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Nombre de messages : 9176 Localisation : Bérbérie Date d'inscription : 19/10/2010
Sujet: Re: Bits & Pieces... 4/6/2013, 17:16
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 4/6/2013, 17:21
Fantástica !!!
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 6/6/2013, 16:31
Rien que pour faire mentir Zed, et l'autre Invité qui répondait autrefois au nom de prince Al, qui n'ont jamais compris un sapré mot de ce que j'ai pu écrire dans le passé:
L'intégration
Pierre Foglia La Presse
Je suis d'accord, je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de dangereux à jouer au soccer avec un turban. L'argument sécuritaire servi par la fédération québécoise de soccer en justification de sa décision d'interdire le turban sur ses terrains est une petite lâcheté... et une grande maladresse .
Il fallait dire que le turban est interdit parce que c'est la règle. Et non, ce n'est pas une règle de sécurité. C'est la règle, point. Ce n'est pas honteux d'avoir des règles. La règle dit aussi, par exemple, que tu ne peux pas jouer au soccer torse nu (dans un match sanctionné). Y'a pas vraiment de raison, comme toutes les règles qui touchent à l'uniforme, elles visent une certaine... uniformisation. À cette école, la jupe doit être grise, la casquette n'est pas permise, etc.
Spoiler:
Au soccer, tu ne peux pas jouer avec un turban, je ne vois pas ce que cette règle a de si déraisonnable pour un sport, le détail n'est pas insignifiant, pour un sport qui se joue aussi bien avec la tête qu'avec les pieds.
«Nous croyons à l'intégration et de dire à des enfants qu'ils ne peuvent pas jouer avec les autres, c'est dévastateur», se désole un représentant de l'organisation des sikhs du Canada en réaction à la décision de la fédé.
Ce qui est encore plus dévastateur, dans ce pays si peu sûr de lui sur ces délicates questions, qui s'efforce néanmoins d'accommoder tout le monde et, je trouve, y réussit assez bien, ce qui est dévastateur et même un peu assassin, c'est une phrase comme celle-ci: dire à des enfants qu'ils ne peuvent pas jouer avec les autres.
Mon coeur saigne, monsieur.
Sauf que ce n'est pas vrai, personne, même pas la fédération de soccer, peuplée de sombres brutes, personne ne dit aux enfants sikhs qu'ils ne peuvent pas jouer avec les autres. Ils ne peuvent pas jouer au soccer avec un turban dans un match sanctionné par la fédé, c'est très différent.
Peuvent-ils jouer au water-polo avec un turban? Peuvent-ils plonger (en compétition) avec un turban? Peuvent-ils pratiquer la boxe, la lutte olympique avec un turban? J'ai peut-être couvert 10 Jeux olympiques, je n'ai jamais vu de turban à la boxe, à la lutte olympique, au water-polo, ni d'ailleurs au soccer. Je me demandais: cette soudaine envie de jouer au soccer en turban ne viendrait-elle aux sikhs seulement lorsqu'ils arrivent au Canada?
Le sport est un assez formidable espace d'intégration. En premier lieu d'intégration à des règles communes. Et parlant d'intégration, j'aimerais rappeler qu'en français, le verbe intégrer se conjugue aussi à la forme pronominale, comme dans l'exemple donné par le Petit Robert: s'intégrer à la société.
Considérant qu'un match de soccer dure deux mi-temps de 45 minutes (un peu plus avec les arrêts de jeu), est-ce demander un grand effort d'intégration que de suspendre deux fois 45 minutes l'obligation de porter un turban pour permettre à ces enfants de jouer un match de soccer et peut-être compter, de la tête, le but gagnant?
De toute façon, on parle pour rien. Ça va se régler. Dans ce pays tellement frileux sur ces questions, ça se règle toujours quand la demande est religieuse ou culturelle. Pas seulement dans ce pays. J'ai en tête l'exemple du volleyball de plage. La fédé imposait depuis des années le bikini aux joueuses, qui se retrouvaient carrément le cul à l'air. Il s'est écrit mille chroniques là-dessus, des pétitions, plusieurs joueuses elles-mêmes dénonçaient cette règle vestimentaire qui n'avait d'autre objet que de racoler un auditoire. Le fédé a fini par abolir le bikini obligatoire. Quand? Quand les pays musulmans ont fait valoir des raisons culturelles et religieuses.
