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 LE NOUVEAU LIBAN....

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LE GAVE
Lawrence
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Lawrence

Lawrence


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MessageSujet: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty29/1/2011, 01:13

Rappel du premier message :

Pour le 14 Mars, le Hezbollah fera de tout pour imposer son agenda à Mikati.






Alors que les diverses factions de la coalition du 14 Mars continuent d'organiser le rassemblement symbolique quotidien à la place des Martyrs, à 18 heures, afin d'exprimer le refus de toute main mise du Hezbollah sur le gouvernement et l'appareil de l'État, plusieurs pôles du 14 Mars ont souligné hier que le parti chiite ne manquera pas de mettre tout son poids dans la balance afin d'imposer son agenda politique au Premier ministre désigné Nagib Mikati. Pour le 14 Mars, son éventuelle participation au gouvernement est tributaire de la réponse que M. Mikati devrait donner aux questions soulevées par les députés de la coalition, notamment pour ce qui a trait à la relation du Liban avec le Tribunal spécial pour le Liban et le sort de l'arsenal militaire du Hezbollah.
Le ministre Sélim Sayegh a déclaré dans ce cadre que les appels des forces du 8 Mars à une participation du 14 Mars au gouvernement sont « hypocrites ». « Comment est-il possible de concilier deux logiques aux antipodes l'une de l'autre, celle qui prône le désengagement du Liban à l'égard du tribunal international, et celle qui met l'accent sur l'importance du respect des engagements pris par le Liban sur ce plan, a notamment souligné M. Sayegh. Dès la formation du gouvernement (sortant) de Saad Hariri, il était clair que ces deux logiques ne pouvaient être conciliées. »
Le ministre Jean Oghassapian (Courant du futur) a réaffirmé que la désignation de Nagib Mikati est le fruit « d'une décision prise par le Hezbollah, ce qui a suscité la suspicion de certaines instances internationales ». Affirmant que le 8 Mars désire accélérer la formation du gouvernement, M. Oghassapian a souligné que si la déclaration ministérielle du nouveau cabinet ne fait aucune mention du tribunal international, « cela signifiera qu'il existe une volonté de torpiller le TSL ».
Le député Antoine Zahra (Forces libanaises) a déclaré de son côté, dans une interview à la Future News, qu'« il est apparu que le Hezbollah n'a pas des requêtes, mais plutôt des conditions qu'il cherche à imposer ». « Lorsque Saad Hariri a rejeté ces conditions et ce diktat, le Hezbollah a provoqué la chute du cabinet Hariri », a affirmé M. Zahra qui a souligné que le 8 Mars s'emploiera à « renforcer son contrôle sur le pouvoir et les institutions du pays ». « Ils tenteront de contraindre le gouvernement (Mikati) d'adopter des positions susceptibles de consacrer l'ancrage du Liban à leur axe régional, a déclaré le député FL. Mais nous réagirons d'une manière très ferme à ces tentatives, et je ne sais pas jusqu'à quel point ils supporteront notre réaction avant d'avoir recours à nouveau aux miliciens en chemises noires ».
M. Zahra a ajouté que « le projet du 14 Mars est d'édifier l'État, alors que le projet du 8 Mars est de mettre sur pied son propre mini-État et d'imposer son hégémonie sur tout le Liban ». En conclusion, M. Zahra a réaffirmé que dans le cadre des dernières tractations entreprises par le biais des médiateurs saoudiens et syriens, M. Hariri n'avait pris aucun engagement concernant l'attitude du Liban à l'égard du tribunal international.
Le député Élie Marouni (bloc Kataëb) a indiqué de son côté que le 14 Mars prendra une décision au sujet de son éventuelle participation au gouvernement lorsqu'il aura pris connaissance des intentions du Premier ministre désigné concernant les relations du Liban avec le tribunal international, le problème des armes du Hezbollah et l'assainissement des relations avec la Syrie, notamment pour ce qui a trait à l'affaire des détenus libanais dans les geôles syriennes et le problème de la délimitation des frontières.
Quant au député Atef Majdalani (Courant du futur), il a estimé que c'est le Hezbollah qui tire les ficelles au niveau de la formation du gouvernement, affirmant que le parti chiite a déjà mis au point la composition du nouveau cabinet ainsi que la teneur de la déclaration ministérielle. Pour M. Majdalani, c'est sous la menace et les contraintes que M. Mikati a été désigné à la tête du gouvernement.
Signalons, enfin, qu'au terme d'un entretien avec le Premier ministre sortant Saad Hariri, le député Tammam Salam a souligné la nécessité de soutenir le tribunal international, affirmant que la justice et la stabilité vont de pair.
L'Orient-Le Jour.




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Zora232




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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty7/7/2011, 17:53

Oh qué bonheur ! En 40 ans de vie de palaces commune enfin le premier orgasme pour Dame Lawrence !

et de finir séxagénaire dans le lit d'une africaine blonde
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Lawrence

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MessageSujet: SUPER NANA.......   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 12:28

http://www.lorientlejour.com/category/À+La+Une/article/735949/Harcelement_au_Liban_%3A_dans_la_rue%2C_les_femmes_inversent_les_roles.html




cheers
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MessageSujet: Liban sud : zone de conflit entre le Hezbollah et Israël    LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 14:52

Liban sud : zone de conflit entre le Hezbollah et Israël


(situation entre le 30 juillet et le 10 août 2006)








LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Carte-liban-sud
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Lawrence

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 15:39

Tout ce bordel parce qu'Israël veut s'approprier l'eau du Litani !!!

Rien de nouveau.....



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Biloulou

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 15:48

N'importe quoi... LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 453561

(Ne serait-ce pas plutôt parce que des terroristes du Hezbollah ont pénétré en Israël et tué des hommes ?)
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Lawrence

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 15:54

Biloulou a écrit:
N'importe quoi... LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 453561

(Ne serait-ce pas plutôt parce que des terroristes du Hezbollah ont pénétré en Israël et tué des hommes ?)


En 1911 ?


scratch
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Biloulou

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 16:07

coco! a écrit:
Liban sud : zone de conflit entre le Hezbollah et Israël (situation entre le 30 juillet et le 10 août 2006)
Lawrence a écrit:
Tout ce bordel parce qu'Israël veut s'approprier l'eau du Litani !!! Rien de nouveau..... LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 151686
Lawrence a écrit:
Biloulou a écrit:
N'importe quoi... LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 453561
(Ne serait-ce pas plutôt parce que des terroristes du Hezbollah ont pénétré en Israël et tué des hommes ?)
En 1911 ? scratch
Je ne pense pas que Coco parlait de l'année de ta naissance mais de la situation Israël/Hezbollah entre le 30 juillet et le 10 août 2006.
C'est ce qui est écrit, du moins... Laughing
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Zed

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 16:50

1911 Shocked

Ce que vous pouvez être vieux a la fin Rolling Eyes


Est ce qu'il y a des models années 1960 dans la salle? LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 429716
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Ungern

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 22:45

C'est depuis "avant" la création de l'Etat d'Israël que les eaux du Litani sont au programme ...
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LE GAVE




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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty13/12/2011, 22:59

sunny BILOULOU


Tout a fait d'accord avec vous, ce pauvre LAWRENCE-URGEN = LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 83254 ne sait plus quoi inventer. Ses petits copains les barbus doivent en avoir mare et ne lui fournissent plus de tuyaux (creves)

Amicalement Very Happy
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Ungern

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty14/12/2011, 04:38

Faudrait relire ton histoire le Gave,et les discussions qui ont prcédées à l'établissement des frontières .
Tu verras,c'est intéressant .
E quand t'auras fini tu pourras faire un petit résumé pour Coco .
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MessageSujet: Le partage impossible des eaux du Jourdain : plans et contre-plans, le film d’un échec.   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty14/12/2011, 07:11

Ungern a écrit:
Faudrait relire ton histoire le Gave,et les discussions qui ont prcédées à l'établissement des frontières .
Tu verras,c'est intéressant .
E quand t'auras fini tu pourras faire un petit résumé pour Coco .

Le partage impossible des eaux du Jourdain : plans et contre-plans, le film d’un échec.

L’eau, source de conflit ou instrument politique. Article issu du site www.irenees.net

Par Gaël Bordet

janvier 2002

Le contexte historique

Au cours de la première guerre mondiale, dans le cadre
des réflexions engagées pour la création d’une entité territoriale juive
en Palestine, les sionistes anglais multiplièrent les tractations
secrètes avec des représentants du gouvernement britannique afin
d’obtenir que cette future entité intègre à l’intérieur de ses
frontières les lits de l’ensemble des affluents du Jourdain. Pour ce
faire, la frontière Nord devait être marquée par le cours Est-Ouest du
Litani. La Déclaration Balfour de 1917 entérina bien l’idée d’un « foyer
national juif en Palestine » , mais la question des frontières resta en
suspens et à la conférence de San Remo, le 25 avril 1920, les
frontières Nord furent tracées en respectant les relevés des cartes
d’état major du corps d’occupation français : le futur foyer juif
n’avait alors aucun droit sur le Litani. De même, il fut décidé à San
Remo, que le Jourdain formerait la frontière entre la Palestine et le
futur Etat arabe autonome de Transjordanie, ce qui a constitué une
nouvelle désillusion pour les sionistes, soucieux depuis lors de
préserver leurs ressources hydriques et d’assurer leur sécurité
alimentaire.

