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Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
Sujet: Question : Faut-il craindre le Nucléaire ? 13/3/2011, 19:35
Citation :
Japon. Centrales nucléaires. La menace qui fait trembler le monde
LaDépêche.fr - Il y a 42 minutes
Il était 15 h 36 au Japon, 7 h 36 en France, quand une explosion s'est produite, hier, à la centrale de Fukushima N°1, au nord du pays. D'après Tokyo Electric Power (Tepco), la compagnie nippone qui exploite la centrale, l'explosion s'est produite ...
Menace de contamination nucléaire
Au lendemain du séisme de magnitude 8,9 qui a dévasté le nord-est du Japon, le pays est désormais sous la menace d'une contamination nucléaire. Les problèmes du réacteur N°1 de la centrale Fukushima avaient débuté vendredi, immédiatement après le séisme qui a fortement endommagé le site. Des problèmes de température étaient apparus et l'armée de l'air américaine avait livré du liquide de refroidissement sur place pendant la nuit de vendredi à samedi. De son côté la Tepco avait reçu pour instruction d'ouvrir les valves du réacteur pour relâcher de la vapeur radioactive et faire retomber la pression interne, anormalement élevée. L'Agence de sécurité nucléaire et industrielle avait assuré que cette opération semblait avoir relativement fonctionné, avant l'annonce de l'explosion. Hier soir, on apprenait que le système de refroidissement d'urgence du réacteur n°3 était en panne. Selon l'agence de sûreté atomique japonaise, il se peut qu'au moins neuf personnes aient été irradiées dans les installations nucléaires de Fukushima.
Les principaux accidents nucléaires de l'histoire
28 mars 1979 aux États-Unis : A Three Mile Island (Pennsylvanie), une série d'erreurs humaines et de défaillances matérielles empêchent le refroidissement normal d'un réacteur, dont le cœur commence à fondre. Les rejets radioactifs provoquent une contamination importante à l'intérieur de l'enceinte de confinement, mais sans affecter les populations ni l'environnement. 140 000 personnes sont temporairement déplacées.
août 1979 aux États-Unis : Une fuite d'uranium dans un site nucléaire secret près d'Erwin (Tennessee) contamine un millier de personnes.
- janvier 1981 au Japon : Quatre fuites radioactives se produisent à la centrale nucléaire de Tsuruga (centre). 278 personnes sont irradiées.
26 avril 1986 en URSS : Le réacteur n° 4 de la centrale soviétique de Tchernobyl (Ukraine) explose au cours d'un test de sûreté, causant la plus grande catastrophe du nucléaire civil et faisant plus de 25 000 morts (estimations officieuses). Pendant dix jours, le combustible nucléaire brûle, rejetant dans l'atmosphère des radioéléments d'une intensité équivalente à plus de 200 bombes d'Hiroshima et contaminant les trois quarts de l'Europe.
avril 1993 en Russie : Une explosion dans une usine de retraitement de combustible irradié à Tomsk-7, ville secrète de Sibérie occidentale, provoque la formation d'un nuage et la projection de matières radioactives. Le nombre des victimes n'est pas connu.
23 juillet 2008 en France : Pendant une opération de maintenance réalisée sur un des réacteurs du site nucléaire du Tricastin (Sud), des substances radioactives s'échappent, contaminant très légèrement une centaine de salariés.
Il est peut-être temps de s'intéresser aux travaux de Carlo Rubbia et de ce que sa collaboration avec la firme IBA de Louvain-la-Neuve, le plus important concepteur et constructeur de cyclotrons, pourrait donner.
Carlo Rubbia est né dans la petite ville de Gorizia, en Italie. Après le lycée, il a étudié à la Faculté de Physique à l’École normale supérieure de Pise où il soutint une « thèse » (en fin de son master 2) traitant des expériences sur le rayonnement cosmique. En 1958, il partit aux États-Unis pour élargir son expérience et se familiariser avec les accélérateurs de particules.
Vers 1960, il revint en Europe, attiré par le CERN, récemment créé, où il travailla à des expériences sur la structure des interactions faibles. Il fut nommé professeur de physique à l’université Harvard en 1970, mais continua à se rendre fréquemment en Europe pour travailler au CERN. En 1976, il proposa de modifier le Super synchrotron à protons (SPS) du CERN pour provoquer des collisions entre des protons et des antiprotons dans le même anneau. Ainsi fut construite la première fabrique d’antiprotons du monde. Le collisionneur commença à fonctionner en 1981 et, en janvier 1983, vint l’annonce, d’abord du détecteur UA1, que des particules W avaient été créées. Quelques mois plus tard, des particules Z, encore plus fugaces, furent également observés. L'année suivante, en 1984, Carlo Rubbia et Simon van der Meer partagèrent le prix Nobel de physique « pour leurs contributions décisives au grand projet[note 1], ce qui a permis la découverte des particules W et Z, transmetteurs de l'interaction faible[1] ». C'est l'un des délais les plus courts entre une découverte et cette récompense.
Carlo Rubbia continua à travailler à la fois sur UA1 et comme professeur de physique à Harvard jusqu’en 1989, date à laquelle il accepta le poste de directeur général du CERN, fonction qu’il a occupée jusqu'en 1993.
Carlo Rubbia a également inventé une conception unique pour un nouveau genre de réacteur nucléaire, l’amplificateur d’énergie. Cette conception, dont le principe de fonctionnement est sans risque, combine un accélérateur de particules avec un réacteur nucléaire subcritique qui peut utiliser un élément abondant, le thorium, comme combustible et est surtout à l’abri d’une fusion. De plus, les déchets que produit cet équipement sont dangereux pendant une période beaucoup plus courte que les déchets issus des réacteurs conventionnels, et il est également capable de transformer des déchets à longue période de désintégration produits par des réacteurs nucléaires conventionnels en éléments moins dangereux.
