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| lettres ouvertes à HugoLotte ... | |
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+7Biloulou quantat GIBET Branmakmorn06 Zora232 Ungern andre 11 participants | |
Auteur | Message |
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andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: lettres ouvertes à HugoLotte ... 18/12/2010, 11:27 | |
| Rappel du premier message :
Cher Hugo,
Nous autres esthètes (nous sommes si peu nombreux ici ... vous, moi, ...) regardons le monde avec exigence et sans perplexité.
C'est la raison pour laquelle, j'ai écrit ces quelques lignes à votre attention il y a quatre ou cinq jours alors qu'une légère brise de la savane caressait mon corps lassivement allongé au bord de l'hôtel Hilton d'Abuja ... corps fourbu par quelques heures de travail acharné et surtout par quelques autres aux côtés d'une Yoruba élancée et à forte poitrine, étudiante dans l'université voisine.
Si vous aviez été là peut-être vous aurais-je proposé de partager cette Yoruba et même de lui dermander d'aller rechercher une autre de ses amies pour troubler notre moment de détente sous cette légère brise ... à moins bien sûr que, comme il est de coutume ici, nous serions allés nous promener dans l'incontournable jardin de l'amour de ce lieux enchanteur ? Qui sait ?
Je vous laisse rêver ...
Très amicalement à vous.
Dernière édition par andre le 18/12/2010, 11:41, édité 1 fois | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 20/12/2010, 14:16 | |
| « est-ce l'amour qui est l'alibi du désir ou le désir qui est l'alibi de la jouissance ? »
Il y a dans l’esprit humain un bizarre mécanisme d’adaptation qui rend la femme dont on a rêvé toute sa vie aussi quotidienne que l’espoir qui rendit plausible la longue attente.
(Je ne connais pas le pendant féminin de cet aphorisme. Je pourrais l'imaginer. Voilà, l'imaginer.)
Il y a le Désir, dont s'envolent à la lumière montante les chauves-souris désirs.
Tu peux concevoir une jouissance qui n'a pas été tractée par le désir, Quantat ?
Plus le désir est entier et plus il ressemble à de l'amour, son volume et sa présence appèlent une meilleure définition (mais plus mensongère ?). On sait mieux ce qu'il en était quand le désir a été assouvi, retournant au purgatoire de l'attente astiquer son auréole ternie.
C'est à ce moment qu'on devrait tous versifier nos sentiments, on est encore seuls, introspectifs, on n'a rien encore à démontrer aux autres - de bons sentiments afin d'obtenir quelques fruits.
L'amour peut voler. |
| | | quantat
Nombre de messages : 5399 Date d'inscription : 17/11/2008
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 20/12/2010, 16:37 | |
| - HugoLotte a écrit:
- « est-ce l'amour qui est l'alibi du désir ou le désir qui est l'alibi de la jouissance ? »
Il y a dans l’esprit humain un bizarre mécanisme d’adaptation qui rend la femme dont on a rêvé toute sa vie aussi quotidienne que l’espoir qui rendit plausible la longue attente.
(Je ne connais pas le pendant féminin de cet aphorisme. Je pourrais l'imaginer. Voilà, l'imaginer.)
Il y a le Désir, dont s'envolent à la lumière montante les chauves-souris désirs.
1) Tu peux concevoir une jouissance qui n'a pas été tractée par le désir, Quantat ? Plus le désir est entier et plus il ressemble à de l'amour, son volume et sa présence appèlent une meilleure définition (mais plus mensongère ?). 2) On sait mieux ce qu'il en était quand le désir a été assouvi, retournant au purgatoire de l'attente astiquer son auréole ternie.C'est à ce moment qu'on devrait tous versifier nos sentiments, on est encore seuls, introspectifs, on n'a rien encore à démontrer aux autres - de bons sentiments afin d'obtenir quelques fruits.
L'amour peut voler. 1) Absolument cher Hugolotte. D'abord il faut dire que parfois la jouissance est commandée par la Loi à laquelle se soumet le sujet. Il se peux qu'un sujet obeisse à la Loi sans en avoir le désir . Par ailleurs la jouissance peux s'imposer au sujet.. dans l'horreur. Cette jouissance produit ce qu'on appele un traumatimse chez le névrosé (une révélation chez le pervers). 2) On ne saurait mieux souligner cette limite qui est celle que, justement, la jouissance impose au désir. Il est devenu difficile aujourd'hui de croire qu'un désir qui se délesterait de la jouissance puisse être la source d'une joie des plus profondes (c'est la première page du "traité de la réforme de l'entendement" de Spinoza). Je crois qu'André me traiterait de menteur (peut-être de lâche ?) | |
| | | Zora232
Nombre de messages : 9176 Localisation : Bérbérie Date d'inscription : 19/10/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 20/12/2010, 17:12 | |
| Le désir n'a rien avoir avec l'Amour , n'ayant aucune essence vu que pour désirer faut avoir l'impréssion de revoir quelque chose ainsi nous réanimons ce quelque chose et obtenons satisfaction . Le désir est toujours après coup le besoin qui en fait voyager certains pour réanimer ces choses et obtenir satisfaction , y'en a qui en sont revenus poètesses bacchantes . Naturellement y'a des pathologies du désir et des désirs pathologiques . Bon le désir c'est l'essence de l'existence alors gardez vous d'inassouvir vos désirs .... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 20/12/2010, 17:33 | |
| « D'abord il faut dire que parfois la jouissance est commandée par la Loi à laquelle se soumet le sujet. »
Tu poses ici une autorité extérieure au sujet ? Je le vois à l'intérieur du sujet, tu sais ces voix qui suggèrent des voies, on n'est pas trop long à se mettre en route. On a souvent tort (voir ci-dessous).