Si l’importance de l’eau et les difficultés qu’il y
aurait à la partager équitablement furent évoquées officiellement pour
la première fois en 1919 lors de la Conférence de la Paix de Paris,
plusieurs études furent entreprises dès le XIXe siècle, pour déterminer
les conditions dans lesquelles un partage territorial pourrait s’opérer
au regard des ressources disponibles. Parmi les travaux les plus
intéressants, nous pouvons retenir la mission d’ingénieurs de 1867
financée par une organisation sioniste de développement, « la Fondation
d’exploration de la Palestine » . Cette mission fit état de ressources
hydriques suffisantes pour l’installation de millions de personnes à
condition toutefois de canaliser l’eau du nord pour alimenter les terres
du sud. C’est sur la base de ce rapport que se formulèrent les
revendications sionistes quant au tracé des frontières. Cependant, les
puissances occidentales ont finalement privilégié un autre rapport, plus
équilibré, remis par la commission dépêchée au Proche-Orient sur
l’initiative du président américain Wilson et qui insistait notamment
sur l’importance de l’eau dans l’agriculture irriguée des Arabes de
Palestine.

Le partage territorial une fois décidé, puis les mandats
britanniques et français officialisés, les premières difficultés
survinrent lorsqu’il fallut faire cohabiter Juifs et Arabes en
conciliant leurs intérêts respectifs. Malgré les mises en garde du
rapport américain, les Britanniques n’ont, semble-t-il, pas pris
pleinement conscience de l’enjeu hydrique et de la nécessité d’une
répartition équitable de cette ressource. Dès 1921, avec l’arrivée
massive de nouveaux pionniers, les traditionnels kvoutsot 1
ont progressivement cédé la place aux kibboutzim, symboles de la
conquête de la terre et de sa mise en valeur. Les premiers kibboutzim
(Ein Harod et Tel Yossef) ont eu pour priorité de constituer des
villages communautaires d’une certaine dimension, capables de favoriser
une vie sociale stable et de développer un tissu économique diversifié.

En 1926, après avoir fait du développement de
l’hydroélectricité* une priorité absolue, le Haut Commissaire
britannique en Palestine accorda une concession de 70 ans sur les eaux
du Yarmouk et du Jourdain à la « Palestine Electric Corporation » (PEC),
appelée également « Rutenberg concession » , du nom du directeur
israélite de la compagnie d’électricité, Pinhas Rutenberg 2.
Cette concession porta un rude coup à l’agriculture palestinienne et
aux projets de la Transjordanie, tenue en 1928 de ratifier l’accord
entre l’autorité mandataire et la compagnie juive alors qu’elle était
encore placée sous autorité britannique. La Transjordanie parvint
toutefois à formuler une réserve, retenue de jure, concernant l’eau
d’irrigation, même si dans les actes cela n’a pas entraîné de
changements concrets car le pouvoir mandataire n’a jamais développé une
réelle politique d’irrigation, ni à l’Est, ni à l’Ouest du Jourdain,
contrairement à ce qui était convenu selon les termes du mandat. En
effet, il avait été décidé que l’Angleterre introduirait « un régime
agraire adapté aux besoins du pays, eu égard entre autres choses aux
avantages qu’il pourrait y avoir à encourager la colonisation intense et
la culture intensive de la terre » ; il était également précisé
qu’elle devait pour ce faire « s ‘entendre avec l’organisme juif désigné
pour développer toutes les ressources naturelles du pays » 3.
Or, les populations qui vivaient alors de l’agriculture irriguée n’ont
eu droit à compensation de la part de la PEC que dans la mesure où le
minimum vital n’était plus assuré, et cette règle simplement rétroactive
ne s’est pas appliquée aux terres nouvellement irriguées.

En tout état de cause, cette orientation prise par
l’autorité mandataire ne pouvait permettre une rationalisation
satisfaisante de l’agriculture, pas plus que sa nécessaire
modernisation. De surcroît, la PEC avait une entière liberté en matière
d’allocations des ressources hydriques puisqu’elle avait tout pouvoir de
décision sur les quantités d’eau qu’elle estimait nécessaires à la mise
en oeuvre de ses programmes hydroélectriques. Ainsi, par le biais de la
Concession Rutenberg, et bien qu’ils n’aient jamais officiellement
obtenu l’autorisation de s’installer sur la rive Est du Jourdain, les
sionistes avaient fini par contrôler l’économie de la Transjordanie. De
ce fait même, ils empêchaient l’Emirat de Transjordanie d’entreprendre
l’irrigation des terres du ghor 4 oriental du fleuve.

En 1929, pour conforter ses positions, l’Organisation
sioniste créa la « Jewish Agency’s Water Authority » chargée de
représenter le peuple juif dans les négociations ayant trait aux
destinées du foyer juif de Palestine. Ainsi, le Ychouv avait fini par
s’assurer le contrôle de l’alimentation en eau dans l’ensemble du bassin
du Jourdain, allant jusqu’à influer sur les décisions concernant la
Jordanie puisque la PEC avait établi ses installations à Naharayim au
confluent du Yarmouk et du Jourdain, partiellement sur la rive
jordanienne du fleuve, se servant du lac de Tibériade comme réservoir
dès 1932. Dans le même temps, les Britanniques accordaient de nouvelles
concessions à diverses compagnies juives en vue de l’exploitation des
rivières palestiniennes. A partir de janvier 1933, avec l’avènement du
National Socialisme en Allemagne et « l’accord de transfert » conclu
entre l’Allemagne nazie et les organisations sionistes, « la présence
juive en Palestine est entrée dans un cercle vertueux où l’arrivée
massive d’hommes et de capitaux, immédiatement mobilisés dans des
activités productives, permit une croissance économique rapide. (…)
L’économie juive se développa et se consolida grâce à ce marché financé
de l’extérieur. La seule activité exportatrice de la Palestine était
alors l’agrumiculture dont la production était partagée par moitié entre
Juifs et Arabes » 5.
En 1934, encouragée par les mouvements sionistes, la compagnie
libanaise, « Lebanese concessionaries » délégua ses droits sur le lac
Houleh aux sionistes qui assainirent les marécages, modifièrent
l’équilibre environnemental et entreprirent de drainer les eaux du lac
pour assurer une irrigation des terres de la Galilée. En Palestine,
enfin, les sionistes accentuaient leur politique de peuplement et dans
le cadre de celle-ci, commençaient à déstructurer les petites sociétés
arabes pastorales et agraires ; « ainsi, tandis que la PICA (Palestine
Jewish Colonisation Association 6
) menait une action pleine de tact et même d’amitié envers les Arabes,
leur fournissant toujours du travail, précise A.M.Goichon, le Fonds
National Juif faisait peser sur elle une très forte pression pour
qu’elle consente à remplacer tous les travailleurs arabes par des juifs,
ce qui allait en effet devenir une règle en Palestine » 7.

Ainsi, au centre du débat sur la répartition de l’eau
dans le bassin du Jourdain, il y a depuis l’origine une triple
revendication : d’abord la question de la constitution de différentes
entités nationales sur les terres de l’ancien Empire ottoman ; ensuite
la possibilité pour ces peuples formés autour d’une appartenance
tribale, familiale, ou confessionnelle, d’exercer une souveraineté sur
ces terres ; et enfin, le droit à un mode de vie satisfaisant pour tous.
Les Juifs d’abord, se sont battus pour obtenir ces droits, c’est à
présent au tour des Palestiniens, auxquels s’identifient les autres
riverains arabes du bassin qui eux-mêmes ont eu en leur temps à faire
valoir leurs droits à la souveraineté territoriale vis à vis d’Israël.

Les plans de partage de l’eau dans le bassin jordanien
ont, dans une large mesure, tenté d’apporter une réponse technique à
cette difficile construction des espaces nationaux et ont ainsi été
marqués par l’émergence progressive d’une nation juive à laquelle se
sont toujours opposés les jeunes Etats arabes voisins. C’est la raison
pour laquelle « l’histoire des projets d’irrigation, comme l’écrit
A.M.Goichon, peut être divisée schématiquement en trois périodes : celle
des plans faits séparément pour l’Est et pour l’Ouest du Jourdain
jusqu’en 1950 ; celle des projets destinés à la mise en valeur de
l’ensemble de la vallée, de 1951 à 1957, et enfin le retour aux plans
séparés- à l’exception notable du plan Johnston finalement non ratifié-
faute d’avoir obtenu l’entente nécessaire » 8.

Un premier plan de grands travaux hydrauliques est
proposé en 1913 sous l’Empire Ottoman par le responsable des Travaux
publics en Palestine, Georges Franghi, qui recommandait alors le
déversement du Yarmouk dans le lac de Tibériade en construisant un
barrage sur le Yarmouk et qui insistait sur la nécessité de creuser un
canal d’une capacité de 100 millions de mètres cubes d’eau par an pour
irriguer la vallée du Jourdain.