Allez ne pleurez plus, cela va s'arranger, cette histoire de turban au soccer. Les sikhs pourront jouer avec leur truc sur la tête et, bien entendu, ils n'y joueront pas. Ou si peu.
Pas sûr que cette affaire a quelque chose à voir avec le grand désir des sikhs de jouer au soccer.
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 8/6/2013, 11:38
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 14:17
Les Pitounes du Grand Prix: un choix politique.
Par Aurélie Lanctôt
Dans les pages de La Presse hier, on nous rappelait qu’au-delà des bolides rutilants et ronflants, le retour du Grand Prix de Montréal annonce également une intensification ponctuelle des activités en lien avec l’industrie du tourisme sexuel, dans la métropole. À vomir et pleurer.
Spoiler:
Montréal, donc, serait la Mecque du tourisme sexuel en Amérique du Nord; n’en déplaise aux adeptes de F1 qui pourront en profiter copieusement ce week-end, si le cœur et le sexe leur en dit.
Dans son diptyque d’articles percutants (ici et là), la journaliste Isabelle Hachey met en lumière un [des] côté[s] sordide[s] des « festivités » de la F1 qui s’amorcent tout juste, en s’attardant au lien entre le Grand Prix et l’exploitation sexuelle de nombreuses jeunes femmes.
Bien. Ce n’est pas nouveau, tout ça. Chaque année, d’ailleurs, des militantes féministes ou anticapitalistes sont aux rendez-vous pour dénoncer l’odieux qui se cache derrière le glam, les moteurs et les pitounes du Grand Prix. Et évidemment, on s’empresse toujours de les chasser. Faudrait pas troubler les badauds contents qui assistent à leur grand’ messe annuelle de testostérone et de bling-bling-vroum. Z’ont payé, après tout…
Mais les témoignages de ces intervenants en Centre jeunesse, qui assistent chaque année aux fugues-éclairs de nombreuses jeunes femmes incitées par leur proxénète à s’adonner à un « marathon de travail » pendant le Grand Prix, donnent froid dans le dos. Pour que les salons de massages ne manquent pas de « main-d’œuvre » et que les escortes soient « adaptées à la demande », les filles, on les rosse, on les menace, on les réduit à l’esclavage. De la chair humaine dont on ne fait pas grand cas, après tout.
Toujours dans le dossier d’Isabelle Hachey, un détail qui blesse. Subtil, mais terriblement coupant. À un moment, expliquant l’engouement pour l’industrie du sexe lors du Grand prix, Pascale Philibert, qui dirige le (remarquable) projet Mobilis depuis cinq ans, souligne «[qu’]il y a une effervescence, un contexte, avec toutes ces filles aguichantes autour des voitures». Ainsi, donc, on comprend que la présence d’une horde de biches en robe tube en spandex « inspirerait » les clients potentiels à se ruer sur les services sexuels clandestins offerts aux alentours.
Tu m’étonnes! C’est à en faire des coliques. Et à mon sens, il s’agit-là d’une démonstration patente du fait qu’utiliser des femmes hypersexualisées et objetisées comme « faire valoir » pour n’importe quelle babiole, dans l’espace public, n’est pas inoffensif. Pas inoffensif parce qu’on cautionne du même coup cette idée selon laquelle le corps d’une femme, tout comme son exploitation sexuelle, sont des biens de consommation comme les autres.
Or, ce fétiche de la pitoune qui déambule autour d’un char, on ne saurait « le prendre avec un grain de sel ». Ni d’ailleurs se rassurer quant à l’impunité du procédé, en plaidant « qu’on l’sait ben, que c’est pas la réalité », et que les femmes ne sont pas des objets.
Parce que visiblement, la distinction entre l’image de la femme objet et son prolongement dans le réel n’est pas si marquée. Précisément si on se fie à la popularité des services offerts par les réseaux clandestins de prostitution, où les clients semblent aisément s’aveugler à la manière dont on traite les femmes. Comme du bétail, j’entends. Tant qu’ils peuvent allègrement jouir, qu’importe au fond.
Mais on continue à les montrer, les pitounes. Enweille.
Pourtant, promouvoir l’idéal type de la femme objet, en prenant « le contexte » ou « le concept » comme excuse, c’est participer éhontément à la violence symbolique qu’on inflige aux femmes. Parce qu’en présentant la femme comme simple objet sexué, même si c’est « juste pour un après-midi », on la dépossède momentanément d’une part de son humanité. C’est d’une brutalité absolument répugnante, que la société de consommation sanctionne, tout sourire.