En 2010, Rubbia enseigne à l’université de Pavie, en Italie, et préside l’ENEA (Extrait de wikipédia)
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En dehors de toute émotivité d'origine événementielle, spontanée ou provoqué par les mages de l'antinucléaire et en écoutant que le bon sens, la qujestion sur l'utilisation du nucléaire civil devrait être : quels sacrifices devrions-nous consentir et régression de civilisation pour nous passer du nucléaire ? Ne vaudrait-il pas mieux continuer à préserver le confort et la qualité de vie qu'une énergie abondante et bon marché nous procure en développant des nouvelles formes d'exploitation du nucléaire ?
Carlo Rubbia, prix Nobel de physique 1984, apporte sa réponse à cette question : Entretiens, par "La Recherche" - Gérard Chevalier...
Accélérateur de particules pour produire une énergie propre et économique - Carlo Rubbia protons, neutrons, plomb et megawatts.
Né en Italie en 1934, Carlo Rubbia est l'une des personnalités les plus hautes en couleur de la physique internationale. Au début des années 1980, il est à la tête d'une équipe du laboratoire européen de physique des particules (Cern) qui met en évidence les particules de l'interaction faible. Ces travaux lui valent le prix Nobel en 1984. Après avoir dirigé le Cern de 1989 à 1993, il développe aujourd'hui un nouveau concept de réacteur nucléaire susceptible de produire de l'énergie et d'incinérer des déchets.
La Recherche : Vous avez récemment déclaré que votre travail en physique fondamentale avait été une « aventure passionnante, unique » pour ajouter aussitôt qu'« à un certain âge, à deux/trois ans de la retraite, le physicien se pose des questions plus vastes, et surtout la question de savoir à quoi sert la science et si l'on peut faire quelque chose d'utile »(1). Vous ne vous étiez jamais posé ces questions auparavant ?
Carlo Rubbia : Vous faites une utilisation abusive de mon maniement approximatif de la langue française ! Quand j'ai dit utile, je voulais dire pratique. Travailler sur le big bang, c'est fondamental, c'est très utile, mais ce n'est pas pratique. Chauffer une maison avec de l'énergie, c'est pratique.
L.R. : Cela vous taraudait depuis longtemps de travailler sur des applications pratiques de la physique ?
C.R. : Je suis surtout devenu de plus en plus conscient de l'importance des problèmes d'approvisionnement en énergie vis-à-vis de l'environnement. Vers 1984-1985, j'ai donc commencé à m'intéresser à la fusion(2).
L.R. : Pourquoi la fusion ?
C.R. : Parce c'était une technologie complètement nouvelle et qu'elle me semblait valoir la peine d'être explorée. Avec la fission, nous produisons en effet des réactions nucléaires en tout genre, mais elles sont toutes associées à des neutrons. Or, ce sont les neutrons qui sont la source de la radioactivité et la cause des déchets(3). Fission et neutrons sont indissociables. En revanche, dans le cas de la fusion, on peut envisager des réactions sans émission de neutrons. Dans la fusion dite aneutronique, non seulement la réaction initiale ne produit pas de neutrons, mais les réactions secondaires non plus. La réaction la plus simple met en oeuvre du bore 11 et des protons : elle produit trois particules alpha, c'est-à-dire trois noyaux d'hélium. Du moment qu'elles ont une énergie convenable, les particules alpha sont complètement stériles pour ce qui concerne la production nucléaire, mais elles donnent beaucoup d'ionisation, donc de la chaleur.
L.R. : Si une réaction aussi parfaite était réalisable, n'en aurions-nous pas entendu parler ?
C.R. : Effectivement, il y a quelques petites difficultés. Quand vous chauffez du bore et de l'hydrogène à une température d'environ 200 à 300 keV, ce qui est tout à fait faisable, vous perdez beau- coup d'énergie à cause des électrons du plasma* qui interagissent avec les noyaux relativement gros du bore. Cela produit une fuite de chaleur plus grande que la quantité de chaleur fournie par la réaction. Comme si vous essayiez de faire brûler un morceau de bois humide et que la vapeur enlève la chaleur produite par les flammes : l'objet ne brûlera pas parce qu'il n'arrivera jamais à la bonne température.
L.R. : La fusion serait donc une impasse ?
C.R. : Oui, si vous voulez faire une réaction propre avec des protons et du bore. Dans les machines à fusion magnétique, comme celle du projet ITER, il vous reste cependant l'option d'utiliser un mélange deutérium-tritium. Dans ces conditions, le phénomène n'existe pas mais vous produisez des tas de neutrons... Vous retrouvez tous les problèmes d'environnement que nous aviez déjà avec la fission.
L.R. : La fusion inertielle ne constituerait pas une autre solution ?
C.R. : Effectivement, dans ces machines, la cible que vous illuminez avec des lasers est petite, d'une énorme densité. A la différence de la fusion magnétique, les fuites de chaleur n'existent pas parce que la très grande concentration des atomes se traduit par une forte opacité. Il y a là une voie de recherche intéressante.
L.R. : Vous vous êtes cependant orienté dans une voie tout à fait différente de la fusion ?
C.R. : Nous avons en effet cherché à développer un principe qui, comme la fusion idéale sans neutrons, soit acceptable pour l'environnement et qui, de surcroît, puisse être économiquement compétitif avec les combustibles fossiles. En anglais, on dit : the cheapest energy is the best energy . Il n'y a rien à faire, si la meilleure énergie est trop chère, elle ne passera jamais. Regardez les difficultés qu'ont les énergies renouvelables à décoller. Or, je suis convaincu que le problème de l'effet de serre est une réalité dont nous devons nous préoccuper. Même s'il n'est pas complètement prouvé, le risque est trop grand. On ne peut pas se contenter d'attendre le résultat de l'expérience, alors que nous sommes nous-mêmes à l'intérieur de l'éprouvette ! Je crois que la quantité d'émission de gaz à effet de serre, surtout due au charbon, va évoluer de façon telle que l'élaboration d'une solution alternative est indispensable.
