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Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
Sujet: Amérique Latine 11/2/2010, 14:09
Rappel du premier message :
Auteur
Message
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 5/12/2010, 21:23
Tu ne connais pas les Ibères, Magret. Ils ne tentent pas de faire quelque chose, ils le font.
(Du moins les Celtibères... )
Invité Invité
Sujet: Re: Amérique Latine 5/12/2010, 21:43
Citation :
Ils ne tentent pas de faire quelque chose, ils le font.
Ben là ils se sont plantés!
Sauf pour la christinisation. La christinisation, c'est comme la pasteurisation de l'indigène?
Invité Invité
Sujet: Re: Amérique Latine 5/12/2010, 23:09
« Tu ne connais pas les Ibères, Magret. Ils ne tentent pas de faire quelque chose, ils le font.
(Du moins les Celtibères... ) »
Il a raison, le Voyou. Les Celtibères sont par nature de vils tentateurs. Mariza pourrait en témoigner, main féminine en paravent du nez et regard rieur de la fille qui a vu l'homme qui a vu l'ours pris dans un piège idoine - son autre main, déjà moins honnête, survolant langoureusement une Bible juridique.
Quant à savoir ce que font ces tentateurs, accordons-lui le crédit de notre doute, TVA comprise.
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 6/12/2010, 14:32
HugoLotte a écrit:
(...) Mariza pourrait en témoigner, main féminine en paravent du nez et regard rieur de la fille qui a vu l'homme qui a vu l'ours pris dans un piège idoine - son autre main, déjà moins honnête, survolant langoureusement une Bible juridique (...)
Elle te fascine aussi, hein ? Avec infiniment de respect je voudrais te dire que notre regretté Legolem aussi, elle le touchait au plus profond de son être. Il avait commandé une installation de home-cinèma rien que pour mieux la voir et l'écouter, mais elle n'est pas arrivée à temps. Alors ses amis du patelin ont fait une compilation des interprétations qu'il préférait et l'ont jouée à ses funérailles....
Oui, bon, on s'éloigne des autruches, là...
Invité Invité
Sujet: Re: Amérique Latine 6/12/2010, 15:05
« Elle te fascine aussi, hein ? »
La simplicité d'une douce passion, comment ne pas être fasciné ?
« Oui, bon, on s'éloigne des autruches, là... »
On s'élève.
Lawrence
Nombre de messages : 11709 Age : 79 Localisation : Marbella Date d'inscription : 20/09/2010
Sujet: Re: Amérique Latine 17/12/2010, 23:53
La France condamne symboliquement la dictature chilienne.
Vingt ans après la fin de la dictature d'Augusto Pinochet au Chili, la justice française a condamné symboliquement par défaut 12 militaires chiliens et un Argentin pour leur rôle dans la disparition de quatre Français.
La cour d'assises de Paris leur a infligé vendredi des peines allant de 15 ans de prison à la perpétuité pour "enlèvement et séquestrations accompagnés de tortures et d'actes de barbarie".
Absents à l'audience, ils n'exécuteront sans doute jamais les condamnations, le Chili n'extradant pas ses ressortissants.
Les familles de victimes présentes à Paris ont cependant exprimé leur satisfaction car ce procès est le premier au monde à avoir abordé globalement le fonctionnement du régime Pinochet (1973-1990). Par décision spéciale, l'audience et le verdict ont d'ailleurs été filmés pour les archives historiques.
Manuel Contreras, 81 ans, ancien chef de la police secrète du pouvoir sous Pinochet, la Dina, et son ancien lieutenant Pedro Espinosa Bravo, sont frappés de la réclusion à perpétuité, la peine maximale.
Après 12 ans de procédure et trois jours de procès, les trois magistrats de la cour ont prononcé contre onze autres accusés - 10 Chiliens et un Argentin - trois peines de 30 ans de réclusion, six de 25 ans, une de 20 ans et une de 15 ans.
La cour a confirmé les mandats d'arrêt délivrés en 2005 contre les suspects. Certains d'entre eux, comme Manuel Contreras, purgent déjà des peines de prison ou d'assignation à résidence au Chili pour d'autres faits.
LES RÉQUISITIONS DÉPASSÉES
Les familles des victimes présentes dans la salle ont applaudi après la lecture du verdict.
"Les familles ne sont pas seulement soulagées pour elles-mêmes, mais pour l'humanité tout entière", a dit Me William Bourdon, avocat des parties civiles.
Denise Chanfreau, soeur d'un disparu, voit ce procès comme une avancée. "Ça peut servir d'exemple aux autres dictateurs et aux autres militaires qui sont protégés par la loi. La France a montré qu'elle est le défenseur des droits de l'homme", a-t-elle dit.
Roberto Pesle, fils d'un des autres disparus français, a dit avoir appris au procès davantage qu'il n'en savait déjà. "L'important n'était pas la condamnation mais la tenue du procès en lui-même et l'établissement de la vérité", a-t-il dit.
Ce verdict va au-delà des réquisitions de l'accusation, qui avait demandé dans la matinée des peines de 15 à 20 ans de réclusion criminelle.
Les trois magistrats professionnels ont statué seuls, sans jurés populaires, du fait que les accusés, qui dénient à la France le droit de les juger, ont refusé de se faire représenter à Paris par des avocats.
