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Nombre de messages : 11709 Age : 79 Localisation : Marbella Date d'inscription : 20/09/2010
Sujet: LE NOUVEAU LIBAN.... 29/1/2011, 01:13
Rappel du premier message :
Pour le 14 Mars, le Hezbollah fera de tout pour imposer son agenda à Mikati.
Alors que les diverses factions de la coalition du 14 Mars continuent d'organiser le rassemblement symbolique quotidien à la place des Martyrs, à 18 heures, afin d'exprimer le refus de toute main mise du Hezbollah sur le gouvernement et l'appareil de l'État, plusieurs pôles du 14 Mars ont souligné hier que le parti chiite ne manquera pas de mettre tout son poids dans la balance afin d'imposer son agenda politique au Premier ministre désigné Nagib Mikati. Pour le 14 Mars, son éventuelle participation au gouvernement est tributaire de la réponse que M. Mikati devrait donner aux questions soulevées par les députés de la coalition, notamment pour ce qui a trait à la relation du Liban avec le Tribunal spécial pour le Liban et le sort de l'arsenal militaire du Hezbollah. Le ministre Sélim Sayegh a déclaré dans ce cadre que les appels des forces du 8 Mars à une participation du 14 Mars au gouvernement sont « hypocrites ». « Comment est-il possible de concilier deux logiques aux antipodes l'une de l'autre, celle qui prône le désengagement du Liban à l'égard du tribunal international, et celle qui met l'accent sur l'importance du respect des engagements pris par le Liban sur ce plan, a notamment souligné M. Sayegh. Dès la formation du gouvernement (sortant) de Saad Hariri, il était clair que ces deux logiques ne pouvaient être conciliées. » Le ministre Jean Oghassapian (Courant du futur) a réaffirmé que la désignation de Nagib Mikati est le fruit « d'une décision prise par le Hezbollah, ce qui a suscité la suspicion de certaines instances internationales ». Affirmant que le 8 Mars désire accélérer la formation du gouvernement, M. Oghassapian a souligné que si la déclaration ministérielle du nouveau cabinet ne fait aucune mention du tribunal international, « cela signifiera qu'il existe une volonté de torpiller le TSL ». Le député Antoine Zahra (Forces libanaises) a déclaré de son côté, dans une interview à la Future News, qu'« il est apparu que le Hezbollah n'a pas des requêtes, mais plutôt des conditions qu'il cherche à imposer ». « Lorsque Saad Hariri a rejeté ces conditions et ce diktat, le Hezbollah a provoqué la chute du cabinet Hariri », a affirmé M. Zahra qui a souligné que le 8 Mars s'emploiera à « renforcer son contrôle sur le pouvoir et les institutions du pays ». « Ils tenteront de contraindre le gouvernement (Mikati) d'adopter des positions susceptibles de consacrer l'ancrage du Liban à leur axe régional, a déclaré le député FL. Mais nous réagirons d'une manière très ferme à ces tentatives, et je ne sais pas jusqu'à quel point ils supporteront notre réaction avant d'avoir recours à nouveau aux miliciens en chemises noires ». M. Zahra a ajouté que « le projet du 14 Mars est d'édifier l'État, alors que le projet du 8 Mars est de mettre sur pied son propre mini-État et d'imposer son hégémonie sur tout le Liban ». En conclusion, M. Zahra a réaffirmé que dans le cadre des dernières tractations entreprises par le biais des médiateurs saoudiens et syriens, M. Hariri n'avait pris aucun engagement concernant l'attitude du Liban à l'égard du tribunal international. Le député Élie Marouni (bloc Kataëb) a indiqué de son côté que le 14 Mars prendra une décision au sujet de son éventuelle participation au gouvernement lorsqu'il aura pris connaissance des intentions du Premier ministre désigné concernant les relations du Liban avec le tribunal international, le problème des armes du Hezbollah et l'assainissement des relations avec la Syrie, notamment pour ce qui a trait à l'affaire des détenus libanais dans les geôles syriennes et le problème de la délimitation des frontières. Quant au député Atef Majdalani (Courant du futur), il a estimé que c'est le Hezbollah qui tire les ficelles au niveau de la formation du gouvernement, affirmant que le parti chiite a déjà mis au point la composition du nouveau cabinet ainsi que la teneur de la déclaration ministérielle. Pour M. Majdalani, c'est sous la menace et les contraintes que M. Mikati a été désigné à la tête du gouvernement. Signalons, enfin, qu'au terme d'un entretien avec le Premier ministre sortant Saad Hariri, le député Tammam Salam a souligné la nécessité de soutenir le tribunal international, affirmant que la justice et la stabilité vont de pair. L'Orient-Le Jour.
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Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 20/2/2011, 01:39
Raidissement de Baabda pour éviter un gouvernement par trop déséquilibré
M. Mikati s'est rendu chez l'ancien PM Sélim Hoss pour le consulter sur la formation du gouvernement.
LA SITUATION Agacé par l'intransigeance du 8 Mars qui ne veut rien entendre concernant une répartition relativement équilibrée dans la formation du nouveau gouvernement, et conscient de la gravité d'une situation carrément explosive dans la région, qui ne peut que déteindre d'une manière ou d'une autre sur le Liban, le chef de l'État Michel Sleiman a raidi sa position, faisant savoir à travers ses proches qu'il n'avaliserait pas un cabinet qui serait considéré comme une provocation par une partie des Libanais.
En effet, des sources proches de Baabda ont indiqué hier en soirée que M. Sleiman ne signerait pas les décrets de nomination que si la nouvelle équipe gouvernementale représente la majorité des composantes du pays ou du moins certains membres considérés comme acceptables par la nouvelle opposition, c'est-à-dire le 14 Mars. Cette attitude, soulignent ces sources, n'est qu'une réaction aux positions jugées extrémistes du général Michel Aoun qui exige la presque totalité des portefeuilles attribués aux chrétiens, occultant ainsi la part qui revient au chef de l'État.
Ce dernier, ainsi que le Premier ministre désigné Nagib Mikati estiment qu'une telle attitude ne ferait que creuser le fossé entre les différentes parties libanaises à un moment où le pays doit faire face aux retombées de la prochaine publication de l'acte d'accusation du TSL sur l'assassinat de l'ancien PM Rafic Hariri et de la kyrielle des martyrs tombés lors de la révolution du Cèdre. Ainsi, ce sont désormais les divergences entre le Premier ministre désigné et le chef de l'État, d'une part, le 8 Mars, de l'autre, qui retarde la formation du nouveau cabinet. De source bien informée, on apprend que la réunion au domicile de Nagib Mikati avec Gebran Bassil, en présence des deux négociateurs d'Amal et du Hezbollah, Ali Hassan Khalil et Hussein Khalil, n'a pas abouti et que le général Michel Aoun continue d'exiger 11 ministres, dans un cabinet de 24, 14 dans un cabinet de 30, ainsi que le ministère de l'Intérieur. Conformément à ce qu'il estime être une « politique des blocs », le chef du CPL estime qu'il doit être représenté au sein du gouvernement en fonction de la grandeur de son bloc parlementaire. Il s'y accroche comme à un principe. Selon la même source, Michel Aoun a rejeté un arrangement de Nabih Berry en vertu duquel, en échange du ministère de l'Intérieur, exigé par le chef de l'État, son bloc se verrait proposer le portefeuille des Affaires étrangères, à charge pour le bloc d'Amal de détenir le ministère de la Défense et celui de l'Énergie et des Ressources hydrauliques. Toutefois, le chef du CPL, qui exige les ministères de l'Intérieur et de l'Énergie, n'accepte de renoncer à l'Intérieur qu'en échange du ministère des Finances, que le Premier ministre désigné réserve à M. Mohammad Safadi. Dans le cadre des formules de règlement envisagées par Michel Aoun, précisent les sources citées, le chef de l'État disposerait de deux ministres, alors que ce dernier exige trois ministères, dont celui de l'Intérieur. La nouvelle majorité, pour sa part, ne veut concéder au bloc Michel Sleiman, Nagib Mikati et Walid Joumblatt réunis que 9 ministres, tout au plus dix, et se réserve donc 20 à 21 ministres, dans une formule de trente. La perspective d'un gouvernement du 8 Mars a par ailleurs aiguisé l'appétit de certains groupuscules « arabistes », comme celui de Kamal Chatila, qui ont en vain demandé à M. Mikati de les inclure dans le gouvernement. Aux yeux de ce dernier et de Michel Sleiman, assurent les sources citées, la formule de Michel Aoun « n'est pas une solution » et si rien ne change, le gouvernement n'est pas prêt de démarrer. Les contacts ne sont pas arrêtés pour autant. C'est ainsi que le conseiller du président, Nazem Khoury, s'est rendu à Verdun et que M. Mikati s'est entretenu avec Nabih Berry, avant de rentrer chez lui pour recevoir Ziyad Baroud. Tout cela dans la plus grande discrétion. Pour sa part, le Premier ministre désigné continue de prétendre que « tout le monde a le droit de dire ce qu'il veut, de demander ce que bon lui semble » Lui, pour sa part, possède une vue claire et productive de ce que devrait être le gouvernement, et il la poursuit en coordination avec le chef de l'État, « conformément aux dispositions de la Constitution ». Cette coordination est bien réelle, assurent des sources indépendantes, qui notent que les deux hommes se partagent les contacts, comme le prouvent les audiences accordées par le chef de l'État à Fouad Siniora et Boutros Harb. Mais les deux hommes refusent, à l'unisson, que quiconque leur dicte des conditions ou limite leurs prérogatives, et considèrent qu'ils ont leur mot à dire dans la formation du gouvernement. Pour certains observateurs, le retard dans la formation du cabinet sert les intérêts de la Syrie, dans la mesure où cette dernière cherche à « voir venir » les bouleversements qui touchent le monde arabe, ainsi que la position que finira par prendre l'administration américaine dans la région, avant de réagir au Liban. Pour ces milieux, la Syrie pourrait finalement préférer un gouvernement d'entente nationale à un gouvernement monochrome, en particulier si elle juge que les menaces israéliennes pourraient se concrétiser. Ces mêmes milieux assurent aussi que le chef de l'État n'approuvera jamais, pour sa part, un gouvernement où il ne jouirait pas d'un pouvoir de blocage, qu'il juge indispensable en dernière analyse au maintien de la paix civile et à des relations harmonieuses avec la communauté internationale. De fait, et comme on l'a de nouveau constaté par la voix de certains diplomates, et notamment celles de Maura Connelly et Denis Pietton, cette dernière ne laisse pas passer un jour sans demander le respect par le Liban de ses engagements internationaux. Mais il n'y pas que la communauté internationale qui s'inquiète. Le secteur hôtelier et touristique s'est plaint des pertes entraînées par le climat de tension sur l'industrie touristique. Pour sa part, le Conseil supérieur chiite se réunit, lundi, pour débattre de la question. Le piétinement pourrait bientôt ressembler à un pourrissement... À moins que M. Mikati ne sorte de son chapeau un gouvernement de technocrates. L'Orien-le-Jour
Lawrence
Nombre de messages : 11709 Age : 79 Localisation : Marbella Date d'inscription : 20/09/2010
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 27/2/2011, 14:27
Le pape accepte la démission de Nasrallah Sfeir, "le patriarche qui n'a courbé sa tête que devant Dieu"
"De toute façon, je reste avec vous et supporterai ce que vous supportez. Si vous traversez des jours heureux, je serai heureux avec vous", c'est avec ces mots que Mgr Sfeir avait choisi de mettre un terme à sa mission, aspirant au "repos éternel..."
