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| L'orientalisme comme art de vivre ... | |
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+6OmbreBlanche Zed Malba GIBET Biloulou andre 10 participants | |
Auteur | Message |
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andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: L'orientalisme comme art de vivre ... 28/8/2011, 11:36 | |
| Rappel du premier message :Il viendra un temps où la terre sera bien ennuyeuse à habiter, quand on l’aura rendue pareille d’un bout à l’autre, et qu’on ne pourra même plus essayer de voyager pour se distraire un peu... Je fis ce jour là, vers six heures, un mouillage très bruyant, au milieu d’un tas de navires qui étaient là, et tout aussitôt je fus envahi. Envahi par un Orient empressé qui arrivait vers moi à pleine barque, à pleine jonque, comme une marée montante : des hommes et des femmes sublimes m'observant en longue file ininterrompue, sans cris, sans contestations, sans bruit, chacun avec une révérence si souriante. Sur leur dos ils apportaient tous des petits paniers, des petites caisses, des récipients de toutes formes, inventés de la manière la plus ingénieuse pour s’emboîter, pour se contenir les uns les autres et puis se multiplier ensuite jusqu’à l’encombrement, jusqu’à l’infini; il en sortait des choses inattendues, inimaginables; des paravents, des souliers, du savon, des lanternes, des cigales en vie chantant dans des petites cages, de la bijouterie et des souris blanches apprivoisées, des soupes et des ragoûts dans des écuelles, tout chauds et tout prêts à m'être servis par portions. Là aussi des porcelaines, des légions de potiches, de théières, de tasses, de petits pots et d’assiettes ... En un tour de main, tout cela, déballé, étalé par terre avec une prestesse prodigieuse et un art de l'arrangement convenu. Chaque vendeuse accroupie à la singe, les mains touchant les pieds, derrière son bibelot et toujours souriant, toujours cassée en deux par des révérences à mon endroit. Et moi très amusé, très en gaîté, piétinant dans les tas, prenant les mentons des marchandes, achetant de tout, semant à plaisir mes piastres blanches ... | |
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Auteur | Message |
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andre
Nombre de messages : 7219 Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 10/9/2011, 12:19 | |
| Zed a écrit : - Citation :
- ... et bien tant mieux, ainsi on ne pourra pas nous associer
Les risques sont effectivement inexistants ... nos mondes ne sont pas proches et nos esprits sont très éloignés ... | |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| | | | Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
| | | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 10/9/2011, 12:30 | |
| Moni ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 10/9/2011, 17:51 | |
| Je me demande si le haka peut etre consideré comme de l'orientalisme ? Mab |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 10/9/2011, 18:31 | |
| Chère Miss Mab, Votre question est intéressante et je suis certain que vous allez y trouver une esquisse de réponse dans mon message relatif à ma soirée chez Moni à Hué au bord du fleuve Sông Huong que je vous rapporte ici bas. Je n'ai pas osé ce matin affirmer que Moni et vous-même étiez de ces femmes qui partagent la même sensualité et le même appétît pour le plaisir ... mais maintenant, au risque vous faire rougir, je l'ose ... Mes hommages du soir chère amie. André a écrit : - Citation :
- Un soir à Hué au bord du fleuve Sông Huong ...
