La France de M. Hollande

Négreneys, une cité livrée aux dealers en plein coeur de Toulouse

ladepeche.fr



Restée en marge pendant des années des politiques de rénovation urbaine la cité Caffort près de la rue Négreneys est entièrement livrée depuis des mois au trafic de la drogue.

Dans la cité, les halls d'immeubles sont en libre-service. Les dealers et leurs clients s'y livrent au grand jour à leur petit trafic, à peine troublés par le rituel passage des rondes de police. «C'est la nouvelle Amsterdam de M. Moudenc», ironise un habitant. 20 rue Émile Caffort, les 9 étages de la «tour» concentrent la misère et l'abandon du quartier. Affalés sur des sièges de voiture posés dans le hall, deux adolescents encagoulés et entièrement vêtus de noir sont cornaqués par un garçon plus âgé. Ils filtrent les entrées et sorties des habitants et ne cessent de répondre à des appels sur leurs téléphones portables. À chaque étage, des murs de parpaings obstruent l'accès aux appartements vidés de leurs locataires. Une quinzaine de logements sont toujours occupés. Mais leurs habitants sont loin d'être toujours maîtres chez eux. Car pour cacher la drogue, ou pour se planquer en cas de descente de police, les caïds du secteur ont recours à des planques chez l'habitant. Ces «nourrices» sont conquises par la force et l'intimidation des plus vulnérables. Locataire depuis plusieurs années dans la «tour» une mère seule avec ses enfants a fini par céder aux menaces. «A n'importe quel moment du jour ou même de la nuit, les dealers frappent à sa porte pour lui demander de laisser ouvert en cas de besoin. Si elle refuse trop souvent ils menacent de s'en prendre à ses enfants.», explique un responsable du Dal, le comité pour le droit au logement.

Des gens «pris en otage»

Pour échapper à la rue, une jeune mère de quatre enfants squatte depuis début janvier un appartement vide. En fin de semaine dernière elle s'est installée pour quelques jours chez une cousine afin de se soustraire à la pression des dealers qui lui demandaient instamment de maintenir sa porte ouverte et même de leur laisser les clés lorsqu'elle s'absentait. Elle est rentrée mercredi vers 11 h 30. Son logement était entièrement dévasté. Toilettes réduites en miettes, placards vidés, écran plat de la télé brisé sur le sol, congélateur et réfrigérateurs débranchés et ouverts. En son absence les services de police ont perquisitionné l'appartement où ils ont saisi 465 euros en liquide, et 39 grammes de cocaïne. Ils y ont également interpellé les deux dealers qui s'y étaient installés. La cuvette des toilettes a bien été brisée par les enquêteurs à la recherche de la drogue. Mais pour la porte métallique forcée et la mise à sac en règle de l'appartement, c'est plutôt du côté de ceux qui ont voulu lui faire comprendre qu'elle n'était plus la bienvenue dans la tour qu'il faut chercher. Ici les gens sont fatigués «d'être pris en otage entre le risque de se faire embarquer lors des nombreuses descentes de flics qui ne changent pas grand-chose à la situation et des dealers armés» résume un proche du quartier.

Le chiffre : 116

interpellations > ont été réalisées. Au cours des 76 opérations de police conduites dans la cité Caffort en 2014. Sept dealers sont toujours écroués depuis le 3 février 2014, et 25 individus ont été jugés en comparution immédiate et incarcérés. En 2009 une intervention dans la cité a donné lieu à l'interpellation de deux frères qui dirigeaient le trafic depuis un pavillon de Fenouillet. 160 000 € avaient alors été saisis.

Loi Macron : l'avis de décès de la majorité en une de la presse

lepoint.fr

Les journaux reviennent sur la folle journée à l'Assemblée nationale où un Manuel Valls minoritaire a dû dégainer le 49-3. Un camouflet pour l'exécutif.



Faire passer en force la loi Macron en dégainant le 49-3 signe l'implosion de la majorité de François Hollande, estime la presse mercredi, qui souligne le "camouflet" subi par le chef de l'État. Si La Croix se contente de constater que "la loi Macron fait tanguer la majorité", la manchette du Parisien/Aujourd'hui en France est sans ambages : "Hier, 16 h 25, la majorité explose". "Autant qu'à Emmanuel Macron ou à Manuel Valls, c'est à François Hollande que la gauche de la gauche et les frondeurs du PS ont adressé hier un camouflet", écrit Thierry Borsa.

Pour Le Figaro, "la majorité se fracasse sur la loi Macron". L'éditorialiste du quotidien conservateur, Paul-Henri du Limbert, "retiendra surtout de ce 17 février une vérité simple que l'on pressentait depuis plusieurs mois : Manuel Valls n'a plus de majorité". "49-3 Manu militari", s'amuse Libération, dont le directeur Laurent Joffrin juge que "François Hollande et Manuel Valls ont sorti l'arme fatale, cet article 49-3 qui est la béquille des gouvernements minoritaires".

Quid des réformes ?

Le quotidien économique, Les Échos évoque quant à lui "le tournant du 49-3" et "un moment de crise aiguë entre l'exécutif et sa majorité", selon les termes de Cécile Cornudet. "Après le camouflet des députés, le coup de force de Valls", dénonce L'Humanité. Pour le quotidien communiste, "le recours au 49-3 signe un échec cuisant pour un exécutif rêvant de conversion libérale".

Dans le quotidien régional Ouest-France, Michel Urvoy souligne qu'"aujourd'hui, aucune force politique ne peut gouverner seule. Sauf à s'allier avec le diable" - comprendre le Front national -, "il faudra sans doute inventer d'autres majorités". Le Journal de la Haute-Marne, sous la plume de Patrice Chabanet, pose "la question de la survie du Premier ministre" qui "risque d'essuyer deux revers majeurs en moins de deux mois : une majorité introuvable pour la loi Macron et, très probablement, une lourde défaite aux élections départementales de mars prochain".

C'est ce qui fait dire à Raymond Couraud de L'Alsace que le 49-3 "a permis de sauver un texte en charpie, mais il s'agit d'une victoire à la Pyrrhus". "Il fracture la majorité et installe le Premier ministre dans la position de réformateur coupé de ses bases" qui "veut avancer. Mais ça risque de devenir de plus en plus dur", ajoute Didier Rose dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace.

"Le débat est suspendu, a dit mardi Manuel Valls en sortant le 49-3. La volonté d'aller plus loin dans les réformes aussi ?" s'interroge en conclusion Hervé Favre dans La Voix du Nord.