Avec beaucoup de tristesse, les chrétiens libanais, et surtout les maronites d'entre eux, ont appris hier que le pape Benoît XVI avait accepté la démission que lui avait presentée il y a de longs mois le patriarche Nasrallah Sfeir. En effet, c'est au lendemain d'une réunion cruciale entre le souverain pontife et Mgr Sfeir vendredi, à Rome, que le Saint-Père a exaucé le vœu du père de l'Église maronite en lui adressant une lettre dans laquelle il acceptait sa démission.
Le patriarche Sfeir, qui a franchi le seuil de 90 ans, avait lucidement fait face à la réalité en formulant par écrit, dans un mot adressé au pape, il y a quelques mois, le souhait de se démettre de ses charges patriarcales au bénéfice d'un homme moins exposé aux aléas de l'âge. Sfeir avait observé que "tout a une fin". "J'ai fait tout ce qui est en mon pouvoir, mais j'ai aujourd'hui 90 ans et je dois penser à mon repos éternel avant tout autre chose. C'est pourquoi j'ai trouvé opportun de présenter ma démission à Sa Sainteté le pape Benoît XVI". C'est par ces mots dignes que Mgr Sfeir avait expliqué, quelques semaines plus tôt, les raisons derrière sa décision, mettant ainsi un terme aux spéculations et à la "politisation" de sa requête. Commentant la décision, un haut dignitaire maronite a exprimé sa tristesse en soulignant que "le patriarche Nasrallah Sfeir n'avait courbé la tête que devant son Dieu et a vécu les 25 ans qu'il a passés à la tête de l'Église maronite à défendre sa communauté ainsi que le Liban face aux dangers multiples auxquels notre pays fait face".
Conformément aux règles de la courtoisie les plus élémentaires, le patriarche a reçu une lettre du Saint-Père dans laquelle il lui faisait part de son intention d'accepter sa démission. Cette lettre, dans le même temps, a été publiée dans "L'Osservatore Romano", l'organe officiel du Vatican.
"L'année consacrée au mille-six-centième anniversaire de la mort de Saint Maron arrive à sa conclusion: un temps de grâce a été accordé à l'Église Maronite pendant ce jubilé exceptionnel. C'est aussi le couronnement de votre service pour la plus grande gloire de Dieu et le bien de tous ses fidèles. Vous avez pu fêter l'an dernier soixante ans de sacerdoce: preuve de fidélité et d'amour pour Jésus-Christ, le Souverain Prêtre. En juillet prochain, vous aurez de nouveau l'occasion d'élever une action de grâce à la Trinité Sainte pour l'accomplissement de cinquante ans d'épiscopat. Pendant presque vingt-cinq ans, vous avez collaboré avec vos deux prédécesseurs sur le Siège d'Antioche, avant d'être choisi par le Synode pour leur succéder le 19 avril 1986: un moment décisif qui vous place aujourd'hui au seuil de votre jubilé d'argent dans cette charge. Vous avez commencé ce noble ministère de Patriarche d'Antioche des Maronites dans la tourmente de la guerre qui a ensanglanté le Liban pendant de trop longues années. C'est avec l'ardent désir de la paix pour votre pays que vous avez conduit cette Eglise et sillonné le monde pour consoler votre peuple contraint à l'émigration. La paix enfin est revenue, toujours fragile, mais toujours actuelle (...) Ces derniers jours j'ai béni la statue de Saint Maron placée auprès de la Basilique Saint-Pierre à la fin de l'année jubilaire et j'ai pu vous saluer ainsi que le Président de la République Libanaise et de nombreux Evêques et fidèles. Vous avez choisi de renoncer à la charge de Patriarche d'Antioche des Maronites en cette circonstance très particulière. Maintenant, j'accueille votre décision libre et magnanime qui est l'expression d'une grande humilité et d'un profond détachement. Je suis sûr que vous accompagnerez toujours le chemin de l'Église Maronite par la prière, le sage conseil et les sacrifices. Je demande à Dieu Tout-Puissant, par l'intercession de Saint Maron et de Notre-Dame du Liban, de vous combler de ses bienfaits. De grand cœur, je vous adresse la Bénédiction Apostolique ainsi qu'aux évêques, aux prêtres, aux personnes consacrées et à tous les fidèles de l'Église Maronite, et à la bien-aimée Nation Libanaise!" (Extraits de la lettre du pape Benoît XVI au patriarche Sfeir, tirée de "L'Osservatore Romano", le quotidien publié par le service officiel d'information du Vatican, et signée le 26 février 2011.)
Le patriarche en quelques lignes...
Né à Rayfoun au Liban le 15 mai 1920. Il suit sa formation au séminaire maronite de Ghazir au Liban et à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth. Il est ordonné prêtre maronite le 7 mai 1950 par le cardinal Pierre-Paul Méouchi. Il exerce son ministère à la paroisse de Rayfoun et auprès du patriarche maronite comme secrétaire. Nommé évêque auxiliaire maronite d'Antioche le 19 juin 1961, il est consacré le 16 juillet suivant. Il est élu Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient pour l'Église Maronite le 19 avril 1986 suite à la démission du cardinal Antoine Khoraiche et est effectivement consacré le 27 avril 1986. Il a été nommé cardinal de l'Église catholique par le pape Jean-Paul II lors du consistoire du 26 novembre 1994. Patriarche des maronites d'Antioche et de tout l'Orient, il est également une importante personnalité politique du Liban. Lors de la crise présidentielle libanaise de 2007-2008, il a tenté une conciliation entre les parties opposées ; à une occasion il a rencontré le président Bush pour résoudre le conflit. Aussi, après la nomination de Michel Sleiman, il fit un voyage en Australie où il fut reçu avec les dignités de chef d'État. Il a participé en 2008 aux journées mondiales de la jeunesse en Australie et a été accueilli dans un stade de Parramatta devant 20 000 personnes. Il est le 3e cardinal maronite et le 76e patriarche de l'Église maronite. Pour la Curie romaine, il est membre de la Congrégation pour les Églises orientales.
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 1/3/2011, 02:57
Hariri tire à boulets rouges sur l’arsenal du Hezbollah
M. Hariri prononçant son discours à la Maison du centre, devant des responsables du 14 Mars. Mohammad Azzakir/Reuters
Saad Hariri est définitivement sorti de sa réserve. Pour sa première apparition vingt-quatre heures après la proclamation par l'alliance du 14 Mars de son entrée dans une opposition totale au gouvernement Mikati en cours de formation, le chef du Courant du futur et de l'ex-majorité parlementaire a littéralement transfiguré son discours politique pour en faire une arme de guerre contre... les armes du Hezbollah. À deux semaines du rendez-vous donné au public du 14 Mars, place des Martyrs, et au moment où les tractations au sujet du gouvernement sombrent dans le terne surplace, M. Hariri se devait, en effet, d'être mobilisateur. Débarrassé de la phraséologie obligée du discours d'un responsable en fonctions, le sien, prononcé à la Maison du centre devant un parterre de dirigeants et de cadres de l'alliance et du Courant du futur, a auguré de la tonalité - très élevée - appelée à régner lors de ce rassemblement. Mais outre la flèche tirée en direction du Premier ministre désigné, accusé de « manquer de décision et de volonté », le discours de M. Hariri prend intégralement pour cible le Hezbollah, au moment précis où ce dernier s'efforce de garder un profil bas - en laissant le général Michel Aoun se mettre en avant - pour ne pas paraître entraver la formation du cabinet et afin de donner à ce processus un caractère normalisé. En ajustant son « tir » sur les armes, le but de M. Hariri est clairement de forcer le Hezbollah à se dévoiler au moment où il ne le souhaite pas et, du coup, de « dé-normaliser » le processus en cours et marginaliser l'effet Mikati en remettant les pendules à l'heure. Il est probable que cette escalade opérée par le chef de la nouvelle opposition sera suivie de bien d'autres de la part des ténors du 14 Mars en attendant la curée du... 14 mars (ou peut-être du 13, à en croire certaines sources, le 14 étant un lundi ouvrable).
« Ces armes toujours prêtes à être utilisées »...