Je ne sais pas ce qui me poussa ce soir là à m'intéresser à Moni, la tenancière de la guesthouse où j'avais l'habitude de prendre mes quartiers à cette époque. Je me suis dirigé vers elle et j'ai immédiatement passé mes mains sous son postérieur. Il semblait être un beau melon qui avait poussé au soleil de minuit tant il était blanc et plein. Chacune de ses fesses semblait avoir été taillée dans un bloc de carrare sans défaut et ses cuisses qui descendaient en dessous étaient rondes comme les colonnes d'un temple grec. Je sentis ses cuisses tièdes et ses fesses froides ce qui manifestement est un signe de bonne santé. Je me laissai aller alors à la fesser et ses fesses devinrent un peu roses, si bien qu'on eût dit qu'elles étaient faites de crème anglaise mêlée de framboises. Cette vue excitait son jeune employé présent avec nous ce soir là. A son tour, il se mit à sucer les tétons fermes de sa patronne. Il laissait sur sa gorge et sur ses épaules des suçons de désir tandis que je continuais à tenir fermement ce fessier comme une pastèque dure et pulpeuse. Mon vit libéré bandait de plus en plus et venait battre en brèche le dernier rempart que constituait son épaisse toison d'un noir luisant. Moni jouait aussi avec moi et me roucoucoulait en mauvais anglais et comme pour me défier : "Non, tu ne me le mettras pas !" alors qu'en même temps elle gigotait de ses jolies cuisses rondes et potelées. Mon membre avait déjà la tête rouge et enflammée après avoir touché le réduit humide de l'objet de nos désirs. Moni se dégagea encore, mais en faisant ce mouvement elle lâcha un pet, non pas un pet vulgaire mais un pet au son cristallin qui provoqua chez elle un rire violent et nerveux. Sa résistance se relâcha alors et ses cuisses s'ouvrirent. L'employé, mon compagnon de fortune et de gougnottage, se saisit alors brusquement de mes testicules en les pressant dans sa petite main. Ceci me causa une légère douleur et mon attribut turgescent sortit de son domicile improvisé au grand désappointement de Moni qui commençait déjà à remuer ses hanches sous sa fine taille. Dès qu'il eût lâché mes bourses, je me suis à nouveau jeté sur Moni en lui disant : "Eh bien ! tu vas payer pour lui." Puis, happant un de ses jolis tétons, je commençais à en sucer la pointe. Moni se tordait de désir. Pour se moquer de son employé elle faisait remuer et onduler son ventre au bas duquel dansait une délicieuse barbe noire presque frisée. Entre ses lèvres roses frétillait un clitoris assez long qui prouvait ses habitudes de tribadisme. En belle posture, j'empoignis alors ses fesses à pleines mains et pénétrait tout en puissance Moni fâchée d'avoir été frustrée de ma première charge. Nous nous allongeâmes ensuite à même la nasse et l'employé fit de même à côté du bar.
Plus tard dans la soirée, Moni se mit à nous chatouiller les cuisses avec une plume de paon. L'employé et moi nous mîmes à rire puis à nous tordre ... elle fit remonter sa plume de paon et je vous laisse imaginer la suite ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 10/9/2011, 19:02 | |
| - andre a écrit:
- Je ne sais pas ce qui me poussa ce soir là à m'intéresser à Moni, la tenancière de la guesthouse où j'avais l'habitude de prendre mes quartiers à cette époque. (...)
Vous vouliez dire Moni que, sans doute ? Dites, meme si elle n'etait pas tres culturelle, vous ne repondez pas à ma question en me racontant votre jeudi soir à Phnom Penh -ou ailleurs, mais j'aime bien le coté rigolo de la sonorité "phnom penh". Mab |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 10/9/2011, 19:36 | |
| Chère Miss Mab,
Pour répondre parfaitement à votre question, il me sera indispensable de vous rapporter mes trois jours aux sources chaudes de Rotorua avec John, un jeune étudiant vietnamo-maori rencontré à Christchurch dans l'île du sud. Que de délicieuses sensations ainsi ressenties et dont, brutalement, vous me permettez de me souvenir.
Je vous en remercie infiniment.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 10/9/2011, 20:06 | |
| Aucun souvenir delicieux avec une vache asiatique ? Vous etes sûr ? Parce que nous sommes en bonne voie pour connaitre l'integralité de vos experiences intimes, là...
Bon, et mon haka ?
Mab |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 10/9/2011, 20:48 | |
| Miss Mab a écrit : - Citation :
- Parce que nous sommes en bonne voie pour connaitre l'integralité de vos experiences intimes, là...
... mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg ... ma naturelle pudeur m'oblige à la plus grande retenue ... | |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 11/9/2011, 09:44 | |
| Chère Miss Mab,
Votre invitation à évoquer mes souvenirs avec une vache asiatique n'est sans doute pas sans rapport avec votre connaissance personnelle de "l'heure du Bœuf", ce moment très particulier de la nuit - entre une et trois heures - où les yôkai, créatures fantastiques, s'approprient des bâtiments abandonnés, des croisements, des ponts, des rivières ou des montagnes.
