Michel Hervé Bertaux-Navoiseau Monsieur le président de la république
89 rue d'Hauteville Palais de l'Elysée
75010 Paris 75008 Paris
Paris, le 17 octobre 2015,
Monsieur,
"La haine ne peut pas chasser la haine, seul l'amour le peut." Martin Luther King
Le sexisme est le degré zéro du racisme. Aussi, le fait que le sexisme masculin sévit dans les rues ne justifie pas que le féminin trouve refuge dans vos ministères. Or le 9 octobre dernier, on a pu entendre, dans ses locaux, votre secrétaire d'état aux affaires sociales parler à la place des africaines pour affirmer que l'excision serait faite "au nom de la tranquillité des hommes". Ignorant le puritanisme collectif au fondement de traditions millénaires, cette contre-vérité néo-coloniale justifie paradoxalement l'emprisonnement d'africaines principalement, plutôt que d'africains. Le monstre sexiste se retourne donc contre lui-même pour révéler son maternalisme, soit un ethnocentrisme, raciste de la Case de l'Oncle Tom. Mais en réalité, les mutilations sexuelles féminines et masculines sont pratiquées sans la moindre intention de nuire non par "les hommes" mais par des adultes entièrement complices. Or c'est sous l'effet de syndromes transgénérationnels et collectifs (Stockholm, Münchhausen par procuration). Cependant, à la conférence en question comme à toutes celles organisées par les féministes européennes contre l'excision, on ne parle que de répression judiciaire et de dénonciation policière des innocent(e)s et/ou pénalement irresponsables qui se livrent à ces crimes. Et, sous la pression de l'hystérie féministe, les justices européennes condamnent (l'excision seule sauf deux décisions de justice en Finlande et en Allemagne) à de lourdes peines de prison, au mépris de principes fondamentaux de la loi pénale. C'est d'ailleurs inefficace puisque, dans de telles conditions, les dénonciations sont exceptionnelles et tout se fait sous le manteau.
Votre coordinatrice nationale des violences faites aux femmes a heureusement enfin parlé non plus du seul droit au corps mais aussi du droit au plaisir. Ce fut cependant depuis la salle puisque l'estrade était réservée à l'aveuglement répressif.
Ce dernier ne saurait perdurer. Aussi, il serait souhaitable que Madame la présidente du comité national consultatif aux droits humains recueille enfin votre accord pour publier par écrit ce qu'elle a affirmé par oral à la Sorbonne le 14 juin 2013, à savoir que les mutilations sexuelles féminines et masculines sont discriminatoires. Cela provoquera certes un nouveau tollé des religieux mais entre la démocratie et les "lois" religieuses, il faut choisir. Sinon, ce sera le chaos, déjà bien en route. Cependant, déjà le "Discours de la présidente" de Madame Lazerges publié le même jour, a limité son propos non seulement à la mutilation féminine mais encore à la discrimination subie, excluant celle exercée. De surcroît, l'avis de la CNCDH du 2 décembre 2013 est muet sur toute discrimination. Or toutes mutilations sexuelles sont le pire des racismes, vous en trouverez la démonstration ci-jointe, que je vous demande de diffuser dans les ministères concernés. A ce motif seulement une répression pénale pourra s'exercer.
Enfin, il paraît peu souhaitable de confier au ministère des droits des femmes la responsabilité de questions qui relèvent des droits de l'enfant. Et surtout pas à ces féministes récemment dénoncées à l'assemblée générale de l'ONU par Madame Watson comme ayant la haine des hommes. C'est ainsi qu'à cette même conférence dans ce ministère, j'ai pu entendre le propos suivant, proféré par Madame Hervo du Planning familial qui se plaignait ironiquement d'entendre dire : "L'excision n'est pas une violence faite aux femmes, l'excision serait quelque chose comme la circoncision." A quoi bon colporter les ragots de masculinistes aussi odieux que leurs pendants féminins, s'amusant à provoquer la population par des comparaisons insensées ? Notez cependant que de l'autre bord, on entend des comparaisons tout aussi inexactes. Ainsi Mesdames Weil et Weil-Curiel ont pu dire et écrire publiquement que la castration du gland serait équivalente à l'excision alors qu'elle interdit l'éjaculation, et donc la reproduction. En réalité, excision et circoncision sont moins une violence faite aux femmes ou aux hommes qu'une violence faite aux enfants. Et pour cause puisqu'il s'agit de les soumettre par le traumatisme et l'inscription à même le corps de la "loi" abjecte de l'interdit du plaisir. Cette couche de la population mériterait bien un ministère.
Avec mes remerciements, je vous demande d'agréer l'expression de mes sentiments distingués,
copie : Madame la ministre de la justice qui me paraît, sans empiéter sur les prérogatives des magistrats, avoir le devoir de les inciter au respect de la diversité des cultures, comme vous le souhaitiez tout récemment.
p. j. : "Entre barbarie et exclusion, la circoncision rituelle, comble d'un ultra-racisme inconscient, hyper-dangereux, masqué derrière religion, tradition, culture et folklore, catalyseur de fanatisme, terrorisme, génocide et féminicide (les dramatiques conséquences psycho-sociologiques de la circoncision en font le pire des racismes et le plus grand crime contre l'humanité)"
https://www.academia.edu/3892296/Entre_barbarie_et_exclusion_la_circoncision_comble_dun_ultra-racisme_inconscient_hyper-dangereux_masqu%C3%A9_derri%C3%A8re_religion_tradition_culture_et_folklore_catalyseur_de_fanatisme_terrorisme_g%C3%A9nocide_et_f%C3%A9minicide_mis_%C3%A0_jour_17.10.15_