Et le plus désastreux, c’est que cette désarticulation, ce tronquage de l’être, même si ponctuel, laisse une marque indélébile dans l’imaginaire. Une marque qui indique qu’il est normal d’assujettir à loisir les femmes à des préceptes cupides et barbares; en les mettant par exemple sur un pied d’égalité avec des gros chars qui crachent du cash par leur tuyau d’échappement.
C’est à force de ce genre d’« aplatissements» qu’on maintient ouverte la porte à toutes les infamies, à toutes les dérives morales dans le traitement qu'on réserve aux femmes. De la violence ordinaire qu’on leur inflige pour leur apparence ou leur mœurs à l’aliénation de leurs droits, en passant par ce réflexe terrifiant qui consiste à enseigner à ne pas « se faire violer » plutôt qu’à « ne pas violer »…
Ainsi, rappelons que le contexte n’est jamais une excuse valable pour réduire un être à ses attributs sexuels, et que quiconque est prêt à participer ou même à admettre passivement ce genre de procédé pose un acte politique lourd de conséquence.
Une pitoune en spandex autour d’un gros char quétaine, oui, c’est un peu grave. Ayons le courage d'agir en conséquence.
Zora232
Nombre de messages : 9176 Localisation : Bérbérie Date d'inscription : 19/10/2010
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 14:40
............l’industrie du tourisme sexuel, dans la métropole.
_à ne pas vomir et à ne pas pleurer David , c'est une réalité dont tu dois t'accomoder ,
...fais pas ton vieil ours , acceptes , économises et vas te payer q'l'q pilules bleues ,
Tu m'en diras des nouvelles
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 14:45
Encore des problèmes de lecture?
Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 14:49
Quoi répondre quand le mélange carotte et melon d'eau, fait recette
Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 14:53
Si l'amour pré-pondérait chez l'humain, ou la haine trouverait-elle excuse au nom de Dieu?
Zora232
Nombre de messages : 9176 Localisation : Bérbérie Date d'inscription : 19/10/2010
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 14:56
Zed a écrit:
Quoi répondre quand le mélange carotte et melon d'eau, fait recette
Accepter les volonté davidiennes ne serait pas berber !!!!***
.......... ................ ................Les Pitounes du Grand Prix: un choix politique.......... .................... .....
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 15:15
Zed a écrit:
Si l'amour pré-pondérait chez l'humain, ou la haine trouverait-elle excuse au nom de Dieu?
Whaaarrrfff!
Quelle pirouette! Partir du Grand Prix pour terminer dans les paddocks de dieu...
Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 15:32
Pétard a écrit:
Zed a écrit:
Si l'amour pré-pondérait chez l'humain, ou la haine trouverait-elle excuse au nom de Dieu?
Whaaarrrfff!
Quelle pirouette! Partir du Grand Prix pour terminer dans les paddocks de dieu...
Oui mais les paddocks de dilleux sont incommensurables
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 15:44
Impénétrables... Les voies du saigneur vers ses paddocks sont impénétrables...
Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 15:49
Pétard a écrit:
Impénétrables... Les voies du saigneur vers ses paddocks sont impénétrables...
Ça dépends du saigneux, on saigne pas tous pareil
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 15:51
Brillant commentaire!
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 9/6/2013, 16:23
Mexique: 3 000 cyclistes nus contre les voitures et le conservatisme
MEXICO - Des milliers de cycliste mexicains nus ont participé samedi à Mexico et à Guadalajara à la Manifestation internationale cyclo-nudiste, organisée pour protester contre l'hégémonie des voitures, et contre le conservatisme de la région de Jalisco dont Guadalajara est la capitale, ont annoncé les organisateurs.
Selon des chiffres donnés par les organisateurs, près de 3 000 cyclistes, dont certains entièrement nus et d'autres vêtus de maillots de bain ou de sous-vêtements, ont pédalé 19 kilomètres jusqu'à Guadalajara, dans l'ouest du pays, provoquant stupeur et sifflements parmi les habitants.
Dans le centre de la ville de Mexico, près de 2 000 cyclistes ont aussi paradé, nus ou très peu vêtus. Certains avaient peint sur leur peau des messages comme «Plus de bicyclettes, moins de pollution» ou «La ville est à tous, laissez passer les vélos».
