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Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
Sujet: Re: De Russie 19/11/2008, 12:52
Rappel du premier message :
La Russie: l'autre puissance !
Oui, je bouffe à tous les rateliers... on sait jamais de quel côté le vent peut tourner...
Auteur
Message
Charly
Nombre de messages : 23689 Date d'inscription : 30/11/2008
Sujet: Re: De Russie 12/8/2009, 15:50
marieden a écrit:
il s'accroche au pouvoir comme une moule à son rocher lui
Oui,mais il défend ses gens,son bon peuple!
Invité Invité
Sujet: Re: De Russie 12/8/2009, 15:53
Medlev lui garde la place chaude pour les prochaines elections.
Charly
Nombre de messages : 23689 Localisation : belgique Date d'inscription : 30/11/2008
Sujet: Re: De Russie 12/8/2009, 16:09
Apparement,oui,et il n'ira pas à un iota à côté de ce que dit Ras-poutine
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: De Russie 8/9/2009, 13:48
D'où sortent ces superbes joueuses de tennis russes ? (Slate.fr, dimanche 6 septembre 2009 - Anne Applebaum, traduit par Holly Pouquet)
Les joueuses Russes Maria Sharapova et Elena Dementieva Mark Blinch / Reuters
A l'époque de l'Union Soviétique, il n'y avait pas de marché et de place pour la beauté féminine.
De retour à la compétition à la suite d'une blessure à l'épaule, Maria Sharapova est passée au troisième tour à l'US Open. Sharapova fait partie des meilleures joueuses de tennis au monde, en compagnie de toute une pléiade de femmes venues des pays de l'Est : Russie, Serbie, Croatie et d'autres pays de l'ancien bloc soviétique. «Pensez ce que vous voulez du tennis professionnel féminin des années 1970 ou 80» a écrit Anne Applebaum en 2008, «il n'y figurait pas beaucoup de joueuses qui ressemblaient à Maria Sharapova». Puis Applebaum a formulé sa théorie qui explique pourquoi il y a tellement de joueuses de tennis de l'Europe de l'Est qui ressemblent à des top models. Voici une traduction de l'article original.
Il fut une époque, vers 1995, quand une personne entrait dans un salon, une salle à manger ou un restaurant chic à Londres, elle était sûre de rencontrer une belle femme russe. Le mot belle ne suffit pas, en fait, pour décrire le phénomène. Les femmes dont je me souviens étaient extraordinaires, incroyables, remarquablement superbes.
Ces femmes étaient moitié-Kazake ou moitié-Tartare avec des ancêtres mongols et une peau parfaite, habillées avec infiniment de goût dans des vêtements très chers, chaussées dans des bottes en cuir fin et parfaitement coiffées. Le plus souvent, elles étaient accompagnées par un homme plus âgé, parfois beaucoup plus âgé, à qui elles étaient peut-être mariées, mais probablement pas. Elles parlaient bas, avec des accents séducteurs et dominaient de loin les simples mortelles qui occupaient la pièce. Je me souviens très distinctement d'avoir regardé un tel spécimen en compagnie d'un ami qui avait passé l'essentiel de la décennie précédente en Union Soviétique. Il l'a dévisagée, a secoué la tête et m'a chuchoté : «Mais elles étaient où avant ?»
Après l'Open d'Australie, où les matchs du dernier carré ont vu défiler une parade de ravissantes joueuses de l'ancien bloc soviétique, il est peut-être l'heure d'essayer de répondre à la question de mon ami. Pensez à l'Union Soviétique dans les années 1970 et 80, le concept de beautés fatales féminine ne vient pas immédiatement à l'esprit. Pensez ce que vous voulez du tennis féminin des années 1970 et 80 mais il n'y figurait pas beaucoup de joueuses qui ressemblaient à Maria Sharapova, qui vient de gagner l'Open d'Australie.
Elles étaient où avant ?
Bien que ce soit une question assez frivole (d'accord, complètement frivole), je suis persuadée qu'il y a une réponse intéressante à lui donner. Pour le dire sans mettre de gants, dans l'Union soviétique, il n'y avait pas de marché pour la beauté féminine. Il n'y avait pas de magazines de mode où figuraient de belles femmes, car il n'y avait pas de magazines de mode. Il n'y avait pas d'émissions de télévision qui dépendaient de la présence de belles femmes à l'écran pour faire de l'audimat, car il n'y avait pas de mesure d'audience. Il n'y avait pas beaucoup d'hommes suffisamment riches pour chercher de belles femmes et les épouser, et les hommes étrangers n'arrivaient pas à avoir le bon visa. Il y avait bien quelques vedettes de cinéma mais les plus célèbres - je pense à Lyubov Orlova, connue pour être l'actrice préférée de Staline - étaient des femmes joyeuses et pleines de santé, plutôt que de superbes séductrices. Une beauté rare, comme un génie rare, était regardée avec un œil soupçonneux dans l'Union soviétique et ses satellites.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de belles femmes, bien sûr, mais il n'y avait pas les vêtements ou la cosmétique pour les mettre en valeur, et surtout, elles ne pouvaient pas utiliser leurs visages pour lancer des carrières internationales. Plutôt que de parader dans les salons de Londres, elles restaient à Minsk, Omsk, ou Alma Ata. Plutôt que de la haute couture, elles portaient du polyester bon marché. Elles pouvaient envisager de devenir contremaître dans une usine à la chaîne, cadre du Parti communiste, voire femme fatale du coin, mais pas cover-girl pour Vogue. Elles n'en rêvaient même pas, car très peu avaient simplement vu un numéro de Vogue.