Voici de très larges extraits du discours prononcé hier à la Maison du centre par le Premier ministre sortant, Saad Hariri : « Le 14 Mars a attendu pendant un mois la réponse du Premier ministre désigné sur trois points : l'engagement du gouvernement à mettre fin au diktat des armes sur la vie politique au Liban, celui en faveur du Tribunal spécial pour le Liban et son attachement à la Constitution de Taëf. « Comme tout le monde s'y attendait, la réponse ne vint pas. Après un mois, le 14 Mars a considéré l'absence de réponse comme étant une réponse en soi, ou plus précisément une absence de décision et de volonté. Il a, en conséquence, affirmé devant tous les Libanais que sa place n'était pas au sein de ce gouvernement. « La prépondérance des armes sur la vie politique et culturelle au Liban est le problème - je le répète, c'est le problème - qui empêche la régulation de la vie publique dans notre pays. Certains ont prétendu que les armes sont un détail et que le problème est la résistance. Ce qui signifie, en d'autres termes, que nous avons un problème avec la résistance contre Israël. Nous le disons clairement : non, le problème, ce n'est pas la résistance contre l'ennemi extérieur, le seul que nous ayons. Le problème est la suprématie de vos armes sur vos frères libanais et sur la vie au Liban. « Le problème, c'est lorsque vous affirmez que ces armes ne seront pas utilisées à l'intérieur, puis nous constatons qu'elles ne sont utilisées qu'à l'intérieur, depuis le "jour glorieux" du 7 mai 2008. Comment peut-on oublier ce "jour glorieux" ? « Le problème, c'est lorsque vous prétendez, comme avant les dernières législatives, que vous ne voulez pas entrer au gouvernement si vous perdez les élections. Puis, après avoir perdu le scrutin, vous nous dites : "Ne pensez même pas à un gouvernement au sein duquel nous n'aurons pas le tiers de blocage, sinon les armes seraient prêtes à être utilisées." « Et lorsque nous vous invitons, après votre défaite aux élections, à un véritable partenariat au sein d'un gouvernement d'union nationale, vous apportez vos armes avec vous et toutes les décisions du Conseil des ministres deviennent soumises à votre seule volonté, faute de quoi les armes seraient prêtes à être utilisées. « Et quand vous signez des engagements à Doha, en présence de l'émir du Qatar et d'autres dirigeants arabes, visant à ne pas utiliser les armes à des fins politiques au plan interne et à ne pas entraver les travaux du Conseil des ministres, vous faites en sorte que la moitié de la vie du gouvernement soit perdue du fait de vos entraves. Tout comme vous vous êtes engagés à Doha à ne pas démissionner du gouvernement. Puis vous démissionnez, en étant sûrs que personne ne vous réclamera des comptes, parce que les armes sont prêtes à être utilisées. « Aussitôt après votre démission, vous réclamez des consultations parlementaires en toute urgence. Mais quand vous avez découvert que la majorité issue d'élections démocratiques allait voter dans un sens que vous ne souhaitez pas, vous avez obtenu le report des consultations sous la menace des armes, avant de faire basculer la majorité aussi sous la menace des armes. « Le problème, c'est encore lorsque vous participez à l'élaboration d'un consensus concernant le tribunal international et à un autre pour en finir avec les armes palestiniennes hors des camps, avant d'entraver la mise en œuvre de ces décisions. Et si nous vous demandons de rendre des comptes à ce sujet, vous parlez d'agression contre vous, parce que les armes sont prêtes à être utilisées. « Le problème, c'est également lorsque vous faites échec à la conférence visant à une réconciliation globale de tous les Libanais, noble initiative du roi Abdallah ben Abdel Aziz. J'étais très enthousiaste à l'égard de cette initiative, mais malheureusement, vous avez réussi à la faire échouer, parce que les armes sont prêtes à être utilisées. « À ce propos, nous n'avons entendu aucun d'entre vous parler de cette initiative dans ce qu'elle était réellement. Tout ce que nous avons entendu, une fois de plus, c'était des accusations de trahison. Ces accusations, vous en avez trop abusé, et le peuple libanais est las de la suprématie et du langage des armes, prêtes à être utilisées : tantôt à l'occasion d'une rixe au sujet d'un parking à Aïcha Bakkar, et tantôt lors d'une autre rixe à Bourj Abou Haïdar, et toujours dans le but d'entraîner le pays dans le sillage d'un axe régional qui n'a rien à voir avec le Liban ou l'arabité et dont les Libanais ne veulent pas. « Nous avons simplement décidé de vous dire aujourd'hui ce que chaque Libanais dit tous les jours chez lui : le système libanais, la vie économique, sociale, culturelle, politique et constitutionnelle du pays et le droit du peuple libanais à une vie sûre ne seront jamais garantis aussi longtemps que ces armes seront prêtes à être utilisées contre vos concitoyens. « Vous pensez probablement que vous pouvez mettre la main sur le pays et que vous pouvez mettre en boîte les élections au Sud, dans la Békaa-Nord, la banlieue sud et partout où il y a des armes, ces armes prêtes à être utilisées. « Vous pensez peut-être que vous pouvez imposer qui vous voulez à la présidence du Parlement, même si vous n'avez pas la majorité, parce que les armes sont prêtes à être utilisées. Vous pensez aussi que vous pouvez imposer qui vous voulez à la présidence du Conseil, parce que les armes sont prêtes à être utilisées. Vous pouvez essayer de détruire l'image du président de la République, comme vous le faites à présent, parce que les armes sont prêtes à être utilisées. « Vous croyez que les Libanais diront "ça va", parce que les armes sont prêtes à être utilisées. Non, ça ne va pas. Nous avons décidé de vous dire simplement : non, ça ne va pas ! « Nous voulons vous dire que si vous avez des armes, cela ne signifie pas que vous avez raison. Les armes peuvent donner une suprématie, mais elles ne donnent pas une majorité. La majorité est produite par les urnes, sans armes. La majorité exprime ses vues au Parlement, sans armes. La majorité est la majorité du peuple libanais, qui s'était rassemblée le 14 mars 2005, sans armes, pour proclamer son refus de la tutelle du régime policier sur notre Constitution et notre vie nationale.Cette majorité a décidé de se rassembler à nouveau le 14 mars 2011 pour refuser la tutelle des armes sur notre Constitution et sur la vie nationale. « En 2005, les Libanaises et les Libanais ont été les premiers à se rendre sur la place de la Liberté et nous les avons suivis. Cette fois aussi, les Libanais vont être les véritables leaders du 14 Mars, le 14 mars 2011, parce qu'ils sont témoins de ce qui se passe autour de nous et ils sont convaincus que les armes sont inutiles à l'intérieur face à la volonté du peuple, et que la violence, l'oppression, la répression, l'injustice et l'assassinat sont des outils qui n'ont plus de place dans le monde. « Nous continuerons de rappeler ces faits simples et clairs avec calme et responsabilité et de façon démocratique, par tous les moyens pacifiques disponibles et avec tout le peuple libanais, jusqu'à ce que vous reconnaissiez que ce problème est devenu un problème national par excellence, qui nécessite une solution nationale par excellence, avant toute autre chose, parce qu'il empoisonne tout le reste, et nous ne lui permettrons plus d'empoisonner la mémoire de nos martyrs, tous nos martyrs : les martyrs de la révolution du Cèdre et les martyrs de la résistance contre Israël. Nous ne lui permettrons plus d'empoisonner la quête sincère de vérité et de justice du peuple libanais, son droit à une vie décente et indépendante et à la protection de son avenir et de celui de ses enfants. « Oui, nous continuerons à dire avec tous les Libanais : le Liban d'abord, l'État libanais d'abord, et non les armes d'abord ; le peuple d'abord, et non le peuple sous la suprématie des armes ; le TSL d'abord, parce que l'assassinat de Rafic Hariri n'était pas un accident et que les meurtres des martyrs de la révolution du Cèdre n'étaient pas des fruits du hasard. »
EddieCochran Admin
Nombre de messages : 12768 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 03/11/2008
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 1/3/2011, 03:06
12 -
Citation :
[b]Saad Hariri est définitivement sorti de sa réserve[/b].
Est-ce bien sioux de sortir de sa réserve pour jouer les apaches quand on n'est plus le grand Manie-tout ?!
Lawrence
Nombre de messages : 11709 Age : 79 Localisation : Marbella Date d'inscription : 20/09/2010
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 1/3/2011, 10:45
"Est-ce bien sioux de sortir de sa réserve pour jouer les apaches quand on n'est plus le grand Manie-tout ?!"
Et oui, il y a laissé des plumes mais qui sait ?
Lawrence
Nombre de messages : 11709 Age : 79 Localisation : Marbella Date d'inscription : 20/09/2010
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 2/3/2011, 00:11
Le ministre sortant de la Défense, Élias Murr, a implicitement mais très clairement accusé hier le Hezbollah d'être impliqué dans les assassinats et les attentats politiques de ces dernières années au Liban.
Dans un éditorial de son quotidien al-Joumhouriya, qui a recommencé à paraître lundi après une longue période d'interruption, et sous le titre « Le deuxième assassinat », M. Murr écrit : « Ceux qui accusent l'ennemi israélien des meurtres - nous souhaitons qu'il en soit ainsi - sont ceux-là mêmes qui ont parachevé la mission en assassinant politiquement un camp tout entier. » Se demandant « comment certains au Liban parviennent à faire de la victime un meurtrier et un bourreau, de l'innocent un coupable et, surtout, comment ils osent, avec le verbe si haut, accuser de trahison ceux qui refusent de se laisser imputer la responsabilité de leur propre meurtre », M. Murr précise : « Je ne parle pas de ma personne, mais de tous les martyrs victimes du terrorisme. » « N'a-t-on pas remarqué le silence de certains au cours de ces dernières années, lorsque les accusations politiques étaient dirigées contre un État voisin ? N'a-t-on pas constaté clairement que les campagnes n'ont été déclenchées l'une après l'autre et visé une personne après l'autre que lorsque les fuites sur les soupçons pesant sur le Hezbollah ont commencé ? » s'interroge-t-il. « N'est-il pas surprenant de se réveiller un jour sur le lancement de feuilletons télévisés, commençant par la diffusion d'images aériennes pour arriver à la série sur la commission d'enquête, en passant par WikiLeaks ? Et que dire des discours de campagne quasi quotidiens prononcés par certains depuis des mois sur un base programmée ? » M. Murr d'ajouter : « Avons-nous le droit de nous demander pourquoi tous ces efforts n'ont pas été déployés pour découvrir les meurtriers puisque les moyens à la disposition de ce camp sont notoirement capables de mettre au jour tous les mouvements de l'ennemi israélien et de les anéantir ? Pourquoi tous les efforts de ce camp ont-ils été déployés plutôt à détruire un autre camp libanais qui est son partenaire dans la coexistence ? » Et de conclure, en visant le général Michel Aoun : « Le chef d'orchestre de ce feuilleton, que Dieu lui pardonne. Mais celui qui y est venu aujourd'hui et qui n'a rien à voir avec ce camp, que dira-t-il aux Libanais et que dira l'histoire de lui ? »
Lawrence
Nombre de messages : 11709 Age : 79 Localisation : Marbella Date d'inscription : 20/09/2010
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 4/3/2011, 16:25
Sfeir : « Nous espérons que le Liban sera libre un jour, comme nous le voulons »
Le président Gemayel, hier, en compagnie du patriarche maronite à Bkerké.
