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| lettres ouvertes à HugoLotte ... | |
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+7Biloulou quantat GIBET Branmakmorn06 Zora232 Ungern andre 11 participants | |
Auteur | Message |
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andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: lettres ouvertes à HugoLotte ... 18/12/2010, 11:27 | |
| Rappel du premier message :
Cher Hugo,
Nous autres esthètes (nous sommes si peu nombreux ici ... vous, moi, ...) regardons le monde avec exigence et sans perplexité.
C'est la raison pour laquelle, j'ai écrit ces quelques lignes à votre attention il y a quatre ou cinq jours alors qu'une légère brise de la savane caressait mon corps lassivement allongé au bord de l'hôtel Hilton d'Abuja ... corps fourbu par quelques heures de travail acharné et surtout par quelques autres aux côtés d'une Yoruba élancée et à forte poitrine, étudiante dans l'université voisine.
Si vous aviez été là peut-être vous aurais-je proposé de partager cette Yoruba et même de lui dermander d'aller rechercher une autre de ses amies pour troubler notre moment de détente sous cette légère brise ... à moins bien sûr que, comme il est de coutume ici, nous serions allés nous promener dans l'incontournable jardin de l'amour de ce lieux enchanteur ? Qui sait ?
Je vous laisse rêver ...
Très amicalement à vous.
Dernière édition par andre le 18/12/2010, 11:41, édité 1 fois | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 1/1/2011, 22:50 | |
| [suite et Faust fin
« Que nos membres continuent à inonder les monts (de Vénus) et les vallées de nos compagnes d'une sieste, d'un soir ou d'une vie ! »
Je t'accompagnerai virtuellement, c'était déjà le cas, ne changeons pas une formule gagnante. Mes des-lits d'alcôve sont pratiqués différemment des tiens, par Monde parallèle où la créativité, sous l'égide de Dame Inspirence (soeur de deuxième lit de Dame Clémence - deuxième fesse dit-on par icitte), assure la musique et l'ambiance magique.
« Que la beauté et la délicatesse qui animent nos prégnants échanges ici, puissent se propager ailleurs ! »
Délicatesse, osa-t-il écrire sans même ciller. J'en parlerai entre deux époussetages à ta Mariette, cette sainte femme. Je te confie un moment d'elle, comme d'une pièce à conviction au tribunal de ton indulgence. En page 499 du Maitre Albert :
« (...) de ce que j'ai dit faudrait pas croire que j'ai fait des entourloupettes à mon mari, parce que c'est pas pour de dire, mais moi jamais l'idée d'un regard à un autre homme, enfin l'épouse modèle, mais c'est que lui ça valait la peine, voilà f'ai fini mon brillage, parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres. »
Tu vois, ta Mariette n'est pas tant sainte que saine. Ne lui fais pas de scène.
« Enfin et en codicille »
Testament, tu n'y vas pas de main morte ! Heureusement ne suis-je pas ton vassal (mais rassure-moi encore !), les deux mots seraient joints et moi lié.
« autorise-moi à associer à nos pensées notre dévouée servante qui est, à l'instant même où je t'écris, en train de ramasser les derniers rogatons de notre folle nuit. »
Tu es auto-risé. Associée, la pauvre fille l'est par un contrat que tu lui as concoté comme tu en as coutume de le faire, pour favoriser le client (en celui-ci toi) avec des lignes de tout petits caractères. Tu sais comme sa vision n'a plus l'âge de ses 20/20. Elle m'en parlait l'autre jour au détour d'un corridor de ton palace. Dis-moi, ai-je l'air sacertodal d'un confident ? Tout ce qu'elle me confie en ces moments-là, ça ferait les belles heures de la confrérie de Lacan, Mariette mi-dit tant, je me demande si c'est faute d'avoir du vocabulaire ou du courage.
Je la rassure, ne crains pas, par amitié et par bonté : « Madame, Monsieur Dragon vous aime, mais de la chambre d'à-côté. Il vous apprécie, mais avec pondération (comme disent les économistes qui trichent un peu sur les résultats pour complaire à l'argentier). Il vous gardera jusqu'à la mort, hélas ce sera la vôtre, cette idée saugrenue que vous eûtes de naitre si tôt, croyant encore le servir à satiété ! Les femmes ne doutent de rien. Mon ami n'est pas vilain homme, consolez-vous; il vous en demande beaucoup pour que vous ayez une chance de lui plaire encore, bien que restée vêtue. Vos vertus ancillaires lui sont connues, il en a même dressé la liste. Rentrez chez-vous, Mariette, reprendre de vos forces. Demain sera égal à aujourd'hui qui a hérité d'hier. Monsieur est conséquent, ne pouvant être qu'égal à lui-même. »
La fois du moment dont je viens de me rappeler, Mariette me quitta la moue aux lèvres, le nez renfrogné, l'oeil interrogatif, le soupir en gorge, mais heureuse de s'être confiée à moi. Quand je te disais qu'on pouvait satisfaire une femme debout. Tu me crois, maintenant ?
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| | | Laogorus
Nombre de messages : 865 Localisation : Paris Date d'inscription : 08/11/2008
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 1/1/2011, 23:53 | |
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| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 2/1/2011, 07:50 | |
| Cher Hugo et Estimé Ours,
Je m'en vais ce soir à London jusqu'à vendredi. En conséquence, je te laisse les clefs de nos belles pages. Profite de l'occasion pour expliquer à notre vieillissante servante en quoi elle est un peu notre "Mariette" ... " Si toutes les Mariette de la Terre pouvait partager leurs serpières et être réconnues à la juste étendue de toutes leurs capacités ! "
Les servantes participent aussi à l'idéal féminin dans une relation intemporelle à leurs Maîtres. Voici qui explique aussi que, très souvent, les relations avec les maîtresses sont si difficiles ... elles initient les jeunes de la maison, elles satisfont leurs pères, ...