L.R. : Vous avez eu l'idée de mettre en oeuvre un accélérateur de particules pour produire de l'énergie nucléaire(4) ?
C.R. : C'est en fait une vieille idée, connue depuis que Lawrence a construit la première machine de ce type.
L.R. : Pourquoi cette idée n'avait-elle pas été poursuivie jusqu'à présent ?
C.R. : Parce que nous avons aujourd'hui une bien meilleure connaissance des accélérateurs, surtout en termes d'efficacité, c'est-à-dire du rapport entre l'énergie transportée par le faisceau de particules et l'énergie consommée par l'ensemble de l'installation. Dans un accélérateur ordinaire, l'efficacité est ridicule : environ un millième ! Pendant longtemps, personne ne s'était posé la question de construire des machines plus efficaces. Dans les années récentes, avec le développement des anneaux de collision, on a mieux compris les conditions de fonctionnement d'un accélérateur. A tel point qu'on peut atteindre une efficacité de l'ordre de 50 %, en particulier grâce aux cavités supraconductrices développées au Cern.
L.R : Quelle est l'énergie de l'accélérateur qui est au coeur de votre projet ?
C.R. : 1 GeV*, soit environ mille fois plus que l'énergie typique des réactions nucléaires. Pourquoi un tel ordre de grandeur ? La raison est relativement simple : en général, ce qui vous empêche de produire des réactions nucléaires vient du fait qu'une particule, en traversant de la matière, perd de l'énergie par ionisation : elle n'entre pas seulement en collision avec le noyau, mais aussi avec les électrons. L'énergie de la particule est alors très vite absorbée et elle voyage sur une très petite distance, un dixième de millimètre, une distance ne lui laissant que peu de chances d'interagir. Pour produire une seule interaction nucléaire, il faut donc dix mille ou cent mille particules, ce qui signifie une énorme inefficacité. Voilà ce qui a justifié, dans les années 1960, l'introduction des réactions dans un plasma : les particules n'y perdent pas d'énergie entre les électrons et les ions parce que tout est chaud et l'échange est nul.
L.R. : Mais quel est l'intérêt d'utiliser des particules dotées d'une si haute énergie ?
C.R. : Elles vont tellement vite qu'elles n'ont pas le temps d'exciter les électrons du milieu qu'elles traversent. Comme si elles étaient libres... Quand vous disposez de 1 GeV d'énergie cinétique, vous arrivez à la conclusion que la vitesse est suffisamment élevée pour que l'interaction nucléaire domine par rapport à la perte d'énergie par ionisation. A cette énergie, toute particule interagira avant de s'arrêter. De plus, elle produit beaucoup de neutrons. Un seul proton de 1 GeV vous donne 30 neutrons. Voilà des neutrons pas très chers du point de vue énergétique. Mais ce n'est pas fini ! Car chaque neutron produit une réaction de fission, donc une énergie d'environ 200 MeV, qui elle-même donne naissance à d'autres neutrons... Ce serait dommage de ne pas les utiliser. Mais, attention, notre machine doit être intrinsèquement sûre : il ne faut pas initier une réaction en chaîne dans laquelle les neutrons s'auto-entretiennent. En termes techniques, elle doit être sous-critique, avec une marge de sécurité suffisante. Dans de telles conditions, on peut alors calculer le gain de ce que nous appelons l'amplificateur d'énergie : il est appréciable, de l'ordre de 100. En unités arbitraires, votre faisceau amène 1 et la nature vous donne 100 ! Bien évidemment, pour calculer l'efficacité totale de la machine, il faut réintroduire les rendements de l'accélérateur (50 %) et de la transformation de la chaleur en énergie électrique (30 %). En finale, seulement 6 % de l'énergie thermique produite seront utilisés pour faire tourner l'accélérateur. Ce n'est pas si mal...
L.R. : Ces particules de très haute énergie ne risquent-elles pas de produire des déchets hautement toxiques ?
C.R. : Tout au contraire ! On peut faire une analogie avec les incinérateurs de déchets non nucléaires : la seule façon de brûler le maximum de matériaux, c'est d'augmenter radicalement la température. Vous savez que, dans un réacteur nucléaire à eau pressurisée classique (REP), l'énergie typique d'un neutron est d'environ 1/20e d'eV. Dans notre machine, elle est de 1 million d'eV ! Dans un REP, les neutrons sont « lents », ils interagissent mal. De nombreux éléments ne peuvent être fissionnés davantage et ont plutôt tendance à se transformer en éléments différents : au fur et à mesure que vous accumulez d'autres neutrons sans fission, vous avancez dans le tableau de Mendeleïev, vous progressez en complexité des éléments, mais surtout en toxicité. Là est le problème des déchets : dans un REP, seulement 1 à 3 % des combustibles brûlent... Avec des neutrons rapides, nous pouvons en revanche forcer n'importe quel actinide* à fissionner.
L.R. : N'était-ce pas aussi l'objectif de la défunte filière Superphénix ?
C.R. : Nos neutrons sont en fait beaucoup plus rapides que ceux de Superphénix. Parce que celui-ci utilisait le sodium comme refroidissant. Or le sodium est un matériau dit modérateur, où les neutrons perdent de l'énergie par collisions.
L.R. : De productrice d'énergie, votre machine s'est métamorphosée en incinérateur de déchets nucléaires ?
C.R. : Nous étions partis avec l'idée d'un réacteur propre qui puisse au maximum « manger » ses déchets, en faisant appel au thorium comme combustible. On s'est effectivement vite rendu compte qu'on pouvait également l'utiliser à d'autres fins que la production d'électricité puisque, du point de vue des neutrons rapides, tous les noyaux sont équivalents. Au lieu de brûler du thorium dans des conditions propres, on pouvait donc alimenter cette machine avec des déchets de réacteurs ordinaires. Mais le principe de base demeure : développer un accélérateur qui soit capable de produire de l'énergie dans des conditions acceptables.