Prenons, à titre d'exemple, la carrière d'une vraie cover-girl de Vogue, Natalia Vodianova. Née à Nizhny Novgorod d'une femme pauvre et célibataire, Vodianova a fugué à 15 ans pour vendre des fruits sur le marché local (avec succès, selon sa biographie officielle). A 17 ans, elle a été repérée par un «scout» français qui lui a donné trois mois pour apprendre anglais. Elle l'a fait et puis elle s'est installée à Paris, s'est mariée à un aristocrate britannique, est devenue «le visage» d'un parfum de Calvin Klein et gagne maintenant plus de 4 millions de dollars par an. Le monde de la mode est ridiculement superficiel, mais il a fait sortir Vodianova de Nizhny Novgorod, loin des compagnons abusifs de sa mère, ce qui ne serait jamais arrivé avant 1989. Bien que le tennis fût, pour quelques uns, une voie de sortie auparavant - Martina Navratilova étant l'exemple le plus inoubliable - c'est beaucoup plus facile maintenant : Sharapova et la demi-finaliste de l'Open d'Australie Jelena Jankovic ont quitté leurs pays encore enfants pour s'entraîner dans une académie de tennis en Floride, tandis que la finaliste qui a perdu face à Sharapova, Ana Ivanovic, est allée en Suisse à l'âge de 15 ans, où elle était sponsorisée par un homme d'affaires qui est maintenant son manager.
En fin de compte, ce qui est vrai dans le domaine de la mode est vrai dans d'autres sphères de l'activité humaine. Dans le passé, quelqu'un né dans le bloc soviétique devait être joueur d'échecs ou champion de gymnastique pour attirer l'attention internationale - les échecs et le sport de compétition figurant parmi les quelques industries d'exportation approuvées par le parti communiste. Aujourd'hui, les stars de domaines qui n'étaient pas adoubés par le parti - des romanciers, des artistes conceptuels, des génies de l'informatique, en Russie, en Hongrie, en Ouzbékistan - peuvent devenir riches et célèbres à leur tour. Pour des entrepreneurs doués, le ciel est la limite.
La beauté physique est une question de chance, mais on peut dire la même chose pour beaucoup d'autres talents. Et ce que le marché libre fait pour les belles femmes, il le fait pour d'autres sortes de génie. Alors, souriez la prochaine fois que vous voyez une blonde de Sibérie captant toute l'attention à l'autre bout de la table. Les mêmes facteurs qui l'ont amené à votre soirée pourraient vous apporter le médecin ukrainien qui guérira votre cancer ou le trader polonais qui fera votre fortune.
+++++++++++++++++++++++++++++++++++
Cette importante révélation faite, je me retire sur la pointe des pieds vers des sujets mieux à ma mesure...
Invité Invité
Sujet: Re: De Russie 8/9/2009, 14:09
... Alors, souriez la prochaine fois que vous voyez une blonde de Sibérie captant toute l'attention à l'autre bout de la table. Les mêmes facteurs qui l'ont amené à votre soirée pourraient vous apporter le médecin ukrainien qui guérira votre cancer ou le trader polonais qui fera votre fortune.
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: De Russie 8/9/2009, 14:31
Très juste. Mais... Mais pourquoi vous la mettez à l'autre bout de le table ?
(Notez qu'il y a quelques années - ou même beacoup... - le cardiologue le plus renommé de Lisbonne venait de Goa (ou Damão ? ou Diu ?)... et le président de la Cour de cassation de Porto était né à Timor-Leste... Alors, pourquoi pas le trader ou le cancérologue ? )
Invité Invité
Sujet: Re: De Russie 8/9/2009, 15:29
"A l'époque de l'Union Soviétique, il n'y avait pas de marché et de place pour la beauté féminine".
HUM,
ELLES ÉTAIENT À MARBELLA !!!!!
Invité Invité
Sujet: Re: De Russie 8/9/2009, 15:32
Ce n'est pas moi qui l'y ai mise!
(... mais bien sur, Biloulou .
C'est juste que j'avais trouve marrant ce clin d'oeil de la part d'Anne Applebaum qui remet vite les choses a leur juste place! )
OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
Sujet: Re: De Russie 10/9/2009, 22:47
Citation :
"La Russie : pays arriéré et corrompu" (Medvedev)
Economie "primitive", "démocratie faible", Caucase "instable" ou encore peuple qui boit trop et qui manque d'initiative, le président russe Dimitri Medvedev n'y est pas allé de main-morte pour critiquer son propre pays qu'il juge "arriéré et corrompu", lors d'une interview accordée au quotidien en ligne libéral Gazeta.ru.
La crise économique mondiale a montré que "les choses ne vont franchement pas très bien" en Russie, qui n'a pas réussi "ces vingt dernières années à se débarrasser d'une dépendance humiliante à l'égard des matières premières" et dont l'économie "ignore comme à l'époque soviétique les besoins de l'Homme".
"Cela prouve que nous n'avons pas fait tout le nécessaire dans les années précédentes. Ou qu'il y a beaucoup de choses que nous n'avons pas faites comme il fallait", poursuit le président.