Les amours ancillaires, les unions morganatiques ne sont-ils pas les plus romanesques, les plus beaux, les plus intenses ?
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| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 2/1/2011, 12:56 | |
| La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse, Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse, Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs. Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs, Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres, Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres, Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats, A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps, Tandis que, dévorés de noires songeries, Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries, Vieux squelettes gelés travaillés par le ver, Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir, Calme, dans le fauteuil, je la voyais s'asseoir, Si, par une nuit bleue et froide de décembre, Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre, Grave, et venant du fond de son lit éternel Couver l'enfant grandi de son oeil maternel, Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse, Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 2/1/2011, 14:34 | |
| ... Charles Beaudelaire. Car il faut rendre à Charles ce qui appartient à Charles.
Personnellement, je prefere...
....Par le petit garçon qui meurt pres de sa mère Tandis que des enfants s'amusent au parterre Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment Son aile tout à coup s'ensanglante et descend Par la soif et la faim et le delire ardent Je vous salue, Marie.
Par les gosses battus, par l'ivrogne qui rentre Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre Et par l'humiliation de l'innocent châtié Par la vierge vendue qu'on a déshabillée Par le fils, dont la mere a été insultée Je vous salue, Marie.
Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids S'écrie : "Mon Dieu!" Par le malheureux dont les bras ne purent s'appuyer sur une amour humaine Comme La Croix du fils sur Simon de Cyrene Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne Je vous salue, Marie.
Par les quatre horizons qui crucifient le monde Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains Par le malade qu'on opere et qui geint Et par le juste mis au rang des assassins Je vous salue, Marie.
Par la mère apprenant que son fils est gueri Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée Par le baiser perdu par l'amour redonné Et par le mendiant retrouvant sa monnaie Je vous salue Marie.
Francis Jammes
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Le jour où, messieurs, vous preterez aux femmes l'intelligence que vous pretendez trouver chez les autres hommes, vous serez delivrés d'un bien lourd handicap.
Mab |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 2/1/2011, 15:33 | |
| « En conséquence, je te laisse les clefs de nos belles pages. »
La seule clé de ce domaine est intangible, accessible aux seuls Draconis. Voilà qui est cocasse, un Dragon y habite et le Draconis a pour mission de rayer l'espèce sulfureuse de la surface de son Paradis perdu ; je préfère la transmutation à la destruction, il s'agit alors de modifier l'atome de l'inconscient par fusion, bien sûr.
Je laisse la tonitruante fission aux éperdus qui confondent la longueur avec la langueur, ce doux rêve des âmes romantiques qui pratiquent la tristesse pour aimer différemment, car la tristesse inspirée est disposée à recevoir la gaieté caractérielle d'un compagnon, sa seule présence acceptée n'est-elle pas la reconnaissance d'une certaine joie de vivre ? Pourquoi aimer vivre devrait-il être un show public soumis à l'appréciation, une communion avec la turbulence des foules agitées (much ado about nothing, Londonien d'une semaine) ?
« Profite de l'occasion pour expliquer à notre vieillissante servante en quoi elle est un peu notre "Mariette" »
Diable d'homme ! Orphée devra redescendre aux Enfers récupérer Eurydice où la morsure d'un dragon la précipita. Je vais demander conseil à Maitre Albert, fouiller dans sa Grande Oeuvre quelques formules magiques pour apprivoiser un peu la Bête - je n'escompterai pas la dompter, à l'impossible les nuls ne sont pas tenus. (À mon tour, je m'inventerai un voyage à London, Ontario, pour te confier un treizième travail d'Hercule : chevaucher la Mégère à cru, à la manière hunnique ou amérindienne, au choix, et rejoindre le Septième ciel sans tomber ni la tromper.)
« Si toutes les Mariette de la Terre pouvait partager leurs serpières et être réconnues à la juste étendue de toutes leurs capacités ! »
Narquois. On lit « capacités » mais on entend « domestication ». (Est-ce seulement moi qui ferais ce rapprochement insidieux ? Attention, Loup, de la facilité à la flaccidité, on loge un refus de mériter. Je garroche cet avertissement à l'Univers entier, c'est d'abord à moi-même : la facilité a un tel charme, les bras ouverts, le sein moelleux, l'oeil languissant - quand l'amour quémande -, on y investirait une défaite croyant en une victoire...)
« Les servantes participent aussi à l'idéal féminin dans une relation intemporelle à leurs Maîtres. »
Voilà où le bât blesse (et file le bas de la belle) : le temps est l'argent du coeur, il investit à long terme. C'est pourquoi souvent l'amour ferme les yeux pour durer encore. Je me vois, oui, expliquer à une Abeille, marquée par le temps qui fait voyager le Soleil, son étoile polaire diurne, qu'elle doit aimer et servir sans compter ses heures... Elle va m'auto-assassiner jusqu'à ce que mort s'ensuive !
« Les amours ancillaires, les unions morganatiques ne sont-ils pas les plus romanesques, les plus beaux, les plus intenses ? »
Les basses extractions peuvent causer les éruptions les plus violentes - demande à un vulcanologue ou à un pétrolier. Côté romanesque, j'avoue que toute hérésie m'est conseillère, pas tant pour provoquer l'autorité (je ne suis pas Loup, moua !) que pour aller voir ces zones interdites où je suis certain déjà découvrir plus loin que ce qu'on m'a appris pour me... domestiquer !
Comprends-tu, snoro, que tu me demandes d'être un peu à l'envers de moi en me confiant un rôle improvisé ? (Pour que je devienne meilleur comédien de mon texte existentiel ? Ah. Ah bon ! Hé ben ! J'ai été eu !! Je songerai à t'aguir.) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 2/1/2011, 15:58 | |
| « Le jour où, messieurs, vous preterez aux femmes l'intelligence que vous pretendez trouver chez les autres hommes, vous serez delivrés d'un bien lourd handicap. »
Héhé ! Fort surpris par cette versification bien polie, en référant au peu que je sais de la poésie, je me disais (le répétant même à mon épouse) : on dirait du Verlaine ou du Baudelaire - je le disais faute d'en nommer d'autres, évitant Hugo ou Nelligan que je (re)connais un peu plus aisément.