L.R. : Superphénix a rencontré de graves difficultés avec le sodium. Votre machine fait appel au plomb. Dispose-t-on d'une expérience quelconque avec ce matériau ?
C.R. : En Occident, non. Mais le plomb a été mis en oeuvre dans des conditions voisines par les Russes pour leurs sous-marins de la classe alpha. Construits dans les années 1970, ces engins ont fonctionné pendant une dizaine d'années, une flotte d'environ dix unités patrouillant dans l'Atlantique Nord. Il s'agissait de machines véritablement exceptionnelles, sortes de Ferrari sous-marines : fabriquées en titane, elles étaient conçues pour échapper aux torpilles et, à une profondeur de 1 000 mètres, naviguaient à des vitesses de 46 noeuds ! Tout indique donc que les Russes maîtrisaient parfaitement cette technologie de réacteurs refroidis au plomb. Il est clair que, par comparaison, je n'aurais jamais pris le risque d'installer Superphénix dans un sous-marin avec trente personnes à bord !
L.R. : Les Russes n'ont jamais eu de problèmes avec ce type de réacteurs au plomb ?
C.R. : C'est difficile à savoir. Les responsables avec lesquels nous sommes en contact affirment qu'ils n'ont jamais eu d'accident majeur. Je vais bientôt me rendre à Obinsk, une ville autrefois interdite aux Occidentaux dans la région de Moscou, pour approfondir nos relations. Compte tenu de ce que les Russes nous ont déjà dit, je suis sûr que, s'il fallait démarrer de zéro avec le plomb aujourd'hui, nous nous engagerions effectivement pour un travail sur dix à quinze ans. Mais ils semblent prêts à réaliser pour nous une opération clés en main. Nous pouvons donc acquérir la technologie du plomb. Evidemment, avant d'acheter quoique ce soit, il faut l'essayer ! Souvenons-nous que le plomb est l'un des matériaux les plus stables qui existe. Il est exact qu'il peut y avoir des problèmes de corrosion, mais on ne se situe pas dans une technologie « guerre des étoiles ». C'est une opération de cuisine, certes très sophistiquée, mais cela demeure de la cuisine...
L.R. : Votre projet est-il suffisamment mûr pour passer à une réalisation concrète ?
C.R. : Nous l'avons déjà présenté aux membres du comité Science et Technologie d'Euratom qui nous ont suggéré de procéder par étapes, estimant qu'il nous serait difficile de résoudre en même temps les problèmes d'accélérateur, de plomb, de combustible au thorium, etc. Oubliez pour l'instant la fonction de production d'énergie, nous ont-ils dit, concentrez-vous sur la question qui préoccupe tout le monde : les déchets. Faites une machine pilote qui fasse appel au maximum de technologies existantes et démontrez-nous relativement rapidement que le principe fonctionne. Ensuite, nous déciderons. Nous avons accepté ces recommandations de bon sens. Il nous serait de toute façon difficile d'inventer une autre Union européenne, n'est-ce pas ?
L.R. : La France s'est donné l'échéance de 2006 pour décider du sort ultime de ses déchets nucléaires. Votre projet peut-il s'inscrire dans la dynamique qui est enclenchée ?
C.R. : Tout à fait. Pourquoi mettriez-vous tous vos oeufs dans le même panier, celui du stockage en profondeur ? En parallèle à ces études sur l'enfouissement, nous proposons de construire une machine d'une puissance modeste, qui serait à la dimension d'un réacteur d'étude, comme Phénix par rapport à Superphénix, pour un coût de l'ordre de 1 milliard de francs. On le construirait en cinq/six ans, et il faudrait quelques années supplémentaires pour comprendre comment il marche. Voilà qui nous emmène aux alentours de 2006. Alors, la France pourra choisir : soit enfouir tous ses déchets dans un trou improductif, ou bien développer une technologie qui soit aussi une source d'énergie, engendre des idées nouvelles, apporte éventuellement des marchés à l'exportation, etc. Avec Superphénix, la France a investi des sommes considérables dans la science des neutrons rapides. Tout cet argent représente quand même quelques compétences ! Elles peuvent trouver à s'employer dans notre technologie .
L.R. : Sur quel type de sites serait implanté un amplificateur d'énergie ?
C.R. : Les problèmes ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Celui de la France, avec son grand nombre de réacteurs et sa filière de retraitement via l'usine de La Hague, est plus complexe que, par exemple, celui de l'Espagne. Pour démontrer la faisabilité de notre machine, nous pourrions commencer par construire un prototype sur le site d'une centrale de type espagnol : en prenant le combustible usagé directement sur son lieu de production, on évite ainsi le transport de matières radioactives et on n'a pas de problèmes d'implantation sur un site qui, de toute manière, est déjà abîmé. De cette façon, qui ne nécessite de faire subir aux déchets qu'une légère transformation de nature électrochimique avant de les introduire dans notre machine, on ferme le cycle nucléaire sur la centrale. Nos calculs de coût montrent que, si ces machines marchent comme prévu, leur prix serait comparable à celui que les Espagnols devraient dépenser pour enfouir leurs déchets.
L.R. : En France, la puissance nucléaire installée multiplie la dimension du problème par dix. Votre projet y a-t-il sa place ?
C.R. : Bien sûr, mais pas de la même façon. Dans un scénario élaboré par le CEA, le combustible de toutes les centrales serait régulièrement retraité à La Hague pour, à chaque fois, séparer le plutonium de l'américium, du curium, etc. Ces divers éléments représentent à peu près 10 % du plutonium, ce qui nous ramène à la dimension du problème espagnol. Ils seraient ensuite brûlés dans une machine du type amplificateur d'énergie. L'opération d'extraction du plutonium est certainement faisable sur le plan technique mais elle est délicate et coûtera cher. De plus, il y aura en permanence 500 tonnes de plutonium qui vont se promener entre les centrales et La Hague. Avec la solution de type espagnol, rien ne sort de chaque site et, au bout de trente ans, il n'y a plus du tout de plutonium.