« Par ailleurs la jouissance peux s'imposer au sujet.. dans l'horreur. »
L'instance distincte du plaisir, cher Lacaniste... Tu n'en rates aucune - ce qui me permet d'apprendre. (Soyons audacieux : quand il y a éjaculation, donc jouissance au sens premier, par une verge molle qui pleure plus qu'elle projète, faux phallus, serait-ce un orgasme dans l'erreur - car la « puissance » faisait défaut ?)
« Cette jouissance produit ce qu'on appele un traumatimse chez le névrosé (une révélation chez le pervers). »
Je vais choisir d'être pervers, ce qui est révélé m'a fait faire un pas en avant. Je serai moins démuni la fois suivante - ce qui pourrait permettre une autre révélation.
(le ci-dessous du là-haut) : « Il est devenu difficile aujourd'hui de croire qu'un désir qui se délesterait de la jouissance puisse être la source d'une joie des plus profondes »
San-Antonio disait : « Le plus beau du plaisir est d'attendre le plaisir. » À un « maman donnée » faut pourtant y aller. Conscient de s'abandonner plutôt que de bêtement souscrire, le plaisir est intensifié. Pas toujours. Le Moi se suit mais ne se ressemble pas toujours.
« (c'est la première page du "traité de la réforme de l'entendement" de Spinoza). Je crois qu'André me traiterait de menteur (peut-être de lâche ?) »
Ne crains pas le Dragon, ce qu'il crache n'incendie que ce qui était déjà allumé. Après le Chevaucheur, de lointaine mémoire, l'Acheveur.
(André poète, l'aurais-je cru ?! J'entends Joan murmurer, le regard en berne : aura-t-il fallu que je le susse d'abord.) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 20/12/2010, 18:07 | |
| Sexe dans le fil du sujet... Oui, oui!
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| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 20/12/2010, 18:47 | |
| Et vous sentez peser votre chair solitaire Et vous ne croyez plus à la vie sur la Terre Votre corps fatigué palpite avec effort Pour repousser le sang dans vos membres trop lourds Vous avez oublié comment on fait l'amour, La nuit tombe sur vous comme un arrêt de mort ... | |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 20/12/2010, 18:50 | |
| Cher Hugo,
Tu le sais, je ne me situe ni pour ni contre aucune avant-garde mais je me rends compte que je me singularise par le simple fait que je m'intéresse moins au langage qu'au monde. Je suis fasciné par les phénomènes inédits du monde dans lesquels nous vivons et je ne comprends pas comment les autres poètes arrivent à s'y soustraire : vivent-ils tous à la campagne ? Tout le monde va au supermarché, lit des magazines, tout le monde a une télévision, un répondeur... Je n'arrive pas à dépasser cet aspect des choses, à échapper à cette réalité ; je suis effroyablement perméable au monde qui m'entoure.
Ton ami le Dragon.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 20/12/2010, 19:29 | |
| Monsieur Dragon,
Je perçois de mieux en mieux où ta compréhension veut amener la mienne, ce ne pourra être que formateur.
Mon quotidien baigne dans l'ordinarité, c'est un constat pas une critique amère. Ça me rend un peu autistique, je recule dans mon Monde intérieur pour me prémunir, mais avec l'intention de refaire surface dans le même Monde pour partager mes découvertes.
Je carbure à la communication depuis mes premières bavasseries - selon le témoignage de ma mère. Et très tôt je fus confronté à une absence plus ou moins profonde, plus ou moins prolongée de réponses. Obéissant à ma « Loi », pour reprendre Quantat, je n'ai pas cherché bien fort à m'adapter à ce Monde sans réponses, je n'ai pas voulu non plus qu'il s'adapte à mon besoin : le compromis le plus efficace se développa peu à peu, en une forme bénigne de retrait afin de préserver l'intégrité des deux Mondes parallèles (parfois convergents).
Mais voilà, à travers mon aventure forumesque, qui a fêté sa décennie en septembre dernier, j'ai découvert que je n'avais pas su bien faire les choses, et ce pendant toute une vie (moins une décennie). Depuis, j'apprends à calculer mieux mon cap erratique. C'est dans l'enfance qu'on est censés apprendre à être, à devenir encore, à s'imposer (en dérangeant le moins possible : être et laisser être). Je ne devais pas avoir la conscience en face du trou de l'âme, je n'ai pas su devenir, sinon de louvoyer entre les attentes des autres, parfois voulant les satisfaire, parfois refusant de les satisfaire.
Pour finalement en arriver là où j'en suis, sur la base de quoi je développe cet être que j'apprends à mieux connaitre. Fallait-il d'abord l'accepter...