En pédalant nus, les participants à la Manifestation internationale cyclo-nudiste souhaitaient rappeler la fragilité des cyclistes sur les routes et le danger qu'ils courent.
Mais pour ceux participant à la manifestation cyclo-nudiste à Guadalajara, c'était aussi l'occasion de faire un pied-de-nez au conservatisme ambiant de l'État de Jalisco, dont Guadalajara est la capitale.
«C'est une ville très conservatrice et je crois qu'oser faire ça (pédaler nu) va au-delà des limites de l'idéologie de la moralité catholique», a expliqué Lucia Escalante, une jeune cycliste en maillot de bain, qui participait pour la première fois à la manifestation.
«C'est pour cela que c'est plus important que l'on voie ici que nous sommes libres», a ajouté la jeune fille de 27 ans.
Bien que des conducteurs et des piétons lançaient quelques qualitatifs peu respectueux tels «mamacita» (fille sexy) aux jeunes filles et «jotos» (tapettes) aux hommes, la parade s'est bien déroulée, entre sourires et regards gênés parmi les passants.
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 14:27
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 14:53
Libye: la catastrophe dont personne ne parle
Ça se passe toujours de la même façon. Dans un décor explosé, entre les morceaux de fer et les flaques de sang, alors qu'on vient de ramasser ce qui reste du dernier cadavre, quelques centaines de jeunes gens, parfois deux ou trois femmes, crient : «Benghazi, réveille-toi !» Ou encore : «Fanatiques et bandits, vous n'êtes pas la Libye !»
C'était le 13 mai dernier, devant l'hôpital Al-Jala, quand une bombe a fait 15 morts. C'était le 11 septembre 2012, devant le consulat américain calciné où Christopher Stevens, l'ambassadeur des Etats-Unis, avait été tué avec trois autres diplomates dans l'assaut mené par les jihadistes d'Ansar al-Charia. Parmi les habitants qui protestaient quelques heures plus tard contre cette folie, on voyait même quelques femmes. Etroitement voilées, bien sûr, car une créature féminine non voilée en Libye, c'est inconcevable. Le 8 août 2012, lors de la passation des pouvoirs au parlement fraîchement élu, une présentatrice avait dû quitter la tribune au motif qu'elle était maquillée et ne portait pas de foulard. Un ordre de Moustapha Abdeljalil, le maître de cérémonie, qui venait d'achever sa tâche de président du Conseil national de transition. Abdeljalil, Bernard-Henri Lévy l'appelle «le père la victoire».
Comme Clemenceau. Pas sûr que la comparaison tienne la route...
Spoiler:
Passons. Ce bout de tissu dont la femme de Tripolitaine ou de Cyrénaïque doit s'affubler d'urgence au risque d'être virée des glorieux lendemains révolutionnaires, ce n'est qu'un détail dans l'océan des camouflages qui nous dissimulent la réalité libyenne. Les jeunes indignés des lendemains d'attentats, ceux qui scandent «Non aux milices ! Une seule armée sous une seule bannière !» savent que leur vérité à eux, démocratique et unitaire, tombe en loques. Ils ne maîtrisent plus rien.
Le rêve ? Un cauchemar
Car qui maîtrise quoi quand les commissariats de police sautent trois jours de suite, quand les groupes armés assiègent le parlement au cœur de la capitale ?
«Le gouvernement gouverne un tiers de Tripoli, et encore, grâce à l'alliance conclue avec la milice locale !» résume Samuel Laurent. Ce baroudeur vient de sillonner la Libye, ses tribus, son désert et ses haines. Il s'est risqué jusqu'à la passe de Salvador, vers la frontière du Niger, par laquelle se faufilent les hommes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Samuel Laurent n'est pas journaliste mais balance une rafale de faits brûlants dans Sahelistan (Seuil). Une enquête écrite, dit-il, «pour sortir de cette vision médiatique de la Libye avec un paysage figé à la chute de Kadhafi». Effectivement, on a beaucoup rêvé. Surtout à Paris, capitale phare du soutien aux insurgés. Pourtant, quand une voiture piégée explose devant l'ambassade de France à Tripoli, le 23 avril dernier, il ne se trouve pas un seul Libyen, contrairement aux habitudes, pour manifester sa réprobation dans la rue.