Sainte Merdouille, priez pour Loup !
Voilà pourquoi il voyageait, mettant de la distance entre lui et sa forfanterie.
(Commençons à « sextanter » l'Apis lacris, « abeille laborieuse » en latin de cuisine, afin de rester dans l'exact sujet de la mission qui me fut confiée procuratoirement - l'individu dont je vous cause ayant l'habitude de cette pratique, de déléguer les basses oeuvres aux castes idoines, ce n'est même pas du mépris, c'est stratégique : la faim justifie jusqu'à la mie de pain.)
L'intelligence, qui ne se reconnait pas dans ce qui la réfléchissait, ne doit se pratiquer que durant les mois sans « r », « m » ou « j ». Aouuuuuuuuu ! Chez les lunatiques.
(On m'aurait confié une mission kamikaze ? Comment m'en sortir autrement qu'en morceaux ?)
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 2/1/2011, 20:03 | |
| Affublé d'une mission qu'il m'est autant impossible à remplir que l'appétit d'un ogre boulimique, je propose un texte de Maitre Albert pour vérifier chez le lectorat si cette description caractérielle rappelerait une quelconque participante, comme semble le croire le faut frère compagnon parti en voyage en laissant tomber derrière son talon, telle une coquette un mouchoir, un beau poème qu'il ne pouvait pas versifier encore, il l'avait emprunté, négligeant de remercier l'auteur.
Sa Mariette y pourvut (avec un empressement dans lequel je devinai un malin plaisir de bon aloi, et un soupçon de réprobation - le faussaire est marqué à vie d'une étoile filante... ce pourquoi il prit les devant, filant chez l'Anglais).
(Chapitre LV, 38 lignes sur 109, je suis dépassé, mais pas sadique)
Pauvre Mariette que je suis, je sais plus que faire je fais que soupirer même que j'ai plus envie de café, il y a deux jours que ça dure, elle est plus la même [Ariane], silence et silence, et je sais pas pourquoi, j'ose pas y demander la raison, avant-hier que ça a commencé sa mérancolie, le demain du jour qu'au contraire elle était tellement contente, oui, deux jours qu'elle est comme ça, Madeleine au pied de la croix, prenant qu'un bain bain le matin, elle qu'elle s'en appuyait des deux et trois, plus de gout à s'habiller, restant au lit avec des livres qu'elle lit même pas, les yeux au plafon d'un air d'attendre, parce que forcément je surveille la serrure, étant que c'est mon devoir vu qu'elle est orpheline, parlant plus chantant plus que j'aimais bien l'écouter, maintenant dans son lit à rien faire, il y a anguille sous cloche, mais je sais pas quoi, ça serait la personne à ça je dirais chagrin d'amour, mais je crois pas, j'aurais remarqué, c'est comme je vous dis, toujours dans son lit et mangeant pas que 'est affreux, ça va pas madame Ariane ? jui ai dit duex trois fois pensant qu'elle me dirait la raison, mais elle toujours répondant je suis fatiguée j'ai mal à la tête, et c'est tout, et à sa tête je vois bien que c'est marqué défendu d'y demander, elle se fâcherait si je faisais la curieuse, c'est possible que c'est une maladie des nerfs comme son papa que des jours il disait pas un mot, toujours réfréchissant, moi pauvrette je fais ce que je peux, des fois lui disant des bêtises pour faire rigoler mais elle rigole pas, hier matin pour ui changer les idées jui fais madame Ariane ça ous dirait qu'on aille un peu à la mer Côte d'Azur, parce que toujours ça a été sa passion la mer, le paysage, enfin des idées, quoique moi la mer vous savez ça m'a jamais rien dit, on peut pas se savonner dedans, ça mousse pas, ça vous dirait que jui fais, alors m'a fait non avec la tête et elle m'a dit qu'elle est beaucoup fatiguée, toujours la même chanson...
Ça ressemble à quelqu'un de votre connaissance ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 7/1/2011, 02:59 | |
| [transféré d'un autre fil]
Cher Ours,
Je suis quelque peu fourbu par ces quelques jours passés chez la " perfide albion " mais, tu vois, je te suis fidèle et je viens très vite te présenter mes hommages du soir devant un juste et rapide dîner.
Je te retrouve donc sur un fil consacré à un thème réservé en principe aux mois creux de l'année (en effet et en France, les médias ont coutume de faire leur couverture sur ce genre de conneries quand ils n'ont plus rien d'autres à servir dans leur sommaire).
Je n'ai pas le courage de parcourir, même du coin de l'oeil, le reste ...
Comment vas-tu ? ... A très bientôt dans nos prochains échanges de lettres !
Monsieur Dragon,
Ça tombe pile en plein dans la face, je me suis payé un divertissement ces derniers jours, Divinity II : Dragon Knight Saga. Mon héroïne, en tant que draconis, était censée tuer le dernier dragon connu (vieille race fort ancienne, dit-on dans le scénario - écrit par des Allemands). Figure-toi qu'elle se transformera (sous peu) en Chevalier dragon, pouvant se métamorphoser en dragon. Imagine un peu, la chose ! Et l'héroïne (je n'ai pas eu le choix lors de sa création), elle est de la « trempe » de tes demoiselles. Je te dis que je la fais courir sur ses longues jambes ! Guéparde et tigresse, gazelle aussi... entre toi et moi, la rencontrer dans la vraie Vie (l'ordinaire, quoi), je pense qu'elle nous époumonerait.
Comment je vais ? Un peu en vacances Je reprendrai le collier demain, me tenant moi-même en laisse ; ainsi fait, je sais où je m'en vais. Reste à savoir pourquoi. À l'extrême-onction, je le saurai. D'ici là, vivons ignorants mais point du tout ignares.