L.R. : L'Espagne est prête à payer intégralement le développement d'un démonstrateur ?
C.R. : Non. Je crois qu'un programme strictement national n'aurait aucun sens aujourd'hui. L'Espagne, qui a certes manifesté son intérêt, représente d'abord un modèle applicable à bien d'autres pays qui n'ont pas plus de dix réacteurs. Il faudra de toute façon que l'opération soit pilotée par Euratom. Nous sommes en ce moment en discussion avec le CEA et d'autres partenaires pour formuler une proposition pratique à Bruxelles. Les Espagnols nous ont offert un site, les Italiens aimeraient en avoir un également. En France, Cadarache serait une possibilité. Ce n'est pas une installation très dangereuse...
L.R. : Il reste qu'il s'agit d'une installation nucléaire nouvelle ?
C.R. : D'accord. Mais, si l'on veut arrêter le nucléaire, il faut bien faire quelque chose avec les déchets ! Là-dessus, j'ai un point de vue très simple : les scientifiques ne sont pas là pour faire de la politique, mais pour donner des idées. Nous avons développé toute une technologie qui n'existait pas auparavant. Si le gouvernement et les citoyens français n'en veulent pas, elle reste à l'état de papier dans la littérature scientifique et c'est fini. Nous recommencerons à nous occuper du big bang ou de la vie sur Mars. Vous savez bien que la science offre une foule d'occasions de s'amuser.
(1) Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, rapport sur le contrôle de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires, 1997, tome II, p. 71.
(2) Voir le dossier « La Fusion nucléaire : un mythe pour le XXIe siècle », La Recherche, juin 1997.
(3) Voir le dossier « Déchets nucléaires : peut-on s'en débarrasser ? », La Recherche, septembre 1997.
(4) Voir La Recherche, n° 276, p. 562 et n° 301, p. 77, pour des descriptions plus techniques du projet de réacteur hybride de l'équipe de Carlo Rubbia
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Notons également qu'aussi bien Carlos Rubbia que IBA (Ion Beam Applications ), individuellement comme en travail commun, présentent des solutions aux déchets nucléaires.
Voici déjà une dizaine d'années, IBA a démontré aux autorités, scientifiques et journalistes spécialisés pendant une réunion d'un week-end, la validation de son procédé de neutralisation de la totalité des déchets produits par les centrales nucléaires... mais tous ceux qui s'en fichent comme de l'an quarante préfèrent continuer à éructer au monde ignorant que ces déchets sont un problème insoluble...
OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
> Un homme est mort lundi et quatre ont été blessés, dont un grièvement, dans l'explosion d'un four servant à recycler des déchets faiblement radioactifs sur l'installation nucléaire Centraco de Codolet (Gard) près de Marcoule. ...
L'installation ne présenterait pas de risque radioactif. L'incendie a été maîtrisé vers 13h00 et le bâtiment qui l'abritait n'a pas été endommagé.
andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
Cet accident industriel me fait penser à la première manchette que j'ai vu dans des journaux français sur un "accident nucléaire" dans une centrale française, il y a longtemps.... Une fois les gros titres digérés, si on prenait la peine de lire le texte, on apprenait que le chef de cuisine de la cantine de la centrale s'était cassé une jambe en glissant sur un morceau de beurre tombé par terre...
Souvenirs, souvenirs...
(Et Ungern ne sévissait pas encore !!!)
OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
L’Allemagne ne se contente pas d’établir le calendrier de mise à l’arrêt des 9 centrales nucléaires qui produisent actuellement environ 25 % de l’électricité consommée. Pour éviter d’être prise à partie au sujet du réchauffement climatique, elle ambitionne parallèlement une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % en 2020 et 80 % en 2050 (par rapport à 1990).
Un coût de 250 milliards d’euros et 20% de surcoût sur l’électricité
On ne peut songer à ce programme sans se demander quel en est le coût et si l’Allemagne a les moyens de ses ambitions. En fait, plusieurs organismes ont déjà procédé à une évaluation, qui a été confirmée mi-septembre dernier par un rapport de la banque d’état KfW, l’équivalent de la Caisse des Dépôts et Consignations : une facture de l’ordre de 250 milliards d’euros, qui conduira, selon l’Agence de l’Environnement allemande (DENA), à une hausse d’environ 5 centimes sur le prix du Kwh (dont 2 centimes pour les énergies renouvelables, 1 centime pour les réseaux électriques, et 2 centimes pour les énergies fossiles et le stockage d’énergie), soit près de 20 % de la facture du consommateur privé.
Aussi, cette transition verte ne peut cependant se résumer à une simple question de coûts ou à une démarche risquée. N’est-ce pas plutôt pour l’industrie allemande une formidable opportunité de devenir le champion occidental des énergies vertes? La question était au centre d’un débat franco-allemand organisé le 13 octobre dernier à Paris par le CIDAL, à l’occasion de la fête de l’énergie. Klaus Töpfer, l’ancien ministre allemand de l’Environnement, y a rappelé que l’accélération de la sortie du nucléaire allemand est le fruit d’une « décision rationnelle », engagée après Tchernobyl, et mûrement réfléchie. La rareté, a-t-il expliqué, «a la vertu de susciter l’invention de nouvelles solutions».
L’Allemagne ne se contente pas d’établir le calendrier de mise à l’arrêt des 9 centrales nucléaires qui produisent actuellement environ 25 % de l’électricité consommée. Pour éviter d’être prise à partie au sujet du réchauffement climatique, elle ambitionne parallèlement une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % en 2020 et 80 % en 2050 (par rapport à 1990).
