- Pétard a écrit:
- . Al Jazeera est une chaîne alternative d'information, calquée techniquement et éthiquement sur la BBC, qui fait généralement preuve de retenue mais surtout de justesse de l'information.
Tout à fait ce qu'abhorre notre tout mignon évangéliste Biloulou qui ne se fie pour sa part qu'aux écrits publiés dans l'Osservatore Romano ou dans Jerusalem Post et ce pour des raisons plus qu'évidentes[/b]
Al Jazeera a perdu la fièvre révolutionnaire à BahreïnTRIBUNE 13/04/2011
Mohammed El Oifi
Une idée tenace mais invérifiable s'est installée parmi les protagonistes du jeu politique moyen-oriental : la chaîne d'information Al Jazeera jouerait un rôle décisif dans les processus révolutionnaires qui secouent le monde arabe depuis quelques mois.
Cet impact présumé prend une dimension quasi-mythologique.
L'effet magique d'Al Jazeera dissipé à Bahrein
Qu'il soit positif ou négatif, cet effet supposé d'Al Jazeera semble remplir des fonctions plurielles parfois contradictoires et souvent inavouables.
La construction de ce mythe moderne se pose comme une explication transversale pour une situation extraordinaire. « La révolution Al Jazeera » permet souvent de faire l'économie d'une véritable réflexion sur les enjeux spécifiques placés dans leur contexte régional.
L'essoufflement du processus révolutionnaire à Bahreïn serait dû au supposé manque d'intérêt d'Al Jazeera pour un pays gouverné par une monarchie autoritaire sunnite dont la majorité de la population est chiite.
L'effet magique d'Al Jazeera, accélérateur du processus révolutionnaire, se serait dissipé aux frontières de l'île, au grand dam de l'opposition bahreïnie qui se déclare trahie par la chaîne.
Les commentaires audacieux ont disparu
Les détracteurs d'Al Jazeera ont trouvé un argument supplémentaire pour dénigrer la chaîne. En effet, sa récente légitimation, acquise grâce à la couverture des révolutions arabes, a discrédité en grande partie leur stratégie.
Les soutiens de la chaîne éprouvent une certaine gêne devant cette couverture timide. Ils tentent de justifier ce désintérêt par la taille des autres foyers révolutionnaires, comme au Yémen et en Libye.
La hiérarchie de l'information s'est imposée à toutes les grandes chaînes arabes sauf, peut-être, à Al-Manar, financée par le Hezbollah libanais ou Al-Alam, chaîne d'information en continu lancée par l'Iran.
En réalité, Al Jazeera a couvert les révoltes populaires à Bahreïn et mis l'accent sur les évènements marquants. Elle donne la parole à l'opposition bahreïnie qui a dénoncé en direct « des forces d'occupation saoudiennes ».La chaîne diffuse également les images de la brutalité de la répression des services de sécurité contre des manifestants pacifiques.
Les commentaires audacieux et dévastateurs, donnant un sens révolutionnaire aux images, c'est-à-dire la « marque de fabrique » de la chaîne, sont cependant absents. Le choix des termes et le ton restent également d'une grande neutralité. Bref, il y a un manque d'enthousiasme pour les révolutionnaires bahreïnis sur Al Jazeera.
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Veto de l'Arabie saoudite sur BahreïnL'explication politique renvoi aux pressions insoutenables que l'Arabie Saoudite exercerait sur les autorités qataries pour leur signifier que la chute de la famille al-Khalifa constitue une ligne rouge à ne pas franchir.
Toute concession faite par le régime de Bahreïn aux contestataires sera lu, d'un point de vue saoudien, comme une faiblesse et une préfiguration de ce qui se produira en Arabie saoudite suite au précèdent bahreïni. Il y aurait donc un veto saoudien sur la couverture par Al Jazeera des évènements à Bahreïn.
L'émir du Qatar ne nourrit néanmoins pas une sympathie particulière pour la famille al-Khalifa pour des raisons liées à un différend frontalier qui a empoisonné les relations entre les deux pays. L'Arabie saoudite se considère comme le protecteur de Bahreïn notamment face à l'expansionnisme iranien.
L'opposition saoudienne a disparu des écrans d'Al Jazeera
La réceptivité d'Al Jazeera et du Qatar face aux pressions saoudiennes date de 2007. Depuis sa création, Al Jazeera n'a pas ménagé la famille royale saoudienne en laissant s'exprimer tous leurs opposants, notamment ceux de Londres (Saad al-Faqih et Mohamed Al-Massari).
La diffusion des casettes de Ben Laden ou des documentaires sur les scandales de corruption (liés aux contrats d'armes dans l'affaire al Yamama) était perçue par les autorités saoudiennes comme un acte d'hostilité manifeste du Qatar.