Libres comme un Loup et un Ours. Je vais aller rejoindre Cohen sur mon oreiller, un autre « pleurnichard » comme moi, sauf que son « chagrin » tourne autour de l'amour, en lequel il ne croit pas. Sauf si l'amour ferme les yeux, afin de durer un peu. J'aimerais pouvoir te dire que ce n'est pas mon regard sur ce « noble » sentiment, cependant ce ne serait pas bien sincère. Il y a ce que je voudrais, il y a ce que je vis et constate autour de moi. Ça ne coïncide pas beaucoup.
Espérer n'a jamais fait tomber une robe, faut mettre la main à la pâte. Loin de la poésie. |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 7/1/2011, 07:36 | |
| Estimé Hugo et cher Ours,
Puisque nous en sommes aux coups de coeur de lecture, je te conseille (mais sans doute est-ce déjà fait) de te plonger dans l'excellent " Blonde " (NB) de Joyce Carol Oates. Cette nouvelle devrait te plaire ! J'ai dévoré cela de Heathrow à CDG hier !!!
Bon là, je dois débriefer sur ma semaine à London ... à demain !
NB : il me semble (mais c'est à vérifier) que le titre du bouquin de Oates est le même en français. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 7/1/2011, 13:52 | |
| Hum, suggestion lupine on ne peut mieux !
Que le lecteur se fasse sa petite idée... (tiré du catalogue de la Bibliothèque municipale).
Roman inspiré par la vie de Marilyn Monroe, née Norma Jean Baker. L'auteure prend toutes les libertés, inventant poèmes, entrevues et témoignages de la célèbre actrice. Elle se passionne surtout pour la jeunesse de son modèle, pour sa psychologie et sa vie sexuelle (plus qu'amoureuse), ses désillusions. Dans ce conte de fée qui devient une catastrophe, J.-L. Douin a vu "un récit de Dickens aux couleurs kafkaïennes".
Inaliénable Loup, j'irai me payer cette lecture à la première occasion - Cohen saura attendre, c'est la bonté des livres de savoir nous attendre sans faire de chichi.
Juste un petit détail en passant, le Kâmik. Il est précisé que ce roman aurait 982 pages...........
Il serait donc fluvial comme Belle du seigneur qui culimine, si je ne me trompe pas à 999 pages... attends, je vais vérifier : 992, puisque nos romans débutent en page 7 - c'est d'une telle tradition que, sous Pléiade, ce roman précédé par une intro de 102 pages (en chiffres romains), débute à l'incontournable page 7. La religion est partout, j'te jure !
Que me précisais-tu, ô Icare, tu aurais lu tout ça entre Londres et Paris ?!? Aurais-tu été détourné sur Tombouctou en passant par Vladivostok avec escale à Loretteville pour faire le plein de sirop d'érable ? La lecture te rendrait atemporel. (Remarque que je le suis aussi, vivant très souvent dans un remake d'hier, une existence tautologique qui a son charme, les épiphénomènes n'ayant que l'attrait de leur apparition ; de plus, peut t'enseigner celui-qui-sait-tout, tel qu'institué hier avec beaucoup d'inimitié par un grand initié, que la quintessence existentielle se révèle par le biais de la routine - es-tu étonné de l'apprendre ?)
Je te reparlerai de la « Blonde » quand j'aurai mis les mains dessus... Toutefois, sois patient, je ne vole pas entre deux terminaux, aussi ma lecture rampe-t-elle. Où tu dévores, carnassier chéri, je déguste. C'est mon côté hédoniste. (Pis, entre toé pis moé, déguster une blonde, carnée ou liquide, hein...)
L'Ours va l'amble, content de ton retour - il te fuit déjà ! (J'ai un dragon a trucidé - un faux dragon, Amudsias est un nécromancien, je dois le renvoyer dans la Salle des Échos afin de devenir à mon tour un dragon. Quelle race maudite et complexe ! Je préfère les loups, leur aspect canin fait aussitôt songer à la laisse, à la gamelle et à la niche. Ceux-là me consolent de l'indifférence des Félines qui me passent devant les yeux sans autre considération pour moi, m'abandonnant à une douce rêverie dont je ne me plains pas, ça me retourne à Montaigne qui jugeait que son oeuvre maitresse, Les Essais, n'était que rêveries d'homme n'ayant gouté des sciences que la croute première... par exemple un passage félin et femelle au coeur des yeux mais à la tangente des doigts. Bof, je ne pèse pas mes petites joies, comme les pépites d'or sur la balance de l'argentier, je bénis simplement ces moments-là qui me font m'oublier un peu.
L'heureux bavard est parti ! |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 7/1/2011, 18:24 | |
| Cher Ours,
Tu ne regretteras pas ton investissement dans cette lecture ! ... Pour ma part et évidemment, je ne me suis pas tout avalé en traversant la Manche bien sûr même s'il est vrai que je mets à profit mes transits aériens pour bouquiner ... sauf si, bien entendu, une jeune passagère accorte attire mon attention ... dans ce cas, mais seulement sur les très longs parcours, je prends une day-room à l'escale afin de me soulager en lui présentant mes hommages les plus saillants ... se soulager le gourdin à Singapore ou à Kuala Lumpur me paraît être une activité incontournable si l'on veut arriver en pleine forme au terminus ! Il n'y a aucune raison de ne pas exporter le savoir-faire qui est le mien dans une jeune étudiante ivre de connaissance ou une femme mariée soucieuse de rejoindre son époux à l'autre bout de la Terre. J'ai un peu passé l'âge de la fellation vite faite dans les toilettes de l'aéronef ou, la nuit quand tout le monde dort, sous la couverture au dessus des océans ... J'adore prendre une douche avant la saillie même lorsque celle-ci est faite à 30000 pieds.