Un coût de 250 milliards d’euros et 20% de surcoût sur l’électricité
On ne peut songer à ce programme sans se demander quel en est le coût et si l’Allemagne a les moyens de ses ambitions. En fait, plusieurs organismes ont déjà procédé à une évaluation, qui a été confirmée mi-septembre dernier par un rapport de la banque d’état KfW, l’équivalent de la Caisse des Dépôts et Consignations : une facture de l’ordre de 250 milliards d’euros, qui conduira, selon l’Agence de l’Environnement allemande (DENA), à une hausse d’environ 5 centimes sur le prix du Kwh (dont 2 centimes pour les énergies renouvelables, 1 centime pour les réseaux électriques, et 2 centimes pour les énergies fossiles et le stockage d’énergie), soit près de 20 % de la facture du consommateur privé.
Aussi, cette transition verte ne peut cependant se résumer à une simple question de coûts ou à une démarche risquée. N’est-ce pas plutôt pour l’industrie allemande une formidable opportunité de devenir le champion occidental des énergies vertes? La question était au centre d’un débat franco-allemand organisé le 13 octobre dernier à Paris par le CIDAL, à l’occasion de la fête de l’énergie. Klaus Töpfer, l’ancien ministre allemand de l’Environnement, y a rappelé que l’accélération de la sortie du nucléaire allemand est le fruit d’une « décision rationnelle », engagée après Tchernobyl, et mûrement réfléchie. La rareté, a-t-il expliqué, «a la vertu de susciter l’invention de nouvelles solutions».
il, y a une expérience réussis qui a eu lieu aux USA qui va bouleverser tout ce que l'on pensait sur les ressources pétrolières !
ces dernières années il y avait la peur que les couts pour approvisionner l'économie mondiale serait si importante qu'il était nécessaire de se tourner sur l'atome avec tous les dangers que cela représente !
ce que je ne savais pas était que des nappes pétrolières on n'arrivait qu'à en extraire qu'environ 10 %!
l'expérience faite au USA a prouvé qu'il était possible d'en extraire entre 70 à 90 % !
cela va changer beaucoup de chose avec entre autre la baisse du pétrole, la libération des économies occidentales des exigences arabes .
petit détail c'est une société israélienne qui a développé ce système dans ses bureaux de recherches !
coco!
Charly
Nombre de messages : 23689 Localisation : belgique Date d'inscription : 30/11/2008
Wathelet menace de se tourner vers EDF ou d'interdire la fermeture
Par: rédaction
5/07/12 - 09h18 Source: belga.be
Le secrétaire d'État à l'Énergie Melchior Wathelet voit deux réponses à la menace d'Electrabel de fermer Tihange 1 dès 2015: la réquisition pour assurer l'approvisionnement ou la sollicitation du co-propriétaire de la centrale, l'électricien français EDF. Dans le plan approuvé mercredi par le comité ministériel restreint, "il existe enfin un mécanisme qui peut interdire à un opérateur de fermer une centrale si on en a besoin en termes de sécurité d'approvisionnement", a rappelé M. Wathelet (cdH) jeudi sur La Première (RTBF).
Il se dit satisfait de constater que "les mécanismes de chantage ne sont plus possibles".
Outre cette possibilité, Melchior Wathelet évoque l'option de se tourner vers un autre interlocuteur, EDF, qui possède 50 pc de Tihange 1, a-t-il rappelé comme il l'avait fait mercredi soir dans Terzake, lorsqu'il avait évoqué un coup de bluff d'Electrabel.
"Fermer serait illogique puisque le plan prévoit une garantie de rentabilité juste. Le but n'est pas que quelqu'un perde de l'argent sur un investissement", a-t-il fait observer.
M. Wathelet dit ne pas avoir l'intention "de se lancer dans une guerre" et comprend la volonté de l'électricien de "voir clair" alors que se profile un lourd investissement - Electrabel évoque 500 millions d'euros - pour prolonger Tihange 1.
Le gouvernement belge, en optant pour la fermeture de Doel 1 et 2 et la prolongation jusqu'en 2025 de Tihange 1, confirme à ses yeux la volonté de sortie du nucléaire, tout en se donnant les moyens d'orienter la politique énergétique vers les centrales TGV (turbine-gaz-vapeur), "flexibles et de plus en plus environnementalement acceptables", ainsi que le renouvelable.
C'est instructif: partir pas partir! Évacuation des malades? Qui reste pour surveiller les installations chimiques, les barrages ...etc Les volontaires pour .... Qu'est-ce que l'on fait des vaches qu'il faut traire tous les jours... Les assurances ,indemnisations ... les pays voisins ...chute du tourisme pour des années Les Français c'est pas discipliné comme comme les Japonais....les plan sont-ils réalistes...
Heureusement qu'un accident n'arrivera jamais en France...
Les films catastrophes arrivent par vagues : King Kong, la Tour infernale, le Poséidon, Armageddon, Deep impact, Dinosaure, World Invasion : Battle Los Angeles, Impact final, Independence Day ... bref, un thème assez porteur !
Les films catastrophes arrivent par vagues : King Kong, la Tour infernale, le Poséidon, Armageddon, Deep impact, Dinosaure, World Invasion : Battle Los Angeles, Impact final, Independence Day ... bref, un thème assez porteur !
C'est vrai que l'on a connu récemment des pluies de météorites ainsi que deux invasions extraterrestres mais aucuns accident nucléaire majeurs!
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Les films catastrophes arrivent par vagues : King Kong, la Tour infernale, le Poséidon, Armageddon, Deep impact, Dinosaure, World Invasion : Battle Los Angeles, Impact final, Independence Day ... bref, un thème assez porteur !
C'est vrai que l'on a connu récemment des pluies de météorites ainsi que deux invasions extraterrestres mais aucuns accident nucléaire majeurs!
C'est le genre d'accidents qui, statistiquement, peuvent arriver un jour, avec une marge d'erreur de quelques millions d'années. Mais bon, les films mis à part...
(Les invasions d'extraterrestres... vous faites allusion aux pluies de chenilles multipattes ?)
quantat
Nombre de messages : 5399 Date d'inscription : 17/11/2008
Le nucléaire est la seule solution écologique et économique en terme d'indépendance énergétique pour la France !! Si ça pète ce sera toujours moins grave que la famine ou une réélection de Hollande (en plus c'est pas quelques français de moins qui mettront en péril la biodiversité)
Oui, bon, entoure quand même Golfech de soins particuliers...