Le rêve est un cauchemar. Les milices sont partout et l'Etat n'est nulle part. Le 3 mai, une loi dite d'«isolation politique» est imposée par les armes aux députés, après un long siège du parlement et des ministères. Elle risque d'exclure 500 000 personnes de toute participation à la société nouvelle au motif qu'elles auraient été associées à la Libye de Kadhafi depuis 1969. «Du coup, des régions entières sont éliminées, la loi s'oppose à toute réconciliation nationale», explique Patrick Haimzadeh, ancien diplomate à notre ambassade de Tripoli, qui raconta en 2011 son expérience dans Au cœur de la Libye de Kadhafi (JC Lattès). Lui aussi multiplie les voyages dans la Libye nouvelle «pour comprendre le moment historique où tout a basculé». Ce jour d'après où la révolution s'est transformée en guerre civile, où les fractures ont pris le dessus sur le mythe de l'unité, le tribalisme sur le patriotisme. Chaque mois, chaque semaine, chaque heure apporte une preuve nouvelle de la dislocation générale. «Vers le 25 mai, raconte Haimzadeh, on s'est battus entre tribus à côté de Tripoli. Un jeune de la ville de Zintan a tué un jeune de la ville de Garian. Le conseil des anciens de Garian a sommé le parlement d'ordonner au meurtrier de se livrer, faute de quoi des représailles collectives seraient exercées contre sa ville. Et le Congrès général national, qui est le parlement libyen, a obéi !»
Ce parlement, on n'en a plus du tout parlé en France depuis son installation en juillet 2012, au lendemain des élections. La rumeur médiatique l'a couvert de lauriers : fabuleux, les islamistes y étaient minoritaires ! On n'avait pas regardé d'assez près la composition de la coalition dite «libérale», victorieuse, emmenée par Mahmoud Jibril, ancien numéro deux du Conseil national de transition pendant la révolution. Le schéma classique, laïcs contre islamistes, n'avait en réalité aucun sens. «Les députés du parti pseudo-libéral avaient un discours complètement rétrograde, observe Samuel Laurent, et Jibril lui-même répétait que la charia serait appliquée sans référendum. Les électeurs ne voulaient effectivement pas des Frères musulmans, perçus comme une émanation hostile de l'Egypte, mais il se crée aujourd'hui des blocs parlementaires bien plus radicaux, comme le Mouvement de la mémoire du sang des martyrs, qui compte déjà 60 députés sur les 200 de l'assemblée. Et de nouveaux groupes apparaissent sans cesse.»
Les hommes forts ? Les ultras
Leurs vrais chefs sont les hommes qui montent. Ceux qui ont les armes, les milices, et prêchent l'islam le plus intégriste qui soit. C'est Abdelhakim Belhadj, gouverneur de Tripoli, un jihadiste qui a troqué son treillis contre un complet veston et vise désormais le pouvoir par les urnes avec son nouveau parti, le Hezb el-Watan, de tendance «salafiste nationaliste». La reconquête s'opère en faisant table rase des dirigeants actuels grâce à la fameuse loi de bannissement politique votée sous la menace des kalachnikovs.
Autre figure clé : l'émir de Derna, ville symbole de l'insurrection contre Kadhafi. Abdelkarim al-Hasadi justifie la lapidation et explique que «les talibans respectent les femmes». Il est ultrapopulaire. Parmi les futurs leaders, on trouve encore le grand mufti Sadiq al-Gariani, qui interdit aux Libyennes d'épouser des étrangers, même musulmans. Une fatwa en contradiction intégrale avec le Coran.
Ces ultras constituent avec bien d'autres les vraies éminences grises de la nouvelle Libye. A côté d'eux, les salafistes tunisiens et égyptiens sont vert pâlot et plutôt falots. Pour Samuel Laurent, la Libye serait aujourd'hui «le plus radical des pays de la révolution arabe».