Mais la guerre puis l’éclatement de l’Empire ottoman sont
venus contrarier ces projets et les premières initiatives marquantes en
matière de partage global des ressources hydriques dans le bassin du
Jourdain sont à mettre au crédit de l’Angleterre, qui soucieuse de
maintenir l’ordre en Palestine et en Transjordanie, a multiplié les
commissions d’études sur ces questions. C’est ainsi qu’en 1928, le
rapport Henriques conseilla l’irrigation du triangle du Yarmouk, et
qu’en 1937 le rapport de la Commission Peel composée d’ingénieurs
proposa la construction de canaux qui conduiraient l’eau depuis le lac
de Tibériade jusque dans le sud, sur chaque rive du Jourdain, mais ce
projet s’est rapidement heurté à l’opposition de la PEC.

Les plans se sont alors succédés, et les parties
directement concernées ont elles-mêmes proposé des aménagements, le plus
souvent peu équilibrés ou peu consensuels. En 1939, Ionides, alors
directeur du service du Développement dans l’administration
transjordanienne, présenta une estimation des ressources en eaux,
réalisa un recensement des sols cultivables de la vallée du Jourdain et
préconisa une dérivation des eaux du Yarmouk au moyen d’un canal, afin
de rendre possible l’irrigation des terres cultivables le long de la
rive orientale du Jourdain. Ce « rapport Ionides » eut deux
répercussions majeures : d’abord, face au pessimisme des estimations
quant aux quantités d’eau disponibles, les Arabes se sont trouvés
confortés dans leur opposition à une immigration massive des Juifs en
Palestine, et ensuite, cela encouragea la Transjordanie à entreprendre
la construction d’un grand canal sur le ghor oriental.

En 1942, la Jewish Agency’s Water Authority et la
Rutenburg’s Palestine Electric Corporation se sont entendues avec les
Ingénieurs libanais sur une coopération bilatérale : en contrepartie de
la dérivation du 1/7ème des eaux du Litani vers la Galilée, les
sionistes proposèrent de produire de l’électricité pour le Liban.

En 1944, Lowdermilk se voit chargé par l’Agence Juive de
réaliser une étude sur l’état des ressources hydriques du bassin
jordanien, afin de faire contre poids avec le plan Ionides. Après avoir
fait état de ressources très suffisantes pour permettre l’installation
de plusieurs millions de personnes en précisant que les populations
arabes auraient la possibilité de migrer vers les plaines du Tigre et de
l’Euphrate, Lowdermilk a proposé que soit créée une autorité, la
« Jordanian River Valley Authority » , pour orienter les grands travaux
d’aménagement du bassin jordanien au nombre desquels « l’irrigation de
la plaine côtière et du Néguev, le creusement d’un canal de 45 km
reliant la Méditerranée à la mer Morte afin de l’alimenter, la
dérivation du Yarmouk vers le lac de Tibériade, et le creusement de
canaux le long des deux ghors du Jourdain afin d’irriguer les terres
agricoles de la vallée » 9.

L’avènement de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948 donna lieu à
une violente réaction de la Ligue des Etats arabes qui passa à
l’offensive dès le lendemain et entreprit une invasion du territoire
israélien laquelle se termina par une large défaite des assaillants : au
soir de l’armistice du 7 janvier 1949, Israël avait consolidé son
assise territoriale, désormais étendue au Néguev dans le sud, et à la
Galilée dans le nord. Lors de cet affrontement, Israël s’est d’autre
part rendu maître des sources du Dan, du triangle du Yarmouk et de la
rive occidentale du Jourdain, excepté en Palestine centrale
(Cisjordanie), occupée et annexée par la future Jordanie. Cet événement
majeur, outre la portée politique et la charge symbolique qui l’ont
accompagné, a provoqué un bouleversement démographique et
hydrostratégique* sans précédent dans le bassin du Jourdain. Les
attitudes des différents riverains du bassin se sont alors radicalisées
et face à un Etat hébreu cherchant à préserver les avantages acquis sous
le mandat britannique puis lors de son indépendance, les Etats arabes
ont multiplié les revendications, ce qui a finalement contribué à
maintenir le statu quo, jusqu’en 1967 et la guerre des Six jours. La
Jordanie qui en 1949 dut accueillir près d’un demi - million de réfugiés
palestiniens chassés de leurs terres, n’eut de cesse de pouvoir
réaliser les projets hydrauliques lui permettant de développer son
agriculture et, outre la satisfaction de ses besoins propres, d’employer
et de nourrir cette population palestinienne. De même, en Israël, la
politique de peuplement accéléré entreprise depuis l’indépendance
nécessita l’accroissement de la production agricole et électrique afin
d’assurer une certaine sécurité alimentaire et de réunir les conditions
d’un développement industriel. C’est dans cette perspective que dès 1948
l’Etat hébreu chargea deux ingénieurs américains, Hays et Savage de
réaliser une étude de faisabilité du plan Lowdermilk. Parallèlement à
cela, les Israéliens mettaient en place un « Plan National d’Adduction
d’Eau » qui comportait plusieurs mesures d’intérêt prioritaire - comme
le drainage* du lac Houleh, ou encore la dérivation vers le sud des eaux
du Jourdain en construisant un barrage sur le fleuve à Jisr Banat
Yaakoub au sud du lac Houleh - dont l’application fut confiée à Tahal,
un organisme public chargé de la gestion de l’eau. Ces mesures
constituèrent l’essentiel des travaux du « National Water Carrier » ,
principal projet d’adduction hydraulique d’Israël de nos jours encore.

Dans l’espoir de mettre un terme à l’escalade de la
violence, et de faire face aux problèmes croissants de déplacements ou
d’exodes de populations, plusieurs études furent entreprises. Une
première, à la demande de la Commission de conciliation des Nations
Unies pour la Palestine, qui confia à G.Klapp, ingénieur de la Tennessee
Valley Authority, le soin de réaliser un plan de développement régional
permettant d’assurer la réinsertion des réfugiés palestiniens, puis
proposa la création d’une « Autorité internationale des eaux » inter
étatique pour le bassin du Jourdain. Ces deux initiatives, rendues
publiques en 1949 furent accueillies avec frigidité par les riverains du
Jourdain et manquèrent leur but. Une seconde étude fut entreprise en
1952 sous l’impulsion des Etats Unis 10,
dont l’objet était de procéder à une évaluation des ressources
hydriques du bassin jordanien, et qui, sous la responsabilité de Mills
E.Bunger, proposait la construction de plusieurs barrages- un à Maqarin
sur le Yarmouk, relié par un canal à un second barrage de dérivation à
Adassiyya plus en aval qui devait conduire les eaux du barrage de
Maqarin vers le canal creusé le long du ghor oriental du Jourdain- mais
ne fut pas retenue par les Américains eux-mêmes, faute d’être parvenus à
un accord de partage des eaux entre l’ensemble des riverains du
Jourdain, et en raison d’autre part du coût d’un tel aménagement.

Pourtant, malgré les efforts redoublés de la communauté
internationale et la multiplication des plans de « conciliation » , le
problème principal, à savoir le règlement des litiges touchant au tracé
et aux délimitations des frontières n’a pour ainsi dire jamais été
évoqué dans le cadre d’un partage de l’eau. C’est sans doute l’une des
raisons qui expliquent que les tentatives de règlement régional de la
question de l’eau ne produisirent pas les effets escomptés. Ainsi la
tension restait palpable, et le 2 septembre 1953, Israël entreprit la
réalisation de la première étape du National Water Carrier comme le
prévoyait le Plan national israélien d’adduction d’eau. Les Israéliens
procédèrent au creusement d’un canal à Gesher B’not Yaakov dans le
triangle du Yarmouk 11,
région démilitarisée peuplée de Syriens mais sous contrôle israélien,
ce qui occasionna des incidents entre les armées des deux pays. Déjà en
1951, la Syrie avait tenté de s’opposer au drainage par Israël des
marais de Houleh, également situés partiellement en zone démilitarisée
selon l’armistice de 1949, mais ce projet fut mené à bien et achevé en
1956. En octobre 1953, la Syrie déposa une requête auprès du Conseil de
sécurité des Nations Unies arguant du fait que les travaux hydrauliques
entrepris par Israël dépossédaient les habitants arabes de leurs droits
sur les ressources naturelles de la région de la source al-Hammah. Le 16
du mois, soit deux jours après le massacre de Jordaniens à Qibya lors
de travaux de canalisation, le président américain, Eisenhower, annonça
la venue prochaine au Proche Orient de l’émissaire spécial Eric
Johnston. Après des pressions exercées par l’ONU et l’annonce par les
Etats Unis de la suspension de l’aide financière accordée à Israël,
l’Etat hébreu mit un terme à ses projets de dérivation hors ses
frontières pour finalement entreprendre de nouveaux travaux de
canalisation à partir d’Eshed Kinrot sur le lac de Tibériade : c’est de
là que le National Water Carrier s’alimente depuis lors, pour ensuite
serpenter jusque dans le sud du pays en contournant la Cisjordanie.