Le nucléaire est la seule solution écologique et économique en terme d'indépendance énergétique pour la France !!
Si ça pète ce sera toujours moins grave que la famine ou une réélection de Hollande
La réélection de Hollande est tout de même beaucoup moins probable qu'un accident nucléaire ( Ou qu'un invasion extraterrestre si chère à monsieur "B" )
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
La réélection de Hollande est tout de même beaucoup moins probable qu'un accident nucléaire ( Ou qu'un invasion extraterrestre si chère à monsieur "B" )
Ben voyons, monsieur "P", il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes....
Charly
Nombre de messages : 23689 Localisation : belgique Date d'inscription : 30/11/2008
Le naufrage « voulu », « organisé » et « réussi » du nucléaire belge…Plus de 20 ans de présence des écologistes dans les différents gouvernements ont eu raison du merveilleux dispositif nucléaire belge. Un outil dont peu de pays disposaient. Soixante pour cent des besoins électriques couverts, avec par moment, le luxe d’exporter chez nos voisins.
Jusqu’en 2003, un travail de sape considérable a été mené par les fondamentalistes verts. Ils ont distillé la peur parmi les autres élus et la population. Ils ont menti sur la sécurité nucléaire dans notre pays, en comparant nos centrales technologiquement hautement sécurisées avec des bombes atomiques en puissance. Par une propagande à la sauce totalitaire, ils ont fait croire que la population subirait les affres dues aux irradiations par les déchets des centrales.
Les écologistes ont continué à proférer ces boniments qui ont induit des nuisances graves pour notre économie (dénigrement orchestré du nucléaire, glorification des énergies intermittentes faussement appelées « renouvelables »). Aujourd’hui, les gens ont peur des centrales et malgré la pédagogie de personnalités sérieuses, ingurgitent n’importe quoi sur l’éolien et sur le photovoltaïque (valable pour des installations individuelles avec des désavantages dont nous reparlerons dans un autre article).
Il faut admettre aussi que beaucoup de composantes de la société ont été complaisantes, sinon complices. Il faut dire aussi que les bobards liés aux coûts de l’éolien on fait mouche parmi les naïfs. Sous peu, il y aura un renversement de situation qui espérons-le ne viendra pas trop tard.
Le peuple un jour refera les comptes.
En 2003, pour répondre à on ne se sait à quel chantage dogmatique, le gouvernement décidait de la « sortie du nucléaire ». Toutes les centrales fermeraient au plus tard pour 2025… pour « sauver la planète». Slogan répété des millions de fois, pour alimenter les finances de certains et faire régresser notre pays qui était à la pointe du progrès en matière énergétique.
N’êtes-vous pas étonnés : une loi votée sans mettre en place un plan alternatif à l’échelle du pays, étayée par des calculs réalisés par des gens neutres, afin de garder notre indépendance énergétique pour le très long terme. « Bonus Pater Familias » semble être un concept inconnu pour nos autorités irresponsables.
Argumentation écologiste grossière : « le nucléaire est trop dangereux, nous les verts, nous considérons que les ingénieurs belges sont incapables de le manipuler sans risque majeur ». C’était un crachat aux visages de nos scientifiques et de nos industriels.
Malheureusement pour la gestion de ce dossier, en 2012, des contrôles effectués sur 2 cuves de réacteurs rapportaient la présence de DDH (Défauts dus à l’hydrogène). C’était du pain béni pour les intégristes verts qui jubilaient. Curieux tout de même cette découverte, non ? Au moment où de vrais scientifiques faisaient entendre leurs voix pour dire qu’on allait se casser la figure avec le « renouvelable ».
Tout le monde, les politiques, les médias subventionnés en tête, se sont efforcés d’utiliser le terme « fissures ». Pour « le Larousse », fissure signifie « petite crevasse, fente légère ». Or ces découvertes sont des micros inclusions « planes » d’hydrogène, parallèles au plan de la paroi de la cuve, où plutôt parallèles à la paroi d’échantillons-témoins dont on parlera plus loin.
Mais pour faire paniquer le bon peuple, l’usage du mot fissure n’est-il pas plus approprié ? Cela suggère immédiatement, chez tout quidam non expert : éclatement de la cuve.
Tous les vrais métallurgistes qui ne sont pas intoxiqués par les dogmes verts vous diront que des DDH sont normaux dans ce type d’alliage, dès le refroidissement d’une coulée, et/ou pourraient survenir à la longue par le bombardement neutronique des cuves. Le fait que ces DDH soient parallèles à la paroi est un élément rassurant, car ils ne peuvent pas, en principe, diminuer la résistance mécanique des parois de la cuve qui subit des chocs thermiques. A-t-on vérifié si les caractéristiques mécaniques ont été altérées ? Si oui quel est le résultat de ce test précis ?
Il est probable que les cuves de nombreuses tranches nucléaires dans le monde, similaires aux nôtres, présentent des DDH. Mais vous chers lecteurs, vous avez tous cru que les échantillons-tests provenaient des cuves incriminées ? Détrompez-vous, cela n’a pas été dit pendant quelques temps.
Les témoins ont été prélevés on ne sait pas précisément d’où, mais ceux-ci seraient paraît-il, tout à fait similaires et représentatifs des parois des cuves de Doel 3 et Tihange 2. Nous sommes obligés de mettre en doute cette assertion de représentativité, d’autant plus que les cuves en question sont dotées d’un revêtement d’acier inox spécial dont personne n’a probablement tenu compte car apparemment « nul ne le sait ou ne veut le savoir ».
Mais ce n’est pas tout : pour faire bonne mesure, ce ne sont pas des tests normaux qui sont pratiqués sur ces échantillons. Ce sont des tests « destructifs » ou « stress tests ». Les échantillons ont préalablement été vieillis artificiellement, sans doute par des bombardements neutroniques intensifs.