"Les institutions démocratiques sont en gros formées et stabilisées mais leur qualité est loin de l'idéal. La société civile est faible", a t-il encore estimé.
Et de critiquer aussi les "tendances paternalistes largement répandues" qui génèrent "un manque d'initiative et un déficit de nouvelles idées" et appelle à se débarrasser de mauvaises traditions comme "les pots-de-vin, le vol, la paresse mentale et spirituelle ou l'alcoolisme".
Il déplore que ses concitoyens, vainqueurs des nazis en 1945, soient "obligés de combattre la corruption et l'état arriéré" de leur pays pour le rendre "moderne et confortable".
"La démocratie russe ne va pas copier mécaniquement les modèles occidentaux", prévient-il toutefois. "Des idées naïves sur un Occident heureux et impeccable et une Russie arriérée sont inacceptables (...) Mais la confrontation et l'isolement sont tout aussi dangereux", a t-il enfin martelé.
A mon avis, il commence à y avoir de l'eau dans le gaz entre Medvedev et Poutine...
Invité Invité
Sujet: Re: De Russie 15/9/2009, 16:35
La Russie installe pour un demi-siècle son armée en Géorgie
Monde - Europe 15:50 La Russie a signé mardi des accords militaires avec les régions rebelles géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud qui vont lui permettre d'y maintenir 3.400 soldats pendant près d'un demi-siècle, "une occupation barbare" a aussitôt réagi Tbilissi. "La Russie a la possibilité de construire, d'utiliser et de développer des infrastructures militaires et des bases militaires sur les territoires de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, et de créer des forces armées communes en temps de paix comme de guerre", a indiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Alexeï Kouznetsov, cité par l'agence Interfax, en annonçant la signature. La base en Abkhazie sera installée à Goudaouta, au nord de la capitale Soukhoumi, et celle en Ossétie du Sud à Tskhinvali, la capitale de la région. Quelque 1.700 hommes seront déployés dans chacune d'elles pour une durée de 49 ans. A l'issue de ce délai, les accords seront reconduits automatiquement tous les cinq ans. (GFR)
Invité Invité
Sujet: Re: De Russie 10/11/2009, 19:12
A 90 ans, Kalachnikov heureux de travailler et servir la Russie
Monde - Europe 16:36 Mikhaïl Kalachnikov, le père du célèbre fusil d'assaut AK-47, s'est dit heureux mardi, à l'occasion de son 90e anniversaire, de pouvoir encore travailler, aller à la chasse et à la pêche. "J'ai servi et je vais continuer de servir ma patrie jusqu'à la fin de mes jours", a délaré M. Kalachnikov lors d'une cérémonie au Kremlin, où il a offert son plus récent ouvrage au président Dmitri Medvedev. "L'histoire glorieuse de votre travail a fait des armes russes l'une de nos marques nationales", l'a félicité M. Medvedev, qui lui a remis la médaille de Héros de la Russie. En dépit de son âge avancé, M. Kalachnikov n'a "pas envie d'être à la retraite. Je veux travailler", a-t-il insisté, vêtu d'un uniforme militaire décoré de nombreuses médailles. "Pour moi, le travail a toujours été le meilleur remède", a confié l'inventeur de la "kalach" au quotidien Rossiïsskaïa Gazeta, précisant qu'il passait quatre jours par semaine au bureau d'étude des armements à l'usine Ijmach d'Ijevsk (Oural, 1.300 km à l'est de Moscou). Côté loisirs, "j'aime aller en forêt et à la pêche. Cela me donne de la force", a ajouté cet homme qui a écrit des poèmes dans sa jeunesse. Dans un télégramme, le Premier ministre Vladimir Poutine a salué "l'énorme travail, le talent et l'énergie inépuisable d'un ingénieur au génie créatif". "Votre nom, comme celui du premier cosmonaute (à avoir été dans l'espace en 1961, ndlr), Iouri Gagarine, est devenu un symbole de notre pays au XXe siècle", a déclaré le cosmonaute russe Maxim Souraïev, dans un message vidéo enregistré depuis la Station spatiale internationale. M. Kalachnikov a commencé à mettre au point en 1947 le fusil d'assaut baptisé AK-47, alors qu'il se remettait d'une blessure reçue pendant la Deuxième guerre mondiale. L'arme a par la suite été déclinée en de multiples modèles vendus à 100 millions d'exemplaires à travers le monde, dont "la moitié, sinon plus, sont des armes de contrebande", a déploré M. Kalachnikov, lors d'une conférence fin octobre, critiquant aussi la contrefaçon. Très convoité par les guérilleros du monde entier, l'AK-47 est l'engin de mort le plus utilisé dans les zones de combat. Une situation qui ne réjouit pas son inventeur: "Ce n'est pas agréable de voir que toutes sortes de criminels tirent avec mes armes", avait-il ajouté. "J'ai créé des armes dans le but de défendre notre société", a répété mardi M. Kalachnikov, selon des images de la télévision qui l'ont montré tirant au fusil. Parmi les récompenses de l'Etat qu'il a obtenues, celle qui l'a le plus marquée est le "prix Staline" reçu pour l'AK-47, une arme facile d'utilisation, robuste et fiable, a dit M. Kalachnikov à Rossiïsskaïa Gazeta. Interrogé sur ce qu'il ferait si sa vie était à refaire, M. Kalachnikov a répondu: "Bien sûr que j'ai des regrets, comme tout le monde. Mais je peux vous dire une chose: si c'était à refaire, je ne vivrais pas autrement que maintenant". L'homme vit depuis des années dans un modeste appartement à Ijevsk. Les millions de kalachnikovs en circulation dans le monde ne lui ont presque rien rapporté, les inventions dans le domaine militaire n'étant pas brevetées en Russie. Les concepteurs ne perçoivent pas de royalties correspondant au volume de production. A 90 ans, a-t-il dit, "j'ai toujours un rêve. Pas pour moi, mais pour mon pays. Je souhaiterais qu'il y ait une renaissance morale pour que le niveau de culture s'améliore et que les gens deviennent meilleurs".
emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
Sujet: Re: De Russie 30/11/2009, 16:15
Jonathan Littell : «L'idéologie indépendantiste tchétchène est morte»
Jonathan Littell, auteur des Bienveillantes (Goncourt 2006) publie un essai sur la Tchétchénie ("Tchétchénie, An III" , Folio documents, Gallimard), fruit d'un reportage effectué en avril dernier.
"Grozny, la capitale, a été entièrement reconstruite depuis la seconde guerre. Tout à l'air normal. Dans le centre-ville, il y a maintenant des restaurants de sushis, des grands supermarchés qui vendent des DVD, des magasins d'électronique. Et en même temps, des gens disparaissent, même le jour. Les enlèvements (de civils soupçonnés de liens avec la rébellion) sont de plus en plus fréquents. Certains ne reviennent jamais, d'autres reviennent après avoir été torturés. Avant, pendant la seconde guerre, ils étaient le fait d'hommes cagoulés. Aujourd'hui, ce sont des policiers en uniformes qui viennent chercher les Tchétchènes chez eux. Ils appartiennent aux forces de sécurité de Kadyrov, qui sont légalement rattachées au ministère de l'Intérieur russe. L'essentiel de la répression est désormais réalisé par les Tchétchènes et non plus par les Russes. Ramzan Kadyrov a obtenu le monopole de la répression et de la violence chez lui. C'est le résultat de la «tchétchénisation» du conflit (solution imaginée par Poutine en 2002 pour résoudre la question du séparatisme en installant à Grozny un pouvoir tchétchène fort et en remplaçant les forces russes par des Tchétchènes ralliés). Les Russes ont délégué la Tchétchénie à Ramzan Kadyrov. De nombreux prisonniers tchétchènes sont envoyés en Sibérie. Dans les prisons, on les expose délibérément à des virus, on les met en contact avec des malades de la tuberculose, si bien que peu d'entre eux reviennent. Plusieurs commandants historiques de la rébellion sont morts en prison, officiellement de maladie. Les rebelles islamiques aussi, bien sûr, commettent des assassinats. Mais ils sont généralement ciblés. Les représentants des droits de l'homme, les derniers activistes de Memorial, tous ont été évacués de Grozny. Kadyrov a décidé de liquider la résistance et de se débarrasser des ONG. Avec le soutien de Moscou. La résistance, aujourd'hui, est surtout islamique. C'est une conséquence de la politique menée par le Kremlin, qui a consacré toute son énergie à investir sur les durs et à affaiblir les modérés. Car il est toujours plus facile de justifier la répression lorsqu'on a, en face, d'«infâmes barbus»… En attendant, ceux qui sont au pouvoir prétendent être indépendants de Moscou et faire tout ce qu'ils veulent. Mais Ramzan Kadyrov ne contrôle pas les ressources pétrolifères. Aucun investissement n'a été fait dans le gaz et l'électricité. À part la construction, il n'y a quasiment pas d'économie tchétchène. Il n'y a pas d'emploi non plus, on peut juste travailler pour le gouvernement. Ramzan Kadyrov n'a pas eu le droit de monter une économie autonome structurante. Moscou a donné son feu vert à Kadyrov pour l'islamisation de la Tchétchénie. Le pouvoir tchétchène prétend promouvoir un islam dit «traditionnel», soufi, pour contrer le salafisme prôné par les combattants islamistes. Mais le discours traditionaliste de Ramzan n'en a que le nom car, en fait, c'est la charia, ou plutôt une néocharia qui est au cœur du projet religieux. Finalement, un islam différent de l'islam traditionnel des Tchétchènes a progressivement été mis en place. En fait, ce sont surtout les femmes qui sont victimes de ce «retour à la tradition». Les hommes, eux, ne sont pas obligés de respecter le ramadan. Mais le port du voile est désormais obligatoire dans les bâtiments publics et à l'université. Ramzan Kadyrov et son entourage prêchent la polygamie. On a l'impression que les hommes se vengent car pendant la guerre, ce sont les femmes qui ont tenu le pays, elles avaient gagné en indépendance et en importance. Le père de Ramzan Kadyrov incarnait encore, à sa manière, certaines valeurs sociales tchétchènes. C'était un ancien mufti, son autorité était reconnue. Mais son fils est très différent. Il humilie en public des hommes plus âgés que lui, il fait tabasser des amis de son père. La société tchétchène avait déjà été transformée par la déportation (au Kazakhstan, sous Staline) et la période soviétique. L'assaut russe a encore davantage abîmé le ciment identitaire. Comme l'avait décrit Anna Politkovskaïa, la violence tchétchène s'exporte en Russie, notamment via les policiers russes qui appliquent les mêmes méthodes qu'en Tchétchénie. On a ainsi relevé une augmentation des cas de torture dans les commissariats en Russie. Le risque est donc une tchétchénisation de la Russie. Il y a aussi une forte KGBisation de la société russe. Enfin, si le conflit a été maîtrisé en Tchétchénie, il s'est désormais déplacé, dans les Républiques voisines. L'Ingouchie est régulièrement frappée par des attentats. Le chaos absolu règne au Daguestan. Moscou ne sait d'ailleurs pas quoi faire pour répondre à cela. C'est le résultat de la stratégie russe : faire croire aux Tchétchènes qu'ils ont gagné. Mais les Russes ont passé un pacte avec le diable. Car si la défaite militaire de la résistance nationaliste est totale, la résistance islamiste se développe dans les républiques voisines…"
Jonathan Littell. (Dessin : Dobritz)
emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
Sujet: Re: De Russie 3/12/2009, 21:31
Un islamiste revendique l'attentat du train russe
Dokou Oumarov est considéré par Moscou comme l'ennemi n° 1 dans le Caucase du Nord.