Bref, cette semaine fut exténuante ... celle qui s'annonce le sera moins mais la suivante sera redoutable : je dois me transporter à Seattle pour 5 jours ... Si tu avais été sur Vancouver, je serais venu te saluer ...
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| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 7/1/2011, 19:21 | |
| Connais-tu cette très belle citation de Sun Tzu, un général chinois, -544/-496 av. J.C., extrait de "L'art de la guerre" ?
"L'art de la guerre, c'est de soumettre l'ennemi sans combat" ...
... nous pouvons la transposer à la femme :
"L'art de l'amour, c'est de soumettre la femme sans payer" ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 7/1/2011, 21:45 | |
| Monsieur Loup draconien,
Tu ne regretteras pas ton investissement dans cette lecture !
J'ai pris quelques minutes, voyant qu'on avait répondu à ce fil, décidant que c'était toi, d'aller m'armer afin de mettre de l'avenir dans et sur le sujet : j'ai entre mes mains le pesant livre de Joyce. C'est qu'elle a écrit abondamment, cette dame !! (Elle ne plairait pas à ceux qui se plaignent que j'écrirais trop long, moi qui fais court. Des abonnés aux SMS, m'est avis.)
Ayant la pièce à conviction sous la main, il est donc vrai que je pourrai t'en parler à mots dévêtus, car là où il y a de la gêne, il n'y a pas du dialogue. Ce soir, je cocufierai Cohen la tête sur l'oreiller. 961 pages de lecture. Tu veux mon insomnie, n'est-ce pas ?
... Pour ma part et évidemment, je ne me suis pas tout avalé en traversant la Manche bien sûr même s'il est vrai que je mets à profit mes transits aériens pour bouquiner ...
Je ne fis qu'un long voyage en avion, vers Heathrow, justement - ensuite, j'ai vécu mon premier mal de mer en traversant un Pas. CINQ HEURES, appris-je avant d'embarquer. Je venais de me payer... 7 heures, je crois, d'avion, à regarder des nuages et un océan Atlantique que je n'ai pas reconnu de cette hauteur. Je l'apercevais pour la première fois de mes yeux vu. Par après, j'allais affronter ses vagues à Wildwood. Bah, affronter, j'abuse, j'ai surtout regardé prudemment ceux qui aimaient se faire bousculer, appelant la vague avec la bravoure de l'envahisseur, lui présentant le postérieur quand la vague répondait à l'appel. Sont fous les vacanciers de Wildwood. (Je n'y suis jamais retourné ! C'est trop loin, en toto. 9 heures de routes. Pas question de bouquiner.) Ai-je lu dans l'avion, un 747, si ma mémoire est bonne - mais tu peux en douter, c'était peut-être un DC-10 ! C'était plus gros qu'un Cessna, voilà ce dont je suis certain jusqu'en devenir sûr. Le pilote nous avait avertis : « Poche d'air devant ! » Enfin, de quoi s'amuser un peu ! Pfff ! Une pochette, oui. Par contre, on aurait cru que l'avion touchait des fesses à la surface de l'eau. Pas eu peur. L'ennui revint tout de suite après. Non, je ne devais pas lire. Ne pensant pas à m'apporter de quoi le faire. Est-ce que ça parait que l'Ours ne sort pas souvent ? Mets-en !
sauf si, bien entendu, une jeune passagère accorte attire mon attention ...
Tu aimes être escorté, toi. J'ai vécu ça, mais dans un autobus. Elle n'avait pas choisi la place à côté de moi à cause de mon sexe à piles, elle n'avait pas eu le choix. Trois bancs en avant, deux bonnes Soeurs se plaignaient de Dieu sait quoi, j'ai passé une remarque cynique, ma compagne a ri. On dit qu'une femme qui rit a déjà une jambe dans le lit. On était dans des fauteuils. Quand un gars n'est pas chanceux... Qu'il n'est pas un Loup non plus, il ne va pas plus loin que sa vraisemblance immédiate. Une victime, ça, un Ours ! Mais fataliste, il s'en accommode. (Note, Loup, que ne se compromettant point trop, il ne risque pas d'être victime. C'est trop tendre, un Ours - ou niaiseux ? C'est selon le contexte. Je revis cette fille deux autres fois. Je voyageais pour retourner à mon bercail, pis à une « blonde » (tiens, je reviens à Joyce Oates, j'ai de la suite dans les idées, et même un certain talent narratif). La deuxième fois (elle aussi retournait à son bercail), je n'ai pas bien réalisé. J'ai présupposé qu'elle voulait rire encore. La troisième fois... J'ai compris. Ma diode a flashé deux-trois fois. Elle me trouvait... potable. C'est que je m'en allais voir ma « blonde », moi (qui était auburn alors - oui, de partout). Je n'ai pas bien répondu à ses attentes puisque je ne les concevais pas. Une autre fois, qui aurait pu être la quatrième, je la vis monter dans le même autobus (celui du vendredi soir), m'ignorer et aller s'assoir seule ou avec autre chose qu'un Ours. Tant pis. L'amitié me satisfaisait à plein, elle désirait plus - jusque moi ? Diable ! Ma perversité n'était pas alors ce que j'ai développé depuis... (Cette amplification n'a pas fait d'un Ours un Loup. Il commence à se faire tard pour assumer ce nouveau rôle.)
dans ce cas, mais seulement sur les très longs parcours, je prends une day-room à l'escale afin de me soulager en lui présentant mes hommages les plus saillants ...
