Le Café des Philosophes

Tout l'intérêt de la physique épicurienne se trouve dans l'intention pratique qui l'anime; il s'agit, sur la base d'une science matérialiste, d'édifier une sagesse répudiant toute angoisse.

Or la conception générale de l'univers permet effectivement de parvenir à l'ataraxie, puisque tout se ramène à des combinaisons complexes d'atomes : l'univers est constitué par les atomes, fragments insécables, et par le vide.

Les dieux ne jouent donc aucun rôle réel dans notre monde, qu'ils n'ont d'ailleurs pas crée : en effet, selon Epicure, rien ne peut venir du non-être par l'effet d'un pouvoir divin. Ainsi, les dieux existent-ils (Epicure n'est pas athée). Ils habitent, bienheureux, les intermondes, mais sans s'occuper des hommes.

Je t'arrête tout de suite Ombre... si on peut, à la limite, qualifier l'atomisme epicurien de matérialiste, ce n'est pas pour autant qu'il est scientifique...loin de là... sa construction est entièrement métaphysique (irréfutable et dénuée de toute capacité prédictive)

C'était le préjugé régnant à la fin du XIXème siècle qui voulait que le matérialisme soit scientifique: plus les physiciens avancent, moins ils savent ce que c'est que la matière...
C'est aussi ce préjugé qui a conduit nombre d'intellectuels à croie que le marxisme était scientifique

quantat a écrit:

Je t'arrête tout de suite Ombre... si on peut, à la limite, qualifier l'atomisme epicurien de matérialiste, ce n'est pas pour autant qu'il est scientifique...loin de là... sa construction est entièrement métaphysique (irréfutable et dénuée de toute capacité prédictive)

Je comprends bien.

Au fond, n'oublions pas qu'à l'époque d'Epicure si les savants grecs étaient déjà bien avancés, ils étaient "limités" par rapport à nos connaissances actuelles.

Mais nous-mêmes, sommes-nous vraiment plus avancés qu'eux ? Nous connaissons, certes, aujourd'hui la structure véritable des atomes. A l'époque, ils se contentaient juste de l'imaginer.

Mais le fait même de penser que la vie pouvait avoir une origine autre que le dessein d'une puissance divine, c'était déjà un progrès considérable... la connaissance absolue n'existe pas et le savoir s'acquiert au fur et à mesure des découvertes, tant que des générations de découvreurs et d'inventeurs éprouvent une certaine curiosité et se posent les questions qu'il faut.

Je suis persuadé qu'Epicure serait ravi de savoir qu'il est "dépassé" aujourd'hui et serait enchanté de discuter avec nous pour en apprendre davantage... la vie n'est rien d'autre qu'un long apprentissage...

Oui, Ombre, nous sommes beaucoup plus avancés sur le plan de la connaissance scientifique ainsi que sur celui du développement technologique...
L'outil que nous utilisons aujourd'hui quotidiennement était impensable il y a à peine un siècle
Nous ne pouvons pas vraiment dire que nous" connaissons "l'atome... Nous possédons un modèle (dit de Bohr) qui est efficace pour représnter les phénomènes observables
Ceci dit, oui, Epicure est "sympathique"

Citation :

Le philosophe: un emmerdeur nécessaire (Glucksmann)



Pour André Glucksmann, le rôle du philosophe, celui qui a été inauguré par Socrate, est d'être un dissident, un dissident indispensable à la bonne marche de la société. Pas un compagnon de route.

Etre philosophe, explique t-il, c'est reproduire le geste de Socrate dans des contextes chaque fois différents.

Pour lui, l'expérience du XXe siècle est celle des totalitarismes. Le XXe a posé le choix entre deux types de philosophes : le philosophe compagnon de route, compagnon de route du nazisme comme Heidegger, ou compagnon de route du communisme comme pratiquement tous les intellectuels français à un moment de leur vie. Face à cette figure s'élève celle du dissident, figure contemporaine de Socrate.

Pourquoi les philosophes sont-ils nécessaires ?