Prenez garde tout de même Miss Mab de ne pas vous égarer et de choisir comme refuge nocturne l'un de ces lieux à la lisière entre le profane et le fabuleux. En ces lieux et à cette heure, vous risqueriez d'y croiser oni, tengu, kappa, dragons, femmes des neiges, fantômes, animaux métamorphes, et bien d'autres spectres qui pourraient troubler vos certitudes. Si vous étiez à côté de moi et pour vous en convaincre, je pourrais aisément vous faire découvrir ma collection d'estampes japonaises avec des représentations de yôkai car j'en ai dans ma bibliothèque pas moins de 500 hantant les contes et légendes nippons que j'affectionne. Vous seriez surprise de découvrir Dorotabô qui surgit de la boue des rizières, Iso Onna, créature marine qui recouvre les pêcheurs endormis de ses longs cheveux ou encore Kuroté, yôkai taquin qui caresserait vos fesses lorsque vous allez aux toilettes ...
Serais-je ainsi exaustif sur le sujet ? Non bien sûr car mon talent ne m'interdit pas l'humilité ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 11/9/2011, 10:14 | |
| - andre a écrit:
- Votre invitation à évoquer mes souvenirs avec une vache asiatique n'est sans doute pas sans rapport avec votre connaissance personnelle de "l'heure du Bœuf",
ce moment très particulier de la nuit - entre une et trois heures - où les yôkai, créatures fantastiques, s'approprient des bâtiments abandonnés, des croisements, des ponts, des rivières ou des montagnes. Ah, vous avez cela aussi ? En Occitanie, la creature la plus redoutée est le Drac, sorte de dragon representant le diable. Bien qu'il soit naif, malicieux et patelin, il ne se contente pas de chatouiller le derriere, il emporte carrement nos âmes, du moins pour ceux d'entre nous qui en possèdent une. Lorsque la nuit, les boeufs font tinter leurs chaines dans les etables, c'est que le Drac visite. Il fait parfois des enfants aux mortelles, vierges de preference -sans doute un obscur complexe pas reglé, vis à vis de son alter ego aux plus haut des cieux- et les enfants qui naissent de ces union s'appellent les dracous. On peut le rouler momentanement mais pas lui echapper, alors on l'evite; on l'evite meme tellement que les contes de Gascogne ne sont plus enseignés aux enfants. Les beaux esprits parisiens qui modelent les manuels pensent sans doute qu'ainsi, le Drac disparaitra, comme les fées se sont etiolées puisque personne ne croyait plus en elles. Plus localement, nous avons le Crocotaco; ce n'est pas le Diable, c'est tout bonnement la mort. Elle ne s'exprime qu'en occitan. Beaucoup de gens n'entendant pas cette langue, la mortalité devrait baisser sensiblement, eh bien non, on s'obstine à mourir dans les memes proportions à Prunalagnol. Pour vous dire, les deux croix sensées proteger l'entrée et la sortie du village ont parfois collaboré au trepas de certains habitants, lorsque leurs voitures s'y encadraient apres avoir plus ou moins raté le virage. Mab |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 11/9/2011, 10:38 | |
| Chère Miss Mab, A propos de fabuleux, je vais vous faire une confidence s'agissant de ma bibliothèque. C'est une soeur de ma grand-mère qui habitait Minneapolis qui m'a donné mon premier - vrai - bouquin " The Curious Case of Benjamin Button ". Je devais avoir 7 ou 8 ans à l'époque et en me faisant ce présent, elle me confia avoir connu Francis Scott Fitzgerald. C'est dire que ma tantine n'est plus de son monde depuis un bail ... Encore très innocent à cet âge là, je ne me suis pas permis de lui demander de quelle manière elle avait pu bien connaître cet illustre auteur né, je crois, aussi dans le Minnesota comme elle (un coin où il est utile d'avoir de la lecture tant on s'y ennuie ...) J'ai bien sûr gardé l'ouvrage, il est juste à côté d'un autre de mes préférés (à l'adolescence cette fois) " Voyage au bout de la nuit " ... pas le même genre du tout mais mon esprit tordu y a pourtant trouvé quelques similitudes dans l'écriture ... C'était le fabuleux orgasme littéraire de Miss Mab et d'André du dimanche matin ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 11/9/2011, 13:29 | |
| - andre a écrit:
- " The Curious Case of Benjamin Button ".
Oui, "L'etrange histoire de Benjamin Button", un petit bouquin insolite; je comprends qu'il vous ait plu, car finir sa vie dans un orgasme... En revanche, je ne suis pas une admiratrice de Celine, et ce, sans faire cas du bonhomme. Son ecriture est fatigante. Je suis toute prete à trouver un auteur désabusé genial, mais il faut au moins qu'il ait une belle plume -oh je vous en prie, nous parlons litterature... Je n'ai pas encore trouvé superieur à Maupassant, mais je ne desespere pas. Mab |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 11/9/2011, 13:29 | |
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| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 11/9/2011, 17:45 | |
| - Mara-des-bois a écrit:
- andre a écrit:
- " The Curious Case of Benjamin Button ".