Le rebelle tchétchène Dokou Oumarov a revendiqué mercredi la responsabilité de l'attentat du train russe Nevski Express qui a coûté la vie à 26 personnes, le 27 novembre dernier. Autoproclamé émir de l'émirat du Caucase, il a transmis son communiqué officiel via le site Kavkazcenter.com, expliquant que son acte s'inscrivait «dans le cadre d'une série d'opérations de sabotage planifiées en début d'année contre des lieux stratégiques en Russie». Et le groupe d'Oumarov de prévenir : «Nous ferons tout ce qui est possible pour étendre encore davantage le djihad dans le territoire russe afin d'affaiblir l'économie du pays et l'empêcher d'utiliser le Caucase comme une base d'extraction de ses matières premières.» À 45 ans déjà, Oumarov, natif de Kharsenoy, un village du sud de la Tchétchénie, est considéré comme un vétéran du djihad, et ennemi public, tant à Moscou qu'à Grozny. Sa mort a été annoncée à six reprises, à tort. Le week-end dernier, c'est un autre rebelle caucasien, Pavel Kossolapov, surnommé le Ben Laden russe, qui était montré du doigt. Les enquêteurs creusent plus que jamais la piste islamiste qui, à partir du Caucase, menace la stabilité du territoire russe.
OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
Sujet: Re: De Russie 1/3/2010, 16:13
JO: Medvedev appelle les responsables de l'équipe russe à démissionner
Le président russe Dmitri Medvedev a appelé lundi les responsables de la préparation de l'équipe olympique nationale à présenter leur démission après les résultats jugés médiocres des sportifs russes à Vancouver.
La Russie est 11e au classement final des médailles lors des jeux Olympiques d'hiver qui viennent de s'achever à Vancouver, ce qui constitue sa plus mauvaise performance de tous les temps. Habituée à dominer les sports de glace depuis l'époque de l'URSS, elle n'a recueilli cette fois que 3 médailles d'or et 15 au total. Ce résultat est d'autant plus mal vécu dans le pays que la Russie doit accueillir les prochains Jeux d'hiver en 2014 à Sotchi (sud).
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
Sujet: Re: De Russie 2/4/2010, 20:13
Moscou : une des kamikazes était une adolescente
Djennet - dont le prénom est dérivé de l'arabe «jannat» signifiant «paradis» - et son époux Oumalat Magomedov.
Une Daguestanaise de 17 ans portait une des deux bombes, qui ont fait 40 morts lundi dans la capitale russe. Djennet était la veuve d'un proche du chef de l'«Emirat du Caucase», le groupe djihadiste qui a revendiqué les attentats.
La police russe a identifié une des femmes kamikazes responsables du double attentat de lundi dans le métro de Moscou. Il s'agit d'une adolescente daguestanaise d'à peine 17 ans. Djennet Abdourakhmanova portait la bombe qui a explosé à la station Park Koultoury. La jeune fille était la veuve d'Oumalat Magomedov, le chef de la rébellion islamique au Daguestan. Le djihadiste, abattu fin décembre, est un proche de Dokou Oumarov chef de l'«Emirat du Caucase», le groupe islamiste qui a revendiqué les actions de lundi. La jeune femme, aussi connue sous le nom d'Abdoullaïeva, est née en 1992 et vivait dans l'ouest du Daguestan, république instable du Caucase, également frappée mercredi par un double attentat suicide. D'après la presse russe, qui cite des sources policières daguestanaises, Djennet Abdourakhmanova s'est radicalisée après avoir rencontré son époux Oumalat Magomedov. Le couple avait fait connaissance sur Internet lorsque Djennet n'avait que de 16 ans. Magomedov, 30 ans, l'aurait amenée chez lui quasiment de force dès leur premier rendez-vous. Internet est en effet un des modes de recrutement privilégiés des extrémistes wahhabites dans le Caucase. Oumalat Magomedov est abattu le 31 décembre 2009 au Daguestan, lors d'un échange de tirs avec la police. Les enquêteurs estiment qu'à la mort de son mari, Djennet est tombée sous la coupe d'idéologues wahhabites. Ils auraient convaincu la jeune femme de se sacrifier pour venger la mort de Magomedov. Les enquêteurs auraient trouvé dans les poches de l'adolescente une lettre d'amour, selon la Pravda. Ecrite en arabe sur un bout de papier à moitié brûlé, la missive se concluait sur les mots «je te reverrai au paradis». La maîtrise de l'arabe étant peu répandue dans le Caucase, ce message fait dire à certains experts que la jeune femme aurait pu être entraînée dans un camp au Moyen-Orient. L'autre «veuve noire» de lundi n'a pas encore été formellement identifiée : il pourrait s'agir d'une Tchétchène, Markha Oustarkhanova, 20 ans, elle aussi veuve d'un islamiste notoire. Les deux jeunes femmes seraient arrivées tôt à Moscou lundi de la ville de Kizliar, au Daguestan, en bus, avant de descendre dans le métro pour activer leurs bombes, faisant 40 morts et 90 blessés. Les ceintures d'explosifs ont été données aux deux veuves dans une station de métro située sur la ligne où ont eu lieu les attentats. Les deux hommes, qui les accompagnaient, ont probablement actionné les ceintures à distance. Leur identité est connue et ils sont actuellement recherchés. Les femmes kamikazes, souvent surnommées «veuves noires», sont l'arme privilégiée de la rébellion islamiste du Caucase du Nord. Les spécialistes considèrent que c'est souvent la vengeance ou la manipulation, plutôt que leurs convictions, qui les poussent à passer à l'acte.