Le dossier avait été ouvert en 1998, quand Augusto Pinochet était retenu à Londres à la demande de la justice espagnole. Il fut visé par un mandat d'arrêt français, avant de mourir libre en 2006 à 91 ans dans son pays. Londres l'avait laissé partir en 2000 après 503 jours d'assignation à résidence.
Le dossier du procès français portait sur la disparition le 11 septembre 1973 de Georges Klein, conseiller au cabinet du président socialiste Salvador Allende, renversé ce jour-là par la junte militaire conduite par Augusto Pinochet.
Les disparitions d'Etienne Pesle le 19 septembre 1973 et de deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (Mir), Alphonse Chanfreau, le 30 juillet 1974, et Jean-Yves Claudet-Fernandez, le 1er novembre 1975, ont aussi été examinées.
Ce dernier a été enlevé en Argentine dans le cadre du plan Condor, concerté entre plusieurs dictatures sud-américaines.
L'ordonnance renvoyant les suspects en cour d'assises, rendue en 2007, a conclu à la nature criminelle du régime militaire.
"L'instruction a réuni de nombreuses pièces qui permettent d'établir que le président Augusto Pinochet, qui dirigeait directement la Dina, a conduit une politique tendant à éliminer et faire disparaître des adversaires politiques", peut-on lire.
La dictature a fait 3.197 morts et disparus, selon un rapport officiel remis au Chili en 1991.
Édité par Yves Clarisse
Invité Invité
Sujet: Re: Amérique Latine 18/12/2010, 00:06
C'est Biloulou qui s'ra pas content!
Invité Invité
Sujet: Re: Amérique Latine 9/2/2011, 22:40
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 21/6/2011, 14:57
L’ouragan Beatriz fonce vers la côte Pacifique du Mexique (Info rédaction, publiée le 21 juin 2011 - http://www.maxisciences.com )
Les services météorologiques mexicain et américain ont annoncé que la tempête tropicale Beatriz, dans le Pacifique, s’était transformée hier en un ouragan de catégorie 1, menaçant la côte ouest du Mexique.
Emise par les météorologues mexicains du SNM et relayée par le centre américain des ouragans (NHC) de Miami, une alerte à l'ouragan, de catégorie 1, est entrée en vigueur pour la côte ouest du Mexique, vers laquelle se dirige depuis lundi l’ouragan Beatriz, avec des vents à 120 km/h et des fortes pluies. Sont particulièrement menacés la station balnéaire de Zihuatanejo et les ports de Manzanillo et de Lazaro Cardenas.
Dans le port touristique d'Acapulco (état de Guerrero), des vents violents ont provoqué des chutes d'arbres, faisant un blessé. Dans les montagnes environnantes, les pluies ont déjà inondé plusieurs routes. La pêche est d’ores et déjà interdite dans l'état de Colima, et la population côtière a été placée en état d'alerte, tandis que dans tout le centre de la côte Pacifique, la navigation est déconseillée en raison de fortes vagues.
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
La question est : serons-nous épargnés ?
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 5/11/2011, 15:40
Alfonso Cano, le chef des FARC, a été tué par l'armée colombienne (Le Monde du 05.11.11 à11h35, par Marie Delcas)
Alfonso Cano, en 2001.REUTERS/ELIANA APONTE
Bogota Correspondante - Alfonso Cano n'aura dirigé les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) que trois ans. Les autorités militaires colombiennes ont annoncé sa mort dans un accrochage, vendredi 4 novembre. "Cano", comme l'appelaient ses compatriotes, avait pris la tête de la dernière grande guérilla d'Amérique latine en mai 2008, après la mort de son chef historique Pedro Marin, alias Manuel Marulanda, qui avait passé plus d'un demi-siècle dans le maquis.
"C'est le coup le plus dur jamais porté aux FARC", a déclaré le président Juan Manuel Santos, en félicitant son armée, tard dans la nuit de vendredi à samedi. Manuel Marulanda étant mort de vieillesse, c'est la première fois qu'un chef des FARC est tué dans une opération. L'armée colombienne le traquait depuis des mois. Télévisions et radios ont interrompu leurs programmes pour couvrir en direct "l'événement historique".
De son vrai nom Guillermo Leon Saenz, le chef guérillero a été tué vendredi matin dans le département du Cauca, dans le sud-ouest du pays. Les seules informations disponibles concernant les circonstances du décès sont celles de l'armée. Selon le ministre de la défense, Juan Carlos Pinzon, le chef guérillero – retrouvé imberbe alors qu'il avait longtemps arboré une barbe fournie – a été blessé à l'aube lors d'un bombardement aérien. Il a trouvé la mort quelques heures plus tard au cours d'un affrontement avec des troupes au sol. Sa compagne et son opérateur radio ont également été tués. M. Pinzon a indiqué que les renseignements fournis par des déserteurs et indicateurs de la guérilla auraient été décisifs pour le succès de l'opération. Il a appelé les rebelles en armes à se rendre.