Nous ne pouvons que marquer notre étonnement devant ce mépris d’une approche scientifique. Pour que des tests soient valables il faut impérativement des témoins rigoureusement identiques à l’alliage de la cuve (y compris la couche d’inox), donc par définition issus de la cuve ou installés au démarrage de celle-ci.
Tout scientifique sérieux ne procédera pas à des stress tests ou tests destructifs avec d’autres témoins que ceux qu’il est censé évaluer. Pourquoi cette obstination à procéder bien au-delà de tests « normaux ». Fallait-il que l’on trouve quelque chose ?
Cela ressemble à de l’acharnement, non ? Nous pouvons, sans autre élément probant, nous poser la question.
Apparemment (une rumeur persistante – non confirmée par les officiels), des tests réalisés par d’autres laboratoires agréés, dans des conditions normales sur les vrais échantillons n’auraient pas donné d’inquiétudes particulières. Nous aimerions savoir si tous les résultats ont été publiés ? Simple question.
Nous souhaiterions également avoir l’ensemble des rapports avec tous les éléments d’appréciation pour tous les vrais échantillons de ces cuves. L’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN), face à un phénomène qu’elle s’étonne elle-même de ne pas pouvoir expliquer, veut donc continuer les essais encore des mois, en y mêlant d’autres experts belges et étrangers.
Déjà deux ans de cafouillages pour en être au même point, sans pouvoir en tirer des résultats. Autant de de temps et d’argent perdus pour le contribuable. Quel gâchis.
Donc au sujet d’un problème stratégique, pas de réponse après tant de temps ? A force de faire des tests destructifs, ils finiront bien par prouver des problèmes insolubles. N’y aurait pas une patate chaude dont on essaierait de se débarrasser ?
Il est probable qu’un autre mensonge soit en préparation. Pour éviter des conflits politiques, les cuves seront sans doute déclarées inaptes au service. Cela dédouanera toux ceux qui grenouillent sur ce problème et renforcera l’idée que le nucléaire est dangereux.
En tout cas l’AFCN dit aujourd’hui, qu’elle ne peut pas se prononcer, mais qu’il y a une réelle inquiétude.Comment ne pas imaginer des pressions venant de lobbies sur les décideurs finaux pour faire capoter toute velléité nucléaire en Belgique ? Notre imagination est sans doute trop fertile ?
Curieusement, Doel 4 aurait été saboté (dans sa partie non nucléaire). Une façon de plus pour faire croire aux citoyens que la sécurité physique des bâtiments d’une centrale n’est pas assurée. De quoi ajouter à l’angoisse du « bon peuple ». Mais là, silence radio, rien ne filtre, avec la belle excuse que le parquet investigue.
S’il y a eu sabotage, n’y aurait-t-il pas eu des commanditaires ? De quoi faire couler définitivement le nucléaire belge ?
En admettant que Doel 4 soit réparé en fin d’année et que nous ne pourrons plus compter sur Doel 3 et Tihange 2, voici le calendrier de la puissance nucléaire disponible pour cet hiver : - 2.882 MWe (sur un total de 5.924 Mwe) de novembre 2014 à décembre 2014. - 3.929 Mwe en janvier 2015, - 3.496 Mwe à partir de février 2015.
La fermeture de Doel 1 (433 Mwe) est prévue en février 2015. Et d’ailleurs, il n’y a plus de combustible pour cette centrale. Electrabel ayant à l’esprit sa fermeture programmée, n’a plus rien commandé. Imprévoyance voulue ou logique managériale ?
Pour l’hiver prochain, il ne restera plus que 3.063 Mwe disponibles, puisqu’il est prévu de fermer la tranche nucléaire Doel 2.
Pour l’hiver 2014 – 2015 des délestages intempestifs risquent de perturber toutes les industries et les citoyens de manière grave.
Bien sûr des « réserves stratégiques » d’électricité produites par des centrales à gaz, sont prévues. Mais alors… ces centrales au gaz ne produisent-elles pas du CO2 ? Est-ce que ce n’est pas cet abominable gaz dont les écolos ne veulent pas entendre parler ?
Nous constatons donc que notre pays est reparti pour la production de plus en plus massive du dioxyde de carbone.
Chers lecteurs, achetez des bougies et surtout faites attention aux denrées périssables dans les frigos. Préparez-vous à un blocage dans les ascenseurs et à bien d’autres désagréments.
Les mesures mises en place pour compenser l’énergie émanant du nucléaire sont totalement irréalistes. Nous en reparlerons dans un article suivant.
Vous comprendrez la régression que va subir la Belgique avec les plans éoliens – un beau désastre annoncé ! Ceci étant dit, nous reprenons la proposition que nous défendons depuis toujours. Une saine logique commanderait de lancer « réellement » les chantiers de centrales de la nouvelle génération au thorium !
JACQUES D’EVILLE
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Le nucléaire est la seule solution écologique et économique en terme d'indépendance énergétique pour la France !!
C'est quoi le carburant des centrales nucléaires déjà? http://blogs.mediapart.fr/blog/bernard-laponche/130513/l-uranium-disparu
Bonjour monsieur "P" !
Notre bon camarade Quantat est mieux placé que moi et infiniment mieux que Medipart pour répondre à votre juste préoccupation, mais la réponse est simple : uranium et plutonium.
Ici un tableau des principaux pays producteurs que tout le monde peut trouver :
Les principales sources d'approvisionnement sont donc assez sûres. Il faut noter que la France a cessé d'en produire parce qu'il est moins cher ailleurs. D'autre part, le Kazakhstan est en train de monter en importance à grande vitesse.
Enfin, on peut conclure, me semble-t-il, que le développement de réacteurs exploitant d'autres filières et d'autres combustibles est grandement souhaitable et est en cours actuellement.
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Sujet: Re: Question : Faut-il craindre le Nucléaire ?