Parce que sans philosophie, il n'y a pas de liberté. Pour deux raisons. La première est que sans philosophie nous sommes individuellement et collectivement voués à l'illusion, condamnés aux pouvoirs sans frein, faute de contestation. La seconde, presque inverse de la première, est que sans philosophie la liberté peut être la pire des choses : c'est la porte ouverte aux pouvoirs absolus, individuels ou collectifs.

La philosophie est nécessaire pour régler la liberté, la maintenir dans le juste milieu du trop et du trop peu, apprécier ses limites nécessaires.

http://www.lesechos.fr/info/analyses/020191399416-le-philosophe-un-emmerdeur-necessaire.htm

Citation :

Quand Sartre voyait des homards partout



Drogue Dans les années 70, Jean-Paul Sartre se défonçait tellement à la mescaline qu'il était parfois victime d'hallucinations crustacées pas piquées des hannetons.

Au point qu'il lui arrivait parfois de se croire poursuivi sur les Champs-Elysées par des bataillons de homards, souvent décrits par ses soins comme des crabes. L'histoire est déjà connue des sartriens, mais, révèle le «Sunday Times On Line», un nouveau livre, qui sort ces jours-ci à New York, apporte des précisions inédites sur ce flirt poussé de Sartre avec la folie.

http://bibliobs.nouvelobs.com/20091125/16075/quand-sartre-voyait-des-homards-partout?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17

Ah, ben voilà alors... toutes ces histoires d'existence, d'essence... en fait, le petit père Sartre il carburait au mescal !

On ne lui demandera pas à quoi il la bourrait sa pipe, mais cela devait être du "costaud" à mon avis...

Le plus étrange est la façon dont il s'est débarrasé de ses hallucinations: il a tout simplement congédié les homards et les écrevisses!!!
Sans doute ce miraculeux succès a t'il eu une influence considérable sur sa conception de la liberté absolue et de l'entière responsabilité de l'homme... également sur sa façon de concevoir l'oeuvre de la censure qui sépare l'inconscient du préconscient...

Pour des considérations d'ordre pratique voir ce fil.

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quantat - p.1
Sujet: Re: Le Café des Philosophes Mar 3 Nov 2009 à 13:13

Citation :

L'outil que nous utilisons aujourd'hui quotidiennement était impensable il y a à peine un siècle

C'est abrupt, en réalité ils étaient pensés depuis fort longtemps avant que nous ayions maîtrisé toutes les technologies concourant à leur élaboration et fabrication.

Mais je vous l'accorde il y a un sacré gap entre la cabane au fond du jardin et le sanibroyeur SFA ! Deux réceptacles du meilleur de lui-même qui auraient sans nulle doute retenu la plus grande attention du grand Epicure (il nous aurait peut-être honoré d'un billet dans le fil idoine ?! Fouillons dans les annales.)

Ombre a écrit :

Pourquoi les philosophes sont-ils nécessaires ?

Parce que sans philosophie, il n'y a pas de liberté. Pour deux raisons. La première est que sans philosophie nous sommes individuellement et collectivement voués à l'illusion, condamnés aux pouvoirs sans frein, faute de contestation. La seconde, presque inverse de la première, est que sans philosophie la liberté peut être la pire des choses : c'est la porte ouverte aux pouvoirs absolus, individuels ou collectifs.

La philosophie est nécessaire pour régler la liberté, la maintenir dans le juste milieu du trop et du trop peu, apprécier ses limites nécessaires.

Les religions ont fait autant pour civiliser les hommes, les rendre libres que l'ont fait les philosophies : libres ? ! selon les thèses développées par chacune des religions et des philosophies. Quelle liberté ... toujours bien contrôlée par des thèses, des écoles de penseés qui analysaient un seul côté de la médaille, une partie du concept. Toutes les philosophies ne font l'unanimité sur la définition de la liberté. C'est un peu le même phénomène concernant la définition du bonheur : chaque philo, chaque religion a sa recette du bonheur, mais ça ne fonctionne pas toujours. Loin de là.