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: De Russie 2/4/2010, 20:34
C'est incompréhensible qu'une telle idéologie de haine sanguinaire qui montre chaque jour les effets mortifères qu'elle prêche et propage, soit encore tolérée dans les pays civilisés... Incroyable !
Invité Invité
Sujet: Re: De Russie 2/4/2010, 20:49
Pauvre fille qui a perdu tant de plaisir.
emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
Sujet: Re: De Russie 9/4/2010, 18:15
Un Transsibérien virtuel
Google et les chemins de fer russes proposent un voyage virtuel de 150 heures de vidéos de Moscou à Vladivostok.
Pendant des heures, la taïga défile son paysage de boulots et de sapins. Et puis soudain, au sortir d’un tunnel, le Baïkal étend sa surface argentée. Quelques kilomètres plus loin, le soleil perce les nuages et voilà l’un des plus grands lacs du monde qui s’étale tel un miroir… Grâce à Moscow-Vladivostok : virtual journey, un site lancé conjointement par Google Russie et RJD, les chemins de fer russes, le voyage sur la plus longue ligne ferroviaire du monde peut se faire sans bouger de son fauteuil. Les six jours de voyage ont été entièrement filmés par deux caméras embarquées dans les voitures du célèbre train. Résultat : 150 heures de vidéos sur YouTube – toutes de jour – qui emmènent l’internaute depuis Moscou jusqu’au terminus de Vladivostok.
emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
Sujet: Re: De Russie 13/5/2010, 20:00
Invité Invité
Sujet: 44 - Poutine pour la liberté d'expression 30/5/2010, 09:14
Voila une nouvelle importante:
Poutine pour la liberté d'expression AFP 29/05/2010 | Mise à jour : 22:03
Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, s'est prononcé aujourd'hui en faveur de la tenue lundi d'une manifestation d'opposition dans sa ville natale de Saint-Pétersbourg, jugeant que la liberté d'expression était un élément clé pour l'avenir du pays.
Spoiler:
Selon lui, les autorités ont raison d'interdire de telles actions s'il s'avère qu'elles empiètent sur la vie d'autres citoyens. "Mais cela ne veut pas dire que les autorités doivent se retrancher derrière de telles choses [...] et créer des conditions rendant impossible l'exercice de la liberté d'expression", a-t-il dit, selon des propos rapportés par l'agence Interfax.
"J'espère qu'à Saint-Pétersbourg tout sera fait avec bon sens, que le droit à exprimer son désaccord avec le pouvoir politique sera exercé, sans gêner les autres", a-t-il dit. Que de telles actions de protestation soient menées, selon lui "ne gêne pas, au contraire, cela aide". "Si je constate que des gens sortent, pas juste pour jacasser, mais pour exprimer des choses concrètes, pertinentes, il faut leur dire merci", a-t-il poursuivi.
Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
Sujet: Re: De Russie 30/5/2010, 09:29
Sylvette a écrit:
Voila une nouvelle importante:
Poutine pour la liberté d'expression AFP 29/05/2010 | Mise à jour : 22:03
Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, s'est prononcé aujourd'hui en faveur de la tenue lundi d'une manifestation d'opposition dans sa ville natale de Saint-Pétersbourg, jugeant que la liberté d'expression était un élément clé pour l'avenir du pays.
Spoiler:
Selon lui, les autorités ont raison d'interdire de telles actions s'il s'avère qu'elles empiètent sur la vie d'autres citoyens. "Mais cela ne veut pas dire que les autorités doivent se retrancher derrière de telles choses [...] et créer des conditions rendant impossible l'exercice de la liberté d'expression", a-t-il dit, selon des propos rapportés par l'agence Interfax.
"J'espère qu'à Saint-Pétersbourg tout sera fait avec bon sens, que le droit à exprimer son désaccord avec le pouvoir politique sera exercé, sans gêner les autres", a-t-il dit. Que de telles actions de protestation soient menées, selon lui "ne gêne pas, au contraire, cela aide". "Si je constate que des gens sortent, pas juste pour jacasser, mais pour exprimer des choses concrètes, pertinentes, il faut leur dire merci", a-t-il poursuivi.