Bien sûr, les soutiens européens du pouvoir actuel protestent, crient à la désinformation, au sabotage contre-révolutionnaire. Mais les événements les contredisent. Mohamed al-Megaryef, le président du Congrès général national, a démissionné le 28 mai, visé par la loi de bannissement. Plusieurs ministres devraient suivre. Moustapha Abdeljalil avait déjà quitté la scène et Mahmoud Jibril est touché de plein fouet par la loi. Tous les faux hommes forts de l'après-Kadhafi dégagent. Bientôt, le Premier ministre, Ali Zeidan ? Il se sait dans le collimateur : d'un côté, sous la pression de Washington qui l'accuse de lutter mollement contre le terrorisme, de l'autre, sous le feu des critiques à Tripoli pour... collaboration avec Washington. En visite à Bruxelles le 27 mai, Zeidan assure que les auteurs des deux attentats-suicides perpétrés le 23 mai au Niger - contre un camp militaire à Agadez et le site français d'Areva à Arlit - ne venaient pas de Libye. Tout le monde en doute. La passe de Salvador est une passoire. Pierre Servent, expert des questions de renseignement et de défense, confirme : «Le Sud libyen est devenu une base arrière du jihadisme. Et nos otages auraient pu être déménagés par Aqmi en territoire libyen. C'est une hypothèse crédible...» Tout ça pour ça ?
NETTOYAGE ETHNIQUE DANS LE SUD
Citation :
La minorité noire de Libye avait beaucoup espéré de la chute de Kadhafi. Le tyran leur refusait la nationalité de plein droit. A l'état civil, les Toubous, ces nomades sédentarisés des oasis du Sud, aux traditions millénaires, étaient «réfugiés» ou «résidents étrangers». Mais la révolution qui devait panser leurs plaies les a ensanglantées davantage. Entre février et mars 2012, se produisent à Koufra et Sebha, à 700 km de Tripoli, de véritables pogroms. La vieille haine des tribus arabes, les Ouled Slimane, pour les Noirs toubous s'est exercée à l'arme lourde contre des jeunes et des femmes. Une infirmière a été abattue en plein hôpital. On dénombre une centaine de morts lors de ces tueries où se sont distingués les snipers. Les chefs toubous en appellent à l'ONU «pour que cesse le nettoyage ethnique» et dénoncent l'hypocrisie du pouvoir central révolutionnaire. En vain. Selon Samuel Laurent, qui a rencontré ces victimes, «les tribus arabes du Sud, qui entretiennent des complicités avec Aqmi, cherchent à affaiblir les Toubous pour faciliter le passage des contrebandiers à travers leurs territoires». Les Noirs seraient les dernières victimes d'une révolution libyenne convertie au jihadisme mercantile.
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 15:11
Voilà qui interpellera certainement Gaston, le permanent de la Hasbara désigné!
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 15:25
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 16:50
Ce dessin montre bien comme l'imaginaire surfe l'infini.
C'est essentiel à la création. Et à la manipulation. (L'unidimensionnel n'existe pas, même pas chez Dieu, il représente le Bien et le Mal. On le découvre en changeant d'horizon intellectuel : c'est toujours le même ciel, mais vu différemment. Faute de savoir, on apprend - morceau après morceau. Il y a tant de morceaux que fatalement on oubliera, on négligera. Pour ne pas paraitre ignorant, on niera ce qu'on a oublié. On cache des morceaux pour s'approprier le Savoir.)
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 16:52
Zora232
Nombre de messages : 9176 Localisation : Bérbérie Date d'inscription : 19/10/2010
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 17:42
Koganwel a écrit:
Ce dessin montre bien comme l'imaginaire surfe l'infini.
C'est essentiel à la création. Et à la manipulation. (L'unidimensionnel n'existe pas, même pas chez Dieu, il représente le Bien et le Mal. On le découvre en changeant d'horizon intellectuel : c'est toujours le même ciel, mais vu différemment. Faute de savoir, on apprend - morceau après morceau. Il y a tant de morceaux que fatalement on oubliera, on négligera. Pour ne pas paraitre ignorant, on niera ce qu'on a oublié. On cache des morceaux pour s'approprier le Savoir.)
je jure sur les tètes de mes chamelles le ciel pour David c'est les nuages
Ungern
Nombre de messages : 17713 Date d'inscription : 18/05/2009
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 18:30
Moi je ferais jamais du vélo à poil . J'aurais trop peur que mes couilles se prennent dans les rayons ....
Invité Invité
Sujet: Re: Bits & Pieces... 10/6/2013, 19:06
C'était Bourgault. Loin de Zed ou de Vasco
L'homme de mots
Pierre Bourgault est reconnu comme l'un des plus grands orateurs qu'ait connus le Québec. Il a été, tout au long de sa vie, un homme de mots. Dans sa jeunesse, il rêvait de devenir comédien. Alors les mots, il les a d'abord récités sur différentes scènes et à la télévision.