La liste des coups durs infligés aux FARC s'allonge une fois de plus. Au pouvoir entre 2002 et 2008, le président à poigne Alvaro Uribe s'était juré de venir à bout de l'organisation. Dix ans d'offensive militaire sans répit ont sérieusement affaibli les rebelles. En mars 2008, Raul Reyes, le numéro deux de l'organisation, est tué au cours d'un raid de l'armée colombienne en territoire équatorien. En septembre 2010, c'est le chef militaire et stratège de l'organisation, Jorge Briceño, alias Le Mono Jojoy, qui trouve la mort sous les bombes de l'armée. Des dizaines de chefs locaux ont également été éliminés, des centaines de guérilleros ont choisi de se rendre. De source officielle, les FARC, qui disposaient de 17000 hommes en armes en 2002, n'en compteraient plus que 8000 ou 9000. "C'est encore beaucoup", relativise l'analyste Leon Valencia.
Car les guérilleros durent en Colombie : Alfonso Cano avait pris le maquis à la fin des années 1970. Il est mort à l'âge de 63 ans. Au sein de la guérilla rurale que sont les FARC, il faisait figure d'intellectuel urbain. Il avait en effet grandi à Bogota, au sein d'une famille aisé et terminé ses études d'anthropologie à l'Université nationale. Le cinéaste Lisandro Duque, qui fut son camarade de classe et de parti, raconte: "C'était un type extrêmement studieux, militant de la Jeunesse communiste qui, comme tout le monde, aimait les fêtes et les filles. Mais ce n'était pas un type charismatique capable de haranguer une AG, non. Il était fait pour écrire."
A la fin de ses études, le jeune anthropologue part pour l'Europe : d'abord en Union soviétique puis quelques mois en France. A son retour, accusé de complicité avec les FARC, il fait un séjour de plusieurs mois en prison, avant d'être amnistié. Il prend alors les armes pour de bon. Une décision "terriblement banale", selon M. Duque, "dans les années 1970, la lutte armée était perçue par beaucoup d'universitaires colombiens comme la forme la plus nobled'engagement politique".
Alfonso Cano est un bon marxiste qui grimpe rapidement les échelons. En 1990, il entre au "secrétariat", la direction collective des FARC. Par deux fois, en 1991 et 1992, il est désigné par l'organisation pour tenter de négocier la paix avec le gouvernement colombien, sans succès. Au cours des pourparlers de paix mené entre 1998 et 2011 dans la région du Caguan, tout aussi infructueux que les précédents, il garde un profil discret et pratique avec constance la langue de bois.
Beaucoup voulurent voir dans la nomination en 2008 de "Cano" – que l'on disait plus politique que ses pairs – une possibilité d'ouverture à la tête des FARC et un signe positif en faveur de la paix. Il n'en fut rien. "Dès qu'il est devenu grand chef, Cano a eu toute l'armée aux trousses. Il a passé plus de temps à fuir qu'à diriger de fait son organisation", pointe Lisandro Duque. Visé par 200 mandats d'arrêt, Alfonso Cano s'est révélé meilleur stratège qu'on ne l'imaginait. Les FARC, restructurées en petites unités extrêmement mobiles, ont repris de l'activité dans le sud-ouest du pays.
La mort d'Alfonso Cano est une victoire militaire et politique de choix pour le président Juan Manuel Santos. Elle intervient alors que son prédécesseur, Alvaro Uribe, se fait de plus en plus critique et conteste les résultats de l'actuel gouvernement en matière de sécurité. M. Uribe venait d'ailleurs tout juste de déclarer que l'armée colombienne avait perdu le moral.
Qui va prendre la tête des FARC ? La liste des guérilleros historiques capables de s'imposer aux troupes s'est terriblement réduite. La question est de savoir si la mort de "Cano" va pousser les FARC à la négociation, comme le souhaite le président Santos. Ou si le gouvernement a perdu un interlocuteur légitime. Car la crainte existe que la guérilla se fragmente.
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Un fanatique sanguinaire, digne émule du Che, de moins. Et celui-ci n 'avait même pas l'"excuse" d'obéir à une divinité comme d'autres, plus près de chez nous...
Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 5/11/2011, 16:36
Ben quoi, tu savais pas? Tuer ça peut aussi être une bissness.
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 5/11/2013, 21:15
Le Mexique fasciné par Paloma, «la prochaine Steve Jobs» (laPresse.ca - Publié le 31 octobre 2013 à 14h02 | Mis à jour le 31 octobre 2013 à 14h02)
En marge du phénomène médiatique, experts et journalistes cherchent à expliquer comment Paloma a pu obtenir la note maximale de 921 points au concours national de mathématiques l'année dernière, alors qu'elle baigne dans un milieu a priori peu propice à la réussite scolaire. PHOTO ALFREDO ESTRELLA, AFP
Orpheline de père, issue d'une famille très pauvre dans une région secouée par le trafic de drogue, l'histoire de Paloma Noyola, Mexicaine de 12 ans lauréate d'un examen scolaire national, ne cesse de surprendre et d'émouvoir dans son pays.
Il y a deux semaines, la revue américaine Wired a fait sensation et déclenché un soudain engouement médiatique au Mexique en publiant la photo de cette écolière barrée du titre: La prochaine Steve Jobs, en référence au fondateur d'Apple récemment décédé.
«Je suis très contente. Si on veut, on peut!», commente aujourd'hui l'impassible cadette d'une famille de huit enfants qui subsiste entre récupération de ferraille et vente ambulante de nourriture dans un quartier déshérité de Matamoros (État du Tamaulipas).