A partir de 2007, l'opposition saoudienne va disparaître des écrans d'Al Jazeera qui va infléchir sa couverture des affaires saoudiennes. Les relations entre les deux pays vont s'améliorer pour aboutir, le 6 juillet 2008, à un accord définitif sur le tracé des frontières, signé en dépit des réticences antérieures des autorités saoudiennes.
Le régime saoudien veut préserver le monopole du pouvoir politique au niveau interne et rassembler autour de lui les petits Etats du Golfe dans la guerre froide qui l'oppose à l'Iran. Cela explique mieux cette couverture prudente d'Al Jazeera.
Les révoltes yéménites et la marge de manœuvre d'Al Jazeera
L'image des troupes saoudiennes pénétrant le territoire de Bahreïn a pris une signification particulière au Qatar. Comme les autres pays du Golfe, le Qatar redoute l'hégémonie saoudienne au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Ce malaise, aggravé par le différend frontalier datant de 1965 entre les deux pays, a débouché en septembre 1991 sur un affrontement militaire près de la ville d'Al-Khafus. Après le coup d'Etat orchestré par le cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani contre son père en 1995, le Qatar sollicite la protection militaire américaine directe, tout en s'ouvrant d'une manière spectaculaire sur Israël.
Or, en dépit de la présence d'une base navale américaine à Bahreïn, les Etats-Unis n'ont pas réagi à l'initiative militaire saoudienne. Pour le Qatari, le signal est clair, si la pérennité de la famille royale en Arabie saoudite est en jeu, l'armée saoudienne est prête à une aventure au Qatar. La protection américaine ne constitue donc pas une assurance comme le croit les Qataris.
Les autorités saoudiennes ont été choquées par la facilité avec laquelle le président américain Obama s'est résigné à la chute du régime de Moubarak, pourtant considéré dans la région comme un allié stratégique des Etats-Unis.
La chute probable du régime du président yéménite Ali Abdallah Saleh – allié des Saoudiens – et l'installation d'un gouvernement issu du mouvement révolutionnaire sont susceptibles de redonner une marge de manœuvre politique au Qatar et médiatique à Al Jazeera.
C'est ce qui explique – en partie – la couverture sans concession d'Al Jazeera des révoltes yéménites, à tel point que Ali Abdallah Saleh a dénoncé, dans son dernier discours, aussi bien Al Jazeera que le Qatar.
http://www.rue89.com/2011/04/13/al-jazeera-a-perdu-la-fievre-revolutionnaire-a-bahrein-199632
Nouvelles démissions à Al Jazeerale 17 mars 2012
Al Jazeera qui s'est muée en une chaîne de propagande au service du Qatar et de sa politique servant avant tout les intérêts américains, enregistre actuellement de nouvelles démissions de journalistes qui la jugent trop partisane: http://oumma.com/11834/nouvelles-demissions-al-jazeera
Tunisie : Al Jazeera conspuée dans un meeting politiquele 26 mars 2012
Ambiance, samedi, à Monastir…
Alors qu'un meeting, orchestré par Béji Caïd Essebsi, battait son plein, l’équipe d’Al Jazeera a été copieusement conspuée par une salle comble, qui a scandé à l’unisson : « le peuple tunisien est libre, non au Qatar, non aux USA ». Sous la clameur de protestation, Lofti Hajji, correspondant de la chaîne satellitaire, a dû quitter les lieux sous bonne escorte, et il aura fallu l’appel au calme de l’ancien Premier ministre du gouvernement provisoire de l’après Ben-Ali, lequel a insisté sur le fait que tous les médias étaient habilités à couvrir l’événement, pour que les esprits s’apaisent. http://oumma.com/12046/tunisie-al-jazeera-conspuee-dans-un-meeting-politique
Cet embrasement du public à la vue des caméras d’Al Jazeera n’a pas été du goût des journalistes étrangers, qui ont exprimé leur désapprobation, en signe de solidarité avec la chaîne rudoyée, en menaçant de partir: http://oumma.com/12046/tunisie-al-jazeera-conspuee-dans-un-meeting-politique
Démission d’une journaliste vedette d’Al-Jazeerale 5 janvier 2012
La chaîne qatarie Al-Jazeera qui a beaucoup perdu de sa crédibilité, est confrontée depuis plusieurs mois à une succession de démissions de ses journalistes vedettes. Après Louna al-Chabi, Wadah Kanfar, Ghassan ben Jeddou, c’est au tour d ’Eman Ayad, véritable icône d’ d’Al-jazerra, qui a reçu la récompense de « meilleure journaliste-présentatrice arabe » lors du Festival des médias arabes. Eman Ayad accuse notamment Al-jazeera d’être le relai d’une politique semant le désordre et le chaos dans le monde arabe.
http://oumma.com/Demission-d-une-journaliste
ETC....
Pétard n' a pas tord : Al Jazeera est une chaîne alternative d'information,
calquée techniquement et éthiquement sur la BBC . Comme la BBC ,Al Jazeera défend les intérêts de ses maîtres!