Si j'ai reçu un conseil qui valait son pesant d'or sémantique, c'est : Garde les mains ouvertes. C'est pourquoi, jadis, malgré qu'il était une tête de Turc, j'allai vers un certain Dragon. Je ne me souviens pas pourquoi, mais il y avait une raison, cause et effet. Je te retrouve presque trois ans plus tard, libéré de ton joug africain, je découvre une évolution. Et cette générosité que tu ne distribues que parcimonieusement. J'ai appris ça de toi, je ne m'en porte que mieux.
J'ai le désir d'apprendre puisque curieux de ce que j'ignore. L'ignorance n'est bien que la pointe de mes souliers. Si je marche, elle recule. Je marchais aussi quand tu t'en allas épouser l'Asie, mais sans quitter ma thébaïde. C'est ce qui nous distingue le plus (comme Pétard et moi) : tu es dans l'action, je suis dans les questions. Eppur si muove !! C'est tout ce que je désirais, marcher.
(Je marche donc à travers ta compréhension - et je te les laisse toutes, Yorubas ou Asiates, je suis plus à l'aise avec mon Désir qu'avec mes désirs. Ce doit être faute d'une enfance qui me vit errer d'une attente à l'autre. Ce n'est pas fiable, un Ours, tu sais.) |
| | | quantat
Nombre de messages : 5399 Date d'inscription : 17/11/2008
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 21/12/2010, 10:05 | |
| - HugoLotte a écrit:
- « D'abord il faut dire que parfois la jouissance est commandée par la Loi à laquelle se soumet le sujet. »
1) Tu poses ici une autorité extérieure au sujet ? Je le vois à l'intérieur du sujet, tu sais ces voix qui suggèrent des voies, on n'est pas trop long à se mettre en route. On a souvent tort (voir ci-dessous).
« Par ailleurs la jouissance peux s'imposer au sujet.. dans l'horreur. »
L'instance distincte du plaisir, cher Lacaniste... Tu n'en rates aucune - ce qui me permet d'apprendre. (2) Soyons audacieux : quand il y a éjaculation, donc jouissance au sens premier, par une verge molle qui pleure plus qu'elle projète, faux phallus, serait-ce un orgasme dans l'erreur - car la « puissance » faisait défaut ?)
« Cette jouissance produit ce qu'on appele un traumatimse chez le névrosé (une révélation chez le pervers). »
3)Je vais choisir d'être pervers, ce qui est révélé m'a fait faire un pas en avant. Je serai moins démuni la fois suivante - ce qui pourrait permettre une autre révélation.
(le ci-dessous du là-haut) : « Il est devenu difficile aujourd'hui de croire qu'un désir qui se délesterait de la jouissance puisse être la source d'une joie des plus profondes »
San-Antonio disait : « Le plus beau du plaisir est d'attendre le plaisir. » À un « maman donnée » 4)[b]faut pourtant y aller[/b]. Conscient de s'abandonner plutôt que de bêtement souscrire, le plaisir est intensifié. Pas toujours. Le Moi se suit mais ne se ressemble pas toujours.
« (c'est la première page du "traité de la réforme de l'entendement" de Spinoza). Je crois qu'André me traiterait de menteur (peut-être de lâche ?) »
5) Ne crains pas le Dragon, ce qu'il crache n'incendie que ce qui était déjà allumé. Après le Chevaucheur, de lointaine mémoire, l'Acheveur.
(André poète, l'aurais-je cru ?! J'entends Joan murmurer, le regard en berne : aura-t-il fallu que je le susse d'abord.) 1) C'est juste une question d'axiomatique: ton propos ici suppose que la subjectivité se confond avec l'intériorité et l'extériorité avec l'altérité. Voilà la première source des difficultés posées par Lacan :l'axiomatique qu'il nous propose distingue la subjectivité et l'altérité , mais celles ci sont autant à l'extérieur qu'à l'intérieur (il illustrait la chose par une bande de Moebius). La Loi est bel et bien intériorisée par chacun de nous et elle est pourtant un des visage de l'Autre (en nous) 2) Il existe effectivement des individus pour qui la façon de mettre en scène la jouissance consiste, entre autres, à faire la démonstration (il s'agit en effet d'une Leçon de morale) de la différence entre le pénis et le phallus: ainsi cette homosexuelle perverse (elles ne le sont pas toutes) qui adorait baiser à trois ... pour démontrer que l'homme est toujours moins puissant qu'elle (elle ne débande pas)...une fois le mâle en pleine détumescence, elle s'évertue à en caricaturer les attitudes... 3) Tout le monde voudrait croire qu'il suffit de choisir pour être pervers... j'en connais qui y ont mis tout leur coeur et leur volonté... on pouvait qualifier ça d'héroïque en un sens... certains y sont parvenus. Pour d'autres ça se finit mal... j'en connaissais un comme ça: structurellement obsessionnel, ethiquement pervers...: je l'ai vu dégueuler ses tripes tant il avait avalé d'extasies... il en reprenait au dessus, obeissant à la Loi comme pas un...c'était épatant:il disait être écoeuré, malade, la tête à l'envers, marre... et il continuait... 4) Je souligne le "il faut" ... à se demander si la jouissance n'est pas une obligation née du disque-ourcourant 5) Je pense parfois qu'André s'est donné pour mission d'inviter ses interlocuteurs à reconnaître qu'effectivement le feu est allumé Dragon, Chevaucheur,Acheveur: sont ce ses anciens pseudo ? on dirait les trois étapes d'une initiation. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 21/12/2010, 12:47 | |
| 1) « C'est juste une question d'axiomatique »
Tu saisis le mot dans son sens déductif ou symbolique (ou les deux) ? Je veux m'assurer qu'on regarde dans la même direction. (Qu'il est dommage que la désinvolture, cette paresse de l'entendement, ait inventé des synonymes aux mots, comme si la quantité faisait la qualité. Plutôt le désarroi.)