Les philosophes savent nous faire réfléchir. C'est là leur grand mérite, je trouve.

Armelle a écrit:

Ombre a écrit :

Pourquoi les philosophes sont-ils nécessaires ?

Parce que sans philosophie, il n'y a pas de liberté. Pour deux raisons. La première est que sans philosophie nous sommes individuellement et collectivement voués à l'illusion, condamnés aux pouvoirs sans frein, faute de contestation. La seconde, presque inverse de la première, est que sans philosophie la liberté peut être la pire des choses : c'est la porte ouverte aux pouvoirs absolus, individuels ou collectifs.

La philosophie est nécessaire pour régler la liberté, la maintenir dans le juste milieu du trop et du trop peu, apprécier ses limites nécessaires.

Les religions ont fait autant pour civiliser les hommes, les rendre libres que l'ont fait les philosophies : libres ? ! selon les thèses développées par chacune des religions et des philosophies. Quelle liberté ... toujours bien contrôlée par des thèses, des écoles de penseés qui analysaient un seul côté de la médaille, une partie du concept. Toutes les philosophies ne font l'unanimité sur la définition de la liberté. C'est un peu le même phénomène concernant la définition du bonheur : chaque philo, chaque religion a sa recette du bonheur, mais ça ne fonctionne pas toujours. Loin de là.

Les philosophes savent nous faire réfléchir. C'est là leur grand mérite, je trouve.

Bonjour Armelle

Mais faut pas oublier non plus que les philosophes ont été les premiers à concevoir et à légitimer des systèmes totalitaires: Platon et Marx

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Citation :

Mais faut pas oublier non plus que les philosophes ont été les premiers à concevoir et à légitimer des systèmes totalitaires: Platon et Marx

Et très paradoxalement pour briser les chaînes de certaines formes d'aliénation.

Citation :

Bernard-Henri Lévy: "Il y a une bataille pour la vérité"

Un pavé et un galet : c'est ce que Bernard-Henri Lévy publie la semaine prochaine chez Grasset.

Le pavé, Pièces d'identité, regroupe en plus de 1 300 pages les textes et interventions de BHL depuis 2005. On y croise Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Barack Obama et Mahmoud Ahmadinejad. Apparaît alors en creux l'intellectuel engagé du début du XXIe siècle, entre errances et fulgurances. Le galet, poli et tranchant, délivre la méthode du philosophe, telle qu'il la cisela lors d'une conférence à Normale sup, en avril 2009. De la guerre en philosophie présente le combat des idées sous un jour cru. De ces deux travaux très différents se dégage le portrait d'un homme affairé, presque dispersé, mais apte à ramasser soudain sa pensée, autour d'une lutte majeure ou d'un concept neuf.

http://www.lexpress.fr/culture/livre/bernard-henri-levy-il-y-a-une-bataille-pour-la-verite_846108.html

Citation :

Bernard Werber, un éveilleur de consciences

C’est un moment inédit que proposera en mars Radio France en partenariat avec l’Ina: deux heures trente en compagnie de… Bernard Werber. Compilation d’entretiens avec de nombreux journalistes de la radio publique, dont Stéphane Bern et Marie-Pierre Planchon, Bernard Werber - L’éveilleur retrace le parcours atypique de l’auteur des Fourmis (Albin Michel), devenu une idole, y compris en Corée du Sud !

Dans ce double-album, accompagné d’un livret préfacé par Loïc Etienne, Bernard Werber se livre et s’amuse à raconter sa propre histoire. Des études en criminologie, qui lui inspireront nombre de ses polars, au journalisme scientifique, notamment au Nouvel Observateur, il n’y a qu’un pas que cet écrivain polyvalent se dépêche de franchir. Révélé par Le Cycle des Fourmis, où il observe les humains du côté de l’infiniment bas, il poursuit son exploration philosophique avec l’infiniment haut, dans Le Cycle des anges et Le Cycle des dieux. Après un passage par le cinéma en 2007, avec Nos amis les terriens, il se remet à l’écriture, pour Le miroir de Cassandre (Albin Michel).