Cette semaine, Paloma s'est rendue dans la capitale pour participer à un concours de calcul mental. Arrivée sous l'escorte de hauts fonctionnaires du Tamaulipas, la fillette a tranquillement rempli sa copie puis s'est vite éclipsée, au grand dam de nombreux cameramans et photographes dépêchés sur place.
En marge du phénomène médiatique, experts et journalistes cherchent à expliquer comment Paloma a pu obtenir la note maximale de 921 points au concours national de mathématiques l'année dernière, alors qu'elle baigne dans un milieu a priori peu propice à la réussite scolaire.
En outre, Paloma vient de perdre son père - mort d'un cancer du poumon l'année dernière - et vit à Matamoros, ville de 490 000 habitants frontalière avec les États-Unis. Cette localité du nord-est bordant le Rio Grande est surtout réputée pour être le théâtre d'affrontements meurtriers entre les redoutés cartels du Golfe et des Zetas, qui se disputent le contrôle des routes des trafics de cocaïne et de migrants vers l'Amérique du Nord.
Une modeste école bordant une décharge sauvage
D'après plusieurs experts, une grande part du succès de Paloma est à mettre au crédit de son jeune professeur de 32 ans, Sergio Juarez Correa, affecté malgré lui à José Urbina Lopez de Matamoros, une école sise dans une zone peu sûre. Rudimentaire, le bâtiment aux murs de ciment décatis est privé d'eau courante, de téléphone et borde une décharge sauvage dont les piquants effluves gagnent souvent les salles de classe.
Après plusieurs années à s'appuyer sur les rébarbatives méthodes officielles, qui donnaient des résultats pour le moins frustrants, le jeune professeur a pris l'initiative d'explorer de nouvelles techniques d'enseignement sur l'internet.
Sergio a notamment été interpellé par les procédés privilégiant la curiosité et l'auto-apprentissage inspirés du concept d'«apprentissage sans influence» du professeur indien Sugata Mitra.
Cette méthode met en avant à la fois le point de vue de l'enfant et sa curiosité, lui laissant le plus possible de champ libre à travers notamment de petits groupes de réflexion.
C'est au cours de ces séances qu'il découvrit le don exceptionnel de Paloma pour les mathématiques, qu'il était loin de soupçonner auparavant. Et c'est grâce à cette méthode qu'il permit à Paloma, mais aussi à neuf autres de ses élèves, de se distinguer lors des concours nationaux.
Mais si l'avenir de la jeune prodige semble s'éclaircir, M. Juarez déplore qu'à Matamoros, elle n'aura jamais les mêmes opportunités qu'un Steve Jobs. Si c'était le cas «elle pourrait devenir un génie dans son domaine», avance-t-il.
«Le système éducatif mexicain est comme un autobus au pied d'une côte dont les sièges sont cassés, les jantes en mauvais état et le moteur totalement détruit», constate le jeune enseignant, en regrettant que la réforme de l'éducation actuellement promue par le gouvernement n'aborde pas les questions des infrastructures et des programmes.
Le Mexique, deuxième puissance économique d'Amérique latine, présente des résultats peu enviables en matière d'éducation, avec par exemple seulement 64 % des élèves qui parviennent à boucler le cycle primaire.
Le gouvernement d'Enrique Peña Nieto tente de reprendre la main sur l'administration éducative, vampirisée ces dernières années par le puissant syndicat du SNTE à tous ses échelons (des nominations aux salaires des professeurs, en passant par les primes et les promotions), mais n'a pas encore annoncé de remise en cause des programmes ni de méthodes souvent considérées comme éculées.
Carola SOLE Agence France-Presse Mexico
kalawasa
Nombre de messages : 10293 Localisation : En haut à droite Date d'inscription : 29/12/2012
Sujet: Re: Amérique Latine 5/11/2013, 21:34
Je ne suis pas spécialiste, mais n'y aurait-il pas un peu d'autisme dans ce don ?
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 5/11/2013, 21:43
kalawasa a écrit:
Je ne suis pas spécialiste, mais n'y aurait-il pas un peu d'autisme dans ce don ?
Ca arrive souvent dans ces cas-là, c'est vrai. Pourtant, j'ai vu dans une interview et elle semblait tout à fait normale, spontanée, enjouée...
Son professeur décrivait aussi ses méthodes d'enseignement, notamment ne jamais donner le résultat d'un problème quel que soit le temps qu'un élève mettait à trouver le résultat.
kalawasa
Nombre de messages : 10293 Localisation : En haut à droite Date d'inscription : 29/12/2012
Sujet: Re: Amérique Latine 5/11/2013, 22:32
Biloulou a écrit:
Son professeur décrivait aussi ses méthodes d'enseignement, notamment ne jamais donner le résultat d'un problème quel que soit le temps qu'un élève mettait à trouver le résultat.
Absolument d'accord avec ce principe, que j'ai d'ailleurs testé sur moi-même à mes débuts en informatique ! Il m'est arrivé de jurer et pester sur un problème pendant 2 h, alors qu'une aide extérieure l'aurait résolu en 30 sec. Mais quel plaisir et quelle fierté quand la réussite est au bout !
OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 17/11/2013, 08:57
La socialiste Bachelet favorite de la présidentielle au Chili
romandie.com
Les Chiliens vont élire dimanche leurs députés mais aussi leur nouveau chef de l'Etat. La principale question est de savoir si l'ancienne présidente Michelle Bachelet peut être désignée dès le premier tour ou si elle devra en passer par un second tour, en décembre.
Six hommes et trois femmes sont en lice pour l'élection présidentielle. Michelle Bachelet écrase ses rivaux et recueille 32% d'intentions de vote, selon un récent sondage. Cette socialiste de 62 ans a déjà présidé le pays.
Première femme élue à la tête d'un pays sud-américain, elle a exercé la fonction présidentielle lors d'un mandat de quatre ans, entre 2006 et 2010. Elle n'avait pu briguer un second mandat d'affilée du fait des limites fixées par la Constitution. Elle avait alors dirigé Onu-Femmes, organisme des Nations unies pour l'égalité des sexes.
Toujours très populaire, elle paraît assurée d'un retour au palais de la Moneda, le siège de la présidence chilienne. Mme Bachelet est investie par la coalition Nueva Mayoria (Nouvelle majorité), une alliance qui va des communistes aux chrétiens démocrates.
Coalition de droite
Des huit candidats qui s'opposent à elle dans les urnes, c'est une autre femme, Evelyn Matthei, de la coalition de droite Alianza, qui est la plus proche d'elle dans les sondages. Contraindre Bachelet à un second tour, le 15 décembre, serait déjà une belle performance au vu des intentions de vote.
Au cours de sa campagne, Michelle Bachelet a insisté sur la réduction des inégalités. Elle s'est notamment engagée à réformer le système éducatif en y instaurant davantage de gratuité financée par un relèvement de l'impôt sur les sociétés et la suppression de dispositifs d'optimisation fiscale.
Chambre des députés
Elle a également promis de réformer la Constitution héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Pour ce faire, il lui faudra pouvoir compter sur une majorité au Congrès, dont les Chiliens renouvellent également ce dimanche les 120 sièges de la Chambre des députés et 20 des 38 sièges du Sénat.
L'indépendant Franco Parisi et l'ancien parlementaire socialiste Marco Enriquez-Ominami sont au nombre des autres candidats en lice.
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 15/3/2014, 00:50
Au moins 28 morts et 365 blessés lors des manifestations au Venezuela (Le Monde.fr avec AFP | 13.03.2014 à 18h04 • Mis à jour le 13.03.2014 à 18h34)
Un étudiant se tient devant la police, le 12 mars à Caracas.
« Au total, il y a eu vingt-huit morts » et trois cent soixante-cinq blessés depuis le début de la contestation au Venezuela, a déclaré la procureure générale Luisa Ortega Diaz en marge du Conseil des droits humains de l'Organisation des Nations unies, à Genève, jeudi 13 mars.
La responsable du ministère public vénézuélien, qui s'exprimait au cours d'une conférence organisée par le Venezuela sur les « avancées » réalisées par son pays en matière de droits humains, a précisé que parmi les personnes tuées figuraient une procureure et trois membres de la garde nationale. Parmi les blessés, cent neuf membres de la garde nationale ou de différents corps de police ont été dénombrés.
Lire : Des milliers de Vénézuéliens de nouveau dans la rue à Caracas
UN MOUVEMENT ÉTUDIANT QUI A FAIT TACHE D'HUILE
Le Venezuela est secoué depuis le début de février par un mouvement de protestation lancé par des étudiants, et qui a fait tache d'huile dans tout le pays, portant sur l'insécurité, l'inflation et les pénuries, notamment de denrées alimentaires. Chaque jour connaît son lot de manifestations, de blocages de rue et d'escarmouches entre manifestants radicaux et forces de l'ordre.
Lire notre reportage : Au Venezuela, pénurie et petits trafics en série
A Genève, Mme Diaz a affirmé que « le droit à manifester n'était pas absolu », expliquant que « les citoyens avaient le droit de manifester pacifiquement et sans arme ». « Ce qui a commencé au Venezuela comme une manifestation pacifique s'est transformé en violences et en chaos », a-t-elle estimé, précisant que les autorités avaient notamment saisi pendant les manifestations vingt-cinq armes à feu, du matériel explosif dit C4 et plus de deux cents engins incendiaires, notamment.
MADURO SOUTENU PAR CUBA, LA RUSSIE ET LA CHINE
Mais « le ministère public ne permettra pas les détentions arbitraires », a-t-elle insisté, précisant qu'actuellement « cent six personnes étaient toujours privées de liberté », dont quinze fonctionnaires. Mme Diaz a ajouté que les autorités avaient été informées de plusieurs cas de violations des droits humains, et que quarante-deux enquêtes à ce sujet étaient en cours en vue de sanctionner les responsables.
Au cours de la conférence, les représentants de plusieurs pays ont apporté leur soutien au Venezuela, dont Cuba, l'Equateur, le Nicaragua, la Russie et la Chine. Un représentant du secrétaire d'Etat américain pour la démocratie, les droits humains et le travail, Scott Busby, a en revanche dénoncé « les détentions arbitraires et le recours excessif à la force contre les manifestants et la presse ». Il a demandé une « enquête exhaustive » sur les violences et jugé « impératif » qu'une tierce partie facilite le dialogue entre le gouvernement et l'opposition.