Oui, "L'etrange histoire de Benjamin Button", un petit bouquin insolite; je comprends qu'il vous ait plu, car finir sa vie dans un orgasme... En revanche, je ne suis pas une admiratrice de Celine, et ce, sans faire cas du bonhomme. Son ecriture est fatigante. Je suis toute prete à trouver un auteur désabusé genial, mais il faut au moins qu'il ait une belle plume -oh je vous en prie, nous parlons litterature...
Je n'ai pas encore trouvé superieur à Maupassant, mais je ne desespere pas.
Mab La vie n'est-elle pas dans sa totalité la recherche puis l'expression de beaux orgasmes ? Poser sa plume sur un parchemin vierge et y déverser son encre n'est-il pas une chose très similaire au frottement d'un pénis sur un pubis vierge avant le déversement d'une semence prolifique ? J'aime à écrire et à jouir sur une impro de Chet Baker ... son jazz est génial, désabusé, suicidaire, ... Beaucoup plus intéressant que le jazz de Vian dont pourtant j'ai appris à aimer l'écriture déjantée ... mais je dois vous confesser que ce ne fut pas ma première impression ... les morceaux de jazz comme les livres d'auteurs sont tels des femmes ... ils sont à apprivoiser, à dompter, à saillir, ... dans un contexte, dans une alcôve, ... dans l'intimité ou en groupe ... N'est-il pas chère amie ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 12/9/2011, 17:00 | |
| - andre a écrit:
- La vie n'est-elle pas dans sa totalité la recherche puis l'expression de beaux orgasmes ?
Non, je ne crois pas... Pour certains (dont je ne suis pas, malheureusement), les choses de l'esprit sont aussi necessaires que l'oxygene. Il y a aussi des decouvertes, en musique, en litterature, en peinture (voir en mathematiques pour les plus etranges) qui provoquent un plaisir qui ne s'apparente pas au plaisir physique, plus durable, plus apaisant. Je vous accorde que une similitude dans le gout du reviens-y. Oui, Vian est à croiser absolument, meme sous l'etiquette V. Sullivan; je me souviens du premier bouquin qui m'etait tombé sous les yeux, il y etait question d'enfants en cage pour les empêcher de s'envoler, d'etalon crucifié sur une porte et de cadavres entre deux eaux qu'il fallait remonter avec les dents. Autant l'ecriture de Vian est vive, facile, autant sa voix m'a toujours agacée : morne, metallique, limite deplaisante. Il fallait vraiment ses textes pour que les oreilles digerent la pilule. Mab |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 12/9/2011, 18:59 | |
| De Vian je garde le souvenir d'un recueil de treize nouvelles, "Le Loup-garou", et de l'effondrement final de... de... de "L'Écume des jours", je crois, quand, dans les dernières pages, même la petite souris a voulu mourir.
Alors elle a inventé un stratégème : prétextant un jeu, elle a persuadé le chat de la maison de descendre dans la cave et de dérouler sa queue sur le trottoir en la faisant passer par le soupirail ; il devait aussi la tenir fermement, elle, la petite souris, dans sa gueule entrouverte.
C'était le jour de sortie des petites filles de l'école pour aveugles. On les entendait déjà se rapprocher en chantant... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 12/9/2011, 19:03 | |
| - Biloulou a écrit:
C'était le jour de sortie des petites filles de l'école pour aveugles. On les entendait déjà se rapprocher en chantant... Eh oui, aveugles mais pas muettes. Mab (j'ai honte) |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 12/9/2011, 19:24 | |
| - Mara-des-bois a écrit:
- Biloulou a écrit:
C'était le jour de sortie des petites filles de l'école pour aveugles. On les entendait déjà se rapprocher en chantant...
Eh oui, aveugles mais pas muettes. Mab (j'ai honte)
Il y a des perverses sans coeur qui mériteraient être les deux... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 12/9/2011, 19:40 | |
| - Biloulou a écrit:
- Il y a des perverses sans coeur qui mériteraient être les deux...
