16 Oct à 11:39

Citation :

film où Charlotte Rampling retrouve son ancien tortionnaire nazi

Cher Quantat Quand Même Tout Court,


Vous faites référence à ceci, une autre apparition du duo Bogarde Rampling

Night porter (Portier de nuit)
Réalisateur: Liliana Cavani
Distribution: Dirk Bogarde, Charlotte Rampling, Philippe Leroy
Ce film exceptionnel joue sur deux plans : 1° les retrouvailles passionnées de la jeune juive échappée aux camps (Charlotte Rampling) et de son tortionnaire nazi (un Dirk Bogarde sublimissime), et 2° l'effacement occulte des crimes d'anciens militaires allemands qui se réservent une nouvelle place respectable dans la société d'après-guerre.

Je ne l'ai pas vu, mais j'avais en son temps lu la critique dans Play Boy, du temps où je fréquentais la presse de gare aux temps bénis quand la SNCF baladait gratos les troufions dans tous les sens.