Le grand salon de Bkerké ne désemplit pas de visiteurs venus rendre hommage au patriarche Sfeir. Gemayel sans illusion : « Le gouvernement sera formé quand le mot d'ordre sera donné. »
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a souhaité hier que le Liban « soit libre un jour, comme l'ont voulu nos pères, et comme nous le voulons », tandis que le leader des Kataëb, Amine Gemayel, exprimait ses craintes, après l'avoir rencontré, d'une régression du Liban « vers les jours sombres du parti et de la pensée uniques ». Le patriarche Sfeir a continué hier de recevoir des visiteurs, venus exprimer leur attachement à sa personne aussi bien qu'à ses positions nationales. L'ancien chef de l'État, Amine Gemayel, le vice-président du Renouveau démocratique, Camille Ziadé, les députés Élie Marouni et Okab Sakr, Tony Maroun et les membres de l'Association des commerçants de Jounieh, Bassam Khodr Agha du Mouvement libanais libre se sont notamment succédé hier dans le grand salon de Bkerké. « Nous n'avons accompli qu'une petite partie de notre devoir, a affirmé le patriarche Sfeir devant ses visiteurs. Nous avons lutté, à vos côtés, pour le Liban, pour qu'il soit libre, indépendant et souverain. Mais les obstacles sont nombreux. Le Liban continue de ployer sous des poids éprouvants, et nous espérons qu'il sera libre un jour, comme l'ont voulu nos pères et comme nous le voulons. Que Dieu nous exauce et que les Libanais, au Liban et à l'étranger, continuent d'être fiers de leur patrie ! ». « Ce que Dieu nous a inspiré de faire, nous l'avons fait, a encore dit le patriarche Sfeir, et notre successeur fera de même, c'est la vie et la loi du monde. »
Amine Gemayel « Le départ du patriarche créera un grand vide dans les cœurs des fidèles, a affirmé l'ancien président Amine Gemayel, en quittant Bkerké. Le règne du patriarche Sfeir sur le siège maronite d'Antioche ne passera pas inaperçu. L'histoire retiendra qu'il était un homme au grand cœur, tenace, large d'esprit et sage dans la conduite de l'Église maronite dans les situations les plus périlleuses. Même dans la pire obscurité, la lumière de Bkerké était là. Ses positions nous servaient de boussole et nous montraient la bonne direction. L'histoire retiendra ces choses. » Le leader des Kataëb a affirmé aux journalistes avoir confié au patriarche Sfeir « sa grande peur d'un retour aux jours sombres, à l'hégémonie (syrienne), à la répression policière ; bref, d'une régression du Liban ». « On dirait que l'on cherche à se venger de la révolution du Cèdre qui a réussi à obtenir le retrait syrien du Liban et à donner une nouvelle chance à la souveraineté nationale ; qui a réussi aussi à obtenir la création d'un tribunal international, qui a organisé des élections législatives et présidentielle relativement libres », a-t-il dit. « Nous craignons pour ces acquis des cinq dernières années, a-t-il ajouté, nous craignons par-dessus tout que ce qui s'est produit soit un retour au régime de parti unique et de la pensée unique. Le 14 mars, nous dirons notre refus de tout retour en arrière. Le Liban ne saurait revenir à une étape sombre de son histoire, dont il a payé le prix en martyrs, destructions et aventures. Cette manifestation est nationale par excellence, et non pas partisane. Il nous faut savoir quel Liban veulent les Libanais, un Liban indépendant, souverain et démocratique, ou le Liban de la répression et de l'amère servitude passée. » Par ailleurs, au sujet de la formation du gouvernement, M. Gemayel a recommandé aux Libanais « de ne pas faire preuve de candeur ou se faire d'illusion ». « Quand le mot d'ordre sera donné par le "maestro", le gouvernement sera formé », a-t-il dit. « Il nous importe de relancer la dynamique du 14 Mars, a conclu M. Gemayel. Nous savons que beaucoup d'erreurs ont été commises dans nos rangs, que les choses doivent être corrigées, qu'un leadership responsable et bénéficiant de la confiance du peuple doit être formé et que son action doit être transparente. Parallèlement, le peuple libanais doit refaire ses forces et s'investir, avec ses grandes personnalités et ses intellectuels, pour que le 14 Mars retrouve sa capacité de rassemblement et incarne les aspirations constantes et sacrées du Liban. »
Sakr et Ziadé Pour sa part, le député Okab Sakr a déclaré : « Le patriarche Sfeir continuera d'être le patriarche des patriarches, une part indélébile de notre mémoire et la conscience des Libanais. » Et de rapporter le souhait du patriarche de voir « éclaircis les crimes perpétrés contre de grands Libanais et que le Liban soit sauvé par une justice véritable non polluée par la politique ». Pour sa part, M. Camille Ziadé a transmis au patriarche Sfeir « l'estime du Renouveau démocratique, de son président Nassib Lahoud et de tous ses membres ». « Nous avons œuvré côte à côte avec le patriarche au cours des années écoulées pour défendre les valeurs fondamentales sur lesquelles repose le Liban, et avant tout celle de la liberté dans le cadre d'un État pluraliste, dans le respect de la convivialité, dans une ouverture positive sur l'environnement arabe et l'environnement plus large du monde », a encore indiqué le vice-président du RD.
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 9/3/2011, 00:34
ENFIN LA CHUTE DU RÉGIME CONFESSIONNEL ?
Zora232
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 9/3/2011, 00:49
Mérci Lawrence , tu me rappèles des jours ou Beyrouth etait la capitale- rève du monde arabe entier...
Kalthoum.
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 9/3/2011, 12:52
L’Orient-Le Jour
Journée de la femme : une véritable mobilisation nationale.
Mme Sleiman, prononçant son discours au palais de l’Unesco.
CÉLÉBRATION La Journée internationale de la femme, dont l'ONU fête cette année les cent ans, a fait l'objet hier de plusieurs réactions politiques et de multiples activités dans tout le pays.
Le chef de l'État, Michel Sleiman, a affirmé, dans un communiqué, « la nécessité de renforcer le rôle de la femme dans la société, de travailler à annuler toutes les formes de discrimination contre elle et de consolider le principe d'égalité qu'elle revendique ». Il a appuyé « le droit absolu de la femme à participer à la vie publique, notamment politique ». Enfin, M. Sleiman a salué « la femme arabe, en général, et libanaise, en particulier, qui a été et reste un symbole de lutte et un facteur essentiel dans le développement des sociétés ». Le président du Parlement, Nabih Berry, a été encore plus précis dans ses revendications, puisqu'il a abordé le sujet du quota féminin dans la loi électorale. « Je suis heureux d'afficher mon parti pris total pour le renforcement de la participation de la femme libanaise à tout ce qui compose la vie sociale et l'État, en commençant par inclure dans la nouvelle loi électorale un quota féminin d'au moins 30 % des sièges, et en révoquant au passage toutes les lois discriminatoires », a-t-il dit. M. Berry avait rencontré le jour même l'ambassadrice de Grande-Bretagne, Frances Mary Guy, qui a évoqué avec lui la question du renforcement de la présence de la femme au Parlement. Elle a discuté de ce même point avec le Premier ministre désigné Nagib Mikati. Celui-ci a, à son tour, assuré qu'il travaillerait avec le futur gouvernement, ainsi qu'avec le Parlement, à mettre en application les conventions signées par le Liban contre la discrimination dont souffrent les femmes. Par ailleurs, Wafa' Sleiman, épouse du chef de l'État, a parrainé hier une cérémonie au palais de l'Unesco, organisée par la Commission nationale de la femme libanaise, pour lancer sa « Campagne nationale pour l'abolition de la législation discriminatoire et injuste qui porte un préjudice économique à la femme ». Étaient présentes de nombreuses personnalités, notamment les ministres Hassan Mneimné, Raya el-Hassan et Mona Afeiche, les députés Michel Moussa, président de la commission des droits de l'homme, et Bahia Hariri, présidente de la commission de l'Éducation, les vice-présidentes de la commission Randa Berry et Hoda Siniora, et d'autres. « Nous devons œuvrer ensemble, en toute volonté et persévérance, afin que la législation libanaise soit épurée de tout article discriminatoire à l'égard de la femme, a déclaré Mme Sleiman. Le Liban a signé nombre de conventions et d'accords internationaux ayant trait aux droits de la femme, dont la plus importante est la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme. Cette signature a été le fruit d'un effort fourni par les organismes, les associations et les parties concernées par les droits de la femme au Liban auquel s'ajoute le rôle des Nations unies. Mais le plus important sera le changement à apporter aux lois et aux réglementations intérieures afin qu'elles soient en harmonie avec le contenu de ces accords. » Elle a appelé toutes les parties concernées, notamment la société civile, à se joindre à ce chantier. Pour sa part, M. Moussa a évoqué le projet de plan national des droits de l'homme de sa commission, qui comporte un chapitre sur les femmes. « Nous avons trois buts stratégiques : annuler toutes les lois discriminatoires, construire la confiance dans l'égalité et renforcer la capacité des femmes », a-t-il dit. La présidente de la commission, Amane Kabbara Chaarani, a plaidé pour « un plus grand taux de participation aux hauts postes dans les institutions officielles et les ministères, et la levée des réserves sur les articles 9 et 16 de la Convention internationale contre la discrimination, concernant la transmission de la nationalité et le statut personnel ». Pour sa part, dans un entretien avec la radio al-Rissala, Mme Berry a estimé que « la femme, dans nos sociétés, continue de souffrir d'une négligence scandaleuse à son égard à tous les niveaux ». « Les réalisations des femmes sont le fruit d'un effort personnel, et n'ont jamais été suffisamment appuyées par les régimes des pays, surtout arabes. » Concernant le Liban, elle a assuré que « quels que soient les conflits politiques, nous ne devons jamais en arriver à saper les fondements de la société ». Interrogée par la chaîne de télévision al-Hurra, la députée Sethrida Geagea a insisté sur les progrès de la femme dans les pays arabes et mesuré le chemin qui reste à faire. Elle a précisé qu'elle avait suivi le dossier de plusieurs lois au Parlement, évoquant tout particulièrement la loi sur la violence domestique.