Tu serais pret à perdre une des rares femmes de Libres Parlotes ? Tu preches pour un forum gay, dis voir... Mab |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 12/9/2011, 19:42 | |
| Je n'ai pas eu la chance de voir Chet Baker en live mais j'ai eu celle, à Los Angeles à la fin des années 80, de participer à un concert de Miles Davis ... extraordinaire ! Quel moment !
A une époque de ma vie (à peu près le même que celle précédente), j'avais l'habitude d'aller chez Moustache au bar du Méridien de la porte Maillot : il y avait des pointures en ce temps là ! J'y suis retourné il y a peu de temps ... bof ... plus rien ...
Qui a connu ce temps là ? ... Eddie ? ... bien sûr Miss Mab était une gamine dans les années 80 ... Si ça se trouve, elle n'avait même pas encore de poils pubiens ! | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| | | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| | | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 16/9/2011, 04:33 | |
| Le charme absolu a ses images ... | |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: L'orientalisme comme art de vivre ... 17/9/2011, 10:03 | |
| Souvenirs de Chine ...
Ce matin-là, le temple taoïste Wong Tai Sin baignait dans des effluves d'encens qui me prenaient à la gorge. Les fidèles en grand nombre étaient agenouillés face au temple, brassant de mystérieux bâtonnets dans des cylindres en bambou dont le son se répercutait sur les parois irrégulières du temple. Instinctivement, j'avais toujours coutume de m'intégrer à ces rituels collectifs et alors même que je manipulais avec maladresse les mystérieux oraculaires, j'ai croisé le regard de Yen. Je suis resté muet comme foudroyé par l'apparition d'une telle beauté, pétrifié par l'indéfinissable trouble qui m'envahit soudain.
D'une voix incroyablement douce, elle me dit simplement : " If you wish, tonight we meet at home ... "
Cela fut comme une prière, il n'y avait pas d'intonation significative laissant percevoir un racolage amoureux, il s'agissait d'autre chose, d'un rendez-vous mystérieux que son attitude dissimulait à peine et dont je ne pouvais soupçonner l'ampleur. J'ai compris que j'aurais alors droit à l'interprétation des présages de l'oraculaire. Elle se leva calmement, et sans autre mot elle disparut silencieusement à l'extérieur du complexe religieux, elle avait laissé tomber un minuscule papier. Je ramassai le papier, c'était son adresse.
Le soir même alors que je cherchais cette adresse au milieu d'enseignes multicolores illuminant le ciel et du brouhaha indescriptible marquant le congé dominical de travailleuses philippines dans un pathétique rituel, mon coeur sautait d'impatience dans Hong Kong à l'idée de retrouver enfin Yen. Bien sûr les magnifiques jonques des temps anciens avec leurs grandes voiles rouges ont disparu de la rade mais les Tankas, ces mystérieux "boat people" couvrent toujours les plans d'eau dans leurs jonques immobiles, garées à l'écart des lumineux restaurants flottants.
J'étais envahi d'un malaise indéfinissable. Ce n'était pas physique, j'avais plutôt l'âme sans dessus dessous. J'étais euphorique à l'idée de revoir Yen et je sentais une certaine passion incontrôlable à l'idée d'être près d'elle, de subir le charme de ses yeux, de la toucher peut-être. Je n'avais pas l'impression de me rendre à un rendez-vous galant. J'avais un sentiment d'excitation mêlé d'une certaine crainte, une espèce d'euphorie précédant l'accomplissement d'un grand exploit, d'un rituel initiatique ou le viol d'un tabou. C'était cela, je crois, comme si j'allais assister à un rituel jusque là inconnu de moi. Et je revoyais inlassablement ces étranges talismans qui m'avaient sidéré sur le parvis du temple Wong Tai Sin, les yeux mystérieusement bridés de Yen. J'avais l'impression de rêver, voyageur égaré par hasard aux confins de l'Asie, et qui s'apprêtait à pénétrer une nouvelle fois les mystères de l'Orient. J'imaginais déjà voir apparaître Yen dans son cheongsam tout blanc. Mon coeur battait d'impatience je le sentais, j'allais vivre un moment de complète transcendance.