Je vois. Vois-tu, toi, que ce qui « saille » en moi n'a pas besoin de braguette pour en cacher la réalité, pouvant être outrageante en des circonstances non idoines ? Cette « saillie »-là, ça parle au diable, j'ai bien de la misère noire à la satisfaire. Je ne dois pas saillir de la bonne sorte. Suis-je né sur la bonne planète ? Peut-être pas dans le bon caractère - ou dans la bonne éducation : je ne trouve pas réponse encore. Je sens que je vais mourir fort ignorant de mon moé-mingue, malgré les dizaines de milliers de pages que j'ai écrites. Quelle vie futile, ce me semble !!! (Je peux en apprendre encore, je ne m'affole pas de cette vie laissée derrière moi, cosse évidée en grande partie, récipient d'amertumes déposées en calice accusateur de talents évangéliques gaspillés - c'est qu'on ne m'apprit pas mes talents ! je les ai découverts, loin des attentes formalistes des autres, vous me parlez, vous attendez quelqu'un que je ne suis pas : ma vie s'est résumé à rechercher qui j'étais, loin du prédigéré, qu'on appèle l'éducation parentale complétée par la scolaire, les deux me laissant ignorant de moi-même. Ainsi est né l'Ours. Puis il a rencontré un Loup. Disparité flagrante et stérile ? Au contraire. La fin justifie les moyens. J'ai appris que mes vérités peuvent m'arriver de n'importe quelle direction. Je garde les mains ouvertes. Je prends du Loup, si différent d'un Ours, il ne peut que l'éveiller. Que demander de plus à ta générosité virtuelle, mais plus commode que les réelles vécues, qui toutes avaient un projet pour moi, une intention, un prix à payer ? Toi et moi, nous nous amusons. C'est le plus beau de ta générosité. Ce dont je te remercie. Tu n'attends rien de moi, tu me provoques, comme tu le fais instinctivement vis-à-vis des autres. Cette provocation est le plus beau de ton apport. Moi qui recherche les moyens de ma fin, je le sais. Et je te remercie pour ce que tu es. Pour cette générosité si rare. Quand elle ne se commettra plus, je retournerai aux souvenirs qui m'inspireront. Ce que j'ai fait ces deux dernières années de silence, malgré les avis contraires que je recevais : que le Loup soit, ainsi sera l'Ours. Être et laisser être. En pleine liberté. Toi et moi savons mieux que quiconque ce qu'est l'essence de la liberté. C'est jusque de pouvoir être abandonné, mais résonner encore de la présence de l'autre. Elle s'est inscrite. C'est une forme d'amour sans avoir à suer pour le prouver entre des draps que quelqu'un devra laver, sécher, plier et entreposer ou remettre sur le matelas. Quotidienneté de servage - bien que nécessaire.
Je passe à la conclusion, j'ai déjà été trop bavard. (Pis je vais récidiver à la première occasion !)
Bref, cette semaine fut exténuante ... celle qui s'annonce le sera moins mais la suivante sera redoutable : je dois me transporter à Seattle pour 5 jours ... Si tu avais été sur Vancouver, je serais venu te saluer ...
Hélas non, j'habite diamétralement en opposition géographique (quoique pas tout à fait, je n'habite pas Halifax, Dieu m'en préserve ! l'Atlantique est tempétueux, surtout l'hiver venu ; j'aime pas ça, l'agitation, sauf dans ma cage thoracique, le coeur qui bat, parfois pour quelques émotions plus ou moins intempestives, qui me font parrfois minauder).
Assez bavasser - si je continue, je serai aussi prolixe que cette Joyce que tu me conseillas. Sur laquelle je te reviendrai, mon ami. |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 8/1/2011, 05:35 | |
| Ah Estimé Ours,
Vous êtes une sorte d'Andy Warhol et la toile est votre véhicule d'expression (d'expression si intense). Voici pourquoi l'approche de " Blonde " vous siera à coup sûr.
Vous parlez d'Atlantique, alors et au risque d'enfoncer une porte ouverte pour exciper l'éternel féminin (car vous et moi en sommes des chantres), j'ai une suggestion à vous faire, la voici :
La plume de Madame Oates s'est promenée à l'envi sur le destin de LA muse de l'ouest atlantique ... pourquoi la vôtre ne caresserait-elle pas celui de LA muse de l'est atlantique ?
La première est morte prématurément et a pourtant permis un millier de feuillets ... La seconde n'est pas encore passée de l'autre côté et s'échine à exister, sans pudeur et au delà du raisonnable, sur la riviera française : quel potentiel ! Votre encrier suffirait-il ?
Faut-il avoir une existence éphémère pour devenir un mythe ? ... Quel beau thème de recherche !
" Et l'Ours créa la femme ... " | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 8/1/2011, 11:49 | |
| La plume de Madame Oates s'est promenée à l'envi sur le destin de LA muse de l'ouest atlantique ... pourquoi la vôtre ne caresserait-elle pas celui de LA muse de l'est atlantique ?
Marylin et... ? Quelle est donc cette Muse de la Côte Est (ou de l'Est de l'Amérique du Nord) ? Il semble plutôt qu'elle soit de l'Est de l'océan Atlantique, et sur la Riviéra Française de surcroit. Je ne saurais deviner de qui il s'agit, les Ours connaissent mieux le passé humain que son présent - sans doute leur curiosité s'est-elle fléchie par l'effet d'une redondance ennuyante, l'anecdote n'est pas très protéique.
Faut-il avoir une existence éphémère pour devenir un mythe ? ... Quel beau thème de recherche !
C'est déjà passablement répondu. Abel mort à 26 ans, devenant alors une star pour ceux qui avaient négligé son génie : on créa donc le Prix Abel, pour les maths. Dean, l'acteur américain, mort dans sa Porsche Spyder à 24 ans. Nelligan, mort deux fois : à 19 ans dans son génie poétique mais psychotique, et au début de la soixantaine, dans son corps. La liste est longue.
Marylin n'est pas morte si jeune que ça. En 36 ans de vie, on peut bâtir même une famille, et dans notre ère du cyberespace, tu peux même te construire en si peu de temps une fortune colossale (cf Google).