Cette même année 1953, devant les menaces persistantes
d’une crise grave, et après avoir proposé aux Jordaniens de construire
un grand barrage d’une capacité de 480 millions de mètres cubes sur le
Yarmouk pour procéder à l’irrigation de terres situées le long du
Jourdain et y installer les réfugiés palestiniens, l’UNRWA 12
dut imaginer un nouveau plan de partage régional. La tâche était en
effet devenue trop difficile en raison du coût du projet, de
l’opposition israélienne, et du retrait des Etats Unis ( co-financiers )
et le chantier fut suspendu en décembre. L’UNWRA se tourna alors de
nouveau vers la Tennesse Valley Authority et demanda à son directeur,
G.Klapp de remodeler les anciens projets de partage. Le plan Main-Klapp
qui se dessina à cette occasion (G.Klapp et l’entreprise Chester Main
Inc.) projetait un aménagement du bassin du Jourdain prévu pour être
réalisé en plusieurs phases. Il s’agissait dans un premier temps de
dresser des barrages sur le Hasbani, au Liban, pour la production
d’électricité, sur le Dan et le Banias pour irriguer la Galilée, et un
dernier à Maqarin sur le Yarmouk pour la production d’électricité. Une
deuxième phase aurait vu la réalisation d’un barrage à Adassyya afin de
dériver les eaux du Yarmouk vers le lac de Tibériade, de même que le
creusement de deux canaux de chaque côté du Jourdain. Pourtant, ce plan
qui permettait à chaque Etat de disposer de son quota d’eau à sa guise
fut rejeté. Malgré le refus de ce plan, la communauté internationale
entretenait l’espoir de parvenir à un accord dans les plus brefs délais,
et tandis que E. Johnston entreprenait de nouvelles négociations avec
les riverains du Jourdain, le comité technique de la Ligue des Etats
arabes proposa en 1954 un « plan arabe pour le développement des
ressources hydriques dans le bassin du Jourdain » . Ce plan qui
reprenait partiellement les projets hydrauliques du rapport Main-Klapp
(centrales sur le Hasbani pour le Liban, canaux d’irrigation sur les
rives du Banias en Syrie, l’utilisation des eaux du Yarmouk pour
l’irrigation et l’électricité au profit de la Syrie et de la Jordanie)
comprenait également quelques mesures nouvelles comme l’utilisation des
eaux du lac de Tibériade pour alimenter le ghor oriental du Jourdain,
avec notamment l’attribution d’un quota de 84 millions de mètres cubes
d’eau à Israël : de nombreux experts ont vu dans ce projet de partage la
reconnaissance implicite de l’Etat hébreu par la Ligue des Etats
arabes. Dans le même temps, Israël présenta aussi un nouveau plan, le
plan Cotton. Les Israéliens réclamèrent à cette occasion la moitié des
eaux du Litani, un quota de 500 millions de mètres cubes supplémentaires
d’eau en provenance du Jourdain, une réduction de 20% du quota d’eau
attribué à la Jordanie par le plan Main-Klapp, et annoncèrent leur
volonté de terminer le projet de détournement des eaux du Jourdain vers
le Néguev.

Pour mettre un terme à cette lutte d’influence et donner
un nouveau souffle aux négociations, le commissaire américain E.Johnston
proposa à l’ensemble des riverains du Jourdain de réfléchir à un « plan
unifié » qui serait une synthèse des trois derniers plans en date,
c’est-à-dire le plan Main-Klapp, le plan arabe et le plan Cotton.

L’élaboration d’un plan global et équilibré donna lieu à
de longues négociations, suite aux inquiétudes des différentes parties.
Lors de ces entrevues, précise H.Shuval, « Johnston évita adroitement
toute discussion concernant les droits sur l’eau et réussit à réaliser
un consensus à un niveau technique, entre des experts en ingénierie
hydraulique d’Israël, de Jordanie, de Syrie et du Liban, concernant les
quantités d’eau que chaque riverain pouvait utiliser rationnellement
(…) » 13.

Dans un premier temps, les Israéliens se montrèrent
réservés sur l’idée d’un partage des eaux du Jourdain, craignant de ne
pas recevoir les quantités d’eau nécessaires pour faire face aux besoins
croissants de leur agriculture. Ils n’acceptèrent pas non plus
immédiatement la décision prise par Johnston de satisfaire
prioritairement les autres riverains car cela signifiait qu’eux
devraient se contenter d’un quota d’eau résiduel (disponible notamment
lors des inondations hivernales) qui ne serait pas suffisant en cas de
forte sécheresse. Enfin, l’émissaire américain suggéra la création d’un
« comité neutre » qui, formé d’ingénieurs, serait chargé de superviser
le partage des eaux et de coordonner une coopération technique entre les
Etats du bassin. Sur ce point encore les Israéliens se montrèrent
réticents, ne voulant pas abandonner une partie de leur souveraineté à
une quelconque autorité régionale. Cette question de la création d’une
« commission de bassin » est encore d’actualité et se heurte aux mêmes
difficultés …

Arabes et Israéliens parvinrent tout de même à se mettre
d’accord sur un partage et chaque partie accepta de faire quelques
concessions. L’Etat hébreu autorisa le stockage de l’eau du Yarmouk dans
le lac de Tibériade à condition que cela se limite à l’eau ne servant
pas à l’irrigation du ghor oriental. Les Israéliens renoncèrent
également à revendiquer un quota sur les eaux du Litani. En
contrepartie, les Arabes acceptèrent que le lac de Tibériade leur serve
de réservoir malgré sa forte salinité. De plus, ils permirent à Israël
de réaliser des travaux de dérivation des eaux du Jourdain vers le
Néguev.

En définitive le plan ne sera pas adopté, malgré
l’intérêt que les responsables politiques- tant arabes qu’israéliens -
lui portaient, notamment les dirigeants israéliens qui perçurent à cette
occasion le rôle qu’une coopération hydraulique peut jouer pour asseoir
la paix au Proche-Orient. Ce refus du Cabinet israélien de voter le
projet Johnston, pourtant approuvé par le comité technique, s’explique
en partie par les pressions que le lobby agricole a exercées sur le
pouvoir politique. Le Comité politique de la Ligue arabe rejeta
également le plan pour des raisons tenant davantage à des considérations
politiques qu’à un désaccord sur la nature du partage : accepter ce
plan revenait en effet à reconnaître l’Etat d’Israël, ce qu’aucune
coopération économique ne pouvait justifier.

Volumes des eaux du Jourdain et de ses affluents répartis
entre les Etats dans la forme finale du « Plan unifié » de Johnston, en
millions de mètres cubes par an. Source : Beschorner, 1992

Sources Liban Syrie Jordanie Israël

Hasbani 35 - - -

Banias - 20 - -

Jourdain - 22 100 375- 400 (Israël devait bénéficier des « écoulements résiduels » hivernaux du Jourdain.)

Yarmouk - 90 377 25

Autres - 20 243 -

TOTAL 35 152 720 400

Cette archéologie de la question de l’eau dans le bassin
du Jourdain, nous montre comment s’est progressivement installée une
tension profonde entre les différents riverains, à la suite d’événements
parfois conflictuels, mais le plus souvent insignifiants, du moins en
apparence, comme l’attribution d’une concession ou la réalisation d’un
aménagement hydraulique de faible ampleur. Juxtaposés les uns aux
autres, ces incidents ont finit par faire émerger un contexte politique
particulier : désormais, eau et terre ne font plus qu’un. En 1955 le
rejet du plan Johnston révèle la nature réelle de l’enjeu et permet à
l’ensemble des acteurs de prendre conscience d’une erreur fondamentale :
derrière les désaccords sur les termes du partage, l’échec s’explique
par l’oubli de l’hypothèse politique primordiale, à savoir la non
reconnaissance d’Israël par les Etats arabes.

Après 1967, l’eau cesse d’être un « motif » de conflit et
devient un « instrument » privilégié de la politique territoriale des
riverains du Jourdain.

Au terme de la guerre des « Six jours » (Juin 1967),
Israël occupe le Golan, mais surtout la Cisjordanie et le territoire de
Gaza. Avec cette nouvelle configuration politique, les relations entre
l’Etat hébreu et ses voisins changent de nature. En effet, les
Israéliens qui se sont à cette occasion rendus maîtres des principales
sources du Jourdain, contrôlent également le bassin du Litani libanais,
et s’emparent des aquifères de Judée-Samarie. Pour défendre ces
positions, ils vont développer une attitude politique et militaire très
complexe : l’eau devient alors l’instrument d’enjeux territoriaux et de
souveraineté plus larges. Cette révolution dans les approches de la
question va de pair avec une affirmation plus virulente, dès 1968, du
sentiment nationaliste palestinien en Cisjordanie et à Gaza, territoires
passés sous l’autorité de l’Etat hébreu, bien décidé à administrer de
main de fer les ressources hydriques placées sous sa tutelle.