Lire notre éditorial (en édition abonnés) : Les Vénézuéliens dans l'impasse du « chavisme »
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Mine de rien, ça commence à prendre l'allure de la situation pré-révolutionnaire populaire qui a conduit à la prise du pouvoir par la junte militaire au Chili, en septembre 1973 par le général Pinochet, que certains nomèrent le De Gaulle chilien ! Une différence, cependant : Auguste était un véritable général, lui. (Bonjour Lawrence !)
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 26/8/2016, 16:47
Des guérilleros FARC désarmés et intégrés à la société civile ? Un espoir bien naïf qui ignore l’histoire de cette guérilla et les termes de l’accord conclu
Ces négociations secrètes ont duré six ans. Le plus important pour les FARC, c'est d'obtenir l'impunité totale par rapport à leurs crimes de guerre et crimes de lèse-humanité. Crédit Reuters
En annonçant cette semaine un accord de paix avec le gouvernement colombien, les FARC pourraient bien avoir mis un terme à plus de 50 ans de guérilla dans le pays. Mais alors que le texte doit encore être voté par les Colombiens, ce qui ne sera pas chose aisée, reste à savoir quelle sera l'attitude de ces milliers de guérilleros au sein de la société civile. Atlantico : Ce mercredi, les représentants du gouvernement colombien et de la guérilla des FARC ont annoncé à La Havane la conclusion des négociations de paix entre les deux parties, après quatre ans de discussions. Peut-on vraiment imaginer les deux camps respecter cet accord, si jamais il était validé par le résultat du vote national le 2 octobre prochain ?
Eduardo Mackenzie : À titre personnel, je n'y crois pas trop. Les FARC ont encore une fois montré qu'elles ont deux attitudes différentes en ce qui concerne les accords de paix.
Ce n'est pas la première fois. À chaque fois que le gouvernement annonce un accord de paix, même partiel, certains porte-paroles, dirigeants ou négociateurs des FARC changent un petit peu la donne.
Cette fois, quelques jours avant, certains négociateurs ont confirmé qu'il y avait des avancées, tout en soulignant que des points n'avaient pas été définitivement réglés.
Le grand problème aujourd'hui réside dans la question de l'impunité. C'est le point principal. Ces négociations secrètes ont duré six ans. Le plus important pour les FARC, c'est d'obtenir l'impunité totale par rapport à leurs crimes de guerre et crimes de lèse-humanité. Il faut bien savoir que cette guérilla a attaqué la Colombie pendant plus de 40 ans. Elle a commis des exactions monstrueuses, avec plus de 220 000 victimes et plus de 60 massacres épouvantables. Plus de deux millions de paysans ont été expulsés de leurs terres. Aujourd'hui, les FARC aspirent à ne pas passer un seul jour en prison pour toutes ces atrocités. C'est la chose la plus inacceptable pour les Colombiens. On ne peut pas accepter qu'une telle guérilla, qui a semé la mort et la terreur partout, s'en sorte sans rendre compte de ses actes, même de façon symbolique.
Pour ce qui est du gouvernement maintenant, l'accord de paix prévoit que les FARC pourront garder leurs armes, même avant le plébiscite national prévu pour le 2 octobre prochain, où les Colombiens pourront dire s’ils sont d’accord ou pas avec cet accord de paix. Les FARC ont accepté le principe de se concentrer, de se fixer dans certains lieux stratégiques, fixés par la négociation (où elles ont leurs cultures illégales). Ces lieux sont, en plus, proches des frontières avec le Panama, le Venezuela et l'Équateur. Les FARC ont fait savoir qu'elles arriveront dans ces campements en étant armées et qu'elles resteront armées à l'intérieur de ces enclaves. Les guérilleros resteront concentrés dans ces zones avec leurs armes, leurs explosifs, etc. Tout cela a été accepté à La Havane, mais c'est inacceptable pour les Colombiens.
Que va-t-il désormais advenir des membres des FARC, qui seraient au nombre de 8 000 selon l'armée colombienne ? Après 52 ans de guerre, la plupart n'ont connu que la lutte armée. Se pourrait-il que certains guérilleros reprennent les armes pour servir une autre cause, comme rejoindre l'Armée de libération nationale (ELN), autre guérilla castriste fondée en 1964 ?
C'est effectivement un point très important. Il faut bien comprendre une chose essentielle : cette question n'est pas seulement militaire, mais surtout idéologique et politique. Après avoir signé cette négociation, les FARC ont en quelque sorte reçu le message de la part du gouvernement colombien qu'elles pouvaient continuer à penser la société colombienne comme elles l'ont toujours pensée. Pour eux, la société colombienne est une démocratie qu'il faut détruire, un système capitaliste à abattre. Le gouvernement accepte que les FARC continuent de penser et d'agir de la sorte.
Les FARC se considèrent comme les tenants du camp du bien, alors que les méchants seraient l'État colombien et la société colombienne. La négociation n'a rien changé à cette mentalité. Les guérilleros continuent de penser qu'ils sont les vainqueurs "historiques", et ils auront toujours cette idéologie. Leur objectif est de continuer à utiliser tous les moyens possibles pour déboulonner les institutions démocratiques de la Colombie, entraver le système capitaliste, en utilisant comme modèles le Venezuela d'Hugo Chavez et le Cuba de la période castriste.