Je vois quatre mythes de la personnalité : 1) la star du spectacle qui a obtenu la ferveur populaire ; 2) le génie qui a vite fulguré (c'est dans sa nature le plus souvent), on s'en inspire, il reconduit d'autres talents; et 3) le bâtisseur social dans quelque domaine que ce soit, on va référer à lui dès qu'on touchera à sa sphère de réussite. Ces trois mythes peuvent s'édifier en peu d'années. Certains sont vite oubliés par la majorité, c'était plus émotif qu'historique. On se souviendra encore d'eux quand on aura à dresser une liste les concernant.
D'autres sont célèbres à jamais sans l'avoir su. Pensons à Eugène Poubelle, préfet de la Seine. Chaque jour, son nom est prononcé un nombre incalculable de fois, mais QUI se souvient d'Eugène Poubelle ?
4) un mythe anonyme (pour l'ensemble de la masse), « mort » dans un nom commun qui traversera les siècles, voire les millénaires. Des mythes de 1) n'ont pas cette « chance »-là. |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 8/1/2011, 12:20 | |
| Rassure-moi Ours ... du fond de ta caverne, tu as déjà quand même aperçu notre Brigitte Bardot au temps de sa splendeur ? non ?
... et celui qui vous a si bien compris, alias le "général", ça te parle quand même ? | |
| | | Zora232
Nombre de messages : 9176 Localisation : Bérbérie Date d'inscription : 19/10/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 8/1/2011, 13:35 | |
| Puisque nous en sommes aux coups de coeur de lecture, je te conseille (mais sans doute est-ce déjà fait) de te plonger dans l'excellent " Blonde " (NB) de Joyce Carol Oates. Cette nouvelle devrait te plaire ! J'ai dévoré cela de Heathrow à CDG hier !!!
Lisez " L'enchanteur " de Nabocov , c'est meilleur . | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 8/1/2011, 15:55 | |
| Brigitte Bardot.
Le pendant européen de Marilyn. Je craignais que ce soit ça.
Non, Loup, je n'ai pas cette écriture-là dans mon encrier.
Tu te figures l'épaisseur de lecture que ça demanderait ? Pas question d'inventer totalement le personnage, faut s'inspirer de quelque chose.
Brigitte ne m'inspirait déjà pas jeune - ni Marilyn. Des femmes empruntées. |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 9/1/2011, 09:17 | |
| - HugoLotte a écrit:
- Brigitte Bardot.
Le pendant européen de Marilyn. Je craignais que ce soit ça.
Non, Loup, je n'ai pas cette écriture-là dans mon encrier.
Tu te figures l'épaisseur de lecture que ça demanderait ? Pas question d'inventer totalement le personnage, faut s'inspirer de quelque chose.
Brigitte ne m'inspirait déjà pas jeune - ni Marilyn. Des femmes empruntées. Je te comprends Ours ... ces deux là ne sont pas asiatiques hélas : tu es comme moi, seules les jeunes personnes d'extrême Orient suscitent vraiment notre intérêt ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 9/1/2011, 13:51 | |
| tu es comme moi, seules les jeunes personnes d'extrême Orient suscitent vraiment notre intérêt ...
J'ai un faible pour la douceur vietnamienne, pour cette manière « féminine » - qui n'interdit pas d'avoir du caractère, mais celui-là n'est pas prédateur. N'étant pas un envahisseur, on n'a pas à se casemater. Je sonne toujours avant de pénétrer.
Un quelque chose dans le regard. C'est ce que je vérifie en premier lieu chez les êtres humains. Un corps qui a une âme conviviale (potentiellement complice) fait oublier au départ toutes ces grottes où le « gros-mignon » va se terrer pour se sentir propriétaire. Une part de moi veut bien être le Petit Prince qui hériterait d'une fleur, mais pour l'accompagner, pas pour la servir ; en amour, la servitude est le retour à l'utérus, la niche des sentiments agoraphobes dont le tranchant est morfilé d'un paradoxal mépris pour l'alcôve retrouvée. S'infantiliser pour être « aimé » plus, c'est s'abimer. Qui peut véritablement aimer ce qui se décompose ? Une névrose.
On ne négocie rien avec la névrose, au mieux on fait avec, faute de la fuir.
C'était un petit moment littéraire, cher Loup.
Revenons à Joyce Oates, dont j'ai lu une cinquantaine de pages. Un grand merci pour la suggestion, son très fort talent ne pourra que m'inspirer de sortir mieux de mes sentiers battus sans quitter néanmoins ma route. Car nous avons tous une route, tracée à notre insu dans le brouillard de l'enfance, sinon dans les ténèbres utérines, au moment alchimique de nos vies, avant le Big Banissement. Naitre, c'est divorcer de son premier amour, inconscient mais combien tenace, il nous accompagnera jusqu'à la fin.
Il faut plus que lire beaucoup pour apprendre, il faut être touchés un peu. Ça fait dévier un tantinet le regard habituel, ce ne serait pas un « Chemin de Damas », du genre évangélique, transformant le chasseur (Saül) en chassé (Paul). Hollywood est pour l'écran, grand ou petit, pas pour la Vie ordinaire.
Touchés un peu, on découvre une autre possibilité, on va voir si ce sentier en retrait des battus va nous convenir. La plume en main, il est bien difficile de se mentir, on va forcer, s'empêtrer, s'emmêler, s'emboutir. Si l'auteur ne s'en aperçoit pas vite, un lecteur aguerri le fera. Gare à lui si ce dernier est éditorial ! Il lui fermera la porte, sans préavis, sans justification.