Auteur habitué des bestsellers, toujours aussi passionné de fourmis (la légende raconte qu’il a créé sa propre fourmilière d’amis à Montmartre !), il prend l’image d’un « éveilleur de conscience ». Titre idéal pour une rétrospective sur l’homme et son œuvre, à écouter dès le 18 mars.

http://www.myboox.fr/actualite/bernard-werber-eveilleur-de-conscience-1145.html

Alpilles : il soigne et guérit grâce à la philosophie

Dans son petit mas provençal situé en campagne à cinq minutes du centre ville, Thierry Aymès, professeur de philosophie de 49 ans, a décidé de proposer des rencontres sous forme d'ateliers ou de consultations.



Pourquoi une telle initiative

"La philosophie est pour moi essentielle à la construction de l'homme. Elle permet de structurer la réflexion, de motiver la pensée, de répondre à de multiples questions sur l'existence, de favoriser l'expression orale, d'extérioriser ses pensées et, par là, de calmer les angoisses que chacun a en soi face à la mort l'amour, la séparation, la maladie, les situations inattendues de la vie devant lesquelles, très souvent, on reste désemparé. Exprimer son problème avec clarté et précision permet déjà d'en trouver une bonne part de solution. Échanger lors des ateliers, c'est aussi partager, accepter les différences, les désaccords sans aucun jugement de valeur. Une bonne manière d'acquérir un esprit critique."

Une démarche médicale en somme

"Les premiers philosophes étaient appelés psychothérapeutes. Ils avaient la réputation de soigner l'âme des humains aux prises avec de différentes peurs et différents maux. Les nombreux maîtres à penser, les sages, ont laissé une somme de réflexions que j'utilise, comme le médecin use de ses médicaments. Des potions dont l'effet est reconnu et souvent très rapide."

Un phénomène de mode ?

"Chacun naît philosophe, se posant les mêmes questions. Certains ont la chance de découvrir cette matière au Lycée, en terminale. D'autres ne l'ont pas et sont à la recherche permanente de réponses à leurs questions. Dans la société actuelle, les problèmes sont vite masqués, trop facilement zappé, non résolus ni seulement analysés ils n'en deviennent que plus intenses et douloureux. "Ce n'est pas un phénomène de mode, mais bien une nécessité reconnue aujourd'hui, une demande évidente. Le succès des expériences menées dès le plus jeune âge, avec des ateliers de philo en maternelle (voir le documentaire de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier actuellement au cinéma Ce n'est qu'un début), en est la preuve. La philothérapie n'est-elle pas déjà pratiquée dans de nombreux pays tels que l'Allemagne, Les Pays Bas, Israël ?"

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Dans son introduction à son essai "De la Délicatesse du Goût et de la Passion", le philosophe David Hume étudie l'expérience artistique en se plaçant du point de vue du sujet goûtant les beautés.

La délicatesse de passion, constate t-il, peut nous faire souffrir ou nous rendre heureux. De même, la délicatesse de goût nous rend sensibles au beau et au laid. Ainsi, la seconde peut nous guérir de la première.

L'étude des beautés a donc pour but de nous rendre heureux.

David Hume a écrit:

... qu'il s'agisse de poésie, de l'éloquence, de la musique ou de la peinture. Elles donnent une certaine élégance de sentiment à laquelle le reste de l'humanité est étranger. Les émotions qu'elles suscitent sont douces et tendres. Elles détournent l'esprit de la précipitation propre aux affaires et à l'intérêt, entretiennent la réflexion, disposent à la tranquillité, et produisent une mélancolie agréable qui, de toutes les dispositions de l'esprit est la mieux approfondie à l'amour et à l'amitié.

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Citation :

L'étude des beautés a donc pour but de nous rendre heureux.

C'est vrai ; chaque fois que j'ai l'occasion de me pencher sur une beauté pour en faire une étude approfondie j'avoue que je hume le plus grand bonheur.

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