Enfin un peu de jugeote de la Russie, mais nous pouvons en douter (ca reste froid )
Néanmoins, j'admire toutes prises de position pour la liberté d'expression, c'est tellement anti islam
OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
Sujet: Re: De Russie 19/7/2010, 13:35
AFP, Mise a jour : lundi 19 juillet 2010 13:20
Russie: le Sénat approuve une loi élargissant les pouvoirs de l'ex-KGB
La chambre haute du Parlement russe a a approuvé lundi une loi élargissant les pouvoirs des services spéciaux (FSB, ex-KGB) vertement critiquée par les défenseurs des droits de l'homme, ont rapporté les agences russes.
Selon cette loi, toute personne ou entreprise qui gênerait le travail d'un agent du FSB pourrait faire l'objet de poursuites, d'amendes de 500 à 50.000 roubles (13 à 1.300 euros) ou d'un placement en détention allant jusqu'à 15 jours.
Les libéraux et les défenseurs des droits de l'homme craignent que cette loi n'encourage les détentions arbitraires, comme c'était le cas avec le KGB à l'époque soviétique.
Les principales ONG de la défense des droits de l'homme ont appelé le président russe Dmitri Medvedev, qui s'affiche volontiers en dirigeant plus libéral que le Premier ministre Vladimir Poutine, à ne pas promulguer cette loi.
Mais M. Medvedev a déjà souligné que le texte avait été préparé sur son "ordre direct".
emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
Sujet: Re: De Russie 27/8/2010, 12:31
L'imposition de la charia en Tchétchénie menace Moscou
L'imposition de plusieurs règles de la charia en Tchétchénie ces derniers mois signe une nouvelle prise de distance vis-à-vis de la Russie et pourrait menacer le contrôle exercé par Moscou sur sa république du Nord-Caucase.
La Russie compte sur le dirigeant tchétchène, Ramzan Kadirov, qui a été nommé par Moscou, pour y maintenir l'ordre. Mais selon des analystes, Kadirov, en réprimant les opposants et en imposant sa vision radicale de l'Islam, ouvre en fait la voie à l'indépendance. Ramzan Kadirov, qui a combattu les forces russes pendant la première guerre de Tchétchénie au début des années 1990 avant de se ranger du côté de Moscou lors de la seconde en 1999, estime que ces accusations visent à ternir sa réputation. Début août, le mufti de Tchétchénie a ordonné la fermeture de tous les cafés et restaurants le temps du ramadan. Des femmes ont rapporté être importunées, voire harcelées par des groupes d'hommes portant la barbe et l'habit islamique traditionnel parce qu'elles ne portaient pas le foulard. Peu de temps auparavant, Ramzan Kadirov avait déclaré à une chaîne de télévision officielle qu'il était reconnaissant envers des hommes qui avaient tiré au paintball en juin sur des femmes qui ne portaient pas de voile. Le Kremlin s'efforce de contenir une insurrection islamiste qui s'étend dans le Nord-Caucase où les rebelles se battent pour la création d'un Caucase indépendant régi par la charia. La proximité de la région avec Sotchi, où doivent se tenir les Jeux Olympiques d'hiver de 2014, est source d'inquiétudes. Ramzan Kadirov a publiquement dit que la charia prévalait sur la loi russe. A l'exception de l'Ingouchie voisine, l'application de la charia dans le Nord-Caucase reste limitée à la Tchétchénie. A Grozny, Kadirov a construit la plus grande mosquée d'Europe, qui surplombe les bâtiments qui abritaient le siège du Parti communiste avant l'effondrement de l'URSS en 1991.
emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
Sujet: Re: De Russie 8/9/2010, 15:04
La Tchétchénie, une république presque islamique
Sous la main de fer de son jeune leader Ramzan Kadyrov, la Tchétchénie glisse peu à peu vers la charia officieuse. Au nom de la stabilité, Moscou ferme les yeux.
Sur l’avenue Poutine, artère principale de Grozny, des jeunes hommes en tenue islamique, ample et sobre, interpellent des passantes. Leur méfait: porter des vêtements jugés «indécents». Pour le Ramadan cette année, les commerces de Grozny ont aussi eu droit aux «suggestions» des gardiens de la morale. Résultat: presque tous les cafés et restaurants de la ville sont fermés pour un mois. Quant à la vente d’alcool, déjà limitée en temps normal à deux heures par jour, elle est officieusement interdite. Au cours des derniers mois, des dizaines de jeunes femmes ont été attaquées au pistolet à peinture par des inconnus en voiture, en plein centre-ville, parce qu’elles ne portaient pas le foulard. Depuis 2007 déjà, un décret signé par Kadyrov oblige les femmes entrant dans les institutions publiques à porter le foulard. Un règlement inconstitutionnel en Russie, mais que Moscou n’ose pas contester. C’est que pour le Kremlin, les caprices traditionalistes et autocratiques du leader de 33 ans sont le prix à payer pour assurer la stabilité après deux guerres sanglantes (1994-96 et 1999-2000) déclenchées par l’armée russe pour écraser les velléités d’indépendance tchétchènes. Ceci alors que Moscou peine à juguler la rébellion dans d’autres républiques de la région, théâtre d’attentats de plus en plus réguliers. Ramzan Kadyrov a toujours affirmé que les lois russes sont et seront respectées en Tchétchénie. Il ajoute toutefois qu’en tant que musulman, «il n’y a rien qui prévaut sur la religion». Devant cette charia officieuse, Moscou est impuissante. Comme l’était en son temps le pouvoir soviétique, qui n’a jamais réussi à réellement imposer ses lois en Tchétchénie, dépassé par la force des traditions locales comme la vengeance du sang et la polygamie, à nouveau encouragées par Kadyrov. Conscientes du poids des traditions et du pouvoir absolu de Kadyrov, la plupart des femmes tchétchènes se résignent, elles aussi. Sonia, une enseignante de 38 ans qui se déclare «féministe», n’aime pas porter le foulard. «Mais je suis obligée, sinon je perdrais mon travail.» Musulmane pratiquante, sa hantise du foulard vient, selon elle, du fait qu’elle a été «corrompue par l’époque soviétique». Elle se promet ainsi d’élever ses futurs enfants dans l’islam. «Ma fille portera le foulard dès le bas âge pour qu’elle n’ait pas le dilemme psychologique que j’ai eu, de le mettre ou non.»
emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
Plus meurtrière que le terrorisme, plus destructrice que l'alcool, l'héroïne est le fléau numéro un en Russie, pays à la démographie chancelante, seul Etat industriel où l'espérance de vie a considérablement baissé ces trente dernières années (60 ans pour les hommes). Selon le général Viktor Ivanov, le chef du service de lutte contre la drogue, chaque année, 30 000 personnes meurent victimes de la consommation d'héroïne, soit bien plus que le bilan des morts (13 500) de la guerre soviéto-afghane (de 1979 à 1989). La production mondiale d'opium a beau avoir baissé (8 890 tonnes en 2007, 7 754 tonnes en 2009), la Russie absorbe 21 % de l'héroïne produite en Afghanistan, soit 70 tonnes par an. Les services compétents mettent la main sur 4 % seulement des cargaisons acheminées en Russie. Impuissants, les services de M. Ivanov se bornent à constater que 2 millions de jeunes, entre 18 et 39 ans, sont des consommateurs réguliers. Cette "génération perdue", première victime de la contamination par le virus du sida, est visible dans les grandes villes industrielles de l'Oural, au coeur du trafic routier, ferroviaire et aérien avec l'Asie centrale. La drogue passe en Russie via la frontière avec le Kazakhstan, longue de 7 000 kilomètres et difficile à contrôler. Les pays pauvres et rongés par l'instabilité et la corruption, tels le Tadjikistan et le Kirghizistan, sont des points de passage obligés. Och, la grande ville du sud du pays, théâtre de violents pogroms anti-ouzbeks en juin, est au coeur du trafic. Théâtre en vingt ans de deux massacres ethniques (Ouzguen en 1990, Och et Djelalabad en 2010) et de deux révolutions (renversement du président Askar Akaev en 2005 et de Kourmanbek Bakiev en avril 2010), le Kirghizistan, rongé par l'économie grise et perfusé par l'aide internationale, est un maillon important sur la route de l'héroïne. Pendant le règne du président Bakiev (2005-2010), originaire du sud, l'argent de la drogue a coulé à flot. En 2008, le président a fait fermer, sans explications, le service de lutte contre le trafic de drogue au sein du ministère de l'intérieur. En 2009, il a aboli l'Agence du contrôle des narcotiques. Dans le même temps, il créait un fonds des investissements et des innovations, peu regardant sur la nature des fonds investis, plaçant à sa tête son fils Maxime. Le président Bakiev vit désormais en exil à Minsk mais ses partisans sont encore très puissants. Son frère Djanych, qui dirigeait les services de sécurité, passe aujourd'hui, dit-on, le plus clair de son temps entre le sud kirghiz et le Tadjikistan. Même si le Tadjikistan, le Kirghizistan, le Kazakhstan, se mettaient à mieux contrôler leurs frontières, la corruption des hauts fonctionnaires et des policiers semble invincible en Asie centrale et en Russie.Le 1er juillet 2009, deux officiers du "Narkokontrol" russe étaient retrouvés morts par overdose dans les bureaux du centre de lutte antidrogue de la région ouest à Moscou. L'enquête eut tôt fait de conclure à un "empoisonnement alimentaire". Est-ce parce que l'une des victimes, Konstantin Khroustaliov, était le gendre du général Korjakov, ancien du KGB et ex-garde du corps de Boris Eltsine ? On ne compte plus les cas de collusions entre les trafiquants et les services de sécurité. L'étrange nom donné au service de lutte contre la drogue y est peut-être pour quelque chose : "Service fédéral pour le contrôle des flux de drogues". Comme si le problème n'était pas tant d'empêcher le trafic que de le contrôler !
Ungern
Nombre de messages : 17713 Date d'inscription : 18/05/2009
Sujet: Re: De Russie 14/10/2010, 18:01
OmbreBlanche a écrit:
Selon cette loi, toute personne ou entreprise qui gênerait le travail d'un agent du FSB pourrait faire l'objet de poursuites, d'amendes de 500 à 50.000 roubles (13 à 1.300 euros) ou d'un placement en détention allant jusqu'à 15 jours.
Mais du temps de Staline,avec le NKVD ,pour çà t'étais bon pour la Novla Zambia pour 20 ans et 10 de relégation !