Ces événements joueront un rôle majeur dans la
redéfinition de la question de l’eau, et après 1978, mais surtout, après
la guerre du Golfe, lorsque se dessinera l’illusion d’un « processus de
paix », lorsque les navettes diplomatiques s’intensifieront comme par
enchantement, les Israéliens tenteront de minimiser l’impact sur le
politique de la question du partage de l’eau : ainsi, enjeu éminemment
politique car instrument de domination territoriale, l’eau se verra
volontairement reléguée par les Israéliens, lors des discussions, parmi
les préoccupations subsidiaires d’ordre technique…

Finalement, les événements tragiques de 1967, 1973, et
1982 auront permis de politiser la question de l’eau, puis de mener sur
une voie sans retour qui a initié un semblant de processus de
régularisation politique et a permis de passer à une nouvelle étape dans
les négociations. Nous sommes désormais rentrés dans l’ère des
micro-plans dont l’élaboration qui obéit à une logique de coopération
technique poussée est le fait de nombreux comités ou équipes d’experts
internationaux, mais dont l’unité et la réalisation demeurent
conditionnées à la progression du processus de régularisation politique.
Ainsi, à la logique ternaire - foyer, souveraineté, sécurité
alimentaire - que nous avons évoquée en préambule à la présentation de
ces différents plans, et qui a présidé à leur élaboration, il conviendra
désormais d’associer une éducation à l’altérité et à la solidarité sans
laquelle il n’existe pas d’alternative à cette « crise de l’eau » .
Pour intensifier le dialogue, il s’agira de s’appuyer sur un droit
commun et acceptable par tous : la « théorie du bassin intégré » peut et
doit être développée à cet effet.

Notes


1 Petite
coopérative dans le cadre de laquelle un groupe modeste (le plus souvent
une famille élargie) installé sur une exploitation appartenant au Fonds
national juif, se consacre aux travaux agricoles.


2 Auparavant,
les Anglais avaient refusé une concession sur les eaux du Jourdain à une
société fondée par un Arabe chrétien de Bethléem. En 1929, Rutemberg
était président du Conseil national des Juifs de Palestine (Vaad Leumi).


3 Art.11 du
texte du 24 juillet 1922 établissant l’Angleterre comme autorité
mandataire pour la Palestine. Rapporté par A.M.Goichon dans L’eau,
problème vital de la région du Jourdain, Correspondance d’Orient n°7,
1965, p.12


4 Le ghor, en arabe jordano-palestinien, désigne la partie non inondable qui longe le fleuve.


5 Henry Laurens, « La faillite du mandat anglais » , dans Israël, de Moïse aux accords d’Oslo, Points Seuil Histoire 1998, p.330


6 Organisation juive britannique


7 Op.cit p.16


8 Op.cit p.19


9 Habib Ayeb, Le bassin du Jourdain dans le conflit israélo-arabe, CERMOC 1993, p.52


10 Par la
United states’ Technical Cooperation Agency, selon le statut qui lui a
été donné par la Doctrine Truman (point 4). Bunger était le chef de la
section Water ressources branch of the US de l’agence de Amman.


11 Le canal
partait d’une source minérale de Hamat Gader (ou El Hamma), lieu de
plusieurs incidents entre Israéliens et Syriens avant les évènements de
1953. Ces sources avaient été attribuées à la Palestine du temps du
mandat


12 UNRWA : United Nations Relief and Works Agency


13 « Une approche pour résoudre les conflits liés à l’approvisionnement en eau » , dans les Cahiers de l’Orient n°44, 1996, p.52














Voir Aussi



  • Le contentieux israélo-arabe pour l’aménagement des eaux du Yarmouk, l’un des principaux affluents du Jourdain

  • Le partage impossible des eaux du Jourdain : plans et contre-plans, le film d’un échec.

  • L’eau et le droit : quel cadre juridique pour une gestion commune et équitable des eaux du bassin jordanien ?

  • Vers une commission de bassin pour le Jourdain ?
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LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty
MessageSujet: trouvé dans mes dossiers . coco!   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty14/12/2011, 07:21

La frontière méridionale du Liban. Histoire, géographie et géopolitique d’une frontière paradoxale




La frontière des paradoxes


1. Projet de partage du «Levant» selon les accords Sykes-Picot
Décidée et
tracée après la guerre de 1914-1918, la frontière libano-israélienne
est issue, comme la plupart des frontières du Proche-Orient, du
démembrement de l’Empire ottoman. Elle ne correspond ni à une limite
historique, ni à un obstacle naturel quelconque.

Depuis le ras (cap) Naqoura, elle court
vers l’Est sur une trentaine de kilomètres, ondulant à travers les
collines de Haute Galilée et séparant des populations que rien, avant le
début de la colonisation juive, ne différenciait dans leur mode de vie,
mais qui suit à peu près la limite entre villages sunnites et villages
chiites au nord. Puis elle tourne à angle droit vers le Nord sur environ
vingt kilomètres afin de laisser en Palestine (1)
la dépression marécageuse du lac Houleh et la localité de Metulla. Elle
s’infléchit de nouveau vers l’Est, coupe le Nahr el Hasbani (en fait le
haut Jourdain) et rejoint la frontière syrienne «officielle» sur les
derniers contreforts méridionaux du Jabal al Cheikh (mont Hermon) dans
la région des «hameaux de Chebaa».

Cette frontière n’a pas été tracée par les deux
États qu’elle sépare aujourd’hui, le Liban et Israël (la Palestine sous
mandat britannique à l’époque), mais par un accord entre deux puissances
européennes, la France et la Grande-Bretagne. Elle a été tracée avec
rigueur, et matérialisée par 95 bornes et une quarantaine de bornes
intercalaires. Ces bornes existaient dans les années 1960, et elles sont
indiquées sur les feuilles au 1/20 000 produites par la Direction
Géographique de l'Armée Libanaise (DGA.) à cette époque. Il est possible
que, par suite des événements qui se sont succédé depuis, certaines de
ces bornes aient disparu. Mais le tracé n’est pas, au moins pour
l’instant, remis en cause par les deux États qui ont succédé aux
puissances protectrices, et, en fait, ne l’a jamais été officiellement…
C’est un premier paradoxe.

Deuxième paradoxe: elle sépare deux États qui
n’ont jamais entretenu de relations diplomatiques. Le Liban ne reconnaît
pas l’existence de l’État hébreu: sur les cartes que l’on peut se
procurer au Liban, cette frontière sépare le Liban de la Palestine. Dans
les publications libanaises, la censure n'accepte pas que l’on écrive
«Israël». Il faut écrire «Palestine» ou «territoires occupés». L’État
hébreu n’est jamais indiqué: il n’existe pas.

Troisième paradoxe: cette frontière, inscrite sur
les cartes, a virtuellement disparu pendant 22 ans, du fait de
l’occupation israélienne, c’est-à-dire depuis le début de l’«Opération
Litani» jusqu’à l’évacuation de la «zone de sécurité» par Tsahal en
2000. Le général (aujourd’hui en retraite) Amin Hoteit, qui représentait
le Liban dans la commission chargée de vérifier le retrait d’Israël en
2000, écrit, le 12 octobre 2006, dans le Daily Star (quotidien
libanais anglophone): «Quatre espaces en rouge marqués comme ‘réserves’
indiquent les zones qui restent à ce jour en discussion entre l’ONU et
le Liban. Elles ont été exclues du retrait [israélien] en 2000 et sont
donc encore sous occupation israélienne. Ces ‘zones rouges’ sont
Roneich, Al-Adaissey, Al-Matalah et les fermes de Chebaa. Un rectangle,
récemment dessiné, de 150 par 2300 mètres, recouvrant Al-Adaissey, une
petite portion de Bourkat al-Naqqar, et quelques centaines de mètres à
Alma al-Shaab, Telal Yaroun et Manarat, indique les derniers territoires
‘confisqués’ par Israël. Israël a aussi confisqué le cimetière de Mazar
al-Oubad, dans lequel est enterré un des importants leaders d’Israël.
Je me souviens des violentes protestations [des Israéliens] lorsqu’une
petite portion de ce cimetière a été rendue au Liban en 2000 en raison
du tracé de la Ligne Bleue.» («Four red areas marked as ‘reserves’
indicate the areas that remain disputed to this day between the UN and
Lebanon. They were excluded from the 2000 withdrawal and remain under
Israeli occupation. The red areas are Rmeich, Al-Adaisseh, Al-Matalah
and the Shebaa Farms. A newly drawn 150-meter-by-2,300 meter rectangle
covering Al-Adaisseh, a small portion of Bourkat al-Naqqar and hundreds
of meters in Alma al-Shaab, Telal Yaroun and Manarat shows the latest
territories ‘taken over by Israel’. Israel has also completely taken
over the cemetery of Mazar al-Oubad, where one of Israel’s important
leaders is buried, I remember how they were crying over this cemetery
when some of it ended up in Lebanon back in 2000 due to the Blue Line.
»)

Quatrième paradoxe: il s’agit d’une
frontière «chaude», sans cesse conflictuelle. Elle crée un face à face
entre deux armées: Tsahal et la milice du Hezbollah; elle est très
fréquemment le théâtre d’affrontements armés; l’aviation et l’artillerie
israélienne l’ignorent superbement, les mortiers, roquettes et drones
du Hezbollah également. La guerre de l’été 2006, dite «guerre des 33
jours», a vu des affrontements meurtriers de part et d’autre de cette
frontière par des bombardements incessants de l’aviation israélienne,
puis, une fois de plus, son franchissement par Tsahal, et, pour la
première fois, les roquettes du Hezbollah ont frappé à de nombreuses
reprises tout le Nord d'Israël, et jusqu’à Haïfa.