L'accord conclu à La Havane prévoit une représentation politique pour les FARC, avec 5 députés et 5 sénateurs garantis au Congrès pour les deux prochaines législatures. Un guérillero des FARC peut-il vraiment devenir un militant politique non-violent ? Quels sont les obstacles qui pourraient empêcher cette reconversion ?
Je pense que non, j'ai d'ailleurs déjà un petit peu répondu à cela. Ce ne seront pas de véritables parlementaires démocrates. Ils appartiendront à une formation politique bizarre : les FARC reconvertis en parti politique, mais un parti politique qui sera quand même armé. Il est aberrant d'imaginer un parti armé présent non seulement à la Chambre des représentants et au Sénat, mais aussi dans les assemblées départementales et les conseils municipaux de la Colombie. Des milliers de militants FARC seront donc présents dans de nombreux organismes politiques et administratifs.
Ces gens seront convaincus d'avoir gagné la guerre, convaincus que la négociation a été un succès pour eux. Ils ne seront pas obligés de changer de logiciel politique et intellectuel.
En Colombie, certaines voix s'élèvent pour critiquer la possibilité de voir des FARC coupables de crimes échapper à la prison. L'ancien président Alvaro Uribe a même déclaré qu'il fallait renégocier immédiatement ces accords. Pensez-vous que la société colombienne est aujourd'hui prête à accueillir les FARC en son sein ? Non, clairement. En ce qui concerne la société colombienne et l'idée qu'elle se fait des FARC, il y a beaucoup de sondages réalisés depuis des mois, voire des années. Ils révèlent que l'opinion publique est très sceptique par rapport à ces négociations de paix. D'une part, suite au caractère secret de ces négociations au début, et d'autre part en raison des rancœurs accumulées depuis longtemps vis-à-vis des FARC. Aujourd'hui, le dernier sondage dit que la population, dans sa majorité (60%), va voter "non" le 2 octobre et rejeter les accords de paix. Ce sont des chiffres connus, que même Juan Manuel Santos, le président colombien, ne conteste pas.
Les Colombiens ont acquis une certaine expérience politique en voyant comment tous les processus de paix avec la guérilla avaient plus ou moins échoué. La révélation de l'accord n'a ainsi pas été suivie mercredi de manifestations d'allégresse populaire, au contraire ! Les gens ont accueilli cette nouvelle avec un mélange de sentiment négatif, de peur, de scepticisme, de colère, etc. C'est un accord de paix qui inspire paradoxalement la peur et non pas l'espoir ou l'optimisme.
Bref, il y a eu une certaine précipitation dans tout ce processus de La Havane. Les FARC sont parfaitement conscientes de l'effondrement de la situation internationale qui leur était favorable il y a quelques années. Le régime de Chavez va s'effondrer à terme, les régimes amis des FARC en Argentine et au Brésil (où résident certaines familles de membres des FARC) sont tombés. Même la pérennité de la révolution cubaine est aujourd'hui mise en doute. Les FARC ont donc accéléré les négociations car elles ont grand besoin d'un soutien international.
Le simple fait de fixer au 2 octobre la date du plébiscite est une précipitation énorme de la part de Santos. Les Colombiens devront découvrir dans les prochains jours un texte de 297 pages à lire en détail et à assimiler, et tout cela dans un délai très court… Propos recueillis par Benjamin Jeanjean.
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/guerilleros-farc-desarmes-et-integres-societe-civile-espoir-bien-naif-qui-ignore-histoire-cette-guerilla-et-termes-accord-conclu-2802128.html#X7Kw0bZU4QvxumyX.99
Eduardo Mackenzie est journaliste et écrivain. Il est notamment l’auteur de Les Farc ou l’échec d’un communisme de combat (Publibook, Paris, 2005).
Une organisation criminelle coupable des pires exactions qui devient un honorable parti politique autorisé à garder leurs armes et munitions ? Un nouveau Liban ? Qu'adviendra-t-il si les Colombiens refusent cette monstruosité ?
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: Amérique Latine 7/10/2016, 17:36
Le prix Nobel de la paix attribué au président colombien Juan Manuel Santos (LE MONDE | 07.10.2016 à 11h05 • Mis à jour le 07.10.2016 à 13h56)
Juan Manuel Santos le 5 octobre. CESAR CARRION / AFP
Le prix Nobel de la paix 2016 a été attribué, vendredi 7 octobre, au président colombien, Juan Manuel Santos, pour ses efforts en faveur du processus de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
Au pouvoir depuis 2010, le président de centre-droit Juan Manuel Santos a tout misé sur la paix avec la guérilla. Même si la paix en Colombie a du plomb dans l’aile avec la victoire du non au référendum de dimanche 2 octobre, et que M. Santos apparaît fragilisé face à son principal adversaire et prédécesseur de droite Alvaro Uribe, la fondation Nobel a voulu couronner les efforts d’un homme qui a risqué tout son capital politique pour mettre fin à un demi-siècle de guerre fratricide, un rêve qu’il s’est engagé à ne jamais abandonner. « Je continuerai à rechercher la paix jusqu’à la dernière minute de mon mandat parce que c’est le chemin à suivre pour laisser un pays meilleur à nos enfants », déclarait encore dimanche ce chef d’Etat deux fois élu, en arborant à son revers son éternelle petite colombe blanche. Une déclaration alors que les Colombiens venaient de rejeter majoritairement par référendum l’accord de paix avec la guérilla des FARC, le jugeant trop favorable aux guérilleros.