Je m'avançai enfin vers l'endroit indiqué. Il y avait une petite porte qui menait au fond d'une cour. J'ouvris la porte avec hésitation, c'était une petite pièce sombre et inquiétante, des objets hétéroclites, des restes de nourritures jonchaient les meubles et planchers. J'aperçus au bout de la pièce et en contrebas de celle-ci, une étrange lumière qui filtrait à travers les persiennes d'une porte diminutive. L'inquiétude me gagna, je n'avais pas imaginé une rencontre avec la belle et mystérieuse Yen dans un endroit aussi sordide. Mon coeur battait. Je ressentais une sorte d'angoisse, une crainte indéfinissable, mais une pulsion me poussait vers l'aventure. Je ne savais plus si j'allais à la rencontre de Yen ou si j'étais victime d'une étrange conspiration asiatique, dans les méandres de la Triade, la pègre chinoise. Soudain une étrange lumière blanche me frappa au visage. La pièce était basse, de sorte qu'il me fallait m'y déplacer sur mes genoux. Je n'apercevais au premier abord rien de précis, l'étrange lumière blanche enveloppait les objets d'un halo qui leur donnait un contour imprécis. Je me glissai doucement à l'intérieur de la pièce en me déplaçant lentement et en tentant d'habituer mes yeux à cette étrange lueur. Les détails de la pièce se précisaient.
Il n'y avait pas de meubles. J'apercevais quelques caisses empilées, des objets disséminés ici et là puis dans un coin de la pièce, un petit autel rouge et or dédié je crois à Tien-Hau la déesse de la mer où brûlaient des bougies qui projetaient des ombres mystérieuses sur les objets, sur une forme humaine d'une totale blancheur, dépouillée de tout vêtement, étendue nonchalamment à même les planches rustres du plancher et qui se confondait étrangement à la lumière ambiante. C'était Yen qui me fixait de ses yeux perçants. Elle était immobile, impassible, comme une offrande à une insatiable déité. Je m'approchai jusqu'à la toucher. Ses grands yeux étaient empreints d'une certaine tristesse, son regard sur moi était comme celui d'une chatte. Sans me quitter des yeux, elle glissa lentement le long de mon corps, dégageant les encombrants tissus qui m'emprisonnaient jusque là; avec des gestes d'une extrême lenteur elle touchait mes chairs de ses doigts délicats qui glissaient sur ma peau avec précision faisant vibrer tous mes sens. Avec une délicatesse indescriptible, elle semblait les préparer ainsi à un cérémonial inexplicable. Lorsque je fus totalement nu, elle me renversa délicatement sur le sol et lentement, avec une maîtrise insoupçonnée, elle entreprit d'explorer toutes les parcelles de mon corps se servant pour cela de ses doigts, de ses lèvres, de sa langue, de ses dents. Dans une succession d'étapes, elle explorait ainsi toutes les cellules de mon corps, les aspérités de mon visage, mordillant, léchant, aspirant mon nez, mes paupières, ma langue, croquant mes chairs, mon thorax, titillant mes fragiles papilles, faisant glisser son corps sur mon corps, aspergeant mon plexus solaire d'une salive onctueuse, faisant frissonner mes chairs, et gonfler mon sexe qui allait se buter provoquant et hautain sur son corps, sur toutes les parcelles de son corps, son corps élastique qui se lovait avec dextérité en une lente translation vers le bas.
Tout le temps de ce voyage initiatique, ses étranges yeux bridés n'avaient pas quitté mes yeux les fixant avec une insistante provocation. Je la voyais lentement disparaître sous ses cheveux noirs qui s'accrochaient comme des larves à mes chairs humectées, glissant lentement, inexorablement vers mon sexe rigide et combatif comme un serpent venimeux. Elle s'empara doucement de mon sexe et le glissa calmement dans sa bouche, le manipulant d'un mouvement de va-et-vient lent et régulier, ses yeux toujours fixés à mes yeux, elle attendait avec grâce et détermination l'expulsion subite du venin dans sa bouche largement gonflée d'air. J'avais perdu le sens des lieux, de la situation, mon corps explosait comme le mont Taichan et se vidait de ses laves chaudes et visqueuses, les cris qui sortaient de mon thorax emplissaient l'espace et se réverbéraient sur mes fragiles tympans. Cela dura une éternité, je sentais toujours la douce chaleur de sa bouche maintenant immobile qui couvait mon sexe en plein débordement, les yeux de Yen disparaissaient sous mes yeux, je m'endormais calmement dans une inexplicable agonie, j'allais je le sentais succomber avec bonheur à la torpeur d'où je n'espérais plus renaître.
A mon réveil, Yen avait disparu et je me résignai à reprendre un sampan pour rejoindre mon hôtel. | |
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