Appels à un État civil Le ministère des Affaires sociales a rappelé qu'il était très concerné par les affaires de la femme, ayant un service consacré aux droits de cette dernière. « À cette occasion, les efforts se multiplient pour renforcer les droits de la femme, faire un bilan des réalisations et des ambitions et évaluer les défis de l'étape à venir », dit le texte. De son côté, le bureau de l'Unesco à Beyrouth a annoncé qu'il lançait une étude sur le passage de l'école à la vie active des jeunes filles au Liban. Cette étude sera placée dans le cadre du projet d'appui à l'égalité entre les sexes au Liban, réalisé par l'Unesco et financé par le Bureau de coopération italienne à hauteur de 480 000 euros. La société civile n'était pas en reste hier. La campagne « Ma nationalité, un droit pour moi et pour ma famille », a estimé que « toutes les vélléités de changement au Liban se heurtent au système confessionnel, au sein duquel les intérêts des communautés l'emportent sur les droits à la citoyenneté des hommes et des femmes ». « C'est ce que prouvent les prétextes qu'on avance à la campagne, comme les craintes de déséquilibre démographique confessionnel et autres », poursuit le communiqué. La campagne insiste sur « l'importance et la nécessité d'avoir une vision globale et de revendiquer un État civil ». Une revendication similaire pour la lutte en faveur d'un système non confessionnel, considéré « plus favorable aux revendications des femmes », a été lancée hier par l'association « Moussawat », dans un communiqué.
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 12/3/2011, 02:36
Pour les pôles du 14 Mars, le rassemblement de la place des Martyrs marquera le début d’une nouvelle étape.
Gemayel et Geagea insistent pour un règlement du problème des armes du Hezbollah
Les préparatifs dans les diverses régions du pays et les prises de position en vue de l'important rassemblement qui aura lieu demain, dimanche, à partir de 10 heures à la place des Martyrs, à l'initiative du 14 Mars, en vue de la célébration du sixième anniversaire de la révolution du Cèdre se sont multipliés au cours des dernières vingt-quatre heures. Les déclarations faites par de nombreux pôles du 14 Mars ont été axées hier, comme les jours précédents, sur le rejet des armes du Hezbollah du fait de leurs retombées négatives sur le jeu politique interne. Les responsables du 14 Mars ont par ailleurs souligné que le rassemblement de demain marquera le début d'une nouvelle étape de la lutte du 14 Mars pour le passage à l'État rassembleur, en opposition au mini-État du Hezbollah. Dans une interview à la LBCI, le ministre Sélim Sayegh a notamment souligné que « le rassemblement du 13 mars permettra de confirmer le rôle (du courant souverainiste), d'autant que l'entité et l'identité du Liban sont visées ». « Les armes (du Hezbollah) portent aujourd'hui atteinte à l'entité et représentent désormais un facteur de division entre les Libanais », a-t-il déclaré. Le 13 mars, a ajouté Sélim Sayegh, nous apporterons des réponses à toutes les interrogations et nous poursuivrons le processus démocratique pacifique qui prendra plusieurs formes, notamment des manifestations, l'objectif étant de faire chuter le gouvernement (de Nagib Mikati).
M. Sayegh a estimé dans ce contexte qu'il prévoit qu'une foule nombreuse participera au rassemblement de demain. « Les indépendants et tous ceux qui suivent les développements politiques réagiront favorablement à l'appel du 14 Mars, a déclaré le ministre des Affaires sociales. La barrière de la peur sera brisée. Notre but sera de provoquer la chute du gouvernement par des moyens pacifiques et non pas par les menaces. Nous serons plus qu'une opposition ordinaire mais moins qu'une résistance armée. Nous ferons face à toute action que le (prochain) gouvernement pourrait mener afin d'imposer un fait accompli. » En conclusion, M. Sayegh a souligné que les forces du 14 Mars ont un programme politique bien connu, alors que le seul objectif du 8 Mars est de saboter le tribunal international sans présenter un quelconque programme politique ou économique pour l'avenir.
Nadim Gemayel et le rassemblement à la place Sassine De son côté, le député Nadim Gemayel a déclaré que « notre participation au rassemblement de dimanche n'a pas pour but de plébisciter un quelconque leader, mais de faire comprendre à la partie adverse ainsi qu'au monde entier que seul le peuple libanais est en mesure de préserver notre sécurité, notre liberté et notre stabilité ». « Nous poursuivons notre lutte par la force du peuple et de la démocratie, et non pas par la force des armes, a ajouté M. Gemayel qui s'adressait aux moukhtars d'Achrafieh, de Rmeil et de Saïfi ainsi qu'aux responsables et aux cadres Kataëb de la région d'Achrafieh. Après avoir souligné la nécessité de se libérer du pouvoir des armes illégales », Nadim Gemayel a appelé tous ses partisans ainsi que la population d'Achrafieh à se rassembler demain à 9 heures 30 à la place Sassine afin de participer au meeting du centre-ville. Pour sa part, le député Okab Sakr a déclaré que le lendemain du rassemblement de la place des Martyrs, soit le 14 mars, marquera « le début de la mise en application du plan d'action défini par le document du Bristol » (le document adopté lors du congrès du 14 Mars qui s'est tenu jeudi au Bristol). Abondant dans le même sens, le député FL Antoine Zahra a déclaré que le rassemblement de demain « n'est pas uniquement un anniversaire, mais plutôt le coup d'envoi de la révolution du Cèdre 2 en vue d'édifier l'État ». « Ils ne peuvent pas parachever leur coup d'État en raison de circonstances régionales et internationales, mais le plus important, c'est qu'ils entendent à nouveau la voix du peuple du 14 Mars et la volonté des masses du 14 Mars, a déclaré M. Zahra. La révolution du Cèdre va être relancée et s'exprimera avec clarté, dignité et en toute liberté. »
Les meetings d'Ahmad Hariri
De son côté, le secrétaire général du Courant du futur, Ahmad Hariri, a poursuivi au cours des dernières vingt-quatre heures son périple à travers les localités et villages des différentes régions périphériques du pays afin de mobiliser la population dans la perspective du rassemblement de demain. Au cours d'un meeting organisé à Barja, M. Hariri - qui a tenu non moins de cinq meetings hier - a déclaré que « la souveraineté ne sera rétablie que si nous mettons un terme à la présence des armes dirigées contre nous et à l'utilisation de ces armes dans la vie politique et économique, et dans le cadre des consultations parlementaires ». « Nous avons l'honneur et nous avons le droit de résister face à tout ennemi, plus particulièrement l'ennemi israélien, mais dans le cadre de l'État, a déclaré Ahmad Hariri. Nous voulons que la résistance face à l'ennemi israélien englobe tous les Libanais et que le timing de la bataille soit libanais et non pas étranger. Ceux qui participent au rassemblement du 13 mars proclament leur opposition aux armes qui tentent de s'opposer au tribunal international. » Au cours d'une rencontre avec les moukhtars et les notables d'Iklim el-Kharroub, Ahmad Hariri a par ailleurs déclaré que « nous avons réclamé de lever la couverture sur les armes du Hezbollah lorsque celles-ci ont été dirigées vers l'intérieur ». À Katermaya, M. Hariri a déclaré lors d'un meeting populaire, en présence du député Mohammad Hajjar et de cheikh Mohammad Ali Jouzou, que « nous voulons un État fort qui impose son autorité face aux mini-États ».
Le CPL-Canada et Kabbara D'autre part, dans un communiqué de presse publié à Montréal, le Conseil supérieur du Courant patriotique libre au Canada (non reconnu par le directoire du CPL à Beyrouth) a souligné que « le rassemblement du 13 mars sera marqué par une double révolution, la seconde révolution du Cèdre face aux armes répressives et la révolution du CPL pour qu'il se départisse de son suivisme aveugle à l'égard d'une personne unique » (allusion au général Michel Aoun). Le CPL-Canada a appelé dans ce cadre à une participation massive à la révolution du Cèdre 2. Enfin, le député Mohammad Kabbara a tenu à Tripoli une conférence de presse au cours de laquelle il a notamment déclaré que « nul n'a le droit de monopoliser l'action de la résistance pour tenter de nous imposer son point de vue ». « Nous n'accepterons plus désormais des armes en dehors du cadre de l'État, a souligné M. Kabbara. Nous n'accepterons plus aucune résistance en dehors des institutions nationales. Nous sommes tous contre l'ennemi israélien, mais aucune faction n'a le droit de monopoliser la résistance. »
L'orient le Jour
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 27/3/2011, 10:27
Le Liban, qui a subi la tutelle politico-militaire de Damas pendant 30 ans, suit de près la révolte en Syrie dont les implications influeront inéluctablement sur le pays du Cèdre divisé entre prosyriens, avec à leur tête le puissant Hezbollah, et antisyriens.