« Nous espérons que cela encouragera toutes les bonnes initiatives et tous les acteurs qui pourraient jouer un rôle décisif dans le processus de paix et apporter enfin la paix à la Colombie après des décennies de guerre », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Kaci Kullmann Five. « Il y a un vrai danger pour que le processus de paix s’interrompe et que la guerre civile reprenne », a mis en garde Mme Kullmann Five.
L’échec du référendum a obligé Bogota et la guérilla à relancer leurs pourparlers. Il avait aussi poussé les experts du prix Nobel de la Paix, qui avaient fait de la Colombie leur grand favori, à revoir leurs pronostics. Mais, en apportant tout le poids symbolique du Nobel, le comité dit vouloir remettre les partenaires du processus de paix en selle. « Le fait qu’une majorité des votants ait dit non à l’accord de paix ne signifie pas nécessairement que le processus de paix est mort », a fait valoir Mme Kullmann Five. « Le référendum n’était pas un vote pour ou contre la paix. » Conformément à la tradition, le comité n’a pas voulu expliquer pourquoi ce prix Nobel n’était pas partagé conjointement avec les FARC.
« Les grands leaders travaillent pour la paix » « Le président a fait preuve d’un leadership courageux. Courageux car il a préféré la paix à l’inertie de la guerre. Courageux parce qu’il s’est soumis à la décision des citoyens », soulignait en début de semaine Humberto de la Calle, chef des négociateurs avec les FARC.
L’accord historique qu’il a obtenu est le résultat de près de quatre années de pourparlers délocalisés à Cuba avec la plus ancienne et plus importante guérilla du pays. Il a été signé à La Havane le 24 août, une réussite saluée par la communauté internationale. Le cessez-le-feu bilatéral n’a pas été rompu après le référendum. Mais l’accord de La Havane se retrouve, lui, dans les limbes juridiques et politiques. Aucune issue à la crise ne se dessine à court terme.
Mercredi, après avoir rencontré les opposants à l’accord, parmi lesquels Alvaro Uribe, le président Santos a estimé que la paix était « proche ». « Nous allons l’atteindre », a-t-il affirmé. Le chef des FARC, Timochenko, qui avait convaincu la rébellion née d’une insurrection paysanne d’engager des discussions avec le pouvoir, garde lui aussi espoir. « Cela ne signifie pas que la bataille pour la paix a été perdue », a déclaré le guérillero de 57 ans après l’échec du référendum.
Lire aussi : Accord de paix avec les FARC : la Colombie dans l’incertitude après le « non » au référendum
Faire la paix avec les FARC « demandait courage, audace, persévérance et beaucoup de stratégie : qualités et points forts de Santos », a déclaré Mauricio Rodriguez, son beau-frère et conseiller depuis plus de vingt ans. Dimanche, il avait tweeté : « Les grands leaders travaillent pour la paix, contre vents et marées, jusqu’au dernier jour de leur vie ! »
Juan Manuel Santos, 65 ans, issu d’une famille de la haute société de Bogota, a débuté en politique en 1991. D’abord journaliste, il avait remporté le prix du roi d’Espagne pour ses chroniques sur la révolution sandiniste au Nicaragua. Ce travail « nous a profondément marqués », a-t-il dit un jour à propos de cette investigation menée avec son frère Enrique, autre acteur clé du processus de paix entamé officiellement avec les FARC en 2012, mais secrètement dès l’accession au pouvoir de M. Santos en 2010.
« Je veux faire ce qui est correct »
Lorsqu’il a fait son entrée au palais présidentiel Casa de Nariño, ce politique qui se définit comme d’« extrême centre » avait déjà poursuivi la guérilla, lors d’une implacable croisade menée alors qu’il était ministre de la défense d’Alvaro Uribe. Le but : affaiblir les FARC pour les contraindre à négocier. Il a ainsi fait la guerre pour parvenir à la paix, notaient des analystes.
Le président a toujours affirmé qu’il ne cherchait pas une récompense pour son combat pour la réconciliation de la Colombie, déchirée par des décennies d’une confrontation entre guérillas d’extrême gauche, paramilitaires d’extrême droite et forces armées, qui a fait plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés. « Je ne cherche pas les applaudissements. Je veux faire ce qui est correct », déclarait lors d’une interview à l’AFP cet homme décrit comme très rationnel et parfois critiqué pour sa froideur apparente. L’attribution du Nobel vendredi lui apporte toutefois un soutien personnel de premier plan pour la suite de ses efforts.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2016/10/07/le-prix-nobel-de-la-paix-attribue-au-president-colombien-juan-manuel-santos_5009781_1772031.html#vJtZ1QS2ebS5I1Cm.99
C'est curieux, Rodrigo Londoño, alias Timoleon Jiménez alias Timochenco, le chef des Farc, n'a pas reçu de Nobel. En général, quand un dirigeant politique est affublé du Nobel de la paix, le chef terroriste avec lequel il a fait ami-ami le reçoit aussi, on ne sait jamais...
Lawrence
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