« ton propos ici suppose que la subjectivité se confond avec l'intériorité et l'extériorité avec l'altérité. »
Dans une première « passe », oui - comme on dit en programmation. Quand le Je émet, il est seul au départ, JeMeMoi. Tout est contenu en lui, le temps de réchauffer les circuits : le Monde est vu d'un point de référence (si on n'y prend pas garde alors, le Monde devra ressembler au besoin qu'on en a, parce qu'on a toujours besoin d'être rassurés : n'est-ce pas pour cela qu'est venue la compréhension ?).
À partir du moment que le verbe fait son voyage, fatalement hors de soi, alors le « ruban de Moebius » prend son sens : au cri primal répond un écho, venu d'« ailleurs ». Comment ne pas l'entendre ? Il y a un échange - ça ne signifie pas encore que l'autre est réellement reçu.
L'altérité n'est-elle pas une perte de son assurance, quand l'autre perturbe l'identité qu'on avait de soi-même ? La conscience ne peut pas faire autrement que de me définir, d'abord en me consolidant, en me confortant, pour me réconforter. Il me semble, à tort ou à raison, que le lien à l'autre en est un de suffisance - dans les deux sens du terme, vanité et raison d'être. Ne sachant pas nous contenter de peu, on s'empare de tout, nous sommes des gaspilleurs !
Même en demeurant mordicus dans son intériorité, celle-là est exposée à l'extérieur parce que nous naissons démunis, à la merci des grâces extérieures. L'ardoise n'est pas vierge à la naissance, mais elle est molle. Un rien la marque, la burine. On appèle ça « éducation ». Esseulé au milieu de nulle part, l'ermite sait encore qu'un Monde l'entoure, qu'il en fait partie malgré tout. Haïr ne fait pas disparaitre, au contraire, il rend l'autre aussi précieux que le fait l'amour. Faut nourrir nos ombres aussi.
suite.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 21/12/2010, 13:26 | |
| 2) + 3), et 4) par inférence
La lesbienne perverse et l'« extasié » sans enthousiasme -> disque-ourcourant.
Nous naissons dans une demeure apparemment somptueuse, spacieuse, l'En-pour-soi, mais nous passons souvent toute notre vie dans le portique, n'osant ni pénétrer plus loin ni s'en éloigner d'autant. La porte se veut cochère, à peine est-elle piétonne.
L'inconscient ne serait pas ce qu'on ignore, faute de mieux l'entendre, mais ce qu'on ne sait pas risquer, à vivre sécuritairement, à l'abri de la révélation, croyant toutefois réaliser son potentiel (les talents évangéliques). La rétention du Soi. Être ou ne pas être, on dit que la synthèse de la question (sans point du même nom) serait la conscience. C'est cocasse. Cette fameuse conscience naitrait de l'incompris, du moins du mal-compris. Kossa donne d'avoir une conscience dont on a peu conscience ? Sont fous ces humains !
Dès lors le disque-ourcourant lacanien prend tout son sens puisque la conscience ne peut pas assurer la démonstration, seulement la conviction (croire avant de savoir). Le Je se dit, mais sait-il qui il est ? (Au fait, Lillois, qu'est-ce que l'inconscient pourrait faire entendre à ce moment-là ? Par « se faire entendre », il faut comprendre « se faire connaitre » [en filigrane : par la conscience] ?)
Quel est le plus court chemin qui mène à une conscience minimalement consciente ? L'introspection ? Peut-être l'enthousiasme dionysiaque !
En supplément le 5) - c'est ma journée de bonté disqu'on-courant (je force sur le néologisme - dix étant symbole de l'achèvement, d'un présupposé total).
« Je pense parfois qu'André s'est donné pour mission d'inviter ses interlocuteurs à reconnaître qu'effectivement le feu est allumé »
Je ne prétendrai pas comprendre ce que tu veux exactement dire, il y a au moins deux possibilités. Je ne me risquerai pas encore. (Je suis une âme timide, le savais-tu ?)
« Dragon, Chevaucheur,Acheveur: sont ce ses anciens pseudo ? on dirait les trois étapes d'une initiation. »
Dragon est un philosophe naturel qui se défend de l'être. Chevaucheur était un sociologue professionnel qui venait nous confier ce qu'il ne pouvait pas ni spontanément ni à son gout écrire dans ses ouvrages. Dr Jekyll et Mister Hyde.