"Tout changement en Syrie aura un grand impact sur l'équilibre de forces au Liban", affirme le politologue Raghid el-Solh, expert du monde arabe. Selon lui, "une montée en puissance de la contestation se répercutera négativement sur le Hezbollah" chiite, principal allié de Damas qui prône la lutte contre Israël. La Syrie est accusée par Washington et l'État hébreu de lui faire parvenir des armes à travers son territoire. "En revanche, cela va donner de l'espoir à ceux qui s'opposent à l'hégémonie syrienne au Liban", précise-t-il. Dans la foulée de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri en 2005, la Syrie a été forcée sous la pression de la communauté internationale de retirer ses troupes du Liban. Divisé en deux camps, le petit pays méditerranéen a sombré dans des crises politiques successives et Damas a continué de s'attribuer en coulisses le rôle d'arbitre entre les différentes parties. "Si la révolte se poursuit à Deraa (sud de la Syrie) et se propage dans d'autres villes, le scénario probable est que le régime faiblisse et qu'il se concentre sur sa crise", estime Ziad Maged, professeur de sciences politiques à American University of Paris (AUP) à l'AFP. "Ceci déstabiliserait ses alliés au Liban". D'après lui, les révoltes qui ont secoué et parfois fait tomber d'autres régimes arabes autoritaires "limitent la capacité de la Syrie à "exporter" les crises dans la région et notamment au Liban", en référence également au rôle de Damas dans les dissensions entre Palestiniens et en Irak. Le Liban est sans gouvernement depuis janvier, lorsque le Hezbollah a fait tomber le cabinet de Saad Hariri, soutenu par Washington et Ryad, après des mois de bras de fer lié à l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, dans lequel le parti chiite s'attend à être mis en cause. Si la classe politique libanaise s'attendait à une intervention de Damas pour accélérer la formation du gouvernement du Premier ministre désigné Nagib Mikati, les événements en Syrie semblent accaparer l'attention du régime de Bachar el-Assad. "Cette situation pourrait durer si Damas est pris totalement par sa crise", estime M. Maged. "Un deuxième scénario serait que la Syrie règle rapidement la crise gouvernementale au Liban pour se concentrer sur ses affaires intérieures". Pour l'instant, les deux camps évitent de commenter les développements chez "le grand frère syrien", où les manifestations sont réprimées dans le sang. Mais leurs médias respectifs se plaisent à minimiser l'importance ou à accorder une large couverture à la révolte, selon leur orientation politique. Ainsi, la télévision du Hezbollah, al-Manar, ignore les heurts à Deraa, sauf pour adopter la version du régime qui impute les manifestations à un "gang armé". En revanche, elle couvre en long et en large le mouvement de contestation à Bahreïn, où l'opposition est en majorité chiite. De leur côté, les médias plutôt antisyriens mettent en avant les événements de Syrie et diffusent la moindre information. Tout comme les hommes politiques, les citoyens libanais sont divisés. "Héros de Deraa, le printemps va fleurir chez vous", "hommage aux habitants du sud de la Syrie révoltés contre l'oppression et l'injustice", écrivent de jeunes Libanais antisyriens sur Facebook. "Certains tentent de faire croire que le problème est un manque de démocratie, mais la situation en Syrie n'est pas inquiétante", lâche de son côté, Jamal Safieddine à Tyr, dans le sud du Liban, un bastion du Hezbollah.
L'Orient-le Jour
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 19/4/2011, 17:15
L’Orient-Le Jour.
L’armement : quel prix à payer, et quel avenir pour le Liban ?
L'armement hors légalité a causé la guerre de 1975. Le conflit sur la présence des troupes syriennes a allumé la révolution du Cèdre et le soulèvement de l'indépendance, après une série d'assassinats dont avaient été victimes le président Rafic Hariri et nombre de valeurs du pays. Quel prix le Liban risque-t-il de payer pour la persistance du différend sur l'arsenal du Hezbollah ?
La guerre de 1975 s'était terminée par l'accord de Taëf confirmant la tutelle de la Syrie dont les forces, complétant le nettoyage effectué à Beyrouth par l'envahisseur israélien, avaient expulsé les Palestiniens de Tripoli en direction de Tunis. Ces troupes syriennes ont dégagé le territoire libanais à l'issue d'une longue lutte d'indépendance entamée par le célèbre appel de l'épiscopat maronite lancé sous l'égide de Bkerké. L'instrument civil se composant alors de la Rencontre de Kornet Chehwane qui englobait uniquement des pôles chrétiens. Par la suite, des forces musulmanes se sont jointes au mouvement, à travers la Rencontre du Bristol. Mgr Nasrallah Sfeir a donc reçu le titre de patriarche de la deuxième indépendance. Est-ce que Mgr Béchara Raï va devenir le patriarche veillant sur les fonts baptismaux d'un État du Liban digne de ce nom ? Un État de droit fort, souverain, indépendant, maître du territoire national dans son intégralité comme des armes, imposant à tous l'autorité d'une même loi. Comment y parvenir avec la présence de cet armement du Hezbollah qui divise les Libanais ? Autant que jadis, et d'une façon mortelle, ils l'étaient sur l'armement des Palestiniens puis sur la présence militaire syrienne. D'abord, le volet chrétien : pourrait-il y avoir, à Bkerké, une rencontre quadripartite maronite en vue de voir comment parvenir à l'État de droit ? Dans la perspective d'un rassemblement national, englobant les partenaires musulmans. Pour donner corps et vie aux institutions de l'État, l'exécutif comme le législatif, qui n'ont toujours à l'heure actuelle qu'une existence étique, anémiée, de pure forme ou presque. Il est évident que les efforts déployés pour des retrouvailles maronites doivent viser non pas un rabibochage de façade, une simple normalisation de relations personnelles, mais un accord de fond sur les constantes nationales. Et sur la nécessité de lutter ensemble pour l'État de droit. Les leaderships chrétiens s'étaient tous dressés contre l'armement palestinien tourné vers l'intérieur. Mais ils s'étaient divisés au sujet de la présence militaire syrienne et de son maintien après le délai de deux ans fixé dans l'accord de Taëf. Certains d'entre eux avaient adopté les justifications des autorités locales dociles aux ordres de Damas qui proclamaient que la présence militaire syrienne restait légitime, légale, nécessaire et provisoire. Un provisoire qui s'est étalé de 1976 à 2005 ! Pour ces prosyriens chrétiens, l'occupation syrienne ne constituait pas une atteinte à la souveraineté nationale libanaise, du moment qu'elle assurait une sécurité sans laquelle il n'y aurait justement ni autorité publique ni souveraineté. Aujourd'hui, la question est de savoir si les leaders chrétiens peuvent s'entendre pour considérer que l'armement du Hezbollah, échappant au contrôle de l'État, toit commun, est bien hors légalité ? Ou s'il est également, retour au vieux refrain, légitime, légal, nécessaire et provisoire. Dans le temps, quand on les interrogeait sur leur départ, les Syriens répondaient : « Quand les autorités ou le peuple libanais nous le demanderont. » Le Hezbollah ne va même pas jusque-là. Il refuse de désarmer, qu'on le lui demande ou non. Il refuse même qu'on lui adresse la question, puisqu'il rejette le comité de dialogue national et le débat sur la stratégie de défense. Hassan Nasrallah laisse entendre, dans sa dernière intervention télévisée, que l'armement du Hezb n'aurait plus lieu d'être une fois les Israéliens partis de Chebaa, de Kfarchouba et de Ghajar. Mais le numéro deux du parti de Dieu, Naïm Kassem, et nombre de ses dirigeants ne cessent de répéter que l'armement sera maintenu même après le retrait israélien, jusqu'à la conclusion d'une paix régionale globale et équitable, redonnant leurs droits aux Arabes. Certains radicaux du Hezb, faisant écho aux Iraniens, ajoutent même qu'il n'y aurait de désarmement qu'après la disparition de l'entité israélienne de la carte du Moyen-Orient ! Retour aux chrétiens : force est de constater que certains d'entre eux restent avec l'armement du Hezb. Donc, objectivement, contre le droit de l'État et du Liban.
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 19/4/2011, 17:26
Eh oui...
Lawrence
Nombre de messages : 11709 Age : 79 Localisation : Marbella Date d'inscription : 20/09/2010
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 28/4/2011, 15:59
Des centaines de Syriens fuient à pied pour le Liban voisin.
Pauvre Liban, après les Palestiniens, les Arméniens... etc.....
Des centaines de Syriens ont fui jeudi à pied leur pays vers le nord du Liban voisin en affirmant que des troubles avaient éclaté dans la ville syrienne frontalière de Tall Kalakh, selon un correspondant de l'AFP à un point de passage frontalier.
Les Syriens en fuite, pour la plupart des femmes et des enfants transportant des matelas et quelques biens, sont arrivés au Liban par le point non-officiel situé dans la région frontalière de Wadi Khaled.
Mahmoud Khazaal, ancien maire de la ville libanaise de Mkaybleh sur la frontière, a indiqué qu'environ 700 personnes avaient traversé la frontière pour se réfugier chez des proches au Liban.
"Quelques personnes ont pris la fuite hier soir, mais le flot s'est vraiment amplifié ce matin, à partir de 08H00 (05H00 GMT)", a indiqué Mahmoud Khazaal à l'AFP. "La plupart de ceux qui fuient ont de la famille dans la région de Wadi Khaled".
Un poste-frontière officiel entre la Syrie et le Liban se trouve à un kilomètre environ de Mkaybleh, mais selon les personnes en fuite, la route syrienne y menant a été coupée à l'aide de pierres et de pneus, empêchant les voitures de l'atteindre.
Belga
ET JE LE RÉPÈTE ENCORE ET ENCORE, TOUT LE MONDE FERME SA GUEULE BANDE D'HYPOCRITES.......
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 28/4/2011, 16:40
Lawrence a écrit:
Des centaines de Syriens fuient à pied pour le Liban voisin. Pauvre Liban, après les Palestiniens, les Arméniens... etc.....
Faut dire que ce n'est pas la première fois qu'ils viennent, les Syriens, tout le monde s'y est habitué...
Charly
Nombre de messages : 23689 Localisation : belgique Date d'inscription : 30/11/2008
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 28/4/2011, 16:42
Biloulou a écrit:
Lawrence a écrit:
Des centaines de Syriens fuient à pied pour le Liban voisin. Pauvre Liban, après les Palestiniens, les Arméniens... etc.....
Faut dire que ce n'est pas la première fois qu'ils viennent, les Syriens, tout le monde s'y est habitué...
Et une invasion de Portu-gays?
Ungern
Nombre de messages : 17713 Date d'inscription : 18/05/2009
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 28/4/2011, 16:53
Heureusement que les réfugiés libanais de 2006 ont pu rentrer chez eux ...
Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 28/4/2011, 16:56
Charly a écrit:
Et une invasion de Portu-gays?
Ce serait autrement plus inquiétant pour les morues locales...
Charly
Nombre de messages : 23689 Localisation : belgique Date d'inscription : 30/11/2008
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 28/4/2011, 17:03
Biloulou a écrit:
Charly a écrit:
Et une invasion de Portu-gays?
Ce serait autrement plus inquiétant pour les morues locales...
Ah!!! il y en a là aussi?
Ungern
Nombre de messages : 17713 Date d'inscription : 18/05/2009
Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 28/4/2011, 17:09
Des gays déjà ... En plus si ils sont poilus ...
Faut vraiment aimer ...
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 28/4/2011, 17:15
Biloulou a écrit:
Lawrence a écrit:
Des centaines de Syriens fuient à pied pour le Liban voisin. Pauvre Liban, après les Palestiniens, les Arméniens... etc.....
Faut dire que ce n'est pas la première fois qu'ils viennent, les Syriens, tout le monde s'y est habitué...
En effet, il ne manque plus que les Israéliens qui pour l'instant embrassent sur la bouche Bachar pour avoir la paix en foutant la merde..........
Zora232
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 29/4/2011, 01:35
En effet, il ne manque plus que les Israéliens qui pour l'instant embrassent sur la bouche Bachar pour avoir la paix en foutant la merde..........
Lawrence mon ami Israel est un nom juif , israèliens n'est qu'un adjectif .comme les raèliens ;, les picsous etc .....
Alors disons que les juifs embrassent bachar , si vous dites que c'est sur la bouche je vous crois car cet ex "futur dentiste devenu président des zoombies syriens par la gràce de son pédé-assassin du Baas pépé hafid que lucifer ait son qu , car jy crois pas qu'y voudra de son àme pourrie .
le soleil se lève Lawrence , soisbakouniniste ou tout au moins bakouninien !
Euripide des milliers d'années avant bakou a ecrit /faut détruire pour reconstruire , sans la mort la vie n'aurait jamais été possible /page 361 in Euripide/* voir biblio , ou google
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 1/5/2011, 10:58
"La Syrie veut mettre le feu au Liban"
Pour sauver son régime, Bachar el-Assad est prêt à jouer la politique de la terre brûlée dans toute la région. Son voisin de l’Ouest pourrait en faire les frais et replonger dans une guerre civile meurtrière. Robert Fisk fait partie de cette race de journalistes – trop rare – qui ne cherche ni louange, ni honneur. Mais la vérité. Crue. Dure. Saignante. C’est le carburant de ce correspondant de guerre maintes fois primé qui couvre le Moyen-Orient depuis 36 ans. Un peu plus de 100 jours après le début des révolutions arabes, cette vedette du quotidien anglais The Independent a reçu L’Hebdo dans son appartement rempli de livres, situé dans un immeuble discret qui donne sur la corniche de Beyrouth. Pour un premier bilan des révolutions et surtout un avertissement: la Syrie de Bachar el-Assad pourrait très bien mettre le feu au Liban. Vous avez vécu la guerre civile au Liban, les guerres du Golfe, les répressions des régimes et monarchies arabes... Aujourd’hui, cette région qu’on pensait vouée à un immobilisme quasi éternel se réveille et bouleverse le cours de l’histoire. Une surprise pour vous? Totalement. J’en suis même heureux. Cette période est très excitante. Et franchement, je n’aurais jamais pensé vivre la chute de deux dictateurs, tunisien et égyptien, en si peu de temps. Je n’aurais pu imaginer que d’autres seraient mis en danger comme Bachar el-Assad et Khadafi. Cela semblait impossible il y a encore quelques mois.
Et voilà que l’histoire s’accélère. Que les peuples de la région, les uns après les autres, n’ont plus peur de la terreur que leur ont fait subir leurs dirigeants. Pour moi, c’est la fin d’un chapitre. Celui des grands dictateurs arabes. Ces régimes totalitaires sont devenus vulnérables. Paniqués, ils font concession sur concession.
Et peut-être aussi l’amorce d’une réelle démocratisation et de pacification du monde arabe ?
C’est très difficile à prédire, tellement cette région est imprévisible. Quand je suis arrivé à Beyrouth il y a 36 ans, au début de la guerre civile, c’était la ville la plus dangereuse du Moyen-Orient. Aujourd’hui, c’est la ville la plus sûre. Je peux m’y balader à 3 heures du matin sans souci. C’est vous dire que la situation peut évoluer radicalement dans cette partie du monde. En revanche, vous dire aujourd’hui que la région sera plus sûre à l’avenir, c’est impossible. Vous savez, tous les matins, je passe deux heures sur mon balcon. Je sirote un café et j’analyse la situation. J’échafaude des scénarios et à 11 h, je me dis: «Voilà ce qui va se passer.» Et devinez quoi! Le lendemain, je recommence cette gymnastique intellectuelle. La lecture politique d’hier devient très rapidement obsolète. Et pour cause, les événements qui secouent le monde arabe sont si énormes. C’est plus fort que la chute du mur de Berlin. Qui sait jusqu’où iront ces révolutions? Généralement, elles tournent très rapidement au bain de sang, à la Terreur comme en France après 1789 ou en Russie après 1917… Vous oubliez l’Iran en 1979. Mais vous avez raison. C’est le risque aujourd’hui. Regardez d’ailleurs ce qui se passe en Syrie. C’est terrible. Les manifestants qui réclament l’ouverture du régime se font massacrer tout en portant le drapeau national. Mais comme les Egyptiens, les Tunisiens ou les Libyens avant eux, ils ont brisé le mur de la peur. Aujourd’hui, la classe moyenne, les fonctionnaires et les intellectuels rejoignent les plus pauvres dans les manifestations. Bachar el-Assad est dans de sales draps... désormais tachés de sang.
Vous voulez parler de la répression sanglante qui se joue à huis clos, les médias occidentaux étant indésirables en Syrie?
Bien sûr. Mais attention, ce sont avant tout les hommes du Baas, le parti au pouvoir, qui tirent sur la foule. Ils sont en guerre contre leur propre peuple. Mais je ne suis pas sûr que Bachar soit encore capable de contrôler son appareil répressif, de cet Etat dans l’Etat. Le Baas, c’est la cohésion de la Syrie. Dès qu’il est mis en cause, il réprime à mort. Et dire que Bachar avait prétendu dans le Wall Street Journal que la révolution ne toucherait pas son pays ! Comme tous les dictateurs, Bachar – que j’ai rencontré à plusieurs reprises – vit au milieu d’un désert de silence. Il est coupé de son peuple et de ses problèmes. De ses palais, il ne peut pas entendre les doléances de ses sujets. Il est comme Louis XVI avant la révolution française ou comme Moubarak, Ben Ali qui se sont comportés en tant que propriétaires de leur pays.
Et s’il y avait une guerre civile en Syrie ?
Cela déstabiliserait toute la région pour de nombreuses années. Ce pays est central au Moyen-Orient. Et ce qui s’y passe est largement plus important du point de vue géostratégique que la petite guerre civile entre tribus qui se joue en Libye. Mais comme toujours les Occidentaux qui parlent d’une même voix se focalisent sur le royaume de Kadhafi parce que l’Otan le bombarde. Et nos gouvernements oublient le reste.
Qui a entendu parler des grosses manifestations en Irak, le pays «démocratique modèle» que l’Occident a créé dans la région?
Ça se comprend d’ailleurs. La Syrie n’a pas beaucoup de pétrole. Mais pour répondre à votre question, s’il y a une guerre civile en Syrie, ses effets se feront sentir partout. A commencer par l’Iran... Bien sûr. Téhéran a besoin d’une Syrie dirigée par la minorité des alaouites, chiites comme le pays des mollahs, pour ne pas se retrouver complètement isolé. La Syrie, c’est le poumon de l’Iran. Et surtout, c’est le grand frère du Liban. La sécurité et la stabilité des Libanais dépendent de ce qui se pas se à Damas . Mais aujourd’hui, tout le monde redoute que Bachar, tel un enfant gâté, joue la politique de la terre brûlée dans toute la région.
Comme une diversion?
Exactement. Et le dictateur syrien commencera par mettre le feu au Liban. La menace d’une nouvelle guerre civile entre les différentes communautés religieuses plane déjà. Des combats ont déjà eu lieu à Tripoli, la seconde ville du pays, dans le nord, entre les sunnites et les alaouites. Si les chiites du Hezbollah, alliés de la Syrie, s’en mêlent, nous pourrions assister à une flambée de violence meurtrière. N’oubliez pas non plus que toutes les tensions du Moyen-Orient retombent un jour ou l’autre sur le Liban. Un Liban qui a lancé d’ailleurs les révolutions dans le monde arabe, bien avant la Tunisie. Rappelez-vous que, en 2005, les Libanais ont réussi à chasser les Syriens. Après l’assassinat de l’ex-premier ministre Rafiq Hariri, des centaines de milliers d’entre eux étaient descendus dans les rues au centre de Beyrouth pour réclamer le départ des 20 000 soldats syriens présents dans leur pays. Une résolution onusienne leur avait donné raison.
Et les dirigeants occidentaux, Europe en tête, quel rôle doivent-ils assumer?