(Peut-on faire de l'« aimer » une oeuvre comparable ? Sans complicité véritable, je ne vois pas. C'est pourquoi je m'adresse à l'âme en premier. Le corps est un accessoire - mais aussi un décideur ! il est biochimique, il a ses « lois ». La belle formule magique des « conseillers » (vouloir, c'est pouvoir) ne tient pas bien compte du fait que dans une relation humaine, on est deux. Deux vouloir, deux pouvoir(s) - l'intention intérieure et l'acte extérieur, qui ne coïncident pas toujours. Il me semble, Loup, qu'on va rester en tangente de la personne, à sa surface charnelle, si on doute de trouver aussi nourrissant à l'intérieur. On investit dans l'autre, pour que ça rapporte. Si l'âme n'est pas riche, il reste le corps - et les plaisirs égocentriques qu'on en retire.) |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 10/1/2011, 12:44 | |
| - Citation :
- J'ai un faible pour la douceur vietnamienne
Ceci est tout à fait naturel Cher Ours ! Ma vie au Tonkin et autour m'a enseigné une chose d'irréfragable : les vietnamiennes sont sans doute les meilleures fellatrices de la planète. Je ne peux donc que faire mien ton "faible" puisqu'il s'agit là du "fort" de nos goulues amies ! ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 10/1/2011, 13:17 | |
| Alors là, Loup, je ne peux pas infirmer et encore moins confirmer cette réalité (n'étant pas en position d'infirmer, comment pourrions-nous confirmer - et vice versa ?).
Il y a une manière d'avoir des façons, tant physiques que psychologiques. De le comprendre attire mon attention en banlieue, pas encore au centre-être à dévoiler les moeurs des coutumes locales. Serait-ce ma pusillanimité sexuelle qui m'a fait plus observateur qu'acteur ? Ou bien est-ce une pulsion ?
À défaut de beaucoup pratiquer, je découvre une réalité que j'ai le plus souvent vécue en tangente, en jugeant d'un minimum, j'en prends, j'en laisse. Je vais renouveler l'expérience car, la fois suivante, je pourrais prendre ce que j'avais délaissé auparavant. J'ai donc avancé quelque part - ne faisant pas qu'accumuler des années, addition mortelle !
Finalement, André, on obéit à sa nature - ce qui ne nous interdit pas de l'interroger, de vérifier son étanchéité : peut-être qu'on peut lui faire commettre ce qui semblait impensable. Après tout, se connait-on si bien soi-même ?
Je m'intéresse à ceux qui font pour apprendre à faire, mieux ou davantage que ce que j'ai su faire. Dans ce que je suis, il y a une part qui vient des autres : j'ai été « dressé », « domestiqué », « conformé ». Un robot pensant dont la conscience est une routine écrite par un autre programmeur. C'est que la conscience est autorégulée, les « feed-backs » tentent à la ramener vers son essence (l'âme veut être et non paraitre !). Cette tension intérieure est manifestée par les déséquilibres des forces divergentes qui ont chacune son agenda. On parle alors de « maladies mentales » (celle dont la cause première n'est pas organique - mais que sait-on du pouvoir de l'esprit déchanté sur les fonctions organiques ?).
Bref, cher Loup, de recevoir l'autre n'est-il pas le signe le plus fondamental de la tolérance ? C'est parfois la façon la plus sûre de l'aimer un peu - sans besoin de l'exprimer avec des vers et des fleurs, en grande démonstration publique. L'amour qui fait un show, ça me refroidit.
|
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 10/1/2011, 13:26 | |
| - HugoLotte a écrit:
- Alors là, Loup, je ne peux pas infirmer et encore moins confirmer cette réalité (n'étant pas en position d'infirmer, comment pourrions-nous confirmer - et vice versa ?).
Il y a une manière d'avoir des façons, tant physiques que psychologiques. De le comprendre attire mon attention en banlieue, pas encore au centre-être à dévoiler les moeurs des coutumes locales. Serait-ce ma pusillanimité sexuelle qui m'a fait plus observateur qu'acteur ? Ou bien est-ce une pulsion ?
À défaut de beaucoup pratiquer, je découvre une réalité que j'ai le plus souvent vécue en tangente, en jugeant d'un minimum, j'en prends, j'en laisse. Je vais renouveler l'expérience car, la fois suivante, je pourrais prendre ce que j'avais délaissé auparavant. J'ai donc avancé quelque part - ne faisant pas qu'accumuler des années, addition mortelle !
Finalement, André, on obéit à sa nature - ce qui ne nous interdit pas de l'interroger, de vérifier son étanchéité : peut-être qu'on peut lui faire commettre ce qui semblait impensable. Après tout, se connait-on si bien soi-même ?
Je m'intéresse à ceux qui font pour apprendre à faire, mieux ou davantage que ce que j'ai su faire. Dans ce que je suis, il y a une part qui vient des autres : j'ai été « dressé », « domestiqué », « conformé ». Un robot pensant dont la conscience est une routine écrite par un autre programmeur. C'est que la conscience est autorégulée, les « feed-backs » tentent à la ramener vers son essence (l'âme veut être et non paraitre !). Cette tension intérieure est manifestée par les déséquilibres des forces divergentes qui ont chacune son agenda. On parle alors de « maladies mentales » (celle dont la cause première n'est pas organique - mais que sait-on du pouvoir de l'esprit déchanté sur les fonctions organiques ?).
Bref, cher Loup, de recevoir l'autre n'est-il pas le signe le plus fondamental de la tolérance ? C'est parfois la façon la plus sûre de l'aimer un peu - sans besoin de l'exprimer avec des vers et des fleurs, en grande démonstration publique. L'amour qui fait un show, ça me refroidit.
Oui certes Cher Ours mais une bonne et savante pipe ne peut jamais nuire surtout lorsqu'elle est faite avec expérience et gourmandise ... Comme disait un vieux sage de mes amis : " Une bonne pipe ouvre nos chakras et fait monter la kundilani " | |
| | | andre
Nombre de messages : 7219 Localisation : Fluctuante Date d'inscription : 08/09/2010
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 10/1/2011, 13:28 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: lettres ouvertes à HugoLotte ... 10/1/2011, 15:52 | |
| Taquin !
Le désir est mieux nourri par la disponibilité de l'autre que par son âge seul. |
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