Mon « Acheveur » était une association quelque peu émotive - je suis taquin, parfois. Mais par inadvertance toujours. Demande au Celtibère (mais il mentira, comme de coutume.) |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 21/12/2010, 19:36 | |
| - Citation :
- libéré de ton joug africain
... Cher Hugo, Je vais te narrer une anecdote qui va te démontrer qu'il peut exister de doux jougs et des folies torrides ... Il y a quelques mois, alors que j'étais coincé dans un embouteillage entre la porte d'Auteuil et celle de Clichy, j'ai eu une pulsion soudaine : celle de pousser vers la porte de la Chapelle afin de rejoindre le plus vite possible CDG Roissy et son terminal E. Après avoir garé mon véhicule, je suis parti, mains dans les poches mais d'un pas ferme et assuré, vers un checking où des gens portant beau le boubou attendaient ... Au premier d'entr'eux, j'ai demandé : " Où partez-vous ? " ... Il me répondit : " à Bamako " ... ... Je me suis précipité au premier guichet Air France venu et j'ai demandé un billet pour là-bas à toute vitesse, l'embarquement ayant déjà commencé. ... 6 H 00 après et après avoir loué un véhicule, j'errais dans les rues ... et je pris la route vers le pays Dogon à 1000 kms vers le nord, non loin de Mopti sur la route de Tombouctou ... Chemin faisant, j'ai croisé le regard d'une malienne aux yeux de braise ... " Que viens-tu faire ici ? " me dit-elle ... " T'emporter car j'en avais marre des embouteillages de la porte d'Auteuil ! " lui dis-je ... ... avec elle, j'ai passé mon plus beau week end de l'année dans un hôtel tenu par des libanais ... ... de toute évidence, je pense que ma malienne aux yeux de braise pensa sans doute qu'elle était tombée sur un cinglé ... ... Il faut que j'évite la porte d'Auteuil ... la chaussée y est glissante ... Ton ami le Dragon qui ne comprend pas l'Afrique comme un joug ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 21/12/2010, 21:19 | |
| Dis-moi, mon chenapan d'ami, aurais-tu lu Albert Cohen, et en cachette de surcroit ?!
Tu as la puissance d'être d'un Solal, mais tu ne te limites pas à une seule Ariane (qui, celle-là, faut-il l'avouer en s'époussetant de toute gêne sentimentique (les beaux sentiments éperdus) : assez conne merci. Étreindre un chardon.
Mes « folies » me menaient moins loin, géographiquement parlant. Spirituellement, je fus parfois surpris, mais jamais longtemps, mon barycentre est au quotidien.
Je n'aime peut-être pas assez la Vie pour l'explorer à la Scott - tandis que toi tu serais plutôt un Amundsen, le premier à conquérir le pôle, reparti déjà, tu fais les choses pour toi, pas pour éblouir la galerie de manchots.
Je voyais « le joug africain » comme cet horizon dont tu rêvais sans pouvoir l'habiter à ta convenance. Faut gagner sa vie d'abord.
Décider de revenir à l'Afrique au choix des heures et de la destination, ce doit être déjà un plaisir libre - comme on dit un « esprit libre ».
La seule Malienne que je connaisse est par son nom; je la parraine de ma lointaine solitude, de mon château de cocagne. Les Ours ne sont pas sorteux. Ils sont néanmoins curieux des explorateurs. Apprendre sans se mouiller... |
| | | quantat
Nombre de messages : 5399 Date d'inscription : 17/11/2008
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 22/12/2010, 10:29 | |
| [quote="HugoLotte"][
1) L'inconscient ne serait pas ce qu'on ignore, faute de mieux l'entendre, mais ce qu'on ne sait pas risquer, à vivre sécuritairement, à l'abri de la révélation, croyant toutefois réaliser son potentiel (les talents évangéliques). La rétention du Soi.
2)« Je pense parfois qu'André s'est donné pour mission d'inviter ses interlocuteurs à reconnaître qu'effectivement le feu est allumé »
3) (Je suis une âme timide, le savais-tu ?)
quote]
3) J'aurais dit "humble" plutôt que timide
1) Je trouve que ce que tu décris ressemble beaucoup au "ça" (version lacanienne)
2) Je crois qu'André veut que l'on reconnaisse ce "ça" comme Vérité (en quoi il n'aurait pas tout à fait tort) | |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 22/12/2010, 12:29 | |
| - Citation :
- )« Je pense parfois qu'André s'est donné pour mission d'inviter ses interlocuteurs à reconnaître qu'effectivement le feu est allumé »
En effet et force fut de le constater du côté de Mopti, le feu était sous le boubou ! Je n'eus aucune peine à l'entretenir dans la mesure où les seins de cette malienne était énorme et très ferme (eh oui ... Hugo, je sais que tu aurais préféré des petits ...) : un vrai plaisir donc ! Ceci étant, rien n'est jamais absolument parfait, je le confesse, car la belle aux yeux de braise s'était rasée le pubis depuis trois ou quatre jours et tu t'en souviens, je préfère les échoppes bien achalandées ... ceci étant encore et à sa décharge, cette fâcheuse habitude permet d'éviter les insectes en ces régions subsahariennes ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 22/12/2010, 13:47 | |
| « (eh oui ... Hugo, je sais que tu aurais préféré des petits ...) »
Quantat aurait donc raison : je serais « humble » ? (Qu'il n'en prenne pas l'habitude, j'en prendrais ombrage !) En amour (je parle du désir - on parlera de sentiment une fois rhabillés), la quantité réside dans la qualité. Le presque-rien me sied, il cède de la place à l'imaginaire - qui lui ne connait pas de frontière, sauf sa résolution. Car tout passe, afin de revenir.