Franchement, ils ne comprennent rien à la situation au Moyen-Orient. Et c’est terrible. Ils n’ont pas manqué un chapitre de l’histoire de la région, mais des collections complètes. Les Européens, Anglais en tête, ont donné le Moyen-Orient aux USA dont les pseudo-experts qui nous ont bassinés durant des années avec la montée en puissance de la menace islamiste. Pire, les autorités n’ont pas l’expertise pour vraiment trouver des solutions durables. Un exemple? L’administration américaine nous rabâche les oreilles avec le modèle turc pour le Moyen-Orient. Quelle blague! Qui veut d’un Atatürk comme modèle. Qui voudrait d’un gouvernement dirigé par des islamistes? C’est ridicule. Obama est en outre stupide quand il prétend que les Iraniens soutiennent la répression en Syrie. Bachar n’a pas besoin d’aide pour massacrer son peuple. En 1982, son père Hafez al-Assad avait ordonné le massacre de 20 000 personnes, à Hama. Dans l’indifférence générale. D’où vient cet aveuglement américain? Pour chaque Américain, le 11 septembre 2001, c’était hier. Comme 1948 et la création d’Israël pour les Arabes. Quant à l’Union européenne, elle prouve encore une fois qu’elle n’est qu’un mythe. De toute manière, ses dirigeants n’ont aucune vision à long terme. Ils ont une politique à 24 heures. Pas plus. Comment voulezvous dans ces conditions influencer le cours des événements? Vraiment? Sinon, pourquoi l’Occident aurait-il laissé des monstres comme Kadhafi massacrer son peuple ou des oligarques corrompus comme des Moubarak le voler. Et pourquoi les Occidentaux qui donnent tant de leçons n’empêchent pas ces dictatures d’accaparer le pouvoir au Kazakhstan par exemple. Les Occidentaux ont joué avec le feu ces dernières années. Ils ne veulent que le pétrole. Ils ferment les yeux sur le reste. Cela dit, on affirme que des associations occidentales ont soutenu et influencé, dans l’ombre, les jeunes révolutionnaires des pays arabes. Vraiment? Jamais entendu cela et pourtant je devrais le savoir. (Il sourit.) Mais quel cliché! Quelle insulte que de laisser croire que ces jeunes sont manipulés et financés par une main occidentale. Au contraire, cette jeunesse, très bien formée, est sensible au mot liberté. Elle sait très bien exploiter les outils technologiques à sa disposition comme Facebook, YouTube. Elle est très mature. A ma grande surprise, durant la révolution égyptienne, je n’ai d’ailleurs trouvé aucune pancarte contre les Américains ou contre Israël sur la place Al-Tahrir. Ces jeunes ont très rapidement compris qui étaient les responsables de leurs difficultés. Qu’ils étaient dirigés par des enfants... de 82 ans, l’âge de Moubarak. Par contre, ce que je sais, c’est que les dictateurs arabes sont des marionnettes des Américains. Comment jugez-vous la politique d’Israël ? J’aurais pu imaginer que les Israéliens allaient applaudir les Egyptiens. Qu’ils leur diraient mabrouk (félicitations) pour la conquête de leur liberté et avoir chassé un des pires dictateurs de la planète. Au contraire, ils ont parlé d’une même voix avec les Saoudiens pour souhaiter que Moubarak reste au pouvoir. Imaginez-vous que les pires ennemis se sont alliés contre un mouvement démocratique. C’est lamentable. Maintenant, il y a une question que personne n’ose poser. Que se passera-t-il quand plus d’un million et demi de Palestiniens, dont les familles ont été expulsées de leurs villages en 1948, se présenteront à la frontière entre Gaza et l’Etat hébreux? Et qu’ils voudront passer pour rentrer chez eux? Que fera l’armée israélienne? Elle tirera dans le tas? Elle réclamera l’aide des USA? Les Européens accepteront-ils qu’on réprime des gens qui réclament leurs droits?
Votre réponse ?
Aucune idée. Ce qu’il y a de certain, c’est que les Palestiniens, en voyant les Syriens et autres peuples arabes se soulever, vont bouger. Ils ne veulent plus mettre leur destin entre les mains des dirigeants du Hamas et du Fatah ou d’autres pays arabes, ils vont se battre eux-mêmes pour leurs droits, loin des salons feutrés des diplomates. A propos, nous n’avons pas encore parlé d’al-Qaida… Etonnant, en effet, alors que les dictateurs, dont Bachar, dénoncent l’intervention dans leurs affaires intérieures pour justifier le massacre de leur propre population. Tout comme les Occidentaux pour justifier des mesures sécuritaires allant jusqu’à empiéter sur la vie privée d’ailleurs…
Pour moi, ce réveil arabe résonne comme la fin d’un projet islamiste pour le Proche-Orient. Al-Qaida a été absent durant la révolution égyptienne alors qu’il s’était donné comme mission de renverser les dictateurs arabes. Le mouvement islamiste a été dépassé par le printemps arabe. Il vit son hiver. Dieu merci. Reste qu’il ne faut pas l’enterrer trop rapidement. Pour montrer qu’il existe, al-Qaida pourrait frapper un grand coup: une attaque massive contre les USA sur leur territoire. Cela replacerait Ben Laden au centre du jeu. A la place des Américains, je surveillerais mes frontières ces prochains mois. -------------------------------------------------------------------------------- Profil ROBERT FISK Né en 1946, Robert Fisk couvre depuis plus de 30 ans l’actualité du Proche-Orient, actuellement pour le compte du journal britannique «The Independent». Basé à Beyrouth, où cette photo a été prise, ce journaliste anglais est couvert de prix pour la qualité de son travail. Il a en outre rencontré Oussama Ben Laden à trois reprises dans les années 90. Il est l’auteur de nombreux livres dont «Liban, nation martyre» (Ed. A&R et du Panama, 2007) ou «La grande guerre pour la civilisation: l’Occident à la conquête du Moyen-Orient» (La Découverte, 2005).
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 18/6/2011, 20:23
La Journée de la langue espagnole célébrée au Liban
RENDEZ-VOUS Instituée il y a trois ans, la « Journée de la langue espagnole » (« El día E ») est célébrée chaque année le 18 juin dans tous les instituts Cervantès à travers le monde (78 centres répartis sur 44 pays).
L’occasion de réunir en une grande et joyeuse fiesta tous les amoureux de cette langue qui véhicule des notions d’union, de dynamisme et de convivialité. Au Liban, c’est en présence de l’ambassadeur d’Espagne et avec la participation des ambassadeurs des pays hispanophones que l’institut Cervantès fêtera ce soir «El día E», au Centre Demerdjian, à Antélias. Au programme de cette troisième édition: chansons de Carlos Puebla y Luz Casal, interprétées par Ranine Chaar, jongleries et performance de cariocas, et animations des DJ espagnol Pla et libanais Jamal. Fête de tous ceux qui parlent espagnol, «El día E» célèbre la richesse d’une langue parlée par 500 millions de personnes, avec des prévisions de croissance projetées à 600 millions d’hispanophones en 2050. Langue officielle dans 21 pays, seconde langue dans le monde en termes de nombre de locuteurs natifs et deuxième langue la plus utilisée sur Internet, elle gagne au Liban une ampleur nouvelle. Outre son importance «historique » pour un grand nombre de Libanais résidant dans des pays hispanophones, l’espagnol s’est transformé en une langue largement sollicitée sur le territoire libanais, comme le prouve le nombre croissant d’élèves des différents centres de l’institut Cervantès (aussi bien à Beyrouth, à Kaslik qu’à Tripoli, en attendant l’ouverture prochaine d’un centre à Zahlé), sans compter ceux qui étudient cette langue dans les diverses universités et institutions du pays.
Lawrence
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Sujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN.... 19/6/2011, 01:34
Des menaces pèsent-elles sur la vie de Saad Hariri ?
Le bureau de presse de l'ancien Premier ministre Saad Hariri s'est refusé à commenter les informations publiées par le site Internet du quotidien "Libération". Ne pas regagner le Liban. C’est l’avertissement donné par Washington et Riyad à Saad Hariri, l’ex-Premier ministre libanais, qui vit désormais réfugié entre Paris (où il se trouve depuis une semaine) et la capitale saoudienne. Raison de cette consigne: les services secrets américains et saoudiens craignent que sa vie soit menacée, écrit Jean-Pierre Perrin au quotidien français "Libération".
La politique habituelle de Damas étant en général d’exporter ses conflits internes à l’extérieur du pays, à commencer par le Liban, son ancien protectorat, ces mêmes services estiment que le régime syrien pourrait organiser son assassinat dans le but de créer un conflit interconfessionnel (chiite-sunnite) au Liban.
L’attention de la communauté internationale serait alors détournée et Bachar el-Assad pourrait mater comme il l’entend la révolte dans son propre pays au prétexte qu’il s’agirait là aussi d’une guerre civile. Contre Hariri, on indique, de sources libanaises, qu’il y a eu une première alerte sérieuse sur le chemin de l’aéroport de Beyrouth il y a environ une semaine Le père de Saad Hariri, l'ancien premier ministre Rafic Hariri, a été assassiné en 2005 dans un attentat généralement imputé au Hezbollah et aux services syriens. Damas a déjà obtenu une victoire cette fois politique chez son fragile voisin avec la formation la semaine dernière d’un nouveau gouvernement qui lui est largement favorable et qui a été mis en place sous la forte pression du Hezbollah, son principal allié sur la scène libanaise. Ce qui se dessine, en fait, c’est la volonté du pouvoir syrien de faire déborder la crise intérieure sans précédent qu’il traverse dans toute la région. Sayyed Hassan Nasrallah, le tout puissant chef du Hezbollah, a d’ailleurs clairement fait savoir que la chute du régime de Bachar el-Assad risquait de provoquer une guerre civile généralisée en Syrie avec des répercussions jusqu’en Arabie Saoudite. Le bureau de presse de l'ancien Premier ministre Saad Hariri s'est refusé à commenter, vendredi 17 juin, les informations publiées jeudi 16 juin par le site Internet du quotidien "Libération". Une source proche de M. Hariri n'était pas en mesure de confirmer sa présence au Liban à cette date. L'ancien Premier ministre est hors du pays depuis environ deux mois, a indiqué cette source, qui n'a pas pu préciser s'il y avait effectué de brefs séjours depuis. Des médias libanais faisaient état, récemment, de menaces sécuritaires contre M. Hariri, y voyant les raisons de son absence du pays. Un proche de l'ancien chef du gouvernement avait affirmé, mardi, ne pas être informé d'avertissement particulier à l'encontre de l'héritier politique de Rafic Hariri, assassiné en mars 2005 dans un attentat à la camionnette piégée. Vendredi, le bureau de presse de M. Hariri a précisé qu'il était bien présent à Paris. L'ancien chef du gouvernement ne s'est toujours pas exprimé sur la formation, lundi, du nouveau cabinet, dans lequel le Hezbollah et ses alliés ont remporté 19 des 30 postes ministériels. La coalition avait renversé, le 12 janvier, l'exécutif que M. Hariri dirigeait depuis 2009.