OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Marine Le Pen : "Le FN n'est pas à vendre" 8/3/2010, 10:01 | |
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À l'approche du premier tour des régionales, lepoint.fr interroge les leaders des principaux partis politiques. Aujourd'hui, c'est la vice-présidente du FN Marine Le Pen qui se livre. lepoint.fr : Quel est l'objectif du FN pour ces régionales ? Marine Le Pen : Ce que nous voulons aujourd'hui, c'est revenir au premier plan de la vie politique française alors que l'on nous a enterrés cent fois ces dernières années. Il s'agit de montrer que nous poursuivons le redressement entamé aux européennes, mais en deçà de nos espérances à cause de l'abstention. On ne comparera pas avec les résultats des régionales 2004. Nous étions alors dans une très bonne période électorale, sortant d'une présidentielle où nous avions atteint le second tour. La dynamique n'est pas la même. Pour cela, il faut que nous nous approchions ou atteignions la barre des 10 %. Cela nous permettra de développer tous les espoirs pour la présidentielle 2012. Si vous passez la barre des 10 % dans certaines régions, vous maintiendrez-vous ou accepterez-vous de parler "alliances" ? Nous nous maintiendrons partout où nous le pouvons, comme nous l'avons toujours fait, parce que nous ne sommes pas à vendre. Nous sommes d'ailleurs la seule formation libre. Les Verts vont se vendre au PS, le PCF va essayer de se vendre au PS aussi, le MPF, les chasseurs et le Nouveau Centre se sont déjà vendus à l'UMP. Quant au MoDem, il est à vendre, mais personne ne veut l'acheter. Notre rôle est donc essentiel d'autant plus que l'UMP et le PS pratiquent la même politique. Simplement, ils se sont partagé les rôles. L'UMP, c'est le chirurgien qui ampute. Le PS, avec les régions, c'est l'anesthésiste qui rend avec un certain nombre de subventions la douleur moins vive... Mais il n'en demeure pas moins que le patient termine cul-de-jatte. Le FN est là pour le réveiller avant qu'on l'ampute. En parlant de vente, où en sont vos finances ? Nous cherchons toujours à vendre notre siège à Saint-Cloud. Une fois que ce sera fait, nous pourrons rembourser nos dettes. Mais ce n'est pas évident, cela ne se vend pas comme une paire de chaussures ! Vous êtes vous-même candidate dans le Nord-Pas-de-Calais. Un bon résultat vous est-il indispensable dans la course à la succession à Jean-Marie Le Pen ? Évidemment, il vaut mieux toujours avoir un bon résultat qu'un mauvais lorsqu'on est candidat à la direction d'un mouvement. Mais je pense que personne ne conteste ma légitimité électorale au vu des résultats des législatives 2007, des municipales 2008, de la municipale partielle en 2009 et des européennes 2009. J'ai apporté des résultats non négligeables à mon parti... Appréhendez-vous l'après-Jean-Marie Le Pen ? Je fais combat après combat ! Après les régionales, nous rentrerons effectivement dans une campagne interne. Nous allons discuter au sein des instances, parce que c'est une première fois pour nous. Mais, non, je ne l'appréhende pas. Les adhérents du FN connaissent ma personnalité, mes priorités thématiques. J'ai pris un certain nombre de risques sur le plan de l'expression de mes idées. Ils savent donc que je reste rarement dans le flou. Je suis sûre que tout va se passer dans le respect et la tranquillité. Vous restez rarement "dans le flou", comme lorsque vous faites éclater la polémique du Quick halal de Roubaix en pleine campagne régionale... Vous avez réfléchi en termes de retombée électorale ? Bien sûr, je pense pouvoir en tirer un bénéfice électoral. Mais ce que je veux provoquer surtout, c'est un débat de fond. Comme lorsque je soulève l'affaire Mitterrand, je ne veux pas attaquer l'homme, dont je me moque comme de ma première chemise, mais soulever un vrai problème, celui de la morale publique. Par ailleurs, je pense que cette affaire du Quick est très symbolique. La question de la laïcité dont découle la question de notre identité nationale fait partie des règles de notre jeu républicain. C'est un problème fondamental et ce sera l'un des grands débats de la prochaine présidentielle. Un débat dont s'est emparé l'UMP. Cela vous oblige-t-il à donner dans la surenchère pour vous faire entendre ? Non, il ne faut pas parler plus fort, il faut parler plus juste. L'UMP et le gouvernement enfument les Français, notre objectif, c'est le désenfumage. Le ministre de l'Immigration Éric Besson ne m'a toujours pas répondu quant aux chiffres des régularisations de l'année dernière, mais ils n'ont jamais été si hauts. Il faut donc dire que les discours sont en contradiction avec les actes. D'autant plus qu'à chaque fois que l'on ouvre les yeux d'un électeur on est susceptible d'entraîner un vote. Quelle leçon retenez-vous de l'affaire Soumaré ? La campagne en Ile-de-France est pathétique. Aucun grand sujet n'est abordé, on est dans le pinaillage malsain et dérisoire de cour d'école dans le but de gagner du temps et d'éviter de parler des grands sujets que sont l'explosion du chômage et l'effondrement de la laïcité. Sur l'affaire Soumaré, je retiens qu'il y a une confusion totale des genres. L'UMP obtient ses infos parce que la droite est au gouvernement ! Il y a eu le même problème pour l'affaire Clearstream , l'affaire Penchard , l'affaire de la double casquette d'Éric Woerth (ministre du Budget et trésorier de l'UMP)... On constate la perte totale du sens de l'État, qui n'est plus l'État. De Gaulle doit faire le ventilateur dans sa tombe à force de se retourner ! | |
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