Avant la création de la frontière

La notion de frontière était fort évanescente dans ce que l’on appelait au XIXe
siècle la Syrie, ou bien le Levant, les termes de Proche et de
Moyen-Orient étant apparus plus tard. Ce vaste ensemble, qui recouvrait
ce qui est aujourd’hui la Syrie, le Liban, Israël et les territoires
palestiniens occupés, la Jordanie, et même une partie de la Turquie (la
Cilicie, le sandjak d’Alexandrette), faisait partie de l’Empire
ottoman. Il n’était donc pas traversé de frontières d’États, mais
comportait un certain nombre d’entités (wilayas, sandjaks, pachaliks…)
dont l’autonomie — souvent floue — et les limites — également floues —
variaient dans le temps et dans l’espace… Dans cet ensemble «syrien», ce
que l’on appelait le Mont Liban a toujours marqué une certaine
spécificité. Du XIIe au XIXe
siècle, à l’époque des émirs de la montagne, sunnites, druzes ou
chrétiens selon les moments, le Mont Liban connut une
quasi-indépendance, souvent remise en question, tout en conservant
toujours un lien de vassalité avec la Sublime Porte. Puis il y eut, au XIXe siècle, les caïmacamats,
qui, à la suite des premiers heurts confessionnels en 1840, avaient
poussé les Ottomans, sous la pression des grandes puissances
européennes, à diviser la montagne libanaise en deux entités
confessionnelles (chrétienne et druze). La particularité du Mont Liban
était d’abriter une communauté chrétienne maronite, démographiquement
majoritaire, homogène en certains endroits, et dans d’autres endroits
partageant les pentes de la montagne avec des druzes ou des musulmans
chiites ou sunnites. Pour régler vingt ans de conflits, la Sublime Porte
accorda à ce «Petit Liban», en 1861, un régime d’autonomie interne sous
l’autorité d’un gouverneur, sujet ottoman, chrétien, nommé par
Istanbul, mais non «libanais»: c’est la période de la «moutassarifya». Beyrouth n’était pas inclus dans ce «Liban» et avait un wali, ou gouverneur ottoman.

On comprend que, dans toute cette histoire
complexe, les frontières soient fluctuantes, au gré des défaites, des
ambitions et éventuellement des conquêtes des émirs de la montagne,
ainsi que des décisions de l’administration ottomane. Seul, le «Petit
Liban» de la moutassarifya a des limites à peu près définies,
et correspond approximativement au tiers du Liban actuel. Sa frontière
méridionale est située largement au nord de l’actuelle frontière
méridionale du Liban.

Genèse de la frontière actuelle


2. Revendications sionistes au lendemain de la première guerre mondiale

Pendant la guerre de 1914-1918, François-Georges
Picot, consul général de France à Beyrouth, expose à sir Mark Sykes,
sous-secrétaire d’État au cabinet de guerre britannique, les
revendications françaises, dans l’éventualité d’un dépeçage de l’Empire
ottoman: la France veut toute la Syrie, soit le «Liban» de la moutassarifya,
Beyrouth, les territoires situés au nord et au sud de ce «Petit Liban»,
la Syrie actuelle, plus la Cilicie et le Kurdistan ottoman, y compris
Mossoul. Les accords Sykes-Picot (mai 1916) aboutissent à un compromis:
la France obtiendrait la «Syrie», ce qui, dans l’esprit des accords,
recouvre la Syrie et le Liban actuels, la Cilicie, le Kurdistan ottoman
et Mossoul; la Grande-Bretagne aurait (outre la «Mésopotamie» et ce que
l’on commence à appeler la Transjordanie), la Palestine. Les frontières
sont suggérées à grands coups de crayon sur les cartes: la frontière
entre la Syrie et la Palestine est vaguement tracée — sans aucune
précision — du ras Naqoura au mont Hermon; la France renonce à Akka
(Saint-Jean-d’Acre) qu’elle aurait bien voulu inclure dans «sa» Syrie (fig. 1).

Ces accords Sykes-Picot ne seront jamais
entérinés. À la fin de la guerre, ils sont rejetés par la
Grande-Bretagne qui trouve trop belle la part faite à la France et
n’oublie pas l’enjeu pétrolier de Mossoul et du Kurdistan. Sur le
terrain, ils ne sont pas admis non plus par Hussein, chérif de La
Mecque, puis par son successeur, Fayçal, à qui les Britanniques ont
promis Alep, Homs et Damas, ni par les nationalistes syriens laïques qui
pensent à une «Grande Syrie» indépendante et républicaine, ni par les
sionistes à qui lord Balfour a promis la création d’un «foyer national»
et qui réclament le massif de l’Hermon (enneigé en hiver et riche en
eau) et tout le bassin du Hasbani (c’est-à-dire en fait le haut
Jourdain, en amont du lac de Tibériade.) Certains exigent même le bassin
du Litani (en raison du débit pérenne et abondant de ce fleuve),
incluant Tyr et Saïda. Le mémorandum sioniste indique: «la frontière
part d’un point situé aux environs [nord] de Saïda, suit les contreforts
du Liban jusqu’à Jisr el Karaon puis el Bine en continuant sur un axe
situé au milieu des deux bassins de Wadi el Qorn et de Wadi el Telm,
puis vers le sud en suivant une ligne située au milieu des slopes du mont Hermon, jusqu’à l’ouest de Beit Jemm…» (fig. 2).
Le mémorandum exige que le mont Hermon, «père des eaux», soit
entièrement en Palestine, et qu’un accord partage les eaux du Litani
(claire revendication sur la maîtrise des eaux). Les Maronites, eux,
pensent à un Liban indépendant, mais non limité au Mont Liban.

Un tracé provisoire entre la Palestine et la Syrie
est mis en place unilatéralement par les Britanniques en septembre
1918: c’est la ligne OETA (Occupied Ennemy Territorial Administration)
que la France remet en question.

À la Conférence de la Paix, en 1919, le patriarche maronite, Mgr
Elias Hoyek, apporte un mémorandum, dans lequel il présente un «Grand
Liban» dont la frontière méridionale correspond à peu près, mais avec
plus de précision, à celle qui avait été envisagée dans les accords
Sykes-Picot.

La décision du tracé

Finalement l’État du Grand-Liban est créé par
entente entre les puissances mandataires, bafouant les revendications
arabes, ne donnant pas satisfaction aux nationalistes grand syriens,
restreignant les ambitions des sionistes, La frontière entre le Grand
Liban, devenu le Liban, et la Palestine est tracée par un accord (1923)
entre les Français et les Britanniques. Ce tracé ne variera plus — au
moins en reconnaissance internationale — jusqu’à maintenant… Ceci malgré
les sionistes, un temps soutenus par les Britanniques qui, rabattant un
peu de leurs ambitions, se seraient «contentés» d’une frontière qui
suivrait le Litani jusqu’à son coude et se dirigerait vers un point au
nord de Banias. La France ne cède rien sur le Litani, mais accepte le
«doigt galiléen» en raison des nombreuses implantations juives autour du
lac Houleh et se résigne donc à l’incorporation à la Palestine de
Metulla. La Palestine est ainsi privée du Litani et des sources du
Hasbani (c’est-à-dire des sources du Jourdain), ce qui donnera lieu à
d’interminables revendica­tions sur les eaux, nullement réglées
aujourd’hui. Il avait été prévu une commission mixte franco-anglaise
pour travailler sur la répartition des eaux, commission dont les travaux
suscitaient des polémiques, et qui a, bien entendu, disparu avec
l’indépendance du Liban, de la Syrie, d’Israël et de la Jordanie (fig.3).

Lors de l’armistice libano-israélien de 1949, les
deux parties — qui ne se reconnaissent pas ! — entérinent le tracé
décidé par les Français et les Britanniques.

Le 12 juin 1967, après la guerre des Six Jours,
pendant laquelle le Liban est resté dans un prudent attentisme, le
Premier ministre israélien Lévy Eshkol déclare: «Israël ne reconnaît plus les lignes et conventions mixtes d’armistice, sauf avec le Liban.»

Dernière en date des reconnaissances de cette
frontière, décidément très chantée, le 14 septembre 2005, lors de la
Conférences des Nations Unies, le secrétaire général Kofi Annan déclare
que «Israël s’étant retiré du territoire libanais en 2000, les Nations Unies ont tracé [sur la frontière libano-israélienne]
une ligne bleue… Il reste une portion contestée du territoire — les
fermes de Chebaa — qui, selon Israël et nos archives, est syrienne. Mais
les Libanais considèrent qu’elle leur appartient
(2).»