« Ceci étant, rien n'est jamais absolument parfait, je le confesse, car la belle aux yeux de braise s'était rasée le pubis depuis trois ou quatre jours et tu t'en souviens, je préfère les échoppes bien achalandées »
Je n'ai pas vécu l'absence frisée, seulement le clairsemé. Qui me laissa à penser que si l'éclairci avait été total, le pique-nique aurait été différent. Mais en quoi ? Faudrait le vivre pour le savoir. À l'oeil, le glabre de la bouche officieuse m'est invitant. Le suc me nourrit, pas besoin des condiments des phéromones (surtout piégées). Aurais-je un côté oiseau ? (De fait, on n'en a pas trouvé chez ceux-ci. Ils se donnent des becs, la cour est visuelle et se suffit. Il semblerait que la chimie sexuelle humaine n'est pas suffisante, on a créé des parfums, ces démarcheurs de la présence qui se fait attendre encore, et qui « crient » encore quand elle est redevenue absente.) |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 22/12/2010, 18:41 | |
| Cher Hugo,
A un moment de vie, j'ai eu à faire au Katanga pour le compte d'un client britannique originaire de Rhodésie. Autres temps, autres époques, c'était encore la prosperité du côté de Lubumbashi (on doit d'ailleurs en remercier notre ami belge d'adoption, Monsieur Bilou).
Il était doux à la sieste de commander à des lubas à grosses poitrines et à lèvres charnues de nous prodiguer des massages très complets. Elles étaient très douées (elles avaient tout appris chez les missionnaires) et nous chevauchaient avec une très grande efficacité. Leur coup de rein n'avait rien à envier aux plus professionnelles des catins nigérianes que nous importions également souvent de Lagos.
A quelle époque ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 22/12/2010, 19:27 | |
| « Il était doux à la sieste de commander à des lubas à grosses poitrines et à lèvres charnues de nous prodiguer des massages très complets. » Qu'il est paradoxal, ce garçon ! Je devrais dire : ce globes trotteur. Tu paies pour te faire manipuler ?! (Pis tu aimes ça ? Si tu me réponds « oui », je ne te parlerai plus. Il me restera à t'écrire.) S'éreinter de plaisirs, tu es manifestement passionné - la mienne de passion s'exerce placidement, à l'abri des instants péris, donc au présent. Quantat pourra te confirmer qu'on n'exorcise pas le passé, il loge dans l'inconscient, faisant sans doute son lit dans le cerveau limbique. Dis, Dragon, la sieste par chez toi, ce n'est pas gratuit ! |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 23/12/2010, 04:11 | |
| - Citation :
- Dis, Dragon, la sieste par chez toi, ce n'est pas gratuit !
Tu le sais déjà cher Ours, ce qui est gratuit est sans valeur, il faut payer de sa personne afin de bien jouir. | |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 23/12/2010, 08:05 | |
| Cher Hugo,
Puisque nous évoquons des souvenirs, un me revient justement à propos de deux lubas à grosses poitrines et à lèvres charnues qui étaient très efficaces lorsqu'elles nous prodiguaient des massages très complets.
Comme ces lubas portaient des prénoms compliqués à retenir, nous avions préféré affectueusement leur en donner des autres : la première avait été renommée par nous "Sucre d'orge" et la seconde "Trou de balle" ... eu égard bien entendu à leurs talents respectifs bien sûr.
Ah nostalgie quand tu nous tiens ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 23/12/2010, 14:04 | |
| « la première avait été renommée par nous "Sucre d'orge" et la seconde "Trou de balle" ... eu égard bien entendu à leurs talents respectifs bien sûr.
Ah nostalgie quand tu nous tiens ... »
Il m'avait semblé qu'une certaine poésie pouvait aussi te tenir la main, le temps d'une image - en apéritif ou en digestif (habituellement en apéritif, car il faut décorer l'arbre avant de déballer les cadeaux sous sa jupe).
Le « sucre d'orge » ferait référence au sujet emprunté, pas à celui qui se prête (ou alors ne parlais-tu pas de fellation ? ce dont je doute - ce n'est pas de ma faute, c'est Mara l'Abeille qui me darde du sien, elle inocule ses grâces, infirmière de l'âme : Miss Piqure).
Était-elle, cette Luba, une Bouche Cossue ?
Trou de balle ! vous les hédonistes alanguis, vous manquez de gentilhommerie, mais assurément pas de bonhommie (oui deux « m » chaque fois quand on est « rectifiés » ; d'ailleurs, ton ami et toi le démontrez, deux aiment mieux, devenus compères, « père avec »... vos Lubas devaient avoir l'âge de la déraison, n'est-ce pas ?).
Quand on pénètre chez l'autre par la porte arrière, ne veut-on pas la cambrioler ? Il est vrai que la cambrure (association d'idée avec l'étymologie « cambro ») de certaines demoiselles bien fignolées (les « Pente de ski ») peut inspirer cette pratique chez les gars qui sont « entrain » à « shoot-shooter » dans le Grand-Saint-Bernard féminin, non plus au pied mais dans le dos du Mont de Vénus. Que vous êtes cabotins !
Défigurer ainsi la Face cachée de la Femelle, tss-tss ! Iconoclaste, va ! (À te souhaiter, vandal !, que la prochaine cossue soit cosson plutôt.
De ton logorrhéeux préféré, qui a dissimulé derrière sa verve littéraire une petite gêne de minaudier... |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 23/12/2010, 19:25 | |
| Cher Hugo,
T'ai-je déjà raconté ma rencontre avec une certaine Marie sur une route entre Tel-Aviv et Béthléem lors d'une de mes missions au Moyen-Orient ?
Marie était assurément une fille sublime avec des seins très lourds et très laiteux qui travaillait à cette époque là dans un kibboutz de Galilée au nord de Cana.
" Jesuce, jesuce " m'avait-elle déclaré lorsque je l'avais prise en stop ... Il n'en fallait pas davantage pour susciter ma curiosité et prolonger notre rencontre dans un hôtel du lieu.
L'appétît très aiguisé par le caractère chargé de spiritualité de cet endroit et encore sur ma faim après la sucerie précitée, j'ai donc voulu mieux pénétrer son esprit. " Pas par là, pas par là ! " me dit-elle alors ...
Tu l'as compris Ours : Marie était novice et entendait bien le rester ... en ces conditions, nous dûmes nous résoudre à la sodomie afin que Marie resta toujours vierge.
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 23/12/2010, 19:55 | |
| « T'ai-je déjà raconté ma rencontre avec une certaine Marie sur une route entre Tel-Aviv et Béthléem lors d'une de mes missions au Moyen-Orient ? »
Au vu de ma souvenance, je te répondrai « non » - afin que tu me racontes.
« Marie était assurément une fille sublime avec des seins très lourds et très laiteux qui travaillait à cette époque là dans un kibboutz de Galilée au nord de Cana. »
Laitière de son état. Non ? Peu importe, elle était femme, sa plus belle qualité.
« " Jesuce, jesuce " m'avait-elle déclaré lorsque je l'avais prise en stop ... »
Minute, papillon en rut ! Prénom : Marie. Mais ça se passait en sol hébraïsant. As-tu tenu compte de son accent ? Un personnage charismatique comme toi a dû susciter chez elle un fort étonnement, voyant derrière le volant, plutôt que marchant sur les eaux, l'homme de son âme. Ne s'était-elle pas écriée plutôt : « Jésus ? Jésus ! » ?
« Il n'en fallait pas davantage pour susciter ma curiosité et prolonger notre rencontre dans un hôtel du lieu. »
Je pense que tu as sauté un chapitre, ton humilité te le recommandant. Je l'entends, la Marie maculée d'intentions, te pointer l'hôtel en question : « Eli ! Eli ! là-bas sack me !! » Tu n'entends pas bien l'hébreux, toi, penserais-je. « Eli ! Eli ! lamma sabachtani ! » À l'évidence n'allais-tu pas être celui qui l'abandonnerait. Je parie qu'elle avait confiance que non.
« L'appétît très aiguisé par le caractère chargé de spiritualité de cet endroit et encore sur ma faim après la sucerie précitée, j'ai donc voulu mieux pénétrer son esprit. " Pas par là, pas par là ! " me dit-elle alors ... »
Mais non précipitée, j'espère ? J'ai honte de te l'avouer, c'est ce que j'avais lu à prime abord. (La prochaine fois, écris « sus-citée », ce sera dans la direction du personnage, je le suivrai mieux.)
« Tu l'as compris Ours : Marie était novice et entendait bien le rester ... en ces conditions, nous dûmes nous résoudre à la sodomie afin que Marie resta toujours vierge. »
Ton désir de plaire aux attentes aiguës des dames de vertus autres confine à une sainteté certes hétérodoxe, mais combien romantique en l'espèce. J'escompte que cette exigence n'a pas trop exigé de ta galanterie.
Ontologiste à ta façon, tu aimes voir (et pratiquer) le derrière des chausses... |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 24/12/2010, 03:44 | |
| Cher Ours,
La vie est une aventure qui se décompose en une succession d'aventures dont le propre est d'obéir à deux principes :
1. toujours se laisser guider par un (des) brin (s) de folie,
2. et toujours encore d'être organisée autour d'une équation avec une (des) inconnue (s).
Bien entendu, tu peux objecter que ces mouvements itératifs sont susceptibles de devenir monotone à la longue ... mais d'expérience, je peux t'assurer qu'il n'en est rien. Ainsi, les sensations obtenues avec, par exemple, les lubas au kantaga ou celles acquises avec mes Joan en extrême-orient confinent au "magique". Le furtif et le fugace sont le sel de la vie.
Puisque nous en sommes au 24 décembre, je m'autorise un rapprochement : la "magie" de la nuit noël serait-elle aussi intense si elle était reproduite à l'identique la nuit suivante ? Non bien sûr ! La nuit du 26, pour être magique, doit mettre en scène une autre actrice dans une autre situation.
Pour autant et lorsque par hasard je repasse au kantaga, dois-je me détourner de ma sieste ... certainement pas ! ... mais quel intérêt aurais-je à me faire prodiguer des massages très complets par les mêmes lubas par définition vieillissantes ? ... aucun ! De nouvelles et jeunes lubas à lèvres charnues sont déjà là à m'attendre sans même le savoir et souvent même j'en viens à me dire intérieurement : " Mon passage congolais, leurs existences, mon existence même étaient écrits ... tout a en fait été prédéterminé pour qu'à un moment T des lubas prodiguent à un loup un massage très complet ! "
Il y a une dimension spirituelle qui ne saurait t'échapper ... une dimension mystique qui fait que dans la moiteur d'une nuit de mousson un loup ne se retrouve pas par un simple hasard avec dans ses bras une Joan ... je regarde alors la nuit, les étoiles et j'écoute dans le lointain des bonzes débutant leurs prières matinales ... Joan endormie se retourne comme se retournait déjà sa mère (eh oui, j'avance en âge que veux-tu) et comme peut-être se retournera sa fille bientôt pour ce même loup ou pour un autre loup ou pour des fils de loups ...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 24/12/2010, 12:43 | |
| Le Loup... je l'avais perdu de vue, celui-là.