3. L’occupation du Liban par Israël depuis le début l’«opération Litani» jusqu’au retrait (presque) total en mai 2000 4. La frontière méridionale du Liban, situation actuelle (octobre 2006) et les zones de litiges

Si l’on exclut le problème des «fermes de Chebaa»,
les récents développements de la situation libanaise ne remettent en
effet nullement en cause le tracé de la frontière méridionale (fig.4). Le quotidien libanais francophone L’Orient Le Jour en date du 24 septembre 2005 publie ces lignes: «Dans
une déclaration à la presse, le porte-parole des Nations Unies a
rappelé "à la lumière des récents articles de presse sur le sujet" que
le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a réitéré à
plusieurs reprises la position de longue date exprimée par
l’organisation internationale à savoir qu’Israël a retiré ses troupes de
l’ensemble du territoire libanais, en application des résolutions 425
et 426, une initiative qui a été officiellement confirmée par le Conseil
de sécurité de juin 2000.


«Le secrétaire général estime qu’il est
absolument nécessaire que toutes les parties en présence respectent
entièrement la ligne bleue, définie et entérinée par le Conseil de
sécurité et plus récemment par la résolution 1614 de 2005. Le
porte-parole rappelle que cette question a été soulevée lors de
l’entretien qui a eu lieu entre M. Annan et le Premier ministre
israélien, Ariel Sharon, en marge de la 60e session de l’Assemblée Générale de l’ONU».
Et la revue libanaise Hebdo Magazine, du 23 septembre 2005, écrit: «Le
gouvernement libanais compte présenter une demande au Secrétaire
général de l’ONU, Kofi Annan, lui rappelant qu’il est devenu
indispensable de corriger le tracé des frontières sur la ligne bleue
dans le secteur des collines de Kfarchouba. Car Israël a mis la main sur
des terres appartenant au Liban. L’État hébreu aurait même projeté de
construire des routes dans le secteur des collines. Au Ministère des
Affaires étrangères, des fonctionnaires finissent de préparer un dossier
qui contient de multiples pièces prouvant la propriété bien libanaise
des collines. Le dossier devra être remis à M. Annan dans l’espoir qu’il
dépêche une commission qui viendrait rendre compte sur place, de la
situation à Kfarchouba.
(3.

Conclusion

L’histoire, souvent tragique, de cette frontière méridionale du Liban est un concentré de tous les problèmes du Proche Orient :



  • le dépeçage de l’Empire ottoman par les
    puissances européennes, sans tenir compte — ou si peu ! — des
    aspirations et nationalismes locaux;
  • la rivalité franco-britannique, ponctuée de multiples rebondissements, commencée au milieu du XIXe siècle et qui ne s’achève qu’avec l’indépendance de la Syrie, du Liban et d’Israël, au lendemain de la seconde guerre mondiale;
  • les guerres et résistances arabes aux ambitions
    territoriales des milieux sionistes pendant la période du mandat
    britannique en Palestine, le problème des réfugiés palestiniens, le tout
    attisé pendant des décennies par des abcès locaux violents,
    symptomatiques de la guerre froide, qui exportait au Proche-Orient ses
    tensions dégénérant en «guerres chaudes»;
  • une course à l’eau, marquée par le désir
    israélien de disposer des sources du Jourdain en contrôlant la vallée du
    Hasbani et les neiges du Hermon, de conserver le «doigt du Houleh» et
    ses lacs, étangs et marécages bonifiés, et même par des revendications
    récurrentes — mais officiellement non reprises — sur le bassin du
    Litani.

Henri Chamussy

Références bibliographiques

Outre les articles cités en note, les lecteurs peuvent se reporter, pour plus de détails sur le sujet à :

CORM Georges (1986). Géopolitique du conflit libanais. Paris: La Découverte, 259 p. ISBN: 2-7071-1625-4

CORM Georges (1999). Le Proche Orient éclaté, 1956-2000. Paris: Gallimard, 1068 p. ISBN: 2-07-040669-5

CHAGNOLLAUD J-P, SOUIAH S-A (2004). Les Frontières au Moyen-Orient. Paris: L’Harmattan, coll. «Comprendre le Moyen-Orient», 230 p. ISBN: 2-7475-6436-3

LAURENS H. (1999 et 2002). La Question de Palestine. Tome 1, 1799-1922, l’invention de la Terre Sainte. Tome 2, 1922-1947, une mission sacrée de civilisation. Tome 3, 1947-1967, l’accomplissement des prophéties. Paris: Fayard, 718 + 704 + 823 p. ISBN: 2-213-60349-9 ; ISBN: 978-2-286-03472-6 ; ISBN: 978-2-213-63358-9

Merci en particulier à Liliane Barakat,
professeure de géographie à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth pour
les précisions, conseils et corrections qu’elle m’a fournis.

Sources

Couverture cartographique du Liban au 1/20 000 (Direction Géographique de l’Armée Libanaise, années 1960)
Nombreux articles du quotidien francophone L’Orient le Jour et du quotidien anglophone Daily Star (années 2000-2007)
Revue libanaise francophone Hebdo Magazine, 2005
Ainsi que de nombreuses rencontres et discussions au cours de plusieurs séjours au Liban....

Notes

1. Cette partie du Mandat britannique de Palestine
se trouve aujourd’hui comprise dans le territoire de l’État hébreu tel
qu’il est défini par les lignes de cessez-le-feu de 1949

2. Voir l’article d’Éric Verdeil, «Récents litiges entre Syrie et Liban», M@ppemonde, n° 78,
2-2005. La situation des «hameaux» ou «fermes» de Chebaa, occupés par
l’armée israélienne, est très complexe en raison, d’une part, de
l’incertitude sur l’appartenance, discutée, à la Syrie ou au Liban;
d’autre part, parce que, situés à la frontière syro-libanaise, ces
«hameaux» se trouvent, de fait sinon de droit, sur une frontière entre
Liban (ou Syrie?) et la portion du Joulan (Golan) annexée
unilatéralement et sans aucune reconnaissance internationale par Israël
(voir dans M@ppemonde, n°80,
4-2005 l’article de Michael Davie, «Entre Syrie et Israël: les cartes
topographiques du Joulân-Golan, vecteurs de revendications
territoriales») On peut ajouter à l’article d’Éric Verdeil que les deux
cartes routières disponibles dans le commerce au Liban, la carte «guide
Stephan» et la carte «Géoproject », toutes deux éditées à Beyrouth,
incluent Chebaa assez largement dans le territoire libanais. Sur ces
cartes, aucune route ne relie les «hameaux de Chebaa» à la Syrie, alors
qu’une route indiquée comme carrossable les relie à Hasbaya au Liban.
Cependant le «rapport Roed-Larsen» en date d’octobre 2005, affirme de
nouveau que «selon l’ONU», les fermes de Chebaa appartiennent à la
Syrie.

3. Kfarchouba est un hameau situé dans la zone des «fermes de Chebaa». Voir Éric Verdeil, op.
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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty14/12/2011, 07:44

Je n'ai pas eu le temps de lire ton pensum que je lirai ce soir,
il n'en est pas moins vrai que le congrès juif mondial a durant les négociations tenté d'arriver jusqu'au sud litani,pile poil où devait s'arreter l'aventure de 82 du moins en théorie ...
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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty26/12/2011, 09:22

Bkerké exprime sa crainte pour les chrétiens du Moyen-Orient


LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 73769910


"Même les sunnites modérés ont peur de l'éventuelle arrivée des extrémistes au pouvoir", estime le vicaire patriarcal maronite.

Le vicaire patriarcal, Mgr Samir Mazloum, a exprimé son inquiétude concernant "la liberté des chrétiens au Moyen-Orient, surtout que la situation dans les pays de la région ne semble pas se diriger vers plus de liberté". "Les régimes mis en place après le printemps arabe sont des régimes islamistes, extrémistes et conservateurs. Il y a également la menace salafiste qui plane sur certains de ces pays", a ajouté Mgr Mazloum lors d'une entrevue diffusée sur la radio "Voix du Liban".
"Toutes les minorités du Moyen-Orient sont inquiètes aujourd'hui, a-t-il poursuivi. Même les sunnites modérés ont peur de l'éventuelle arrivée des extrémistes au pouvoir".

Sur le plan libanais, Mgr Mazloum a assuré que "Bkerké est ouvert au dialogue avec toutes les parties". Pour ce qui est des armes du Hezbollah, il s'est contenté d'affirmer que le parti chiite "a ses raisons", sans élaborer.
Vendredi, il avait affirmé dans un entretien accordé à la chaîne al-Manar que "Bkerké et le Hezbollah partagent une même vision" concernant les développements régionaux.

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty31/12/2011, 17:44

Pour l'opposition libanaise, l'année 2012 verra la "chute inévitable" du régime de Damas.



LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 73846310


Pour clôturer l’année, le secrétariat général du 14 Mars a tenu samedi une réunion extraordinaire en son siège d’Achrafieh en présence des députés Marwan Hamadé et Ammar Houri, des anciens députés Farès Souhaid et Élias Atallah, et de MM. Eddy Abillama, Élias Abou Assi, Nassir el-Assaad, Vatcheh Nourbatlian, Hrair Hovivian, Youssef Doueyhi, Rached Fayed, Nadim Abdel Samad et Naufal Daou.

Dans le communiqué publié à l'issue de la réunion et lu par M. Souhaid, les forces du 14 Mars ont assuré que la nouvelle année 2012 sera porteuse de changements essentiels résultant du printemps arabe "qui a rendu au citoyen arabe sa dignité". Le 14 Mars a salué les soulèvements populaires dans les pays de la région, notamment en Syrie où "la révolte s'est imposée et a imposé le respect grâce au courage du peuple syrien et à sa résistance face à la machine à tuer du régime de Damas." Pour le 14 Mars, l'année 2012 ne ressemblera pas aux précédentes puisqu'elle témoignera de "la chute inévitable du régime syrien" ; une fin qui sera perçue positivement par tous les indépendantistes au Liban "point de départ du printemps arabe".

Les forces du 14 Mars ont par ailleurs assuré que la révolution du Cèdre se poursuivra jusqu'à la fin de tous les mini-Etats au bénéfice du seul Etat central pour tous les Libanais, chrétiens et musulmans, conformément à l'accord de Taëf.

Les participants ont en outre réaffirmé leur attachement total à la parité islamo-chrétienne au niveau du pouvoir, conformément à Taëf, ainsi qu'au Tribunal international pour le Liban (TSL) "pour une stabilité basée sur la justice et le droit."

A.Sfeir

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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty31/12/2011, 17:54

Ca qu'Assad est foutu,c'est "clair".
Ce qui l'est moins,c'est ce qui va arriver "après" ...

Et tant qu'on ne saura pas qui est "derrière" les révolutions arabes,ça va être difficile.

Une première approche met Israël et les USA,mais en y réfléchissant jusqu'ici on ne peut pas dire que le résultat obtenu en vaille la chandelle ...


Dernière édition par Ungern le 31/12/2011, 17:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty31/12/2011, 17:55

qui a rendu au citoyen arabe sa dignité


Sa quoi? Suspect


Au fait, c'est quoi le féminin de Arabe???
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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty1/1/2012, 03:10

Terro(tou)risme


Le Liban n’est pas, n’est plus, à proprement parler, un pays touristique. Choyé par la nature, il a été gâché par les hommes. Rongé par le béton, miné par les dérives et politiques et militaires, tant locales que régionales, il demeure néanmoins, envers et contre tout, un pays à vocation éminemment touristique.

Or, si cette vocation se trouve systématiquement contrariée, ce n’est pas par hasard. Ce n’est pas seulement non plus par inconscient laisser-aller.

Pire en effet que la mortelle pagaille sur les routes, que la fraude sur les prix, que le pillage auquel est exposé le visiteur étranger, est l’incertitude délibérément entretenue par d’aucuns, l’instabilité alimentée à coups de secousses sécuritaires. Et aussi la claire détermination de ceux-ci à défigurer ce pays aux traditions libérales, hospitalier, ouvert sur l’extérieur, à y importer et imposer des rituels rétrogrades.

C’est en ces jours de fêtes où restaurants et boîtes de nuit affichent déjà complet pour le réveillon du Nouvel An que se manifeste le plus inopportunément ce choquant phénomène. Site touristique de premier plan fort prisé des touristes et vacanciers comme des soldats de la Finul en permission, la cité de Tyr vient d’être ainsi le théâtre d’une série d’attentats aux explosifs contre des débits de boissons alcoolisées et autres établissements. La dernière en date de ces agressions a ravagé un restaurant bien connu de la ville. Avec un courage qui force l’admiration, les propriétaires ont relevé le lâche défi : en 48 heures à peine, les dégâts, pourtant importants, étaient réparés. Était maintenu, strictement inchangé, le programme gastronomique et musical de la soirée de la Saint-Sylvestre. Et des dizaines de représentants de la société civile se réunissaient dans la salle remise à neuf pour appeler les responsables à sévir contre les terroristes et leurs protecteurs de l’ombre.

Doublement déplorable en revanche était la reddition totale de cette véritable institution qu’est le Rest House, qui a affiché son regret de ne pouvoir désormais servir d’alcool à ses clients. En premier lieu, en effet, ce charmant complexe hôtelier et balnéaire est en effet la propriété du ministère du Tourisme qui en a concédé l’exploitation à une entreprise privée et depuis des décennies ; il représente, de surcroît, une étape incontournable pour tout visiteur du Liban-Sud. Interrogé hier au téléphone, le ministre Fadi Abboud a fait montre d’une sainte et légitime colère, soulignant qu’on n’avait fait là que récompenser les poseurs de bombes. Plus tard dans la journée, le ministère a rappelé fort à propos les droits prévus par la Constitution, ajoutant qu’en ce qui concerne du moins les sites dont il détient la tutelle, tout consommateur était libre de son choix, dans les limites prévues par la loi.

C’est réconfortant. Reste à savoir toutefois quelles suites (et poursuites !) on peut attendre de cette affaire, compte tenu du silence quasi total qu’observent les services sécuritaires face à une forme de terrorisme d’autant plus pernicieuse qu’elle semble se parer de vertus morales. Or rien n’est moins mensonger. Dans le Chicago des années 20, c’est la prohibition qui avait donné des ailes au gangstérisme ; ici, ce sont des gangsters qui prétendent faire œuvre pie en instaurant par la terreur une prohibition absolument incompatible avec la texture socioculturelle de notre pays : lequel ne se veut ni un mini-Iran à la xénophobie effrénée ni un Las Vegas au rabais, mais une terre de liberté où c’est l’État – et l’État seul – qui fait la loi, dans le respect des libertés individuelles comme des susceptibilités communautaires.

Sans être membre actif de la Ligue des alcooliques invétérés, c’est à la santé d’un tel Liban qu’au seuil de l’année nouvelle, je lève résolument mon verre.

Issa GORAIEB



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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty2/1/2012, 19:39

LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 73853910


Lors d’une rencontre avec une délégation du Hezbollah dans la ville de Jbeil, le patriarche maronite Béchara Raï a souligné la nécessité de "séparer l’Etat de la religion" et de construire un "Etat civil démocratique" au Liban. "L’Etat doit séparer la politique de la religion…mais ne doit pas séparer la politique de Dieu", a affirmé Mgr Raï, tout en indiquant que les musulmans et les chrétiens peuvent coopérer ensemble pour la création d’un Etat civil qui respecte la diversité de la population.
Le patriarche a également appelé les responsables politiques à relancer le dialogue national pour résoudre les différences et venir à bout de l’instabilité.

De son côté, la délégation du Hezbollah, dirigée par cheikh Mohammed Amro a dit espérer que les dirigeants libanais "adoptent la logique dans leur activités politiques et qu’ils s’abstiennent de se mêler des affaires des autres (pays)". "La situation au Liban est pour l'instant stable, alors que la situation régionale est difficile et compliquée, a affirmé la délégation hezbollahie. Le Liban ne peut pas supporter davantage d’instabilités militaire, politique ou sécuritaire". Rappelant les propos du pape Jean-Paul II sur le pays des Cèdres, la délégation a également souligné que le "Liban est un message et un exemple pour le monde entier. Le seul moyen de le préserver est à travers le dialogue et la raison et non pas autrement".



sunny
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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty2/1/2012, 19:51

Par la plume de Lawrence, un canard non-idenfié a écrit:
(...) la délégation (note de Biloulou : du Hezbollah) a également souligné que le "Liban est un message et un exemple pour le monde entier. Le seul moyen de le préserver est à travers le dialogue et la raison et non pas autrement".

Je crains que par "la raison" il faille comprendre "la raison du plus fort et du plus fourbe..." What a Face
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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty2/1/2012, 19:55

Biloulou a écrit:
Par la plume de Lawrence, un canard non-idenfié a écrit:
(...) la délégation (note de Biloulou : du Hezbollah) a également souligné que le "Liban est un message et un exemple pour le monde entier. Le seul moyen de le préserver est à travers le dialogue et la raison et non pas autrement".

Je crains que par "la raison" il faille comprendre "la raison du plus fort et du plus fourbe..." What a Face

Bonsoir Biloulou sunny

Tu ne reconnais donc plus la plume de A.Sfeir dans l'Orient-le Jour qui est bien loin d'être un canard enchainé !!!!


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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty2/1/2012, 20:14

Non. LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 75479
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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty2/1/2012, 20:14

Biloulou a écrit:
Non. LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 75479

OK je t'enverrai l'abonnement......


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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty2/1/2012, 20:17

Non, je ne reconnais pas la plume de Antoine.
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MessageSujet: Re: LE NOUVEAU LIBAN....   LE NOUVEAU LIBAN.... - Page 4 Empty2/1/2012, 20:21

Biloulou a écrit:
Non, je ne reconnais pas la plume de Antoine.

Dommage pour toi et pour lui....


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