J'ai tenté de l'intégrer dans une écriture, m'obstinant à le faire, pour en arriver à comprendre que ça manquait d'appuis d'un réalisme certain (même tricoté de « folie » - mais peut-on simuler la « folie » ? on bascule dans un romanesque grossier aussi crédible que la parousie - le Messie reviendrait pour être empalé : autre temps, autres moeurs).
Je ne connais pas la complicité charnelle, vois-tu, Dragon. Un manque, une tare, un handicap, je ne sais pas, je ne me suis pas assez pratiqué dans les gestes pour le découvrir mieux. Je ne sais pas réduire l'autre à une expérience sexuelle : sois désirable et t'es toi, je ne veux rien connaitre d'autre de toi, restons superficiels.
Je suis très sensible à l'ennui, quand je ne suis pas en création (au sens plein), je ne suis pas non plus en récréation. Tu fais vite le tour d'un corps et c'est celui-là que tu retrouves dans la même personne, ses frontières palpables. Un nouveau corps arrive avec son excitation (quelque chose d'autre à conquérir, un nouveau territoire), mais le énième ne remplacera jamais la découverte du premier. Rappèle-toi, de simplement se frotter contre, même habillé, on pouvait en jouir. Le énième corps n'est plus aussi magique.
Remarque qu'il en va de même des personnalités - et celles-là ne se conjuguent pas au temps de la caresse qui n'a pas de futur, demain ce sera une énième. (À moins de tomber sur une expérience physique unique, certains savent y faire même avec une enveloppe moins... emballante, le cadeau est princier. Mais entre toi et moi, retourner ouvrir la même boite, ça ne prend pas tout la période du temps des Fêtes pour en toucher le fond. On va même reporter la prochaine fois afin de renouveler mieux avec la première impression grandiose. C'est biologique.)
Tu es d'un côté du spectre des possibles et moi à peu près à son opposé. C'est le charme de cette relation. Je ne juge pas, j'apprends. J'intègre ce que je peux digérer - et ce n'est pas toujours intellectuel, loin de là. On dirait que je suis toujours en apprentissage, observant et tentant d'imiter, pour voir si ça me ressemble.
J'ai pensé à toi ici et là, pour réaliser surtout que je n'étais que moi. Pourtant il y avait la possibilité de risquer une « folie », comme tu dis justement. Bien sais-tu, quand tu es « fou », l'autre en face sera-t-elle « folle » ? Il appert qu'il faut un lien d'autorité afin que pour recevoir l'autre donnera, et sans formalité. Je veux recevoir, donne. Ce « pouvoir », je ne peux pas l'exercer dans mon quotidien. Il faut d'abord une saprée confiance en soi (en son « autorité ») et en face la personne réceptive. On trouve cela dans certaines circonstances, par exemple à visiter des lieux où c'est « arrangé » pour cela. Ou tomber sur l'occasion assez rare - ai-je compris - où deux besoins, bien qu'étrangers, sont en phase. Un ami m'en a déjà parlé, de sa « Marie » à lui (sauf que l'eucharistie se fit sous une tente ; après l'ite missa est, il ne demeura chez mon ami qu'un souvenir plutôt unique et chéri, mais pas diable plus que ça).
Aurais-je besoin d'être rassuré ? Je te parie que si ! Je ne peux guère espérer faire miennes tes découvertes, mais je pourrais en habiller un personnage de création... il serait « fou » à ma place.
Ne crois-tu pas que c'est ce que l'éclectique fait de tes mots, de tes images, de tes « folies » ? Tu n'écris pas à un aveugle, mais sur une ardoise.
S'il s'en trouve pour penser que tu puisses fabuler, pour ma part je ne m'arrête pas à ça (j'ai lu de toi une philosophie qui rendait plausibles dans sa cohérence les « folies » qui émaillent tes voyages), je ne recherche pas une autre vérité que ce que je retire de t'écouter, m'en inspirant entre les deux oreilles puisqu'entre mes mains la manne ne neige pas - parce que je ne mets pas mes raquettes ? Les fois que je le fis, l'Ours tomba dans un certain piège. Manque d'« autorité » ?
Je vais donner, sans pousser le bouchon, cette « autorité » à mon personnage de création.
Je t'en dois une. Une manière de te remercier sans avoir à le faire - je connais une Kekune qui me traiterait encore de ce que tu sais quoi. La Bougresse ! Manquerais-je d'« autorité » face à cette Lorelei expatriée ? Vérifions, bien attaché au mât...
Ich glaube, die Wellen verschlingen Am Ende Schiffer und Kahn; Und das hat mit ihrem Singen die Lorelei getan. (Heine) |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 24/12/2010, 15:27 | |
| Ah Hugo ... | |
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